WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Modification des propriétés physico-chimiques du sol par les vers de terre endogés géophages: rôle des attributs fonctionnels

( Télécharger le fichier original )
par Yannick Diby Armel BAIDAI
Université Nangui Abrogoua - Master II - Biodiversité 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Influence des vers de terre géophages sur la séquestration de la matière organique du sol

La dynamique du carbone dans le sol est influencée par de nombreux facteurs abiotiques et biotiques parmi lesquels les vers de terre jouent un rôle considérable (Wolters, 2000). En effet, l'évolution du carbone dans le sol apparait intimement corrélée au niveau d'agrégation. Les agrégats (en l'occurrence les micro-agrégats) jouent un rôle de protection physique de la matière organique, en la rendant inaccessible à la minéralisation microbienne, augmentant ainsi, la durée de vie du carbone stocké (Angers et Chenu, 1997 ; Feller et Beare, 1997 ; Balesdent et al., 2000). En effet, conformément à la théorie proposée par Edwards et Bremner (1967), les micro-agrégats du sol, unités formées par liaison entre (i) les particules d'argiles, (ii) les métaux polyvalents (Fe, Al, C) et (iii) les complexes organo-métalliques, constitueraient les seuls agrégats hautement stables des sols. La matière organique à l'intérieur de ces complexes, y est physiquement protégée et inaccessible à la minéralisation bactérienne.

L'adsorption du carbone sur les surfaces minérales est également considérée comme un mécanisme important de stabilisation (Von Lutzow et al., 2006). Selon les mêmes auteurs, ce mécanisme peut être amplifié par l'activité des vers de terre. Ces organismes stimuleraient la formation des complexes organo-minéraux et la protection physique du carbone à l'intérieur des micro-agrégats et des macro-agrégats, lors du passage et du brassage de la terre dans leur intestin (Bossuyt et al., 2005), suite à une amplification des réactions aboutissant à la formation de chélations (liaisons hydrogènes) et de liaisons fortes entre le carbone et les particules minérales telles que les oxydes de fer ou d'aluminium (Kaiser et Zech, 1999). Toutefois, Ge et al. (2001) indiquent qu'une désintégration rapide des agrégats induisant la libération du carbone, peut survenir lorsque les polysaccharides et les autres agents liants organiques sont minéralisés.

Par ailleurs, les données de la littérature indiquent que le temps moyen de renouvellement du carbone associé à la fraction fine du sol est relativement lent, et serait de l'ordre de 40 ans pour les oxysols tropicaux (Cerri et al., 1985), contre moins de 5 ans pour le carbone associé aux fractions plus grossières (Feller et Beare, 1997). L'enrichissement en carbone de la fraction fine permet une séquestration relativement durable, puisqu'il affecte des compartiments à dynamique lente. En revanche, le stockage de carbone dans les fractions grossières induirait une séquestration moins durable, liée à l'importante labilité de cette fraction (Baldock, 2002 ; Six et al., 2004). Ainsi, dans le sol, le carbone se stocke préférentiellement dans les agrégats de sol de taille inférieure à 20 um (fraction fine de sol) et le rapport C/N augmente des fractions grossières vers les fractions fines (Feller, 1995). Or, quelques travaux rapportent que dans des sols ayant reçu des apports de résidus végétaux, la présence de vers de terre géophages provoque un transfert de carbone des fractions grossières vers les fractions fines (Villenave et al., 1999 ; Razafimbelo et al., 2003). Les vers de terre en déterminant ainsi, l'enrichissement des fractions fines en matière organique, induiraient une séquestration plus durable du carbone dans le sol.

D'autres auteurs rapportent toutefois que l'augmentation de l'activité de minéralisation de la matière organique par les microorganismes, résultant du « priming effect » induit par la digestion de la matière organique par les vers des vers de terre, peut se traduire par une augmentation de la libération du carbone du sol (Lavelle et al., 2004). Don et al. (2008) ont montré que la libération rapide du carbone dans les turricules frais de vers est positivement corrélée à l'importance de l'activité enzymatique qui catalyse le processus de la minéralisation. Ils ont ainsi mis en évidence la relation étroite qui existe entre l'activité des enzymes (hydrolases) et le carbone organique du sol. Selon les mêmes auteurs, le temps de séquestration du carbone à l'intérieur des structures biogéniques des vers de terres serait inversement proportionnel à l'activité enzymatique de ces structures.

Ainsi, la protection physique du carbone à l'intérieur des structures biogéniques des vers de terre est fonction de deux paramètres majeurs : (i) l'agrégation qui conditionne le temps de séquestration du carbone (Cerri et al., 1985 ; Feller, 1995 ; Feller et Beare, 1997 ; Baldock, 2002 ; Six et al., 2004); et (ii) l'activité enzymatique à l'intérieur de ces structures qui détermine la vitesse de minéralisation et de libération du carbone (Lavelle et al., 2004 ; Don et al., 2008). Toutefois, Jégou et al. (1998) rapportent que le niveau d'enrichissement en carbone des turricules varie considérablement avec la catégorie écologique et le régime alimentaire des vers. Les résultats de Bossuyt et al. (2006) et ceux de Fonte et al., (2007) indiquent que les espèces de vers de terre affectent différemment l'incorporation de la matière organique fraîche dans les microagrégats stables à l'intérieur des turricules, et que les effets interactifs de ces espèces, peuvent avoir d'importantes conséquences sur l'incorporation et la protection du carbone à l'intérieur des microagrégats des biogènes des vers de terre.

II. MILIEU D'ETUDE

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire