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Ordre de Berlin et la conception de l'état du mouvement politico-religieux bundu dia kongo: mythe ou réalité

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par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be
Université de Kinshasa - Doctorat en Relations Internationales 2013
  

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L'étude part de quelques constats :

Premier constat : la crise de l'Etat-Nation date de plus ou moins 1960.

Sa cause majeure : la crise de la colonisation et de la décolonisation. La colonisation s'impose à l'Afrique comme si elle n'était pas préparée. (Pour cela, il faut savoir que la colonisation est un accident historique. C'est un incident de parcours, il faut bien résoudre).

Pour cela, chaque pays cherche sa propre voie de sortie de la crise :

· Voie économique,

· sociale,

· politique et

· idéologique.

Première option : le régionalisme comme possibilité de légitimation de son indépendance et de sa souveraineté. Ceci se fait par la mise sur pieds des regroupements régionaux.

Deuxième option : le souci de survie contre les autres Etats. Ceci conduit aux diverses crises ethniques, tribales d'affirmation entre majorités et minorités, vues sous divers angles : politique, économique, tribal, religieuse.

C'est avec cette option que l'Afrique entre dans la période de la guerre froide.

Troisième option : l'intervention des pères fondateurs.

Les pères fondateurs se posent la question du modèle à suivre pour tout le continent. Après débats de camps, ils optent pour le souci de créer une Afrique des Etats souverains, indépendants et stables.

Comme si cela ne suffisait pas, cette option engendre des conflits territoriaux, conflit de rente et conflits ethniques. Ces conflits sont d'ordre interne et externe. Il faut souligner que les débats des pères fondateurs étaient orientés et divisés : entre les partisans d'une Afrique des peuples (fédéralistes) et celle des Etats (unitaristes). Ce débat n'a pas porté sur la nature de l'Etat mais plutôt sur son organisation, plus encore sur la forme de l'Etat à lui donner.

Ce débat remporté par les souverainistes incarnés par Léopold Sédar Senghor sur les fédéralistes représenté par Kwame N'krumah, fut clos au moins pour ce temps là. Il a caché le vrai débat, sur la nature de l'Etat-Nation africain post colonial, qui dure encore jusqu'à ce jour.

En 1963, la création de l'organisation de l'Unité Africaine a consacré la fin du débat et le choix de s'aligner sur le modèle européen d'Etat : l'ordre de Berlin, c'est-à-dire l'affirmation de l'égalité souveraine des Etats, la non ingérence, l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation et le respect de l'intégrité territoriale.

A analyser le bilan de cette organisation, il y a lieu de savoir qu'il est totalement négatif. La coopération interafricaine au plus bas niveau, au lieu d'instaurer la cohabitation inter étatique, l'OUA a résolu les conflits interétatiques.

Ainsi, l'Afrique est aujourd'hui un continent en crise généralisée. Quand on en évoque en Europe, elle signifie : guerre, pauvreté, maladie, calamité même naturelle. C'est le terrain des OI  de tout genre, des ONG européenne et des multinationales prédatrices.

Ceci revient à dire que l'Etat africain post colonial a échoué sur toute la ligne. Il est porteur de la pauvreté et de l'instabilité. C'est un Etat belligène. L'OUA de son coté a échoué dans le maintien de la paix et n'a pas réussi à assurer la stabilité politique et économique. Elle n'a pas non plus réussi à construire un système politique de survie acceptable.

Il y a aussi des évidences ou des constances

C'est principalement le recours à la tribu ou encore à la province d'origine. Ces éléments culturels sont de plus en plus instrumentalisés. Cette réalité qui ne semble appartenir qu'à l'Afrique est généralisée. Dans l'histoire universelle, il y a des grands ensembles qui ont été déconstruits par simple recourt aux valeurs identitaires. C'est notamment les cas de l'Urss, la Yougoslavie, le Soudan et peut être la Syrie.

Ceci nous permet de reposer la question du débat des pères fondateurs aujourd'hui : celle-ci se rapporte à la nature de l'Etat africain post colonial. De quelle Afrique avons-nous besoin ? Une Afrique des peuples ou celle des Etats, quelle serait son organisation, sa forme de l'Etat (unitaire ou fédérale), son système politique (démocratie universelle ou une démocratie adaptée).

Ces quelques questionnements nous poussent à comprendre qu'aujourd'hui, l'Etat africain post colonial est dépassé. Il faut en outre accepter le dépassement du modèle unitaire centralisé. Cette forme a étouffé dans l'oeuf les entités communautaires au nom de la création d'une Nation unificatrice.

Aujourd'hui, il est important de rechercher un nouveau paradigme qui explique la réalité africaine. Un nouveau modèle qui prendrait en compte tous les problèmes africains dans leurs dimensions spécifiques.

Il n'y a pas de criante à affirmer que les débats entre les pères fondateurs ont été motivés par des peurs du recours à l'ethnie et de souci de créer une Nation unie. Cette peur les a poussé à négliger une variable importante qui fait aujourd'hui l'essence de l'Afrique : les Etats Africains post coloniaux sont des Etats multinationaux. Ceci veut dire qu'ils sont composés des majorités et des minorités.

Dans cette configuration de l'Etat unitaire centralisé et de la nation unificatrice, les revendications des minorités n'ont pas été prises en compte. On a longtemps cru que construire une nation unificatrice par la centralisation des fonctions des pouvoirs résoudrait les questions des minorités. L'histoire a prouvé que c'était une erreur.

Cette réalité a fait de l'actuel Etat-Nation africain une structure inadaptée de sa propre réalité sociale. Cette inadaptation fait naitre des structures sociales ayant des légitimités de substitution. Celles-ci organisent, analysent le vide laissé par l'Etat-Nation.

En Afrique Centrale, nous avons le Mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo. Ce mouvement analyse sur le plan de fond l'Etat-Nation en Afrique Centrale en partant de la RDC.

Le BDK est un mouvement assez complexe. C'est ce qui le différencie des autres mouvements messianiques Kongo, comme VUVAMU, Kimbanguisme ou l'Eglise spirituelle des Noirs en Afrique. Le BDK est créé en 1969 par Ne Muanda Nsemi (longi'akongo, affectueusement appelé Nkaka). Il n'accepte pas de croyances religieuses d'importation, notamment occidentales. Pour justifier cela, il part de la sagesse kongo qui dit : Nsi ye makanda ma bantu ye kinzambi kiawu (chaque pays et peuple a son dieu).

Son objectif principal est le rétablissement de la culture kongo africaine, le processus de kongolisation de l'Afrique centrale que la conférence internationale de Berlin et la colonisation ont détruit. Ceci il l'appelle la révolution culturelle africaine qui partirait du Kongo pour gagner toute l'Afrique.

Il pose dans sa conception la question de l'Etat africain post colonial en termes de sa nature. Il propose un nouveau modèle de l'Etat pour la RDC, et toute l'Afrique Centrale et toute l'Afrique en partant de l'expérience malheureuse de l'échec de l'Etat unitaire centralisé et dictatorial en Afrique Centrale.

Sa conception de l'Etat est une proposition valable contre la tendance à la balkanisation. Il propose le dépassement de l'Etat unitaire centralisé et la nation unificatrice de triste mémoire et l'adoption du fédéralisme non territorial mais plutôt multinational.

Pour y arriver, il se propose de fédérer les bena kongo que la colonisation a éparpillés au travers de l'Afrique centrale. Pour cela, il voudrait bien reconstruire l'ancien royaume kongo.

Le souci de ce modèle d'Etat est de faire en sorte que le pouvoir au sein des sociétés soit l'expression le plus souvent possible des citoyens. Le dépassement de l'Etat dont il est question ne signifie pas qu'il faut supprimer le modèle étatique. Il faut au contraire l'étudier pour extirper en son sein le caractère déstructurant dans lequel l'occidentalisation des phénomènes sociaux africains l'ont emballé. Cet exercice consiste à l'adapter à son caractère proprement africain si non il continuera à rester antinomique aux réalités des sociétés africaines.

Trois questions ont organisé cette étude :

· les facteurs déterminant et expliquant la crise de l'ordre de Berlin ;

· quelles sont les solutions préconisées par le BDK ;

· comment les rendre faisables face à une réalité faite d'un système statocentré pour qu'elle ne reste pas des simples hypothèses d'école.

Les réponses à ces questions

Q1.

Principalement la pauvreté absolue

· l'incapacité de l'Etat à se rapprocher du peuple

· sa dépendance absolue à l'Europe

· son incapacité à s'autonomiser

· son incapacité à créer une unité nationale gage de l'adhésion de toutes les ethnies et des tribus

· son incapacité de résorber les conflits inter étatiques et les crises infra étatiques

· incapacité africaine de parler d'une seule voix

· la résurgence du recours à l'ethnie et à la tribu : conséquence : les crises identitaires, organisation des mouvements syncrétiques et fondamentalistes

Q2.

Sur le plan interne

· changer la forme de l'Etat (passer de l'unitarisme centralisé et de la nation unificatrice au fédéralisme multinational, créer sur base des aires culturelles ;

· dépasser la démocratie universelle qui est inadaptée aux sociétés africaines multinationales. L'adapter aux valeurs propres : la démocratie rotative basée sur les éléments divisant : l'ethnie, la race, la religion ou la province

Sur le plan international

· revenir à la période ante Berlin et reconstituer les anciens Royaumes et empires. En Afrique Centrale, il s'agit du Royaume Kongo.

POURQUOI

Parce que Berlin a balkanisé l'Afrique en sectionnant les peuples appartenant à une même zone culturelle. Cette conférence a créé des frontières sans tenir compte des réalités sociologiques africaines.

Sur le plan de politique étrangère

Créer une politique étrangère de responsabilité et d'anticipation. Laisser l'autonomie aux entités fédérées avec la paradiplomatie.

Q3/

I.CONSEQUENCE

1. Remise en cause de l'ordre de Berlin et de son modèle d'Etat, les bases fondatrices des Etats africains : frontières héritées de la colonisation ; le mode de fonctionnement du système ; le pacte stratégique Europe-Afrique

Il faut savoir que l'ordre de Berlin est fondateur de l'Etat-Nation africain post colonial.

2. La déconstruction de la forme de l'Etat-Nation africain issu de l'ordre de Berlin : dépasser l'Afrique des Etats pour aller vers une Afrique de peuples.

3. La création d'une Afrique fédérale (Ntimansi) ou une confédération (union de Ntimansi) fonctionnant soit sur le modèle fédéral américain soit sur celui de la Suisse.

La devise serait : unité et autonomie dans la diversité.

II. FAISABILITE

Une faisabilité difficile sinon impossible parce que les Etats tiennent encore aujourd'hui à leur souveraineté et le modèle issu de Berlin reste fondateur et porteur du sens.

Pour cela, il faut une nouvelle perspective : partir du Congo pour un fédéralisme multinational sur base des aires culturelles, revoir l'organisation administrative en la modelant sur l'appartenance à une même zone culturelle. Poser ce modèle sur le fédéralisme américain ou suisse.

L'application de la démocratie rotative sur base des provinces.

La méthodologie de notre recherche est spécifique. Il ne faut oublier que c'est une thèse défendue en Relations Internationales, une discipline anormale.

Notre méthode est dialectique. Nous croyons que cette méthode est exclusive. Dans le souci de son opérationnalisation, le schéma dialectique suivant a été présentée :

· Thèse : ordre de Berlin

· Antithèse : la conception de l'Etat du mouvement politico religieux Bundu Dia Kongo

· Synthèse : la faisabilité et les conséquences de cette conception sur le terrain.

Cette opérationnalisation est perceptible dans la l'ossature de toute la thèse.

En ce qui concerne les techniques, nous avons recouru aux techniques ci-après :

· L'interview personnalisée : il a s'agit des leaders du BDK, des ses membres et certains intellectuels kongo non membre.

· L'enquête : nous avons réussi à avoir un échantillon de 317 membres. Cet échantillon est reparti en ville : Boma (80), Matadi (60), Muanda (57), Kinshasa (50), Mbanza-Ngungu (40), Luozi (30)

· Récit de vie : principalement celle de Ne Muanda Nsemi, ceci nous a permis de comprendre certains de ses arguments. C'est que Ne Muanda Nsemi est de Luozi. Tous les gens de Luozi, nous a-t-on répété, ont un esprit lacustre, c'est-à-dire enfermés sur eux.

· La technique documentaire

· La technique d'observation participante : ceci nous a permis de comprendre le culte, les cantiques et de la liturgie. Comment les zikwa étaient organisés

De la délimitation

Sur le plan de temporel :

Borne ad quem  1969 : l'année de la création du mouvement politico religieux Bundu Dia Kongo, même si le début de son fonctionnement ne date que de 1986, le 04 janvier 1986.

Borne ad quo  2012 : organisation des élections présidentielles. Pour le second mandat du président Kabila, passant par les événements post électoraux de 2006 au Bas-Congo.

Sur le plan de l'espace

Principalement l'Afrique Centrale, plus spécifiquement la RDC. Dans une moindre mesure l'Afrique entière. Ce mouvement voudrait qu'il y ait un dépassement de l'unitarisme centralisé et de la Nation unificatrice dans cet espace. Il s'attend à l'avènement du fédéralisme multinational en RDC et en Afrique Centrale puis en Afrique tout entière. Mavimpi ka katiopa munu tuka muntimansi.

Intérêt de la thèse

D'une manière générale, faire savoir que les Etats africains sont des Etats multinationaux.

Le souci est de démontrer que les Relations Internationales (discipline anormale) ou en science politique moderne, tous les paradigmes et tout essai de généralisation ne s'adapte toujours pas aux cas infiniment complexe comme ceux des sociétés africaines.

Expliquer les choix qui s'offrent à l'Afrique Centrale d'opérer pour l'établissement d'une gouvernance multinationale et de la diversité adaptée aux sociétés africaines.

Prouver que les paradigmes classiques de l'Etat nationalisant, c'est-à-dire Etat fourre tout sont aujourd'hui dépassés. Que la recherche de la stabilité, en Afrique, par la création de la Nation unificatrice est une hypothèse de triste mémoire.

Cette thèse présente des solutions originales à la crise de l'Etat africain issu de l'ordre de Berlin.

Elle propose en outre un nouveau modèle d'Etat qui prend en compte les réalités sociales de chaque peuple de l'Afrique Centrale. Ce modèle a été initié par Ne Muanda Nsemi et le BDK.

Le plus intéressant est le fait qu'elle présente un nouveau modèle de démocratie qui a l'avantage de créer une véritable solidarité nationale gage de la création d'une véritable Nation.

Ce modèle, la démocratie rotative refuse l'intégration communautaire. Il veut à sa place une juxtaposition communautaire, c'est cela le vouloir vivre ensemble, l'unité dans la diversité. C'est un modèle de responsabilisation collective.

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET DEBLAYAGE CONCEPTUEL

CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE

Deux principales théories orientent notre recherche et expliquent l'objet de cette étude. Il s'agit de :

· La théorie de la justice sociale de John Rawls

· La théorie de l'Etat multinational

1. La théorie de la Justice Sociale de John Rawls

Chez John Rawls, la justice est un élément de consensus politique de base qui assure la liberté et l'égalité de tous sans tenir compte des considérations culturelles et les convictions religieuses. Chez lui, la justice est la première vertu des institutions sociales.

La justice permet d'évaluer toutes les valeurs. La justice est un étalon de mesure permettant de concilier les valeurs conflictuelles. Chez lui, il y a une conception publique de la justice. Cette bonne conception publique est celle suivant laquelle les hommes, même s'ils sont en conflits, partagent du moins les principes à partir des quels leurs revendications peuvent être arbitrées.

Dans cet entendement, la justice doit être à la base de toute démarche du politique, comme précédant tout acte et tout acte la supposant.

Postulat de départ :

· La justice est une vertu cardinale : c'est ce dont l'homme a besoin en premier ressort dans une société. Elle devient une institution sociale

· Les hommes, sans tenir compte de race, sont des sujets moraux. Il y a une primauté de la justice sur le droit (une justice batie sur les valeurs centrales de l'homme).

Ceci veut dire que les hommes sont capables de produire des institutions qui tiennent compte de leurs spécificités. Cette société est perçue comme un système de coopération en vue de l'avantage mutuel entre les personnes libres et égales.

Pour lui, un ordre social juste est un ordre excluant deux sacrifices :

· Le sacrifice des défavorisés au nom de l'efficacité économique, c'est le refus du libéralisme sauvage.

· Le sacrifice des plus favorisés au nom de la justice sociale, c'est le refus du socialisme autoritaire.

Les principes de base dans la théorie de justice sociale de John Rawls :

· Le principe d'égalité de liberté

· Le principe de différence

2. Le principe de l'égalité de liberté

Tout homme mérite par son essence un droit à un système adéquat de liberté. Ce système doit être égal pour tous. Il doit être obligatoirement semblable à celui de tout le monde. Ainsi, chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égale pour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres.

Ainsi, il y a des libertés de base :

§ Les libertés politiques : droit de vote, droit d'occuper un poste politique

§ Liberté d'expression

§ Liberté des réunions

§ Liberté de pensée

§ Liberté de conscience

Ces libertés ne peuvent être violées pour être compensées par des avantages économiques et sociaux plus grands. On ne peut pas prétendre lutter contre les inégalités de fait en portant atteinte aux libertés fondamentales.

1. Le principe de différence

C'est un principe secondaire. Il a pour objectif de corriger les prescrits du principe d'égalitarisme.

Les inégalités sociales doivent répondre à deux conditions :

· Etre attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous, dans des conditions de juste et d'égalité des chances,

· elles doivent apporter un plus grand bénéfice aux membres les plus désavantagés de la société.

Selon ce principe, on peut accepter une distribution inégale dans la mesure où ceux qui possèdent plus contribuent à l'enrichissement de ceux qui possèdent peu ou rien.

Justification méthodologique

La position originelle et le voile d'ignorance

1. la position originelle

État dans lequel chaque participant décide des principes de justice derrière le voile d'ignorance.

2. Le voile d'ignorance

Il est destiné à caché les faits sur eux-mêmes. Situations sociales, talent qui pourraient obscurcir les capacités d'arriver à un consensus.

Critique de cette théorie

Plusieurs critiques ont été formulées. C'est notamment celle de BERTRAND GUILLARME, qui a pensé que la théorie Rawlsienne est une simple continuité de la tradition moderniste. Celle-ci aperçoit la notion de justice comme étant en relation avec la distribution des droits individuelle.

Ainsi, il a définie la justice comme une assignation impartiale des droits, une conception de la justice n'étant qu'une spécification particulière de la nature de ces termes impartiaux.

La deuxième critique explique ce pourquoi cette théorie a été faite. Pour certains auteurs, la pertinence de cette scientificité sied au fait de poser une base morale exceptionnelle qui ne peut convenir qu'aux seules sociétés démocratiques. Ainsi, Rawls cherche à résoudre une aporie de la conscience démocratique ordinaire qui conçoit les exigences de liberté et d'égalité comme antagonistes. Son but est de présenter une conception de la justice qui généralise et porte à un haut niveau d'abstraction la théorie du contrat social de John Locke, de Rousseau ou encore de Kant.

L'adaptation de la théorie de justice sociale de John Rawls à la situation de la Province du Bas-Congo

La théorie de John Rawls peut être appliquée dans des nombreuses situations. Notamment dans le cas de BDK en province du Bas-Congo. Le recours à la l'histoire politique de la RDC nous en donne des indicateurs.

Le discours sociale et politique de BDK porte surtout sur les injustices des différents gouvernements de Kinshasa sur les originaires de la Province du Bas-Congo. Dans ce discours, l'injustice est catégorique sur tous les secteurs. Cette théorie peut bien nous amener à l'appliquer à l'analyse de ce discours et de l'objet même de notre étude.

3. la théorie de l'Etat multinational

Cette théorie renvoie au caractère plural des sociétés africaines. L'Etat africain est un Etat plural, hétéro ethnique.

Les sociétés africaines sont segmentées, éclatées. Ces éléments éclatés font allégeance d'une manière permanente les uns aux autres.

Sur cette idée vient encore s'ajouter le modèle européen de légitimation politique.

Ainsi, le professeur Mwayila Tshiyembe, en apporte au cas africain. La redéfinition de l'Etat et l'innovation des structurels, sa redéfinition du droit et l'innovation de l'idéologie de l'Etat.

Explication et paternité

Le concept et la théorie reviennent à Karl Renner. L'essai de systématisation sur l'Etat multinational africain est de Mwayila Tshiyembe. Pour qui, la théorie de l'Etat multinational est une théorie sociologique qui considère l'Etat comme un fait social et un produit de la société. De ce fait, il est lié à son histoire. Sa nature dépend grandement de la nature de sa société perçue sur le plan interne et externe.

L'objectif de cette théorie est l'obligation de réaliser une reforme conceptuelle des processus sociaux sensés prendre en charge la recomposition des espaces africains. Ceci rendra opérationnel la systématisation et la généralisation de connaissances engendrées par l'étude de ces faits sociaux. En plus, elle doit faire l'effort à forger les concepts opératoires et fondamentaux au travers des quels sera étudier cette forme d'Etat.

En outre, l'Etat est un concept général qui ne peut ni se limiter, ni se dissoudre dans le modèle de l'Etat-Nation qui est une invention spécifique à l'histoire et à la culture européenne.

Mwayila Tshiyembe détermine que le modèle africain précolonial est fait d'une communauté pluri nationale ou a-nationale.

Ainsi donc : l'Etat multinational est différent de l'Etat-Nation par :

· son processus de fondation et de structuration,

· le statut des acteurs de sa construction,

Pour l'expliquer, il faut nécessairement recourir à l'utilisation d'une approche globale combinant des outils méthodologiques de l'anthropologie politique et de la sociologie de l'Etat ou en fabriquer d'autres.

Critique portée contre cette théorie

· l'inexistence de la méthode d'observation des processus sociaux

· l'absence de toute systématisation et de généralisation de l'observation afin de produire ce que l'auteur nomme des concepts fondamentaux.

CHAPITRE II. DEBLAYAGE CONCEPTUEL

Section 1. Etat unitaire centralisé

Type d'organisation ayant une trilogie unitaire :

· un seul législateur

· un seul exécutif

· un seul Etat.

Ceci voudrait dire que la souveraineté est détenue par un même pouvoir central.

C'est une forme d'Etat dont sur le territoire national n'existe qu'une entité qui mérite le nom de l'Etat.

Sur le plan uniquement juridique, un Etat centralisateur n'existe qu'une seule personne morale du droit public : l'Etat. Ce dernier a la souveraineté sur toutes les questions internes et externes. Au-delà de l'Etat il n'existe pas une autre personne morale le concurrençant. Sur le plan administratif, les fonctionnaires sont des simples agents de l'Etat. Ils appartiennent à une hiérarchie unique dominée par les organes centraux de l'Etat.

Le rapport entre le supérieur et le subordonné est fait par :

· Le pouvoir d'instruction : le supérieur fixe les règles à l'avance pour le subordonné, la manière dont il devra agir.

· Le pouvoir de reformation : le supérieur peut modifier la décision prise par un subordonné.

· Pouvoir disciplinaire : le pouvoir de mater le subordonné et le sanctionner.

Tous les doctrinaires du centralisme peuvent que l'unité de l'Etat doit passer avant toute chose. Elle passe au-delà des spécialisations ou toute raison de diversité.

Section 2. Typologie de l'Etat unitaire centralisé

Deux grandes :

· Etat centralisé concentré : la centralisation exige une concentration géographique.

· Etat centralisé déconcentré :

1. Etat centralisé concentré

La centralisation exige une concentration géographique. Ici les décisions sont prises par les agents de l'Etat : les ministres. L'Etat agit en son propre nom pour protéger l'intérêt national.

Avantage : renforce l'unité nationale

Inconvénients : tout est fait par l'intervention de l'Etat. Les agents supérieurs risquent la surcharge.

Conséquence : immobilisme et paralysie.

2. Etat unitaire centralisé déconcentré

On en parle lorsqu'il y a un découpage territorial fait sur base de la circonscription administrative. Celle-ci correspond à des divisions du travail et non pas une division du pouvoir.

Les agents ont le pouvoir et la compétence au nom de l'Etat. Lorsque le besoin s'impose, ces agents n'attendent pas le feu vert des ministres.

Dans une situation où l'Etat est interventionniste, la déconcentration devient impérative. Les agents déconcentrés ont de plus en plus de compétence. Cependant, malgré tout cela, il y a une certaine matière discrétionnaire de la centrale. C'est-à-dire leur opérationnalité ne peut pas se faire sans le feu vert des agents de l'Etat. Il s'agit des questions relatives à :

· L'armée

· Justice

· Les finances

· L'éducation nationale

Autres variances de la centralisation :

ü Centralisation sociologique

ü Centralisation économique

ü Centralisation politique

ü Centralisation administrative

3. La centralisation politique

L'organisation politique est faite de telle manière qu'il n'y ait qu'un seul gouvernement, et un seul centre législatif unique.

4. La centralisation administrative

L'organisation administrative est appuyée sur une coordination et une unification de l'administration par un personnel hiérarchisé.

Dans la centralisation les unités sociales de base sont assujetties à la volonté du gouvernement central. Les autorités locales n'agissent que par délégation.

La thèse générale de la centralisation en Afrique post coloniale

Seule la centralisation conviendrait les mieux aux Etats pour créer l'unité nationale et le développement et éviter le séparatisme et le régionalisme négatif. Seule la centralisation lutte mieux contre la construction des micro nationalisme, le tribalisme et l'ethnicisme.

Réaction : au début, un semblant de réussite. Par la suite toute est difficile. La centralisation a conduit à la faillite des Etats. Par conséquent, il rechercher des solutions de rechange.

Le dépassement du centralisme post colonial en Afrique

A l'indépendance, un débat pour la forme de l'Etat était posé. Quelle forme favoriserait la création de l'unité nationale, lierait l'impératif multinational à l'unité nationale.

A ce débat, les voies se lèvent contre le fédéralisme, parce qu'il renoue avec le tribalisme, le régionalisme ou l'éthnicisme.

Meilleure solution : l'unitarisme.

Bilan : les faits sur le terrain, plus de 50 ans après attestent que l'unité nationale tant recherchée n'est pas possible. A sa place, la forme unitaire centralisée a apporté des crises, les conflits sociaux, les revendications nationales, voire même identitaires.

La conclusion qui s'impose : l'unitarisme centralisé a échoué.

Solution : il faut passer à une autre forme de l'Etat : le fédéralisme

Pour corriger cette erreur : certains Etats ont décentralisé. Cette solution a réussi pendant un moment. Par la suite, les Etats ont replongé dans leurs travers habituels.

Pendant un moment, l'occident a mis en place en place des programme et reformes multisectoriel pour juguler la crise de l'Etat en Afrique :

· Bonne gouvernance,

· Respects des droits civiques,

· Reforme de l'administration ;

· Meilleure gestion des affaires politiques

NB. : tous les efforts ont été recentralisés par les élites dirigeantes pour continuer à gouverner l'Etat.

De tout temps depuis les années 1960, on constate aujourd'hui que l'Etat unitaire centralisé est destructeur des identités. Au nom de l'unité nationale, cette forme a détruit les valeurs culturelles de certains groupes sociaux ou des communautés.

Fort malheureusement, cette unité nationale n'est pas possible par l'intégration des communautés différentes au sein d'une seule Nation. Avec cette pratique, la Nation unificatrice a échoué avec l'unitarisme centralisé. Il faut bien le constater.

La Nation

Plusieurs définitions :

Sur le plan étymologique, la Nation vient de nascio = même origine.

Ce concept a deux grands sens qui guident sa définition :

Sens sociologique : groupe d'individu constituant une communauté, ensemble d'individu ayant une même origine ; un groupe d'individu ayant des facteurs organisateurs communs.

Sens politique : la nation est définie dans un sens ayant trait à sa finalité. Ainsi, elle peut être perçue comme une communauté sociologique ayant pour objectif de créer un Etat.

La Nation dans l'histoire générale allemande

Pour se rendre compte de cette place, on se réfère généralement aux travaux du sociologue allemand Johan Fichte, pour qui, la nation est un ensemble d'homme ayant en commun certains facteurs organisateurs : la langue, la religion, la culture, l'histoire, origine ethnique. C'est une perception est dite objective.

Le vision française de la Nation

Elle est tirée de la révolution française et surtout dans les travaux d'Ernest Renan. Pour les français, la Nation est une construction sociale. L'élément le plus important reste le vouloir vivre collectif. C'est une perception subjective. Ici, il y a le concept du sentiment d'identité nationale. C'est-à-dire qu'une personne peut être liée à un Etat par une reconnaissance : un lien sociologique.

Ceci veut dire qu'un individu peut appartenir à un Etat (une Nation) sans avoir la même langue ou un certain nombre de facteurs organisateurs.

Nation ethnique- Nation civique

La Nation ethnique : les facteurs organisateurs sont uniquement sociologiques.

La Nation civique : lorsque les facteurs organisateurs et notamment le facteur d'adhésion est volontaire.

Cette destruction est faite pour les communautés multiculturelles.

La nation contrat et la Nation Génie

1. La Nation contrat :

C'est l'appartenance volontaire d'un groupe déterminé. Elle est soutenue par la conception française. Ainsi, la Nation est corps d'associés vivant sous : une même loi, un gouvernement commun, une représentation législative commune (les facteurs organisateurs de la Nation contrat).

Dans cette option, la Nation est quelque chose d'artificiel construit à partir d'un lien contractuel. Elle est aidée par le fait de se reconnaître comme voulant faire partie d'un même corps. Celui-ci remet la souveraineté à la volonté générale.

La nation contrat fait intervenir les éléments suivants :

· Une simple adhésion volontaire à des principes publics

· Le désir et la volonté

· L'identité nationale

· Le vouloir vivre collectif

· La solidarité, le sentiment de sacrifice et de vie commune

Conséquence de cette perception française

La nationalité n'est pas naturelle, elle est volontaire, elle est d'acquisition. Elle peut être perdue, elle suit le jus soli.

2. La Nation Génie

Elle fait fonder la Nation aux facteurs sociologiques : la tradition, l'histoire (les liens hérités du passé) , la langue, la race et la culture.

L'appartenance à la Nation génie ne se décide pas. Elle procède d'une nécessité identitaire. Tout est au-delà de la volonté de l'individu.

La Nation c'est l'âme d'un peuple, c'est son esprit. C'est l'âme collective.

Conséquence de cette conception : la Nationalité peut être acquise à condition d'être né Allemagne. C'est le principe de jus sanguinis.

La nation comme un projet politique

C'est une conception éclectique. Elle met ensemble les deux conceptions différentes : les conceptions française et allemande. Elle pose la Nation historique comme une forme politique. Ici la Nation a une forme d'une communauté des citoyens. Ainsi, elle est présentée sous forme d'un projet politique commun.

Conséquence : dans cette perspective, Dominique Schnapper recherche la construction d'une identité individuelle.

La nation comme expression de l'ethnie

La Nation pour évoluer vers un Etat peut utiliser l'ethnie comme facteur qui s'organise sur un territoire donné. Ainsi donc, l'ethnie devient un élément fondateur du lien National, établissant la légitimité.

L'idéologie de l'Etat-Nation unificatrice

Cette idéologie présente les faits de la manière suivante :

La Nation unificatrice et homogène est une condition de stabilité, de l'unité, du développement et de la modernisation de l'Etat.

Question : quelle est la place des minorités ethniques en sachant que les Etats africains sont multinationaux.

Conséquence : cette idéologie est à la base des tensions entre minorités et majorités, elle provoque l'intolérance et les revendications identitaires.

Pour réaliser cette idéologie, certains groupes ont entrepris :

· La liquidation des minorités ethniques

· L'élimination de certaines minorités ayant une forte conscience nationale

· Nettoyage ethnique

Comment solutionner les tendances séparatistes dans les Etats multinationaux

Il est d'abord important de constater que les nombreuses crises que l'Afrique a connu ont pour cause la confiscation du pouvoir par l'ethnie majoritaire. En plus, les grandes crises partent de la tendance centralisatrice faite soit par l'Etat-Nation, soit la Nation majoritaire.

Pour s'en passer, une seule position : il faut un dépassement de la centralisation du pouvoir et sa gestion économique. Il faut encore responsabiliser la minorité. Ceci est une solution qui apporte la cohésion sociale, la paix intercommunautaire.

Section 3. Le fédéralisme

Définition originale et étymologique :

A première vue, il est difficile de proposer une définition du fédéralisme qui soit acceptable par tous. Sur le plan étymologique, ce concept vient du latin foedus = Convention, alliance.

On ne peut définir le fédéralisme qu'en synthétisation ses variables spécifiques. Ainsi, le fédéralisme est :

· Une technique de division de pouvoir au sein d'un même Etat entre l'Etat central et ses composantes ;

· Le fédéralisme dote ses composantes d'une large autonomie ;

· Ses composantes sont dotées des fonctions étatiques qu'elles exercent sans tout lien hiérarchique face au centre.

La deuxième définition est celle d'Anne Lagare :

Le fédéralisme est un Régime distribuant les rapports politiques entre différents espaces de juridiction à partir des compétences définies par la constitution.

Le fédéralisme est un difficile compromis entre l'Etat unitaire (où les différentes composantes sont soumises aux pressions homogénéisantes du gouvernement central) et la souveraineté de différentes composantes.

Le fédéralisme est un concept d'équilibre entre :

· Les forces centrifuges et centripètes ;

· Les besoins antagonistes d'unité et de diversité ;

· Une mise en commun et une séparation.

C'est une fragmentation non hiérarchique de la souveraineté entre un gouvernement central et des gouvernements provinciaux.

Le fédéralisme est une politique qui fait reposer l'union sur la division de la puissance publique : le gouvernement fédéral et les entités fédérées. Il intègre la base à la formulation de la décision et à la gestion de la res publica.

Le fédéralisme, c'est une organisation à double pilier.

En termes savants, le fédéralisme crée une double loyauté : attachement à l'Etat fédéral (symbolisé par le gouvernement fédéral) et le lien de citoyenneté (l'attachement à l'Etat fédéral dont on appartient).

Les conditions ayant favorisé le regain de la pratique du fédéralisme en Afrique

1. L'affaiblissement de l'Etat-Nation africain par l'économie de plus en plus mondiale ;

2. Le désir des populations a être à la fois des consommateurs mondiaux et des citoyens ;

3. L'incapacité de l'Etat à comprendre cette démarche ;

4. Les conditions propices et favorables au fédéralisme créées par l'expression des économies de marché : l'importance des relations contractuelles, l'auto reconnaissance du caractère non centralisé de l'économie du marché, une tendance plus marquée des marchés à la diversité qu'à l'homogénéité.

Les principes fondateurs du fédéralisme

Deux principalement :

· L'autonomie

· La participation

Le principe de l'autonomie fédérale

Pas de dépendance politique et législative à l'Etat fédéral. C'est de l'indépendance institutionnelle envers l'Etat fédéral. Chaque Etat fédéré a son propre gouvernement, son propre parlement et ses propres cours et tribunaux. Dans les domaines de leur compétence, les entités fédérées sont souveraines.

Le principe de Participation fédérale

Selon ce principe, les entités fédérées doivent participer à la préparation de la décision à prendre dans les secteurs qui sont les leurs. Pour cela, il faut noter :

1. La théorie de la réaction prévue : cette théorie voudrait qu'avant la prise en compte de toute décision, il faut bien prévoir les réactions probables et en mesurer les conséquences. Il s'agit là en cas d'espèce de considérer la position préalable des entités fédérées.

2. La théorie de la mouche sur le mur : avant de prendre toute décision, le décideur doit se mettre à la place du destinataire de la décision.

Les autres principes du fédéralisme

1. Le principe de séparation :

Nette séparation des compétences entre l'Etat fédéral et les entités fédérées. Il faut noter que les compétences fédérées sont d'attribution.

2. Le principe de la solidarité

Principe très important dans la théorie générale du fédéralisme. Il est à la base de l'équilibre fédéral. Il soutient la loyauté mutuelle entre l'Etat fédéral et les entités fédérées. Il peut être sur le plan économique, social, politique et juridique. Il interdit tout comportement de nature à nuire.

Ce principe est celui qui interdit la sécession dans un Etat fédéral. La sécession est considérée comme une forme d'égoïsme et de manque de loyauté.

Sur le plan financier, la solidarité voudrait dire que les entités les plus pauvres ont le droit d'attendre des autres entités riches ou en leur nom, une aide de l'Etat fédéral. Cela est justifié par la pratique de la péréquation.

Le principe de subsidiarité

Chaque service public doit être fourni par le niveau de gouvernement qui est le plus proche du cercle des bénéficiaires.

Dans cette perspective, certains services doivent être attribués au niveau local :

· Distribution d'eau

· Evacuation et épuration d'eau

· Enlèvement des ordures

· Entretien des cimetières

· Entretien des écoles

· Service anti incendie

D'autres d'intérêt national sont accordés à l'Etat fédéral : défense, relation extérieure.

Il y a des services mixtes.

Les types de fédéralisme

Plusieurs types dont :

· Le fédéralisme transitoire

· Le fédéralisme intégral

· Le fédéralisme par association

· Le fédéralisme par dissociation

· Le fédéralisme dual

· Le fédéralisme coopératif

· Le fédéralisme concurrentiel

· Le fédéralisme d'exécution

· Le fédéralisme économique

· Le fédéralisme démocratique.

Etat fédéral, unitaire, décentralisé, régionalisé et confédéral

1. Etat unitaire : un seul centre de décision. Ce centre est souverain sur toute l'étendue du territoire.

2. Etat décentralisé : une forme d'administration au sein d'un Etat unitaire dans laquelle la gestion des affaires locales relève des collectivités locales. Ceci est fait uniquement par souci de rapprocher les administrés de l'administration. Ces collectivités locales sont dotées d'une personnalité juridique propre et distincte de l'Etat. Elles ont également une autonomie financière.

Il n'y a de lien de subordination hiérarchique entre les deux autorités. Il y a cependant un lien de tutelle.

Différence entre décentralisation et fédéralisme

La décentralisation est un processus administratif qui consiste à céder une partie des prérogatives étatiques à des entités constituantes. Elle se fait généralement dans un Etat unitaire. Si dans ce cadre il n'y a pas de lien hiérarchique, il existe le lien de tutelle.

Le fédéralisme est une forme d'Etat dans laquelle il y a un partage de souveraineté entre le gouvernement central et les entités fédérées. Les entités fédérées sont autonomes et souveraines dans les sphères de leurs compétences constitutionnelles.

La confédération est une simple union d'Etat faite sur base d'un traité par lequel les Etats associent les forces pour réaliser un intérêt commun. Ici chaque Etat membre conserve la totalité de sa souveraineté. La confédération est régie par le droit international et non par une constitution. La confédération est une forme d'Etats composés.

L'Etat régionalisé s'impose dans le même souci qu'un Etat unitaire décentralisé : rapprocher les administrés de l'administration. Il dépasse les communes et les provinces. Ils sont dotés de la gestion des questions essentiellement économiques. Ils ont l'autonomie plus étendue que les entités décentralisées.

Le fédéralisme multinational

C'est une variante du fédéralisme. Il dépasse le fédéralisme territorial. Il considère certaines valeurs sociologiques et certains particularismes identitaires des peuples. La diversité culturelle.

Si le fédéralisme territorial rime avec l'autonomie de gestion des compétences politiques et financières. Selon le fédéralisme multinational, le fédéralisme territorial doit être aménagé pour qu'il prenne en compte les particularités socio culturelles de chaque Etat autonome.

CHAPITRE III. PRESENTATION DU MOUVEMENT POLITICO RELIGIEUX BUNDU DIA KONGO

Pour bien connaître et comprendre le BDK, il faut se refuser de le percevoir avec les grilles de lecture occidentalisées. Il faut l'intégrer dans la dimension uniquement africaine et particulièrement dans la tradition kongo.

Cela passe par la saisie de sa capacité trilogique :

Science- religion-politique : il faut bien comprendre le bukongo. Cette perception trilogique est complémentaire.

Elle est traduite dans la sagesse kongo comme suit : makuku matatu ma lamba kongo (annexe n° 1).

Cette sagesse reprend une réalité de trois ancêtres, chacun représentant un domaine de vie kongo :

· Mpanzu : la science / technologie

· Nsaku  : la religion

· Yaya Nzinga : la politique

De ce qui précède, nous devons comprendre que le BDK est un mouvement tridimensionnel, organisé autour de la science/technologie ( Mpanzu), la religion(Nsaku) et la politique( Nzinga).

C'est ainsi qu'il parait normal de le nommer mouvement scientifico-politico religieux.

L'objectif du BDK est de sauver l'Homme. Pour y arriver, il se refuse de séparer le matériel du spirituel et de la science.

Cela parce que dans la sagesse traditionnelle kongo, le chef est à la fois mfumu ye nganga (roi et prêtre). Tout compte fait, le Bdk est une union du spirituel et du matériel.

Définition de BDK

Dans l'étymologie kongo, le bundu, c'est l'union Kongo. C'est un mouvement politico religieux. Son objectif est de promouvoir le bien être spirituel et matériel de l'homme (d'abord) et celui de la société.

Le BDK est la renaissance de l'anciennne école initiatique kongo. Sa philosophie est fondée sur le makuku matatu malamba kongo= amour- intelligence-pouvoir.

Nature de BDK

Le BDK est un mouvement de libération culturelle, spirituelle et matérielle de l'Afrique tout entière. La réhabilitation de la culture Kongo et celle de l'Afrique.

Genèse de BDK

Le BDK est un mouvement jeune, et ancien en même temps. Ancien parce qu'il a commencé avec la pensée de yaya kimpa vita qui avait dit : mavimpi ma katiopa mukutuka mu ntimansi.

Il est jeune, parce qu'il a été officiellement crée le 03 juillet 1969 avec la révélation de l'archange Akongo à Ne Muanda Nsemi (ramener le bakongo à leur premier amour : la pratique de leur culture et tradition. L'exécution de sa vision commence officiellement le 04 janvier 1986.

Sa mission

Inciter la prise de conscience kongo et celle de son peuple. Celui-ci est considéré comme élu par Dieu pour une véritable révolution africaine. Révolution du peuple noir de toute l'Afrique jusqu'au rétablissement des cultures africaines et le développement intégral de tout le continent africain.

La mission principale est de vaincre pour remplacer les idées fausses contenues dans les religions coloniales, dans la science et la politique par les idées vraies. La vraie mission du BDK et celle de Ne Muanda Nsemi, c'est celle de préparer l'Afrique Centrale à l'avènement du troisième millénaire qu'il appelle l'ère du verseau.

Sa vocation et rayon d'action :

Atteindre toute l'Afrique noire. Sa base naturelle est cependant la province du Bas-Congo. Il est bien implanté dans l'espace culturel : l'Angola, la RDC, le Congo-Brazza et le Gabon. Il est également implanté en Europe, en Amérique.

En Afrique, l'objectif de son implantation est de couvrir d'abord l'espace de l'ancien Royaume Kongo.

Le combat de BDK

Le combat de BDK est celui d'imposer le nzila kongo( le chemin kongo ou l'idéal kongo) par le débat et non par la guerre. Ceci veut dire que ce mouvement est à priori un mouvement pacifiste.

Organisation de BDK

1. Le chef spirituel : nlongi'a kongo

Il en est le coordonnateur et visionnaire. Il en détermine le fonctionnement. Il est le représentant du bukongo. Le père des bakongo. Il est le chef spirituel des Bakongo. Il est en même temps roi et prêtre, le chef des clans (ne makandala)

2. Les conseillés

Trois conseillés représentant chacun un pays un pays de l'ancien royaume kongo.

3. Le chef de centre

Chaque pays représente un centre. Il est dirigé par un chef de centre.

4. Les sections ou les zikwa

Un zikua est dirigé par un mfumu zikwa, un chef de section.

Au sein d'une section, il y a un directoire ( kilongo kia zikwa). C'est un corps sacerdotal composé de quatre membres.

Chaque section a :

· Un directeur et son adjoint ( mayala ma zikwa)

· Deux prêtres ( nganga ma zikwa). Les prêtres sont des intermédiaires entre les hommes, les ancêtres et les dieux.

Les enseignements de bdk

Le bdk n'est pas seulement attaché aux traditions mais aussi aux mythes. Ses enseignements religieux, pour créer l'adhésion, la foi recourent très souvent aux mythes, à des allégories.

Il explique les réalités de la vie sociale, la vie courante par des mythes, contes et symboles. Son postulat de départ est : « makanda ma bantu ye kinzambi kiawu (chaque race et peuple a ses dieux). Ce peuple a ses archanges, ses envoyés. L'objectif est de prouver que sur le plan spirituel, les noirs sont différents des autres peuples. Ils ont leurs dieux manifestés en un archange noir.

Ainsi soutient-il aucun mimétisme religieux ou spirituel ne peut permettre à l'Afrique de se développer. Enseigner à l'Afrique des dieux étrangers serait l'acculturer et l'empêcher de se développer.

Voici ce qu'il propose à l'Afrique :

· Le dieu de l'Afrique nzambi'a mpungu

· Son archange : muanda kongo

· Son peuple élu : bakongo

· Sa terre promise : le kongo

· Son prophète : mbuta kimbangu

· Son livre sacré : makaba

L'enseignement spirituel de Ne Muanda Nsemi tente d'expliquer que c'est la connexion d'un peuple, d'une race à son génie superviseur qui peut susciter son développement.

De ce qui précède, le bdk se présente comme ce mouvement capable de ramener l'Afrique en général et le kongo en particulier à la quête de sa propre culture et d'éviter les emprunts.

Il se sert des allégories, des images, des discours mythiques, des références aux êtres supérieurs, aux symboles pour construire ses prémisses et prouver la véracité de ses arguments.

Le dieu dans l'enseignement de bdk

Dans l'enseignement de bdk, dieu a une place de choix comme chez tous les bakongo. Il ne croit pas seulement à dieu mais aussi aux ancetres morts. Ainsi, le bdk exige l'amélioration constante de la relation entre les vivants et les morts. Les morts ne sont jamais morts. La religion bdk enseigne l'immortalité de l'âme. Dans cette perspective un membre de BDK pense que l'homme vivant ne peut épuiser son âme par la mort. Ainsi, l'homme ne meurt jamais (muntu kawu fua koku). Tous ceux qui meurt vont au « shimu kongo)= le mort n'a pas disparu, il a traversé la rive kongo. Le shimu, c'est le kongo spirituel, où vivent tous ceux qui meurent. De là, ils sont jugés selon leurs actes :

· Le mukulu ( bakulu) l'esprit des ancêtres morts dans le bien. Il protège les vivants.

· Le mukuyu ( bakuyu) esprit des ancetres morts dans le mal. Ils sont invoqués pour jetter le sort

· Les ancetres morts par amour du kongo, les héros kongo.

Le BDK et les autres religiosités traditionnelles

1. Ressemblance

· Un esprit protestataire, refusant d'intégrer dans l'ordre établi et désaculturé

· Affirmation du lien traditionnel et ses valeurs face à la modernité

· Lutte pour l'émancipation des peuples colonisés

· Mouvement de résistance collective

· Référence au mythe du salut et l'utilisation du discours du sacré pour poser des revendications d'ordre politique et social

· Refus de l'aliénation culturelle

· La volonté de se libérer de l'oppression culturelle, sociale et politique

DEUXIEME PARTIE : L'ORDRE DE BERLIN

La colonisation est un mouvement d'expression militaire, économique et culturelle de l'Europe.

Les causes de la colonisation africaine

Pour certains pays, la colonisation était une possibilité de résoudre une question d'ordre national ou continental. C'est notamment l'accroissement de la population européenne.

Au 19ème siècle, dans plusieurs pays d'Europe face à l'insécurité pour résoudre cette crise, la colonisation devint une solution. La Colonisation = moyen de renverser le trop plein de la population à l'extérieur du pays.

Résolution de la crise due à la l'accroissement de la population, transplantation/ transposition des rivalités entre les puissances européennes, intérêts économiques et l'évangélisation.

La colonisation est un moyen de résoudre pacifiquement les rivalités entre les puissances coloniales. Il est question de la délocalisation de certaines crises entre puissances européennes.

Pour plusieurs pays, avoir une colonie est un motif de fierté nationale.

Intérêts économiques est la principale cause de la colonisation

L'occident sort de la traite des noirs. La colonisation représente une véritable source et intarissable des matières premières. Ainsi, les colonisateurs ont pris l'option de l'exploiter.

Pour l'Europe, la colonisation est un moyen d'acquérir une véritable politique de force qui entrainerait éventuellement une politique de puissance.

Les questions religieuses et culturelles

Prouver la supériorité des blancs sur les noirs et imposer sa civilisation. Elle a préparé psychologiquement les noirs à accepter sa situation. C'est notamment dans l'interprétation de certains textes bibliques.

Conséquence : l'expansion de la religion coloniale. Il s'agit principalement du catholicisme et du protestantisme. Objectif : désarticuler et dénaturer complètement le colonisé.

Avant la conférence de Berlin, la colonisation était lente. Seules les cotes africaines étaient colonisées. C'est avec cette conférence tout est allé vite.

Les stratégies de gestion coloniale

C'est une gestion trilogique :

Etat-Compagnies Privées-Missionnaires. E-Cp-M

L'Etat, acquéreur de terres exceptionnelles, les cède aux entreprises privées avec une charte. Les missionnaires devaient préparer l'acceptation et l'obéissance des colonisés. Ceci se fait par l'enseignement et l'évangélisation. L'objectif : un seul : faire des affaires en silence en obtenant la collaboration des peuples africains assujettis par la religion coloniale et l'acculturation.

Mode d'acquisition des territoires africains

Principalement par la force brutale, la force armée. Certaines fois, le colonisateur utilise la ruse en appelant à la négociation.

Conséquence de la colonisation

Nombreuses et de plusieurs ordres : Politique, économique, sociale, humanitaire, culturelle.

Ce qu'on peut retenir pour faire simple :

· Déshumanisation de l'Afrique et des africains en volant sa culture

· Elle lui a ôté la confiance en lui faisant perdre son essence

· Elle a favorisé l'option selon laquelle l'homme noir était inférieur et devait faire comme le blanc pour s'émanciper.

· L'Europe a soumis l'Afrique sur tous les plans.

Conférence internationale de Berlin

L'Afrique est entrée dans les Relations Internationales par la conférence internationale de Berlin. Avant, il y avait des traitements isolés, à titre individuel entre les puissances.

C'est Berlin qui a créé un pacte stratégique entre l'Europe/ occident et l'Afrique. Ceci est fait par l'Acte Général de Berlin.

Circonstances immédiates de convocation

Vives tensions entre les grandes puissances coloniales exprimées par le traité Anglo-portugais du 26 février 1884.

Contenu du traité : la gestion de l'embouchure du fleuve Congo. L'Angleterre reconnaît la souveraineté portugaise dans le bassin du Congo au détriment de la Belgique et de la France.

Réactions : la France et la Belgique protestent. Vives tensions dans la région.

Pour tout résoudre : en soutien à la France, Otto Von Bismarck convoque la conférence de paix à Berlin. Le chancelier Allemand avait un grand enjeu : plus la France serait distraite en s'occupant des questions de la colonisation en Afrique noire, moins elle penserait à la question de l'Alsace-Loraine.

Voici la situation en 1884

Les forces en présence :

1. La Belgique :

Le roi convoque la conférence géographique de Bruxelles, du 12-19sept. 1876. Motif : lutter contre la traite des noirs (civiliser le continent africain), ceci abouti à la création de l'AIA (Association Internationale Africaine). En 1878 la Belgique crée l'AIC (association Internationale du Congo). Son objectif est philanthropique. Le roi y engage Stanley.

2. La France :

Elle envoie Savorgna de Brazza. Celui-ci fonde Brazzaville en 1881.

3. Le Portugal :

Le Portugal était déjà présent depuis Diego Cao autour du royaume Kongo. C'est pour cette raison d'ancienneté qu'il réclame la souveraineté sur le bassin du Congo.

4. L'Angleterre

Tenait à régler des comptes à la France qui était une puissance concurrente.

Le 26 février 1884, le Portugal et l'Angleterre signent un traité dans lequel ce dernier reconnaît la souveraineté portugaise sur le bassin du Congo. Ceci prive l'accès non seulement à la France mais aussi à la Belgique : tollé général. Les termes dudit traité sont refusés par la France et la Belgique.

Les évidences :

1. Berlin n'a pas été convoqué pour partager l'Afrique. Mais plutôt pour résoudre pacifiquement et diplomatiquement un conflit susceptible de provoquer une guerre entre les grandes puissances.

2. Berlin n'a pas seulement légitimé l'occupation coloniale (il a posé les bases officielles de la colonisation) mais aussi il en a engendré l'ordre. Celui-ci existe encore aujourd'hui. Le système politique africain post colonial est issu de Berlin.

3. La principale décision prise à Berlin est celle du contrôle du Bassin du Congo pour y exercer librement le commerce (la fameuse neutralité du Bassin du Congo).

L'enjeu de la convocation

· Pour l'Allemagne : éloigner la France en Afrique pour qu'elle oublie le litige Alsace-Loraine.

· Résolution d'un conflit majeur entre les grandes puissances coloniales

· Contrôler l'accès au bassin du Congo : un estuaire d'entrée et de sortie par l'océan atlantique.

Solution : obtenir l'internationalisation du bassin du Congo et sa non appartenance à une seule grande puissance coloniale (liberté de circulation, liberté de navigation et liberté de commerce). Ceci a réglé le sort de l'actuel Congo : une res nulius, un bien commun de l'humanité.

Particularité de la conférence Internationale de Berlin : 14 pays occidentaux bien représentés au sommet, sans une seule personnalité africaine.

Berlin a traité une question africaine sans l'Afrique elle-même. L'objet ne l'engageait pas. Il s'agit des pays suivants :

- All.,- Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Empire Ottoman, Espagne ; France, Grande Bretagne, Italie, Pays-Bas ; Portugal, Russie, Suède et USA.

Berlin, dans son Acte général développe l'idée de sphère ou de zone d'influence.

Il interdit l'annexion unilatérale mais autorise une occupation effective, faite sur base d'accords avec les populations africaines concernées. Ces accords doivent être notifiés aux autres puissances coloniales.

Dans l'interprétation de l'Acte Général de Berlin, on parle des droits des étrangers (liberté de navigation). Tous les étrangers ont les mêmes droits économiques quels que soient les pays européens qui en prendraient possession. On ne parle pas de droits de ceux qui y habitent. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore en RDC les étrangers ont plus d'importance que les nationaux. Ils peuvent tout faire sans être inquiétés.

La CIB a redistribué les cartes en précipitant l'expansion européenne en Afrique centrale : Britannique : Delta du Niger et le contrôle du Nigéria. Français : le Benin en 1892 et la Cote d'Ivoire.

Section 2. Le système politique issu de Berlin

1. Un système statocentré = calqué sur un modèle européen basé sur le traité de Westphalie de 1648.

2. Un système de zone d'influence

3. Un système de dépendance politique et économique

4. Un système de tutelle culturelle et religieuse : c'est un système d'assujettissement complet de dépendance totale.

5. La territorialisation du monde : ceci marque une allégeance citoyenne à un centre.

1. Un système calqué sur les données de Westphalie

Les traits spécifiques :

· Equilibre de puissance

· L'inviolabilité de la souveraineté nationale

· Non ingérence

Tout ceci a constitué un élément de stabilité au 19ème siècle en Europe.

En Europe, l'ordre de Westphalie a imposé l'Etat-Nation souverain. En Afrique cet ordre a été transplanté cad l'ordre de Berlin = la transplantation de l'Etat européen en Afrique. De ce qui précède, l'Afrique des communautés et peuples a cédé la place une Afrique des Etats.

La conséquence logique : le système de Berlin consacre les frontières comme véritables limites de territorialité. Ces frontières ne tiennent pas compte des spécificités des communautés africaines.

Le système de domaine et des zones d'influences

L'ordre de Berlin a institué une Afrique de zone d'influence. Chaque partie est une chasse-gardée des puissances. Après les indépendances, ce système continu. Cette zone stratégique est entre autre exprimée en terme de langue :

Anglophonie, francophonie, hispanophone, lusophonie. Chaque groupe appartient à une zone contrôlée par les grandes puissances.

Ceci conduit à une politique de tutelle politique. Une tutelle absolue ou relative selon les cas.

Ce système permet aux occidentaux de continuer à jouer un rôle important dans le fonctionnent des Etats africains. C'est une indépendance indélébile. Il faut noter que le système de Berlin a permis d'assujettir l'Afrique de plusieurs manières et sur tous les plans :

Politique, économique et financier, idéologique, religieux et intellectuel.

L'Afrique est aujourd'hui ce que l'Europe décide. Berlin a crée un système politique de vassalité politique.

Le système de dépendance économique

La conférence de Berlin a déterminé la place de l'Afrique dans l'économie mondiale. Elle fait de l'Afrique une périphérie économique.

Rôle de l'Afrique : apporter les matières premières de base à la métropole. C'est une vassalité économique. L'Afrique est pourvoyeuse des matières premières de base et un marché d'écoulement des produits. Certaines fois l'Afrique est une décharge.

Ce modèle se sert du FMI et de la BM pour assujettir de plus belle l'Afrique. Prétendant relancer le développement du continent, l'occident a créé une véritable dépendance à la dette extérieure et aux bailleurs des fonds étrangers.

Plusieurs plans et programmes économiques venus de l'extérieur n'ont rien apporté à l'économie africaine.

Conséquence :

· Marginalisation économique de l'Afrique

· Perdition annoncée

· Dépendance économique

· Endettement de la pauvreté

· Pauvreté absolue

· Echec de développement

Incapacité d'avoir une véritable souveraineté économique pour survivre, il lui faut les dons et la dette.

Système de tutelle culturelle et religieuse

En civilisant l'homme africain, l'occident a entrepris de détruire les valeurs culturelles africaines. Berlin a permis aux colonisateurs d'importer les valeurs culturelles étrangères. Pour cela, l'occident a créé une religion unique, une langue étrangère, des habitudes sociales étrangères. Tout cela lui a permis de maitriser et de contrôler le colonisé.

Section 3. Caractéristiques de l'Etat-Nation africain dans l'ordre de Berlin

· Etat occidentalisé

· Etat Belligène

· Fruit de l'expansion coloniale

· Etat protectorat

1. Etat occidentalisé

C'est un Etat d'importation de l'occident. Calqué sur le modèle de l'Etat-Nation issu de la conférence de Westphalie. C'est un Etat transplanté en Afrique, Etat issu de l'hybridation.

Conséquence : une inadaptation aux réalités sociales africaines, crise de légitimité, création des légitimités de substitution.

Tout le système de l'ordre de Berlin est bâti sur la prétention universaliste de l'Etat.

L'occidentalisation de l'Etat dans les sociétés extra occidentales n'admet pas la présence des identités particulières. En Afrique, les Etats-Nations actuels sont constitués des identités, ils sont multinationaux.

Conséquence : crise et faillite de l'Etat. En calquant l'Etat-Nation africain sur un modèle de l'occident, l'ordre de Berlin a fait de l'Etat africain non seulement un modèle en crise mais un échec préparé.

Ceci est perçu dans les faits suivants :

· Incapable de fédérer les tribus et les ethnies pour former une véritable Nation

· Incapable de créer un vouloir vivre collectif.

Ce modèle a exacerbé le sentiment d'appartenance ethnique.

2. Etat belligène

Avant la colonisation, l'Afrique n'était pas constitué des mosaïques ethniques ou des sociétés segmentaires. Il y avait des véritables Nations délimitées avec une véritable conscience historique, culturelle et économique. Ces Nations avaient pour objectif de réaliser une synthèse de l'Etat et de la Nation.

L'occident en éliminant ces structures a exacerbé le sentiment de recourt à l'ethnie ou à la tribu. Ainsi donc, cet Etat devient belligène. Il est porteur des germes de conflits. En voici les éléments qui attestent cette option :

· Le caractère transplantatoire

· Le caractère multinational

· La non acceptation des identités particulières

Conséquence : revendication, les crises et conflictualité.

3. Etat fruit d'expansion colonial

L'Etat en Afrique est omniprésent. Pour s'imposer, l'Etat colonial a lutté contre le peuple. Il s'est imposé par la force.

Conséquence : manque de conscience en l'Etat, incapacité de fédérer le peuple, il tente de s'imposer par la force.

Conclusion :

Le système politique africain post colonial a créé un ordre politique nouveau. Celui-ci a des caractéristiques suivantes :

· Il a substitué l'Etat à la Communauté

· Cet Etat est organisé sur le modèle occidental

· Il a détruit tous les systèmes africains d'avant

· Ce qui en était resté

· L'Europe dicte tout

· Un système d'assujettissement économique, politique et culturel

· Traçage des frontières de division, porteur de la conflictualité

· Impose la souveraineté qui empêche l'intégration africaine

Une évidence rassurante : « l'ordre de Berlin n'est pas in eternum. C'est cela le seul espoir pour l'Afrique actuelle ».

CHAPITRE V. LES FRONTIRES AFRICAINES HERITEES DE LA CIB

Les frontières africaines actuelles sont le produit de la colonisation : elles ont été négociées, tracées, modifiées à volonté par les grandes puissances.

Différentes perceptions des frontières en Afrique

Avant la colonisation : la frontière est une zone sur laquelle s'étend une autorité politique.

Pendant et après : la frontière est une limite des territoires conquis par les grandes puissances.

N.B. : En Afrique, les frontières de la nouvelle perception sont nées des grandes rivalités, des grands débats, des négociations diplomatiques. On note des traités de cession et d'annexion. Les frontières africaines ne sont pas nées toutes par un seul processus. Si Berlin n'a pas tracé les frontières, il en a fixé les règles de dépiéçage.

Particularité des frontières de l'Afrique centrale

Les frontières ont été négociées. Surtout celles de la RDC. Cette négociation a réuni :

· Allemagne

· Le Portugal

· La France

· La Belgique

Ces frontières sont assez stables. Après les indépendances en 1963, l'OUA consacre le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation.

Caractéristiques des frontières africaines

· Frontières artificielles et arbitraires

· Frontières imprécises et imposées

· Frontières génératrices des tensions et des conflits

· Frontières de fragmentation

1. Frontières artificielles

Tracées toutes au mépris des réalités sociopolitiques africaines. La seule motivation n'était que les intérêts des grandes puissances. Imaginées sur papier sans tenir compte de la géographie réelle.

2. Frontières arbitraires et imprécises

Les frontières faites sans la participation des africains. Ces sont des frontières d'imposition. Les frontières imprécises : beaucoup de données physiques ne coïncident pas à la réalité de terrain. Il y a une différence entre la carte dessinée au crayon et la réalité sur papier. Le recourt à la géophysique a engendré des véritables erreurs et imprécisions. Les données géographiques et humaines n'ont pas été respectées. En Afrique Centrale, beaucoup de peuples ont été écartelés en plusieurs parties.

3. Frontières africaines génératrices des tensions et des conflits

En mettant de coter certaines réalités africaines :

- Ethniques

- Linguistiques

- Culturelle

Tout ceci est propre en Afrique. Ces frontières sont conflictogènes et peu viables. Ces frontières sont incompatibles avec les préoccupations de développement.

La problématique de gestion des frontières héritées de la colonisation est un véritable challenge pout toute l'Afrique Indépendante.

Il faut bien reconnaître aussi que l'artificialité des frontières africaines n'est pas nécessairement la cause principale de toutes les crises africaines. C'est plutôt la politique de leur gestion qui pose un vrai problème.

De ce qui précède, il est important de retenir qu'il n'existe pas une bonne ou mauvaise frontière. Il n'existe que des frontières viables, sécurisées et celles qui ne les sont pas : négligées et instables. Malheureusement en Afrique, c'est plutôt des frontières négligées et instables.

Les frontières africaines balkanisent les :

- Tribus

- Ethnies

- Peuples

- Communautés

- Et toute forme de Nation qui existait déjà.

Elles ont balkanisé aussi les cultures et les ressources mitoyennes causes aujourd'hui des conflits.

Pourquoi les crises issues des frontières ?

Les Etats se rendent compte qu'ils ont à leurs frontières des ressources qui commencent chez eux et se prolongent chez le voisin. Ils se rendent compte que sur cet espace, vivent les communautés qui sont majoritairement établies chez eux et se prolongent chez les voisins. Comme ses frontières définissent la territorialité et la souveraineté, alors éclatent les conflits et les guerres.

4. Les frontières de fragmentation

Ces frontières ont fragmenté et balkanisé les peuples et les Etats. Une même communauté est écartelée en plusieurs Etats souverains.

Conséquence : création des identités transfrontalières.

Les frontières sont tracées selon les intérêts et rapports de force des puissances. Les colonisateurs n'ont jamais tenu compte des habitants moins encore de leurs intérêts.

Voici la réalité de faits en Afrique Centrale :

- Les Benakongo : angola, congo-Brazza, la RDC

- Les Lunda : la RDCet l'Angola

- Les Azande : Centrafrique, Soudan et la RDC.

- Les mandingues : Gambie, Guinnée Bissau, Guinnée Konakry et le Sénégal.

Même alors : les peuples qui ne sont pas écartelés se trouvent dans une situation d'amalgame où ils ne représentent que des minorités. A titre illustratif :

- Les Luba et les Mongo : en RDC

- Les Ndebelo : au Zimbabwe à majorité Shoma

- Les Ganda : en Ouganda

- Les Mossi : au Burkifasso

Les frontières africaines ne sont non seulement écartelées ou balkanisées mais noient certains peuples dans une situation de minorité.

Voici la situation de l'Africain normal

Il est confronté à une double absurdité :

1. La frontière le sépare d'avec les gens qui selon la tradition sont pour lui des frères ou des cousins.

2. Il est obligé de vivre ou de composer avec des gens qui traditionnellement et culturellement lui sont étrangers.

Ceci est un souci majeur.

Section 3. Les grands principes caractérisant des frontières héritées de la colonisation

· Le principe d'intangibilité

· Le principe d'auto détermination

· Le principe d'intégrité territoriale

· Le principe de non ingérence

· Le principe de la souveraineté

1. Le principe d'intangibilité

Ce principe part de « uti possidetis juris » (vous posséderez ce que vous possédiez), c'est en fait le «  uti possidetis, ite possideates, (comme vous possédiez, vous possédez).

Pour ce principe, le nouvel ordre s'engage à conserver comme frontières les limites qui étaient celles du territoire dont il est issu. C'est un principe cardinal de mutation territoriale.

Ce principe fait des frontières un élément immuable du Droit International et des Relations Internationales. Il consiste à fixer les frontières en fonction des anciennes limites administratives internes à un Etat préexistant dont les Etats nouveaux accédant à l'indépendance sont issus.

Pour les pères fondateurs, c'est une solution de sagesse.

Le principe de l'intangibilité des frontières a été adopté par prudence pour éviter les éventuelles remises en cause d'un ordre politique issu de la conférence internationale de Berlin.

Le principe de l'intangibilité est une marque de l'ordre de Berlin.

Le principe de l'autodétermination

La résolution 1514 de 1960 justifie la décolonisation en demandant l'application du principe de l'autodétermination. Il y a le pacte de 1966 qui consacre les droits de l'Homme. Principe donnant la possibilité aux peuples de disposer d'eux-mêmes.

La base juridique principale de l'autodétermination est la résolution 1514. La limite de l'autodétermination est le principe de l'intégrité territoriale.

Le droit des Nations Unies au sujet de l'autodétermination des peuples (résolution 1514 et 2625) n'admet que l'autodétermination décolonisation. Il rejette à cet effet l'autodétermination sécession. Sauf dans le cas de remedial secession.

Le principe de l'intégrité territorial

C'est un principe qui protège le territoire. Cad les limites du territoire, les frontières. il s'agit simplement du respect des frontières

Le principe de non ingérence

C'est un principe qui interdit tout recours à la force contre un Etat souverain et tout immixtion dans les affaires intérieures des Etats souverains. Il rejette toute intervention armée non autorisée.

Son fondement  (2):

· Juridique : art. 2 paragraphe 7 de la charte de l'ONU, résolution 2131 et 2625

· Politique : l'isolationnisme américain de Monroe.

Le principe de souveraineté

Le principe de souveraineté donne à l'Etat son essence.

Il est construit sur trois théories :

· Théorie théocratique :

· Théorie héréditaire

· Théorie démocratique

La souveraineté nationale : elle appartient à la collectivité, elle est indivisible. Elle appartient à la Nation.

La souveraineté populaire : la souveraineté appartient au peuple, considéré comme un corps, par addition de souvenir particulière.

Conclusion

La conférence internationale de Berlin a posé les jalons d'un véritable ordre de régulation en Afrique. Cet ordre existe encore aujourd'hui. Cet ordre a produit un type particulier d'organisation sociale, politique, économique et culturelle.

C'est un ordre statocentré : tout est fait par l'Etat. Le peuple est considéré comme les sujets de l'Etat. Celui-ci est limité par les frontières. Celles-ci ont les caractéristiques suivantes :

· Elles ne sont pas tracées en considération des valeurs propres de l'Afrique

· Elles ont fragmenté les communautés et les peuples

· Elles ont déconstruit l'unité de l'Afrique

· Elles ont balkanisé l'Afrique dans ses bases.

Ces frontières sont entourées de certains principes :

- Intangibilité des frontières

- Autodétermination

- Intégrité territoriale

- Souveraineté

Berlin a créé un pacte stratégique (le Pacte colonial) entre l'Afrique et l'Europe. Ce pacte est contenu dans l'Acte général de Berlin.

Conséquence de ce pacte :

L'Etat africain est un comptoir, un protectorat. Il est contrôlé, il établi un système dans lequel l'Etat africain est contrôlé de l'extérieur. Il est sous la dépendance perpétuelle. Dans tous les secteurs.

PARTIE III. LA CONCEPTION DE L'ETAT DU MOUVEMENT POLITICO RELIGIEUX BUNDU DIA KONGO

CHAPITRE VI. PRESENETATION DES RESULTATS DE TERRAIN

Notre population : 317 enquêtés principalement des membres de BDK et des spécialistes de questions de ce genre de mouvements. Presque tous sont principalement du Bas-Congo. Même ceux qui habitent la ville-Province Kinshasa.

Boma : 80, Matadi : 60, Muanda : 57, Kinshasa : 50, MbanzaNgungu : 40, Luozi : 30 = 317

317 personnes : 276 hommes et 50 femmes, soit 84,27% d'homme et 17,77% de femme.

L'adhésion au BDK est justifiée par trois éléments :

· Soit par le contenu du message = Ne Muanda Nsemi restant très convainquant.

· L'appartenance à la Province du Bas Congo, cad à la province du leader

· Motivée aussi par les injustices et les attitudes négativistes des autorités centrales de Kinshasa.

Constat général : la recherche de terrain de cette étude a prouvé que contrairement à une certaine opinion qui a prétendue que la doctrine de BDK était accepté parce que les gens qu'il abordait sont non instruits et instrumentalisés, est sans nul doute fausse.

Les causes de l'adhésion : attachement à la culture kongo, le souci de l'autonomie, la reconstitution des valeurs philosophiques kongo, le retablissment du Royaume Kongo.

L'importance de BDK dans la société congolaise actuelle

Remplace le gouvernement central et les partis politiques qui ont démissionné dans la socialisation des populations. Pour les adeptes, ils sont encadrés et socialisés. Pour les non membres : les bdk leur permettent de comprendre ce que le gouvernement et les autres leur cachent : la connaissance de la culture kongo et les renforcements des liens avec les ancêtres.

Les populations enquêtées affirment que les congolais manque d'identité. Elle consacre comme bon tout ce qui vient de l'étranger et néglige tout ce qui est national. Ceci est renforcé par la Télévision et les mass médias. Le peuple perd de plus en plus son essence. Dans ce cas, le BDK est très important.

Le bdk est parmi les rares mouvements pouvant bousculer les habitudes et les changer dans la mesure du possible. Il est capable de révolutionner toute la population congolaise sur le plan culturel.

Ce mouvement est important dans la revalorisation des cultures des bena kongo. Les autres associations doivent l'imiter pour que la prise de conscience devienne nationale.

Ce que l'on croit au BDK

L'importance des valeurs culturelles étrangères tue la culture nationale. Elle effrite l'essence nationale. Ceci fait est très dangereux, par le simple fait qu'elles ne sont pas en rapport avec les manières de vivre des congolais. Aucune nation ne peut se développer avec les modèles culturels exogènes d'emprunts. Le bdk est une structure qui conscientise la population à une auto prise en charge culture pour un développement harmonieux autocentré et équilibré.

La réappropriation culturelle peut engendrer un mode de développement propre. La solution aux problèmes africains est cachée dans la culture africaine et dans sa sagesse

Analyse des données par la mytho critique

La mytho critique est une méthode qui élabore une synthèse constructive entre les diverses critiques littéraires et artistiques. Elle centre le processus compréhensif sur les récits mythiques inhérents à la signification de tous les récits.

Ne Muanda Nsemi c'est un mythe. Sa personne est une source d'inspiration dans ce mouvement. Ses prises de décision en dépendent. C'est la personne clé du BDK. C'est lui qui a été établi comme préparateur de l'Afrique à l'avènement du troisième millénaire par les ancêtres. Son leadership est intournable. En relatant de son récit de vie, on comprend par fois pour quoi la bdk est un mouvement trilogique. A la fois scientifique, religieux et politique.

Raison : de sa mère, il appartient à l'ancêtre Mpanzu (politique) et de son père, il appartient à la lignée de Yaya Nzinga ( la science).

Chez les bena Kongo, la citoyenneté est une appartenance aux clans (luvila) : Nsaku, Mpanzu et Nzinga.

Dans le récit de vie de Ne Muanda Nsemi, voici les éléments qui renvoient aux mythes ou l'imaginaire :

· Il est descendant de Mbuta Bizongo (un grand personnage dans la tradition kongo), grand guerrier qui a lutté contre l'occupation belge dans la commune de Mongo

· Il neveux du grand Milandu mia Mbumba, grand résistant contre le colonialisme

· Il est descendant des grands archanges. Il a une véritable généalogie spirituelle : de la lignée de Mbuta Mpanzu, Kimbangu et des yaya Nzinga et Kimpa Nvita.

L'examen des discours de BDK

Il y a deux types de textes : les texes écrits notamment les livres écrits par Ne Muanda Nsemi et les Kongo dieto. Il y aussi des textes récités, dits et chantés.

Dans tous les messages et textes de bdk, dieu a un carctère local et culturel.

Le bdk pense que dans le processus de libération de l'homme, chaque continent a ses sauveurs. JC est le sauveur de la race jaune. Les africains ont leur dieu qui leur permet de conserver leurs traditions ancestrales.

Tous les kongo dieto sont repartis en trois grandes parties :

· religieux : au début, ils préparent ses adeptes aux discussions avec les chrétiens. Ce sont des affermissements, un armement doctrinal et moral contre les églises colonialistes, après il donne ses propres enseignements pour les affermirent.

· Politique : il réagit à l'actualité nationale et internationale. Aucune chose ne peut se passer en Afrique, en RDC ou dans le monde sans qu'il n'en réagisse. En suite, il étale sa vision d'une Afrique au troisième millénaire.

· Scientifique : il explique certains éléments de l'ethnologie, de l'Anthropologie culturelle, de la chimie, de la physique et autres en rapport directement ou non avec l'Afrique.

Dans le symbole officiel de bdk, il ya trois couleurs :

- Le premier cercle est de couleur rouge : il représente le pouvoir politique, donc yaya Nzinga.

- Le deuxième cercle est de couleur jaune : symbole de la science ( mpanzu)

- Le troisième cercle est de couleur bleu : symbole de l'amour divin et manifesté ( Nsaku)

Chapitre VII. LA NATURE DE L'ETAT DANS LA DOCTRINE DE BDK

En Afrique centrale et en RDC particulièrement :

Sur le plan interne : l'Etat africain est un kimpangala : c'est un Etat ayant une construction inachevée. L'Etat africain post colonial est un kimpangala sur tous les plans. En clair, dans la perception de bdk, l'Etat africain issu de l'ordre de Berlin est une construction inachevée, une simple fabrication de l'occident.

Sur le plan international : en partant de la RDC, on peut tout expliquer. Cet Etat a appartenu à titre individuel à une personne. Il a été pendant longtemps considéré comme un bien sans maitre, un res nulius. C'est cela l'idée de la neutralité du bassin du Congo.

Cette Afrique là est composée des Etats multinationaux. Cette construction oppose les Etats aux peuples et aux communautés. En opposant les Etats aux peuples cad aux ethnies et aux tribus, l'Afrique est morte. De cette Afrique actuelle, la cohabitation nationale tient de la force. Pas de mariage d'amour mais de force. La cohabitation inter communautaire est un mariage de force. Ce qui attache les communautés et les peuples n'est pas un lien fondateur mais plutôt une imposition. Le pacte fondateur n'est pas naturel. Le socle est la dictature, la force brutale et armée.

Du point de vue Nation culturelle : dans la doctrine politique de bdk, la nation naturelle= ensemble des descendants d'un même ancêtre. Tous forment une même tribu, une même nationalité. C'est cela la Nation naturelle.

Du point de vue pays national : un pays appartenant à une tribu et ses sous groupes. Une ethnie= une nation et un pays.

La loi sacrée n'admet jamais qu'on divise ce pays national en plusieurs morceaux. Chaque pays national divisé se réuni toujours. Dans cette perception, la RDC est composée de plusieurs pays nationaux. Plus de 450 ethnies. Chacune différentes de l'autre.

Constat général : en RDC, toutes ces ethnies coexistent de force et non par pure entente.

Chaque ethnie, peuple de la RDC a sa culture, une culture différente les unes des autres. Chaque peuple a sa culture, sa tradition, sa langue et sa propre terre.

Avant la conférence de Berlin et de la colonisation chaque peuple avait son pays, son territoire,...

En ce qui concerne le kongo, il est divisé en trois parties :

· La partie nord : dominée par la France

· La partie sud : par le Portugal

· La partie centrale : dominée par Léopold II puis par la Belgique.

En 1885 lors de la proclamation de l'EIC à Vivi, les bakongo étaient le seul peuple de cet Etat. Après la Belgique commence à annexé les autres.

· D'abord l'Equateur : en 1889

· Le Kasai : en 1891

· Le Kivu : 1894

· Le Katanga : 1895

· Boyoma ( Kisangani) : 1897

Tous ces peuples ont été mis ensemble par la force coloniale. Depuis 1960 en RDC, toutes les communautés se comportent comme si elles ne formaient pas un même pays. Nous avons l'impression que le souci était de former plus une conscience communautaire, provinciale que républicaine.

La gouvernance politique, le centralisme dictatorial, la recherche de créer une Nation unique qui aurait pour effet d'unir toutes les différences culturelles a guidé tout.

Dans la conception politique de BDK, l'Afrique, l'Afrique Centrale et particulièrement la RDC est un vrai kimpangala. Les autorités politiques, par la dictature et la centralisation du pouvoir ont empêché l'éclosion d'une unité nationale, d'une vraie solidarité et d'une cohésion nationale. Cette nature lui est attribuée par l'ordre de Berlin.

Du point de vue culturel : la RDC est divisée en trois zones culturelles différentes :

· Ubangi - Kongo - lualaba

Dans chaque zone, il y a des sous groupes. Chaque groupe se comporte comme si les autres n'étaient pas importants. Dans certaines conditions, cette multi culturalité peut être un avantage. Dans la perspective de la création d'une Nation et d'une unité nationale, c'est un défaut de taille. Chaque ethnie constitue une véritable nationalité.

· Ubangi : Equateur, Province Orientale et une partie nord de Bandundu, une partie de Congo-Brazza et de la République Centraficaine.

· Kongo : le Bas Congo, le sud-est de Bandundu, Kinshasa, une partie de Congo-Brazza et l'Angola.

· Lualaba : Havila, Kasai, Katanga, la Zambie.

Sur le plan linguistique : plus de 450 langues toutes différentes avec des ressemblances négligeables. Chaque ethnie a sa langue. Sa tradition et sa propre culture.

Les tentatives de création de la Nation congolaise

Le Congo est un Etat pluriethnique et multinational. Depuis la colonisation, la tendance générale est celle de favoriser l'ethnie, la tribu. Certaines politiques n'ont pas permis de penser à la création d'une unité nationale. Nous pouvons citer :

· La coexistence des forces centrifuges et centripètes n'a fait que exacerber le sentiment provincial, ethnique ou encore communautaire.

· Le choix de la forme unitaire centralisée a encore exacerbé le repli identitaire. Les effets sont aujourd'hui connus.

· Les différents gouvernements n'ont pas réussi a poser les bases d'une véritable Nation congolaise.

1. Le système Mobutu :

L'armée : Equateur et parlant le lingala, le gouvernement composé majoritairement des originaires de l'Equateurs ou de leur recommandés.

2. Le système Kabiliste Muzéiste

Armée kangalisée, swahiliphones.

3. Le système Kabila Joseph

Même chose. Gouvernement Matat Ponyo.

Malgré la bonne volonté des hommes politiques d'unir les ethnies et les provinces autour d'un même pouvoir et de créer un Nation congolaise, toutes les tentatives n'ont pas apporte le résultat attendu.

Le vouloir vivre collectif

Pendant la période de l'EIC de 1885-1908 : pas de vouloir vivre collectif, pas de politique de cohésion nationale, pas de politique de création de la Nation.

Pendant la période coloniale, il était difficile de parler du vouloir vivre collectif. Cela parce que l'objectif de la colonisation n'était pas de d'unir les ethnies ou les peuples. La colonisation n'a pas crée une cohésion nationale, un vouloir vivre collectif. La Belgique n' a pas une volonté manifeste que le Congo devienne une Nation Unie. Elle l'a plutôt divisé pour bien régner. L'objectif était de faire du Congo une vache à lait. Vers les années 1955-1960, la Belgique a même crée des regroupements politique sur des bases ethniques ou culturelles. Nous pouvons à cet effet citer : l'Aboko, l'Abazi ; l'Alliance des Mongo...

Des années 1960-1964 : les pères fondateurs constatent que le Congo n'est pas uni, pour opérer l'unité, seule option s'offre à eux : l'Etat unitaire. En 1960, les nationalistes ont cru que l'Etat unitaire centralisé créerait automatiquement la Nation congolaise. Celle-ci agirait sur le vouloir vivre collectif. Ceci n'a pas marché.

Le recours à la province, à l'ethnie a continué. La tribalisalisation de la République s'est même accentuée.

La pratique de l'Etat unitaire centralisé et de la Nation unificatrice a échoué en Afrique Centrale et particulièrement en RDC. La Nation congolaise n'existe que de nom. Le vouloir vivre collectif est une véritable fiction. Les Etats -Nations de l'Afrique Centrale et la RDC, en particulier sont des architectures inachevées.

Avec Mobutu : il a tenté plusieurs politiques pour créer la Nation et le vouloir vivre collectif. Il faut bien le lui reconnaître. Pour lui, il fallait unir les ethnies, les tribus, les communautés autour d'un même idéal politique, un seul homme : tata bo moko, mama bo moko, ekolo bo moko, bokonzi bo moke

La centralisation dans le cadre d'un parti unique a donné de l'espoir tout en créant des frustrations. Il faut noter une fois de plus que ce n'est que par la force que la centralisation s'est rendue possible. Mobutu est bâtisseur, unificateur et pacificateur. Il unifie les hommes et les terres à son pouvoir et non à la Nation. Celle-ci n'existe pas. Il a cependant tenté certaines politiques notamment celle de la territoriale des non originaires.

En Afrique centrale, les Etats Nation sont des structures composites et imposées. Ils sont construits sans la volonté des peuples. Ils sont incapables de fédérer les peuples et les communautés. Ils ont tous été fondés sur la volonté et pour les intérêts des grandes puissances. Ainsi, ils sont appelés à ne réaliser que les intérêts de leurs créateurs.

Conséquence : échec de l'Etats dans ses dimensions régaliennes : impossibilité d'agglomérer les peuples, de créer une véritable Nation, une unité nationale, échec de développement et de la création d'un vouloir vivre collectif.

Le bdk voudrait changer tout cela en proposant le dépassement de l'unitarisme centralisateur et de la pensée d'une nation unificatrice. Il leur substituer un fédéralisme multinational sur base des aires culturelles. Ce fédéralisme fonctionnerait sur le modèle américain ou suisse. Son système politique serait la démocratie rotative sur les éléments divisant. Sa politique étrangère serait celle de responsabilité et d'anticipation à laquelle l'entité fédérée aura sa propre politique étrangère dans le cadre de la paradiplomatie.

CHAPITRE VIII. LES MODELES DES FEDERALISMES AMERICAINS ET SUISSE

Section 1. Le fédéralisme américain

Un fédéralisme de fusion, d'association et d'agrégation. C'est le plus vieux qui puisse exister il a mis ensemble 13 colonies autour des compétences suivantes :

· Le commerce extérieur

· La politique étrangère

· L'armée

· La monnaie

Par le fédéralisme, les américains ont trouvé un moyen de préserver leur indépendance. L'Etat fédéral américain n'a que des compétences d'attribution.

Objectif : surmonter l'échec de la forme unitaire, le danger de lutter seul contre les intrusions extérieures et le souci de consolider l'Etat.

Objectif du pacte fédéral : pousser les Etats à la protection du territoire national et à la réalisation du bien être.

Caractéristiques fonctionnelles du fédéralisme américain

Les éléments spécifiques du système politique américain :

Le sénat : est une puissance législative, la cour suprême fédérale a une large et véritable fonction, il y a la séparation de pouvoir entre le législatif, l'exécutif. C'est un système bipartisan.

1. Les institutions de l'Etat fédéral

Ces institutions ont été instituées par la constitution fédérale, il s'agit de :

· L'exécutif fédéral

· Le législatif fédéral

· Le judicaire fédéral

Exécutif fédéral : il est composé du président et de son gouvernement. Ce dernier est composé des secrétaires et des conseillers. L'exécutif est tenu par le président et son administration. Le président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 4ans une fois renouvelable. Il est élu avec un colistier. Le président est responsable devant le congrès.

Voici ses prérogatives : le chef de l'exécutif :

· Nomme les secrétaires d'Etat

· Il a un veto suspensif sur les lois élaborées par le congrès

· Il est le diplomate en chef

· Il représente le pays à l'extérieur

· Il est le chef des armées

Il ne peut pas déclarer guerre et signer les traités internationaux par lui-même

Les matières fédérales :

L'armée, la monnaie, le commerce extérieur, la politique étrangère, l'enseignement. Toutes ces compétences sont uniquement d'attribution.

1. Le législatif fédéral

C'est un législatif bicaméral. Le sénat représente les Etats. Il est composé de 100 membres élus pour un mandat de 6ans. Le tiers de ses membres est renouvelé tous les deux ans. Chaque Etat a deux sénateurs.

Les prérogatives : le sénat légifère, autorité budgétaire, contrôle l'exécutif, apprécie les choix des dirigeants, initie le vote des amendements de la constitution, ratifie le traités.

2. Le pouvoir judiciaire fédéral

Il est représenté par la cour suprême de justice. C'est l'autorité morale du pays. Elle est composée de 9 membres nommés à vie par le président des USA et avaliser par le sénat.

Principale attribution :

· Arbitrage des conflits entre les Etats

· Entre un Etat et l'exécutif fédéral

· Entre un particulier et l'exécutif fédéral

· Le pouvoir de constitutionalité des lois

Le principe du fédéralisme américain : la séparation des fonctions de pouvoir, l'équilibre des pouvoir, tous les principes du fédéralisme s'applique et particulièrement : l'autonomie et la subsidiarité (l'Etat fédéral ne peut intervenir qu'après l'entité fédérée).

Dans la pratique du fédéralisme américain, la souveraineté est partagée entre l'Etat fédéral et l'entité fédérée. C'est l'idée de la souveraineté fractionnée. Le vrai pouvoir est celui des entités fédérées. C'est la pratique des droits des Etats. Le gouvernement fédéral a des compétences d'attribution tandis que les entités fédérées ont des compétences des principes.

2. Les institutions des entités fédérées

Chaque entité fédérée a son gouvernement, son parlement et ses tribunaux. Ces institutions sont compétentes sur tout sauf sur les matières que la constitution donne à l'Etat fédéral. Cela est relatif au respect du principe de subsidiarité.

a. Le gouvernement de l'entité fédéral : il est tenu par un gouverneur. Il est secouru par une administration.

Il est indispensable de souligner que dans ce système, chaque entité fédérée reconnait sa subordination à l'Etat fédéral. Chaque entité a sa propre constitution.

b. Les institutions locales : il s'agit des gouvernements des Conté et des municipalités.

Compétence : la police, la protection contre les incendies, règlement de santé, éducation, logement.

Le gouvernement municipal : chaque ville ayant 100.000 habitants ou plus est une municipalité. Il est constitué par l'entité fédérée. Une charte détermine ses compétences. Il est compétent dans la gestion de coopération avec les entités fédérées et les organismes fédéraux en ce qui concerne le besoin de leurs populations.

Le gouvernement du conté : est une subdivision de l'Etat= 2 banlieue et plusieurs villes. Chaque comté a son chef.

Le gouvernement local s'occupe des besoins des villageois :

L'entretien des routes, le paiement de ces entretiens, approvisionnement en eau potable, administré la police, la protection contre les incendie, la gestion de déchets et assurer le système local.

La question de la citoyenneté américaine

Le fédéralisme américain institue un double lien entre le citoyen et l'Etat.

· Un lien de nationalité : entre l'américain et l'Etat fédéral

· Un lien de citoyen : attachement à l'Etat fédéré de résidence à partir du quatorzième amendement. La citoyenneté fédérée s'acquière par la résidence.

L'élection aux Etats :

1. Convention des partis politiques dans chaque Etat : le parti choisi ses électeurs (le nombre tient compte de la taille démographique de l'Etat). Pendant cette même convention le congrès présente aussi les candidats pour les primaires du parti. Celui qui obtient la confiance des partisans représente le parti aux élections présidentielles.

2. Le vote proprement dit : il se passe en deux niveaux : le vote populaire et celui des grands électeurs. Dans ce système ; il est attribué à la liste qui l'emporte dans un Etat le nombre de tous les grands électeurs de cet Etat. Au mois de janvier, le collège électoral se réuni pour voter le président de la République. Le vote populaire ne set qu'à dire qui remporte les grands électeurs.

Section 2. Le fédéralisme suisse

Selon plusieurs auteurs, c'est un modèle en parfaite réussite.

1. Caractéristiques

La Suisse est un Etat complexe. Elle est plurinationale, multiculturelle et plurilinguistique.

La langue : le français, allemand, italien et Romanche. De ce qui précède, la Suisse est tout le temps sous l'influence de la France, de l'Allemagne et de l'Italie. Cette réalité a crée la marque suisse et son stéréotype national.

Religions : la Suisse compte deux grandes religions : Protestante et catholique

Climatique : c'est un climat différent selon les régions.

Le fédéralisme suisse date de 1848. Il est formé autour des entités de base : les cantons dont 20 et 6 demi-cantons.

Dans ce pays aux langues et religions dominantes correspondent les divisions territoriales. Le fédéralisme suisse est un fédéralisme d'accord entre les cantons. C'est le serment tripartite entre les communautés paysannes et certaines villes conclu le 01 avril 1921 qui cimente cette organisation. Ce serment est appelé le pacte perpétuel.

Objectif du pacte : assurer la sécurité intérieure et la défense commune. Après, les autres ont adhéré. Au départ, chaque canton devait garder sa souveraineté. A dire vrai, c'est la constitution qui pose les fondements et le pacte perpétuel cimente ce fondement.

Au début du fédéralisme : chaque canton est indépendant et souverain. Il n'existe pas d'autorité supra nationale.

NB. : La confédération suisse n'est que démoninationnelle. En pratique, c'est une fédération.

Les principes de base du fédéralisme Suisse

C'est d'abord un fédéralisme de coopération et d'exécution. Son principe majeur est celui de la cohésion nationale basée sur le respect et la défense des minorités, la séparation de pouvoir, et la recherche du consensus (liée aux diversités régionales linguistiques), la représentation équilibrée. Outre ce qu'on vient de citer, nous pouvons ajouter :

· La démocratie directe

· Le système de milice

· La concordance

· La subsidiarité

· Le multipartisme

· Le multilinguisme

· La dépersonnalisation de pouvoir

· Le polycentrisme

Le fonctionnement des institutions fédérales suisse :

Le fédéralisme suisse est un effort de compromis entre les cantons radicaux, libéraux et conservateurs.

Il y existe trois institutions à des niveaux différents. Fédéral, cantonal et communal.

Les institutions fédérales suisses

Toute la suisse a un dénominateur commun : c'est son système politique. Celui-ci est reparti en trois fonctions de pouvoir : l'exécutif, le législatif et la judiciaire.

1. L'exécutif fédéral suisse

Les 26 cantons ont cédé une partie de leur souveraineté à la structure fédérale suisse. La suisse fonctionne sur base d'une démocratie semi directe. L'exécutif est représenté par le conseil fédéral. Ce conseil est chargé de la politique nationale. Elle s'occupe aussi de toutes les matières ne relevant pas des domaines cantonaux et communaux.

Le conseil est composé de 7 membres élus par l'Assemblée fédérale pour un mandat de quatre ans renouvelables. Il fonctionne sous le régime de la collégialité. Toutes les décisions sont prises par consensus, à défaut il y a vote.

Matières relevant du pouvoir fédéral :

La défense, la politique étrangère, la poste et les télécommunications, le droit privé, commercial et pénal, la monnaie

Matières de supervision fédérale

Les voies de communication et questions agricoles

2. Le législatif fédéral suisse

Il est assuré par l'Assemblée fédérale. C'est l'organe législatif.

Compétence : élire les membres du conseil exécutif et ceux du tribunal fédéral, assurer le contrôle de l'exécutif, choisir le chancelier fédéral et les juges du tribunal fédéral.

Composition : elle est bicamérale. Elle est composée d'un Conseil National (représentants du peuple : 200 députés et d'un Conseil des Etats (représentants des cantons : 46 membres. Les deux chambres ont les mêmes compétences. C'est un bicaméral parfait. Toute décision requière l'accord de deux chambres.

Etre parlementaire en Suisse n'est pas un métier. Le mandat parlementaire est exercé parallèlement avec une autre activité professionnelle. Il n'a pas de salaire mais plutôt une indemnité.

Ne peuvent pas exercer un mandat législatif : les juges des tribunaux, les commandants de l'armée et les fonctionnaires fédéraux.

3. Le pouvoir judiciaire fédéral suisse

C'est l'autorité fédérale suisse. Il est représenté par le Tribunal fédéral. Il est composé de 30 juges, élus par l'Assemblée fédéral pour un mandat de six ans. Il siège pour toutes les questions entre les cantons, entre les cantons et la fédération. Les jugements indépendants rendus par les tribunaux cantonaux.

Les institutions cantonales suisses

Chaque canton a ses propres institutions. Respectant le principe de subsidiarité, le canton a des compétences générales et les partage avec la commune.

Matières communes entre le canton et la fédération :

Education, transport, culture et justice

Les matières réservées aux cantons :

Education (sauf des universités fédérales), la gestion des hôpitaux ( sauf des hopitaux communaux et privés), construction et entretien des routes ( sauf des autoroutes et des routes nationales), la police, la justice, la fiscalité, les questions linguistiques.

Les institutions communales

La commune est la troisième degré de pouvoir. Chaque commune a son propre gouvernement. Les petites communes ont juste une assemblée de tous les électeurs.

La démocratie et le referendum obligatoire

La démocratie suisse est semi-directe. Ainsi, pour certaines questions non prévue expressément par la constitution, celle-ci exige un vote populaire par referendum. Il s'agit notamment de l'adhésion aux OI et des lois urgentes non prévues par la constitution.

Référendum facultatif

Pratique permettant aux citoyens suisse (50000) ou 8 cantons réunis d'exiger un vote d'une loi, certains arrêtés fédéraux ou les traités internationaux. Ce vote est acquis à la majorité simple des votants et non des cantons. Cette pratique de référendum facultatif est un e formule de stabilité de la forme fédérale de la suisse.

La pratique de la double majorité

Pour protéger les minorités ou les cantons démographiquement faibles, la constitution suisse a prévue que les cantons à faible représentation ou faible démographie puisse participer équitablement au vote sans être absorbé par les plus grands.

Conclusion partielle

La perception de BDK s'oppose à l'ordre de Berlin. Pour s'y faire, elle recourt au modèle de l'Etat africain qui a existé avant Berlin. Pour le BDK, la conférence internationale de Berlin est génitrice d'un ordre ou d'un système politique qui existe encore aujourd'hui et qui continu à régir les Etats africains.

Caractéristiques de cet Etat

· Un Etat calqué sur le modèle de l'Etat européen

· Partage l'Afrique en zones d'influence géographique et stratégique

· L'ordre de Berlin a balkanisé l'Afrique en divisant les Etats sans tenir compte des valeurs spécifiques propres.

· L'ordre de Berlin établi des zones franches : les zones neutres

· Il a établi un pacte stratégique entre avec l'occident

· Ce pacte fait de l'Afrique une périphérie du centre du centre qui est l'occident/Europe

· Berlin a déconstruit l'Afrique et son peuple en réussissant à créer deux entités distinctes dans un même espace : l'Etat et la Nation. L'Etat s'oppose au peuple et aux communautés.

A cause de cet ordre :

L'Afrique est aujourd'hui esclave et otage de sa propre histoire. Plusieurs principes du droit international et des Relations Internationales maintiennent l'Afrique esclave de cet ordre. L'ayant compris, certaines voix se lèvent pour le changement radical : de fond et de forme. Il s'agit des mouvements messianiques, on peut même parler des mouvements politico religieux.

Conséquence : le développement des nationalismes, des revendications identitaires.

Objectif : Remettre en question l'unité étatique de façade, l'unitarisme centralisateur et l'idée de la Nation unificatrice que cet ordre a longtemps véhiculé. Parmi ces mouvements, il ya le BDK. En réagissant contre cet ordre, ce mouvement part de l'observation de la loi sacrée du royaume. Cette loi interdit à quiconque de décomposer le pays national. Ce mouvement rejette l'ordre de Berlin, l'Etat qu'il a engendré et la forme unitaire qu'il a institué. Il rejette toute idée que la Nation a une valeur unificatrice.

Ce que le BDK propose à leur place

1. L'Ordre de Berlin a crée une Afrique des Etats, le BDK voudrait une Afrique des peuples et des communautés

2. L'ordre de Berlin a créé une Afrique des zones d'influence, une Afrique dominée au moyen du pacte stratégique, une Afrique réservoir des matières premières, une Afrique économiquement dépendante par divers programmes économiques, le BDK propose une Afrique responsable, un nouveau pacte africain privilégiant la gestion responsable et communautaire des ressources naturelles, une Afrique dépendante de son peuple. Un pacte stratégique win win ouvert aux autres continents.

3. L'Ordre de Berlin a créé une Afrique de dépendance culturelle et religieuse, une Afrique dont les peuples sont des aliénés culturels, une tutelle culturelle. Le BDK renverse cette situation par la prise de conscience et l'éveil spirituel.

4. L'ordre de Berlin a tout fait pour que l'Etat africain post colonial soit unitaire centralisé, le BDK propose son dépassement par l'adoption du fédéralisme multinational du type américain ou suisse.

5. L'ordre de Berlin a tracé des frontières de division et certains principes y sont attachés : intangibilité des frontières,... Berlin a balkanisé l'Afrique et son peuple, le BDK rejette ces frontières en leur proposant une délimitation sur base des aires culturelles. Déconstruire les frontières voudrait dire revenir en Afrique Centrale au royaume Kongo.

QUATRIEME PARTIE : CONSEQUENCE ET FAISABILITE DE LA CONCEPTION DE L'ETAT DU BDK EN AFRIQUE CENTRALE

LES PREALABLES POUR COMPRENDRE LE DISCOURS DE BDK

1. La trilogie : trinité bdkiste et doctrine politique

Nsaku, Mpanzu et Nzinga = makuku ma tatu malamba kongo. C'est ainsi que ce mouvement est dit politico-scientifico-religieux.

En guise de rappel, l'objectif de BDK c'est la remise en cause de l'ordre géopolitique de Berlin dans ses fondements.

Le BDK préconise le dépérissement positif des frontières héritées de la colonisation (créatrice de l'anarchie et méprisant les valeurs propres de l'Afrique : la conscience culturelle, l'histoire identitaire, conscience spirituelle de la communauté noire.

2. Projet politique :

La création d'une nouvelle entité territoriale qui reconstituerait l'ancien royaume Kongo, amputé les parties où habitent les bena Kongo en Afrique Centrale et créer une fédération construite sur base des aires culturelles : la confédération de l'Afrique Centrale, le Ntimansi. Le Ntimansi est composé de 3 grandes fédérations construite sur base des aires culturelles qui sont : la fédération de Kongo, la fédération de l'Ubangi et la fédération de Lualaba.

1. La Fédération de Kongo

Le Bas-Congo, le Congo-Brazza, le Gabon et le Bandundu. Toutes ces terres appartiennent à un seul et même ancêtre = même culture (soit Nsaku, soit Mpanzu, soit Nzinga).

Il rappelle que l'ancien Royaume Kongo était divisé en quatre départements suivants :

- Kongo dia Mpangala : le sud de l'Afrique,

- Kongo dia Cuimba/ Mulaza : le sud de Bandundu

- Kongo dia Luango : le Gabon

- Kongo dia Kati : le Congo Central

Fonctionnement des départements du Royaume Kongo

Sur base d'une véritable autonomie de fonctionnement. C'est ainsi que dans la conception politique de BDK, le fédéralisme est considéré comme une loi de la nature comme faisant partie de la loi sacrée du Royaume.

Un autre Projet : Réunifier tous les Bana Kongo éparpillés dans toute l'Afrique Centrale : RDC, Congo-Brazza, Gabon, Angola. Reconstituer le Royaume Kongo

Conséquence

1. Elle touche les frontières des plusieurs pays de l'Afrique Centrale : dans cette conception, revenir aux frontières héritées de la colonisation n'est pas une balkanisation. Mais résoudre une situation de Balkanisation. Ainsi, les frontières héritées de la colonisation. Ces frontières héritées de la colonisation est une aberration.

Si la vision de l'Etat du mouvement politico religieux Bundu dia Kongo se réalisait, toute l'Afrique centrale changerait de forme. Les frontières bougeraient totalement.

Une autre conséquence : la remise en cause de certains principes fondateurs du droit international et des Relations Internationales. Par exemple : le principe d'intangibilité des frontières et celui de l'intégrité territoriale.

Sur le plan national :

La doctrine de BDK impose une nouvelle configuration des Etats de l'Afrique Centrale. Il faut recomposer les frontières internes sur base des aires culturelles. Il faut une nouvelle forme de gestion et un changement de forme de l'Etat.

Voici l'idée que la loi naturelle (sacrée du Royaume) se fait de cette réalité

Tous les hommes appartenant à la même Nation ethnique ou à la même Nation naturelle doivent vivre ensemble sur la terre de leurs ancêtres. Ce peuple doit avoir sa propre terre, son propre foyer national, sa patrie.

Objectif de l'enseignement de Ne Muanda Nsemi

Préparer l'Afrique pour le troisième millénaire. Pour cela, il faut bouleverser les équilibres posés par la conférence de Berlin, déconstruire l'ordre de Berlin, réexaminer certains principes de base : intangibilité des frontières, déconstruire le pacte stratégique Europe-Afrique.

Dépasser la forme de l'Etat actuelle en Afrique centrale : unitaire centralisé ou décentralisé, l'idée d'une Afrique d'une Nation unificatrice qui a prouvé son inadaptabilité.

Le bdk soutient que dans plusieurs Etats africains actuels, la Nation n'existe pas. Elle est une simple fiction sociologique et politique. Si la Nation n'existe pas, le vouloir vivre collectif, l'unité nationale ne sont plus que des simples slogans.

La forme de l'Etat dans la conception de BDK

C'est le fédéralisme. Le bdk est contre toute concentration politique, toute centralisation du pouvoir par une seule instance. Pour lui, le fédéralisme s'adapte mieux à la nature de l'Etat africain.

Réunissant les peuples Kongo et en reconstituant le royaume Kongo ou encore en instaurant un fédéralisme sur base des aires culturelles, la RDC ne perd pas. Elle gagne au contraire en superficie.

Il faut noter que la superficie de l'ancien Royaume du Kongo était de 2500. 000 Km² tandis que celle de la RDC est de 2345.000 Km².

Le BDK a également un projet économique, social et culturel pour l'Afrique Centrale.

1. Projet culturel

Revaloriser la culture négro-africaine et particulièrement celle des Bakongo en Afrique Centrale : les éléments à revaloriser sont :

La langue kikongo contre les apports allogènes par exemple le lingala. Pour y arriver, il sollicite qu'on instaure le Kikongo académique au niveau des universités kongo et au niveau scolaire.

2. Au plan moral

Réarmement moral Kongo sur tout l'espace Kongo. Cette morale est faite du bien. Le respect des autorités, le respect des ainés, le respect de la loi sacrée du royaume, le respect des biens communs, la lutte contre la corruption et surtout la consécration de la pudeur comme stéréotype communautaire Kongo.

Conclusion partielle

Un constat général et de base : l'ordre de Berlin a créé des Etats -Nations africains sur des bases artificielles. Ces Etats ont regroupé les peuples des cultures différentes, il a établi des frontières de division et de fragmentation. Il a créé des communautés transnationales. Il est producteur des recours identitaires et des crises inter étatiques. Il a créé des ressources mitoyennes, causes de plusieurs guerres inter étatiques.

La doctrine de BDK est fondée sur le fait suivant : La création des Etats sur des bases nouvelles distinctes de celles posées à Berlin.

Solution préconisée : certains Etats sont concernés en Afrique Centrale : la RDC, l'Angola, la Zambie, le Gabon et la République Centrafricaine.

Le BDK voudrait un nouveau modèle étatique, un noyau fort ayant une véritable unité culturelle d'où partirait le renouveau de l'Afrique post coloniale.

Il est question d'une déconstruction-construction : décomposer le caractère composite pour construire sur les bonnes bases durables.

La remise en cause de l'ordre de Berlin sert à construire une Afrique nouvelle au troisième millénaire. Le BDK tente de trouver un soubassement fort sur lequel partirait le fondement des Etats-Nations africains. Cette culture commune est un gage de stabilité et un élément réel constitutif d'une Nation.

CHAPITRE X. FAISABILITE DE LA CONCEPTION DE L'ETAT DU BDK

Beaucoup de spécialistes africains semblent dire que c'est une doctrine hypothèse d'école. Quant on lui pose la question , il ne se gène pas de dire que toute eouvre de pensée a sa part d'utopie. Et il sied de rappeler qu'à son temps, Karl Marx était appelé utopiste. Ceci était tellement vrai lorsqu'il avait évoqué les élements relatif à la création d'une société sans classe ou encore au simple fait de crier à la disparition de l'Etat bourgois.

Section 1. Des Etats unitaires centralisés issus de l'Ordre de Berlin à la fédération de Ntimansi

1. Rappel sur l'Etat africain issu de l'Ordre de Berlin

Les Etats Nations en Afrique sont au jour d'aujourd'hui particulièrement attachés à leur souveraineté. Les Etats à l'incapacité de se développer. Toutes les politiques économiques, sociales, bref des politiques générales sont des véritables échecs. C'est ce qui justifie l'état de sous développement de l'Afrique en général et de l'Afrique centrale en particulier.

A voir de très près, certains Etats d'Afrique comme la République Démocratique du Congo n'auraient jamais la forme qu'ils ont aujourd'hui si la colonisation ne les avait pas créé. En effet, il ne faut jamais oublier que la base de l'Etat en RDC a été tout simplement de fonder au profit d'une structure artificielle que nous avons aujourd'hui... le nationalisme , très particulier, on le voit, des congolais ne repose pas, comme ailleurs , sur l'exaltation d'épisodes glorieux du passé. D'abord parce qu'ils n'ont guère de passé commun, ayant été unis par la volonté de Léopold II. Le territoire actuel du Congo est en effet, issu de la repartition de l'Afrique entre puissances européennes, lors de la conférénce de Berlin de 1885.

Cette réalité a été comprise depuis, par n'longi'a kongo qui pense à raison que le vrai problème de l'Afrique, de son Etat, la question majeure serait d'analyser les conséquences du modèle importé de l'Etat africain et les solutions plausibles à y apporter pour que l'Afrique s'auto prenne en charge et redevienne une véritable unité politique comme avant la colonisation , à l'instar des royaumes et empires que la colonisation a déconstruits.

2. Les tentatives de solution.

l'heure est venue de changer de fond en comble la problématique classique de l'Etat. Il s'agit d'une rupture épistémologique devant reposer sur deux hypothèses.

Premièrement, il faut dépasser le cadre des innovations apportées ces dernières années par les problématiques de l'Etat importé; de rejet du modèle occidental de l'Etat-nation et ses mythologiques; de la dialectique Etat-ethnie dont la faiblesse principale est de n'avoir proposé aucun modèle de l'Etat alternatif à celui de l'Etat-Nation, qui soit fondé sur la réalité ethnique.... En effet, il n'est point besoin d'être un savant pour constater que l'échec de la tentative de construction de l'Etat européen, faite voici plusieurs années, au mépris des logiques sociales irréductibles (l'institutionnalisme occidental porte sur la question (qu'est-ce que l'Etat) , alors que le fonctionnalisme négro africain porte sur la question (à quoi sert l'Etat ? ) a généré la débâcle politique, économique, sociale et culturelle qui ravage l'Afrique noire.

Deuxièmement, la refondation du modèle négro-africain de l'Etat multinational ou multiethnique précolonial du type Etat du Mali, du Ghana, du Songhay, du Kongo, d'Ethiopie, du Monomotapa, etc., s'impose comme la seule perspective qui épouse les contingences culturelles et historiques, permettant aussi bien aux nations ethniques qu'à l'Etat réconcilié, de disposer de la capacité de se gouverner eux-mêmes en réveillant les intelligences et en rassemblant les dévouements, à la lumière de leur projet de société démocratique plural, c'est-à-dire la démocratie intégrale.

D'une part, en rénovant les éléments constitutifs de l'Etat (territoire, Nation, gouvernement), l'Etat multinational est la condition sine qua non de la renaissance d'une authentique démocratie locale, fondée sur une triple fédération des terroirs, des nations ethniques et des citoyens, en vue de transférer des savoirs.....

D'autre part, le déploiement du projet démocratique plural ou démocratie intégrale sur l'ensemble du champ social doit créer une dynamique nouvelle matérialisée par le couplage de nouveaux espaces de démocratie politique, économique, sociale et culturelle, avec des nouveaux espaces de citoyenneté politique, économique, sociale et culturelle. Il s'agira, alors, de jeter les bases de la forme politique de la société plurale globale, qui soit fondée sur l'organisation de la différenciation, en vue de souligner l'originalité de la démocratie africaine, définie comme le moyen politique de sauvegarder la diversité sociale en tant que facteur structurant l'unité des contraires

Section 2. de la fédération de Ntimansi comme modèle de faisabilité de la pensée de Ne Muanda Nsemi

Tout part de la loi sacrée du royaume, de la loi naturelle.

De la loi sacrée du Royaume :

C'est une loi supérieure et différente de la constitution. Elle est d'origine divine. Elle ne peut pas être transgressée. C'est le kodia moyo kadi konua disumunua longo. Cette loi a fait de l'unité du royaume Kongo un objet principal. Ainsi la sagesse kongo a repris : kongo tadi, kabasue mbasinga = il est strictement interdit de balkaniser le royaume du kongo, car le pays kongo doit rester cette pierre qu'on n'a pas le droit de briser en plusieurs morceaux.

Pour les étrangers :

Nsi wumbuana nsiku, kunata nsiku ko (soumets-toi à la loi du pays hôte, n'y amène pas ta loi.

Aux bena Kongo :

La loi sacrée leur demande de jurer constamment en disant : Kongo dieto bambuta basisa dio. Ekodi disisa bambuta yilande, kodi yaye (notre kongo nous a été légué par nos ancêtres. Je respecterai la loi sacrée que nous ont léguée nos ancêtres, c'est le kodi dia moyo). Parlant de la terre du kongo, la loi sacrée dit aux bakongo: zulu i s'ame, kansi ngudi'ame yindikilanga. Ntoto wa kongo: wa luvila, wa dikanda, ka wa nzenza ko. (le ciel est mon père , tandis que la terre est ma mère nourricière. La terre du kongo appartient aux clans ( donc aux membres du clan Nsaku, Mpanzu et du clan Nzinga), non à l'Etranger. Ainsi, en parlant de l'étranger qui vient au royaume Kongo, la loi sacrée dit ceci aux bakongo: vata dilembua tambulanga nzenza ka diena diambote ko.( un village qui n'acceuille pas dignement les étrangers , n'est pas un bon village.... plus loin la loi sacrée interdit aux bakongo de laisser le pouvoir politique entre les mains d'un étranger au royaume du kongo , en disant : mpungi za nzinga ka zisimbi nzenza ko wakondua mvila ku ko kongo weka sielo kia ntumanga maza ye nkuni( les instruments royaux du kongo ne peuvent être touchés par l'étranger.

Les fédérations de Ntimansi

Son principal préalable : l'Afrique Centrale devra se débarrasser de sa structure étatique actuelle, ses frontières coloniales, de la souveraineté négative.

Le centre de Ntimansi est Mbanza Kongo. Ce processus est appelé dans la conception de l'Etat de Bdk : la congolisation de l'Afrique Centrale.

Ne Muanda Nsemi a reçu la mission de réactualisation de l'Afrique Centrale commencé avec le Royaume Kongo mais détruit par la colonisation et la conférence de Berlin et l'ordre qu'il a créé.

Une autre mission de Ne Muanda Nsemi est de corriger ce que la Conférence a fait en Afrique en générale et particulièrement de l'Afrique Centrale.

Composition de fédération de Ntimansi :

Trois grandes puissances : Ubangi, Lualaba et Kongo dia Ntotila. Chaque fédération est divisée en quatre Etats autonomes. Ceci ferait 12 Etats autonomes en Afrique Centrale.

1. Fédération Kongo dia Ntotila : Etat du Kongo central, Etat de Kuimba, de Mbamba et de Kabangu.

2. Fédération de l'Ubangi : Etat de Kangu (actuel Cameroun), Sangha, Mongala et Mbomu

3. Fédération de Lualaba : Etat du Kivu, du Kasaï, du Katanga et de la Zambie.

Le critère prévalant à la détermination des Etats autonomes est l'appartenance à la même aire culturelle.

N.B. : la confédération de Ntimansi est un Etat fédéral composé de trois zones culturelles. Chaque zone culturelle est divisée en quatre Etats autonomes. Ainsi, donc le Ntimansi a 12 Etats autonomes. Il s'agit de décentraliser le pouvoir pour permettre à chaque Etat de se prendre en charge et de se développer en suivant son propre génie et ses propres spécificités culturelles et linguistiques.

Le Congo central comme modèle de fonctionnement de Ntimansi

C'est le noyau dur du ntimansi. Parce que les bena kongo sont des peuples élus, ils sont les porteurs de la civilisation post égyptienne en Afrique.

Pour que le BDK se réalise, il faut d'abord :

· Réhabiliter les valeurs culturelles traditionnelles kongo

· Reconstituer le Royaume Kongo

La langue du Ntimansi : la langue comme valeur culturelle occupe une bonne place dans la perception bdkiste. Chaque zone culturelle peut avoir sa langue cependant, dans le congo central, c'est le Kikongo.

En termes savants, chaque Etat autonome est composé des tribus et des ethnies. Chaque tribu utilise sa propre langue. Cette langue est utilisée dans l'espace du territoire culturel de la Nation tribale.

Sur le plan étatique : la langue provinciale est celle de la majorité provinciale. S'il y a deux communautés majoritaires sur le plan de la province, alors, on utilisera ces deux langues.

De ce qui précède :

· Etat du Kongo dia Ntotela : le kikongo

· Etat de Lualaba : le Suahili

· Etat de l'Ubangi : lomongo ou le lingala selon le cas

Dans les réunions de Ntimansi, on peut admettre des interprètes en trois principales langues de l'Union.

Section le fonctionnement de la Fédération de Ntimansi

C'est un fédéralisme multinational. Ainsi, tous les principes du fédéralisme s'appliquent à elle comme aux USA ou en Suisse. Le pouvoir a deux niveaux : le local et le central.

Au niveau local :

Chaque Etat autonome partage sa souveraineté avec l'Etat fédéral sur certaines matières en respectant le principe de subsidiarité.

De l'exécutif provincial : Chaque Etat a son : gouvernement, son Assemblée, sa propre politique financière, ses propres institutions judiciaires. La composition du gouvernement tient compte des sensibilités ethniques et communautaires.

Ce gouvernement est dirigé par un président de l'Etat autonome appelé président ou gouverneur. Le pouvoir est exercé en respectant la constitution provinciale et la loi sacrée qui est la constitution fédérale.

Du législatif provincial : il est appelé lusanga. Celui-ci est organisé en tenant compte de la loi sacrée et de sa propre constitution provinciale. La détermination des postes au Bureau doit respecter la composition communautaire.

Au Niveau de la Fédération : l'Etat fédéral a son gouvernement, son parlement et ses institutions judiciaires.

Au niveau de l'Union :

1. Exécutif :

Trois niveaux différents :

· le président de l'Etat autonome

· le président de la confédération régionale, le Ntimansi

· le président de l'Union africaine

Au niveau de l'Union africaine :

Il faut noter que la conception bdkiste de l'Etat divise l'Afrique en cinq parties différentes : l'Afrique du Nord, l'Afrique du Sud, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique de l'Est et l'Afrique Centrale.

Chaque région est une confédération. Toute l'Afrique est une union appelée « Union Africaine ». Les présidents des cinq fédérations forment un présidium de l'UA. Son président en est le coordonnateur et le porte parole. La direction du présidium est faite en rotation pour que pendant un temps donné que tous les cinq passent en rotation.

Au niveau de la confédération de ntimansi :

Sur le plan exécutif : Il y a un collège des présidents composé de chaque président de trois fédérations. Ceux-ci assument cette fonction pendant 6 mois tout en restant président de sa fédération d'origine. Il porte le titre du président de la confédération. Il joue le rôle de coordination. Tout le travail est fait dans les fédérations.

Ce qu'il faut retenir : dans la perception de l'Etat du BDK, l'Etat-Nation n'existe plus. Il est noyé dans une nouvelle configuration politique qui ne tient plus compte des frontières actuelles : ce sont les trois grandes fédérations dont la construction ou la constitution respecte les aires culturelles. L'Afrique des Etats disparaît pour céder la place aux entités autonomes construites sur base des aires culturelles.

Sur le plan législatif : le lusanga s'appelle « dikahala » au niveau de chaque confédération et de l'Union Afrique. C'est le parlement de la confédération. Il est composé de 120 nzonzi en raison de 10 par Etat autonome. Ce quota est égalitaire sans tenir compte de la capacité démographique de chaque Etat. C'est une chambre monocamérale.

De l'Administration de Ntimansi : elle est composée d'un groupe d'experts délégués par chaque fédéral à quota égalitaire. C'est l'administration centrale de la confédération.

Les domaines de l'Union de Ntimansi :

En respectant le principe de la subsidiarité, la conception de l'Etat bdkiste voudrait que l'Etat autonome s'occupe de tous les domaines. Ainsi, il laisse à l'Etat fédéral les domaines ci-après :

· l'économie

· la monnaie

· la gestion de l'environnement

· la recherche scientifique

· la culture.

Il faut noter à ce point que l'Etat fédéral peut partager une matière commune avec l'Etat autonome. Dans une certaine mesure. C'est le cas de la politique étrangère exprimée en termes de la paradiplomatie.

CHAPITRE XI. SYSTEME POLITIQUE ET MODE DE FONCTIONNEMENT DE NTIMANSI

Section 1. La démocratie pour la confédération de Ntimansi

En Europe actuelle, la démocratie semble être en crise. Les représentants élus n'ont plus la confiance de la base. Le peuple veut de plus en plus se prendre en charge.

La forme de démocratie actuelle appliquée indistinctement à toutes les sociétés semble être inadaptée.

En Afrique où les sociétés sont multinationales et divisées, l'application d'une personne une voix de la démocratie universelle peut être dangereuse et suicidaire. Pour dire vrai, c'est une démocratie belligène.

Les différents efforts d'adaptation ont donné par exemple les pratiques diverses de la démocratie : nous pouvons par exemple citer la démocratie participative, dite aussi démocratie organique ou démocratie incarnée, la démocratie communautaire, la démocratie d'opinion, la démocratie consociative, et autres. Certaines pratiques de cette démocratie ont en leur sein de variances. Le souci de la conception ici est lié à l'adaptation de l'évolution des sociétés.

Dans l'actuelle forme de la démocratie, le souverain primaire est totalement désemparé. Si les couches semi lettrées sont désorientées par la supercherie de l'élite politique, les masses laborieuses sont totalement désorientées et déçues de ce qui se passe. Les pratiques gouvernementales ont tendance à ne défendre que les intérêts des élites. De ce qui précède, le souverain primaire dans sa majorité ne se sent plus représenté. Il crie d'ailleurs à la trahison.

La démocratie à adapter à la nouvelle forme des sociétés a pour objectif d'adapter la prise de décision politique et la gestion du système politique en entier en tenant compte des variables déconstruisant.

Il sied de savoir de prime à bord que l'adoption de la forme de l'Etat qui conviendrait au modèle multinational des Etats de l'Afrique Centrale ne suffit pas. Comme ils sont tous des Etats divisés, il est important de bien penser au type de gestion politique qui s'y adapterait. Ce système ne peut être que le système démocratique.

En effet, dans plusieurs cas, les principes de la démocratie universelle n'ont rien résolu parce qu'étant inadaptés aux réalités sociales de ces communautés. Pour ce faire, il est important de penser au régime politique du type particulier et au système politique capable de prendre en compte le caractère divisant de ces sociétés.

1. De l'illusion de la démocratie représentative.

Les analystes de renom ont stigmatisé les Etats restés en marge de la civilisation démocratique. Il y a lieu aujourd'hui de replacer les faits. De cette restitution, nous nous rendons compte que ce que nous avons observé n'était qu'une illusion, une farce et une idée frappe oeil.

En effet, à quels signes dire qu'il y a gouvernement du peuple, les élections elles-mêmes ne constituent pas un critère sûr, car elles peuvent être biaisées. Cette définition correspond uniquement à l'organisation des pouvoirs publics, mais elle ne spécifie pas ce qui est caractérisé, une gestion démocratique des autres institutions en instance. Il faut faire savoir avec simplicité de style scientifique que la démocratie universelle actuellement enseignée est une farce, mieux une illusion. S'il est vrai que tout le monde a le droit de vote, il est aussi vrai que les souverains primaires ne présentent pas des programmes politiques. Ils adhèrent à ceux qui sont cousus de toutes pièces par les grands centres intellectuels. Ils sont objets de propagandes politiques. Il faut encore penser qu'ils y adhèrent par connaissance ou par conviction ou encore par simple attrait.

La démocratie, méthodiquement vidée de son contenu, ne serait plus qu'un théâtre d'ombres ; elle serait en train de mourir faute de combattants.

L'illusion de la démocratie contemporaine a engendré un écart et un manque de confiance criant entre les élus et leurs bases, entre le sommet et la base, les souverains primaires ne croient plus aux politiciens, qu'ils ont élus parce qu'ils ne font que leur propre politique sans vraiment tenir compte du peuple.

1. De la crise de la démocratie contemporaine

Cette crise est exprimée par l'impuissance politique, le manque de confiance des citoyens vis-à-vis de la classe dirigeante..., à l'intérieur de plusieurs pays, on constate une montée vertigineuse des extrémistes, l'abstentionnisme chronique, le manque de confiance des citoyens vis-à-vis de la classe politique.

Malgré des similitudes, celles que les démocraties connaissent aujourd'hui résultent surtout de l'approfondissement du libéralisme, qui s'exprime par un individualisme de masse et le triomphe des droits de l'homme. Désormais la souveraineté de l'individu a supplanté la souveraineté du peuple. Il y a un recul et même une «autodestruction douce» de la démocratie. Son universalisme la conduit à vouloir se dissocier de tout cadre historique ou politique et lui fait perdre son sens.

Dans certains contextes, comme celui de la France, la crise s'est accélérée pour toucher les bases mêmes de la vie politique. Par exemple, le parti politique n'est plus à vrai dire une structure avant-gardiste de la démocratie. Ainsi, on peut encore noter ....la démocratie s'en est prise au principe du pouvoir en général et partout. Elle a universellement sapé les bases de l'autorité du collectif au nom de la liberté. Elle a fait passer au premier plan l'exercice des droits individuels, jusqu'au point de confondre l'idée de démocratie avec lui et de faire oublier l'exigence de maîtrise collective qu'elle comporte.

La crise actuelle est pathologique. Elle donne lieu à la recherche des solutions de rechange. Elle peut être la résultante de la déformation du parlement (Assemblée nationale et Sénat) qui, s'autonomise au point de ne plus servir l'intérêt des peuples et de tendre vers les intérêts privés . Comme pièce de rechange, les vedettes de la politique inventent des types, des modes d'expression pour traduire cette crise. Ainsi, en France, on a noté la montée de ce qu'on a appelé la démocratie d'opinion. Impuissance politique, manque de confiance des citoyens vis-à-vis de la classe dirigeante..., la démocratie ne se porte pas bien. Comment expliquer cette apathie ? Et surtout, comment peut-on y remédier?... Désormais, la souveraineté de l'individu a supplanté la souveraineté du peuple. Il y a une évidence et même une «autodestruction douce» de la démocratie.

Cette réalité a été expliquée par Jürgen Habermas en ces termes :..., introduction du Marketing en politique témoigne du glissement du citoyen aux consommateurs puisqu'il consiste à établir de technique de séduction et d'influence du comportement de l'électeur. Les partis politiques se sont transformés en vendeur des programmes et ne s'appuient non sur l'opinion publique, mais sur l'opinion non publique (privée) recueillie grâce aux méthodes d'échantillonnage, élaboré par le marketing politique. Toujours est-il que l'emprise des médias et des sondages correspond à ce que nombre d'auteurs nomment la démocratie d'opinion.

2. La démocratie rotative

C'est l'effort d'adaptation de la démocratie universelle aux spécificités des sociétés de l'Afrique Centrale. Dans la conception de bdk, le fédéralisme multinational ne suffit pas, il n'est pas une fin en soi. Il doit être accompagné d'un bon système politique. Ce dernier est la démocratie. Cette démocratie partant des bases universelles doit s'appliquer aux conditions sociologiques et culturelles africaines.

La démocratie rotative est susceptible d'intégrer les différences culturelles, linguistiques et politiques, les spécificités propres des sociétés africaines. La démocratie rotative établie un équilibre entre la reconnaissance de la diversité et la refondation d'un nouveau pacte républicain.

C'est une démocratie post coloniale. Elle impose une gouvernance concertée et consensuelle. Une gestion partagée par la Nation et citoyens à travers les solidarités verticales (fédérale, régionale et locale) et horizontale (politique, économique et culturelle).

Son caractère post colonial est le fait qu'elle se définit un système fondé sur le principe de l'unité dans la diversité, un Etat pour plusieurs peuples.

C'est une démocratie fédératrice des Nations, des citoyens, des langues, des religions, des cultures, des territoires et des normes. Elle a l'avantage de garantir la survie.

Les préalables à l'application de la démocratie rotative

1. Les sociétés africaines doivent adopter la forme fédérale. Cad dépasser l'Etat unitaire centraliser et l'idée d'une Nation unificatrice. Ceci devait s'appuyer sur certains principes du fédéralisme comme celui de l'autonomie territoriale et de l'unité dans la diversité.

2. Un agir ensemble concerté, un agir commun qui qualifie une communauté et non un individu.

Contenu de la démocratie rotative

Le postulat de départ : dans les sociétés divisées où il existe une certaine catégorisation ethnique, raciale, communautaire, linguistique ou religieuse, il s'ensuit une certaine segmentation différenciée des composantes de la société. C'est-à-dire, une communauté composée de groupes majoritaires et minoritaires, dont les valeurs sont instrumentalisées pour présenter d'autres revendications. Ainsi, la compétition politique serait grandement faussée. En pareille situation, la démocratie universelle ne peut plus être un gage de stabilité et de paix durable. Il y aura une minorité qui n'arrivera jamais au pouvoir par le suffrage universel, alors elle cherchera une autre voie pour y parvenir. La démocratie rotative est une variance de la démocratie de consensus, de la démocratie locale et participative. C'est une démocratie décentralisée. Elle privilégie les facteurs sociologiques instrumentalisables comme la religion, l'ethnie, la langue, la communauté, la race, les éléments culturels.

Contenu proprement dit : la démocratie rotative est une démocratie de consensus, une démocratie locale et participative. C'est une démocratie décentralisée. Son objectif est de fédérer les facteurs sociologiques instrumentalisables. Il s'agit de : la religion, ethnie, la langue, la communauté, la race et les éléments culturels.

C'est une démocratie de proximité. Son objectif est d'imposer une gouvernance démocratique. C'est une variante de la démocratie consociative. C'est une démocratie communautaire. Elle prend en charge les modèles de société complexe, des sociétés divisée.

Elle peut être appliquée en RDC et dans tous les Etats de l'Afrique Centrale et dans tous les Etats divisés. Cette démocratie garantie l'équilibre inter étatique, inter provincial, inter religieux. C'est un modèle souple.

Elle part de la base à la Centrale.

Avantages de la démocratie rotative :

Ce modèle spécifique est construit sur base des éléments sur les quels la division de la société est organisée. La condition principale est que ces éléments deviennent des structures de recours absolu pour la gouvernance politique. Les cas du Rwanda et de la RDC et tant d'autres sont illustratifs. Dans ces deux pays ci-haut cités, l'analyse des faits à observer démontre que les ethnies ou les provinces sont importantes dans le choix politique. La constitution elle même consacre le recours à la géopolitique provinciale pour la nomination des membres du gouvernement.

· Faire reconnaître et renaitre la confiance et le vouloir vivre collectif, le renforcement de la cohésion et de la solidarité nationale.

· Le renforcement du socle de l'unité nationale, de la cohabitation pacifique entre les structures divisée.

· Gage d'une bonne intégration inter provinciale.

· Atténuer, diminuer ou diluer les facteurs divisant

· Faire des partis politiques des véritables structures avant-gardistes de la démocratie, de la solidarité nationale et de l'organisation politique

3. Organisation de la démocratie et choix politique dans la démocratie rotative

Cette construction doit se faire autour dans toutes les structures sociales. Ce modèle peut s'appliquer dans toutes les formes de l'Etat en tenant compte des éléments divisant. Le fédéralisme et la décentralisation se prêtent les mieux.

Dans cette organisation

Dans cette organisation on doit partir de la base au sommet :

- Du village

- Groupement

- Chefferie

- Quartier

- Territoire

- District

- Province

Toute cette organisation doit tenir compte des spécificités de chaque niveau.

Le choix des dirigeants

Dans le choix, la rotation est fondée sur le facteur divisant et non sur le parti politique. Dans le cas du Rwanda par exemple, elle portera sur l'ethnie, pour l'Afrique du Sud, sur la race, pour la RDC, la province.

Au niveau de l'Etat fédéral : le président de la République est élu au suffrage universel direct national. Tous les candidats sont présentés dans une rotation (ethnique, raciale, linguistique, religieuse ou provinciale). Pour la RDC, tous les candidats sont présentés par une seule province. Il est présenté après des primaires provinciaux. Ces primaires commencent par une convention provinciale du Parti. Chaque candidat se présente avec un colistier d'une autre province pour un mandat déterminé par la loi sacrée du royaume.

Au niveau provincial : le choix est fait sur base de représentation. Les membres de lusanga sont élus au suffrage universel direct par toute la province. Les sièges sont repartis équitablement selon les structures divisant (la race, l'ethnie, la religion ou la province).

Les nzonzi élisent les membres de l'exécutif provincial sur base d'un portefeuille équitable selon les groupes. Les membres de l'exécutif choisissent un gouverneur qui coordonne en respectant les mêmes principes. Dans une situation de plusieurs communautés, la représentation de toutes est obligatoire. A titre illustratif, s'il ya quatre communautés, l'élection se fera sur quatre listes différentes.

Au niveau communautaire : même chose qu'à la province.

Au niveau du village : le village est l'unité de base dans ce modèle. Le principe de représentation sur de base rotative est de rigueur. Le pouvoir politique est composé d'un exécutif, d'un lusansu du village.

Le chef du village qui est élu sur base traditionnelle doit être impliqué dans l'exécutif. Le lusansu suit la rotation sur base de l'élément divisant.

Conclusion partielle

Dans la perception politique de BDK, il est impossible d'avoir un autre système politique que la démocratie. Pour le bdk, l'application de la démocratie universelle aux situations particulières des sociétés africaines serait suicidaire et même belligène. Il faut impérativement les adapter aux spécificités africaines. Cette adaptation est appelée la démocratie rotative. Celle-ci selon les pays et les spécificités de l'élément divisant.

Le bdk insiste sur le fait que dans la démocratie universelle appliquée en Afrique actuellement, les partis politiques n'ont jamais été des vraies structures avant-gardistes de la démocratie. Selon lui, il est difficile que le peuple souverain primaire contrôle les élus à tous les niveaux. Ainsi, il développe ce qu'il appelle « la théorie du corbeau et du renard ».

En ce qui concerne la démocratie rotative, elle doit s'appliquer à tous les niveaux. L'objectif est de créer une juxtaposition des communautés et non leur fusion ou intégration. Ce modèle doit conduire à la création d'une véritable cohésion nationale et une véritable cohabitation. Ce modèle présente beaucoup d'avantages, notamment la création d'une véritable solidarité nationale, un véritable lien de vouloir vivre collectif entre les majorités et les minorités, elle pose les bases de la création d'une Nation par la concorde sociale et non par la force. Dans ce modèle, le président qui est élu, est face à des niveaux multiples de contrôle. Si l'élu est dans l'incapacité d'exercice en cours de mandat, il est remplacé par élection, dans les mêmes conditions. Son remplaçant ne peut venir que de la communauté du remplacé. L'objectif ici n'est pas seulement de créer une base sociologiquement solide, la solidarité de la Nation mais surtout de veiller à ce qu'aucune communauté ne soit lésée par l'injustice sociale, que toutes les richesses nationales soient bien redistribuées.

C'est cela le sens qu'il donne à la devise de ntimansi : l'unité dans la diversité.

Section 2. La politique étrangère des Etats de Ntimanisi

La politique étrangère du BDK est une politique étrangère de responsabilité et d'anticipation. Le bdk pense que parmi les causes de l'échec de l'Afrique, c'est aussi sa politique étrangère et de sa diplomatie. Elle semble être prise en otage par les grandes puissances. Etant attachés à leurs souverainetés, les Etats africains n'arrivent pas à parler d'une même voix sur la scène internationale. Pour tenter de contourner la situation, elle s'organise des organisations régionales de coopération.

1. La politique étrangère de responsabilité et d'anticipation

La politique étrangère de responsabilité est une politique qui se refuse d'être conçue et élaborée par réactions à ce qui se passe sur la scène sous régionale, régionale et internationale. C'est une politique d'action et non de spectateur. C'est une politique de mouvement qui prévoit ce qui peut arriver. Ce n'est pas une politique attentiste. C'est une politique de rationalisation des faits et des moyens. C'est une politique de combat et non d'accompagnement.

La politique étrangère de responsabilité et d'anticipation est une option ou une variance de la politique préventive. Elle utilise la dissuasion positive et pacifique pour se faire comprendre. Elle ménage de toute part les intérêts de grandes puissances. Elle a pour objet de transformer la souveraineté négative des plusieurs Etats de l'Afrique Centrale en souveraineté positive au sein soit d'une et unique fédération soit au sein d'une confédération ( il faut entendre par la souveraineté négative.

Par politique étrangère de responsabilité et d'anticipation, nous entendons une politique conçue, formulée par l'Etat fédéral ou la confédération elle même, en concertation avec les entités fédérées, en toute liberté et autonomie, sans intervention et pression de l'extérieur. C'est une politique étrangère de liberté africaine et de souveraineté fédérale. Elle est en outre une politique d'indépendance et de collaboration inter institutionnelle.

2. Elaboration et acteurs

1. Exécutif fédéral : Dans la gestion institutionnelle de la confédération de ntimansi, l'exécutif fédéral est composé du président de chaque fédération (trois au total). Ces trois présidents doivent participer à la formulation de la politique étrangère de responsabilité et d'anticipation dont il est question ici. Comme au sommet de l'Etat fédéral existe un président fédéral qui est le coordonateur des activités politiques de l'Etat, c'est lui qui engage l'Etat.

Les présidents des Etats fédérés sont ses premiers collaborateurs dans cette lourde tâche. Il ne peut rien faire sans les associer. Les décisions de politique étrangère de responsabilité et d'anticipation sont prises dans une démocratie. Tous ces acteurs doivent obligatoirement y partciper.

Le gouvernement fédéral est l'acteur qui accompagne le président fédéral dans la formulation et gestion de la politique étrangère de responsabilité et d'anticipation. Le gouvernement fédéral et les gouvernements des Etats fédérés sont des conseillers techniques des présidents pour la formulation et la prise de décison de politique étrangère. Les membres des gouvernements y participent en tant que gestionnaires techniques. De ce fait, ils veillent au contrôle de l'exécution des décisions prises.

Cette collaboration doit être effective afin que la prise de décision de politique étrangère, surtout son exécution ne souffre d'aucune insuffisance. Les positions du gouvernement fédéral sur les questions de politique étrangère doivent être discutées et adoptées au conseil des ministres. Elles sont proposées et discutées dans chaque Etat fédéré pour enfin être adoptées au conseil des ministres du gouvernement fédéral.

1. le pouvoir législatif:

Le pouvoir législatif a une grande importance dans ce modèle de politique étrangère de responsabilité et d'anticipation. Etant l'organe de contrôle de l'exécutif, en même temps l'autorité budgétaire, les grandes options de politique étrangère doivent être adoptées en congrès( chaque entité fédérale concernée et le congrès fédéral après) sur proposition des gouvernements ( ici, on commence par les gouvernements fédérés qui, après, envoient les décisons sous forme des propositions au gouvernement fédéral). Les moyens de l'éxécution de politique étrangère doivent être adoptés au parlement, après discussion avec les commissions permenantes de l'Assemblée Nationale et du Sénat.

Ce sont les deux commissions permanentes chargées de la politique extérieure qui participent à l'élaboration et au contrôle de l'exécution de cette politique étrangère. Pour cela, les membres de la commission doivent être des hommes d'expérience en la matière ou doivent se faire accompagner par ceux-ci. Ceci est un élémént important dans les pays à une longue expérience en politique étrangère. Cette tâche est très utile pour l'Union de Ntimansi, ainsi la collaboration entre l'éxécutif et le parlement ne peut être conflictuelle sous peine d'empêcher la bonne formulation de la politique étrangère.

- Les services de renseignements, dans leur diversité,

- Les spécialistes de politique étrangère et les Médias Publics,

- La diaspora

Objectif de politique étrangère

L'objectif de ce modele de politique étrangère est de transformer l'organisation, la structure, l'appareil et les moyens lui accordés. Un autre aspect d'objectif de cette politique est de convaincre les grandes puissances de l'impérieuse nécessité de faire confiance à l'Union de Ntimansi, la défense de l'intégrité territoriale et la souvéraineté fédérale, la consolidation des acquis de la fédération . Négocier l'exploitation des matières premières de base et toutes les richesses fédérales avec les entreprises multinationales et nationales des puissances intéressées, sans perdre la face.

Un autre objectif principal du modele de la politique étrangère de responsabilité est d'unir les forces économiques, politiques et stratégiques afin que l'Afrique Centrale joue le rôle que le Dieu Akongo lui a donné dans une Afrique du troisième millénaire. Ceci ferait que l'union de Ntimansi devienne un véritable transformational state. Il faut dire que sans une vraie union des souverainetés, il n' y aura jamais de bonne politique étrangère de l'Afrique Centrale. Cette politique doit clarifier l'histoire politique de l'Afrique Centrale. Elle doit extirper en son sein les germes du déficit de souveraineté nationale et internationale et l'inféodation des volontés de puissances extérieures dans la formulation de sa politique étrangère afin qu'elle redevienne vraiment indépendante et ne défendant que l'intérêt de la fédération.

Les axes privilégiés de la politique étrangère :

· le premier axe de sa politique étrangère doit être les grandes puissances (d'abord, le triade USA, France et la Belgique, ensuite les Etats de l'Union Européenne, la Grande Bretagne, sans oublier la Russie et La Chine). Une vision claire sur les puissances permanentes du conseil de sécurité doit être envisagée.

· Le deuxième axe, des puissances émergentes, nous pouvons citer le Japon, l'Inde, le Brésil, l'Argentine, la Corée du Sud, le Singapour, Afrique du Sud, le Nigeria, l'Egypte. L'axe de l'Afrique est plus flexible d'autant plus qu'au delà de Ntimansi, l'idée de l'Etat du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo entrevoit la possibilité d'une grande union africaine.

· Le troisième est l'axe de la coopération Sud-Sud avec les alliés traditionnels du mouvement de non alignement, de l'Asie et du monde.

Les principes de politique étrangère :

1. Le principe du centralisme africain : tout le monde se conviendra avec nous que l'union de Ntimansi est bien blottie au creux de l'Afrique et certains géopoliticiens pensent même qu'il est la terre centrale de Mackinder. Cette position peut, si elle est prise en charge comme principe de politique étrangère lui apporter des gains substantiels pour le rôle qu'il est appelé à remplir, non seulement comme une structure d'appui mais aussi comme une structure qui impulse la paix, le développement, sur qui, on peut appliquer la théorie de la stabilité hégémonique dont lui serait l'Hégémon.

2. Le deuxième principe est le panafricanisme réformateur. Ces principes doivent se départir des anciennes formes de slogan du nationalisme et patriotisme parce qu'ils n'ont été que des formes de cloché qui n'ont rien amené au pays sinon des martyrs. Le panafricanisme réformateur est un principe qui est basé sur l'amour réfléchi de l'Afrique. Il privilégie la construction d'une Afrique indépendante qui se développerait au gré de ses propres moyens et stratégies.

3. Le troisième principe est particulier, c'est bien le principe de rationalité. Ce principe est bien important dans ce sens qu'il permet de bien mesurer l'intérêt général de Ntimansi à atteindre et l'associer aux moyens disponibilités. Il est important de souligner que ce principe nous servira principalement dans l'option de politique des organisations internationales régionales et sous régionales. En effet, il est important de rationnaliser la participation aux organisations internationales. Ce principe exige à l'union de Ntimansi de ne pas perdre de temps dans certaines organisations comme la SADC, COMESA et autres. Il est souhaitable que les Etats des Ntimansi se concentrent sur la CEEAC et la CEMAC.

La place des grandes puissances dans l'élaboration de la politique étrangère de responsabilité et de responsabilité

Dans la conception politique du BDK, il y a une bonne place réservée aux grandes puissances. Ils savent que les grandes puissances internationales existent. Elles ont une grande puissance de nuisance. Elles sont les créateurs de l'ordre de Berlin et même de la RDC. Elles tiennent à la forme actuelle des Etats en Afrique Centrale. Pour changer cette configuration, il faut une véritable politique des grandes puissances. Celle-ci a pour objectif de les convaincre de la nécessité de la transformation des Etats de l'Afrique Centrale. Ainsi donc, cette politique étrangère de responsabilité et d'anticipation tient compte de la présence des grandes puissances.

Les postures préconisées dans la politique étrangère des grandes puissances :

· La soumission : ce que le Ntimansi ne peut pas faire.

· La collaboration : c'est la voie préconisable

· Le rejet total

L'intérêt africain dans la politique étrangère de responsabilité

L'Occident pense que ses intérêts en Afrique ne peuvent être préservés que si ce pays reste aux mains de leurs alliés nationaux. Ses innombrables intérêts en Afrique peuvent se résumer, selon les époques en ceci : Sur le plan géo politico stratégique: maintenir le contrôle sur l'Afrique centrale comme au temps de la guerre froide, avoir la main mise sur les ressources naturelles et stratégiques du continent; ne pas donner le temps au pays de s'organiser et se développer de façon à menacer les intérêts occidentaux ; protéger les investissements occidentaux en Afrique centrale.

Les déterminants de la politique étrangère de responsabilité et d'anticipation

La politique étrangère de responsabilité doit s'appuyer sur les facteurs politiques, géopolitiques et géostratégiques ci -après:

- la position géo politico-stratégique de ntimansi;

- l'immensité de son espace territorial;

- ses innombrables ressources naturelles;

- son appartenance à des locutions différentes et à différentes zones stratégiques;

- Ses ressources culturelles.

-L'appartenance à différents bassins hydriques

La politique de l'Union de Ntimansi des organisations

La politique étrangère de responsabilité et d'anticipation est une politique de rationalisation de la participation dans les organisations régionales et sous régionales. En effet, à quoi sert-il d'être membre de plusieurs organisations régionales et sous régionales qui ont somme toute les mêmes objectifs?

La politique de rationalisation consiste, selon les intérêts en présence, de choisir en toute responsabilité les organisations régionales et sous régionales utiles à court et à moyen terme et de quitter celles qui lui sont encombrantes. L'union de Ntimansi doit impérativement faire le choix de ne rester qu'avec les seules organisations qui sont proprement de l'Afrique centrale.

La prise de décision de la politique étrangère de responsabilité et d'anticipation de Ntimansi

Tout repose sur l'Etat fédéral et les entités fédérées. Le président fédéral est le diplomate en chef. C'est en son nom que sont préparées et prises les décisions de politique étrangère. Il participe pleinement à la formulation de la décision. Pour cela :

Première étape : le président consulte d'abord les présidents de l'exécutif des entités fédérées `(le gouvernement fédéral et nzonzi de la dikahala ( cad les commissions permanentes chargées des questions de politique extérieure. Il consulte les sociétés savantes ensuite leurs parlements respectifs).

Deuxième étape : discuter de la décision à prendre avec le gouvernement fédéral élargi aux gouvernements des entités fédérées.

Troisième étape : une fois les vues accordées, la décision est adoptée en conseil des ministres fédéral. Les nzonzi de Dikahala doivent participer à la prise de décision.

N.B. : la politique étrangère est un domaine de collaboration entre Etat fédéral et les entités fédérées.

Dans cette option, chaque Etat autonome a sa propre politique étrangère. C'est dans le cadre de la paradiplomatie.

En principe, dans une fédération, la politique étrangère, la politique étrangère est un domaine qui relève de l'Etat fédéral. Dans la vison bdkiste, c'est une matière commune. L'Etat fédéral la partage avec les Etats fédérés. Entre les Etats autonomes, on ne peut pas parler de politique étrangère. Il s'agit simplement d'une coopération interétatique, coordonnée par l'Etat fédéral.

Mais chaque Etat autonome a sa propre politique étrangère. C'est dans ce sens qu'on a parlé de la paradiplomatie. Celle-ci n'est pas une action parallèle. Elle est plutôt coopérative. Elle accompagne l'action de l'Etat fédéral. De la même manière, l'Etat fédéral accompagne la paradiplomatie. Elle est de toute façon coordonnée par le gouvernement fédéral. La paradiplomatie n'est pas seulement coopérative. Elle est aussi bilatérale. Elle est exercée en harmonie avec le gouvernement fédéral.

CONCLUSION GENERALE

Dans une perspective dialectique, cette étude a une thèse : l'ordre de Berlin, c'est le système africain actuel. Il est issu de la conférence internationale de Berlin.

Cette conférence a été convoquée pour résoudre une grave tension entre les grandes puissances au sujet de la gestion du Bassin du Congo. Elle s'est terminée en posant les bases d'un ordre colonial qui existe encore pendant cette période post coloniale.

Ce système est :

Statocentré : le peuple est le sujet de l'Etat.

Celui-ci est délimité par des frontières ayant un caractère sacro saint. Ces frontières ont été tracées à l'intérêt des grandes puissances. Sur le terrain, elles ont balkanisé et fragmenté les peuples et ont détruit les vraies entités politiques qui ont existé avant la colonisation. Elles ont été soutenues par les armes pendant la colonisation et ont été consacrée par l'OUA, en 1963 par le principe de l'intangibilité. D'autres principes ont accompagné les frontières de cet Etat : la souveraineté de l'Etat, l'auto détermination et la non ingérence.

Berlin a crée un pacte stratégique entre l'occident et l'Afrique. Ce pacte est contenu dans l'Acte général de Berlin. Notons la neutralité du bassin du bassin de Congo.

Conséquence : les Etats africains sont des simples comptoirs, des protectorats.

L'ordre de Berlin a institué une dépendance perpétuelle et un contrôle permanent de l'Europe sur l'Afrique. Cette dépendance est généralisée : politique, économique, social et religieux.

Sur le plan politique : l'Europe impose des dirigeants à l'Afrique soit par les armes soit par des élections téléguidées ou truquées. L'ordre de Berlin a fait de l'Afrique un continent assujetti, une périphérie du centre qui est l'Europe.

L'antithèse de cette étude : la conception de l'Etat du BDK= toute cette pensée s'oppose à l'ordre de Berlin.

1. La nature de l'Etat : Kimpangala = une construction inachevée, tous ces Etats sont composites, construit sans la volonté des peuples, ces sont des Etats multinationaux.

Conséquence : cet Etat n'a pas réussi à fédérer les peuples et les Nations. L'Etat s'oppose au peuple. C'est l'une des causes de l'échec de l'Etat africain post colonial : l'impossibilité de créer une unité nationale ou une Nation. Ce sont des Etats sans vouloir vivre collectif.

2. Le modèle de l'Etat de bdk : le ntimansi

La confédération de l'Afrique Centrale, la CAC. Son avènement est précédé de la congolisation de l'Afrique Centrale détruite pour la colonisation. Cette confédération est régie par la loi sacrée du Royaume. C'est une constitution fédérale. Cette confédération est créée sur base des aires culturelles. La congolisation voudrait dire : « élimination des frontières héritées de la colonisation et l'installation du fédéralisme multinationale sur les bases des zones culturelles ». Il faut en même temps remettre en cause tous les principes qui sont attachés aux frontières.

Le ntimansi est composé de trois grandes fédérations. Chaque fédération est divisée en quatre Etats automnes.

Lualaba : kangu, sangha, Mbomu et mongala

Ubangi : kivu, Kasai, Katanga et la Zambie

Kongo dia ntotela : Kongo dia Kati, kuimba, mbamba et kubangu.

Le ntimansi = 12 Etats autonomes appartenant à trois zones culturelles différentes.

Objectif du ntimansi : le développement intégral, autocentré et équilibré de l'Afrique Centrale, la réhabilitation des valeurs culturelles africaines.

Fonctionnement de Ntimani :

C'est un fédéralisme multinational. Il y a un partage de souveraineté entre les deux niveaux de pouvoir.

La fonction exécutive est triple: le local, le fédéral et le confédéral.

L'exécutif de l'UA est formé par les présidents de chaque confédération africaine (5 au total). Ceux-ci forment un présidium. Le président est un porte parole de toute l'Afrique. Cet exécutif est collégial. Katiopa dia mpa.

L'exécutif de l'Union de Ntimansi :

Il est composé des présidents de trois fédérations. Il est dirigé par un président. Il s'occupe de toute l'Afrique Centrale. Le choix est rotatif. Chaque président dirige pendant 6 mois. Il reste pendant ce temps président de sa confédération. Il coordonne les activités de l'Union. Le principe de subsidiarité qui prévaut.

La fonction législative :

Au niveau local (entité fédérée) = c'est lusanga. Pour sa composition, on tient compte de la représentation communautaire de chaque Etat autonome.

Au niveau fédéral, le Dikahala : assemblée fédérale. Elle est au niveau fédéral et au niveau de la confédération de Ntimansi et de l'UA. Ses membres sont appelés nzonzi.

Au niveau de la fédération, la composition tient compte des réalités sociales et communautaires de la fédération.

Au niveau de l'union de ntimansi : le dikahala est composé de 120 nzonzi en raison de 10 par Etat autonomes.

Perspectives : il est vrai que l'application de cette doctrine est difficile sinon impossible. C'est là que cette doctrine peut ressembler à un mythe. Cette difficulté tient principalement au caractère actuel des frontières africaines et surtout à la souveraineté à laquelle tous les Etats africains sont encore attachés.

Pour donner une chance à l'application ce cette doctrine, nous pensons qu'au lieu de chercher à transformer toute l'Afrique en refondant les Etats en Afrique Centrale, ce qui reviendrait à les balkaniser, il faut plutôt transformer leurs structures internes en tenant compte de la nature de chaque Etat. Ceci revient à dire qu'il faut dresser une nouvelle organisation administrative interne en suivant les aires culturelles.

Ou encore appliquer dans chaque Etat de l'Afrique Centrale le fédéralisme multinational sur base des aires culturelles. Il faut alors y appliquer la démocratie rotative et la politique étrangère de responsabilité et la paradiplomatie.

ANNEXE N° 2 Perception trilogique de l'origine Bundu dia Kongo (1(*))

Annexe n° 3 Représentation de trois zones culturelles de l'Afrique centrale dans la perception de l'idée de l'Etat Bundu dia Kongo

(2(*))

ANNEXE N° 4 ESPACE CULTUREL KONGO

(3(*))

Annexe n°5 Représentation géographique des Etats de Ntimansi (la confédération de Ntimansi(4(*))

ANNEXE N°5 Représentation géographique de l'Etat du Congo Central (5(*))

ANNEXE N° 6. Représentation géographique de l'Etat du Congo central et ses frontières internes

(6(*))

ANNEXE N° 7 L'Afrique nouvelle à l'ère du verseau

(7(*))

ANNEXE N° 8 Représentation de l'Afrique au troisième Millénaire

(8(*))

251658240

(9(*))

(10(*))

ANNEXE N° 9(a) LES ETATS AUTONOMES DANS LA CONCEPTION POLITIQUE DE BDK

(11(*))

ANNEXE N° 9(b) LES ETATS AUTONOMES DANS LA CONCEPTION POLITIQUE DE BDK

(12(*))

(13(*))

ANNEXE N°9(c) briser le mur de Berlin en Afrique Centrale

(14(*))

(15(*))

ANNEXE N° 10 LE FONCTIONNEMENT DE NTIMANSI

(16(*))

(17(*))

ANNEXE N° 11 LE BUKONGO DANS L'ESPACE DE NTIMANSI(18(*))

ANNEXE N°12 NTIMANSI DANS LES DETAILS

(19(*))

ANNEXE N°13 LES PROVINCES AUTONOMES DE L'ANCIEN ROYAUME KONGO

(20(*))

Annexe n° 15. CARTE ROYAUME KONGO EN 1711

Annexe n°16. LE PARTAGE DE L'AFRIQUE APRÈS LA CONFÉRENCE DE BERLIN

* 1 Ne Muanda Nsemi, «  les propos du Ministre Belge », in Kongo Dieto n° 363, 2004, p.4

* 2 Ne Muanda Nsemi, «  L'espace de Ntimansi », in Kongo Dieto, n° 622, 2009, p.2

* 3 Ne Muanda Nsemi, «  la paix au Kabinda », in Kongo Dieto, n° 15, (sd), p.2

* 4 NE MUANDA NSEMI, La Confédération de Ntimansi, op.cit., p.12

* 5 Ne Muanda Nsemi, «  Qu'est- ce que c'est Mfumu'a Kongo », in Kongo dieto, n° 781, 2012, p.2

* 6 Ne Muanda Nsemi, «  Tutsi victimes des frontières colonialistes », in Kongo Dieto, n° 538, op.cit.

* 7 Idem

* 8 Ne Muanda Nsemi, «  vive la CEMAC », in Kongo Dieto, n° 619, 2008, p.2

* 9 Ne Muanda Nsemi, «  La honte de la SADC », in Kongo Dieto, n° 638, 2009, p.2

* 10 NE MUANDA NSEMI, Le Congo Central et le Cinquantenaire : état de la Nation Kongo , Kinshasa, éd. Mpolo, 2010, p30.

* 11 Ne Muanda Nsemi, «  Les déserteurs », in Kongo Dieto, n° 62, 1999, pp.2-4

* 12 Ne Muanda Nsemi, «  L'union de Ntimansi », in Kongo Dieto, n° 642, (sd), p.2-4

* 13 Ne Muanda Nsemi, «  la Solution idéale pour le Congo», in Kongo Dieto, n° 460, 2006, p.2

* 14 Ne Muanda Nsemi, «  La Responsabilité de l'Union Européenne», in Kongo Dieto, n° 492, 2006, p.2

* 15 Ne MUANDA NSEMI, «  L'Union de Ntimansi », in Kongo Dieto, n° 642, op.cit.

* 16 Ne Muanda Nsemi, «  L'Union de Ntimansi », in Kongo Dieto, n° 642, op.cit.

* 17 Ne Muanda Nsemi, «  Aux Professeurs de l'Université de Kinshasa », in Kongo Dieto, n° 823, 2008, p.4

* 18 Ne Muanda Nsemi, «  La Capitale de la CEMAC», in Kongo Dieto, n° 623, 2009, p.2

* 19 NE MUANDA NSEMI, Le mystere du kikongo, Kinshasa, éd. Mpolo Ngimbi, 1995, page de couverture intérieure

* 20 Ne Muanda Nsemi, «  pour votre information, l'histoire du Kongo Central», in Kongo Dieto, n° 643, 2009, p.2






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