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La relance du ferroviaire béninois

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par Jonas Adiko
Université Libre de Bruxelles - Master Complémentaire en Gestion des Transports 2009
  

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2.3. Réhabilitation des corridors routiers et concurrence déloyale rail-route

Au Bénin, depuis le renouveau démocratique, des efforts d'investissement sont de plus en plus déployés pour la réhabilitation, la construction et l'aménagement des infrastructures routières. Les grands corridors routiers reliant le port de Cotonou, point central de génération et d'attraction de trafic marchandises, sont tous bitumés et ont un niveau de service appréciable. L'amélioration de l'état de ces infrastructures sans la définition de l'arsenal juridique pouvant maintenir le rail et la route comme modes complémentaires a précipité le déclin de l'OCBN. Car, en Afrique, "la où les lignes ferroviaires ont encore de l'importance, elles doivent s'adapter à un nouveau contexte fortement concurrentiel comme entre Matadi et Kinshasa" (J. Charlier et Z. M'Pene, 2006).

En effet, l'OCBN est une compagnie ferroviaire qui utilise une politique d'affrètement de camions privés, un transporteur routier jouissant théoriquement d'une situation de monopole pour le transit entre le port de Cotonou et son arrière-pays nigérien sous le couvert de lettres de voiture rail-route (J. Charlier, et J. Tossa, 1996).

Transportées alors par train depuis Cotonou, les marchandises subissent à Parakou un transbordement pour être chargées sur les camions du pool OCBN avant de prendre la direction du Niger. La gare de Parakou était ainsi équipée des installations qui lui confèrent un caractère de plate-forme de transfert rail-route, un point de rupture de charge. Elle avait aussi la capacité de stockage de certains produits comme le soufre, le coton, les produits alimentaires destinés à être acheminés vers Cotonou, le Niger ou le Nord-Bénin.

"...Aussi, la question qui se pose désormais est plutôt d'optimiser le fonctionnement de la chaîne mixte gérée par l'OCBN, de façon à renforcer son attractivité par rapport à une éventuelle alternative routière de bout en bout. Celle-ci est réclamée par le lobby routier qui argue des faits nouveaux que constituent le bitumage de la route Dassa-Parakou en 1992 et la réhabilitation récente du tronçon Godomey-Bohicon pour que soit levé le monopole réglementaire de l'OCBN, que renforçait jusque là l'état de la route au sud de Parakou. Une telle mesure sonnerait le glas du chemin de fer, ..." Ainsi s'exprimait en 1996, le Professeur J. Charlier pour attirer l'attention des autorités béninoises sur la nécessité de trouver un cadre règlementaire adéquat à la vie du ferroviaire béninois même si cela valait la peine de promouvoir le transport routier. Prophétie ou parole de chercheur averti, l'OCBN est aujourd'hui victime d'une concurrence déloyale de la part des routiers qui ne tardent pas à avaler tout le trafic dans un contexte d'activités sans respect des textes réglementaires.

Qui est transporteur routier? Qui peut être transporteur ? Quels sont les droits et obligations du transporteur routier? Quelles sont les limites des activités d'un transporteur routier ? Voilà autant de questions qui sont sans réponse et qui rendent difficile la cohabitation du fer et de la route au Bénin.

Le monopole réglementaire de l'OCBN, qui n'a toujours pas été aboli formellement, est ainsi piétiné et le transport de marchandises se fait par des transporteurs artisans qui disposent pour la plupart de matériels obsolètes et qui méprisent les règles de la profession et cherchent à rentabiliser leur activités par des surcharges et diverses fraudes. De 2001 à 2006, le fret routier est passé de 3.309.890 tonnes à 5.340.040 tonnes (DTT, 2006).

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery