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Analyse de cycle de vie appliquée à  un système de production d'eau potable : cas de l'unité industrielle SODECI nord-riviera

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par Yannick Diby Armel BAIDAI
Institut de Formation à la Haute Expertise et de Recherche - Master II Genie de l'Environnement 2011
  

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INTRODUCTION

L'accès à l'eau en quantité et en qualité satisfaisante demeure incontestablement un élément de survie majeur qui conditionne le développement économique et social des collectivités humaines. La maitrise de l'eau constitue une des clés du développement durable et un défi majeur pour les sociétés contemporaines actuelles. Ainsi, en Côte d'Ivoire, l'importance des ressources en eau dans l'économie ne cesse de croître, tandis que sa disponibilité et sa qualité se réduisent progressivement tant en raison des aléas climatiques et de la pollution, que de l'accroissement rapide de la population. Cette situation a engendré une pression sans précédent sur l'industrie de l'eau. Elle a contraint les gouvernants à opter pour une politique axée vers le renforcement des systèmes de production d'eau, notamment à travers la réalisation de nouveaux champs captants et la mise en place d'unités industrielles supplémentaires de production d'eau potable, entrainant ipso facto, un accroissement continu des flux de ressources entrant dans le cycle anthropique de l'eau.

Parallèlement, le contexte actuel marqué par la prise de conscience générale de l'importance de la protection de l'environnement et des impacts causés par les produits et procédés, justifie grandement la légitimité et la pertinence de l'intérêt porté vers la problématique des impacts potentiels et coûts environnementaux découlant des services d'approvisionnement en eau potable. En effet, la fourniture en eau potable en dépit de son apparence simple, résulte généralement de processus impliquant divers aspects susceptibles de présenter des incidences potentielles sur l'environnement. Malheureusement, en dehors de quelques études limitées aux pays européens, l'impact des systèmes de production d'eau potable sur l'environnement demeure encore peu documenté voire totalement négligé, notamment dans les pays africains. Cette situation présente un aspect fort dommageable dans la mesure où il est prouvé que la durabilité de toute pratique industrielle est clairement tributaire de la prise en compte et de l'intégration de la dimension environnementale autant dans sa conception que dans les mécanismes décisionnels inhérents à sa mise en oeuvre.

La présente étude guidée par la problématique énoncée plus tôt, envisage d'apporter des éléments de réponse susceptibles de combler cette lacune, en proposant une analyse environnementale détaillée, appliquée à une unité industrielle de production d'eau potable de la Société de Distribution d'Eau de Côte d'Ivoire (SODECI) : l'usine Nord-Riviera. Elle trouve sa motivation dans l'engagement vers la démarche QSE (Qualité, Sécurité, Environnement) initiée par cette entreprise depuis Aout 2009.

L'analyse envisage ainsi d'identifier des pistes de solutions viables afin d'accroitre la performance environnementale du système de production, tout en s'inscrivant dans un cadre global orienté vers l'élaboration d'un système de gestion environnementale à l'échelle de cette structure industrielle.

Elle s'appuie sur une technique développée dans ce but et promue par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) : l'analyse du cycle de vie (ACV). L'analyse de cycle de vie se définit comme une méthode permettant d'évaluer les impacts environnementaux liés à un service, un produit ou un procédé, durant son cycle de vie, de l'extraction des matières premières à l'élimination du produit, en passant par toutes les étapes de production et d'utilisation, selon un principe dit « du berceau à la tombe ». L'ACV exprime la charge environnementale totale d'un produit (ici, l'eau traitée et distribuée sur le réseau, considérée comme produit final du processus de production industriel). C'est un outil d'aide à la décision qui permet de définir les actions prioritaires en tenant compte de leurs impacts environnementaux, des coûts et des contraintes qu'elles impliquent. Ses principales applications sont :

- l'analyse de la contribution des étapes de cycle de vie à la charge environnementale globale, dans le but d'identifier les priorités en termes d'améliorations sur des produits ou des processus ;

- et la comparaison des performances environnementales des produits.

L'analyse de cycle de vie (ACV) est une technique relativement jeune, popularisée dans les pays développés à partir des années 1990, bien qu'elle reste encore globalement inconnue des pays africains. En dépit de cet aspect, sa méthodologie et ses caractéristiques apparaissent totalement appropriés à la problématique et aux objectifs poursuivis par cette étude. Elle est mise en oeuvre dans ce document, au sein d'une démarche comportant trois points majeurs :

- une section liminaire exposant les généralités inhérentes à la présente étude ;

- une seconde section présentant la description de l'approche méthodologique de l'analyse de cycle de vie,

- et enfin, l'analyse de cycle de vie proprement dite, du système de production considéré.

PREMIERE PARTIE : GENERALITES

I. PRESENTATION DE LA SOCIETE DE DISTRIBUTION D'EAU DE LA COTE D'IVOIRE (SODECI)

1. Historique et domaines d'activités de la SODECI

Jusqu'à la fin des années 1950, le service public de l'eau en Côte d'Ivoire, relevait de la responsabilité d'une société d'État. A partir des indépendances, la nécessité d'une plus forte organisation, susceptible de répondre efficacement aux besoins croissants d'une population en pleine expansion, motive l'état ivoirien a lancé un appel d'offres afin de trouver une société correspondant à ses objectifs. La SAUR, filiale du groupe Bouygues obtient le contrat de distribution de l'eau potable à la ville d'Abidjan, le 1er octobre 1959, avec obligation de créer une société de droit ivoirien. Ces conditions prévalent le 27 septembre 1960, à la création de la Société de Distribution d'Eau de la Côte d'Ivoire ou SODECI, en charge de l'exploitation des installations d'eau et l'approvisionnement en eau potable de la ville d'Abidjan pour une durée de trente ans.

A partir de 1973, l'initiation par les pouvoirs publics d'un vaste programme d'hydraulique nationale, signe l'envol de la SODECI à travers l'extension de ses missions à l'ensemble du pays. En octobre 1987, à la faveur de la crise nationale survenant dans le secteur de l'AEP, une nouvelle négociation entre l'Etat ivoirien et la SODECI se solde par la signature d'un contrat de concession, qui attribue à la SODECI, le service de distribution publique d'eau potable, exclusivement en zone urbaine dans l'ensemble du pays.

Selon les termes de ce contrat, L'État ivoirien, autorité concédante :

- conserve la propriété des infrastructures ;

- élabore la politique nationale de l'eau ;

- conserve le pouvoir de décision concernant la politique tarifaire proposée par la SODECI ;

- assure la cogestion, avec la SODECI, du Fonds National de l'Eau (FNE) destiné à financer les investissements d'infrastructures du secteur ;

- assure la supervision des travaux effectués par la SODECI, et plus généralement, le contrôle de l'ensemble des activités de la SODECI.

Tandis que l'entreprise reste :

- responsable des actifs immobilisés qui lui sont confiés ;

- responsable de l'exploitation et de la maintenance des installations placées sous sa responsabilité dans le cadre du contrat de concession ;

- responsable de la qualité et de la continuité des produits et services fournis ;

- assure la cogestion, avec l'état ivoirien, du Fonds national de l'eau, destiné à financer les investissements d'infrastructures du secteur.

A partir de 1987, la SODECI se verra également confiée la responsabilité des services d'assainissement et d'entretien du réseau de drainage, précédemment attribués à la société d'équipement des terrains urbains ou SETU (dissoute au débit des années 1980 suite à des difficultés de gestion) puis à la DCGTx (Direction de Contrôle des Grands Travaux). Les activités de la SODECI couvrent ainsi, deux domaines principaux :

- l'hydraulique urbaine à travers la production à partir de de nappes souterraines ou de sources surfaciques, le traitement selon les directives de l'OMS, et la distribution de l'eau potable aux villes et villages ayant un réseau d'eau ;

- l'assainissement liquide à travers l'entretien et l'exploitation du réseau d'eaux usées et l'entretien des stations d'épurations et de relèvement des eaux usées

La SODECI offre à la Côte d'Ivoire un système d'alimentation en eau potable, moderne et très performant comparativement aux autres systèmes d'Afrique occidentale (BURGEAP & PUIUR, 2011), capable de faire face grâce à des investissements adéquats à la forte croissance de la demande. Par ailleurs, la politique de vente de l'eau axée sur le branchement individuel a produit suffisamment de revenus pour subventionner l'expansion et le développement des systèmes urbains d'alimentation en eau dans tout le pays.

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