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Relations de crédit et coà»t de l'endettement: le cas des PME camerounaises

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par Jules TCHAMABE
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2012
  

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II-) Financement bancaire et asymétrie d'information

Dans un environnement incertain et risqué, les relations qu'entretiennent les PME avec les banques sont caractérisées par de fortes asymétries d'information et de comportements opportunistes (2.1) aux conséquences multiples (2.2).

2.1-) Analyse de la relation de crédit à la lumière des débats théoriques

Cette relation peut s'analyser à la lumière des théories contractuelles des organisations18 aussi bien à la phase précontractuelle (2.1.2) que post-contractuelle (2.1.3).

17 Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

18 Il s'agit de la théorie des droits de propriété (TDP), la théorie d'agence (TA), la théorie des coûts de transaction (TCT), la théorie des contrats incomplets (TCI), la théorie des conventions(TC) ... Charreaux, 1999).

Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME camerounaises

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Mais avant, une présentation des concepts clés à la base de cette analyse s'avère nécessaire (2.1.1).

2.1.1-) Les concepts de base d'analyse de la relation de crédit

Le marché du crédit bancaire est animé par deux groupes d'acteurs : les prêteurs (les établissements de crédit) et les emprunteurs (les PME dans cette étude). Ces entités ont des objectifs généralement divergents. La banque cherche à maximiser son profit moyen espéré et l'emprunteur le rendement espéré de l'investissement. La relation qui s'établie entre ces deux acteurs est qualifiée de relation d'agence. Elle est, pour Jensen et Meckling (1976) : « un contrat dans lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d'un certain pouvoir de décision à l'agent19» (Coriat et Weinstein, 1995, p. 93). En raison de l'absence de congruence des préférences, cette relation est source de conflits d'intérêts inducteurs de coûts (coûts d'agence et de transaction) qui réduisent les gains potentiels de la coopération. Ces conflits naissent soit de l'allocation des décisions régissant le processus de création de valeur, soit de l'appropriation de la valeur créée. Ils trouvent leurs origines dans l'asymétrie d'information, l'opportunisme des acteurs, l'impossibilité de rédiger des contrats complets en raison de la rationalité limitée et de l'incertitude (Charreaux, 1999) :

> l'incertitude : hypothèse environnementale. La définition de ce concept, contenue dans les travaux de Knight (1921), est faite par comparaison au risque. Pour l'auteur, l'incertitude est la caractéristique essentielle de situation ou l'individu voit les conséquences des décisions qu'il prend (ou doit prendre) dépendre des facteurs exogènes dont les états ne peuvent être prédits avec certitude (Cobbaut, 1997). Il correspond donc aux situations non mesurables. A l'opposé, le risque est probabilisable et mesurable par une probabilité « objective ». Il intervient lorsque l'incertitude peut être quantifiée.

> l'asymétrie de l'information : hypothèse environnementale. Elle correspond, selon la TA, à une situation où deux parties pour un même problème et pour la même période ne peuvent disposer de la même information en qualité et en quantité. Une des parties dispose de la « totale » et « parfaite » information tandis que l'autre ne peut se contenter que d'une information partielle et incomplète.

19 Cette définition fait l'objet d'une extension : « Remarquons également que les coûts d'agence apparaissent dans toutes les situations qui implique un effort de coopération (tel que la co-rédaction de cet article) par deux ou davantage de personnes même s'il n'y a pas de relation principal agent clairement définie. » (Jensen et Meckling, 1976 ; cités par Charreaux, 1999, p. 82).

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> l'opportunisme : hypothèse comportementale. Principal facteur explicatif des coûts de transaction, il s'appréhende comme la recherche de l'intérêt propre, à tout effort calculé pour tromper, désinformer, déguiser, omettre, choquer ou induire en erreur un autre agent (Joffre, 1999). C'est un comportement « stratégique » (qui serait inscrit dans la nature humaine d'après Williamson, 1975) par lequel les agents recherchent leurs intérêts strictement personnels, quitte à léser l'autre partie, en recourant à la ruse, la mauvaise foi, le mensonge, le vol, la tricherie ou autre formes subtiles de duperie (Gabrié et Jacquier, 1994).

> la rationalité : hypothèse comportementale. Être rationnel, selon la conception classique, c'est rechercher le maximum de satisfaction au moindre coût. L'hypothèse forte qui sous tend cette définition (perfection du marché) lui confère la dénomination de rationalité pure ou substantive. Ici, les acteurs sont à même de prévoir tous les états futurs du monde possible et d'anticiper les différents choix de l'autre. Une alternative plus réaliste est donnée par Simon (1959)20 et tient compte de l'imperfection et de l'incertitude environnementale : c'est la rationalité dite limitée et procédurale. Elle est fondée sur le fait que l'individu à des capacités physiques, mentales, et intellectuelles limitées en raison de l'incertitude et de l'information imparfaite. Ainsi, face à un problème, celui-ci ne pourrait pas avoir une connaissance de tous les choix possibles ; une connaissance complète de toutes les conséquences de ces choix, ou la capacité à les calculer ; la capacité à comparer ses conséquences, quelque soient leur diversité, en les ramenant à un indicateur unique. Le comportement rationnel est donc limité par ces contraintes environnementales21 (Coriat et Weinstein, 1995).

> Les coûts issus de toute relation de coopération. Ils naissent de l'interaction des hypothèses ci-dessus et interviennent à toutes les phases d'élaboration d'un contrat (phase précontractuelle et post-contractuelle). Ils sont qualifiés de coûts d'agence et de coûts de transaction par les TA et TCT respectivement. Ces coûts peuvent être présentés de façon synthétique dans le tableau suivant :

20 Cité par Coriat et Weinstein (1995).

21 Coleman (1994, p.167) souligne tout de même le fait que l'individu reste intentionnellement rationnel : « Il s'agit de l'hypothèse selon laquelle des individus cherchent à atteindre des objectifs et quand ces derniers sont connus, les actions entreprises seront celles que l'individu considère comme les plus efficaces pour atteindre cet objectif L'individu est rationnel dans le sens ou il agit intentionnellement » Charreaux, (1999, p. 65).

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Tableau 1. 1 : Les coûts issus de toute relation de coopération selon la TA et la TCT

 

COÛTS D'AGENCE

COÛTS DE TRANSACTION

Avant la
conclusion du

contrat
(coûts ex ante)

· coûts précontractuels liés aux incertitudes
informationnelles concernant les compétences de l'agent (capacité cognitive, formation,...) ;

· coûts liés à l'inadaptation du postulant (l'opportunisme de l'agent) ;

· coûts de négociation des accords.

· coûts liés à la recherche du futur partenaire ;

· coûts liés aux études des risques ;

· coûts de négociation (déplacement, traduction, ...) ;

· coûts de mise en place d'avant-projet ;

· coûts de conclusion du contrat.

Après la
conclusion du

contrat
(coûts ex post)

· les dépenses de surveillance et d'incitation engagées par le
principal pour orienter le comportement de l'agent ;

· les coûts d'obligation ou d'engagement qui sont supportés
par l'agent pour mettre le principal en confiance ;

· la perte résiduelle ou coût d'opportunité qui correspond à
la perte d'utilité subie à la fois par le principal et par l'agent du fait de la persistance de divergences d'intérêts.

· coûts d'administration, de surveillance, de contrôle ;

· coûts de renégociation et de révision du contrat ;

· coûts d'opportunité (manque à gagner) ;

· coûts de désengagement ou de rupture de contrats ;

· coûts de faillite (administratifs, réorganisation, ...).

 

Source : de l'auteur à partir de ses lectures

La définition de ces concepts étant appréhendée, il convient maintenant de voir comment leurs interactions se manifestent au cours des différentes phases de la relation de crédit.

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