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Stratégie de croissance des unités territoriales du Cameroun, production décentralisée d'électricité

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par Alain Innocent LEKA
Institut panafricain pour le développement en Afrique Centrale - Diplôme d'études supérieures spécialisées en planification, programmation et gestion du développement  2012
  

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DEUXIEME PARTIE :
modernisation du reseau électrique camerounais pour une production
électrique favorable a la croissance économique des collectivités
territoriale décentralisées (CTDs).

Chapitre III : Modernisation du réseau électrique du Cameroun et
croissance économique CTDs.

INTRODUCTION

La planification énergetique integrée est l'outil primordial pour la maîtriser des ressources en énergie électrique durable d'un réseau électrique.

Les réseaux électriques peuvent être organisés selon plusieurs types de structures :

structure maillée : les postes électriques sont reliés entre eux par de nombreuses lignes électriques, apportant une grande sécurité d'alimentation.

structure radiale ou bouclée (les postes rouges représentent les apports d'énergie) : la sécurité d'alimentation, bien qu'inférieure à celle de la structure maillée, reste élevée.

structure arborescente (les postes rouges représentent les apports d'énergie) : la sécurité d'alimentation est faible puisqu'un défaut sur la ligne ou sur le poste rouge coupe l'ensemble des clients en aval.

Chaque type de structure possède des spécificités et des modes d'exploitation très différents. Les grands réseaux d'énergie utilisent tous ces types de structure. Dans les niveaux de tension les plus élevés, on utilise la structure maillée : c'est le réseau de transport. Dans les niveaux de tension inférieurs, la structure bouclée est utilisée en parallèle de la structure maillée : c'est le réseau de répartition. Enfin, pour les plus bas niveaux de tension, la structure arborescente est quasiment exclusivement utilisée : c'est le réseau de distribution.

Les réseaux de transport sont à haute tension (HTB) (de 50 kV à 400 kV) et ont pour but de transporter l'énergie des grands centres de production vers les régions consommatrices d'électricité. Les réseaux de répartition sont à haute tension (de l'ordre de 30 à 150 kV) et ont pour but d'assurer à l'échelle régionale la fourniture d'électricité. L'énergie y est injectée essentiellement par le réseau de transport via des transformateurs, mais également par des centrales électriques de moyennes puissances (inférieures à environ 100 MW). Les réseaux de répartition sont distribués de manière assez homogène sur le territoire d'une région.Les réseaux de distribution ont pour but d'alimenter l'ensemble des consommateurs. Il existe deux sous niveaux de tension :

les réseaux moyenne tension (anciennement MT devenu HTA de 3 à 50 kV),

les réseaux basse tension(anciennement BT devenu BTB de 110 à 600 V), sur lesquels sont raccordés les utilisateurs domestiques.

Dans ce chapitre l'objectif nous aborderons l'aspect de modernisation des réseaux électrique en Zone CEMAC et au Cameroun en particulier. Après une présentation des avantages et incovenients du mode de production décentralisée et centralisée de l'énergie électrique, nous cherchons ici à exploiter les outils technologiques modernes afin d'observer si leur implication pourrait ressourdre les problémes que posent l'un des modes de production d'électricité. Cette modernisation passe par le développement des projets portant sur des réseaux électriques intelligents (smart-grids). les réseaux de transport et de distribution d'électricité et des consommateurs, les unités de production d'énergie font partie intégrante des smart grids.

Le développement de la production décentralisée (installation de petite capacité à des niveaux de tension peu élevés) est l'un des moteurs principaux de l'évolution vers les smart grids. En effet, la nature même (de faible puissance, décentralisée et souvent intermittente) de cette production exige une forte flexibilité de fonctionnement du réseau, une reaction en temps réel sur les problémes d'offre et demande d'énergie électrique. L'intégration de la production décentralisée passe par une optimisation de sa contribution dans le réseau électrique en la faisant participer aux marchés de l'électricité et à la fourniture de services aux réseaux pratiquement au même titre que la production centralisée.

III-1 APERÇU GENERAL SUR LES SYSTEMES ELECTRIQUES MODERNES

Les premiers réseaux électriques sont apparus dans la première moitié du XXème siècle. Leurs développements furent d'abord anarchiques, chaque gestionnaire de réseaux développant ses moyens de distribution. Le Cameroun conscient d'organiser ce secteur d'activité, s'est doté de la loi n° 98/022 du 24 Décembre 1998 régissant le secteur de l'électricité. Elle s'applique aux activités de production à partir de toute source primaire ou secondaire d'énergie, de transport, de distribution, de fourniture, d'importation, d'exportation et de vente de l'électricité, réalisées par toute entreprise sur le territoire Camerounais. Au Cameroun, l'arrêté N°00000013/MINEE DU 26 JAN 2009 portant approbation du Règlement du Service de distribution publique d'électricité de la société AES-SONEL, octroie à ce dernier le pouvoir de satisfaire la demande des consommateurs des services électriques. Celui-ci lui donne l'autorisation d'exploiter les installations de production et transport d'électricité sur l'entendu du territoire national.

Le système électrique est piloté continuellement à différents niveaux. Géographiquement, on distingue les gestionnaires de réseaux de transport (GRT) et les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD). Le pilotage des réseaux est assuré dans des centres de dispatching. Ces centres doivent ou sont répartis sur le territoire national dans une structure hiérarchique, depuis un dispatching national (GRD) gérant le système électrique au niveau du pays vers des unités régionales (GRD) puis locales (GRD) gérant les réseaux de transport et de distribution. Les centres de dispatching assurent le réglage de la tension, rapatrient les informations mesurées sur les réseaux (télémesures et télé informations). Ces données sont traitées par un système informatique appelé SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition) pour les réseaux intelligent puis visualisées et interprétées par des opérateurs responsables de la conduite et de la supervision. Les opérateurs utilisent un système informatique appelé EMS (Energy Management System). Ce système est un ensemble de logiciels qui permettent aux opérateurs de réaliser des études de sécurité et de stabilité prédictives ou en temps réel et offrent une aide à la décision dans le contrôle et la conduite.

Les réseaux de transport électriques sont de deux types :

? Réseau de transport à courant alternatif

88

Figure3.1 : schéma de réseau à courant alternatif

89

? Réseau de transport à courant continu

Figure 3.2 : schéma de réseau à courant continu

Lors de l'étude d'un réseau électrique principalement en haute tension, les spécialistes se basent sur les points suivants :

- Écoulement de puissance (régime permanent)

- Compensation

- Défauts (Courts-circuits)

- Transitoires (Foudre et manoeuvres)

- Stabilité (Perturbations)

- Protection

- Commande et régulation

Les réseaux maillés, soumis à des boucles de puissance indésirables entre zones interconnectées, subissent des surcharge de lignes, des problèmes de stabilité, de sécurité statique et dynamique et de toute manière un accroissement des pertes. Les moyens classiques de contrôle des réseaux (transformateur à prises réglables en charge, transformateurs déphaseurs, compensateurs série ou parallèle commutés par disjoncteurs, modification des consignes de production, changement de topologie du réseau et action sur l'excitation des générateurs...etc.) pourraient dans l'avenir s'avérer trop lents et insuffisants pour répondre efficacement aux perturbations du réseau, compte tenu notamment des nouvelles contraintes. Il faudra vraisemblablement, dans l'avenir, compléter leur action en mettant en oeuvre des dispositifs fonctionnant à base d'équipements en électroniques de puissance à grande vitesse de réponse, récemment développés et connus sous l'appellation FACTS (Flexible Alternative Current Transmission System) et HVDC (High Voltage Direct Current) pour le contrôle des réseaux.

A l'exemple des pays à forte croissance démographique et à l'économie florissante, comme le Brésil, la Chine et l'Inde. Ils connaissent une importante progression de leur demande en électricité, le Cameroun en particulier l'Afrique centrale dans cette perspective et pour les besoins d'attirer plus les investisseurs, se doit d'anticiper en se dotant des équipements de haute technologie permettant d'acheminer d'importantes quantités vers les centres urbains et ruraux des pays faisant la demande à partir de centrales électriques parfois situées à plusieurs milliers de kilomètres. Le réseau électrique du Cameroun actuel est doté des dispositifs de compensation de puissance appelés compensateur statique affiche ses limites dans une perspective d'efficacité énergétique. L'ultra- haute tension promet d'apporter une réponse au phénomène de compensation d'énergie à travers l'utilisation des dispositifs FACTS (Flexible Alternatif Current Transmission Systems).

L'ultra-haute tension est une solution pour fournir de l'électricité aux villes sans augmenter le nombre de lignes de transmission. Dans des centres urbains en expansion où la demande est en hausse mais où l'espace manque pour l'installation de lignes de transmission supplémentaires, cette technologie est essentielle. En effet, elle ne nécessite qu'un seul corridor de lignes au lieu de plusieurs.

90

Les principaux défis se posant au développement des réseaux électriques dans un contexte de décentralisation reposent sur :

1. le choix de technologie ;

2. la fiabilité du système production- transport (Elle caractérise donc la capacité du système électrique à fournir une énergie électrique répondant aux standards de qualité avec peu d'interruptions par unité de temps. Elle peut être aussi quantifiée par la fréquence, la durée et l'amplitude des interruptions de service) ;

3. la sécurité statique ;

4. la sécurité dynamique,

5. la stabilité (Elle concerne la capacité de résister à un ensemble de perturbations crédibles et soudaines tels que des courts-circuits ou la perte inattendue de certains composants sans interrompre la fourniture d'énergie) ;

6. l'adéquation du système production-transport ;

7. le phénomène de mondialisation qui impose une ouverture de marché nécessitant de même la définition des règles du marché du secteur de l'énergie électrique avec pour conséquences immédiates de cette directive la privatisation progressive des secteurs de la production et de la distribution du produit électricité et donc la désintégration verticale du système électrique.

? La sécurité statique

La sécurité statique s'intéresse à la qualité du point de fonctionnement atteint dans la configuration post-incident. On vérifie typiquement que les capacités thermiques (CT) des équipements ne sont pas dépassées et que les tensions restent dans des intervalles spécifiés

(TIS).

? La sécurité dynamique

La sécurité dynamique s'intéresse à la transition du système vers un nouveau point de fonctionnement, en particulier sa capacité à répondre de manière stable. En effet, pour ce type de sécurité, les trois paramètres électriques évalués sont la tension (TEN), la fréquence (FRE) et l'angle rotorique des générateurs (ANG). Les deux sous composantes de la sécurité sont surveillées et évaluées à plusieurs échelles de temps pendant les deux phases de la conduite et de la préparation à la conduite et cela dans le but d'éviter tous les problèmes d'instabilité liés à cette composante de fiabilité.

L'adéquation concerne la capacité du système production-transport à fournir et à transporter la puissance et l'énergie totale demandée à long terme par l'ensemble des consommateurs, compte tenu des indisponibilités programmées ou inattendues de composants du système électrique (ligne, générateur, etc.). A son tour, l'adéquation qui est la première composante de la fiabilité, a deux sous-composantes qui sont :

? L'adéquation du système de production

? L'adéquation du système de transport

91

Figure 3.3 : Les différentes composantes de la fiabilité de système production-transport[38]

En effet, l'ouverture du marché de l'énergie électrique à la concurrence n'est pas sans impact sur la sûreté de fonctionnement des systèmes électriques, essentiellement du fait qu'elle pousse les compagnies de production de l'énergie électrique ainsi que les gestionnaires de réseaux de transport (GRT) à exploiter leurs systèmes avec des marges de sécurité réduites. Les premiers afin de rester concurrentiel avec les autres fournisseurs de l'électricité. Les seconds afin de permettre à cette concurrence de se réaliser dans une vaste région. Pour satisfaire cette ouverture de marché, il faudra s'équiper de nouveaux transformateurs, commutateurs de puissance et autres dispositifs associés et concevoir de nouvelles lignes de transmission destinées à l'ultra-haute tension. L'ultra-haute tension représente donc un défi technique pour les producteurs et les entreprises de service public et une question réglementaire pour les gouvernements.

3.1.1. Développement du secteur de la production électrique au Cameroun

Le DSCE manuel de référence du gouvernement dans son contenu, présente la politique à long terme de développement du secteur électricité. L'objectif du gouvernement dans le développement du secteur de l'énergie électrique est de voir passer l'accroissement du PIB/habitant d'environ 1 000 dollars US en 2005 à plus de 5 000 dollars US en 2030). Pour y parvenir, la mise en place d'une stratégie de développement dans ce secteur s'avérait nécessaire en s'appuyant sur les importantes ressources énergétiques que dispose le pays :

- Potentiel hydroélectrique considérable, dont moins de 3% sont utilisés à ce jour ;

- Importantes réserves de gaz naturel offshore, suffisantes pour le développement économique du pays sur le long terme.

L'accroissement du PIB recherché doit être généré par un développement économique soutenu, basé entre autre sur une croissance du secteur industriel gros consommateur d'énergie électrique (industrie aluminière

92

en particulier) ayant pour effet de porter la demande en énergie électrique à 10 000 MW à l'horizon 2025, contre une offre de moins de 1000 MW en 2005.

Après cette présentation, une interrogation évidente apparaît directement : qu'est-ce-que le PDSE ? C'est un outil de planification dynamique, qui devra être pertinent et mis à jour par le ministère chargé de l'électricité et l'ARSEL. Le PDSE doit par ailleurs traduire, en termes de planification et de programmation, la volonté politique des Autorités camerounaises de développer le potentiel économique du pays. Enfin, le PDSE participe de la volonté du Gouvernement de développer un programme d'actions efficaces de croissance et de lutte contre la pauvreté, notamment en replaçant la question de l'accès aux services énergétiques de base au centre du développement économique et social du pays.

Vu cette volonté profonde, il importe de rappeler que dans la perspective d'augmenter la production et la consommation d'électricité au Cameroun à travers ses trois principaux réseaux interconnectés RIS, RIN, RIE (Tableau 4.7) pour la recherche de la croissance de son PIB, le Cameroun envisage faire bénéficier aux autres pays de cette richesse à travers des échanges transfrontalières, notamment vers le Tchad, Congo, Guinée Equatoriale, interconnexion avec le Nigeria...etc. Plusieurs scénarios ont été développés dans le PDSE pour obtenir le tableau ci-dessous:

> Le scénario dit « Minimal » correspond aux hypothèses de croissance économique retenues par le « FMI » pour la consommation « service public » et à un statu quo pour la production d'aluminium au Cameroun ;

> Le scénario dit « Médian » correspond aux hypothèses de croissance économique du «DSRP » pour la consommation « service public » et au doublement de la production d'aluminium à Edéa. Ce scénario noté « S1 » est définit sur le terrain par :

+ En 2010/11 : Lom Pangar (7 km3) et Nachtigal (250 MW)

+ En 2012 : Memvé Elé (120 MW)

+ En 2017/21 : Kikot aval (430 MW) en 3 phases (214 MW en 2017 puis 108MW en 2019 puis 108 MW en 2021);

> Le scénario dit des « Grandes Ambitions » correspond au scénario « Médian » pour le Service public (SP) plus les développements de la filière « bauxite-alumine-aluminium » et d'exportation d'électricité. Ce scénario noté « S2 » est définit sur le terrain par :

+ En 2010/11 : Lom Pangar ( 7 km3) et Nachtigal ( 250 MW)

+ En 2012 : Memvé Elé ( 120 MW)

+ En 2015 : Interconnexion et usine de pied de Lom Pangar (96 MW)

Song Mbengué (880 MW)

Kikot aval (540 MW)

+ En 2020 : Pont Rail (3,5 km3);

> Enfin, le scénario « Bas » correspond au scénario « Médian » pour le Service Public (SP) avec le maintien du statu quo pour la HT et l'aluminium. Ce scénario noté « S0 » est définit sur le terrain par :

+ En 2010 : Lom Pangar

+ En 2013/16 : Nachtigal en 2 étapes (150 MW en 2013 puis 100 MW en 2016)

+ En 2019 : Memvé Elé à 120 MW (ou un projet équivalent)

En matière d'analyse de la prévision d'accroissement de la production par rapport à 2005, elle est exprimée ci-dessous (Tableau 4.8).

Comme la production électrique, le réseau de transport n'est pas en retrait dans cette grande volonté de développement du secteur de l'énergie électrique. Les projections dans le développement des lignes de transport d'électricité sont les suivantes :

Echéance 2010

+ Kribi - Edéa, 225 kV, 2x1140 (100 km) simple terne pour scénario S0,

+ Kribi - Edéa, 330 kV, 2x1140 (100 km) simple terne pour scénario S1, double terne pour le

scénario S2,

+ Nachtigal - Yaoundé, 330 kV, 2x431 double terne (75 km) pour les scénarii S1 et S2.

Echéance 2020

+ Nachtigal - Yaoundé, 330 kV, 2x431 double terne (75 km) pour le scénario S0 (éventuellement

225 kV),

+ Kribi - Memvé Elé, 330 kV, 2x431 double terne (250 km) pour tous les scénarii (éventuellement

225 kV pour scénario S0),

+ Edéa - Kikot - Yaoundé, 330 kV, 2x1140 double terne (175 km), pour les scénarii S1et S2,

+ Ligne d'exportation vers le Nigeria : Yaoundé - Bafoussam - Mandilla, 330 kV, 2x1140 double

terne (570 km), pour les scénarii S1 et S2 ,

+ Nachtigal - Lom Pangar, 330 kV, 2x1140 double terne (265 km), pour le scénario S2,

+ Yaoundé - Kribi, 330 kV, 2x1140 double terne pour le scénario S2 (215 km).

Echéance 2030

+ Ligne d'exportation vers le sud : Bata - Memvé Elé, 330 kV, 2x431, simple terne (165km), pour

les scénarii S1 et S2,

+ Ligne d'exportation vers le Nigeria (et Tchad) : Nachtigal - Yola, 330 kV, 2x1140 double terne

(870 km), pour les scénarios S1,

+ Ligne d'exportation vers le Nigeria (et Tchad) : Lom Pangar - Yola, 330 kV, 2x1140 double terne

(605 km), pour le scénario S2,

+ Eventuelles lignes supplémentaires 330 kV de connexion au réseau des nouveaux centres de

production pour le scénario S2.

Tableau 3.1 : résultats RIS, RIN, RIE consommation d'énergie GWh et production d'énergie (MW) [25]

Scénario

Minimal

HT

SP

Total

Bas

Médian

Grandes ambitions

HT

SP

Total

HT

SP

Total

SP

HT

Total

PRODUCTION (GWh)

PUISSANCE (MW)

4 842

8 169

886

1 459

1 750 (26%)

1 750 (18%)

204

204

6 592

9 919

1 090

1 663

5 341

10 964

973

1 948

1 750 (25%)

1 750 (14%)

204

204

7 091

12 714

1 177

2 152

5 341

10 964

973

1 948

3 975 (43%)

3 975 (27%)

454

454

9 316

14 939

1 427

2 402

5 341

10 964

973

1 948

11 833 (69%)

29 664 (73%)

1 434

3 664

17 174

40 628

2 407

5 612

2 015

2 030

2 015

2 030

93

Source EDC

Tableau 3.2: Prévision d'accroissement de la production par rapport à 2005 [25]

2 030

2 015

2 030

2 015

2 005

Scénario

Grandes ambitions

Minimal

Médian

Bas

PRODUCTION (GWh)

Accroissement par rapport à 2005

4 200

6 592

9 919

57 %

136 %

4 200

7 091

12 714

68 %

200 %

4 200

9 316

14 939

122 %

256 %

4 200

17 174

40 628

300 %

870 %

Source EDC

3.1.1.1. Situation actuelle du réseau de transport haute tension du Cameroun

En Afrique centrale, le réseau haute tension du Cameroun est le plus grand et se repartie en trois réseaux distincts ce dernier présente assez de difficultés surtout au niveau de la maintenance de équipement et leur adaptation par rapport à l'évolution technologique.

Le Cameroun compte cinq grands bassins de puissance différentes, mais le plus important et ayant la majorité du potentiel hydroélectrique du Cameroun se situe dans le bassin de la Sanaga, tant en terme de production que de régulation. Les différents bassins d'eau en plus celui de la Sanaga cité ci-dessus sont les suivants (Tab 3.3 ; Tab 3.4 ):

Les bassins du Sud-Ouest (Nyong et Ntem) se caractérisent par des sites de production intéressants, mais les possibilités de régulation restent très limitées. Ces bassins ont également l'avantage d'être dans la zone soumise à une double saison des pluies : ils peuvent donc apporter un complément intéressant aux ouvrages situés plus au Nord, en particulier en début de saison des pluies.

Les bassins de l'Ouest sont généralement de petites dimensions, mais la forte pluviométrie qui les caractérise leur confère une hydraulicité très intéressante. Le relief montagneux de la zone Ouest est également propice à la valorisation des volumes d'eau ruisselés.

Les bassins de l'Est présentent quelques sites intéressants, mais ils sont pour l'instant très éloignés des centres de consommation.

Enfin les bassins du Nord proposent un potentiel décentralisé valable, mais soumis à la plus forte variabilité inter annuelle de la pluviométrie des régions sahéliennes.

Tableau 3.3 : Potentiel hydroélectrique en fonction des bassins du Cameroun [24]

Répartition du potentiel hydroélectrique du Cameroun par bassin (inventaire de 1983)

POTENTIEL SAUVAGE (TWh)

POTENTIEL EQUIPABLE (TWh)

162

72

22

47

17

8

18

7

3

8

32

10

9

6

7

13

2

2

5

5

28

13

2

5

8

4

2

7

1

1

294

25

14

10

1

115

2

2

4

UNITES HYDROGRAPHIQUES

BASSINS

TOTAL SUD -OUEST

AUTRES BASSINS

NYONG

NTEM

WOURI

KATSINA

MANYU MUNAYA

TOTAL OUEST

AUTRES BASSINS OUEST

DJA

BOUMBA

KADEI

TOTAL EST

AUTRES BASSINS EST

NORD

TOTAL GENERAL

AUTRES BASSINS NORD

VINA DU NORD MBERE

BENOUE FARO

TOTAL NORD

SANAGA

SANAGA

SUD-OUEST

OUEST

EST

94

Source EDC

95

Tableau 3.4 : puissances équitables du Cameroun [24]

Puissances équitables (inventaire de 1983)

FLEUVES

PUISSANCE en MW

PRODUCTION (FC de 60%) en GWh

SANAGA

5 600

29 000

MBAM

1 600

8 400

NTEM

1 000

5 200

NYONG

700

3 700

NOUN WOURI

3 300

17 000

BASSIN de l'OUEST

500

2 600

BASSIN de l'OUEST

650

3 400

BASSIN de l'OUEST

350

1 800

TOTAL

13 700

71 000

Source EDC

Le développement de l'énergie électrique nécessite la construction ou l'aménagement croissance de centrales hydroélectriques, thermiques, des lignes de transport haute et moyenne tension pour la production - transport - distribution d'énergie électrique. Mais il n'est pas sans oublier que tous ces infrastructures ne connaîtront leur exploitation optimale à condition que les ouvrages de régulation (retenues ou déviations) des cours d'eau soient construits pour les centrales hydroélectriques (Tab 3.5 ). Compte tenue de l'importance de la régulation des cours d'eau pour la production hydroélectrique, celle-ci induit des impacts de plusieurs types : Impacts sur les écosystèmes aquatiques, Impacts sur les écosystèmes terrestres, Les impacts hydrogéologiques et géologiques, L'impact atmosphérique, Impact climatique, L'impact atmosphérique, Impact sur les infrastructures...etc.

Au regard du potentiel hydrologique le projet de la mise en place d'une agence responsable de la gestion des eaux de la Sanaga prévue sera la bienvenue au Cameroun. Une telle agence permettra un suivi des prévisions hydrométréologiques et la gestion des ouvrages de régulation afin d éviter les déficits d'eau entrainant d'énormes conséquence :

Une faible attractivité de certains projets hydroélectriques pour les investisseurs, Des risques de surcoûts lors de la réalisation des ouvrages,

Des risques accrus en termes de sécurité des nouveaux barrages,

Une gestion peu efficace des retenues de régulation,

Tableau 3.5 : Postes hydrologiques recommandés pour le Réseau Hydrométrique Minimal (Rivière / Site) [24]

1. Sanaga / Edéa

10. Meng / Tibati

19. Wouri / Yabassi

2. Sanaga / Song Mbengué

11. Mbam / Goura

20. Katsina / Kwaf

3. Sanaga / Kikot

12. Mbam / Mapou

21. Boumba / Moloundou

4. Sanaga / Nachtigal

13. La Mapé

22. Dja / Moloundou

5. Sanaga / Goyoum

14. Noun / Bayomen

23. Lagdo

6. Lom / barrage Lom Pangar

15. Noun / Bamendjin

24. Faro / Mbindjal

7. Lom / Bétaré Oya

16. Ntem / Nyabessan

25. Bini / Berem

8. Djérem / Mbakaou

17. Nyong / Dehane

26. Vina / Touboro

9. Djérem / Pont Rail

18. Nyong / Njock

27. Manyu / Mamfé

Source EDC

Les observations faites sur les bassins hydrologiques d'Afrique tropicale s'appliquent à ceux du Cameroun. Ainsi, si l'on prend l'exemple de la Sanaga à Edéa, les données disponibles montrent que les apports des années 50 ont été 32 % plus élevés que les apports des années 80 (Figure 3.4). Depuis la rupture de 1970, les apports des années les plus humides sont restés inférieurs à la moyenne des années 40-50.

96

Figure 3.4 : Débits naturels de la Sanaga de 1944 à 2003 [24]

Le bassin de la Sanaga représentant le plus grand de tous, des études sur la régulation du débit d'eau ont été

effectué et un classement au sujet de quelques ouvrages de régulation appelle les commentaires suivants: L'ouvrage de Pont-Rail a un coût relatif faible, ce qui en fait un site candidat intéressant. Toutefois, cet ouvrage n'a jusqu'à présent fait l'objet d'aucune étude détaillée, et l'incertitude sur son coût réel ainsi que sur son impact environnemental reste forte.

? L'ouvrage de Lom Pangar est également compétitif. C'est par ailleurs le plus important des ouvrages de régulation recommandés, et celui dont les études sont les plus avancées. En particulier, cet ouvrage de régularisation est le seul dont les études environnementales aient été réalisées. De par sa taille, le barrage de Lom Pangar semble incontournable pour une amélioration significative de la capacité de régularisation de la Sanaga

Enfin, le projet Bankim+Mapé apparaît également comme un site intéressant, avec un impact environnemental probablement limité

Les sites de Bankim (seul) et Meseki apparaissent comme étant moins intéressants que les 3 précédents d'un point de vue financier.

Le potentiel de production de la Sanaga est très important. Les sites candidats ont été triés en trois classes: moins de 500 GWh, 500 à 2000 GWh, plus de 2000 GWh (Tableau 3.6 ; 3.7 ).

1. Productible supérieur à 2000 GWh: tous les ouvrages potentiels ont un coût relatif qui les placent parmi les plus intéressants du Cameroun d'un point de vue financier. Les ouvrages de Song Mbengué, Kikot, Ngodi et Grand Eweng sont les mieux placés. Des réserves subsistent toutefois sur l'ouvrage de Kikot, susceptible d'être pénalisé par des impacts sociaux et matériels. Par ailleurs, les ouvrages de Ngodi et Grand Eweng ne sont pas compatibles. La dérivation de Noun-Wouri n'apparaît pas dans les projets les plus avantageux; de plus, la réalisation de cette dérivation priverait le bassin de la Sanaga d'un volume d'eau important (env. 4.5 km3) et donc le coût réel de la dérivation serait nettement supérieur au seul coût de sa construction.

2. Productible compris entre 500 et 2000 GWh: trois ouvrages sont financièrement nettement plus intéressants que les autres. Il s'agit de Song Loulou Rive Droite, Nachtigal aval et Nachtigal amont. Les autres sites candidats dans cette classe de production ont un coût relatif nettement plus élevé (ce qui ne les exclut pas nécessairement, car les paramètres du réseau ne sont pas pris en compte à ce stade).

3. Productible inférieur à 500 GWh: l'ouvrage de Bangangté amont (245 à 330 GWh) est l'un des plus attractifs. On note que, dans cette zone, de nombreux projets n'ont jamais été suffisamment étudiés pour être chiffrés.

Tableau 3.6 : Ouvrages de production du Bassin de la Sanaga [24]

Rivière

Coût relatif
(FCFA / kWh)

Productible
garanti (GWh)

Apport moyen
(hm3)

Coûts GFCFA 2006

Sites

plus de 2000 GWh

Song Mbengué (S5)

5 450 à 6 850

55 500

440 à 550

80

Sanaga

Kikot aval (S2)

53 100

3 350 à 4 200

330 à 410

100

Sanaga

Ngodi (S3)

54 100

3 050 à 3 800

350 à 425

112

Sanaga

Sanaga

Grand Eweng (S4b)

54 800

4 900 à 6 150

550 à 700

112

Sanaga

Grand Edéa (S8b)

2 300

350

150

Sanaga

Grand Nachtigal (S1)

160 à 140

30 100

3 500 à 4 400

550 à 615

Noun

Noun-Wouri (N3)

4 495

5 080 à 5 550

900

175 à 160

Mbam

Bayomen (M5)

20 180

2 580

465

180

Sanaga

Edéa amont (S8a)

56 400

2 550

472

180

Sanaga

Petit Eweng (S4a)

54 800

1 900 à 2 350

non évalué

500 à 2000 GWh

Song Loulou RD (S6)

Sanaga

55 600

1 250

135

105

Sanaga

Nachtigal amont (S1a)

30 300

1 550 à 1 950

165 à 200

105 à 100

Nachtigal aval (S1b)

Sanaga

1 150 à 1 450

135 à 160

115 à 110

Sanaga

Song N'Dong (S7)

56 200

1 600 à 2 000

350 à 370

220 à 185

Nioatchok (M6)

20 280

Mbam

950

240

255

Mbam

Bilomo (M8)

1 280

22 480

330

255

Lablé (M7)

20 340

Mbam

800

210

260

Mbam

Nyanzom (M4)

14 190

1 810

530

295

Bangangté aval (N2)

4 290

Noun

790

270

340

Noun

Bangangté amont 1983 (N1)

3 750

590

230

390

Mbakaou (D2)

11 500

Djérem

260 à 1 200

230 à 355

800 à 300

Mbam

Mbam amont (M1)

non évalué

3 780

800

Chutes du Lom (L1b)

3 780

Lom

non évalué

800

moins de 500 GWh

Noun

Bangangté amont 2004 (N1)

245 à 330

25 à 35

102 à 106

3 750

Mbam

Mantoum (M3)

10 310

470

195

415

Mari

Chutes de la Mari (MR1)

325

60

50

850

Djérem

Aval Mapo (D3)

180 à 450

non évalué

12 000

Kim

Mendoundou (KM3)

4 800

non évalué

310

Mba

Chutes du Mba (MA1)

1 300

non évalué

280

Kim

Mankom (KM2)

4 600

non évalué

240

Mayo Taram

Nyagoum (MTR2)

non évalué

710

215

Mayo Darlé

Kommé (MDL2)

non évalué

670

105

Kim

Boubala (KM1)

2 100

non évalué

100

Mba

Mba aval (MA2)

1 350

non évalué

80

Lom

Lom Pangar (L3)

non évalué

8 000

0 à 80

Mayo Djinga

Mayo Djinga (MDJ2)

non évalué

480

65

Source EDC

97

Tableau 3.7 : Sites de régularisation potentiels de la Sanaga [24]

Commentaire

 

1er avis

 
 
 
 
 
 

Lom Pangar est l'un des ouvrages de régulation les plus important qui puissent être réalisés dans le bassin de la Sanaga. C'est également celui dont les études techniques et environnementales sont les plus avancées.

 

positif

Ces deux projets sont incompatibles avec Lom-Pangar, car les volumes qu'ils retiendront empêcheront le remplissage de Lom-Pangar en année sèche. Leur coût total est également supérieur à celui de Lom Pangar, pour une capacité moindre

 

négatif

L'impact de cet ouvrage sur l'aval serait très important s'il venait s'ajouter à l'ouvrage de Lom Pangar, à moins d'en limiter considérablement le volume pour préserver un débit réservé assez élevé. La retenue de Tête d'Eléphant empièterait également sur le Parc National de Mbam et Djérem.

 

négatif

 
 

Il serait possible de réaliser à Pont-rail un ouvrage dont le remplissage serait garanti (volume utile inférieur à 3,5 km3). L'interaction chemin de fer/barrage n'a pas été étudiée en détail.

 

positif

La possibilité de surélévation de Mbakaou se heurte à de nombreux problèmes techniques: étanchéité des ouvrages existants, protection de Tibati, création de nombreuses digues: les coûts et les impacts sociaux ne donc pas maîtrisés. Une surélévation a déjà été tentée, mais des problèmes de fuite sont apparus.

 

négatif

Rivière
(poste de
référence)

Site

Bassin
versant
(km2)

Apport annuel
moyen et
minimum
(hm3)

Cotes
aval
& amont
(m)

Capacité
utile
garantie et
maximale

Lom
(lom à
bétaré oya)

Lom-Pangar

19 700

8 000 (5 400)

634/665

5 400 / 7 000

Touraké

11 080

4 500 (3 000)

665/705

2 175 / 2 175

Litala

6 700

2 700 (1 800)

804/846

1 800 / 2 000

Djérem
(djérem à
mbakaou)

Tête d'éléphant

28 100

16 000 (10 500)

635/670

7 700 / 7 700

Pont Rail

10 400

5 900 (3 900)

846/874

3 500 / 4 900

Surélévatio n de

Mbakaou

20 200

11 500 (7 600)

 

non évaluées

Ce site est une alternative intéressante au site de Pont Rail, quoique de taille nettement plus limitée.

 

positif

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

L'hydrologie est mal connue. La capacité maximale de ce site excède largement les apports garantis qui n'atteignent certainement pas 1 km3 par an.

 

négatif

La retenue de Bankim qui en soit est un projet de régularisation intéressant, pourrait être valorisé en créant une dérivation des eaux du Mbam vers La Mapé. Cela permettrait de garantir le remplissage de La Mapé, avec une retenue de Bankim stockant au minimum 1000 hm3.

 

positif

 
 
 

positif

Meng
(djérem à
mbakaou)

Meseki

4

400

2

500

(1 650)

850/874

1 650 /

2 050

Ndjeke

Mpem

3

720

1

300

(850)

560/585

850 / 2

100

(Sanaga à

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Edéa)

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mbam
(La Mapé)

Bankim seul

7

700

5

400

(3 200)

696/730

2 550 /

2 550

 

Bankim + dérivation dans La

7

700

5

400

(3 200)

696/716

1000 /

1 300

 

Mapé

 
 
 
 
 
 
 
 

98

Source EDC

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius