WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Relations de crédit et coà»t de l'endettement: le cas des PME camerounaises

( Télécharger le fichier original )
par Jules TCHAMABE
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.1-) Les approches quantitatives d'appréhension de la PME

Les approches quantitatives utilisent généralement la variable taille pour identifier la PME. Divers critères fondés sur la taille peuvent ainsi être recensés : chiffre d'affaires, nombre de salariés, fonds propres, bénéfices, volume d'importations et d'exportations, etc. Se limiter à ces critères quantitatifs que prônent les organismes statistiques comporte une certaine part d'arbitraire et d'ambigüité. Lorsqu'on emploie le nombre d'employés comme critère, une interrogation pertinente se présente : s'agit-il des emplois permanents, à temps partiel, intermittents, temporaires... ? Aussi, le chiffre d'affaires peut varier considérablement en fonction du secteur d'activité, de la conjoncture économique, de la monnaie de référence (taux de change) et est souvent camouflé pour des raisons fiscales. Julien et Marchesnay (1988)13 soutiennent ainsi que le critère de taille sert davantage à opérer des découpages de l'appareil productif qu'à définir des catégories homogènes d'entreprises. Une analyse du tableau en annexe n° 1 permet de mettre en évidence les limites, la relativité, la contingence et toute l'ambigüité qui caractérisent les critères quantitatifs. Par exemple en Chine, une entreprise du secteur industriel est considérée comme de taille moyenne lorsque l'effectif annuel est compris entre 300 et 2000 employés et un chiffre d'affaires compris entre30 et 300 millions de Yuan alors qu'en Europe à plus de 250 employés et 50 millions d'Euros de chiffre d'affaires on parle de grande entreprise.

Au regard de ces limites, des conceptions plus managériales et organisationnelles ont été proposées en tenant compte de la relation entre l'entreprise et son environnement.

1.1.2-) Les approches qualitatives d'appréhension de la PME

Les approches qualitatives privilégient les critères psychologiques, fonctionnels, structurels et sociologiques pour appréhender la PME. Ici, la PME est avant tout une entreprise humaine dont l'existence et la vie sont essentiellement liées à une personne : le dirigeant. Une importance considérable est ainsi attribuée à l'aspect humain plus précisément à la personnalité, la motivation et les aspirations de l'entrepreneur14 (Caillie, 1999). Un grand nombre d'auteurs ont tenté de construire sur cette base des typologies de PME pour retrouver des ressemblances afin d'en proposer une définition. Pour Julien et Marchesnay (1988), « le monde de la PME, considéré individu par individu, se révèle lui-même d'une extrême

13 Cités par Torres (1999).

14 Selon Caillie (1999) la petite entreprise ne se distingue pas tant de la grande entreprise par son chiffre d'affaires, son capital ou le nombre de ses salariés que par la fait qu'elle est gérée par son propriétaire qui y travaille et en supporte les risques.

Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME camerounaises

19

complexité; mais pris en tant que tel, des constantes, des permanences, des tendances surgissent à l'examen ». Les PME se caractérisent par le rôle essentiel du (des) dirigeant(s) qui est (sont) tout(s) à la fois entrepreneur(s) ou développeur(s), manager(s) ou mobilisateur(s), organisateur(s) ou gestionnaire(s). Les buts de l'entreprise y sont souvent confondus avec ceux des dirigeants. D'autres approches multicritères ont également été élaborées pour mettre en avant, à côté de l'élément humain toujours prédominant, d'autres caractéristiques plus descriptives : un personnel de direction relativement peu spécialisé ; des contacts personnels étroits entre les organes supérieurs de direction et les ouvriers, les clients, les fournisseurs ou les propriétaires ; le manque de position de force pour négocier les achats et les ventes ; une intégration relativement étroite à la collectivité locale, à laquelle appartiennent les propriétaires et les directeurs, et une dépendance plus ou moins grande vis-à-vis des marchés et des sources d'approvisionnement ; l'impossibilité de se procurer des capitaux en recourant au marché monétaire et des difficultés d'obtenir des crédits (Torres, 1996 ; Caillie, 1999). Wtterwulghe (1998)15 classe ces critères qualitatifs en quatre éléments principaux :

- la responsabilité : il s'agit de la responsabilité directe, personnelle et finale du patron qui apparaît bien souvent comme le seul décideur.16

- la propriété du patrimoine social qui relate de la confusion du patrimoine.

- l'existence d'un objectif particulier de richesse qui fait référence au fait que le dirigeant de PME vise généralement la pérennité contrairement à celui de la grande entreprise qui cherche le maximum de profit et de valeur pour l'entreprise.

- une structure centralisée ou le dirigeant dispose de tous les pouvoirs décisionnels.

La pluralité de conception ci-dessus évoquée témoigne de la difficulté à pouvoir saisir les contours de l'objet PME. Cette absence d'unanimité pose le problème de savoir quels peuvent être les éléments de risques associés à ce type d'entreprises susceptibles d'influencer ses échanges avec ses partenaires ?

15 Cité par Caillie (1999)

16 La confédération générale des P.M.E. (CGPME), dans l'article 2 de ses statuts, définie la PME comme suit : « les Petites et Moyennes Entreprises sont celles dans lesquelles les chefs d'entreprise assument personnellement et directement les responsabilités financières, techniques, sociales et morales de l'entreprise quelque soit la forme juridique de celle-ci. »

Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME camerounaises

20

1.2-) La spécificité comme source de risques dans la PME

Toute entreprise est par essence risquée et il n'est en aucun cas possible d'annihiler intégralement toutes les sources de risque. Pour Albouy (2000) les risques d'entreprise sont tous les évènements pouvant survenir et qui sont de nature à réduire sa rentabilité, voire à remettre en question son existence. Il peut s'agir de menaces qui se réalisent, d'erreurs de gestion ou de prévisions ou encore de la survenance d'aléas défavorables. Toutes ces sources sont regroupées par Knight (1921) en deux grands groupes : les risques spéculatifs (1.2.1) et les risques purs (1.2.2) qui peuvent être argumentés en se référent aux différentes conceptions de la PME.

1.2.1-) La structure de propriété et les risques spéculatifs (de gestion)

Le capital social de la PME est généralement détenu par un petit nombre de personnes appelées actionnaires majoritaires appartenant le plus souvent à la même famille et qui assurent la gestion de l'entreprise (Charreaux, sd). De ce fait, la confusion entre le patrimoine de l'entreprise et celui du dirigeant est fréquente. Ce dernier dispose d'un pouvoir illimité de gestion, de décision et de contrôle faisant de lui la clef de voute de l'organisation (Tioumagneng, 2009). La forte concentration de la propriété expose la PME à de nombreux risques de gestion à savoir :

> les risques d'organisation : problèmes de transfert ou de concentration excessive du savoir, le manque de créativité des managers, carence managériale. Ndjanyou (2001) souligne à ce sujet qu'au Cameroun, en dépit de la mauvaise maitrise de la technologie de production, les dirigeant de PME privilégient une gestion axée sur la diversification multisectorielle et ont une préférence pour les gains spéculatifs. Cette aspiration pour le risque pourrait susciter, de la part des partenaires financiers des interrogations sur la viabilité des projets que peut présenter ce type de dirigeant.

> les risques de ressources humaines : incompétence, formation inadaptée du personnel, difficultés de recrutement. Dans les PME africaines particulièrement, le personnel, recruté sur la base d'appartenance familiale, ethnique ou religieuse, subit et « opérationnalise » sans modification les décisions d'un dirigeant moins administratif (Koutouzi, 2007). Celui-ci n'a généralement pas le profil de l'emploi. Le dirigeant, par soucis d'autonomie et sous le poids de la solidarité familiale, préfère porter à des postes sensibles les membres de la famille qui n'ont toujours pas des compétences nécessaires.

Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME camerounaises

21

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"