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Etude de l'influence du lac Nokoué et du chenal sur les inondations dans la ville de Cotonou au Bénin

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par Liliane Philippine ASSOGBA
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Diplôme d'ingénieur de conception en aménagement et protection de l'environnement  2010
  

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1.2.2. Les conséquences des inondations dans la ville de Cotonou

Dans son rapport de synthèse de la journée de réflexion sur les conséquences socioéconomiques et sanitaires tenue en 1998, l'I.A.S. recense comme conséquences sanitaires principales des inondations, le paludisme, les maladies diarrhéiques, la fièvre typhoïde, les dermatoses et conjonctivites.

Une étude faite par SOTON (1995) pour déterminer les indicateurs de santé environnementale à Cotonou a montré que les personnes vivant en zones inondées faisaient six fois plus le paludisme que celles ne vivant pas en zones inondées. Selon cette même étude, les personnes vivant dans les quartiers établis en zone marécageuse ou en bordure du lac Nokoué feraient douze fois plus de diarrhée que ceux qui vivent dans des endroits plus assainis.

Les pertes des biens meubles et immeubles, du cheptel, des récoltes (greniers), les pertes en vies humaines ; les électrocutions, les coupures des voies, les conflits entre riverains, les réfugiés intra urbains, les noyades d'enfants, les épidémies (choléra, etc.), les morsures de serpent, la mort due au refroidissement, les ruptures par endroit des activités économiques, la détérioration des infrastructures scolaires, le vol, la famine, le non remboursement des crédits aux compagnies de micro finance sont également des conséquences socio-économiques identifiées par l'I.A.S. (1998).

Selon AGBO (1985), les conséquences des inondations particulièrement en périodes de crues dans les quartiers Vossa, Awansori-Agué, Towéta 1 et Ladji riverains du lac, sont la baisse des activités de pêche, d'artisanat, de commerce informel, la dégradation des conditions d'hygiène et de santé, et le déplacement des populations.

1.2.3. Les solutions jusque là mises en oeuvre contre les inondations

Elles sont de deux types. On distingue les solutions préventives et les solutions curatives.

1.2.3.1. Solutions préventives

Ce sont les mesures qu'adoptent les autorités étatiques et communales pour prémunir la ville des inondations et de leurs dégâts. Il s'agit des actions suivantes :

1' Construction d'ouvrages d'assainissement

Le système globalement mis en place consiste à drainer les eaux pluviales dans le réseau d'évacuation des eaux pluviales. Les ouvrages d'assainissement représentent un linéaire de 35000 mètres environ pour les collecteurs primaires et plus de 270000 mètres linéaires (ml) pour les collecteurs secondaires. Pour ce qui concerne les collecteurs primaires, Cotonou a bénéficié de 28570 ml de collecteurs revêtus, 4500

ml de collecteurs en terre et plus de 20000 m2 de bassins. Quant aux collecteurs secondaires, ils couvrent 182814ml pour les collecteurs secondaires ouverts et couverts et 61095ml pour ce qui est des collecteurs secondaires enterrés [10].

Néanmoins, ces ouvrages ont montré leurs limites puisque, depuis qu'ils ont été mis en place, les inondations n'ont pas cessé. La situation de certains de ces ouvrages lors des inondations de Septembre-Octobre 2010 illustre bien cet état de chose. Les photos 1 et 2 montrent des collecteurs submergés par les eaux d'inondations.

Photo 1. Collecteur à ciel ouvert à Awansori Photo 2. Bassin XX d'Agla submergé

submergé par les eaux (ASSOGBA L., 2010) par les eaux (ASSOGBA L., 2010)

Ces ouvrages d'assainissement supposés servir à la collecte et l'évacuation des eaux pluviales provenant de la ville vers le lac Nokoué jouent ici le rôle inverse.

Trois raisons peuvent expliquer l'inefficacité des ouvrages d'assainissement de façon générale : la faible profondeur, la faible inclinaison et le comblement [8].

La profondeur moyenne des collecteurs et caniveaux est de l'ordre du mètre. Or, en saison pluvieuse, l'intensité des précipitations surpasse rapidement ces infrastructures et encore plus lorsque celles-ci ont été négligées.

De plus la pente du réseau, trop conjointe à celle assez faible du terrain naturel, ne favorise pas l'écoulement rapide des eaux.

Enfin, même si la Direction des Services Techniques (DST) de la mairie de
Cotonou fait de plus en plus d'efforts dans ce sens, l'entretien irrégulier des
caniveaux et l'incivisme des populations font que, de nombreux dépôts solides se

font, obstruant de fait la circulation de l'eau.

En période de crue, par ailleurs, le lac et le chenal qui en temps normal reçoivent les eaux drainées de la ville, déversent leurs eaux dans le réseau d'évacuation dont le mauvais entretien, la faible profondeur et inclinaison favorisent la submersion rapide.

Par conséquent, les habitants se voient souvent dans l'obligation d'improviser en attendant l'intervention des unités de pompage (ponts en planches de bois etc.).

1' Entretien des ouvrages d'assainissement et ouverture des tranchées

Ces opérations sont à la charge de la DST de la mairie de Cotonou qui avant le début de la saison pluvieuse s'occupe du curage et de l'entretien des caniveaux et collecteurs.

De même, des relevés de dégradations sont faits sur les ouvrages d'assainissement et les réfections sont faites avant le démarrage des pluies.

Les travaux d'aménagement des tranchées s'effectuent aussi dans cette période. Ces tranchées viennent renforcer les ouvrages d'assainissement pour le drainage des eaux pluviales.

1' Aménagement des voies

Les voies en terre à aménager sont recensées par la Mairie, suivant les priorités et par arrondissement. Finalement, certaines d'entre elles sont rechargées afin de pouvoir les maintenir praticables pendant les saisons pluvieuses.

1' Lotissements

D'une certaine manière, les bonnes opérations de lotissements présentent l'avantage de mieux contrôler l'étalement de la ville. Grâce à cette politique, son extension devrait être plus réfléchie et tenir compte des risques naturels.

Théoriquement, les procédures de lotissements sont assez bien définies, mais se heurtent au comportement de certains propriétaires qui, tirant profit de la pénurie et de la rétention foncières, morcellent puis louent des terrains parfois situés en zones inondables sans aucun respect ni des normes d'urbanisme, ni des règles de

salubrité et d'hygiène.

En principe, toute personne détenant un titre foncier légal et reconnu doit au préalable de toute opération de lotissement, mettre en oeuvre des procédures de viabilisation et d'assainissement du sol. Or, c'est souvent l'inverse qui se produit car on assiste à l'occupation du sol puis éventuellement à son aménagement.

De plus, la gestion des opérations de lotissement par les autorités était entachée de beaucoup d'irrégularités qui ont conduit au lotissement de centaines d'hectares de terres inondables et marécageuses, ceci sans aucun plan d'aménagement.

Enfin, si les lotissements apportent la garantie d'un confort, ils ont néanmoins un coût que beaucoup de Béninois ne peuvent supporter.

1' Evolution de l'habitat

Bien que la maison individuelle ou familiale demeure le type de logement majoritaire à Cotonou, de plus en plus d'immeubles sont construits pour être mis sur le marché locatif, ce qui permet une extension verticale et non plus horizontale. Néanmoins, on retrouve là aussi le problème de la cherté des loyers qui freine l'accession aux logements.

1' Communication

A travers les médias, les populations sont sensibilisées sur les consignes de précaution et de prudence à observer afin d'éviter les risques d'électrocution, de noyade, etc. ainsi que sur les mesures d'hygiène et de salubrité appropriées.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus