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Problématique de la fondation épistémologique des sciences de la culture chez Ernst Cassirer

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par Marcellin Tibérius KALOMBO MBUYAMBA
Université catholique du Congo - Master  2011
  

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III.3. Unité des sciences a partir du réel scientifique

Granger s`arrange aussi du coté de l'unité des sciences tout en proposant sa théorie de la conceptualisation symbolique. Malgré la diversité méthodologique, la science demeure unie. Le même constat est observé dans l'épistémologie structuraliste et comparée, où l'auteur tente de décrire l'histoire de la conceptualité scientifique à partir des structures du monde-de- la-vie, objet des sciences de la culture, sur lesquelles se fondent les constructions logico- mathématiques qui constituent la spécificité des sciences de la nature.

III.3.1. Gilles Gaston Granger et le réel dans les sciences

Dans son ouvrage  sciences et réalités, Granger introduit la notion du réel avant de pouvoir donner sa considération épistémologique sur les sciences de la culture en vue de rechercher l'unité malgré la diversité méthodologique. Pour expliciter sa propre conception du réel, il a parcouru quelques auteurs comme Platon, Aristote et Leibniz pour voir comment ils ont orientés leur réflexion pour qu'il construise à son tour sa propre notion du réel.

D'entrée de jeu, Granger distingue deus types de réel : « le réel visé par la science et les configurations de ce réel. »240(*). Ainsi, le réel visé par la science selon l'entendement de Granger, est tout ce qui existe vraiment, tout ce dont nous avons l'expérience et que nous cherchons à découvrir ou à connaître au moyen de la science ou de toute autre forme de savoir. Donc, c'est le réel qui « transcende l'acte de connaitre ou objet et réels » ; En d'autres mots, il s'agit du réel réellement réel ceci rappelle le noumène Kantien. Mais, ce réel demeure impossible à l'homme de l'appréhender dans sa structure profonde car, ce réel ne révèle pas sa réalité fondamentale dans sa totalité. D'où, il faut le construire avec des discours systématiques pour qu'il soit à même d'expliquer effectivement ce qui n'est appréhensible par l'homme. Ce type de réel est un réel construit. Aussi, dans la recherche de mécanisme de comprendre et de tout qui s'y trouve, l'homme s'est mis à constituer les différentes configurations structurales qui rendent appréhensible, rigoureux, le réel phénoménal qui a plein d'imperfections.

Par ailleurs, ces configurations sont à mettre à jour par les formules, les pensées afin de les élever à un second niveau, celui du réel reconstruit ou le réel construit qui est un « ensemble ordonné où chaque élément est nécessaire à la cohésion de l'ensemble et en dépend.»241(*). Cependant, examinons le réel des sciences de la culture qui est l'objet de la présente étude. A cet effet, Granger place le réel des sciences de la culture dans la catégorie des réels empiriques. Il s'agit en outre du réel qui s'approche des sciences ayant pour constitution, l'expérience de l'homme. En sus, il est seulement question d'un fait observé et vécu. C'est ainsi que le langage reste le mode commun à partir duquel nous pouvons construire la configuration structurale et conceptuelle des sciences. Il dit que, toute science se produit dans un langage c'est-à-dire plus généralement dans un système symbolique242(*).

Rappelons alors cette configuration scientifique de Granger : il y a les sciences de la nature animées, les sciences de la nature inanimées et les sciences des faits humains. En réalité, il y a les sciences de l'empirie qui ont pour but la copie du réel et les sciences de l'esprit (math et logique), qui ont pour but la perfection du réel. Dans son ouvrage la science et les sciences, il établit une différence entre les sciences de la nature et les sciences de l'homme qui, partant de leur système symbolique de conceptualisation, chacune a sa particularité propre qui la distingue des autres formes du savoir. Raison pour la quelle, Granger pense qu'il y a plusieurs méthodes pour atteindre le réel dans une même science unifiée. Il parle de l'unité de la science et de la diversité des méthodes243(*), il cherche l'unité de la science dans toutes ses démarches philosophiques et épistémologiques. La multiplicité des méthodes est considérée chez lui comme l'un des prétextes souvent invoqués pour brouiller les traits essentiels de la science244(*).

En effet, selon Granger, le premier fait qui frappe un observateur qui n'est pas vraiment informé sur les structures des sciences, c'est la grande pluralité des branches du savoir qui sont reconnues aussi aujourd'hui comme étant les sciences au sens réel du terme. Il s'ensuit que, de la pluralité des domaines du savoir, on inscrit toujours la science au singulier. Alors, faut-il parler dans ce sens de l'unité de la science ? Pour répondre à cette question, Granger donne les traits caractéristiques d'une visée scientifique afin de distinguer ce qui est science et ce qui ne l'est pas. En outre, la science est visée d'une réalité245(*), c'est-à-dire le mot réalité est un méta-concept qui ne s'applique pas directement à des expériences, mais à des représentations de l'expérience. Ensuite, « la science vise des objets en vue de décrire et d'expliquer et enfin, la science vise le critère de validation. ».247(*)Il s'ensuit que, la diversité méthodologique ne nous permet pas de penser à l'unité, sinon ces traits caractéristiques que nous avons énumérés.

Tout compte fait, la pensée de Granger que nous avons analysé est d'une riche et actuelle. Sa contribution dans le débat épistémologique actuelle est aussi d'une originalité on ne peut plus irrécusable. En réalité, Granger met en exergue la catégorie de la construction comme catégorie primordiale dans l'analyse du réel scientifique et réfléchit sur l'objet comme entité épistémologique à partir duquel les réflexions peuvent partir pour une analyse plus approfondie de la science. De ce fait, ce n'est pas la méthode qui intéresse Granger mais c'est l'objet de la science. Par là, il opère un tournant épistémologique de notre temps. De plus, cette attention épistémologique centrée sur le réel de la science lui a permis de résoudre la fameuse problématique de l'unité et de la diversité des sciences amorcées par Cassirer. Pour Granger, toutes les sciences construisent leur réel à partir des concepts et des opérations rationnelles, c'est ce qui fait l'unité des sciences. Cependant, Akenda plaide pour l'unité de la science malgré la diversité du savoir.

* 240 G-G-GRANGER., Sciences et réalité, p.9

* 241 A. COMTE-SPONVILLE., Dictionnaire philosophique, Paris, 2001, p.572

* 242 G-G-GRANGER., la science et les sciences, p.53

* 243 G-G-GRANGER., Pour la connaissance philosophique, p.123

* 244 G-G-GRANGER., O.C.,p.123

* 245 246 G-G-GRANGER., La science et les sciences, p.46

* 247 Ib. O.C., p.46

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