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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire au Gabon

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par Donald NTSEBE ONONO MINKO
Université Omar Bongo - Maà®trise en géographie 2010
  

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3-Enonciation des hypothèses

Ces travaux antérieurs ont guidé la construction de l'hypothèse suivante :

La multiplication des centres urbains semble-t-il n'a pas permis d'aménager la province de façon harmonieuse et équilibrée, elle a plutôt amplifié les écarts socio économique et démographique qui existaient déjà dans cette province. Ces villes n'ont pas joué un rôle dans l'aménagement de la province en faisant le contre-poids à l'hypercentralisation librevilloise. Elles n'ont pas bénéficié des décentralisations en particuliers les équipements sociaux et de prestige.

Dans le cadre de notre étude, la stratégie opératoire va se focaliser sur l'utilisation des théories fonctionnalistes des réseaux urbains, largement appliquées en Afrique Noire depuis la fin des années soixante10. Il s'agit des grands modèles théoriques de la géographie et de I'économie urbaine tels que : la théorie des places centrales de CHRISTALLER (1933), la théorie des pôles de développement de F. PERROUX et analyse hiérarchique des fonctions tertiaires des villes de ROCHEFORT, appliquée à l'espace gabonais depuis les années soixante.

10 Séminaire international de Rabat (15-17 mai 1990), Croissance démographique et urbanisation : politique de peuplement et aménagement du territoire, PP 108-110.

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C'est ainsi que le déterminant administratif a progressivement été abandonné au profit des critères relatifs à l'activité économique, le postulat de base devenant alors l'antinomie entre "activité agricole" et "urbain". Ainsi, dans la plupart des pays africains et notamment au Gabon, ces approches fonctionnalistes des réseaux urbains, bâties sur l'expérience européenne de l'urbanisation, permettent de dresser un schéma simple de l'urbanisation : il existe une hiérarchie des villes de l'intérieur, centres administratifs, industriels et commerciaux, mais les pouvoirs de décision leur échappent totalement au profit de Libreville, capitale au service d'un Etat centralisateur, où se concentrent toutes les fonctions urbaines. L'absence de dynamisme propre des villes de la province de l'Estuaire, la faiblesse des flux de relations entre elles caractériserait la situation gabonaise. D'où le constat d'absence de réseau urbain à l'heure actuelle au Gabon, le pays étant dominé par la "macrocéphalie" de Libreville, ville organisant seule la province, voire même l'ensemble du pays.

2-1-1 L'observation directe.

Il constitue le point de départ de toute recherche et sert à confronter nos hypothèses. Sur le terrain, notre préoccupation était de voir si la création des nouvelles communes de la province de l'Estuaire a eu un impact sur l'organisation de l'espace de cette province.

Sur le terrain, les nouvelles communes qui ont été créées à l'Estuaire ont répondu au schéma classique de création des villes du Gabon. En effet, les chefs-lieux de département ont été érigés en commune pour remplir les fonctions administratives, de contrôle de territoire et d'encadrement des populations, même si quelques efforts ont été réalisés dans l'implantation de certaines unités économiques.

Dans la province de l'Estuaire, les fonctions principales et fondamentales qui sont assignées aux villes de cette région sont les fonctions politique et administrative. En effet, le choix de cette fonction se justifie au Gabon et particulièrement dans cette région, par le fait qu'on s'est contenté d'équiper les anciens postes et donc de renforcer l'armature urbaine, esquissée par l'administration coloniale.11Ainsi l'agglomération de Libreville et les villes de Ntoum, Kango, Cocobeach, Cap-Estérias et Ndzomoé sont par

11 R.POURTIER, 1989, Les états et le contrôle territorial en Afrique Centrale : Principes et pratiques, Annales de géographie, pp286-301.

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essence des centres urbains à vocation politico administrative, comme en témoigne les énormes investissements consentis par l'Etat pour doter ces villes des équipements nécessaires au contrôle et d'encadrement des populations. Par exemple, toutes ces villes sont dotées d'une préfecture, d'un poste de gendarmerie, d'une mairie, d'un conseil départemental, etc.

Mais en dehors de la fonction politique et administrative qui a constitué le socle de la création des villes dans la province de l'Estuaire, d'autres fonctions sont apparues, du fait non seulement des potentialités naturelles que ces villes regorgent, mais aussi grâce au développement que ces dernières ont connu. Ainsi, dans la ville de Libreville, on retrouve une population active12 de 150 065, soit 36% de la population librevilloise. La fonction administrative y est de première importance employant 28% de la population occupée (42.000, dont 91,29% fonctionnaires d'Etat). La deuxième fonction, celle des services, emploie 24 % de la population occupée, dont 1363 personnes dans les banques. La fonction commerciale suit de près en employant 21,60% des résidents occupés. La fonction industrielle, en 5e position seulement, emploie 8400 personnes (7%) principalement dans les secteurs du bois et de l'agro-alimentaire13.

Owendo, en plus des services centraux de l'État, concentre la fonction industrialo-portuaire, grâce notamment à une importante zone industrielle et portuaire. Owendo abrite d'importantes infrastructures minéralières, portuaires et industrielles : un port en eau profonde, un port à bois, un port minéralier et un terminal frigorifique. A cette fonction industrialo- portuaire, cette commune pourrait, par ailleurs exercer une fonction touristique avec les deux îles non exploitées :Coniquet et Perroquet ; deux grands fleuves :la Lowé et l'Igoumié ; des plages et des aires de randonnées ; des merveilleuses vues en Delta-plane et surtout un parc hôtelier important.

S'agissant de la ville de Ntoum (à 42 km de Libreville, vient du mot Fang « Töm » qui signifie fromager), hormis la fonction administrative qui lui est dévolue, elle peut également jouer le rôle économique, comme l'atteste de nombreux projets agro-industriels comme le CIAM, l'IGAD qui y sont implantés. En effet, Ntoum

12 Résidents de 10 ans et plus occupés (selon la définition de la DGSEE) + chômeurs

13 Il est à souligner que tous ces chiffres proviennent du recensement détaillé général de la population et de l'habitat de 1993.

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est considéré comme le grenier de la capitale gabonaise. La ville et ses environs alimentent les librevillois en produits agricoles frais. Les fruits et légumes produits dans cette région sont écoulés sur les grands marchés de Libreville. En plus de l'agriculture, Ntoum compte avoir une fonction industrielle et touristique, à en juger par l'implantation de CIMGABON et de nombreuses scieries. Pour la fonction touristique, la ville de Ntoum bénéficie d'une bonne carte touristique : la mission catholique Saint Paul de Donguila hissée sur le fleuve Komo, le Monastère des soeurs Clarisse à Essassa, etc

Les villes de Cocobeach (qui signifie la « plage aux cocotiers ») et de Kango ont les mêmes attributs. En dehors de leur fonction administrative, elles ont par ailleurs des potentialités touristiques à développer. Situées respectivement à 122 km et 91 kilomètres de la capitale, ces deux villes bénéficient d'une bonne carte touristique, même si ces potentialités touristiques ne sont pas valorisées. En effet, dans la ville de Cocobeach, par exemple, on peut profiter des délices procurés par le farniente au bord de mer et voir le mausolée aux morts. Ce monument est dédié aux africains incorporés dans l'armée française et morts aux combats contre l'Allemagne14. Le même cas de figure se présente à Kango, mais dont les potentialités halieutiques du fleuve Komo serait la source d'attraction des visiteurs et autres commerçants.

Enfin, les communes du Cap-Estérias et de Ndzomoé, de création récente, seraient à n'en point douter des villes à vocation touristique de part leur site et situation. En effet, la commune du Cap-Estérias, située à 31 kilomètres de Libreville est bâtie au coeur de la Forêt Classée de la Mondah (CFM). Elle dispose des capacités hôtelières non négligeables, un Hermitage ainsi que des plages et d'un phare. Quant à la ville de Ndzomoé (qui signifie en langue Fang le « piège à sorcier »), le scénario est presque le même, puisqu'elle est bâtie entre la réserve présidentielle et le Parc National de Pongara. Mais ne dispose pas encore des structures hôtelières.

Au total, comme nous venons de le constater, les villes de la province de l'Estuaire exercent au moins deux fonctions. Les fonctions politico administrative et touristique sont exercées par toutes les villes, alors que les fonctions industrielle et portuaire sont le monopole de l'agglomération de Libreville et dans une moindre

14 Le quotidien d'information L'Union, du jeudi 02 Avril 2009, P.17

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mesure, la ville de Ntoum

2-1-2 Recherche documentaire.

Afin de mieux cerner notre problématique, nous avons eu recours à plusieurs ouvrages et revues spécialisées qui nous ont permis de bien circonscrire notre étude. De même, cette recherche documentaire, s'est effectuée à la bibliothèque de l'Université Omar Bongo, aux centres de recherche que compte le département, à savoir : le LANASPET, le CERGEP et le LAGRAC. Aussi, avons-nous pu nous rendre à la bibliothèque du Centre Culturel Français et dans bien d'autres centres de documentation (archives nationales, le C.I.CI.B.A, DGAT, ....).

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