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Suivi par télédétection de l'évolution des formations végétales et du stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamekro en vue de son intégration dans le mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (redd+)( Télécharger le fichier original )par Zana Inzan OUATTARA Institut National Polytechnique-HB de Yamoussoukro - Ecole Superieure d'Agronomie - Ingenieur Agronome 2012 |
· Formations savanicoles Les formations savanicoles sont représentées par la savane boisée, la savane arborée et la savane arbustive. Les principales essences sont consignées dans le tableau II. Tableau II : Espèces savanicoles de la réserve de faune d'Abokouamékro
1-1-3-6- FauneLa faune originelle de la RFA était composée de très peu d'espèces : le céphalophe à flanc roux (Cephalophus rufilatus, Cephalophinae) et de maxwell (Cephalophus monticola maxwelli, Cephalophinae), l'hippopotame amphibie (Hippopotamus amphibius, Hippopotamidae), le cobe de Buffon (Kobus kob kob, Reduncinae), le Guib harnaché (Tragelaphus scriptus, Tragelaphinae), de nombreux rongeurs dont l'aulacode (Thryonomis swinderianus, Hystricidae) et divers singes dont le Patas (Erythrocebus patas, Cercopithecidae) (ACCN,1988 b). De 1988 à 1993, un repeuplement de la RFA en faune a été effectué. Plus de 750 animaux ont été introduits pour le tourisme de vision : - des éléphants (Loxodonta africana) et des rhinocéros blanc (Ceratotherium simum), tous importés d'Afrique du Sud (Figure ) ; - des cobes de Buffon (Kobus kob kob), des bubales (Alcephalus buselaphus major), des buffles (Syncerus caffer nanus var. savanensis), des hippotragues (Hippotragus equinus), des cobes Défassa (Kobus ellipsiprymnus defassa). Ces animaux furent capturés dans le parc de la Comoé et de la Marahoué. Suite à la destruction de la clôture de la réserve par les populations riveraines en 2002, des animaux se sont échappés de la réserve. 1-1-4- Milieu humainLa population riveraine de la réserve est estimée à 12 679 habitants (INS, 1998) et répartie en 22 villages dont 07 dans la zone aménagée. Ces villages sont peuplés par des Baoulés repartis en 3 tribus : - Nanaffouè dans les villages de la sous-préfecture d'Attiégouakro ; - Ahitou dans les villages de la sous-préfecture de Tiébissou ; - Fahafouè dans les villages de la sous-préfecture de Dimbokro. Les allochtones sont composés essentiellement des malinkés. Quant aux allogènes, il s'agit des Burkinabé, Béninois, Ghanéens, Maliens et Nigériens. Les populations des villages riverains d'Abokouamékro sont généralement des agriculteurs, des chasseurs et des pêcheurs. 1-2- INFORMATIONS GENERALES SUR QUELQUES CONCEPTS1-2-1- Changement climatique1-2-1-1- DéfinitionsOn entend par «changements climatiques» des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables (CCNUCC, 1992). Le changement climatique actuel est le fait d'une augmentation de 0,8 °C, cela peut encore aller jusqu'à plus de 1 °C, mais si elle augmente au-delà de 2°C , il y a à craindre une grave catastrophe (GIEC, 2007). 1-2-1-2- Facteurs des changements climatiquesDes preuves scientifiques sans équivoque démontrent que la rapidité à laquelle se produisent actuellement les changements climatiques tient à l'augmentation des concentrations en gaz à effet de serre, en particulier du dioxyde de carbone, dans l'atmosphère (GIEC, 2007). Les gaz à effet de serre (GES) sont les constituants gazeux de l'atmosphère, tant naturels qu'anthropiques, qui absorbent et réémettent le rayonnement infrarouge (Figure 3). Les concentrations en dioxyde de carbone sont maintenant à leur niveau le plus élevé dans l'atmosphère depuis plus de 650 000 ans, et dépassent tous les autres facteurs qui contribuent aux changements climatiques (GIEC, 2007). Bien que les processus naturels puissent rejeter ces gaz dans l'atmosphère, des analyses révèlent que les gaz supplémentaires portent la signature chimique unique de la combustion du charbon et du pétrole, et non la marque de gaz rejetés par les volcans ou les geysers. En outre, les modèles climatiques montrent que les augmentations de température observés actuellement ne peuvent être expliqués que si l'on prend en compte les activités humaines. De nombreux GES interviennent dans le réchauffement climatique, dont principalement six qui figurent sur la liste du Protocole de Kyoto à savoir : - dioxyde de carbone (CO2) ; - méthane (CH4) ; - oxyde nitreux (N2O) ; - hydrofluorocarbones (HFC) ; - hydrocarbures perfluorés (PFC) ; - hexafluorure de Soufre (SF6).
Figure 3 : Phénomène de l'effet de serre (IPCC, 1996) 1-2-1-3- Rôle des forêts dans les changements climatiquesResponsables d'environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (GIEC, 2007), la déforestation et la dégradation des forêts sont la troisième cause du réchauffement de la planète (Figure 4). En effet, lorsque les forêts sont converties à d'autres usages (agriculture ou élevage), soumises à l'exploitation forestière, elles libèrent le carbone stocké dans leur système sous forme de CO2 et de CH4, devenant ainsi un contributeur au réchauffement climatique. Depuis 1850, la déforestation a libérée environ 120 Gt de carbone dans l'atmosphère (FAO, 2006). Cependant, lorsque les forêts ne sont pas défrichées ou dégradées, elles séquestrent et emmagasinent du carbone. Elles sont pour cette raison considérées comme des réservoirs à carbone. On estime que les forêts du globe stockaient environ 289 gigatonnes (Gt) de carbone dans leur biomasse, 38 gigatonnes dans le bois mort et 317 gigatonnes dans les sols (couche superficielle de 30 cm) et la litière (FAO, 2010a). Les forêts apparaissent ainsi comme un outil clé d'atténuation du changement climatique.
Figure 4 : Sources d'émission anthropique de gaz à effet de serre dans le monde 1-2-1-4- Négociations internationales sur les changements climatiques imputables aux forêtsC'est à la suite de débats intenses, que l'on a inclus dans le Protocole de Kyoto la question des forêts, ainsi que de l'utilisation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie (FAO, 2011). Mais dans le protocole de Kyoto, la thématique de la déforestation dans les pays en voie de développement n'a pas été prise en compte (NASI et al). Le protocole de Kyoto n'autorise que les activités de boisement et de reboisement dans le cadre du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) (FAO, 2011). Pourtant la déforestation et les changements du couvert terrestre sont sources d'émission de 1,7 Gt de CO2 chaque année dans l'atmosphère (GIEC, 2007) ; et selon le rapport Stern (STERN, 2006), la lutte contre la déforestation est un moyen très efficient de réduire les émissions de GES. Suite à ces rapports, les négociations de la CCNUCC se sont fortement concentrées ces dernières années sur les forêts. Ainsi en 2007, lors de la 13ème conférence des parties (COP 13) de Bali, les parties à la Convention ont décidé de la mise en place d'un mécanisme REDD dans le cadre du régime climatique post 2012 (AFD, 2011). 1-2-2- Mécanisme REDD+1-2-2-1- Définition et originesREDD+ signifie Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts. Cette expression a été utilisée pour la première fois dans sa forme abrégée RED (Réduction des émissions dues à la déforestation) lors de la 11ème Conférence des Parties des Nations Unies (COP 11) à Montréal en 2005 par ''The Coalition for Rainforest Nations'' dirigée par la Papouasie-Nouvelle-Guinée (CHARLIE et al, 2009). L'initiative de cette organisation s'inscrivait dans une logique de plaidoirie visant à promouvoir le paiement de compensations aux pays en développement qui réduiraient leur taux nationaux de déforestation (ANGELSEN, 2009). L'ajout de `Dégradation' à l'acronyme initial résulte de l'observation que la dégradation des forêts dans certains pays en développement est autant menaçante que la déforestation pour les écosystèmes forestiers (CHARLIE et al, 2009). Bien accueilli à la COP 11, le concept a été affiné, développé et adopté officiellement lors de la COP 13 à Bali, en Indonésie en 2007 sous la forme de la REDD (CCNUCC, 2007). A la suite des discussions lors de la 14ème COP à Poznan, en Pologne en 2008, il a été décidé que REDD devrait évoluer vers REDD+ pour englober toutes les initiatives pouvant accroître le potentiel d'absorption de carbone des forêts (ANGELSEN, 2009). L'insertion du signe '+' sur le sigle REDD vise à étendre ce mécanisme pour incorporer l'ensemble des opérations visant la préservation, la restauration et la gestion durable des écosystèmes forestiers. Après la clarification de son identité et de sa mission, REDD+ a gagné une importance accrue et depuis 2008, il est devenu un instrument clé pour les pays forestiers tropicaux dans les négociations sur le changement climatique menées au sein des Nations Unies (AFD, 2011). 1-2-2-2- ObjectifsL'accueil favorable de REDD+ au sein de la communauté internationale, son soutien par les bailleurs de fonds et sa promotion dans le cadre des négociations de la CCNUCC s'expliquent principalement par le rôle important des forêts (surtout tropicales) dans la régulation du climat mondial. REDD+ a comme objectif principal de réduire les émissions de carbone résultant de la déforestation dans les pays en développement (AFD, 2011). Deux grands principes sous-tendent le mécanisme REDD+ (CHARLIE et al, 2009) : - une compensation financière appropriée doit être fournie aux pays forestiers en développement en échange de leurs efforts pour préserver leurs forêts naturelles, ou participer aux initiatives de gestion forestière durable (GFD) ; - la compensation financière doit être suffisamment incitative pour ces pays, de sorte que, lorsqu'ils ont le choix entre préserver les forêts ou les défricher, ils optent pour leur conservation. 1-2-2-3- ActivitésREDD+ est un mécanisme basé sur les résultats comportant 5 activités principales (FAO, 2011) : - réduction des émissions dues au déboisement ; - réduction des émissions dues à la dégradation des forêts ; - gestion durable des forêts ; - conservation des stocks de carbone forestiers ; et - accroissement des stocks de carbone forestiers. La REDD+ est un mécanisme basé sur les résultats, les récompenses liées à la REDD+ se font donc ex-post suite à la vérification des résultats. Les résultats sont mesurés et vérifiés par rapport à un niveau de référence. 1-2-2-4- Différentes phases de la mise en oeuvre du mécanisme REDD+Il y a un consensus général dans les négociations en cours sur une approche à trois phases dans les opérations de mises en oeuvre de REDD+ (ANGELSEN et al, 2009) : · La Phase 1 ou stade préparatoire. A ce niveau les pays préparent leur stratégie nationale REDD+ en organisant des consultations multipartites, en renforçant les capacités de surveillance, de rapportage et de vérification (MRV) et en menant des activités de démonstration. · La Phase 2 considérée comme phase de « préparation plus avancée ». Les pays se concentrent sur le développement des politiques et mesures de mise en oeuvre des opérations de réduction des émissions tels que décrites dans la stratégie nationale. · La phase 3 encore appelée phase de pleine «conformité» à la CCNUCC. Au cours de cette phase, les pays forestiers tropicaux sont rémunérés exclusivement pour la quantification des réductions d'émissions et la séquestration du carbone grâce à une augmentation des capacités de stockage, attestée à partir d'une base de référence ayant fait l'objet d'un accord préalable. 1-2-2-5- Éléments techniques du mécanisme REDD+Il existe un certain nombre de questions et de difficultés techniques dans la conception et la mise en oeuvre de tout projet REDD+. Les principales questions sont l'additionnalité, la définition des niveaux de références, les fuites, la permanence et la mise en place d'un système MRV (Mesure, Rapportage, Vérification). Un projet est additionnel si les réductions des émissions réalisées par le projet n'auraient pas été possibles sans le projet. La figure ci-après présente l'exemple d'un projet additionnel.
Figure 5: Illustration d'un projet additionnel · Niveaux de référence (Scénario de référence) Le scénario de référence représente de façon raisonnable les émissions anthropiques issues des sources de gaz à effet de serre (GES) qui seraient produites en l'absence de projets REDD+ (Figure 6).
Figure 6: Matérialisation du niveau de référence (RANE et PETER, 2009) Les fuites sont définies comme la variation nette des émissions anthropiques par les sources de gaz à effet de serre qui se produit en dehors du périmètre du projet, et qui est mesurable et imputable à l'activité de projet. La notion de permanence renvoie à la résilience d'un projet face à des changements potentiels qui pourraient amener le carbone stocké à être rejeté à une date ultérieure. Bien que tous les secteurs aient un risque de non permanence, les projets de carbone forestier sont placés sous une surveillance particulière en raison d'une perception de risque de mauvaise gestion, d'incendies, de ravageurs, etc., pouvant conduire à la destruction de la forêt et par conséquent à des émissions de carbone. · Mesure, Rapportage, Vérification (MRV) Pour réduire de façon durable et dans les délais fixés les émissions de gaz à effet de serre liées aux forêts et remplir d'autres objectifs REDD+, il est indispensable de disposer de systèmes nationaux de MRV et de suivi pleinement opérationnels et durables. Les réductions des émissions réalisées par un projet seront certifiées au travers du processus de vérification, et à partir de ce stade, elles pourront être vendues, échangées ou retirées. Un suivi par satellite et sur le terrain devra se poursuivre tout au long du projet pour s'assurer que les réductions des émissions sont permanentes. 1-3- NOTIONS GENERALES SUR LA TELEDETECTION1-3-1-Télédétection1-3-1-1- Définition et principe de la télédétectionLa télédétection est la technique qui, par l'acquisition d'images, permet d'obtenir des informations sur la surface de la terre sans rentrer en contact direct avec celle-ci. Le principe de la télédétection est basé sur la capture et l'enregistrement de l'énergie d'un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, le traitement et l'analyse de l'information et la mise en application de cette information (CCT, 2002). Il existe essentiellement deux (2) formes de télédétection : La télédétection active : elle utilise des capteurs actifs qui sont à la fois émetteurs et récepteurs (les radars, les lasers etc.) La télédétection passive : elle utilise des capteurs passifs qui sont uniquement des récepteurs (radiomètres, caméras, spectroradiomètres, etc.), la source d'énergie est le plus souvent le soleil. La figure 7 montre le processus de capture et d'enregistrement des informations en télédétection (CCT, 2007).
Figure 7 : Processus de capture et d'enregistrement des informations en télédétection · A: une source d'énergie ou d'illumination pour illuminer la cible; · B: Interaction rayonnement et atmosphère : durant son parcours entre la source d'énergie et la cible, le rayonnement interagit avec l'atmosphère. · C : interaction avec la cible: une fois parvenue à la cible, l'énergie interagit avec la surface de celle-ci; · D : enregistrement de l'énergie par le capteur: l'énergie émise ou diffusée par la cible est captée puis enregistrée; · E : transmission, réception et traitement: l'énergie enregistrée par le capteur est transmise à une station de réception où l'information est transformée en images numériques ou photographiques. · F: interprétations et analyse: une interprétation visuelle ou numérique de l'image traitée est nécessaire pour extraire l'information que l'on veut sur la cible. · G : Application: consiste à utiliser l'information extraite de l'image pour mieux comprendre la cible, pour nous en faire découvrir de nouveaux aspects ou pour aider à résoudre un problème particulier. 1-3-1-2- Outils de télédétectionLes outils de télédétection sont les vecteurs et les capteurs. Les vecteurs sont les supports (les avions, les satellites, etc.) porteurs d'appareils de détection que sont les capteurs (CCT, 2007). Parmi les vecteurs, on peut citer les satellites tels que LANDSAT (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7), SPOT (1, 2, 3, 4, 5), ENVISAT, TERRA, QUICKBIRD, ASTER, etc. Concernant les capteurs embarqués à bord de ces satellites on peut citer : ETM+ (Enhanced Thematic Mapper) pour LANDSAT, XS pour SPOT etc. 1-3-1-3-Domaine d'applicationLa télédétection est utilisée dans de nombreux domaines. Elle est utilisée les domaines de la géomorphologie, l'urbanisme, le climat, la végétation, l'agriculture, etc. (MIDEKÜR, 2009) 1-3-1-4- Comportement spectrale de la végétationEn télédétection, le terme végétation fait référence à la chlorophylle, entre autre, le comportement spectral dépend aussi de la nature de l'espèce, la pigmentation, de la structure physiologique, du contenu en eau de la plante, du stade de développement, du taux de recouvrement et de l'état du peuplement. D'après la figure 8, on constate que la réflectance de la végétation est faible, avec un maximum de 0,55 ìm (le vert) et un minimum de 0.66 ìm (le rouge), et élevée dans le proche infrarouge avec 0.7 - 1 ìm Reflectance (%) Longueur d'ondes (micromètre)
Figure 8 : Courbe de réflectance des végétaux, sols et eaux (SOUDANI, 2006) 1-3-1-5- Télédétection en tant qu'outil de mesure de la déforestationLa technologie satellitaire nous permet d'observer la couverture forestière depuis l'espace. Elle permet de cartographier les zones écologiques et de repérer les fronts de déforestation massive ou « points chauds » de déforestation (MAYAUX et al., 2000 et 2005 ; MAYAUX et LAMBIN, 1997 ; LAMBIN et EHRLICH, 1997 ; MALINGREAU et al., 1989). C'est ainsi que les cartes de végétation de l'Afrique centrale ont été établies (LAPORTE et al., 1995 et 1998 ; ACHARD et al., 2002).
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 2-1- LOCALISATION DU SITE DE L'ÉTUDELe site de notre étude est la réserve de faune d'Abokouamékro. Elle est située au centre de la Côte d'Ivoire entre 6°47' et 7°00' de latitude nord et 4°55' et 5°08' de longitude ouest. Cette réserve couvre une superficie de 20 430 ha. L'étude a porté sur toute la superficie de la réserve. Cette réserve a été choisie pour cette étude car, elle est l'une des réserves qui subit des pressions anthropiques des plus élevées sur le plan national (UICN-BRAO, 2008). La figure 9 présente la localisation de la RFA.
Figure 9 : Localisation de la réserve de faune d'Abokouamékro Le matériel utilisé dans cette étude est ci-après présenté.2-2- MATERIEL2-1-1- Données satellitaires et cartographiquesNous avons utilisé les images satellitaires suivantes : - une image LANDSAT TM de la scène 196_55 du 10/02/1989; - une image LANDSAT ETM+ de la scène 196_55 du 14/02/1999; - une image ASTER, scène 196_55 du 07/02/2011. Ces images sont dépourvues de nuages. Elles ont été prises pendant la saison sèche. Le second type de données est constitué de couches numériques du contour de la réserve, du réseau hydrographique, du réseau routier et des localités riveraines. Ces couches ont été extraites de la carte topographie au 1/500.000 de la réserve de faune d'Abokouamékro, réalisée par le BNETD en 2002. 2-1-3- Collecte de données de terrainPour réaliser l'inventaire, nous avons utilisé : - un (1) GPS (Global Positionning System) pour le levé des coordonnées des placettes ; - des fils pour la délimitation des placettes ; - un (1) ruban pour la mesure de circonférence des individus; - un (1) sécateur pour le prélèvement d'échantillons ; - des papiers journaux pour la constitution d'herbiers ; - un bloc note pour les prises de note ; - un appareil photographique pour les prises de vue. 2-1-4- LogicielsNous avons utilisés les logiciels suivants : - ENVI 4.7 (Conçu par Exelis Visual Information Solutions, Boulder, CO 80301, USA), pour les traitements des images LANDSAT et ASTER ; - ARCVIEW 3.2a (Conçu par ESRI, 380 New York Street Redlands, CA, USA) ; - MAPINFO 7.5 (Concepteur : Pitney Bowes Software Inc., One Global View Troy, NY, USA) pour la reproduction des cartes ; - Excel de Microsoft pour le traitement des données de terrain. 2-3- METHODES2-3-1- Evolution de la superficie des formations végétales de la réservePour l'estimation de l'évolution de la superficie des formations végétales de la réserve de faune d'Abokouamékro sur les 20 dernières années, nous avons utilisé des images LANDSAT et ASTER. Le traitement de ces images satellitaires a été fait en plusieurs étapes à savoir l'extraction de la zone d'étude, la composition colorée, la classification, la dégradation des images et enfin l'élaboration des cartes thématiques (Figure 13). 2-3-1-1- Traitement des images avant les travaux de terrain· Extraction de la zone d'étude La RFA a été extraite de la scène complète de 185 km sur 185 km de l'image du satellite LANDSAT. L'extraction a été faite pour avoir une zone plus restreinte à partir de points proches des limites de la réserve dont les coordonnées UTM sont (X=263000 ; Y=774000) et (X=288000 ; Y=751000). La composition colorée a consisté à combiner des informations que contiennent trois bandes en les affichant simultanément dans les trois couleurs primaires, rouge, vert et bleu. L'objectif visé par cette opération est d'avoir une synthèse d'informations en vue de faire une bonne discrimination des types de formations végétales. Pour l'étude des différentes caractéristiques de la végétation, nous avons combiné les bandes spectrales TM4, TM5 et TM3 pour l'image Landsat de 1989 et les bandes spectrales ETM+4, ETM+5 et ETM+3 pour l'image Landsat de 1999. Quant à l'image ASTER sa composition colorée a été obtenue en combinant les bandes 1, 2, 3 du visibles. · Choix des parcelles à visiter Les compositions colorées précédemment effectuées, ont permis de faire le choix des parcelles à visiter avant les travaux de terrain. Ces parcelles sont suffisamment grandes et spectralement homogènes pour être reconnaissables sur le terrain. L'accessibilité (existence de piste) a été un critère important dans le choix de ces parcelles à visiter. Ainsi, 14 parcelles ont été choisies pour être inventoriées. Ces parcelles sont localisées à proximité des pistes qui longent le contour de la réserve. 2-3-1-2- Travaux de terrain· Taille et forme La taille des placettes utilisées est de 20 m × 20 m (Figure 10).
Figure 10 : Forme et dimension d'une placette utilisée lors de la collecte des données · Dispositif d'inventaire Les 14 parcelles inventoriées ont été réparties dans les îlots forestiers et forêts galeries. La figure 11 présente la localisation des placettes inventoriées dans les îlots forestiers et forêts galeries de la réserve.
Figure 11 : Localisation des parcelles inventoriées dans les îlots forestiers et forêts galeries · Collecte de données L'inventaire a consisté à identifier toutes les espèces à l'intérieur de chaque placette et à mesurer les circonférences des individus ligneux à une hauteur de 1 m 30 au dessus du sol. Les mesures des circonférences ont été effectuées à l'aide d'un ruban. La phase de mesure a été facilitée par l'absence quasi-totale de contrefort au niveau des arbres. Mais, des cas particuliers tels que la ramification des individus à moins de 1 m 30 ont été rencontrés. Pour ces cas, chaque tige issue de la ramification a été considérée comme une tige à part entière et a fait l'objet de mesure. Quant à la zone savanicole, elle n'a pas été l'objet d'un inventaire forestier de notre part. Nous avons utilisé les données de l'inventaire forestier réalisé par KOUADIO (2010) dans cette zone. La figure ci-après présente le dispositif de collecte de cet inventaire. Les parcelles ont été numérotées de 1 à 29. Ces parcelles ont été placées de manière aléatoire mais représentatives des formations végétales présentes dans la zone savanicole. La composition colorée a facilité le choix de ces parcelles. La taille des parcelles inventoriées est de 20 m ×20 m.
Figure 12 : Localisation des placettes inventoriées dans la zone savanicole 2-3-1-3- Traitement des images après les travaux de terrainLa classification dirigée est la procédure que nous avons utilisée pour la discrimination des formations végétales. La connaissance du terrain, nous a permis d'utiliser cette méthode. Ainsi, nous avons regroupé les pixels des différentes images en cinq classes spectralement similaires. · Evaluation de la classification Dans le cadre de notre étude, nous avons évalué la classification dirigée par la matrice de confusion à travers le calcul de la précision globale et du coefficient de Kappa. La précision globale correspond au nombre de pixels correctement classifiés pondéré par le nombre de pixels de la classe par rapport au nombre total de pixels d'entrainement et le coefficient Kappa exprime la réduction proportionnelle de l'erreur obtenue par une classification, comparée à l'erreur obtenue par une classification complètement au hasard. · Dégradation des images en niveau de gris Les images classifiées LANDSAT TM 1989, LANDSAT ETM+ 1999, ASTER 2011 ont été dégradés en différents degrés de gris. Chaque degré de gris correspond à une classe bien définie. · Elaboration des cartes thématiques Le logiciel Arcview 3.2 a été utilisé pour l'élaboration des cartes. Les images dégradées dans le logiciel Envi 4.7 ont été exportées dans le logiciel Arcview. La surface de la réserve a été extraite en appliquant les limites de la RFA sur les images obtenues. Après la définition des différentes strates, on y a ajouté le réseau routier, le réseau hydrographique et les villages riverains. La dernière étape a consisté à la mise en page définissant l'échelle, la légende et le nord géographique. 2-3-2- Estimation du potentiel carbone de la réserveL'estimation du stock de carbone dans les écosystèmes forestiers requiert des estimations pour les réservoirs de carbone suivants : - au dessus du sol : arbres, lianes, végétation du sous bois, litière et bois mort ; - en dessous du sol : carbone contenu dans les racines et le sol. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à l'estimation de la quantité de carbone contenue dans la biomasse aérienne. 2-3-2-2- Estimation du stock de carbone contenue dans la biomasseLa quantité de carbone stockée est déduite de la quantité de la biomasse, en multipliant cette quantité de biomasse par 0,5 (BROWN, 1997). Où 0,5 désigne la teneur en carbone dans une unité de volume de biomasse. Par conséquent, le calcul de la quantité de carbone revient au calcul de la quantité de la biomasse. · Estimation de la biomasse aérienne Plusieurs méthodes sont utilisées pour l'estimation de la biomasse aérienne. Parmi ces méthodes, nous avons : - la méthode de Chave et al. (2005) : cette méthode intègre la hauteur totale de l'arbre, la densité et la hauteur de poitrine, avec 5 cm < DHP < 156 ; - la méthode de Ponce-Hernandez (2004) : elle intègre uniquement le diamètre à hauteur de poitrine, avec 1 cm < DHP < 80 cm ; - la méthode de Brown (1997). Dans cette étude, nous avons utilisé la méthode proposée par Brown pour les zones tropicales humides à longue saison sèche et adoptée par la FAO (BROWN, 1997). Cette méthode n'intègre que le diamètre à hauteur de poitrine et le domaine de ce paramètre intègre nos données issues de l'inventaire forestier. Elle s'exprime par l'équation (1). Biomasse aérienne d'un arbre (kg) = 42,69 - 12,80×DHP + 1,242×DHP2 (1) Avec 5 (cm) < DHP < 148 (cm), DHP : diamètre à hauteur de poitrine où hauteur à 1,30 m au dessus du sol. · Estimation de la biomasse souterraine Elle est en générale estimée à 17,5% de la biomasse aérienne (FEARNSIDE, 1992). · Estimation du stock de carbone contenu dans la litière Elle est en générale estimée à 7% de la biomasse aérienne (RAKOTOMARO N. J., 2002). 2-2-2-2- Estimation des émissions de CO2 de la réserveLes émissions de CO2 estimées dans cette étude proviennent de la combustion de la biomasse sur le sol et de la décomposition de la biomasse au dessus du sol. Cette estimation s'est faite en six (6) étapes selon le guide des lignes directrices du GIEC (2006) : · Étape 1 : Estimation de la biomasse issue des défrichements (E) La biomasse issue des défrichements se traduit par l'équation (2) :
Avec : E : Perte annuelle de biomasse (kilo tonnes de matière sèche : kt ms) A : Superficie dégradée annuellement dans la réserve (kilo hectares : kha) D : variation nette de la densité de biomasse (t ms/ha) = B - C B : Biomasse avant conversion (t ms/ha) = 75 t ms/ha ; C : Biomasse après conversion (t ms/ha) = 10 t ms/ha ; · Étape 2 : Estimation du carbone libéré par la combustion sur site (K) L'évaluation de l'estimation du carbone libéré par la combustion sur site reste approximative et s'exprime par l'équation (3).
Avec : K : Quantité de carbone libérée par la combustion sur site (kilo tonnes de carbone : kt C) I : Quantité de biomasse oxydée sur site (kt ms) = G × H G : Quantité de biomasse brûlée sur site (kt ms) = E × F H : Fraction de biomasse oxydée sur site = 0,9 F : Fraction de biomasse brûlée sur place = 0,55 J : Fraction de carbone de la biomasse aérienne brûlée sur site = 0,5 E : Perte annuelle de biomasse (kt ms) · Étape 3: Estimation du carbone libéré par la combustion hors site Pour estimer le carbone libéré par la combustion hors site, les valeurs par défaut ont été utilisées dans l'équation (4).
Avec : Q : Quantité de carbone libérée par la combustion hors site (kt C) P : Quantité de biomasse oxydée hors site = M × N ; O : Fraction de carbone de la biomasse aérienne brûlée hors site = 0,5 ; L : Fraction de biomasse aérienne brûlée hors site = 0,5 ; M : Quantité de biomasse brûlée hors site (kt ms) = E × L ; N : Fraction de biomasse oxydée hors site = 0,9 ; · Étape 4 : Estimation totale de carbone libéré par la combustion Les émissions totales de carbone libéré par la combustion s'obtiennent en faisant la somme des équations (3) et (4).
Avec: R : Total du carbone libéré sur site et hors site (kt C) · Étape 5 : Estimation du carbone libéré par la décomposition de la biomasse
Avec : I : Quantité de carbone libérée par la décomposition de la biomasse G : Quantité de biomasse laissée en décomposition = E × F H : Fraction de carbone de la biomasse aérienne = 0,5 E : Perte annuelle moyenne de biomasse au dessus du sol (kt ms) = A × D F : Fraction moyenne pour décomposition (sur 10 ans) = 0,5 A : Superficie moyenne convertie annuellement (moyenne sur 10 ans) en kha B : Biomasse avant conversion (t ms/ha) = 75 t ms/ha ; C : Biomasse après conversion(t ms/ha) = 10 t ms/ha ; D : variation nette de la densité de biomasse (t ms/ha) = B - C · Étape 6 : Émissions totales de CO2
Avec : D : Rejet annuel total de CO2 C : Rejet annuel total de carbone = A + B A : Rejets de carbone provenant immédiatement de la combustion (R : Quantité totale de carbone libéré) B : Émissions différées provenant de la décomposition (I : Quantité de carbone libéré par la décomposition de la biomasse) Images Landsat TM : 1989, 1999 et Image Aster 2011 ETM+: 2000 et 2001 Couche numérique du contour Extraction de la zone d'étude Composition colorée Travaux de terrain - Inventaire de la flore dans les îlots forestiers - Description des types d'occupation du sol
Classification dirigée Évaluation de la classification Stock de carbone de la réserve Carte de végétation 1989, 1999 et 2011 Figure 13: Récapitulatif du traitement des images satellitaires 2-2-3-Identification des facteurs de dégradationDans le cadre de cette étude, nous avons eu un entretien avec l'ex-chef secteur de la réserve de faune d'Abokouamékro dans le but de : - comprendre la gestion antérieure de la réserve ; - diagnostiquer les causes et les facteurs de la dégradation de la réserve et - localiser les différentes menaces et pressions exercées sur la réserve. L'entretien s'est déroulé en suivant les questions rédigées sur la fiche d'entretien (Annexe IX)
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION 3-1- CARTOGRAPHIE ET EVOLUTION DES FORMATIONS VÉGÉTALES DE LA RÉSERVE3-1-1- Traitement numérique des images satellitaires3-1-1-1- Composition colorée Les différentes compositions colorées obtenues à l'issue de traitement ont servi à la description des formations végétales et à la localisation des placettes lors des missions de terrain. La composition colorée des bandes 4, 5 et 3 (Figure 14) de l'image LANDSATETM+ de 1999 a permis une meilleure discrimination des types de formations végétales.
Figure 14 : Composition colorée de l'image LANDSAT ETM+ de 1999 La figure 14 montre que, les forêts galeries et les îlots forestiers sont caractérisés par la coloration rouge. Les savanes boisées sont caractérisées par les couleurs rose pâle. Les savanes arborées et arbustives sont caractérisées par les couleurs orange jaune ou d'une mosaïque de ces couleurs. Les feux sont identifiées sur cette composition par du bleu foncé et bleu clair. 3-1-1-2- Description des formations végétales Les types de formations végétales rencontrées dans la réserve d'Abokouamékro sont : - les îlots forestiers : Ils existent sous forme de poche à cause de la forte pression dont elles font l'objet de la part des producteurs de charbon de bois et des exploitants agricoles. Les îlots forestiers sont situés sur les pentes des collines et certains plateaux (Figure 15). On y rencontre des espèces telles que : Aubrevillea kerstingii, Ceiba pentandra, Kaya grandifoliola. Îlot forestier
Figure 15 : Un îlot forestier sur une colline dans la réserve - les forêts galeries : Elles longent la rivière Kan et ses affluents qui servent de pare-feu naturel dans la réserve (Figure 16). Dans ces formations végétales, la strate arborée est fermée avec un recouvrement qui peut atteindre 70 à 90 %. Le sous bois herbacé est peu dense. Certaines espèces fréquentes dans ces formations végétales sont Carapa procera, Costusofer sp , Cola cordifolia, Elaeis guineensis .
Figure 16 : Une forêt galerie dans la réserve - Les savanes boisées: Les savanes boisées sont globalement constituées de 3 strates (Figure 17). La strate ligneuse supérieure est composée d'arbres peu dense et pouvant atteindre 15 à 20 m. La deuxième strate située entre 5 m et 10 m de hauteur est dense. La troisième strate est composée d'herbacées qui peuvent atteindre 50 cm de hauteur. Le recouvrement de la strate ligneuse peut atteindre 20 à 40%. Quelques espèces fréquentes dans ces zones sont Borassus aethiopum, Daniellia oliveri, Ficus platyphilla et Lophira lanceolata. Dans cette étude, les îlots forestiers et forêts galeries dégradées ont été considérées comme des savanes boisées.
Figure 17 : Une savane boisée dans la réserve - Les savanes arborées : Les savanes arborées sont constituées de 2 strates. La strate supérieure est constituée d'arbres disséminés parmi le tapis graminéen et peut atteindre 8 à 15 m de hauteur (Figure 18). Le recouvrement de cette strate peu atteindre 10 à 20%. La strate inférieure est constituée de végétation herbacée pouvant atteindre 1 m de hauteur. Au niveau de la strate ligneuse, on trouve fréquemment les espèces telles que : Borassus aethiopum , Chromolaena odorata (L.) R. M. King & H. Rob.(Asteraceae), Ficus sur Forsk. (Moraceae) et Terminalia glaucescens Planch. ex Benth. - les savanes arbustives : Elles sont globalement constituées de 2 strates (Figure 19). La strate supérieure est composée d'arbres et d'arbustes qui peuvent atteindre 7 m de hauteur. Cette strate ligneuse peut avoir un recouvrement de 5 à 15%. La strate inférieure est constituée de graminées de plus d'un (1) mètre de hauteur. Les savanes arbustives sont en général les plus parcourues par les feux de brousse. Quelques espèces fréquentes dans ces zones sont Borassus aethiopum, Borreria scabra (Schumach & Thonn.) K. Schum. (Rubiaceae), Cochlospermum planchonii Hook. f. (Cochlospermaceae), Elymandra androphila, Piliostigma thonningii .
Figure 18 : Savane arborée dans la réserve
Figure 19 : Une savane arbustive dans la réserve 3-1-1-3- Classification dirigée Les classifications des images LANDSAT TM de 1989, LANDSAT ETM+ de 1999 et l'image ASTER de 2011 réalisées à partir de la composition des bandes spectrales 4, 5 et 3, a permis de caractériser cinq (5) classes (Figure 20). Il s'agit de trois (3) classes de formations végétales et deux (2) classes appartenant à d'autres types d'occupation du sol que sont : - les forêts galeries et îlots forestiers ; - les savanes boisées ; - les savanes arborées et savanes arbustives ; - les cours d'eau ; - les brulis.
Figure 20 : Classification dirigée de l'image LANDSAT ETM+ de 1999 3-1-1-4- Evaluation de la classification dirigée Les différentes classifications ont été évaluées par la matrice de confusion à travers le calcul de la précision globale de classification et du coefficient de Kappa. Les tableaux III, IV et V indiquent que les précisions globales de classifications sont comprises entre 84,93% et 88,63%. Ces tableaux affichent dans la diagonale le pourcentage de pixels bien classés et hors diagonale le pourcentage de pixels mal classés. L'évaluation de la précision de la classification de l'image de 1989 est donnée par la matrice de confusion (Tableau III). Tableau III : Matrice de confusion de la classification dirigée de l'image de 1989
Précision globale = 88,18%; Coefficient Kappa = 0,84 La précision globale de la classification de l'image de 1989 est de 88,18%. Cela montre que la carte de végétation classifiée est compatible avec les réalités de terrain. Cependant quelques confusions se sont produites. Nous pouvons citer par exemple : - 8,57 % des ilots forestiers confondus à la savane boisée ; - 12,19% des brûlis confondus aux savanes arborées et arbustives.
Pour l'image de 1999, la matrice de confusion consignée dans le tableau IV, nous a permis d'évaluer la précision de sa classification dirigée. Tableau IV : Matrice de confusion de la classification dirigée de l'image de 1999
Précision globale = 88,63%; Coefficient Kappa = 0,85 Une analyse plus fine du tableau IV montre que la classe savane boisée présente de fortes confusions avec la classe forêts galeries/ilots forestiers. On observe également une confusion entre les brûlis et les savanes arborées arbustives. En d'autres termes : - 12,30% des savanes boisées ont été confondues aux îlots forestiers et forêts galeries ; - 8,52% des brûlis ont été confondus aux savanes arborées et arbustives. Quant à l'image de 2011, le tableau V, nous renseigne sur sa matrice de confusion. Dans cette matrice, une nouvelle colonne a été ajoutée pour les autres occupations du sol (culture, sol nu). Tableau V: Matrice de confusion de la classification dirigée de l'image de 2011
Précision globale = 84,93%; Coefficient Kappa = 0,82 L'analyse de ce tableau montre que des confusions se sont produites d'une part entre les îlots forestiers/forêts galeries et savanes boisées, entre les savanes arborées/arbustives et les brûlis. Une confusion importante s'est produite entre les savanes arborées / arbustives et la classe autre occupation du sol. Le tableau ci-dessous fait la synthèse de l'évaluation des différentes classifications dirigées. Tableau VI : Synthèse de l'évaluation des classifications dirigées
Les valeurs des précisions globales de classification des images LANDSAT TM 1989, LANDSAT ETM+ 1999 et ASTER 2011 sont proches de celles de N'GUESSAN et N'DA (2005) qui ont obtenu une précision globale de 87% en classifiant une image LANDSAT couvrant la forêt classée de Bouaflé située dans la même zone d'étude que la réserve de faune d'Abokouamékro. Les coefficients de Kappa de ces images étant compris entre 0,81 et 1, les résultats de ces classifications sont excellents selon LANDIS et KOCH (1977). En effet selon ces auteurs, le coefficient de Kappa est excellent quand il est compris entre 0,81-1; bon lorsqu'il est compris entre 0,61-0,80; et modéré entre 0,21-0,60. 3-1-1-5- Cartes de végétation 1989, 1999 et 2011 Les différentes classifications dirigées ont permis l'élaboration des cartes de végétation de 1989, 1999 et de 2011 (Figure 21). Sur cette carte, on observe qu'en 1989, les îlots forestiers et forêts galeries représentaient15% de la superficie de la réserve. Les savanes boisées représentaient 18% de la réserve quand 67% de cette superficie était couverte par les savanes arborées et arbustives. Les îlots forestiers et forêts galeries sont plus localisés dans la zone aménagée (Sud-est de la réserve). Dans la zone non aménagée de la réserve (nord), les forêts sont situées au bord des cours d'eau. En 1999, l'occupation du sol par les formations végétales de la réserve était de 14% pour les îlots forestiers/forêts galeries ; 17,6% pour les savanes boisées et de 68,4% pour les savanes arborées/arbustive. On observe une réduction de la couverture forestière des forêts galeries dans la partie non aménagée. En 2011. Les îlots forestiers et forêts galeries occupaient une superficie de 2 088 ha (12%). Quant aux savanes boisées, elles occupent 2 779 ha (15%). La majeure partie de la réserve était dominée par les savanes arborées et arbustives avec une superficie de 13 308 ha (73%). Les savanes herbeuses et les autres occupations du sol ont été prises en compte dans l'estimation de la superficie des savanes arborées et arbustives. Sur la carte de végétation de 2011, dans la partie non aménagée, les forêts situées au bord des cours d'eau sont fortement dégradées et donc assimilables à des zones de savanes boisées.
Année 1999 Année 2011 Année 1989
Figure 21 : Cartes de végétation des images de 1989, 1999 et 2011 3-2-2- Dynamique des formations végétales de la réserve de 1989 à 2011La figure 22 fait ressortir une réduction de la superficie des îlots forestiers et forêts galeries de 15% en 1989 à 12% en 2011 soit une perte de couverture forestière de 623 hectares. La couverture végétale des savanes boisées est passée de 18% en 1989 à 15% en 2011. Par contre, on observe une augmentation de la proportion des savanes arborées et arbustives qui passe de 67% à 73%.
Figure 22 : Evolution des formations végétales de la RFA de 1989 à 2011 Cette augmentation de la superficie des savanes arborées et arbustives est concomitante à la réduction des forêts et savanes boisées. Le tableau VII présente le taux de variation des formations végétales de la réserve entre 1989 et 2011. Tableau VII : Taux de variation des formations végétales de la réserve entre 1989 et 2011
Cette étude montre que la réserve de faune d'Abokouamékro a connu une réduction de sa couverture forestière de l'ordre de 22,98% sur ces vingt dernières années. Cette réduction de la couverture forestière pourrait s'expliquer par les activités illégales telles que les défrichements, l'exploitation forestière, la production de charbon de bois qui se pratiquent dans la réserve. L'UICN (2008) dans son évaluation des parcs et réserves de Côte d'Ivoire a également relevé des pressions exercées sur la réserve de faune d'Abokouamékro notamment l'exploitation agricole, l'exploitation forestière et les feux de brousse. Les importantes réductions de la couverture forestière constatées entre 1999-2011 qu'entre 1989 et 1999 pourraient s'expliquer d'une part par la destruction des infrastructures de la réserve suite à la révolte des populations riveraines en 2002 (OIPR, 2009) et d'autre part par le manque de moyen matériel dont dispose le secteur Abokouamékro de l'OIPR pour la préservation de cette réserve. 3-3- FACTEURS DE DÉGRADATION DE LA RÉSERVELes pressions et menaces, révélées par les entretiens avec l'ex-chef secteur de la Réserve de Faune d'Abokouamékro et effectivement constatées sur la réserve au cours de notre visite de terrain sont : · Activités agricoles Les activités agricoles se pratiquent dans la partie non aménagées et dans la zone aménagée surtout dans le secteur des villages d'Abokouamékro, de Morokinkro et de Pranoua. Les défrichements s'y font au profit des cultures vivrières (igname, manioc) bien qu'il y existe des plantations de cultures pérennes notamment l'anacarde. La Figure 23 présente un champ de cultures vivrières localisé vers Morokinkro lors de la visite de terrain.
Figure 23 : Champ de cultures vivrières au sein de la réserve Lors de cette visite, nous avons relevés les coordonnées géographiques de plusieurs parcelles défrichées au sein de la réserve (Figure 24). La parcelle P54 situé a proximité de Gofabo est une plantation d'anacarde. Cette plantation s'étend sur une grande surface.
Figure 24 : Exploitations agricoles au sein de la réserve en mai 2012 Les entretiens, la revue bibliographique et la visite de terrain, nous ont permis d'établir une carte des fortes et faibles pressions agricoles (Figure 25).
Figure 25 : Zones de fortes et de faibles pressions agricoles de la RFA · Exploitation forestière Cette opération est observée depuis 1994 dans la zone non aménagée de la RFA, mais également, dans la partie initialement clôturée de la zone aménagée. Elle est le fait des scieurs clandestins et d'exploitants agréés ayant leurs périmètres dans les environs de la réserve. Les exploitations frauduleuses sont surtout localisées au Nord-est de la réserve à proximité du village d'Assanou (Figure 26).
Figure 26 : Exploitation frauduleuse dans la réserve (OIPR, 2007) · Exploitation de charbon de bois et de produits secondaires Les forêts galeries et les îlots forestiers de la réserve sont l'objet de prélèvement des essences pour la production de charbon de bois. Les charbonniers en complicité avec les riverains participent à la destruction des formations végétales de la réserve. Les produits forestiers non ligneux de la réserve ne sont pas épargnés par les riverains. Ces produits sont utilisés pour la construction des habitations ou pour divers autres usages. La figure ci-après présente un arbre abattu dans la réserve.
Figure 27 : Arbre abattu au sein de la réserve (près de Pranoua) · Feux de brousse Les feux précoces étaient utilisés pour renouveler le pâturage et réduire les risques de feux de brousse. Mais, depuis l'arrêt de la pratique des feux précoces après les événements de 2002, des feux de brousse pratiqués de manière incontrôlée par les populations riveraines et des transhumants sont observés sur toute l'étendue de la réserve. · Facteurs socio-économiques D'après le recensement général de la population et de l'habitat (INS, 1998), la population des 22 villages riverains de la RFA a été évaluée à 14 082 dont 10 957 habitants autour de la zone non aménagée qui représente 2/3 de la superficie de la réserve. La grande proximité des villages riverains à la réserve et le manque de terres cultivables accentuent les pressions sur la réserve. 3-4- EVALUATION DU STOCK DE CARBONE DE LA RFA3-4-1- Variation des stocks de carbone en fonction des types de végétationLe tableau VIII présente les valeurs du stock total de carbone évalué dans les différentes formations végétal en 2011. Les valeurs sont comprises en moyenne entre 13,69 t C/ha et 164,84 t C/ha. Ces valeurs sont en dessous du stock moyen de carbone forestier de la Côte d'Ivoire estimé à 177 t C/ha par la FAO (2011). Le tableau VIII présente le stock total de carbone selon le type de formation végétal en 2011. Tableau VIII: Stock de carbone de la RFA par type de formation végétale
Le stock total de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en 2011 est de 700 893,64 t C soit 2 569 943,35 tonnes équivalent CO2. Les îlots forestiers et forêts galeries représentent environ 50% de ce stock de carbone. La figure ci-après présente les stocks de carbone de la réserve en 1989, 1999 et en 2011. Années Stock de carbone (kt C) Figure 28 : Potentiel de séquestration carbone de la RFA en 1989, 1999 et 2011 L'analyse de cette figure 28, montre que le stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro est passé de 816,363 kt à 700,893 kt de carbone soit une réduction de 14% sur les 20 dernières années, ce qui représente une perte annuelle de 5,22 kt de carbone. 3-4-2- Evaluation des émissions annuelles de carboneLe tableau IX donne les émissions annuelles de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en utilisant les paramètres par défaut du GIEC (2006). Comme on le constate, le rejet total annuel de carbone est de 2,1 kt C. Tableau IX : Émissions annuelles de carbone de la réserve
Rejet total de CO2 = 7, 72 Gg = 7720 t CO2 Le rejet annuel de carbone obtenu selon les paramètres par défaut du GIEC (2006) correspond au quart du rejet de carbone obtenu selon les variations des formations végétales. Cette différence pourrait s'expliquer par le fait que les valeurs par défaut du GIEC ne reflètent toujours pas la réalité du terrain.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES Il ressort de cette étude, que la réserve de faune d'Abokouamékro qui ne devrait pas subir des agressions anthropiques du fait de son statut juridique a été fortement dégradée. Sa couverture forestière à été réduite de 22,98% sur ces 20 dernières années. Les défrichements agricoles, la production de charbon de bois, l'exploitation forestière et les feux de brousse ont été identifiés comme les principales causes de cette réduction. Sur la période de 1989 à 2011, la superficie de l'ensemble des îlots forestiers, forêts galeries et savanes boisées a diminuée au profit des savanes arbustives. Les îlots forestiers et forêts galeries qui ne représentent que 12% de la superficie de la réserve stockent environ 50% du stock total de la réserve. Les stocks de carbone de la réserve varient de 13,69 t C/ha à 164,84 t C/ha selon les types de formations végétales. Cette réserve a perdu 14% de son potentiel de séquestration carbone sur ces 20 dernières années. La réhabilitation de cette réserve est donc une nécessité pour la préservation de sa biodiversité et pour la relance de l'écotourisme dans la réserve. Mais une politique de réhabilitation de cette réserve, qui ne prendra pas en compte les causes directes et indirectes de sa dégradation, ne donnerait pas les résultats escomptés. C'est pourquoi, nous pensons, qu'une stratégie de gestion durable de la réserve de faune d'Abokouamékro doit contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Celles-ci doivent tirer profit de l'existence de la réserve et oeuvrer pour sa sauvegarde. Les éventuels revenus carbone dans le cadre d'un projet REDD+, doivent servir à réaliser des activités de préservation de la réserve. Par ailleurs dans l'optique de connaître avec précision le potentiel de stockage du carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro, il faut réaliser des études complémentaires qui prendront en compte le carbone emmagasiné dans la biomasse souterraine (racine), dans la matière organique morte (litière, bois mort) et dans le sol. Aussi faudra t-il mettre en place un système de suivi, de mesure, de notification et de vérification (S&MNV) pour le suivi des formations végétales et du stock de carbone de la réserve.
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ANNEXES
Annexe I: Les gaz à effet de serre anthropiques
Source : GIEC, 1er groupe de travail, 2007. Annexe II : Caractéristiques des bandes spectrales ETM+ (CCT, 2002)
Annexe III : Les phases du mécanisme REDD+
Annexe IV : Localisation des placettes installées dans la RFA (KOUADIO, 2010)
Annexe V: Caractéristiques des parcelles inventoriées dans les îlots forestiers et forêts galeries
Annexe VI : Les cultures pratiquées dans la réserve de la RFA
Annexe VII : Nombre d'individus en fonction des classes de diamètres
Annexe VIII : Modèle de conception d'une équation allométrique Développer des équations de biomasse peut être une opération coûteuse en ressources. Des équations générales existent ; cependant pour plusieurs espèces à usages multiples, ça peut ne pas être le cas, et il vaudrait la peine aux initiateurs des projets de développer les équations de biomasse locales. Le processus de développer des équations de biomasse spécifiques aux sites et aux espèces locales comprennent les étapes suivantes. · Étape 1 : Sélectionner l'espèce végétale dominante. · Étape 2 : Sélectionner environ 30 arbres au hasard représentatifs de la gamme complète de classes de diamètre présentes ou à venir. · Étape 3 : Mesurer le DHP et la hauteur de chaque arbre. · Étape 4 : Récolter les arbres sélectionnés en les abattants. · Étape 5 : Débiter l'arbre en billots de taille appropriée pour estimer directement la masse de l'arbre vivant. · Étape 6 : Si débiter un large tronc pour le peser n'est pas faisable : - i) Estimer le volume en utilisant les données sur le diamètre aux deux extrémités du tronc et la longueur du tronc. (Volume = [ð r12 + ð r22 ] / 2 x L, où r1 et r2 = les rayons aux deux extrémités du tronc et L = la longueur du tronc.) - ii) Amasser un échantillon de bois frais qui fait la coupe transversale complète de chaque grume, estimer son volume, sécher-le au four, et mesurer sa masse sèche. Estimer la densité (g / cm3) en divisant la masse sèche par son volume. - iii) Estimer la masse du tronc en utilisant le volume et la densité du bois (Masse = Volume x Densité), et ajouter aux autres composantes (branches, feuilles, etc.) pour obtenir la masse totale de l'arbre. · Étape 7 : Développer des équations de biomasse liant les données de biomasse des arbres au diamètre de poitrine d'homme (DPH) seul, ou à la densité et à la hauteur.
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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien." | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||