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Etude de l'influence du lac Nokoué et du chenal sur les inondations dans la ville de Cotonou au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Liliane Philippine ASSOGBA
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Diplôme d'ingénieur de conception en aménagement et protection de l'environnement  2010
  

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REPUBLIQUE DU BENIN

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
ECOLE POLYTECHNIQUE D'ABOMEY-CALAVI
DEPARTEMENT DE GENIE DE L'ENVIRONNEMENT

Sujet :

ETUDE DE L'INFLUENCE DU LAC NOKOUE

ET DU CHENAL SUR LES INONDATIONS

DANS LA VILLE DE COTONOU

Mémoire présenté et soutenu par: Sous la supervision de :

ASSOQBA Liliane Philippine Prof. Abel AFOUDA

Colonel Emmanuel TOtQI Ir. Armand HOUAt)YE

1èrePromotion

Année académiuue 2009-2010

Sigles et acronymes

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne CENATEL : Centre National de Télédétection et de Suivi Ecologique DUA : Direction de l'Urbanisme et de l'Assainissement

DG-Eau : Direction Générale de l'Eau

DPPC : Direction de la Prévention et de la Protection Civile DST: Direction des Services Techniques

EPAC: Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi

FAST : Faculté des Sciences et Techniques

I.A.S.: Initiative pour une Afrique Solidaire

IGB: Institut Géographique Burkinabé

IGN: Institut Géographique National

INSAE: Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique MEPN: Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature MISP: Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique

MUHRFLEC : Ministère de l'Urbanisme, de l'Habitat, de la Réforme Foncière et de la Lutte contre l'Erosion Côtière

OMS: Organisation Mondiale pour la Santé

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PNE-Bénin : Partenariat National de l'Eau du Bénin

RGPH: Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SERHAU: Société d'Etudes Régionales d'Habitat et d'Aménagement Urbain SIG: Système d'Information Géographique

UAC: Université d'Abomey-Calavi

Résumé

La présente étude, conduite dans la ville de Cotonou et particulièrement dans les quartiers riverains du lac Nokoué et du chenal, a analysé l'influence des crues du lac sur les inondations à Cotonou dans le but de contribuer à une meilleure gestion de ce phénomène. Elle a commencé par un état des lieux des inondations dans la ville pour finir par une cartographie évolutive d'occupation du sol et des zones inondables par les crues du lac Nokoué et du chenal.

Un échantillon de cent (100) individus a été interrogé pour analyser les perceptions des populations sur les causes et conséquences des inondations. La majorité (80%) des enquêtés affirme que les crues du lac Nokoué et du chenal de Cotonou sont la principale cause des inondations dans le milieu d'étude. Les dommages sur les habitations, les dermatoses, le paludisme et la prolifération des espèces animales et végétales envahissantes sont les conséquences majeures des inondations recensées. Les pertes en vies humaines sont aussi non négligeables.

L'analyse des données hydro-pluviométriques a montré qu'outre les eaux stagnantes issues des fortes précipitations qui s'abattent sur la ville en saisons pluvieuses, les crues du lac Nokoué contribuent aux inondations dans la ville de Cotonou.

Le Système d'Information Géographique a été utilisé pour la réalisation des cartes d'occupations du sol et des zones inondables par les crues du lac Nokoué et du chenal. Les cartes d'occupations du sol ont montré une évolution considérable des agglomérations vers des terres à priori exposées aux inondations telles que les marécages et les abords du lac Nokoué et du chenal de Cotonou. Cette situation a entrainé une diminution des réceptacles naturels des eaux pluviales qui envahissent les agglomérations. La carte des zones inondables par les crues a permis d'identifier trois (3) types de zones : les zones d'aléa élevé (altitude = 0,6m) qui sont des zones non habitables ; les zones d'aléa moyen (altitude 0,7 - 0,9m) et les zones d'aléa faible (altitude 1 - 1,5m) auxquelles des aménagements peuvent être apportés en vue de les rendre habitables. Cette cartographie constitue un outil d'aide à la décision dans la gestion des inondations à Cotonou.

Mots clés : Inondation, SIG, lac Nokoué, chenal de Cotonou, Bénin.

Abstract

This study conducted in Cotonou city and particularly in the districts bordering the channel and Nokoué lake, analyzed the impact of lake growth on the floods in Cotonou in order to contribute to better management of this phenomenon. It began with an overview of floods in the city and finish with a progressive mapping of land occupation and areas liable to flooding.

A sample of one hundred (100) individuals was interviewed to analyze population's perceptions about flooding causes and consequences. The majority (80%) of respondents said that channel and Nokoué lake growth is the main cause of floods in the study area. Damage to homes, dermatitis, malaria and the spread of intrusive plant and animal species are the main consequences of the floods which were identified. Casualties are also significant.

Analysis of hydro-pluviometric data showed that Nokoué lake growth contribute to floods in Cotonou in addition to standing water from heavy precipitation falling on the city in rainy seasons.

The Geographic Information System (GIS) was used to produce maps of land occupation and areas liable to flooding create by Nokoué lake and Cotonou channel. Maps of land occupation showed a considerable evolution of urban land toward areas liable to flooding such as channel and Nokoué lake bordering areas and swamps. This situation resulted in a decrease in natural receptacles of rainwater which stand in agglomeration. Map of areas liable to flooding allow us to identify three (3) types of zones: high hazard areas (altitude = 0.6 m) which are the areas uninhabitable; middle hazard areas (altitude 0.7 - 0.9m) and low hazard zones (altitude 1 - 1.5m) to which adjustments can be made to make them habitable. This mapping is a tool for decision support in flood management in Cotonou. Keywords: Floods, GIS, Nokoué lake, Cotonou channel, Benin.

Table des matières

DEDICACE Erreur ! Signet non défini.

REMERCIEMENTS Erreur ! Signet non défini.

HOMMAGES Erreur ! Signet non défini.

Résumé iii

Abstract iv

Table des matières v

Liste des illustrations vii

Liste des tableaux viii

Liste des annexes viii

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE 1 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 6

1.1. Les différents types d'inondation 6

1.2. Les inondations dans la ville de Cotonou et solutions mises en oeuvre 8

1.2.1. Les causes des inondations dans la ville de Cotonou 8

1.2.2. Les conséquences des inondations dans la ville de Cotonou 10

1.2.3. Les solutions jusque là mises en oeuvre contre les inondations 11

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 16

2.1. Localisation géographique du milieu d'étude 16

2.2. Organisation administrative de la ville 17

2.3. Géologie et géomorphologie 17

2.4. Climat et hydrographie 18

2.4.1. Climat 18

2.4.2. Hydrographie 19

2.5. Population 21

2.6. Infrastructures et secteurs d'activités 21

CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES 23

3.1. Matériel 23

3.2. Méthodes 23

3.2.1. Documentation 24

3.2.2. Collecte de données 24

3.2.3. Traitement des données 26

CHAPITRE 4 : PERCEPTIONS DES POPULATIONS SUR LES CAUSES ET LES CONSEQUENCES DES INONDATIONS DANS LA VILLE DE COTONOU 29

4.1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques des enquêtés 29

4.2. Perceptions des populations sur les causes des inondations 31

4.3. Perceptions des populations sur les conséquences des inondations 32

4.4. Discussions 37

CHAPITRE 5 : IMPORTANCE DES CRUES DU LAC NOKOUE ET DU CHENAL COMME CAUSE D'INONDATION 39

5.1. Etude de l'évolution annuelle des paramètres hydropluviométriques à Cotonou 39

5.2. Etude des modifications intervenues dans les précipitations dans le temps 41

5.3. Discussions 43

CHAPITRE 6 : LA CARTOGRAPHIE COMME OUTIL EFFICACE DE COMPREHENSION, DE PREVENTION ET DE GESTION DES INONDATIONS 45

6.1. Cartographie dynamique de l'occupation du sol comme outil de compréhension 45

6.1.1. Dynamique de l'occupation du sol de Cotonou 45

6.1.2. Discussions 51

6.2. Cartographie des zones inondables 53

6.2.1. Présentation de la carte 53

6.2.2. Discussions 55

CONCLUSION ET SUGGESTIONS 56

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 58

ANNEXES 62

Liste des illustrations

Page

Figure 1. Inondation par débordement direct d'un cours d'eau 7

Figure 2. Inondation par remontée des eaux dans le réseau d'assainissement et dans

des points bas 8

Figure 3. Inondation par accumulation d'eau ruisselée .. 8

Figure 4. Inondation par destruction de digue 9
Photo 1. Collecteur à ciel ouvert à Awansori surpassé par les eaux 13

Photo 2. Bassin XX d'Agla surpassé par les eaux 13

Figure 5. Carte de situation du secteur d'étude 17

Figure 6. Modèle Numérique de Terrain du Sud-Bénin .. 18

Figure 7. Le lac Nokoué et les cours d'eau qui l'alimentent 20

Figure 8. Variation saisonnière de la pluviométrie à Cotonou 21

Figure 9. Variation saisonnière de la hauteur en eau du lac Nokoué 21 Figure 10. Dynamique démographique de la ville de Cotonou ..22 Figure 11. Proportion par sexe des enquêtés 30 Figure 12. Proportion des enquêtés par niveau d'instruction 31

Figure 13. Perception des enquêtés sur les causes de l'amplification des

inondations 33

Figure 14. Variation saisonnière de la pluviométrie à Cotonou de 1953 à 2010 et de

la hauteur en eau du lac Nokoué de 2001 à 2010 . 40
Figure 15. Variation saisonnière des débits moyens mensuels du fleuve Ouémé de

1949 à 2007 et de la hauteur en eau du lac Nokoué de 2001 à 2010 41

Figure 16. Evolution saisonnière du niveau piézométrique à Cotonou 42

Figure 17. Evolution des pluviométries annuelles par trentenaire de 1953 à

2010 . 42
Figure 18. Evolution des hauteurs de pluies du mois de septembre avec une

moyenne mobile de 3 ans 44 Carte 1. Occupation du sol du département du littoral (Cotonou) en 1982 . 47

Carte 2. Occupation du sol du département du littoral (Cotonou) en 1994 48

Carte 3. Occupation du sol du département du littoral (Cotonou) en 2007 .... 49

Carte 4. Carte des zones inondables de la ville de Cotonou 55

Liste des tableaux

Tableau 1. Proportion des enquêtés par activité principale . 31

Tableau 2. Perception des enquêtés sur les causes des inondations dans leur quartier 32
Tableau 3. Proportion d'enquêtés par maladie 34

Tableau 4. Proportion d'enquêtés pour quelques impacts économiques des inondations 35 Tableau 5. Perception des enquêtés sur les impacts constatés, des inondations sur

l'environnement .. 36

Tableau 6. Superficie et pourcentage des unités d'occupations du sol en 1982, 1994

et 2007 51

Liste des annexes

Annexe 1 : Quelques définitions de concepts

Annexe 2 : Questionnaire d'enquête

Annexe 3: Résultats du test d'égalité des moyennes _ Student test

INTRODUCTION GENERALE

Les inondations sont des catastrophes majeures liées à l'eau auxquelles font face de nombreuses régions à travers le monde. Au cours de la dernière décennie, plusieurs pays ont été gravement affectés en Asie (Chine, Bengladesh et Viêt-Nam en 2002 par exemple), en Europe (France, Allemagne, Hongrie et République Tchèque en 2000) et ailleurs dans le monde (Venezuela en 1999, Canada, 1996, États-Unis, 2005, etc.). Les coûts engendrés par les catastrophes naturelles liées à l'eau ont doublé ces dix dernières années [7]. Les inondations occasionnent des dégâts considérables sur les ressources naturelles et l'environnement ainsi que des pertes en vies humaines. Elles sont également à l'origine de problèmes économiques et sociaux majeurs.

De nombreux pays d'Afrique de l'Ouest dont le Bénin ont été touchés par les inondations au cours de ces dernières années. En 2009, les villes de Ouagadougou au Burkina Faso, d'Agadez au Niger, de Bamako au Mali ont subi des inondations suite à des évènements pluvieux exceptionnels qui ont eu lieu au cours du mois de septembre ; (la ville de Ouagadougou a enregistré le 1er septembre 2009, une pluviométrie record de 336mm en 24 heures). En 2010, plusieurs villes du Bénin y compris la ville de Cotonou, ont été affectées par les inondations qui ont fait 680.000 sinistrés et occasionné 15.000 sans abris. Quarante six (46) personnes y ont trouvé la mort et les besoins pour faire face aux dégâts ont été estimés à plus de 46.847.399 dollar US [22].

L'impact des inondations s'est accru avec l'augmentation, du niveau des mers qui s'explique par le réchauffement climatique, la croissance démographique et l'occupation croissante des plaines d'inondation [30]. La population en Afrique subsaharienne croît à un taux de 2,6% par an [18]. Cette croissance rapide de la population est notable surtout en milieu urbain où on note l'émergence de grandes villes et même de quelques mégapoles [33]. En ce qui concerne le Bénin, le taux d'urbanisation est estimé à 46% en 2007 [12]. La situation est plus remarquable dans les grandes villes comme Cotonou où le taux d'urbanisation de la ville est passé de 36% en 1992 à 40,4% en 2002 [13]. Avec sa banlieue, Cotonou abrite aujourd'hui

plus de 862.445 habitants [12] qui exercent une forte pression d'occupation sur le sol, contre moins de 100.000 dans les années 1960[20].

Pour parvenir à contenir cette population de plus en plus nombreuse, la ville a connu une extension géographique qui atteint aujourd'hui même des zones inhabitables comme les berges lacustres et lagunaires, les bas-fonds et les marécages. Ces zones à risque ont été occupées de façon anarchique, dans un contexte d'inexistence de législation appropriée et de non application des divers arrêtés et décrets existants [15].

A Cotonou, l'affleurement de la nappe phréatique, le relief plat et la stagnation des eaux pluviales pendant les saisons pluvieuses ainsi que l'écoulement difficile des eaux fluviales sont des prédispositions naturelles aux inondations. Les mauvais systèmes d'évacuation des eaux pluviales et l'insuffisance des mesures d'assainissement auxquels s'ajoutent le comblement du lit du fleuve Ouémé et l'urbanisation spontanée et inconsciente en zones inondables sont des facteurs qui augmentent les risques d'inondation [21]. En effet, selon MAHE et al. (2003) cité par AFOUDA et HOUANYE (2004), la fréquence actuelle des inondations est due à l'augmentation récente du ruissellement de surface par suite des changements intervenus dans l'utilisation des sols.

Par ailleurs, Cotonou subit fortement les effets des crues du fleuve Ouémé. Il survient lors de ces crues, des inondations généralement de durée plus longue dans les quartiers situés dans un rayon de 500 à 1000 mètres des berges - Fifadji, Awansori-Agué, Vossa, etc. [21]. Ce phénomène observé chaque année a des effets négatifs sur le cadre de vie de ces populations qui sont évaluées à plus de 60.000 personnes [17].

Pour parvenir à contenir les inondations dans la ville de Cotonou, de nombreuses stratégies telles que la construction d'ouvrages d'assainissement ont déjà été développées par les autorités, mais la plupart de ces ouvrages ont montré leurs limites. Face à leur insuffisance et/ou inefficacité, les populations de Cotonou en général, et en particulier celles installées en périphérie de la ville continuent

toujours de subir les méfaits des inondations que sont les maladies liées à l'eau, les pertes de biens, les noyades, etc.

La prolifération des maladies liées à l'eau (bilharziose, parasitoses, choléra, diarrhées aiguës, etc.) et d'autres problèmes de santé résultent également du développement incontrôlé de l'urbanisation [24].

L'eau stagnante favorise le développement des moustiques qui véhiculent les germes du paludisme ainsi que d'autres parasites responsables notamment de dermatoses. Les populations installées dans les zones à grand risque généralement privées de système d'assainissement sont d'autant plus vulnérables qu'elles sont pauvres et vivent pour la plupart dans des conditions précaires, sans eau courante [3]. Or la consommation d'une eau non potable puisée dans une nappe phréatique polluée engendre des maladies parasitaires [4].

Face à ces problèmes, une meilleure approche de résolution mérite d'être trouvée. La gestion des inondations devrait passer par une meilleure compréhension de la dynamique des inondations et la mise en place de systèmes d'évacuations appropriés, une meilleure utilisation des infrastructures existantes et surtout l'introduction de nouvelles technologies (systèmes d'alerte précoce) permettant de mieux appréhender le phénomène afin d'en prévenir les conséquences. Il importe également de mieux comprendre le phénomène à travers ses causes et conséquences.

Les technologies spatiales peuvent contribuer de façon significative à la gestion des inondations, comme l'ont montré BONN et DIXON (2005). En effet, la télédétection spatiale combinée au Système d'Information Géographique, apporte aujourd'hui une contribution décisive aux diverses questions qui se posent en matière d'environnement, de santé, d'aménagement du territoire, d'exploitation rationnelle des ressources naturelles ou de prévention contre les catastrophes naturelles. Le Système d'Information Géographique (SIG) assure la collecte, le stockage, l'analyse et la visualisation de données et la télédétection, elle, est un processus d'acquisition d'informations concernant la surface de la terre et du soussol sans contact physique, ou autrement dit un processus de détection à distance.

Très peu d'études ont utilisé le SIG pour analyser les inondations à Cotonou. CAPO (2008) a réalisé une cartographie de deux quartiers, l'un à risque d'inondation et l'autre à risque d'érosion côtière à Cotonou. PIROT et ROUFAÏ (2009) ont utilisé le SIG pour analyser les risques sanitaires liés aux inondations dans la ville de Cotonou. BOKO (2006) a utilisé le SIG pour la problématique de la gestion du réseau d'alimentation en eau potable de la ville de Cotonou. Aucune de ces études n'est arrivée à dégager l'influence des crues du lac Nokoué et du chenal, ainsi que celle du poids des précipitations locales et des conditions édaphiques sur les inondations. C'est pour combler ce vide que cette étude intitulée : «Etude de l'influence du lac Nokoué et du chenal sur les inondations dans la vile de Cotonou » a été initiée.

Son objectif global est de faire un état des lieux des inondations dans la ville de Cotonou et de mettre à disposition un outil d'aide à la décision afin de contribuer à une meilleure compréhension des facteurs explicatifs des inondations à Cotonou d'une part et de proposer des éléments de gestion de la problématique d'autre part. De façon spécifique il s'agira de :

- analyser les perceptions des populations sur les causes et conséquences sanitaires, socio-économiques et environnementales des inondations dans la ville de Cotonou;

- apprécier l'influence des crues du lac Nokoué et du chenal sur les inondations à Cotonou;

- établir une cartographie numérique dynamique de l'occupation du sol de Cotonou;

- établir une cartographie des zones vulnérables aux inondations induites par les crues du lac Nokoué et du chenal de Cotonou.

Après cette introduction qui présente la problématique, la pertinence du sujet et les objectifs, la première partie du présent document comprend une revue bibliographique, la présentation du milieu d'étude et la méthodologie utilisée ; la deuxième partie rend compte des résultats obtenus et des discussions. Enfin la conclusion fait des suggestions dans le sens de l'amélioration de la qualité des résultats par des travaux ultérieurs et des recommandations.

1ère PARTIE :

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ET METHODOLOGIE

CHAPITRE 1 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

Ce chapitre a pour but de faire le point des connaissances sur les inondations en général et en particulier à Cotonou. Il présente d'abord les différents types d'inondation avant d'aborder les inondations dans la ville de Cotonou ainsi que les solutions mises en oeuvre.

1.1. Les différents types d'inondation

Les inondations ont des origines diverses ; on distingue :

? Les inondations par débordement direct

Le cours d'eau sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur Le niveau de l'eau augmente et la rivière déborde alors de son lit habituel. Le cours d'eau peut alors envahir des vallées entières.

Lit mineur

Lit majeur

Figure 1. Inondation par débordement direct d'un cours d'eau Source: http://www.aquafrance.fr/inondation1.html

? Les inondations par débordement indirect

Les eaux remontent par effet de siphon à travers les nappes alluviales, dans les réseaux d'assainissement ou encore dans des points bas localisés même au-delà du lit du cours d'eau.

Réseau d'assainissement

Cours d'eau

Cours d'eau

Zone basse

Figure 2. Inondation par remontée des eaux dans le réseau d'assainissement et dans des points bas Source: www.bourgogne.ecologie.gouv.fr

? Les inondations par ruissellement

Dans une zone nivelée, les eaux de pluie et de nombreux éléments contribuent à un ruissellement accentué et provoquent des inondations lorsque le débit ne permet pas l'écoulement de l'eau, dans le bassin versant. Les routes, les habitations en contre bas subissent une inondation par accumulation d'eau submergeant les terres. Ce type d'inondation peut engendrer des glissements de terrain et des coulées de boue. Ces inondations peuvent également se produire en zone urbanisée lorsque la capacité du sol à faire passer l'eau et la conception de la ville font obstacle au bon écoulement des eaux pluviales lors des pluies intenses (dues par exemple aux orages) ou bien parce que la capacité des systèmes de drainage est insuffisante.

Figure 3. Inondation par accumulation d'eau ruisselée Source: http://www.aquafrance.fr/inondation1.html

? Les inondations par destruction d'un ouvrage (barrages, digues)

Lorsqu'une digue ou un barrage cède, les eaux envahissent les habitations situées en aval.

Habitation

Digue rompue

Figure 4 : Inondation par destruction de digue Source: www.bourgogne.ecologie.gouv.fr

1.2. Les inondations dans la ville de Cotonou et solutions mises en oeuvre

1.2.1. Les causes des inondations dans la ville de Cotonou

Selon I.A.S. (1998) dans son rapport de synthèse de la journée de réflexion sur les conséquences socio-économiques et sanitaires des inondations au Bénin, les facteurs qui favorisent les inondations sont de quatre (04) ordres : les facteurs liés à l'occupation du sol, les facteurs liés aux ouvrages de drainage, les facteurs liés au relief, les facteurs liés au ramassage des déchets solides.

> Les facteurs liés à l'occupation du sol

L'occupation du sol de Cotonou est un facteur déterminant des inondations de la ville. Les terres sont occupées en dépit de leur nature. En effet après avoir occupé toutes les terres fermes, les populations de Cotonou se sont mises à conquérir les marais dont certains sont même lotis. Les marais habités lotis ont été évalué à 473 hectares soit 12,1% des occupations du sol et les marais habités non lotis à 500 hectares représentant 28,5% des occupations de sol soit encore 62% de la superficie totale des marais[11].

> Les facteurs liés aux ouvrages de drainage Ils sont au nombre de trois ; il s'agit :

- de la mauvaise conception ou du mauvais choix de certains ouvrages existants et de l'absence de mise à jour des plans de réseau existant qui entrainent une accumulation de l'eau au niveau des points obstrués par l'urbanisation.

- du sous dimensionnement des ouvrages de drainage. Compte tenu de la forte intensité des pluies durant les saisons pluvieuses à Cotonou, ces ouvrages devraient être plus grands.

- du mauvais entretien du réseau d'évacuation existant qui déjà ne couvrait qu'une partie de la ville.

> Les facteurs liés au relief

Le relief relativement plat de la ville de Cotonou ne permet pas un drainage naturel. En l'absence d'ouvrages d'assainissement et/ou en cas d'inefficacité d'ouvrages existants, les eaux de pluies s'infiltrent dans le sol. Lorsque la nappe qui se surcharge rapidement est surpassée, le trop plein stagne.

> Les facteurs liés au ramassage des déchets solides

La quantité de déchets solides ménagers produits à Cotonou par jour est de 718 tonnes. Compte tenu des capacités de la ville, à peine 500 tonnes sont collectées sur les 718 tonnes; ce qui correspond à une couverture de ramassage de 69,63% [10]. Le reste se retrouve dans la nature notamment dans les zones humides, réceptacles des eaux pluviales, diminuant du coup leur capacité de rétention. Ils constituent en outre des points de prolifération des microbes et des parasites. Pendant les pluies, ces déchets sont transportés par les eaux de ruissellement dans toutes les directions, dans les maisons inondées où vivent les habitants.

A tout cela il faut ajouter les quantités importantes de déchets biomédicaux ou hospitaliers qui sont produits et qui se trouvent mélangés à ces ordures contribuant ainsi à augmenter le danger de contamination.

LAVALIN (1998) dans son diagnostic du secteur de l'assainissement, va dans le même sens que l'I.A.S. (1998). Il a relevé entre autre comme cause des inondations, la croissance accélérée de la population qui exerce une forte pression sociale sur le milieu; l'occupation anarchique des zones inondables qui intervient dans un contexte d'inexistence de législation appropriée et de non application de divers arrêtés et décrets existants ; une occupation anarchique de l'espace, sans référence au plan d'urbanisation existant ; les caractéristiques géographiques et hydro pluviométriques défavorables de la ville de Cotonou.

Dans l'étude sur l'assainissement pluvial au Bénin : le cas de la ville de Cotonou, AFOUDA et HOUANYE (2004) concluent que les inondations à Cotonou peuvent être causées selon les endroits par un ou plusieurs des facteurs suivants :

la hausse du niveau de la nappe phréatique peu profonde, en période de pluie, avec résurgence de celle-ci dans les zones basses non drainées ;

l'accumulation de l'eau par ruissellement dans les points bas et les cuvettes dépourvues d'exutoires ou dont l'exutoire naturel est obstrué par l'urbanisation (remblayage de terrain, rehaussement des voies de circulation);

la montée du niveau du lac par suite des crues du système Sô - Ouémé - Lac Nokoué ;

la déficience des ouvrages existants causée soit par un manque d'entretien ou soit par une sous capacité des ouvrages ;

le mauvais profilage des voies de circulation et mauvais aménagement du lotissement.

1.2.2. Les conséquences des inondations dans la ville de Cotonou

Dans son rapport de synthèse de la journée de réflexion sur les conséquences socioéconomiques et sanitaires tenue en 1998, l'I.A.S. recense comme conséquences sanitaires principales des inondations, le paludisme, les maladies diarrhéiques, la fièvre typhoïde, les dermatoses et conjonctivites.

Une étude faite par SOTON (1995) pour déterminer les indicateurs de santé environnementale à Cotonou a montré que les personnes vivant en zones inondées faisaient six fois plus le paludisme que celles ne vivant pas en zones inondées. Selon cette même étude, les personnes vivant dans les quartiers établis en zone marécageuse ou en bordure du lac Nokoué feraient douze fois plus de diarrhée que ceux qui vivent dans des endroits plus assainis.

Les pertes des biens meubles et immeubles, du cheptel, des récoltes (greniers), les pertes en vies humaines ; les électrocutions, les coupures des voies, les conflits entre riverains, les réfugiés intra urbains, les noyades d'enfants, les épidémies (choléra, etc.), les morsures de serpent, la mort due au refroidissement, les ruptures par endroit des activités économiques, la détérioration des infrastructures scolaires, le vol, la famine, le non remboursement des crédits aux compagnies de micro finance sont également des conséquences socio-économiques identifiées par l'I.A.S. (1998).

Selon AGBO (1985), les conséquences des inondations particulièrement en périodes de crues dans les quartiers Vossa, Awansori-Agué, Towéta 1 et Ladji riverains du lac, sont la baisse des activités de pêche, d'artisanat, de commerce informel, la dégradation des conditions d'hygiène et de santé, et le déplacement des populations.

1.2.3. Les solutions jusque là mises en oeuvre contre les inondations

Elles sont de deux types. On distingue les solutions préventives et les solutions curatives.

1.2.3.1. Solutions préventives

Ce sont les mesures qu'adoptent les autorités étatiques et communales pour prémunir la ville des inondations et de leurs dégâts. Il s'agit des actions suivantes :

1' Construction d'ouvrages d'assainissement

Le système globalement mis en place consiste à drainer les eaux pluviales dans le réseau d'évacuation des eaux pluviales. Les ouvrages d'assainissement représentent un linéaire de 35000 mètres environ pour les collecteurs primaires et plus de 270000 mètres linéaires (ml) pour les collecteurs secondaires. Pour ce qui concerne les collecteurs primaires, Cotonou a bénéficié de 28570 ml de collecteurs revêtus, 4500

ml de collecteurs en terre et plus de 20000 m2 de bassins. Quant aux collecteurs secondaires, ils couvrent 182814ml pour les collecteurs secondaires ouverts et couverts et 61095ml pour ce qui est des collecteurs secondaires enterrés [10].

Néanmoins, ces ouvrages ont montré leurs limites puisque, depuis qu'ils ont été mis en place, les inondations n'ont pas cessé. La situation de certains de ces ouvrages lors des inondations de Septembre-Octobre 2010 illustre bien cet état de chose. Les photos 1 et 2 montrent des collecteurs submergés par les eaux d'inondations.

Photo 1. Collecteur à ciel ouvert à Awansori Photo 2. Bassin XX d'Agla submergé

submergé par les eaux (ASSOGBA L., 2010) par les eaux (ASSOGBA L., 2010)

Ces ouvrages d'assainissement supposés servir à la collecte et l'évacuation des eaux pluviales provenant de la ville vers le lac Nokoué jouent ici le rôle inverse.

Trois raisons peuvent expliquer l'inefficacité des ouvrages d'assainissement de façon générale : la faible profondeur, la faible inclinaison et le comblement [8].

La profondeur moyenne des collecteurs et caniveaux est de l'ordre du mètre. Or, en saison pluvieuse, l'intensité des précipitations surpasse rapidement ces infrastructures et encore plus lorsque celles-ci ont été négligées.

De plus la pente du réseau, trop conjointe à celle assez faible du terrain naturel, ne favorise pas l'écoulement rapide des eaux.

Enfin, même si la Direction des Services Techniques (DST) de la mairie de
Cotonou fait de plus en plus d'efforts dans ce sens, l'entretien irrégulier des
caniveaux et l'incivisme des populations font que, de nombreux dépôts solides se

font, obstruant de fait la circulation de l'eau.

En période de crue, par ailleurs, le lac et le chenal qui en temps normal reçoivent les eaux drainées de la ville, déversent leurs eaux dans le réseau d'évacuation dont le mauvais entretien, la faible profondeur et inclinaison favorisent la submersion rapide.

Par conséquent, les habitants se voient souvent dans l'obligation d'improviser en attendant l'intervention des unités de pompage (ponts en planches de bois etc.).

1' Entretien des ouvrages d'assainissement et ouverture des tranchées

Ces opérations sont à la charge de la DST de la mairie de Cotonou qui avant le début de la saison pluvieuse s'occupe du curage et de l'entretien des caniveaux et collecteurs.

De même, des relevés de dégradations sont faits sur les ouvrages d'assainissement et les réfections sont faites avant le démarrage des pluies.

Les travaux d'aménagement des tranchées s'effectuent aussi dans cette période. Ces tranchées viennent renforcer les ouvrages d'assainissement pour le drainage des eaux pluviales.

1' Aménagement des voies

Les voies en terre à aménager sont recensées par la Mairie, suivant les priorités et par arrondissement. Finalement, certaines d'entre elles sont rechargées afin de pouvoir les maintenir praticables pendant les saisons pluvieuses.

1' Lotissements

D'une certaine manière, les bonnes opérations de lotissements présentent l'avantage de mieux contrôler l'étalement de la ville. Grâce à cette politique, son extension devrait être plus réfléchie et tenir compte des risques naturels.

Théoriquement, les procédures de lotissements sont assez bien définies, mais se heurtent au comportement de certains propriétaires qui, tirant profit de la pénurie et de la rétention foncières, morcellent puis louent des terrains parfois situés en zones inondables sans aucun respect ni des normes d'urbanisme, ni des règles de

salubrité et d'hygiène.

En principe, toute personne détenant un titre foncier légal et reconnu doit au préalable de toute opération de lotissement, mettre en oeuvre des procédures de viabilisation et d'assainissement du sol. Or, c'est souvent l'inverse qui se produit car on assiste à l'occupation du sol puis éventuellement à son aménagement.

De plus, la gestion des opérations de lotissement par les autorités était entachée de beaucoup d'irrégularités qui ont conduit au lotissement de centaines d'hectares de terres inondables et marécageuses, ceci sans aucun plan d'aménagement.

Enfin, si les lotissements apportent la garantie d'un confort, ils ont néanmoins un coût que beaucoup de Béninois ne peuvent supporter.

1' Evolution de l'habitat

Bien que la maison individuelle ou familiale demeure le type de logement majoritaire à Cotonou, de plus en plus d'immeubles sont construits pour être mis sur le marché locatif, ce qui permet une extension verticale et non plus horizontale. Néanmoins, on retrouve là aussi le problème de la cherté des loyers qui freine l'accession aux logements.

1' Communication

A travers les médias, les populations sont sensibilisées sur les consignes de précaution et de prudence à observer afin d'éviter les risques d'électrocution, de noyade, etc. ainsi que sur les mesures d'hygiène et de salubrité appropriées.

1.2.3.2. Solutions curatives

Il s'agit des mesures qui sont prises une fois que l'inondation s'est produite pour alléger les difficultés rencontrées par les populations. L'assèchement par pompage et le reprofilage des voies sont les actions généralement développées.

1' Assèchement par pompage de certaines infrastructures socio communautaires

Il s'agit des écoles, centres de santé et autres accueillant du public, envahis par les

eaux d'inondations. Cette tâche est assurée par le Groupement National des Sapeurs-pompiers.

1' Reprofilage des voies

Les voies sont reprofilées de temps en temps pour maintenir leur praticabilité. Malheureusement ce travail n'est pas fait de façon exhaustive ; nombreuses sont ces voies qui ne bénéficient nullement de ces traitements ni avant, ni après les pluies.

Il ressort de ce chapitre que : d'une part la ville de Cotonou est victime de plusieurs types d'inondations qui ont des causes aussi bien naturelles qu'anthropiques et d'autre part que ces inondations qui touchent la ville et ses habitants sur les plans sanitaire, socioéconomique, humain et environnemental vont continuer à les faire souffrir, vue que les mesures de luttes adoptées jusque là présentent beaucoup de déficiences.

Le chapitre 2 fera une présentation du milieu d'étude à travers sa situation géographique et ses caractéristiques.

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

Il sera présenté dans ce chapitre le milieu qui a fait l'objet de cette étude. Il s'agit de la ville de Cotonou en général et en particulier des quartiers aux abords du lac Nokoué et du chenal et ceux en zones marécageuses.

2.1. Localisation géographique du milieu d'étude

Établie sur une bande de terre entre le lac Nokoué au Nord et l'Océan Atlantique au Sud, la ville de Cotonou a une superficie de 79 km2 et est limitée à l'Ouest par la commune d'Abomey-Calavi et à l'Est, par celle de Sèmè-Kpodji. Cotonou se trouve à moins de 100km du Togo, à environ 50km du Nigeria et à près de 800km des frontières burkinabé et nigérienne.

La figure 5 ci-dessous situe le Bénin dans le continent africain, et la zone d'étude dans le Bénin.

Le Bénin en
Afrique

COMMUNE DE COTONOU

Département du Littoral

Figure 5. Carte de situation du secteur d'étude

2.2. Organisation administrative de la ville

Le Bénin est administrativement subdivisé en 12 départements et 77 communes. Cotonou est la seule commune de son département (Littoral) et cela témoigne de son importance. Cotonou est découpée en 13 arrondissements et 144 quartiers.

En terme de découpage urbain, Cotonou a conservé les traces de son passé colonial à savoir, un quadrillage formé d'artères perpendiculaires entre elles.

2.3. Géologie et géomorphologie

L'ensemble géologique béninois est constitué de quatre formations principales que sont :

- la plaine côtière ;

- les plateaux de grès ;

- la pénéplaine cristalline ;

- la chaîne de l'Atacora.

Cotonou appartient à la plaine côtière béninoise qui s'étend sur 150 km de long, 4 à 6km de large et atteint au plus 10 m d'altitude.

La figure 7 est un Modèle Numérique de Terrain du sud-Bénin en visualisation 3D qui renseigne sur la géomorphologie générale de la ville de Cotonou.

Figure 6. Modèle Numérique de Terrain du Sud-Bénin Source : IMPETUS (2010)

Comme on remarque sur cette figure le relief du cordon littoral auquel appartient Cotonou est assez plat; c'est d'ailleurs l'une des causes naturelles d'inondation à Cotonou. La faible dénivellation qui rend difficile l'écoulement des eaux pluviales fait qu'elles stagnent dans les agglomérations.

Les formations édaphiques prédominantes sont les sables fluviomarins dont la forte perméabilité favorise l'infiltration rapide des eaux dans une nappe phréatique affleurante qui se sature rapidement.

2.4. Climat et hydrographie

2.4.1. Climat

La ville de Cotonou est dans une zone de climat subtropical c'est-à-dire chaud et humide, où la température moyenne est de 27,3°C (ASECNA, 2010). Les mois de février, mars et avril, les plus chauds, connaissent des amplitudes fortes : journées ensoleillées et chaudes (30 à 31°C) suivies de nuits fraîches (24 à 26°C). En moyenne, l'amplitude thermique ne dépasse pas 8°C. L'insolation totale annuelle avoisine les 1700 heures. Cette insolation est liée aux saisons et conditionne la production halieutique du lac Nokoué.

D'avril à novembre, souffle un vent humide venant de l'océan: c'est la mousson. Puis, de Décembre à Mars, souffle un vent sec, froid et poussiéreux venant du Sahara : c'est l'harmattan.

Le Bénin méridional, où se situe la ville de Cotonou est caractérisé, comme le montre la figure 7 par quatre séquences saisonnières.

Figure 7. Variation saisonnière de la pluviométrie à Cotonou Source : ASECNA, 2010

On distingue :

- une grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars ; - une grande saison pluvieuse de mi-mars à mi-juillet ; - une petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre ; - une petite saison pluvieuse de mi-septembre à mi-novembre.

Cotonou reçoit en moyenne 1300 mm de précipitations par an avec un pic au mois de Juin (entre 200 et 500mm) où les populations souffrent le martyr sous les eaux qui stagnent ça et là. Un creux est observé en Août avec en moyenne moins de 20mm.

2.4.2. Hydrographie

La ville de Cotonou ne dispose pas de cours d'eau, mais le lac Nokoué et quelques bas-fonds constituent ses réservoirs à eaux.

Le lac Nokoué qui couvre en temps normal une superficie de 150km2, se prolonge à l'embouchure de l'Océan Atlantique par un chenal appelé « lagune de Cotonou », c'est la raison pour laquelle le terme lac Nokoué est parfois utilisé pour désigner à la fois le lac et le chenal. Le chenal coupe la ville en deux et la liaison entre les deux parties est actuellement assurée par trois ponts.

Le système lagunaire est alimenté, comme le montre la figure 8, par les eaux de deux cours d'eau que sont : le bras occidental du fleuve Ouémé et la rivière Sô.

Figure 8. Le lac Nokoué et les cours d'eau qui l'alimentent

Le régime hydrologique du lac Nokoué est caractérisé comme le montre la figure 9 par :

- une très faible crue de mai à juin due aux précipitations locales;

- une forte crue de septembre à novembre résultant de la crue du fleuve Ouémé qui alimente le lac;

- une période d'étiage de décembre à mars.

Figure 9. Variation saisonnière de la hauteur en eau du lac Nokoué de 2001 à 2010 Sources : Adaptée des données de la DG-Eau (2010)

Le niveau d'eau du lac s'élève d'environ 2 mètres pendant la grande crue, le lac déborde alors, pour submerger les franges lacustres qui sont des zones basses d'altitude généralement inférieure à 1,50 m (cote IGN 1.5). Les habitants de ces zones sont alors soumis aux affres des eaux de crues pendant un (1) à trois (3) mois (septembre à novembre).

2.5. Population

On assiste, sur l'ensemble du territoire béninois, à une inégale répartition de la population. Les habitants se massent dans les grandes agglomérations et Cotonou concentrent plus de 10% de la population béninoise. Il faut dire que devenue un pôle économique et politique, la ville accueille de nombreux migrants.

De ce fait, Cotonou avec un taux de croissance démographique qui avoisine les 2,17% par an [13], compte à ce jour près d'un million (1000000) habitants qui pour beaucoup sont près à tout, même a habiter des milieux insalubres comme les marécages pour continuer à y vivre.

Figure 10. Dynamique démographique de la ville de Cotonou

Source : Adaptée des données de l'INSAE/RGPH3 (2002) et INSAE, 2008

2.6. Infrastructures et secteurs d'activités

Outre ses bâtiments administratifs et politiques tels que les ambassades et les grands

groupes bancaires, la ville de Cotonou est dotée d'infrastructures très importantes au regard de la vie économique qui la caractérise. On y trouve ainsi le marché Dantokpa, le plus grand marché sous régional qui s'étend sur près de 20 hectares. Ce marché sert à la fois de lieu de commerce entre Béninois, mais également de lieu d'échange avec des étrangers d'autres pays d'Afrique.

Par ailleurs, la ville est dotée d'un port, véritable poumon de l'économie nationale, qui offre une ouverture vers les pays voisins et par où 90% des échanges commerciaux du pays avec l'extérieur se font depuis la ville de Cotonou. C'est un élément phare de la cité, tant pour son importance économique et commerciale que pour son étendue: 18 hectares de terre-plein et 40 hectares de magasins et entrepôts.

La pêche occupe une place prépondérante dans l'économie locale grâce à l'abondance des poissons (Tilapia notamment) dans l'Océan mais également dans le lac et la lagune ; ainsi, on retrouve le long du littoral et des berges régionales, de nombreux foyers vivant de l'exploitation des pêcheries maritimes et continentales.

Enfin, un autre élément majeur de la ville est son aéroport. Le seul aéroport international du Bénin se trouve à Cotonou et concentre la totalité du trafic aérien du pays.

Au regard de la situation géographique du milieu d'étude et de ses caractéristiques hydrographiques, géomorphologiques, démographiques, etc., le contexte dans lequel intervient le phénomène des inondations se comprend plus aisément.

CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES

Dans ce chapitre nous présenterons le matériel utilisé dans le cadre de l'étude ainsi que les phases de son déroulement. Nous décrirons outre les méthodes et stratégies de collecte des données nécessaires à l'atteinte de nos objectifs, les méthodes de leurs traitements.

3.1. Matériel

Le matériel utilisé pour la présente étude est constitué entre autres de :

· un fond topographique IGN au 1/5000 de la ville de Cotonou qui a servi à la délimitation des zones inondables ;

· un fond topographique IGN au 1/200000 qui a servi dans l'établissement de la carte de situation du milieu d'étude et celles de l'occupation du sol ;

? des images satellitales SPOT 5 de Cotonou et de ces environs,

· des images satellitales de haute résolution de 2006-2007 couvrant l'ensemble de la zone d'étude, téléchargées sur Google-Earth, d'une base de données mondiale libre d'accès,

· des photographies aériennes de Cotonou de la mission BEN 1982,

· des photographies aériennes de Cotonou de la mission IGB Novembre 1994,

· et des photographies aériennes de Cotonou de la mission Map Geosystem Mars 2007, pour la cartographie dynamique de l'occupation du sol,

· un Modèle Numérique de Terrain de l'ensemble du territoire national, utilisé pour présenter la géomorphologie de Cotonou.

3.2. Méthodes

Pour atteindre les objectifs visés, on a effectué une documentation, une collecte des données nécessaires et le traitement de ces données.

3.2.1. Documentation

Pour mener à bien cette étude, une large recherche bibliographique a été effectuée dans plusieurs structures et centres spécialisés que sont entre autres les bibliothèques de l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi de l'Université d'Abomey-Calavi (EPAC/UAC) et les centres de documentation du Centre National de Télédétection et de Suivi Ecologique (CENATEL), de la DST de la mairie de Cotonou, de la Direction Générale de l'Eau (DG-Eau), de la Direction de la Prévention et de la Protection Civile du Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique (DPPC/MISP), l'Institut Géographique National (IGN), l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN), la Direction de l'Urbanisme et de l'Assainissement (DUA) et la Société d'Etudes Régionales d'Habitat et d'Aménagement Urbain (SERHAU-SA).

Les informations collectées dans ces structures ont été complétées par des recherches sur Internet.

3.2.2. Collecte de données

Les données exploitées dans le cadre de cette étude sont de trois types à savoir socio-économiques, hydro-pluviométriques et spatiales. La collecte s'est faite suivant la nature des données.

3.2.2.1. Enquête sur le terrain

L'enquête de terrain s'est faite auprès des populations exposées des quartiers environnants le lac Nokoué et le chenal ainsi que des quartiers de l'intérieur de la ville, réputés inondables comme Agla et Fidjrossè, suivant un questionnaire (voir Annexe 2).

La méthode d'échantillonnage aléatoire est celle qui a été adoptée à l'intérieur des quartiers inondables.

Pour déterminer la taille minimale de l'échantillon à enquêter, la formule suivante a été utilisée [28]:

 
 
 
 
 
 
 

n

t p

2 (1

LI

p)

 
 
 
 
 
 
 
 

m 2

 
 
 

n= taille d'échantillon requise

t = niveau de confiance à 95% (valeur type de 1,96) p =pourcentage de gens exposés aux inondations

m = marge d'erreur à 5% (valeur type de 0,05)

Nous nous sommes basés sur les estimations faites par l'INSAE sur la ville de Cotonou en 2006 pour estimer le pourcentage des gens exposés aux inondations.

Cent (100) personnes ont été, interrogées dans les quartiers : Adogléta, Agbato, Agbodjèdo, Agla, Awansori-Agué, Dantokpa, Dédokpo, Djidjè, Fifadji, Fidjrossè Kpota, Gbèdjromèdé 1, Hlacomè, Ladji, Mènontin, Kpankpan, Todomè, Vossa, Vossa Kpodji, Zogbo, Zogbohouè.

3.2.2.2. Données hydro-pluviométriques et spatiales

Les données pluviométriques ont été acquises à l'ASECNA. Il s'agit de hauteurs moyennes mensuelles de pluie à Cotonou entre 1953 et 2010. Les mesures ont été faites à la station météorologique de l'Aéroport.

Les données hydrologiques que sont, les hauteurs d'eau du lac Nokoué, le débit du fleuve Ouémé et les niveaux piézométriques à Cotonou ont été obtenues à la DG-Eau.

Les hauteurs d'eau collectées couvrent la période de 2001 à 2010 et proviennent de la station du chenal.

Il n'existe pas de station de relevé de débit sur le Nokoué. C'est ce qui nous a amené à choisir la station la plus proche à savoir celle de Bonou (Latitude : 06°54' N Longitude : 02°27' E). Les données mises à disposition par la DG-Eau sur cette station vont de l'année de sa création, 1948 à 2007.

Les données spatiales ont pour sources : le CENATEL, l'IGN et l'Internet.

3.2.3. Traitement des données

? Pour parvenir à l'analyse des perceptions des populations sur les causes et conséquences des inondations dans la ville de Cotonou, il a été procédé au dépouillement des fiches d'enquête. Ainsi il a été créé dans le logiciel Excel une base des données recueillies des fiches d'enquêtes. C'est à partir de cette base de données que les différents graphiques ont été produits.

Les données hydropluviométriques ont été traitées dans le logiciel Excel et des figures permettant d'apprécier l'influence des crues du lac Nokoué et du chenal sur les inondations dans la ville ont été conçues. Des tests statistiques ont également été réalisés avec le logiciel Minitab pour vérifier des hypothèses sur ces données hydropluviométriques.

Concernant les données spatiales, une carte de situation a été établie à partir d'un fond de carte topographique de l'IGN Bénin au 1/200 000 pour la présentation du secteur d'étude dans son contexte.

Pour l'établissement des cartes d'occupation du sol et des zones inondables par les crues, il a fallu comme travaux préliminaires :

- scanner les photographies aériennes (des missions BEN 1982, IGB Novembre 1994, et Map Geosystem Mars 2007) et les fonds topographiques au 1/200000 et au 1/5000 ;

- géoréférencer avec le logiciel ERDAS Imagine les photographies scannées en prenant comme points d'appui au sol les images satellitales SPOT 5 ;

- procéder au mosaïcage des photos ainsi géoréférencées et ceci respectivement pour chaque mission dans le but d'avoir des images uniques couvrant parfaitement l'ensemble du secteur d'étude ;

Lors du mosaïcage, certaines photos ont manqué. Pour pallier à ce problème, les images SPOT 5, celles à haute résolution et le fond topographique au 1/200 000 ont été mis à contribution, pour révéler les différentes unités d'occupation prises en compte dans l'établissement des cartes.

A la suite des phases de géoréférencement et de mosaïcage des différentes missions, il a été procédé à la numérisation qui a consisté à exporter les photos dans le logiciel ArcView 3.2.

Lors de cette numérisation, plusieurs unités d'occupation ont été retenues : les agglomérations, les zones marécageuses, les zones de prairies, le lac, la lagune, l'océan, etc.

Les différents résultats issus de cette numérisation ont été édités en cartes thématiques (occupation du sol des années 1982, 1994 et 2007).

Les trois cartes ainsi obtenues révèlent l'évolution de l'occupation du sol de la ville de Cotonou. Afin de les analyser, il a été procédé à l'évaluation de la superficie en hectare de chaque unité et suivant les années pour faire ressortir la dynamique de l'occupation entre 1982 et 2007 de Cotonou.

A ces trois cartes d'occupation du sol, s'ajoute celle des reliefs pour faire ressortir l'altitude des zones d'occupation par rapport au niveau moyen du lac Nokoué et de la lagune.

La cote maximale IGN de crue est de 1,5m. En deçà, les terres sont submersibles. Suivant les courbes de niveaux et points cotés inférieur ou égaux à 1,5m, les zones à risque sont délimitées et numérisées.

2ème PARTIE :

RESULTATS ET DISCUSSIONS

CHAPITRE 4 : PERCEPTIONS DES POPULATIONS SUR LES CAUSES ET LES CONSEQUENCES DES INONDATIONS DANS LA VILLE DE COTONOU

Nous présenterons dans ce chapitre les résultats de nos enquêtes sur le terrain. Après avoir décrit quelques caractéristiques démographiques et socio-économiques des enquêtés, nous exposerons leurs perceptions des causes des inondations ainsi que leurs perceptions sur les concéquences sanitaires, socio-économiques et environnementales de ce phénomène.

4.1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques des enquêtés

Plus de femmes que d'hommes ont été rencontrés au cours de l'enquête. La figure 11 indique 48 % d'hommes sur l'échantillon de 100 individus contre 52% de femmes.

Figure 11. Proportion par sexe des enquêtés Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

La majorité des enquêtés ont un niveau d'instruction relativement bas. La figure 12 indique, que 57% d'entre eux ne sont pas du tout instruits, 14% ont fait juste l'école primaire et 16%, parmi lesquels 12% se sont arrêtés au premier cycle, ont fait le collège. Ceux qui ont atteint l'université sont peu nombreux (13%) et sont encore étudiants pour la plupart.

Figure 12. Proportion des enquêtés par niveau d'instruction Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

Le tableau 1 présente les principales activités auxquelles s'adonnent les enquêtés et les pourcentages y afférents. De ce tableau, il ressort qu'ils sont nombreux à évoluer dans le commerce (40%) ; 16% sont dans l'artisanat, 12% sont des élèves et étudiants, 11% sont des ouvriers et 10% des pêcheurs. Les fonctionnaires, chef d'entreprise et autres cadres sont très peu représentés (entre 1 et 3%).

Tableau 1. Proportion des enquêtés par activité principale

Activité principale Pourcentage (N=100)

Fonctionnaire 2

Pêcheur 10

Artisan 16

Marchand 40

Ouvrier 11

Elève/étudiant 12

Homme d'affaire/chef d'entreprise 3

Aucune activité 2

Ingénieur 2

Médecin 1

Directeur commercial 1

Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

4.2. Perceptions des populations sur les causes des inondations

Le tableau 2 indique des causes des inondations à Cotonou avec les pourcentages de personnes enquêtées ayant évoqué chacune d'elles.

Tableau 2. Perception des enquêtés sur les causes des inondations dans leur quartier

Causes Pourcentage d'enquêté

Pluies 39

Inexistence de systèmes d'évacuation 1

Mauvais entretien des systèmes d'évacuation 9

Débordement des eaux du lac/du chenal 80

Installation des habitations en zone trop 22

vulnérable

Obstruction des exutoires par des constructions 11

Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

Il ressort du tableau 2 que d'une part, dans plusieurs quartiers, les enquêtés évoquent à la fois diverses causes puisque la somme des pourcentages est supérieure à 100% et d'autre part que la majorité des enquêtés (80%) trouve que l'une de ces causes désigne les crues du lac Nokoué et du chenal. 39% pensent que la stagnation des eaux pluviales en plus ou non d'autres causes explique le phénomène et 22% d'entre les cent (100) personnes interrogées reconnaissent et avouent être en zone trop vulnérable (dans le lit majeur du lac ou en zones marécageuses). Seulement quelques uns ont évoqué d'autres raisons à savoir 11% pour l'obstruction des exutoires naturels par des constructions et 1% pour l'inexistence de systèmes d'évacuation.

De plus, si la plupart des enquêtés, soit 96%, disent que la fréquence des inondations dans la ville (tous les ans pour ce qui est des crues), n'a pas changé, tous (100%) sont d'accord que le phénomène a pris de l'ampleur.

A la question de savoir ce qui est à la base de cette prise d'ampleur, les avis sont divergents. La figure 13 indique que 49% des enquêtés n'ont aucune idée de ce qui pourrait être à la base de l'amplification des inondations qui s'observe, 37% pensent que cela est dû aux changements climatiques, 9% trouvent que c'est une punition divine. 6% des enquêtés expliquent cette amplification par un comblement de plus en plus grandissant du lac, du chenal et des marécages et 5% attribuent ce fait aux différents chantiers de construction d'infrastructures ; enfin, 2% pensent que le phénomène n'aurait pas pris de l'ampleur si l'embouchure était de temps en temps ouvert.

 

1 : Aucune réponse

2 : Changement climatique

3 : Colère des dieux/de Dieu

4 : Travaux publics en cours dans la ville

5 : Fermeture permanente

de l'embouchure

6 : Comblement du lac et des marécages

Figure 13. Perception des enquêtés sur les causes de l'amplification des inondations Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

4.3. Perceptions des populations sur les conséquences des inondations

Les conséquences des inondations relevées par les enquêtés sont sur les plans sanitaire, économique, humain et sur l'environnement.

Le tableau 3 révèle les pourcentages d'enquêtés ayant souffert de chaque type de maladie du fait des inondations.

Tableau 3. Proportion d'enquêtés par maladie

Maladies Pourcentage d'enquêtés

Dermatoses 51

Paludisme 50

Infection au trichophyton interdigitale 40

Maladies respiratoires 26

Choléra 18

Diarrhées 17

Infections ORL 17

Fatigue 10

Blessures (par accident, électrocution ou 7

morsure)

Ulcère 6

Fièvre typhoïde 2

Hépatites 0

Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

Ce tableau 3 montre que les maladies les plus courantes chez les victimes d'inondation interrogées sont les dermatoses (51%), le paludisme (50%), l'infection interdigitale par trichophyton, les maladies respiratoires (26%), le choléra (18%), les diarrhées (17%) et les infections ORL (17%). Seulement quelques cas de fatigue chronique due à la faim (10%), de blessures par accident, électrocution ou morsure (7%), d'ulcère (6%) et de fièvre typhoïde (2%) ont été évoqués. Quant aux hépatites, aucun cas n'a été soulevé par les enquêtés.

On retrouve à travers le tableau 4, les conséquences économiques des inondations sur l'échantillon enquêté.

Tableau 4. Proportion d'enquêtés pour quelques impacts économiques des inondations

Impacts économiques Pourcentage d'enquêtés

Dégâts sur habitation et effets personnels 77

Pertes financières dues au chômage partiel et sous

forme d'argent en espèce, de mévente, de perte de 65

clients, etc.

Dégâts sur équipements domestiques 56

Dégâts aux mobiliers 55

Dégâts sur engin (moto/voiture) 22

Dégâts sur les locaux de travail 21

Atteintes aux cultures agricoles 13

Dégâts aux matériels de travail 12

Dégâts sur le réseau d'électricité 4

Dégâts sur le réseau de distribution d'eau potable 4

Dégâts sur le réseau de téléphonie 1

Dégâts sur les produits de vente 1

Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

Au regard de ce tableau, les pertes économiques les plus courantes chez les enquêtés sont liées à leurs habitations et effets personnels (77%), aux charges supplémentaires sur transport, à la perte de clientèle, aux difficultés de navigation et de pêche, aux mobiliers, aux moyens de transports, aux locaux et matériels de travail.

En ce qui concerne les perceptions des populations sur les conséquences environnementales des inondations, la totalité des enquêtés reconnait que les inondations portent atteinte à leur environnement. En outre le tableau 5 indique que la majorité (plus de 90%) a remarqué une prolifération d'espèces animales et végétales envahissantes, la pollution par les déchets solides ménagers, biomédicaux, et autres et le dépôt d'alluvion hébergeant toutes sortes de parasites. Certains (30%) évoquent aussi l'érosion des sols comme impact des inondations sur leur environnement.

Tableau 5. Perception des enquêtés sur les impacts constatés, des inondations sur l'environnement

Impacts sur l'environnement Pourcentage d'enquêtés

Prolifération d'espèces animales et végétales 95

envahissantes

Pollution 94

Erosion des sols 30

Dépôt d'alluvions 93

Source : Nos enquêtes, Octobre-Novembre 2010

Pour ce qui est des pertes en vies humaines, 7% des personnes interrogées ont perdu des parents avec une moyenne de deux (2) parents perdus par personne.

En somme, les maladies, la pollution de l'environnement, les pertes en vies humaines, les pertes financières et les dégradations d'habitations, de mobiliers, d'équipements domestiques et autres sont les conséquences majeures d'inondation relevées par les enquêtés. Ci- dessous en images quelques unes de ces conséquences sur les populations et leur environnement.

b

a

Voie principale d'accès au quartier Agla coupée par le débordement des eaux du lac.

Eaux d'inondation et déchets divers - Risques sanitaires pour les populations.

c

d

Retrait progressif des eaux du lac laissant derrière elles un repère de crue d'environ 1/2 m. Au seuil de la porte, un filet pour empêcher l'entrée des déchets.

Cour d'une maison encore habitée oi stagne de l'eau d'inondation ; ustensiles et engins en dégradation progressive.

4.4. Discussions

Lors de l'enquête, plus de femmes que d'hommes ont été rencontrés. Ceci s'explique par le fait que ce sont elles qui sont chargées de prendre soin des enfants et de veiller à ce qu'ils ne s'exposent au risque de noyade. En effet durant la période de l'enquête (octobre-novembre) les eaux ne s'étaient pas encore totalement retirées. Les femmes et les enfants sont donc beaucoup plus vulnérables. Comme l'a montré OZER (2002), les hommes sont moins vulnérables entre autres car ils sont plus mobiles que les femmes responsables des enfants.

Il faut tout de même dire que le pourcentage d'hommes interrogés (48%) est relativement important; ceci parce que beaucoup d'entre eux s'étaient retouvés dans un chômage temporaire, soit parce qu'ils ne pouvaient plus aller pêcher, soit que leur atelier était sous l'emprise de l'eau ou que les clients ne venaient plus faute de voies d'accès, etc. Certains aussi étaient à la maison parce qu'ils tenaient à veiller sur leur famille notamment du fait des risques de noyade mais aussi contre le vol.

La majorité des enquêtés sont des commerçants (détaillants), des artisans, des pêcheurs, des élèves ou des ouvriers. Ce sont des catégories de citoyens qui ont en général des revenus assez bas. La faiblesse du revenu moyen des populations vivant dans les quartiers périphériques de Cotonou a aussi été remarquée par ACCROMBESSY (1988) et CAPO (2008).

Les deux grandes causes d'inondation dans la ville de Cotonou se révèlent être, d'après les enquêtés, les crues du lac Nokoué et les fortes pluies dont les eaux créent les inondations de façon directe ou à travers une remonté de la nappe phréatique. Au regard des perceptions des populations les crues touchent plus de monde que les inondations d'origine pluviale. Ceci s'explique surtout par le fait que les crues étaient la situation à laquelle les populations étaient confrontées au moment de l'enquête et l'impact émotionnel de cette situation a dû orienter de nombreux enquêtés dans ce sens. De plus les quartiers parcourus lors de l'enquête sont ceux en bordure du lac et du chenal et celles en zones de bas-fonds. La période des crues étant une période où la nappe phréatique s'élèvent également, les quartiers bas même relativement éloignés du lac et de la lagune s'étaient retrouvés inondés

par le phénomène de remontée de la nappe ou par le débordement du réseau d'assainissement.

La plupart des enquêtés ne sont pas instruits et ne peuvent donc pas faire d'analyses pertinentes du phénomène d'amplification des inondations. Ceux qui évoquent les changements climatiques sont pour la plupart instruits.

En ce qui concerne les maladies auxquelles les populations victimes d'inondation sont exposées, les cas des dermatoses sont importants car les populations sont en contact direct avec l'eau souillée qui de surcroit est une source rapide et facile de contamination.

Les moustiques, vecteurs du paludisme se développent dans l'eau et la période d'inondation est une période propice à leur prolifération. Vu qu'il n'y a aucune politique de pulvérisation de masse pour réduire leur taux, les populations sont livrées à la merci de ces insectes.

Les populations qui ont à longueur du temps les pieds dans l'eau ne peuvent échapper aux différents champignons qui se développent dans l'eau et la boue qu'elle charrie. Les infections interdigitales sont alors très courantes comme l'a remarqué aussi ACCROMBESSY (1988).

Certaines maladies comme la fièvre typhoïde et les hépatites sont peu évoquées. Elles sont peut - être présentes chez certaines personnes mais elles ne le savent pas car leur diagnostic n'est pas souvent systématique.

Les inondations sont des évènements qui surprennent et les sinistrés n'ont souvent pas le temps de mettre leurs biens à l'abri, les pertes de biens sont alors très importantes. C'est également ce qu'indiquent les résultats d'une étude d'AGBO (1985).

L'évacuation des ordures se fait sur les dépotoirs créés en pleines rues et sur les terrains inhabités. Pendant l'inondation, la cour des habitations est confondue à la surface des marécages permanents. Les eaux souillées se déversent alors dans cette eau stagnante ainsi que les déjections humaines ; le péril fécal s'installe ainsi rapidement avec une recrudescence des cas de maladies diarrhéiques. C'est un constat également fait par ACCROMBESSY (1988).

CHAPITRE 5 : IMPORTANCE DES CRUES DU LAC NOKOUE ET DU CHENAL COMME CAUSE D'INONDATION

Les inondations à Cotonou ont plusieurs causes. Ce chapitre va montrer quelle est la part des crues du lac Nokoué et du chenal de Cotonou dans ces inondations à Cotonou.

5.1. Etude de l'évolution annuelle des paramètres hydropluviométriques à Cotonou

La figure 14 présente les évolutions saisonnières des pluviométries mensuelles à la station de Cotonou - Aéroport et des hauteurs d'eau moyennes mensuelles du lac Nokoué à la station de Cotonou - chenal.

Figure 14. Variation saisonnière de la pluviométrie à Cotonou de 2001 à 2010 et de la hauteur en eau du lac Nokoué de 2001 à 2010

Sources : ASSOGBA (2010)

Cette figure met en lumière les 4 saisons à Cotonou à savoir la grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars, la grande saison pluvieuse de mi-mars à mi-juillet, la petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre et la petite saison pluvieuse de miseptembre à mi-novembre, de même que les 3 séquences saisonnières du régime du lac Nokoué que sont, la période d'étiage de décembre à mars, la faible crue de mai à juin et la forte crue de septembre à novembre.

Il est également à remarquer que la faible crue du lac intervient durant les mois les plus pluvieux de l'année c'est-à-dire mai et juin. Après cette légère remontée de mai-juin, les eaux du lac atteignent leur niveau minimal en juillet avant de commencé à s'élever dès mi-juillet alors que la petite saison sèche a déjà débuté.

Ces eaux continuent leur ascension pour atteindre leur maxima en octobre. C'est également à ce moment que la petite saison pluvieuse qui a commencé en septembre connait son pic.

La figure 15 présente les évolutions saisonnières des débits moyens mensuels du fleuve Ouémé à la station de Bonou de 2001 à 2007 et des hauteurs d'eau moyennes mensuelles du lac Nokoué à la station de Cotonou - chenal de 2001 à 2007.

Figure 15. Variations saisonnières du débit moyen mensuel du fleuve Ouémé de 2001 à 2007 et de la hauteur en eau du lac Nokoué de 2001 à 2007.

Source : ASSOGBA (2010)

La courbe des débits montre que les écoulements à Bonou démarrent en mai et atteignent leur pic en septembre. Par contre le lac Nokoué ne commence à prendre de façon significative de la hauteur qu'après le mois de juillet et son pic est atteint en octobre après que les écoulements à Bonou atteignent leur maxima en septembre. Il ressort de cette figure 15 que les deux courbes ont une allure générale semblable et sont telles que les variations des écoulements à Bonou précèdent les variations du niveau du lac Nokoué.

La figure 16 présente l'évolution saisonnière du niveau piézométrique dans la ville de Cotonou.

Figure 16. Evolution saisonnière du niveau piézométrique à Cotonou Source : Adaptée des données de la DG-Eau

L'évolution du niveau piézométrique est telle qu'il y a une très faible variation de janvier à avril. Il augmente ensuite progressivement et reste élevé jusqu'en novembre où il chute. On note un premier pic en juillet, puis une concavité en août et un deuxième pic en septembre.

5.2. Etude des modifications intervenues dans les précipitations dans le temps

La figure 17 présente l'évolution des pluviométries annuelles par trentenaire d'années de 1953 à 2010

Figure 17. Evolution des pluviométries annuelles par trentenaire de 1953 à 2010 et moyenne mobile lissée sur chaque 30 ans

Source : ASSOGBA (2010)

Il ressort de cette figure, une variation entre les deux series (1953-1982 et 1981- 2010) du point de vue des hauteurs de pluie. Il semble que la grande saison de pluie soit plus arrosée au cours de la première trentenaire qu'au cours de la seconde trentenaire qui par contre est plus arrosée à la petite saison de pluie que la première trentenaire.

Soit à tester au seuil de 5% et pour chaque mois (janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre), l'hypothèse H0 contre l'hypothèse H1 telle que :

+ H0 : Les hauteurs moyennes mensuelles de pluie sur les périodes 1953-1982 et 1981-2010 sont égales ;

+ H1 : il y a une différence entre les hauteurs moyennes mensuelles de pluie des périodes 1953-1982 et 1981-2010.

Selon les résultats obtenus avec le logiciel Minitab (voir Annexe 3), seule la probabilité associée au mois de septembre soit p=0,027 est inférieure à 0,05.

Alors à un seuil de 5%:

- H0 est acceptée pour les mois de janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, octobre, novembre, décembre et on conclut qu'il n'existe statistiquement pas de différence significative entre les pluviométries moyennes de ces mois sur les périodes 1953-2010 et 1981-2010.

- H0 est rejetée, H1 est acceptée pour le mois de septembre et on conclut qu'il y a une différence significative entre les pluviométries moyennes du mois de septembre sur les deux périodes 1953-2010 et 1981-2010.

La figure 18 présente la variabilité interannuelle et les fluctuations pluriannuelles des pluviométries du mois de septembre qui est celui du démarrage de la petite saison pluvieuse à Cotonou.

Figure 18. Evolution des hauteurs de pluies du mois de septembre avec une moyenne mobile de 3 ans

Source : ASSOGBA (2010)

Il ressort de cette figure qu'à partir de 1985, les précipitations du mois de septembre sont relativement plus importantes.

5.3. Discussions

La faible crue de mai à juin du lac Nokoué survient pendant la grande saison des pluies au sud du Bénin mais les hauteurs importantes de pluies de mai à juin ne remontent que très peu le niveau du lac. Les précipitations locales influencent donc très peu la variation des hauteurs d'eau du lac.

Alors que les effets de la grande saison pluvieuse se sentent à peine sur le lac, de nombreux quartiers sont pris d'assaut par les eaux de pluie. La faible pente de la ville relevée par I.A.S. (1998) et les déficiences des ouvrages d'assainissement, relevées par CAPO (2008) ne favorisent en effet pas l'écoulement correct des eaux pluviales vers ce réceptacle qu'est le lac.

La forte crue du lac Nokoué correspond aux mois de septembre à novembre où les précipitations locales sont relativement moins importantes. Ce phénomène ne s'explique donc pas par les précipitations locales, mais par les apports en eaux des cours d'eau qui alimentent le lac. Cette période coïncide en effet avec la grande saison des pluies au Nord-Bénin et les eaux pluviales du nord drainées par le fleuve Ouémé viennent donc se déverser dans le lac Nokoué. Dans le cours du fleuve

Ouémé, Bonou se trouve en amont par rapport au lac Nokoué, c'est ce qui explique que les écoulements au niveau de cette portion du fleuve précèdent les variations du niveau du lac.

Lorsque le lac Nokoué est gonflé par les eaux septentrionales, il quitte son lit et inonde les populations des quartiers riverains qui sont établis sur des sites qui ne sont rien d'autres que des plaines inondables ; c'est le cas des quartiers comme Ladji, Djidjè, Agbato. D'autres quartiers outre ceux en bordure du lac et du chenal sont également affectés par la crue. L'eau remonte à ces endroits par effet de siphon à travers le réseau d'assainissement ou sature la nappe dans les zones basses. Les quartiers comme Agla, Fijrossè sont ceux qui font face à ce phénomène.

Comme l'ont aussi remarqué AFOUDA et HOUANYE (2004), c'est durant cette période de crue du lac Nokoué que survient la petite saison pluvieuse à Cotonou. Le réceptacle que constitue le lac pour les eaux pluviales de Cotonou étant à cette période occupé par les eaux pluviales drainées du nord du Bénin, le lac n'arrive plus à contenir toutes les eaux pluviales de Cotonou qui restent dans les agglomérations.

Les crues du lac Nokoué et du chenal de Cotonou, constituent de ce fait une cause importante d'inondation dans la ville de Cotonou.

Par ailleurs, la nappe phréatique de Cotonou déjà relevée par les eaux de la grande saison pluvieuse (Mars à Juillet), est rapidement saturée lors de la petite saison pluvieuse. Le surplus en eau stagne en surface aggravant ainsi les inondations à l'intérieur des agglomérations.

De septembre à novembre, la hauteur du lac s'élève de 356,7 mm en moyenne et il tombe en moyenne une hauteur de pluie de 296,22 mm (ASECNA, 2010). Cette période de l'année (septembre à novembre) où le lac Nokoué est en crue et qui correspond également à la petite saison pluvieuse est donc pour les populations de Cotonou en général et celles en bordure du lac et du chenal en particulier une période bien difficile encore que depuis 1985 les pluviométries de septembre ont une tendance à la hausse.

Le présent chapitre va présenter les différentes cartes réalisées pour un suivi de l'évolution de l'occupation de la ville de Cotonou dans le but d'une meilleure compréhension de l'évolution des zones inondables. Ces cartes permettront de mieux comprendre le phénomène des inondations afin de mieux orienter les solutions à apporter au problème.

6.1. Cartographie dynamique de l'occupation du sol comme outil de compréhension

6.1.1. Dynamique de l'occupation du sol de Cotonou

La cartographie dynamique de l'occupation du sol est une édification de carte représentant l'occupation du sol sur plusieurs années.

Les cartes d'occupation du sol 1, 2 et 3 délimitent chacune les zones de la ville de Cotonou suivant leur occupation. On retrouve en couleur rose, les agglomérations, en bleu le lac Nokoué, le chenal et l'océan Atlantique, en gris maillé la plage, en jaune la mosaïque de cultures et jachères, en jaune maillé la mosaïque de cultures et jachères à palmiers, en vert moins foncé les plantations, en vert plus foncé les formations marécageuses, en bleu finement maillé les prairies et en bleu grossièrement maillé les mangroves.

Les cartes 1, 2 et 3 présentent respectivement l'occupation du sol de Cotonou en 1982, en 1994 et en 2007.

CARTE 1. OCCUPATION DU SOL DU DEPARTEMENT DU LITTORAL (COTONOU) EN 1982

Source : ASSOGBA (2010)

CARTE 2. OCCUPATION DU SOL DU DEPARTEMENT DU LITTORAL (COTONOU) EN 1994

Source : ASSOGBA (2010)

CARTE 3. OCCUPATION DU SOL DU DEPARTEMENT DU LITTORAL (COTONOU) EN 2007

Source : ASSOGBA (2010)

Sur un total de 74 hectares cartographiés, chacune des unités d'occupation (agglomérations, plage, prairie, etc.), occupe un pourcentage de surface donné.

Le tableau 6 présente pour les années 1982, 1994 et 2007 la superficie et le pourcentage de chaque unité d'occupation du sol par rapport à l'ensemble de la superficie cartographiée.

Tableau 6. Superficie et pourcentage des unités d'occupations du sol en 1982, 1994 et 2007

1982

Unité d'occupation

Superficie(Ha) et pourcentage

1994
Superficie(Ha) et pourcentage

2007
Superficie(Ha) et pourcentage

Agglomérations

68020
91,91%

70883
95,79%

71372
96,46%

Cultures et Jachères

132
0,18%

85
0,11%

15
0,07%

Cultures et Jachères sous palmier

218
0,3%

77
0,1%

7
0,004%

Plantations

160
0,22%

100
0,16%

55
0,051%

Plans d'Eau

4057
5,42%

2205
3%

2118
2,85%

Mangroves

153
0,25%

48
0,01%

8
0,005%

Formations marécageuses

118
0,16%

102
0,14%

92
0,12%

Plage

340
0,46%

280
0,39%

280
0,4%

Prairies humides

802
1,1%

220
0,3%

53
0,04%

Totale

74000
100%

74000
100%

74000
100%

Source : Adapté des cartes d'occupation du sol

 
 
 

Il ressort de ce tableau qu'en 1982 déjà l'occupation du sol était dominée par les établissements humains ; les agglomérations représentaient en effet 91,91%. A partir de 1982, les évolutions suivantes ont été observées :

i' la superficie occupée par les agglomérations est passée de 68020 ha en 1982 à 70883 ha en 1994 puis à 71372 ha en 2007.

i' la superficie occupée par les prairies est passée de 802 ha en 1982 à 220ha en 1994 puis à 53ha en 2007.

i' la superficie occupée par les formations marécageuses est passée de 118 ha en 1982 à 102ha en 1994 puis à 92ha en 2007.

i' la superficie occupée par les mangroves est passée de 153 ha en 1982 à 48ha en 1994 puis à 8ha en 2007.

Il s'ensuit que le développement urbain s'est accompagné d'une diminution des zones humides que sont les prairies, les marécages et les mangroves avec une rapide évolution entre 1982 et 1994 soit un gain de 3,88% de la superficie totale; de 1994 à 2007 l'évolution des établissements humains a été plus lente (0,67%).

On peut également remarquer une densification du réseau routier. 6.1.2. Discussions

Comme l'a remarqué aussi LAVALIN (1998), la population de la ville de Cotonou devenant de plus en plus nombreuse exerce une forte pression d'occupation sur le sol. L'augmentation de la population va donc de pair avec l'utilisation du sol urbain (TRIBILLON, 1982).

La ville de Cotonou s'est étalée surtout vers le Nord, le Nord-est et le Nord-ouest en s'avançant progressivement vers les rives du lac et de la lagune et les zones basses humides. Les populations en quête d'espace vital s'installent dans ces zones pour la plupart de façon anarchique (AGBO, 1985). Elles réduisent ce faisant les réceptacles naturels des eaux pluviales, obstruent les couloirs d'écoulement des eaux pluviales et augmentent leur vulnérabilité aux risques d'inondation. C'est ce que confirme SAINT-LAURENT et al. (2008).

En réalité, plus près les habitations sont du lac et du chenal, plus élevé est l'aléa auquel les populations sont exposés. Lorsque survient la crue du lac Nokoué, les populations en bordure du lac et du chenal sont rapidement envahies par les eaux et elles le sont d'autant plus rapidement qu'elles sont plus proches du lit mineur de ces plans d'eau. L'eau de crue qui remonte à travers la nappe phréatique affecte également les quartiers en zones basses.

De plus l'obstruction de couloir d'écoulement des eaux pluviales par certaines habitations entraîne une stagnation de ces eaux en amont.

Les habitations et les routes de plus en plus nombreuses diminuent la surface d'infiltration du sol par les eaux pluviales qui, après les fortes pluies qui s'abattent souvent sur la ville, envahissent les agglomérations.

En définitive, l'expansion qu'a connue la ville de Cotonou de 1982 à 2007 s'est accompagnée d'une augmentation du risque d'inondation et en particulier celui lié aux crues du lac Nokoué et du chenal.

Par ailleurs, pour pouvoir ériger leurs habitations dans ces lieux les populations procèdent au remblai avec la plupart du temps, des ordures ménagères acquises auprès des collecteurs d'ordures. A cela s'ajoutent les déchets produits par ces ménages et ceux provenant des marchés riverains (Dantokpa, Gbogbanou, etc.). Lorsque surviennent les inondations, il s'échappe de ces immondices, de nombreux éléments nocifs à la santé des habitants. Il faut signaler que ces déchets, contiennent des éléments qui sont à la base de la pollution organique et inorganique du lac et du chenal ainsi que de la nappe phréatique, comme en témoignent les résultats d'ACCROMBESSY (1988). Comme l'ont montré WONGLA (2005) et SOSSOUKPE (2008) cette pollution est à l'origine d'une baisse considérable de la quantité et de la qualité des produits halieutiques de ces plans d'eau.

Ainsi ces cartes nous permettent de mieux comprendre comment la situation géographique de la ville, son hydrographie et l'occupation de l'espace favorisent le phénomène d'inondation à Cotonou.

6.2. Cartographie des zones inondables

6.2.1. Présentation de la carte

La carte 4 présente les zones de la ville de Cotonou inondables par les crues du lac Nokoué et du chenal.

Elles ont été délimitées suivant leur degré d'exposition (élevé, moyen et modéré faible) à l'aléa inondation.

Les zones d'aléa élevé désignent celles qui sont plus basses que 0,6m. Elles sont inondées périodiquement et sont aussi les premières zones à être submergées lors d'un événement exceptionnel. Dans ces zones la hauteur d'eau peut être assez importante.

Les zones d'aléa moyen (entre 0,7 et 0,9m) désignent celles submergées lors d'un événement plus grand qu'une inondation périodique normale, mais qui n'est pas un événement exceptionnel. Dans ces zones, la hauteur d'eau pourrait être moyenne voire faible et la durée de submersion limitée.

Les zones d'aléa modéré à faible (entre 1 et 1,5m) ne sont pas épargnées. Il existe une possibilité d'occurrence d'inondations dans ces zones, mais ces zones sont telles que la hauteur d'eau sera faible voire nulle.

CARTE 4. CARTE DES ZONES INONDABLES DE LA VILLE DE COTONOU

6.2.2. Discussions

Les zones d'aléa élevé (inférieur à 0,6m) ne devraient pas être habitées, ces secteurs devraient faire l'objet d'une interdiction ferme de construction et une démarche d'expropriation devrait s'enclencher à l'encontre des actuels occupants. En effet ces zones très basses sont rapidement inondables [8]. Ces terres peuvent être utilisées à des fins agricoles ou aménagées pour le tourisme.

Dans les zones d'aléa moyen et d'aléa faible (entre 0,7 et 1,5m), les inondations sont un peu moins récurrentes [8]. Certains aménagements peuvent être entrepris pour rendre ces zones moins exposées aux risques d'inondation.

La carte des zones inondables est utile comme l'a montré CAPO (2008) pour repérer facilement les zones où il est indispensable de mener une politique de prévention.

Pour sensibiliser et informer les populations vulnérables aux inondations en vue de les avertir, une carte est en effet très efficace car elle a l'avantage d'être très explicite.

Cette carte des zones inondables est aussi un document clé pour la planification et l'aménagement du territoire de la ville de Cotonou. Elle édifie les décideurs sur les zones exposées et leurs degrés d'exposition et peut leur permettre de prévoir pour chaque zone la politique adaptée à sa mise en valeur.

Cette carte peut également orienter les investisseurs dans le choix d'un site d'établissement à Cotonou et les organismes humanitaires dans le choix des populations nécessiteuses et vulnérables à aider.

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

La ville de Cotonou a connu une urbanisation qui aujourd'hui est à la base de nombreux problèmes dont les inondations. La présente étude sur ce phénomène particulièrement, les inondations par débordement du lac Nokoué et du chenal a permis d'aboutir aux conclusions suivantes :

( Les inondations à Cotonou résultent de facteurs aussi bien naturels qu'anthropiques. Les facteurs naturels en cause que sont la topographie, l'hydrographie soit notamment la présence du lac Nokoué et du chenal, la pluviométrie, la nature du sol et la proximité de la nappe phréatique. Le facteur anthropique notable est lié à l'occupation du sol ;

( Les crues du lac Nokoué et du chenal de Cotonou influencent de façon significative les inondations à Cotonou pendant les mois de septembre, octobre et novembre ;

( Des terres inondables ont été au fil des années occupées par les populations qui ainsi augmentent leurs vulnérabilités aux inondations ;

( La carte des zones inondables et celles de l'occupation du sol sont un outil de gestion efficace des inondations par débordement du lac Nokoué et du chenal de Cotonou car très pratique en matière de prévention. Elles sont synthétiques et faciles à comprendre et peuvent donc être utilisées pour la sensibilisation publique.

Au-delà de la sensibilisation qui est une mesure à court terme, les cartes peuvent également aider à des planifications à long terme car en plus d'aider à la compréhension du phénomène et d'améliorer les connaissances sur les caractéristiques de la ville, ces cartes constituent un réel support permettant d'intégrer les contraintes environnementales dans tous les projets d'aménagement de la ville.

Néanmoins la carte des zones inondables par les crues du lac Nokoué et du chenal
qui ne prend en compte que le relief de Cotonou est limitée dans son rôle d'aide à la
décision en vue de la prévention des inondations créées par la crue du lac Nokoué et

du chenal dans la ville de Cotonou. Le SIG peut aider à la mise au point d'un meilleur outil d'aide à la décision si les données et le temps nécessaires étaient disponibles. Une carte numérique d'occupation du sol avec beaucoup de détails thématiques, notamment le réseau d'assainissement, la carte numérique du relief déjà disponible, une carte numérique géologique et une carte numérique pédologique, le tout regroupées dans un même SIG et combinées aux paramètres hydrométéorologiques (précipitations, débits de l'Ouémé et de la Sô, température, humidité relative, évapotranspiration, vitesse du vent, nébulosité) du bassin qui contient le lac Nokoué et le chenal serait une base de données propice à toutes sortes de modélisation, en vue d'alertes précoces.

Au terme de cette étude sur l'influence du lac Nokoué et du chenal sur les inondations dans la ville de Cotonou, quelques recommandations s'imposent :

? A l'endroit du parlement

? Actualiser la réglementation en vigueur en matière d'installation des établissements humains.

? Veiller à l'application effective de ces lois.

? Aux autorités préfectorales et gouvernementales

? Réfléchir et rechercher avec la mairie, le financement pour un projet à long terme d'endiguement général du lac Nokoué et de la lagune.

? Aux autorités communales de la commune de Cotonou A cours terme :

? mettre l'accent sur la prévention des risques dans la gestion des inondations dans la ville de Cotonou. Pour cela, exploiter les résultats ce document et aider à la mise en place d'un SIG dédié aux inondations dans la ville en vue de maîtriser tout les contours du phénomène ;

? lever tous les obstacles aux passages naturels des eaux ;

? procéder au désensablement régulier des voies et à l'entretien régulier des ouvrages d'assainissement ;

A moyen terme :

? Construire des ouvrages d'assainissement de plus grande capacité pour le drainage des eaux pluviales de la ville vers pour le lac Nokoué ;

? Procéder au désensablement du fleuve Ouémé et au dragage du lac Nokoué.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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2. AFOUDA A. et HOUANYE A., 2004. L'assainissement pluvial au Bénin : cas de la ville de Cotonou, Partenariat National de l'Eau du Bénin/Université d'Abomey-Calavi, 15p.

3. AGBO B. F., 1985. Le phénomène de périurbanisation à Cotonou: cas des quartiers Vossa, Awansori-Agué, Towéta 1 et Ladji. Mémoire de maîtrise, Université d'Abomey-Calavi, 143p.

4. AKPONIKPE H. O., 2007. L'inondation à Cotonou. La Nation, édition du 20/09/2007.

5. BOKO G. J., 2006. Contribution des systèmes d'information géographique à la gestion du réseau de distribution de l'eau courante à Cotonou. Mémoire de maîtrise, Université d'Abomey-Calavi, 80 p.

6. BONN F. and DIXON R., 2005. Monitoring flood extent and forecasting excess runoff risk with Radarsat-1 data. Natural Hazards, vol. 35, p. 377-393.

7. BRÜSCHWEILER S., 2003. Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) : La voie du développement durable, InfoResources Focus n° 1, 16p.

8. CAPO A., 2008. Urbanisation et risques naturels: Cas de la ville de Cotonou en République du Bénin. Contribution à la prévention et à la gestion des risques naturels en milieu urbanisé. Mémoire d'ingénieur, Ecole Supérieure des Géomètres et Topograpes, Le Mans, 57p.

9. DELEUZE J., 2003. Application pour l'évaluation des effectifs : le Modèle Numérique de Terrain (MNT), DRD/EID Méditerranée, p1- 4.

10.DIRECTION DE LA PROSPECTIVE ET DU DÉVELOPPEMENT MUNICIPAL DE LA MAIRIE DE COTONOU (DPDM/MCOT), 2008. Plan de développement de la ville de Cotonou (PDC-Cotonou), Mairie de Cotonou, p. 37-57.

11.INITIATIVE POUR UNE AFRIQUE SOLIDAIRE (I.A.S.), 1998. Les inondations au Bénin : conséquences socio-économiques et sanitaires. Rapport de journée de réflexion, 53p.

12.INSAE, 2008. Projections départementales 2002-2030, INSAE. 137p.

13.INSAE., 2002. Le Recensement Général de la Population et de l'Habitation de 2002, Synthèse des analyses, octobre 2003,42p

14.LAVALIN. S.N.C. 1998. Assainissement des zones d'extension de Cotonou. MUHRFLEC

15.MAHE G., LEDUC C., AMANI A., PATUREL J. E., GIRARD S., SERVAT E. et DEZETTER A., 2003. Augmentation récente du ruissellement de surface en région soudano-sahélienne et impact sur les ressources en eau. Revue Hydrology of the Mediterranean and Semiarid Regions (ed. by E. Servat. W. Najem, C. Leduc, & S. Ahmed) (Proc. Montpellier conf. 1-4 April 2003), p215-p222. IAHS Publ. N°278.

16.MAIRIE DE COTONOU, 2008. Rapport général du Séminaire sur les inondations dans la ville de Cotonou. 162p.

17.MAY J. F., 2008. La poussée démographique en Afrique, un danger pour le développement du Continent. World Bank/ESKA, 292 p.

18.MEURET X., 2008. L'évaluation des techniques de classification en télédétection pour l'étude de l'occupation du sol en Irlande. Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur de l'Ecole Supérieure des Géomètres et Topographes, LE MANS

19.MONDJANNAGNI A., 1974. Campagne et villes du Sud de la République Populaire du Bénin. Thèse de doctorat d'Etat-Paris, 614p.

20.N'BESSA B., 2008. Les facteurs favorisants les inondations dans la ville de Cotonou. Diaporamas.

21.NATIONS UNIES, 2010. Benin Emergency Humanitarian Action Plan. Flood full report, 41p.

22.OMS, 2002. Rapport sur la santé dans le monde 2002 réduire les risques et promouvoir une vie saine. OMS, Genève.

23.OZER P., 2002. Introduction aux risques naturels, DES interuniversitaire en Gestion des Risques Naturels, p8-35.

24.PIROT F. et ROUFAÏ C. M. Inondations et risques sanitaires liés à l'eau à Cotonou au Bénin : approches méthodologiques et conceptuelle de gestion sous ArcGIS 9. Conférence Francophone ESRI, Versailles, 30 septembre et 1er octobre 2009.

http://www.esrifrance.fr/sig2009/communications/pirot/pirot.htm

25.PRINCE AGBODJAN J. A., 1999. Etude du fonctionnement hydraulique d'un bas-fond en vue de l'aménagement en zone soudano-guinéenne. Cas du bas-fond d'Akouégba (Glazoué), Thèse d'Ingénieur Agronome, FSA/UNB, 167p.

26.REKACEWICZ P., 2006. La cartographie, entre science, art et manipulation, Le Monde diplomatique.

27.RUAULT C., 2007. L'enquête sociotechnique dans une perspective compréhensive : Fondements et principes méthodologiques. Note de cours du Module de Master supagro IRC GERDAL-IRAM, L'enquête compréhensive d'action ou d'évaluation.

28.SAINT-LAURENT D. et HAHNI M., 2008. Crues et inondations majeurs des villes de l'Estrie : variations climatiques et modifications anthropiques (Québec, Canada). Environnement Urabain / Urban Environment, vol. 2, p. 50-72

29.SANDERS R. et TABUCHI S., 2000. Decision support system for flood risk analysis for the River Thames, United Kingdom, Photogrammetric Engineering & Remote Sensing, 66(11):1185-1193.

30.SOSSOUKPE S. Y., 2008. Etude de la pollution des eaux, de la faune ichthyenne et du zooplancton par les résidus de plomb dans le chenal de Cotonou. Mémoire de maîtrise, Université d'Abomey-Calavi, 118p.

31.SOTON A., 1995. Analyse des indicateurs de santé environnementale pour une prise de décision. Etude de cas à Cotonou pour l'OMS.

32.TABUTIN D. et SCHOUMAKER B., 2004. The Demography of Sub-Saharan Africa from the 1950s to the 2000s:A Survey of Changes and a Statistical Assessment. Institut de Démographie, UCL, Louvain-la-Neuve, Belgium,101p.

33.TRIBILLON J.F., 1982. L'urbanisme. Paris, Edition La Découverte, 123 p.

34.WONGLA K. K., 2005. Diversité de l'ichtyofaune du chenal de Cotonou en relation avec les modifications environnementales engendrées par les décharges urbaines. Thèse d'ingénieur, Université d'Abomey-Calavi, 127p.

http://sigfrance.free.fr/dossiers/defs.htm

ANNEXES

Annexe 1 : Quelques définitions de concepts

· . Aléa : du latin alea qui signifie coup de dés, ce concept désigne le risque d'incidents défavorables, d'inconvénients (LAROUSSE, 2005).

· . Bas-fond : selon Killian et Teisser (1972) cité par Prince Agbodjan (1999), un bas-fond est une terre basse de petite vallée régulièrement inondée en période de pluie ou traversée par un lit mineur temporaire ou permanent. Browers (1974) considère comme bas-fond les affluents des rivières qui sont comblés d'alluvions avec un cours d'eau préférentiel dans le lit mineur en forme de «U».

· . Cartographie : elle désigne la réalisation et l'étude des cartes géographiques. Le principe majeur de la cartographie est la représentation de données sur un support réduit représentant un espace généralement réel. L'objectif de la carte, c'est une représentation concise et efficace, la simplification de phénomènes complexes (politiques, économiques, sociaux, etc.) à l'oeuvre sur l'espace représenté afin de permettre au public une compréhension rapide et pertinente [27].


·
· Crue :
ce terme correspond à l'augmentation du débit d'un cours d'eau, dépassant plusieurs fois le débit moyen par suite des pluies et qui se traduit par une augmentation de la hauteur d'eau [24].

· . Environnement : l'environnement est défini comme l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins (LAROUSSE, 2009), ou encore comme l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines (LE GRAND ROBERT, 2001). De façon plus succincte, ce terme peut être définit comme l'ensemble interactif de la biosphère, de la lithosphère, de l'hydrosphère, de l'atmosphère et la cryosphère.

· . Etiage : période de basses eaux d'un cours d'eau ; c'est le niveau moyen le plus bas du cours d'eau (LAROUSSE, 2005).

· . Gestion : action ou manière de gérer, d'administrer, de diriger, d'organiser quelque chose (LAROUSSE 2005).

· . Hydrographie : ensemble des cours d'eau et des eaux stagnantes d'une région.

· . Inondation : submersion plus ou moins rapide d'une zone habituellement hors d'eau.

· . Lit d'un cours d'eau : partie du fond de vallée où s'écoulent les eaux du cours d'eau. Le lit majeur est celui occupé par le cours d'eau en période de crue et le lit mineur est celui occupé en période d'étiage. Le lit mineur se définit également comme étant la zone où séjournent en permanence les eaux et le lit majeur comme l'espace occupé par un cours d'eau lors d'une inondation et où les eaux ne séjournent que temporairement.

· . Marecage : étendue de terrain couverte de marais.

· . Marais : il s'agit d'une étendue de terre saturée d'eau pendant la plus grande partie de l'année, et dont la surface du sol n'est généralement recouverte que d'une faible profondeur d'eau. Il est caractérisé par une végétation d'arbres et d'arbustes. (encyclopédie libre et collaborative wiktionary)

+ Modèle Numerique de Terrain : un Modèle numérique de terrain (MNT) est un fichier numérique présentant de manière régulière les altitudes d'une zone géographique. C'est un ensemble de données constitué d'un maillage de points, régulier ou non, qui génère une information altimétrique géoréférencée [9].

· . Mosalcage : action de mettre sous forme de mosaïque. La mosaïque présente une multitude de définition mais pour ce qui concerne la présente étude, c'est l'action de d'assembler différents éléments.

· . Nappe phreatique : se dit d'une nappe d'eau souterraine, imprégnant les roches, formée par l'infiltration des eaux de pluies et alimentant des puits ou des sources.


·. Occupation du sol :
caractéristiques explicites et évidentes que l'on peut apercevoir sur une photographie. On y retrouve par exemple les différentes végétations (naturelles ou artificielles), les cultures, les éléments naturels tels que lacs et rivières et les infrastructures urbaines telles que les routes et habitations [19].


·
· Prévention :
action de prévenir, d'informer à l'avance, d'avertir.


·
· Risque :
danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé. (LAROUSSE, 2005).


·
· SIG :
un SIG est un ensemble organisé de matériels informatiques, de logiciels, de données géographiques et de personnel capable de saisir, stocker, mettre à jour, manipuler, analyser et présenter toutes formes d'informations géographiquement référencées.

Système informatique permettant, à partir de diverses sources, de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner, d'élaborer et de présenter des informations localisées géographiquement, contribuant notamment à la gestion de l'espace. (Définitions disponibles sur http://sigfrance.free.fr/dossiers/defs.htm )


·
· Topographie :
représentation graphique des formes d'un terrain sur un plan ; c'est le relief d'un lieu.


·
· Vulnérabilité :
ce concept au sens large, exprime le niveau de conséquences prévisibles d'un phénomène sur les enjeux. Les enjeux sont les domaines affectés par le risque: les hommes, leurs biens et les milieux dans lesquels ils vivent [24].

Annexe 2 : Questionnaire d'enquête

Je vous remercie d'avance d'avoir accepté de répondre à ce questionnaire. Je suis étudiante en 5ème année à l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi. Dans le cadre de mon mémoire visant une meilleure gestion des inondations dans la ville de Cotonou, je procède à une enquête et j'aimerais pour cette raison vous soumettre à ce questionnaire auquel je vous invite à répondre en toute liberté. Merci de votre participation.

Date:

I- Identification de l'enquêté

Rubriques

Modalités

Inscrire la
Réponse

1. fréquentez-vous souvent ou habitez-vous ce quartier? (ALPHA)

1= Oui ; 0= Non

 

2.

Si oui, depuis combien d'année? (TEMPS)

1= Moins de 5 ans 2= Entre 5-10 ans 3= Entre 10- 20 ans 4= Plus de 20 ans

 
 

3.

Sexe (SEX)

1= Homme 2= Femme

 

4.

Arrondissement (ARRON)

1= 1er arrondissement 2= 2ème

arrondissement 3=3ème arrondissement 4=4ème arrondissement 5=5ème arrondissement 6=6ème arrondissement 7=7ème arrondissement 8=8ème arrondissement 9= 9ème arrondissement

10=10ème arrondissement

11=11ème arrondissement

12=12ème arrondissement

13=13ème arrondissement

 

5.

Quartier (KTIER)

Inscrire le quartier

 

6.

Quelle activité est-ce que vous menez ? (ACT)

1= Fonctionnaire 2= Pêcheur

3= Artisan

4= Marchand

5= Ouvrier

6= élève/étudiant

7=homme d'affaire/chef d'entreprise 8=retraité/désoeuvré/chômeur/ménagère

9=autre (précisez)

 

7.

Niveau d'instruction (INSTRUC)

1=Aucun; 2= Primaire; 3= Secondaire 1er cycle; 4= Secondaire 2eme cycle; 5= Supérieure

 

8.

Alphabétisation (ALPHAB)

1= Oui ; 0= Non

 
 

II- Perceptions sur les causes des inondations

Rubriques

Modalités

Inscrire la
Réponse

9. Avez-vous jamais été confronté au

phénomène d'inondation dans ce
quartier ? (CONFR)

1= Oui ; 0= Non

 

10 .Si Oui combien de fois (XCONFR)

Inscrire le nombre

 

11. Selon vous qu'est - ce qui est à la base de ce phénomène des inondations ? (COZ)

1= Pluies

2= Inexistence des systèmes d'évacuation 3= Mauvais entretien des systèmes
d'évacuation

4= Débordement des eaux du lac/du chenal 5= Installation des habitations en zone trop vulnérable

6= Encombrement/fermeture des exutoires par des constructions

7= Autre (précisez)

 

12. Quels sont les mois où surviennent les inondations dans votre quartier ? (MOIS)

1= Jan 2= Fév 3= Mars

4= Avr 5= Mai 6=Juin

7= Juil 8=Août 9=Sept

10= Oct 11= Nov 12=Déc

 

13. Pensez vous que ce phénomène est cyclique ? (F)

1= Oui ; 0= Non

 

14. Si oui quel en est la périodicité
actuellement ? (PERIODI)

1= tous les ans

2= tous les 2ans

3= +de 2ans (inscrire le nombre)

 

15. La périodicité a-t-elle changée dans le
temps ? (CHANGP)

1= oui ; 0= non

 

16. Si oui elle était de combien d'année ? (AVANNEE)

1= tous les 2ans 2= tous 3ans 3= + de 3ans (inscrire le nombre)

 

17. l'ampleur des inondations a-t-elle changé dans le temps? (CAMPLEU)

1=oui 0=non

 

18. Avez-vous une idée de ce qui pourrait être à la base de la récurrence et ou de l'intensification du phénomène des
inondations? (QEXPCOSE)

1=oui 0=non

 

19. Si oui est-ce : (EXPCOSE)

1=les changements climatiques? 2=la colère des dieux/de Dieu? 3=tout autres raisons? (à préciser) 4= travaux de construction en cours?

 
 

III- Conséquences des inondations

Rubriques

Modalités

Inscrire la
Réponse

20. Subissez - vous des désagréments du fait des inondations dans votre quartier ? (QDES)

1= Oui ; 0= Non

 

21. Les inondations présentent-elles pour
vous des avantages? (QAVTG)

1=oui 0=non

 

22. Si oui lesquels? (AVTG)

1=dépôt d'alluvions favorables aux cultures 2=abondance de produits halieutiques après le retrait des eaux

3=autre (a préciser)

 

23. citez les désagréments que les
inondations de cette année vous ont causés. (DES)

1= Maladie, 2= Perte financières, 3= dégâts matériels, 4= Autres (à préciser)

 

24. Si maladies, lesquelles ? (MAL)

1=Paludisme, 2=Choléra, 3=Diarrhée

4=fatigue, 5= fièvre typhoIde, 6=Blessures

(par électrocution, morsure, accident,...),

7=infections au trichophyton interdigitale,

8=Dermatoses, 9=Hépatites,
10=Conjonctivites, 11= Infections ORL,

12= Maladies respiratoires 13= ulcère du fait

de la faim

14=Autres (a préciser)

 

25. En cas de maladie, allez-vous à
l'hôpital ? (H)

1= Oui ; 0= Non

 

26. Combien avez-vous dépensé? Inscrire la somme en CFA? (DH)

Inscrire la somme en CFA

 

27. Si dégâts matériels, lesquels ? (DEGM)

si dégâts matériels, lesquels?

1=dégâts sur votre habitation et vos effets personnels

2=dégâts aux mobiliers

3=dégâts équipements domestiques

4=dégâts sur votre engin (moto/voiture) 5=dégâts sur le réseau de téléphonie

6=dégâts sur le réseau d'électricité

7=dégâts sur le réseau de distribution d'eau potable

8=atteintes aux cultures agricoles

9= dégâts sur les locaux de travail

10=dégâts aux matériels de travail

11=produits de vente

 

28. Pouvez vous estimez financièrement des dégâts ? (DDEGMQ)

1= Oui ; 0= Non

 

29. si oui, combien? (DDEGM)

Inscrire la somme

 

30. Les inondations vous empêchent - elles de travailler ? (EMPW)

1= Oui ; 0= Non

 
 

31. si oui combien de jours durant les

inondations vous ont-elles empêché de
travailler? (JEMPW)

Inscrire le nombre de jours

 

32. Avez-vous perdu des parents à cause des inondations ? (QMOR)

1= Oui ; 0= Non

 

33. Si oui, comment? (CMMOR)

1= par noyade, 2= par électrocution, 3= à la suite de l'une des maladies précitées 4= autres (à préciser)

 

34. Si oui combien ? (CBMOR)

Inscrire le nombre comme suit:

1= nombre par noyade, 2 = par électrocution, 3= nombre a la suite de l'une des maladies précitées 4= nombre pour autres raisons

 

35. Constatez - vous des impacts des
inondations sur l'environnement autour de vous ? (QIENV)

1= Oui ; 0= Non

 

36. Si oui quels sont ces impacts ? (IENV)

1=érosion des sols

2=dépôt d'alluvions

3=pollution

4=prolifération d'espèces animales et

végétales envahissantes

5=autres (précisez)

 

37. Vous sentez - vous bien dans ce
quartier ? (AISE)

1= Oui ; 0= Non

 

38. Si non comment vous débrouillez-vous pour demeurer ici pendant les périodes
critiques? (DEBROU)

1= déplacer vers une zone moins sinistrée 2=rester sur place, juché sur des
tables/planché supérieur/briques/etc.

 

39. Pourquoi vivez-vous toujours dans le quartier?

(QVI)

1=manque de moyen financier

2=plus proche du lieu de travail

3=risque de perte de clientèle parce que lieu de travail

4=identité lacustre
5= autre (précisez)

 

40. Pensez vous que la situation va
s'améliorer les années à venir ? (ESP)

0=non

1=oui

2= je ne saurais le dire

 

41. Pourquoi ? (JREP)

 
 

42. Quelle solution proposez-vous contre les inondations ? (SOLINON)

1=utilisation abondante de l'eau à des fins lucratives et de développement

2=dragage du lac/exploitation du sable fluviolagunaire

3= évacuation des populations du quartier 4=construction et entretien d'infrastructures
d'assainissement et d'évacuation des eaux 5=ouverture de l'embouchure

6=clôturer le lac/surélever les bordures du lac 7=remblayer les maisons/les VONS

8=aucune

9= autre (précisez)

 
 

Annexe 3: Résultats du test d'égalité des moyennes _ Student test

Two-Sample T-Test and CI: Janvier; Période

Two-sample T Période N

for Janvier
Mean StDev

SE

Mean

1 30

15,7

24,4

 

4,4

2 30

13,4

21,9

 

4,0

Difference =

mu (1)

- mu

(2)

 

Estimate for difference: 2,28000

95% CI for difference: (-9,70291; 14,26291)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 0,38 P-Value = 0,705 DF = 57

Two-Sample T-Test and CI: Février; Période

Two-sample T for Février

Période N Mean StDev SE Mean

1

30

39,4

37,7

6,9

2

30

31,0

37,6

6,9

Difference = mu (1) - mu (2)

Estimate for difference: 8,44667

95% CI for difference: (-11,03078; 27,92411)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 0,87 P-Value = 0,389 DF = 57

Two-Sample T-Test and CI: Mars; Période

Two-sample T for Mars

SE

Période N Mean StDev Mean

1

30

86,6

61,9

11

2

30

69,9

57,0

10

Difference = mu (1) - mu (2)

Estimate for difference: 16,6867

95% CI for difference: (-14,0880; 47,4613)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 1,09 P-Value = 0,282 DF = 57

Two-Sample T-Test and CI: Avril; Période

Two-sample T for Avril

SE

Période N Mean StDev Mean

1 30

136,8

58,0

 

11

2 30

132,0

84,7

 

15

Difference =

mu (1)

- mu

(2)

 

Estimate for difference: 4,88333

95% CI for difference: (-32,73273; 42,49940)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 0,26 P-Value = 0,795 DF = 51

Two-Sample T-Test and CI: Mai; Période

Two-sample T for Mai

SE

Période N Mean StDev Mean

1 30

198,7

60,1

 

11

2 30

206,3

89,4

 

16

Difference =

mu (1)

- mu

(2)

 

Estimate for difference: -7,57000

95% CI for difference: (-47,07590; 31,93590)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = -0,38 P-Value = 0,702 DF = 50

Two-Sample T-Test and CI: Juin; Période

Two-sample T for Juin

SE

Période N Mean StDev Mean

1 30

367

150

 

27

2 30

343

151

 

28

Difference =

mu (1)

- mu

(2)

 

Estimate for difference: 23,7767

95% CI for difference: (-54,1585; 101,7119)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 0,61 P-Value = 0,544 DF = 57

Two-Sample T-Test and CI: Juillet; Période

Two-sample T for Juillet

SE

Période N Mean StDev Mean

1 30

151

154

 

28

2 30

126

103

 

19

Difference =

mu (1)

- mu

(2)

 

Estimate for difference: 24,9800

95% CI for difference: (-43,1228; 93,0828)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 0,74 P-Value = 0,465 DF = 50

Two-Sample T-Test and CI: Août; Période

Two-sample T for Août

SE

Période N Mean StDev Mean

1 30

47,3

79,0

 

14

2 30

47,9

75,1

 

14

Difference =

mu (1)

- mu

(2)

 

Estimate for difference: -0,580000

95% CI for difference: (-40,449031; 39,289031)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = -0,03 P-Value = 0,977 DF = 57

Two-Sample T-Test and CI: Septembre; Période

Two-sample T for Septembre

SE

Période N Mean StDev Mean

1 30 84,4 62,1 11

2 30 129,4 88,9 16

Difference = mu (1) - mu (2)

Estimate for difference: -45,0867

95% CI for difference: (-84,8364; -5,3369)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = -2,28 P-Value = 0,027 DF = 51

Two-Sample T-Test and CI: Octobre; Période

Two-sample T for Octobre

SE

Période N Mean StDev Mean

1 30 137,4 69,9 13

2 30 153,8 76,2 14

Difference = mu (1) - mu (2)

Estimate for difference: -16,3433

95% CI for difference: (-54,1516; 21,4650)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = -0,87 P-Value = 0,390 DF = 57

Two-Sample T-Test and CI: Novembre; Période

Two-sample T for Novembre

Période N Mean StDev SE Mean

1 30 48,2 35,4 6,5

2 30 32,2 22,3 4,1

Difference = mu (1) - mu (2)

Estimate for difference: 16,0633

95% CI for difference: (0,7270; 31,3996)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 2,11 P-Value = 0,140 DF = 48

Two-Sample T-Test and CI: Décembre; Période

Two-sample T for Décembre

Période N Mean StDev SE Mean

1 30 16,7 17,3 3,2

2 30 16,7 28,6 5,2

Difference = mu (1) - mu (2)

Estimate for difference: 0,053333

95% CI for difference: (-12,220659; 12,327326)

T-Test of difference = 0 (vs not =): T-Value = 0,01 P-Value = 0,993 DF = 47






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams