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Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques " leyda" dans la ville de N'Djamena

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par SELSOUBE SOUABE
Institut régional multisectoriel de technologie appliquée, de planification et d'évaluation de projets - Master II 2010
  

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2.2. La durabilité de l'action

Cette action pourra se maintenir car les populations se sont déjà adaptées parfaitement au changement intervenu dans leur vie. D'une part, elles ont réussi à trouver d'autres substituts qui sont parfaits aux sachets plastiques « Leyda ». Ces substituts sont faciles à utiliser, selon la plupart d'entre elles. 66,40% des ménages déclarent que les emballages actuels c'est à dire les paniers de différents formats, les servent exactement comme les sachets plastiques « Leyda ». D'autre part, presque l'ensemble des populations a pris conscience de la dangerosité des déchets plastiques pour leur santé et pour la nature. A travers les enquêtes, 76,80 % des ménages sont conscients du danger que les déchets plastiques représentent pour eux. 88 % des ménages sont conscient des méfaits des déchets plastiques pour les animaux et les plantes. Pour les commerçants, les résultats sont relativement pareils. 64 % des commerçants savent maintenant que les déchets plastiques sont nuisibles à leur santé et 96 % des commerçants savent aussi que les déchets plastiques ont des inconvénients pour la nature.

Les populations souhaitent vivement la pérennité de cette action dans la ville de N'Djaména et son extension dans les autres villes du pays. Elles conçoivent mal que cette décision soit seulement appliquée dans la capitale et non pas dans les provinces.

90,40 % des ménages non commerçants trouvent que la décision d'interdire l'utilisation des sachets plastiques est une bonne décision. Certains vont un peu plus loin dans leur appréciation en précisant que c'est la meilleure solution pour se débarrasser des déchets plastiques.76 % commerçants trouvent que la décision d'interdire l'utilisation des sachets plastiques est une bonne décision. Cette appréciation exprime leur volonté et souhait de vivre sans sachets plastiques. Ils sont donc contents de voir la ville sans déchets plastiques.

Certains citoyens affirment qu'ils ont même déjà oublié les sachets plastiques et souhaitent que l'action soit maintenue et étendue sur toute l'étendue du territoire national. Cela montre le degré de leur adaptation à la situation actuelle.

Mémoire de fin de formation en Analyse et Evaluation de Projets / IVème Promotion Master II Page 81

Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE

2.3. La proposition des recommandations pour la pérennisation et l'extension de l'action

2.3.1. Des recommandations pour la pérennisation de l'action

Pour la pérennisation de cette action dans la ville de N'Djaména nous recommandons une campagne de sensibilisation répétée. Si la répression de la police a été utilisée pour 28, 80 % des ménages non commerçants et 33 % commerçants cela veut dire qu'en absence de ces comités l'ordre ne sera pas respecté. Or si tous les citoyens ont pris conscience du danger des déchets plastiques, personne ne chercherait à utiliser les sachets plastiques « Leyda ». Avec la situation actuelle où la répression a contribué significativement à la réussite de cette action, il y a risque d'utilisation clandestine des sachets plastiques « Leyda » dans certains endroits la ville.

Une vigilance est recommandée aux autorités municipales car s'il a fallu l'intervention des forces de l'ordre pour que toutes les populations obéissent à la décision c'est que certains sont vraiment réticents à l'action publique. Si les autorités en charge de l'application de cette action ne sont pas vigilantes, certains insubordonnés ou mal intentionnés vont reprendre l'utilisation des sachets interdits. Même s'ils ne les utilisent pas aux vues du public, ils risqueront de le faire clandestinement puis ça pourra probablement prendre d'ampleur.

Si certains n'ont pas cessé d'utiliser des sachets plastiques « Leyda » après avoir appris par la radio mais ils ont attendu l'usage de la force. Cela signifie que cette sensibilisation n'a pas été très efficace. Nous recommandons l'amélioration de la sensibilisation par les médias afin que tous les citoyens soient individuellement convaincus de la dangerosité des déchets plastiques.

Ce ne sont pas seulement les déchets plastiques qui rendent la ville insalubre. Mais seulement ils sont plus polluants que les autres déchets. La divergence des appréciations des habitations relatives au paysage de la ville indique que l'insalubrité de la ville n'est pas seulement causée par les déchets plastiques mais aussi par les autres déchets.

Pour rendre la ville complètement propre, nous recommandons une amélioration de prestation des services municipaux. Cette amélioration sera possible grâce à la volonté de l'ensemble des agents de la mairie à se donner davantage à leur service. Nous leur suggérons de voir leur prestation dans les domaines suivants :

- sur le plan matériel : le renouvellement, l'entretien, l'augmentation de leurs matériels d'évacuation des déchets et également l'augmentation de l'approvisionnement de leurs camions benne en carburant. Il n' ya que 36 camions bennes opérationnels sur les 70 qui étaient mis à leur disposition en 200965. La quantité de carburant mise quotidiennement à la disposition des chauffeurs ne leur permet pas de faire actuellement plus d'une rotation par jour. La quantité insuffisante des bacs à ordures déposés devant les concessions, il y a 3 000 bacs à ordures sur 13 000 bacs à ordures prévus pour toute la commune66. Certains achètent les bacs à ordures avec leur propre moyen. Pour ceux qui n'ont pas de moyen pour s'en

65 Mairie de N'Djaména, 2011

66 Mairie de N'Djaména, 2011

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approprier versent les déchets ménagers par terre. Cette pratique rend le travail difficile aux agents chargés de collecter les ordures urbaines.

- sur le plan organisationnel : l'augmentation du nombre de la rotation pour l'enlèvement des déchets urbains. Avec une fréquence d'une rotation par jour, l'équipe chargée d'évacuer les déchets n'arrive pas à couvrir la ville. Actuellement la quantité de déchets enlevés quotidiennement est de 20 à 30 % de la quantité totale produite chaque jour par la commune67. Or si les ordures ne sont pas évacuées à temps elles s'accumulent et débordent les bacs à ordures. Les ménages éprouvent souvent de peine à les gérer. Ils finissent par les déposer par terre, ceci rend l'endroit insalubre.

Nous recommandons également que cette mesure soit appliquée sur toute l'étendue du territoire nationale. En effet, certains colis en provenance d'autres villes (où la mesure n'y est pas prise) sont emballés dans des sachets plastiques « Leyda ». Cette pratique introduit les sachets plastiques « Leyda » dans la capitale car les bagages des voyageurs ne sont pas contrôlés à l'entrée de la ville.

2.3.2. Des recommandations pour l'extension de l'action

Pour mener cette action dans d'autres villes du pays, l'amélioration des moyens utilisés est nécessaire. Les moyens les plus adéquats pour la mise en oeuvre de telle action sont les spots publicitaires à la radio, à la télévision et la campagne de sensibilisation dans les quartiers, les lieux publics. Mais leur efficacité dépend de la manière dont ils sont utilisés. Si les initiateurs les trouvent inefficaces, ils ont tendance à faire recours à la force. Il faudrait donc bien appliquer les premiers moyens pour réussir l'action envisagée.

Certains habitants que nous avons rencontrés lors de nos enquêtes, ont estimé que la municipalité ne leur a pas accordé de temps pour exécuter l'action. Pour faciliter la réalisation du changement, il faudrait laisser un bref délai aux populations afin qu'elles puissent s'adapter progressivement. Sinon elles n'arriveront pas à exprimer clairement leur conception de l'action ou bien elles trouveront que la décision est brutale.

Déjà deux autres villes tchadiennes, Abéché et Moundou ont imité la commune de N'Djaména en entreprenant la même action. Nous estimons que cette même action pourra bien s'étendre sur toute l'étendue sur territoire nationale s'il y a amélioration des moyens utilisés pour une meilleure sensibilisation.

En dépit de l'apparition des impacts imprévisibles qui ont causé un peu d'obstacle à cette mesure, les impacts socioéconomiques sont remarquables et très profitables aux habitants de la capitale.

67 Mairie de N'Djaména, 2011

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus