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Suivi par télédétection de l'évolution des formations végétales et du stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamekro en vue de son intégration dans le mécanisme de réduction des émissions de gaz à  effet de serre dues à  la déforestation et à  la dégradation des forêts (redd+)

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par Zana Inzan OUATTARA
Institut National Polytechnique-HB de Yamoussoukro - Ecole Superieure d'Agronomie - Ingenieur Agronome 2012
  

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3-2-2- Dynamique des formations végétales de la réserve de 1989 à 2011

La figure 22 fait ressortir une réduction de la superficie des îlots forestiers et forêts galeries de 15% en 1989 à 12% en 2011 soit une perte de couverture forestière de 623 hectares. La couverture végétale des savanes boisées est passée de 18% en 1989 à 15% en 2011. Par contre, on observe une augmentation de la proportion des savanes arborées et arbustives qui passe de 67% à 73%.

Figure 22 : Evolution des formations végétales de la RFA de 1989 à 2011

Cette augmentation de la superficie des savanes arborées et arbustives est concomitante à la réduction des forêts et savanes boisées. Le tableau VII présente le taux de variation des formations végétales de la réserve entre 1989 et 2011.

Tableau VII : Taux de variation des formations végétales de la réserve entre 1989 et 2011

Type de formations végétales

 

Taux de variation (%)

 

1989 - 1999

1999 - 2011

global (1989-2011)

Îlots forestiers et forêts galeries

Moyen

-6,86

-16,12

-22,98

Annuel

-0,69

-1,34

-1,01

Savanes boisées

Moyen

-2,42

-11,47

-13,88

Annuel

-0,24

-0,96

-0,60

Savanes arborées et arbustives

Moyen

2,17

6,62

8,79

Annuel

0,22

0,55

0,38

Cette étude montre que la réserve de faune d'Abokouamékro a connu une réduction de sa couverture forestière de l'ordre de 22,98% sur ces vingt dernières années. Cette réduction de la couverture forestière pourrait s'expliquer par les activités illégales telles que les défrichements, l'exploitation forestière, la production de charbon de bois qui se pratiquent dans la réserve. L'UICN (2008) dans son évaluation des parcs et réserves de Côte d'Ivoire a également relevé des pressions exercées sur la réserve de faune d'Abokouamékro notamment l'exploitation agricole, l'exploitation forestière et les feux de brousse. Les importantes réductions de la couverture forestière constatées entre 1999-2011 qu'entre 1989 et 1999 pourraient s'expliquer d'une part par la destruction des infrastructures de la réserve suite à la révolte des populations riveraines en 2002 (OIPR, 2009) et d'autre part par le manque de moyen matériel dont dispose le secteur Abokouamékro de l'OIPR pour la préservation de cette réserve.

3-3- FACTEURS DE DÉGRADATION DE LA RÉSERVE

Les pressions et menaces, révélées par les entretiens avec l'ex-chef secteur de la Réserve de Faune d'Abokouamékro et effectivement constatées sur la réserve au cours de notre visite de terrain sont :

· Activités agricoles

Les activités agricoles se pratiquent dans la partie non aménagées et dans la zone aménagée surtout dans le secteur des villages d'Abokouamékro, de Morokinkro et de Pranoua. Les défrichements s'y font au profit des cultures vivrières (igname, manioc) bien qu'il y existe des plantations de cultures pérennes notamment l'anacarde. La Figure 23 présente un champ de cultures vivrières localisé vers Morokinkro lors de la visite de terrain.

Figure 23 : Champ de cultures vivrières au sein de la réserve

Lors de cette visite, nous avons relevés les coordonnées géographiques de plusieurs parcelles défrichées au sein de la réserve (Figure 24). La parcelle P54 situé a proximité de Gofabo est une plantation d'anacarde. Cette plantation s'étend sur une grande surface.

Figure 24 : Exploitations agricoles au sein de la réserve en mai 2012

Les entretiens, la revue bibliographique et la visite de terrain, nous ont permis d'établir une carte des fortes et faibles pressions agricoles (Figure 25).

Figure 25 : Zones de fortes et de faibles pressions agricoles de la RFA

· Exploitation forestière

Cette opération est observée depuis 1994 dans la zone non aménagée de la RFA, mais également, dans la partie initialement clôturée de la zone aménagée. Elle est le fait des scieurs clandestins et d'exploitants agréés ayant leurs périmètres dans les environs de la réserve. Les exploitations frauduleuses sont surtout localisées au Nord-est de la réserve à proximité du village d'Assanou (Figure 26).

Figure 26 : Exploitation frauduleuse dans la réserve (OIPR, 2007)

· Exploitation de charbon de bois et de produits secondaires

Les forêts galeries et les îlots forestiers de la réserve sont l'objet de prélèvement des essences pour la production de charbon de bois. Les charbonniers en complicité avec les riverains participent à la destruction des formations végétales de la réserve.

Les produits forestiers non ligneux de la réserve ne sont pas épargnés par les riverains. Ces produits sont utilisés pour la construction des habitations ou pour divers autres usages. La figure ci-après présente un arbre abattu dans la réserve.

Figure 27 : Arbre abattu au sein de la réserve (près de Pranoua)

· Feux de brousse

Les feux précoces étaient utilisés pour renouveler le pâturage et réduire les risques de feux de brousse. Mais, depuis l'arrêt de la pratique des feux précoces après les événements de 2002, des feux de brousse pratiqués de manière incontrôlée par les populations riveraines et des transhumants sont observés sur toute l'étendue de la réserve.

· Facteurs socio-économiques

D'après le recensement général de la population et de l'habitat (INS, 1998), la population des 22 villages riverains de la RFA a été évaluée à 14 082 dont 10 957 habitants autour de la zone non aménagée qui représente 2/3 de la superficie de la réserve. La grande proximité des villages riverains à la réserve et le manque de terres cultivables accentuent les pressions sur la réserve.

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