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Contribution à  l'étude sociologique de la pratique démocratique dans le contexte malgache

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par Alain Ranindrianoro
Université d'Antananarivo - Maitrise sociologie 2012
  

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VI.3.1. L'exclusion sociale

L'exclusion sociale apparaît le signal de la crise démocratique malgache. L'exclusion sociale n'est pas uniquement politique mais aussi une exclusion sociale. Malgré les efforts déployés par les organismes qui s'opèrent dans la lutte contre les inégalités sociales force est de constater que la pauvreté prend une proportion inquiétante. Le dernier rapport de l'EPM 2010 a montré que 56,5 % de la population vit dans une pauvreté extrême. Pour ce qui est de l'inégalité les 10 % des plus riches consomment 5,4 fois plus que les 10 % des plus pauvres. Le revenu quotidien d'un ménage s'élève à moins de 2 dollars par jour.

Le taux de chômage est de 3,8 %. Ce sont les jeunes actifs âgés de 25 ans qui rencontrent le plus de difficulté à s'insérer sur le marché de travail. Le taux de chômage est de 5,9% pour ce groupe d'âge. A cela s'ajoute l'exclusion des femmes dans le système éducatif40. L'exclusion sociale ne se limite pas seulement à l'incapacité de l'Etat à accomplir ses rôles. Elle est également le produit d'une crise politique qui asphyxie la vie économique du pays. La crise politique a entraîné des effets pervers sur la vie de la population en générale. Prenons un exemple le contexte de la crise 2009 ou l'on a vu des plusieurs personnes perdre leurs emplois. Le recours au secteur informel reste le seul moyen pour survivre. L'insécurité et la violence dans le pays, l'augmentation de l'analphabétisme.

Ces appréciations quantitatives nous servent d'illustration pour dire que l'accélération de l'inégalité sociale inhibe à une culture de responsabilité et de participation indispensable à la démocratie.

VI.3.2. L'impact de la mondialisation

Dans la perspective d'un village planétaire véhiculé par le phénomène de la mondialisation et de la globalisation, l'emprise des pays du Nord sur le sud se raffermit. La mondialisation véhicule une idéologie qui déconnecte la réalité sociale malgache. Actuellement, l'essor fulgurant de la nouvelle technologie et de la communication accentue les inégalités sociales. La démocratisation des TIC dresse une barrière sociale rigide notamment entre les personnes formées et la grande majorité non formée. Les groupes sociaux les moins préparés pour

40 Enquêtes périodiques auprès des ménages 2010.

comprendre et utiliser les nouvelles technologies sont considérés comme des espèces inaptes. La nouvelle technologie est en train de créer une humanité à deux vitesses, on assiste à un apartheid social. Dans le monde économique, la démocratie libérale a transformé le pays en économie nationale non viable. L'impact de la libéralisation est aussi visible sur le plan culturel, on assiste à la perte de l'identité, de fracture sociale. Plus le pays veut rattraper l'Occident plus il s'appauvrit.

L'impact de la mondialisation se traduit aussi par la domination politique. Actuellement, les occidentaux et les bailleurs de fonds imposent aux pays une modèle d'organisation politique. La diffusion de cette forme d'organisation politique s'est effectuée par l'intermédiaire de toute sorte ingénierie constitutionnelle. L'imposition du modèle politique est le produit de pressions explicites. Les bailleurs de fonds par le biais de la conditionnalité démocratique ont favorisé l'exportation des modèles d'organisation politique comme l'Etat de droit, la bonne gouvernance bien que leur statut exige une interdiction de toute immixtion dans les affaires étrangères. Les bailleurs de fonds ont exigé la nécessité des institutions publiques efficaces pour accompagner le développement économique. Les bailleurs de fonds ne donnent pas leurs argents qu'au nom de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit donc de la démocratie. Les bailleurs de fonds n'hésitent pas à utiliser leur force pour imposer la démocratie, l'Etat de droit, la bonne gouvernance. Si dans d'autre pays, la démocratie est un instrument de légitimation du recours à la force, force est de constater que dans le cas de Madagascar, l'économie de marché est devenue la contrainte absolue de la politique. La démocratie devient ainsi un vecteur de domination. La démocratie devient une arme au service de la puissance. La question de reconnaissance internationale est un exemple convaincant pour illustrer ce propos.

La pratique de gouvernance mondialisée a provoqué aussi un impact dans l'administration. En effet, les buts proposés par les différentes reformes administratives sont l'orientation d'une gestion publique suivant le style de gestion de l'entreprise privée. La gratuité des services publics n'est plus à l'ordre du jour. Des hommes qui sont habituées à la politique d'assisté ont du mal à inculquer rapidement un tel changement d'autant plus qu'il n'existe pas de préparation pour passer à ce changement. Non seulement il n'y a pas de préparation mais les inégalités règnent en maître.

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