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Stratégie de croissance des unités territoriales du Cameroun, production décentralisée d'électricité

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par Alain Innocent LEKA
Institut panafricain pour le développement en Afrique Centrale - Diplôme d'études supérieures spécialisées en planification, programmation et gestion du développement  2012
  

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4.1.2. Analyse causale croissance économique et consommation d'énergie pour une meilleure production décentralisée d'électricité

Pour mieux présenter le lien entre croissance économique et consommation d'énergie électrique, il importe pour nous dans ce travail de présenter dans le cadre d'une analyse macroéconomique de soulever la méthodologie conduisant à expliquer la double corrélation qui lie cette affirmation exprimée par Chérif Sidy Kane dans sa publication au sein de la Revue africaine de l'Intégration Vol. 3, No. 1, janvier 2009. La corrélation dans le temps (l'énergie consommée augmente parallèlement à la production mesurée par le Produit intérieur brut) et une corrélation dans l'espace (les pays les plus développés sont aussi ceux dont la consommation d'énergie est la plus élevée). La double corrélation entre l'intensité de la consommation d'énergie et le niveau de revenu a elle même plusieurs avantages notamment :

· La création d'emplois

· La génération de revenus pour les propriétaires terriens

· La réduction de l'exode rural

· Les connaissances acquises par les populations locales en cas de formation de techniciens et de gestionnaires pour l'installation

· L'attrait touristique engendré par le projet (« projet de démonstration »)

· L'utilisation de ressources locales et la création d'activité.

Mais celle-ci entraine des causes :

+ La première est que le développement ajoute à l'activité économique, des industries souvent consommatrices d'énergie (papier, chimie, sidérurgie, métallurgie).

+ La seconde dans les secteurs traditionnels, le développement est exigeant en énergie. L'agriculture moderne permet par exemple de quintupler les rendements par rapport à l'agriculture traditionnelle, mais au prix d'une consommation d'énergie multipliée par quinze.

+ La troisième est les choix technologiques faits au niveau des équipements producteurs, transformateurs et utilisateurs d'énergie.

+ La quatrième est le taux d'indépendance énergétique. Il semble exister une certaine corrélation entre le contenu énergétique du PIB d'un pays et son taux d'indépendance énergétique : plus ce dernier s'accroît, plus le rapport consommation d'énergie (EC) sur le Revenu (Y) : EC/Y, augmente car le pays a tendance à opter pour des technologies et des comportements « energy using ».

En essayant d'expliciter cette corrélation de manière succincte ici, cela signifie de présenter une relation de cause à effet. Savoir si la connaissance du passé de l'une des variables permet d'améliorer la prévision de l'autre (Granger, 1969, 1988) ou alors si les chocs qui affectent l'une des variables peuvent modifier la variance de l'erreur de prévision de l'autre (Sims, 1980). Dans ce cas, on dit qu'il existe une relation de cause à effet (relation causale) entre les variables qui peuvent aller dans un seul sens (causalité unidirectionnelle) ou dans les deux (causalité bidirectionnelle). L'approche de Granger étant celle qui a eu le plus d'échos chez les économètres, c'est elle qui sera retenue dans le cadre de cette étude.

La méthodologie d'analyse consiste à définir d'abord la liste des variables. Les variables suivantes sont employées pour présenter cette relation causale : le PIB réel comme indicateur de performance économique au niveau global pour la Nation et la valeur ajoutée sectorielle (production nette) comme proxy de la performance de chaque secteur d'activité. La performance globale de l'économie est mesurée par le Produit intérieur brut réel. C'est-à-dire la somme des valeurs ajoutées générées par tous les producteurs résidents sur le territoire national en monnaie locale constante. La performance du secteur primaire sera mesurée par la

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valeur ajoutée du secteur agricole ( AGRVA), celle du secteur secondaire par la valeur ajoutée du secteur industriel (INDUSVA) et celle du secteur tertiaire par la valeur ajoutée du secteur des services (SERVVA).

Généralement, deux principaux indicateurs sont utilisés pour capturer l'infrastructure énergétique : la production ou la consommation totale d'énergie électrique (en KW ou en KWh) comme indicateur quantitatif et les pertes d'énergie électrique (en KW ou en pourcentage de la production totale) comme indicateur qualitatif. La production ne reflète pas les besoins de consommation. Pour cette raison, on utilise ici la consommation d'énergie électrique (ELECONS) comme indicateur de l'infrastructure énergétique.

Pour une série donnée définissant un processus stationnaire, ses propriétés ne sont pas affectées par un changement de "repère temporel" que l'on regarde au point « t » ou au point « t+ i ». Nos séries ne sont pas stationnaires car les variables évoluent dans le temps. Le théorème de la représentation de Granger sera utilisé ici vu les raisons énoncées ci-dessus. Ce cas montre que si deux séries non stationnaires sont cointégrées, alors il devrait exister une causalité unidirectionnelle dans au moins l'un des deux sens. Le test de Granger vise à tester l'existence d'une relation causale entre variables impliquées donc des tests préliminaires de racine unitaire (montrer que l'hypothèse nulle est la non-stationnarité : Test de Dickey Fuller, Test Dickey Fuller Augmenté (ADF)...etc.) et de cointégration (permet d'identifier clairement la relation véritable entre plusieurs variables en recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en éliminant son effet, le cas échéant.). Lorsque la cointégration est validée, le test de causalité peut être appliqué de deux manières. En premier lieu, les variables intégrées (Une série temporelle est dite intégrée d'ordre d, que l'on note I(d), si la série obtenue après d différenciations est stationnaire.) peuvent être utilisées en niveau dans un modèle autorégressif bivarié à cause des propriétés de consistance des estimateurs en présence de cointégration (Altinay et Kragol, 2005). En second lieu, un modèle bivarié contenant un mécanisme de correction d'erreur due au théorème de la représentation de Granger, peut être utilisé pour tester la causalité. Si les données sont non stationnaires mais non cointégrées, alors le test de causalité peut être fait en utilisant les différences premières des variables pour stationnariser les séries (Oxley et Greasley, 1998). La cointégration permet de traiter les séries non stationnaires. Elle décrit la véritable relation à long terme existante entre deux ou plusieurs variables. La cointégration réside sur deux conditions. Tout d'abord l'intégrité des séries au même ordre et la combinaison linéaire des séries donne une série d'ordre d'intégrité inférieur ou égale à la différence en valeur absolue de l'ordre d'intégrité des séries à étudier.

Puisque nous allons utiliser le Test de racine unitaire, afin de montrer si l'hypothèse nulle est non

stationnaire, nous devons avant tout définir l'expression de notre série temporelle. Soient et deux

séries stationnaires. En effectuant la régression linéaire de sur ses propres valeurs passées, et sur les

valeurs passées de (s < t), si l'on obtient des coefficients significatifs de, alors la connaissance du

passé de peut améliorer la prévision de. On dit que cause uni directionnellement. Il y a causalité

instantanée, lorsque la valeur courante de apparaît comme une variable explicative supplémentaire dans
la régression précédente. Le test de Granger issue directement de la représentation autorégressive, consiste à

estimer le modèle linéaire de nos séries temporelles et par la méthode des moindres carrés. Les
différentes variables d'une série chronologique économique ont souvent une tendance (trend) temporelle. Pour notre modèle économique, le modèle de régression est définit par les deux équations suivantes :

k k

x =a+ ? ? x ? + ? yIy ? +s

t j t j j t j t

j = 1 j=1

k k

y? ? x ?

t = ? ? ? ? ? y ? ? ?

j t j j t j t

j = 1 j=1

(4.1)

(4.2)

appelé variable dependante comporte trois paramétres (,,) à chaque paramétre est associé une variable independante. De même pour appelé variable indépendante, on aura (,,) avec ses

paramétres associés. est appelé résidu (ou erreur observée) entre et ou bien entre et , c'est un
signe de précision du modèle pour la prédiction.

x ? x ?

t t 1

? ? ? ? x ? ? ?

j t j t

j ?

L\ =

x ? x ?

t t 1

+1u + ? OL\x ? +s

j t j t

j =

Un test d'hypothèse est une démarche employée en statistique inférentielle consistant à rejeter ou à ne pas rejeter (rarement accepter) une hypothèse statistique, appelée hypothèse nulle, en fonction d'un jeu de données (échantillon). Un test d'hypothèses jointes permet de conclure sur le sens de la causalité c'est-à-dire

sur le lien entre les deux variableset. Ainsi, cause au sens de Granger si l'hypothèse nulle

: peut être rejetée au profit de l'hypothèse alternative : au moins un des .

De façon analogue, cause au sens de Granger si l'hypothèse nulle : peut être

rejetée au profit de l'hypothèse alternative : au moins un des .

Si l'on est amené à rejeter les deux hypothèses nulles, on a une causalité bidirectionnelle.

?

? x ? x ? t t 1
? ? ? ? ? ? ? x ? ? ?

t j t j t
j ? H
0 : ? ? 0 Après l'étude des hypothèses statistiques (hypothèses nulle) de la série temporelle conduisant à déterminer le type de causalité, il importe de procéder à un Test de stationnarité de celle-ci. Une des grandes questions dans l'étude de séries temporelles (ou chronologiques) est de savoir si celles-ci suivent un processus stationnaire. On entend par là le fait que la structure du processus sous-jacent supposé évolue ou non avec le temps. Si la structure reste la même, le processus est dit alors stationnaire. Deux tests de racine unitaire sont généralement utilisés : le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et celui de Phillips-Perron (PP). Mais les résultats de ces deux tests étant presqu'identiques, nous n'avons présenté ici que celui de Dickey Fuller Augmenté. L'estimation des moindres carrés des trois modèles suivants :

?

?

MODELE [1] sans constante ni tendance :

p

(4.3)

1

 

MODELE [2] avec constante et sans tendance:

p

(4.4)

MODELE [3] avec constante et tendance :

p

(4.5)

135

En se référant au cours d'économétrie, On procède de la façon suivante :

1- Effectuer la régression à partir de l'équation [3].

2- Déterminer si le coefficient du trend est significativement différent de zéro.

3- Dans le cas contraire, reprendre la régression avec l'équation [2] sans le trend et vérifier si la constante est significativement différente de zéro.

Si la constante n'est pas significative, reprendre la régression avec l'équation [1] sans trend ni constante et déterminer si le coefficient est significativement différent de zéro. Si oui, la série est stationnaire. Si non, il y a une racine unitaire et la série n'est pas stationnaire.

Le test consiste à vérifier l'hypothèse nulle contre l'alternative <1 et est basé sur
l'estimation des moindres carrés des trois modèles ci-dessus.

xt

Au terme de la vérification de la stationarité de la série temporelle, il faudrait analyser si les deux modèles régressifs correspondent aux conditions du Test de cointegration.

Deux séries et dont les processus sont intégrés sont dites cointégrées, s'il existe une combinaison

linéaire unique des deux variables qui se révèle être intégrée d'ordre 0, c'est-à-dire qui est stationnaire. Une

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telle combinaison peut s'écrire sous la forme telle que soit une variable stationnaire. Ces

deux séries auront donc tendance à varier ensemble dans le temps. Pour tester l'hypothèse nulle de cointégration, deux approches sont souvent utilisées, la méthodologie en deux étapes d'Engle et Granger et l'approche multivariée de Johansen. L'approche d'Engle et Granger étant très restrictive, elle pose un problème de normalisation et peut conduire à des résultats différents selon que l'on considère la combinaison

ou la combinaison . Le test de cointégration de Johansen qui sera utilisé dans

cette analyse permet de déterminer le nombre de relation d'équilibre de long terme entre des variables intégrées quelle que soit la normalisation utilisée.

Il importe de savoir que toutes ces opérations d'analyses sont parfaitement et facilement résolues grâce à des logiciels spécialisés comme SPSS. Mais il nécessaire de disposer d'une bonne base et statistique et microéconomie pour mieux faire rentrer les données devant faire l'objet de calculs par le programme utilisé à cet effet.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille