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Vie pénitentiaire, liens sociaux et affectivité. Comment les personnes vivent- elles leur vie affective dans un milieu carcéral fermé

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par Rachel Roseline Boulé Schmid Briachetti
Haute école de travail social de Genève - Bachelor  2012
  

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4.5. Erwin Straus

Straus était un neuropsychiatre allemand, établi aux USA suite aux persécutions nazies.

La psychologie clinique et théorique a évolué gr%oce à ses travaux qui ont été repris par de nombreux auteurs.

Straus se réfere aux concepts de Husserl et Heidegger et s'appuie sur les mêmes arguments que Von Weizscker au sujet du pathique. Dans son livre39 « Du sens des sens » il pose les fondements d'une psychologie phénoménologique. Il s'agit d'une psychologie du mouvement, d'une théorie de la subjectivité qui s'origine dans le sentir.

Sentir et se mouvoir sont pour lui des modes d'être originaires40. Le sentir est la réalité et qui a la fonction d'assurer la continuité de la réalité, de la métaboliser.41 Nous savons que pour lui, certaines réactions du penser et du sentir sont difficiles à transmettre aux autres. « Le pathique est une communication immédiatement présente intuitive, sensible, encore pré conceptuelle avec le monde »42.

Nous passons avec Straus du concept du pathique (Weizscker) à la dimension pathique. L'éprouvé de Weizscker est pour lui un synonyme partiel du sentir. Straus attribue le sentir au vivant et le percevoir à l'existant.

Il analyse ainsi la psychologie de l'être humain et fait une différence entre ce que l'on pergoit et ce que l'on sent. Il veut saisir le sentir. Pour lui : « L'expérience sensorielle n'est pas une connaissance »43 (Straus 1935 p. 17).

Le sentir est, pour Straus, un moment pathique, c'est-à-dire fait de réceptions et de participations au monde alors que la perception est un instant qui nous fait sentir les objets. E. Straus explique le moment pathique comme la communication directe avec les choses. Il a travaillé sur le sujet des perceptions. Il privilégie l'expérience qui est à différencier du percevoir et du conna»tre.

Pour lui, l'organisme vivant en devenir est sujet du sentir, il veut plutôt décrire l'expérience du sentir et l'ouverture de l'individu aux phénomenes. Pour nous, il s'agit des détenus qui doivent s'élargir au phénomene de la privation de liberté.

Straus veut conceptualiser un organisme vivant qu'il nomme organisme expressif. Il a donc travaillé sur la perception mais également sur les expressions.

39Straus, E., Vom Sinn der Sinne (publie à Berlin en 1935, titre frangais : Du sens des sens, edite chez Million en 2000)

40ESCOU BAS E., De la creation Penser lÕart et la folie avec Henri Maldiney (essai sur le « pathique », le « pathologique » et le « pathetique »). Recupere le 9.04.2012 de http://culture.univ -lille1.fr/fileadmin/lna/lna59/lna59p06.pdf

41.Leroy-Viemon B. & Mascato F. Le problème de lÕespace thymique en psychologie du sport. L'espace thymique comme foyer du lien « soi- monde-autrui. Recupere 19.01.2012, de http://www.erudit.org/revue/fili/2008/v17/n2/019427ar.html?vue=resume

42Bernier P., LÕanthropologie du pathique Recupere le 11.07.2010 de http://www.cahiers-ed.org/ftp/cahiers9/C9bernier.pdf

43Pegny G., Presentation des reflexions de Erwin Straus sur la spatialite dans Les formes du spatial et dans Du sens des sens. Recupere le 30.03.2012 de http://uparis10.academia.edu/Ga%C3%ABtanP%C3%A9gny/Papers/654614/LaspatialiteselonErwinStraus

Il écrit à ce sujet: « Le sentir est au conna»tre ce que le cri est au mot »44.

Le percevoir renvoie au mot, le sentir au cri. Le mot est déjà une notion, comme une ouverture d'un monde. Quand un mot est prononcé, c'est une maniere de s'ouvrir et de s'annoncer de fagon personnelle.

Du sentir au percevoir s'ouvre un monde. Dans le percevoir, il y a une signification
subtile, alors que dans le sentir (le cri) il y a une direction de sens qui se répercute

45

vers la spatialité qui indique un e appréhension de l'ordre du sensible.

Ainsi, Straus pense aussi que la dimension pathique peut etre appréhendée par le mouvement (dansé). Il passe ainsi dans le rapport à la danse de l'espace propre (Binswanger) à l'espace étranger par assimilation, expansion et illimitation46.

Le mouvement orienté est doué de significations comme, par exemple, le mouvement d'évitement chez les animaux.

Le sentir est le propre du vivant, nous pouvons vivre sans penser à notre existence mais pas sans ressentir les choses. Pour lui, la vie, le sentir, sont les seules choses qui nous font avancer et vivre.

La dimension pathique permet de réaliser une rencontre réelle entre les sujets47, une ouverture au monde et à l'etre.

Lors de l'apparition d'un évenement, c'est là o0 nous sommes suspendus, c'est ensuite que nous apposons un sens. La surprise permet l'apparition du mode personnel, car nous sommes ouverts à notre possibilité d'y etre ; et c'est en posant une signification que nous devenons cet étant-là, et qu'un monde nous appara»t.48

Il s'intéresse au rapport que le corps entretient à d'autres espaces que l'espace orienté, à savoir « l'espace présentiel homogene, libre de différences de direction »49.

Par exemple, l'espace spécifique du danseur signifie ampleur, hauteur, profondeur du mouvement. Ce mouvement déploie le temps et fabrique un horizon qui se déplace par lui (Straus 1992)50.

Ce mouvement crée un monde pour soi, un monde ouvert à l'accueil de la réalité et à l'altérité. Pour Straus, ce mouvement n'est pas une action musculaire mais est « intérieure ». Le sentir équivaut à son monde propre de mise en rythme de fragments, de formes discontinues dans la continuité existentielle et qui se forment dans la rencontre homme-monde (nommé par Heidegger, 1941, Stimmung, en frangais : « atmosphere », « humeur » et sentiment d'existence).

Le rythme est ainsi surgissement.

Ce qui nous amene à Maldiney qui pense que les structures spatiales et temporelles
structurent le « comment » de l'existence. « (...) Elles lui donnent un style, un rythme

44 Maldiney H, Penser l'homme et la folie«, Straus, E., « Vom Sinn der Sinne » p. 372 Recupere le 11.11.2009 de http://books.google.ch/books?id=iYywFRKzD0kC&pg=PA148&lpg=PA148&dq=Le+percevoir+est+au+sentir+ce+que+le+cri+est+au+mot &source=bl&ots=tJ5KDXtgJ&sig=J4Ye7k4KV14TwxcTwL97SO7yslM&hl=fr&sa=X&ei=WXGGT9XbIITrObWZlNcI&sqi=2&ved=0C CwQ6AEwAg#v=onepage&q=Le%20percevoir%20est%20au%20sentir%20ce%20que%20le%20cri%20est%20au%20mot&f=false

45Groupe de lecture Maldiney. Carcassonne (2009) La dimension du contact au regard du vivant et de l'existant (De l'esthetique sensible à l'esthetique artistique) Compte-rendu n°8. Recupere le 23.06.2009.de http://gestalt.nuxit.net/Gestalt/spip.php?article87

46Binswanger, L., "Leprobleme de l'espace en psychopathologie", Toulouse: Presse Universitaire du Mirail. 1998, p. 28

47Bernier (2006) « La dimension pathique dans la prevention de la violence » Recupere le 30 mars 2012 de http://spirale-edu- revue . fr/IMG/pdf/ 1 3 Bernier Spirale 3 7 .pdf

48Bernier P., L'anthropologie du pathique Recupere le 11.07.2010 de http://www.cahiers-ed.org/ftp/cahiers9/C9bernier.pdf

49Leroy-Viemon B. & Mascato F. (2008) Article Le probleme de l'espace thymique en psychologie du sport. L'espace thymique comme foyer du lien « soi-monde-autrui. Recupere le 22.01.2012 de http://www.erudit.org/revue/fili/2008/v17/n2/019427ar.html?vue=resume 50Ibid., Leroy-Viemon B. et Mascato F.

et une direction de sens à chaque fois différent (...) »51. La mise en place des formes discontinues s'harmonisent en se mettant en rythme. Ce qui constitue pour lui le « style présentiel » d'une personne.

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