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Impact des effectifs pléthoriques sur l'encadrement pédagogique des élèves au Cameroun

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par Gisèle NGO KOPLA ATANGA
Ecole normale d'instituteurs privée "la gaieté " Yaoundé Cameroun - Certificat d'aptitude pédagogique des instituteurs de l'enseignement maternel et primaire  2012
  

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II.3 REVUE DE LA LITTERATURE

D'après AKTOUF (1985 : 55) « la revue de la littérature est un état des connaissances sur un sujet ». Dans un travail de recherche comme celui que nous menons, la revue de la littérature porte sur les différents écrits des auteurs qui ont traités de notre thème d'étude ou tout au moins de quelques aspects de celui-ci. Ainsi donc, loin de faire un inventaire exhaustif des travaux qui ont précédé notre étude, nous allons plutôt nous pencher sur les pensées des auteurs dont les ouvrages nous ont été disponibles.

Il s'agit ici de déterminer l'état des connaissances sur la prise en compte de l'impact des effectifs pléthoriques sur l'encadrement pédagogique des élèves. Avant de présenter l'état de la littérature sur la question au Cameroun, il nous revient de prime abord de parcourir les travaux qui ont été réalisés par des auteurs majeurs sur l'impact des effectifs pléthoriques sur l'encadrement pédagogique des élèves.

II.3.1 ACCROISSEMENT DES EFFECTIFS ET CONDITION DE L'ENSEIGNANT

Selon D. KOM (2007), dans certaines régions du Cameroun et surtout dans les grandes agglomérations, les ratios de 100 élèves ou plus par classe et par enseignant sont devenus la norme. Ils risquent d'aller croissant si l'accélération du rythme d'urbanisation se confirmait. Cet état de choses est de nature à donner un surcroît de travail à l'enseignant autant au niveau de l'action de classe que des corrections et autres activités d'encadrement pédagogique et périscolaire. Dans ces conditions cauchemardesques de travail et d'apprentissage (INS, 2006), l'enseignant accumule une fatigue excessive qui est préjudiciable à sa santé. De plus, Son temps de repos et de loisirs est réduit au minimum, et il développe «les nerfs « comme on dit dans le milieu, c'est-à-dire qu'il souffre de surmenage aigu et de stress professionnel chronique. Ce lien direct entre la détérioration précoce de la santé de l'enseignant et le phénomène des effectifs pléthoriques n'est évalué en perte nulle part pour l'enseignant.

Si une des solutions à cet épineux problème réside dans le recrutement massif d'enseignants pour décongestionner les classes comme c'est le cas actuellement, le plus important pour l'enseignant demeure la reconnaissance de ce lien de cause à effet entre effectifs pléthoriques, santé de l'enseignant et précarité salariale. Cette reconnaissance doit se traduire par une redéfinition plus conséquente des termes de service selon la loi de compensation proportionnelle, et par la reconnaissance comme accident de travail, des maux de santé liés aux risques et contraintes du métier.

Parmi les problèmes auxquels est confrontée le Cameroun, figure la croissance démographique exponentielle, dont le corollaire est l'augmentation constante des demandes en matière d'éducation. En effet, depuis trois décennies, la croissance des populations scolarisables constitue un casse-tête pour les responsables éducatifs camerounais, qui font face à des difficultés de plus en plus insurmontables. Les salles de classe prévues pour accueillir une trentaine d'élèves il y a vingt ans en accueillent aujourd'hui deux, voire trois fois plus. Quelques chiffres illustrent mieux la situation: en 1961 la population scolaire au niveau primaire était de 421000 élèves, en 1968-69 elle est passée à 938 000 élèves, puis à 2 400 000 en 90-91; en 2003-2004, elle se situait à 3 500 000 élèves. Dans le même temps le nombre de maîtres est passé de 13407 en 1970 à 38 429 en 1990, et se situe en 2004-2005 à moins de 50 000, dont plus des deux tiers constitués de maîtres vacataires. Quant à celui des salles de classe, il n'a pas suivi cette croissance. Déjà en 65-66, sur les 4954 salles que comptait l'enseignement primaire officiel, 390 avaient plus de 70 élèves, et 761 comptaient plus de 80 élèves. Raymond LALLEZ constate en 1974 que «c'est au niveau de la Section d'initiation que les effectifs d'élèves par classe dépassent souvent la centaine». La première conséquence de cette surpopulation scolaire est évidemment le faible rendement interne de l'institution scolaire.

L'expression « grand groupe « est une expression utilisée pour éviter les termes négatifs et démobilisateurs que sont les classes surchargées ou les effectifs pléthoriques. Ainsi le grand groupe commence dès que l'effectif de la classe gêne, stérilise ou paralyse la mise en oeuvre des techniques de classe qui ont été conçues pour les groupes moyens pendant qu'en France, les pouvoirs publics négocient serré avec les enseignants pour qu'ils admettent un dix septième élève dans les classes du primaire. Au Cameroun comme dans la plupart des pays d'Afrique francophone d'ailleurs, les techniques pédagogiques en promotion ont pour objectif principal de faire en sorte que les enseignants puissent amener « tous les élèves, malgré leur grand nombre, à participer activement aux activités d'apprentissage à travers une organisation de la classe en sous groupes de travail avec des techniques appropriées «. les enseignants détestent travailler dans des classes ayant des effectifs pléthoriques, (MICHAELOWA 2002, p. 11).

Trente ans après l'indépendance, ni le nombre d'élèves par classe, ni les rendements internes et externes de l'école n'ont connu une amélioration qualitative subséquente. Aline COOK note qu'au Cameroun le ratio élèves-maitre est loin de l'idéal, car «la norme officielle prévoit 60 élèves par enseignant. Or on voit parfois jusqu'à 200 élèves pour un seul maître». Ces chiffres illustrent bien l'une des tristes réalités auxquelles est confrontée l'école, et partant de l'enseignement au Cameroun : les grands groupes ou classes à effectifs élevés. Alors que dans la plupart des pays industrialisés, où les taux de natalité sont en constante décélération depuis plusieurs années, la tendance est à une réduction de la taille des classes, au Cameroun, comme dans la plupart des pays africains, elle connaît une croissance vertigineuse ; d'où la problématique des classes à effectifs pléthoriques.

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