WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stratégie de croissance des unités territoriales du Cameroun, production décentralisée d'électricité

( Télécharger le fichier original )
par Alain Innocent LEKA
Institut panafricain pour le développement en Afrique Centrale - Diplôme d'études supérieures spécialisées en planification, programmation et gestion du développement  2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION GENERALE

Dans cette partie nous essayerons d'observer si les hypothéses présentées dans le cadre de cette étude sont verifiées. Enfin nous analyserons et interpréterons les résultats puis ferons des suggestions dans le sens générale de la croissance économique de la zone CEMAC grâce à la production décentralisée.

13

PREMIERE PARTIE :

stratégie de développement des infrastructures pour une

intégration énergétique des pays de la CEMAC

CHAPITRE I : Stratégie d'Intégration énergétique des pays de la
CEMAC

INTRODUCTION

Face aux analyses des économistes sur le sous-développement, les choix de stratégies de développement opérés par les PED (Pays En Développement) ont été le plus souvent dictés par les orientations idéologiques des régimes politiques prenant la relève du colonialisme. Avec la mondialisation et la recherche des marchés plus porteurs par les opérateurs économiques, la mise en commun des compétences et les échanges inter-états ne pourrait porter des fruits qu'a la condition ou les Etats entrent dans une philosophie d'intégration régionale. Le processus d'intégration en Afrique Centrale reste, depuis une décennie, handicapée par un faible niveau de coopération entre institutions régionales, la CEMAC et la CEEAC en particulier. L'intégration énergétique en Afrique Centrale est un processus qui est en cours il y a très longtemps. Les pays de la sous-règion Afrique Centrale dans d'autres secteurs favorables à la croissance économique sont très avancés à savoir l'agriculture, l'élevage...etc. Mais le domaine de la production d'énergie électrique évolue très lentement malgré l'importance qu'occupe l'électricité dans le développement d'un pays. Le Pool Énergétique de l'Afrique Centrale (PEAC), Organisme spécialisé de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) s'est engagé à devenir la passerelle entre Etat pour résoudre les problèmes d'électrification transfrontalier.

Le Cameroun pays en développement ne fait pas exception des difficultés en matiére de production-transport-distribution de l'énergie électrique. Dans ce chapitre, nous présenterons la politique énergétique de la sous-règion Afrique Centrale et la situation économique de ces Etats dans une perspective de développement des infrastructures productrice d'énergie électrique.

I-1 STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ENERGETIQUE DE LA CEMAC

L'élaboration d'une stratégie énergétique de développement d'un pays ou d'une sous-région comme la Zone CEMAC est un exercice qui vise tout d'abord à estimer le taux de croissance de la demande en énergie électrique par rapport à l'offre, le coût du kilo watt chez le consommateur, l'évolution des programmes d'électrification rurale et urbain visant à déterminer le taux d'électrification rurale (TER) des régions et le niveau des infrastructures électriques sur l'ensemble du territoire. Toutes ces opérations visent à effectuer des prévisions et une planification nationale ou sous-régionale dans le secteur énergétique afin d'estimer une comptabilité énergétique, entreprendre des opérations d'efficacité énergétique ou une modernisation du réseau électrique local ou national.

La zone CEMAC et le Cameroun en particulier connaîtront dans les années à venir un véritable boom de développement économique et social avec la réalisation de grands chantiers déjà lancés ou programmés : la modernisation de l'agriculture, la redynamisation de l'industrie, la transformation des matiéres prémiéres, l'extension et la multiplication des infrastructures autoroutières, portuaires et aéroportuaires, la

14

construction de nouvelles villes, les besoins en diverses formes d'énergie vont croître à un rythme annuel soutenu de 5% en moyenne.

Dans la volonté d'assurer une meilleure adéquation entre l'offre et la demande d'électricité, le Cameroun dans le PDSE a étudié des scénarios de développement des infrastructures dans le secteur de l'énergie électrique à horizon 2030, favorisant respectivement le jumelage entre les énergies renouvelables et non-renouvelables. La nouvelle stratégie énergétique nationale déclinée en plans d'action à court, moyen et long terme contenue dans le PDSE visant à relever les défis dans le secteur de l'électricité, devrait avoir pour objectifs majeurs d'assurer la sécurité d'approvisionnement et la disponibilité en énergie sur tout le territoire, l'accès généralisé à l'énergie à des prix raisonnables, la maîtrise de la demande, l'introduction des nouvelles technologie dans le but d'effectuer des économies l'énergie électrique à travers une stratégie d'efficacité énergétique dans différents secteurs (résidentiel et tertiaire, industriel, des transports) et la préservation de l'environnement.

La mise en oeuvre d'une politique résolue d'efficacité Energétique, véritable devrait être un axe prioritaire de la stratégie énergétique du Cameroun si elle est élaborée selon les objectifs ci-dessus. Car les

programmes qui suivraient l'efficacité énergétique devaient cibler les principaux secteurs
consommateurs. Ils devront également cibler nos villes, CTDs et de manière intégrée et concertée (planification urbaine; transports; habitat ; flux énergétiques des collectivités : éclairage, déchets,...etc.). Pour parvenir à atteindre cet objectif de développement du secteur de l'électricité avec un objectif d'efficacité énergétique, d'importantes actions doivent être menées en amont sur les plans institutionnel, législatif et financier exemple :

? Elaboration d'un projet de loi sur l'efficacité énergétique (audits énergétiques périodiques et obligatoires, contrôle technique, etc.)

? Mise en place du Fonds de Développement Energétique

? Signature entre le MINEE et des CTDs de conventions-cadres de partenariat afin de prolonger au niveau Régional les actions menées sur le plan national en matière d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables.

Le développement du secteur énergétique figure en première ligne parmi les axes prioritaires de la Vision Stratégique de la CEEAC et du Programme Economique Régional de la CEMAC. Mais celui d'une efficacité énergétique et de maîtrise de la demande n'est pas encore abordée dans ses documents. Les objectifs couvrent à la fois la mise en valeur du potentiel hydroélectrique existant, l'interconnexion des réseaux électriques des Etats membres et la création d'un marché régional de l'électricité. La CEMAC poursuit ainsi la mise en oeuvre du Plan d'Action pour l'Accès à l'Energie (PAEC) établit en 2007-2011 avec deux composantes : l'opérationnalisation dans les six Etats d'un système d'information énergétique communautaire (SIEC) et un projet pilote d'électrification intensive périurbaine. Le SIEC, ambitionne de doter les Etats de structures nationales de planification énergétique à mêmes d'élaborer des bilans triennaux. Le Programme d'Electrification Périurbaine Intensive comprend un volet `'Planification» et un volet `'Branchement» dont la mise en oeuvre est suivie par un Comité Régional de Coordination

(CRC) composé des représentants des Ministères en charge de l'Energie et des compagnies d'électricité des Etats membres, et une Cellule Facilité Energie (CFE-CEMAC) mise en place à Douala (Cameroun) avec le concours technique et financier de l'Union Européenne. Pour le volet `'Planification», les études en cours portent sur :

l'ouvrage hydroélectrique de Di moli (120 MW) destiné à l'alimentation des zones voisines, et injection dans les réseaux RCA-Cameroun-Congo ;

les ouvrages Memve'élé (20 MW) et FeII (36 MW) des régions frontalières et réseaux Cameroun-Gabon ;

l'interconnexion Gabon-Congo entre les ouvrages d'Imboulou et de Gand Poubara ; et

15

l'interconnexion Maroua (Cameroun)-Ndjaména (Tchad).

Le volet `'Branchement» du Programme Electrification périurbaine' porte su r la réalisation, dans le cadre d'une phase pilote, de 125 000 branchements dits `'économiques» dans des zones test périurbaines présentant des indicateurs avérés de pauvreté, la phase `'démultiplication» devant être assurée par les sociétés d'électricité. La mise en oeuvre de la première tranche du projet (57000) connaît toutefois une évolution très contrastée, en raison des retards enregistrés dans la mobilisation des contreparties financières nationales et CEMAC, seul le Tchad ayant libéré la totalité de sa contribution au 31/12/2010.

Au niveau de la CEEAC, la politique énergétique poursuivie a deux composantes majeures. La première porte sur l'élaboration du schéma directeur d'interconnexion des réseaux électriques dont le processus lancé en 2007 sur financement BAD de 3,5 millions de dollars a abouti, en novembre 2010, à la validation de l'étude préliminaire, de l'étude de faisabilité et de l'étude d'Avant Projet Détaillé. L'option d'interconnexion retenue à long terme est un réseau à courant continu associé au développement d'Inga, qui servirait au transport interrégional de grandes quantités d'énergie sur de longues distances. Sur le moyen terme, un réseau interrégional en courant alternatif (400 et 220 Kv) serait mis en place le long d'une dorsale dite `côtière' Angola-Cameroun, avec les interconnexions ci-après:

Soyo (Angola) - Inga (RDC)

Mongo Kamba (Congo) - Chutes de l'Impératrice (Gabon) Ntoum (Gabon) - Bata (Guinée Equatoriale)

Bata (Guinée Equatoriale) - Memve'élé (Cameroun) Maroua (Cameroun) - Ndjaména (Tchad).

Le corridor ainsi choisi serait complété par les lignes Yokadouma (Cameroun) - Dimoli (RCA), Mobaye (RDC)-Kembé (RCA) et quelques chaînons faisant l'objet d'autres études ou laissés à la charge des Etats (Inga-Cabinda-Pointe Noire, Chutes de l'Impératrice-Ntoum au Gabon et Memve'élé-Maroua au Cameroun). Le Congo et le Gabon ont toutefois exprimé le besoin d'étudier une autre variante à l'interconnexion Mongo Kamba-chutes de l'Impératrice, eu égard aux implications de la stratégie de développement du secteur de l'électricité récemment adoptée au Gabon.

1.1.1. Interconnexion des réseaux électrique de la CEMAC pour une intégration énergétique

La région d'Afrique Centrale a moins d'interconnexions électrique que les autres régions. Géographiquement, cette région est dominée par la forêt tropicale centre-africaine qui complique les interconnexions. A l'exception de l'interconnexion électrique prévue entre le Cameroun et le Tchad, l'interconnexions électriques mineures entre la République Démocratique du Congo (DRC) et le Congo (Brazzaville) et entre la DRC et l'Angola, il n'y a aucune liaison entre les pays de la région. La DRC, qui est potentiellement la centrale électrique de la région, a été ravagé par les conflits politiques et les guerres et les autres pays de la région se sont concentrés sur les exportations de pétrole, laissant inexploité le potentiel énergétique du gaz naturel. Le géant des projets d'intégration du potentiel électrique de l'Afrique centrale est le projet Inga sur le Congo. Plusieurs voisins du Cameroun ont exprimé leur intérêt pour l'acquisition d'énergie hydraulique, le pays ayant de grandes possibilités dans ce domaine (799 MW de capacité en 1999).

16

Il existe une interconnexion entre la République Démocratique du Congo et le Congo Brazzaville. Mises à part les interconnexions déjà mentionnées, la plupart des pays de la région sont isolés et n'ont pas de liens avec les autres pays.

La réalisation des grands projets industriels de développement qui animent chaque Etat de la CEMAC énoncé dans le Programme Economique Régional (PER) nécessitera de fortes demandes d'énergie électrique. De telles exigences imposent à la CEMAC de valoriser au maximum son potentiel électrique dans une démarche de mutualisation. Pour ce faire, les projets d'interconnexions électriques retenus dans le cadre du PER ont été extraits de l'ensemble des projets du Pool Energétique de l'Afrique Centrale (PEAC). Ainsi, les projets d'interconnexions suivants ont-ils été retenus :

'?. Projet 25 : interconnexions à 400 kv : Composante :

· Pointe noire - Chutes de l'Impératrice sur fleuve Ngounié - Libreville - Guinée Equatoriale - Mvemlé - Douala - Calabar ;

· Pointe-Noire (Congo) - Chutes de l'Impératrice (Gabon) ;

· Libreville (Gabon)- Guinée Equatoriale - Menvelé - Douala (Cameroun). Composante :

· Brazzaville - Ouesso - Souanké - Sangmélina - Yaoundé - Douala :

'?. Projet 26 : interconnexions à 220 kv Composante :

· Douala - Lampanga - N'Djaména. Composante :

· Oyo - Lékoni - Kabala - Franceville - Ntoum. Composante :

· Bangui - Dimoli - Yaoundé et Bangui - Ouesso. Composante :

· Souanké - Mékambo - Franceville.

'?. Projet 27 : Construction des barrages et centrales électriques

Afin d'approvisionner la sous-région CEMAC et éventuellement exporter, il est envisagé la réalisation

des études et la construction des barrages et centrales électriques ci-après :

Cameroun :

Construction du barrage électrique à Warack ;

Construction de la centrale hydroélectrique de Mvemlé (200 MW) ;

Aménagement de Lampanga.

Centrafrique :

Construction du barrage électrique de Dimoli (130 à 180 MW) ;

Construction du barrage électrique de Kembé (50 MW).

Congo

Construction de la centrale de Chollet (600 MW) en partenariat avec le Cameroun ; Construction de la centrale hydroélectrique de Sounda (1000 MW) ; Construction de la centrale hydroélectrique de Kouembali (180 MW) ; Construction de la centrale à gaz de Pointe-Noire (900 MW) ; Etudes des sites aménageables le long du fleuve Congo (14000 MW).

Gabon

Construction du barrage hydroélectrique Grand Poubara 1ère phase 160 MW et 2ème phase portera la puissance à 280 MW ;

17

Construction du barrage hydroélectrique Impératrice de 42 MW sur le fleuve NGOUNIE

;

Construction du barrage hydroélectrique FE2 de 32 MW sur le fleuve OKANO ;

Construction de la centrale thermique à gaz de Libreville de 70 MW ;

Construction d'une centrale à gaz d'une puissance devant aller progressivement à 1000 MW

à Port Gentil.

Guinée Equatoriale :

Aménagement hydroélectrique à Djibloho et Sendje.

Tchad :

Le Tchad s'alimentera à partir de l'interconnexion de la ligne Maroua-N'djamena, par l'utilisation des

excédents de LAGDO au Cameroun et de la ligne Ngaoundéré-Maroua. La construction du barrage de

Warak sur la Bini (46 MW) permettra d'alimenter les zones voisines des deux pays.

? Projet 28: Electrification transfrontalière de moyenne tension :

Gabon :

Gabon - Guinée Equatoriale

Mendjen (Nord du Gabon) - Mongomo (Guinée Equatoriale).

Gabon - Cameroun

Sud du Cameroun - Woleu-Ntem

Gabon - Congo

Bakoumba - Lekoko - Mbinda ;

Divenié - Malinga.

Cameroun - Tchad :

Yagoua - Bongor.

Centrafrique - RD Congo

Bangui - Zongo.

Pour établir ses orientations, en matière de définition de stratégies de développement, les pays de la

CEMAC doivent disposer d'un point de vue commun en matiére de politique d'aménagement du

territoire en vue du développement des infrastructures productrices d'énergie électrique. Il n'y a pas de

développement sans infrastructures. Ni d'intégration. C'est pourquoi, pour atteindre sa vision de bâtir

une économie émergente à l'horizon 2025, la CEMAC a décidé durant la décennie de relever le défi

des infrastructures. La CEMAC nourrit l'ambition de devenir une puissance énergétique d'ici 2025, au

regard de son énorme potentiel de génération d'énergie électrique propre, basé essentiellement sur

l'hydroélectricité, le gaz et la cogénération à partir des déchets de l'exploitation du bois. L'objectif est

d'atteindre le cap d'une puissance de production installée de 25 000 MW, couvrant la demande des pays

de la CEMAC et exportant sur le marché régional (Nigéria & pays d'Afrique de l'Ouest). Pour atteindre

cet objectif, des infrastructures interconnectant les réseaux des différents pays CEMAC entre eux, puis

avec ceux du Nigéria sont nécessaires.

Six grands projets d'interconnexion sont aujourd'hui identifiés :

1. les lignes d'interconnexion Cameroun-Nord Nigéria et Cameroun - Tchad - RCA ;

2. la ligne Brazzaville-Calabar (au Nigéria) quis'inscrit dans le cadre du projet d'autoroutes d'échanges d'électricité porté par le Pool Électrique d'Afrique Centrale (P.E.A.C.) ;

3. l'aménagement hydroélectrique du site du Dimoli (RCA) pour une alimentation des zones frontalières du Cameroun, de la Centrafrique et du Congo ;

4. l'interconnexion du Réseau Interconnecté sud du Cameroun et du Gabon via l'aménagement hydroélectrique de Memvé'élé (Cameroun) et FéII (Gabon) ;

5. l'interconnexion des Réseaux Interconnectés sud du Congo et du Gabon via l'aménagement hydroélectrique des sites Grand Poubara (Gabon) et Imboulou (Congo) ;

18

6. l'aménagement des sites de Djibloho et Sendje en Guinée Equatoriale et enfin ;

L'interconnexion Brazzaville - Calabar devant relier notamment les quatre pays côtiers de la CEMAC ne devrait se réaliser qu'à l'horizon 2020, mais doit faire l'objet d'études de faisabilité technique, économique et environnementale, laquelle doit être lancée d'ici à 2012 et être finalisée avant 2015. Au-delà de l'infrastructure d'interconnexion, cette étude devra préciser les conditions de mise en place d'un véritable marché régional d'échanges d'énergie électrique de la CEMAC, avec les organes de régulation et de gestion des contrats d'échanges et de comptabilisation des mouvements d'énergie.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote