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Le tableau de bord de gestion et la microfinance pour les femmes

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par Alaa Benhammida
HEC Montréal - M. Sc. Contrôle de gestion 2013
  

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Introduction

Le concept de la microfinance ne semble pas nouveau puisque des systèmes similaires à ceux que l'on voit aujourd'hui ont existé dans plusieurs pays. On peut citer comme exemples le «susus» au Ghana, «chit funds» en Inde, «tandas» au Mexique», «arisan» en Indonésie, «cheetu» au Sri Lanka, «tontines» en Afrique de l'Ouest ainsi que le «pasanaku» en Bolivie1. Commençons d'abord par définir le concept de microfinance.

Selon le CGAP (Consultative Groupe to Assist the Poor)2:

« Elle (la microfinance) désigne les dispositifs permettant d'offrir des crédits de faible montant (« microcrédits ») à des familles pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. »

1 Voir l'étude de Bari (1998) ou encore l'article web de l'organisation Global envision « The History of Microfinance » publié le 14 avril 2006 à l'adresse suivante : http://www.globalenvision.org/library/4/1051, visité le 27 avril 2013.

2 Section FAQ du portail de la microfinance http://www.lamicrofinance.org/ visité le 10 avril 2013

1. Chapitre 3 : La microfinance 17

Un besoin existant

Les institutions financières traditionnelles n'avaient, en règle générale, pas tendance à offrir du crédit à tous, encore moins aux plus démunis et aux femmes. En parlant des plus démunis, Von Piscke (1998) explique le fait qu'ils soient marginalisés par les politiques mêmes des banques qui ne sont pas destinées à favoriser ce marché. Selon l'auteur, ces personnes sont en général analphabètes et les banques ne possèdent pas les compétences pour servir ce type de clientèle, notamment dans les régions rurales. Les coûts de transaction dans ces régions sont très élevés étant donné la faible densité de la population et le temps nécessaire pour rencontrer les clients (Schreiner, 2003). Par conséquent, la clientèle des IMF ne peut répondre aux exigences des banques traditionnelles en matière d'informations (historique de crédit) et en matière d'actifs à offrir en hypothèque pour contracter un prêt (Berger, Goldmark et Sanabria, 2006). Quant aux femmes, selon un rapport de CARE Organization (2005), elles possèdent moins de 1% des recettes mondiales et ont, par conséquent, plus de mal à obtenir un prêt hypothécaire.

Cependant, moins de crédits accordés aux entrepreneurs implique une création d'entreprises moins forte et réduit le potentiel de création d'emplois (Pfeffermann, 2001). Plusieurs auteurs insistent en effet sur l'importance de l'entrepreneuriat dans la création d'emploi et dans l'augmentation du niveau de vie (Malchow-Møller, Schjerning et Sørensen, 2011). D'ailleurs, comme nous le verrons à travers l'étude de la Bandhan au Chapitre 5, le taux de croissance de l'économie indienne pourrait augmenter de 4,2% si les femmes bénéficiaient de plus d'opportunités.

2. L'importance des entrepreneurs dans les pays en développement

i. La création de nouveaux emplois par les petites entreprises

McMillan et Woodruff (2002) expliquent le manque de dynamisme dans le marché du travail en partie par la main mise des grosses entreprises, et le manque de ressources et de marge de manoeuvre dont disposent les petits entrepreneurs. En effet, durant la seconde moitié du siècle, la croissance de l'emploi aux États-Unis n'aurait pas été si forte sans la

Chapitre 3 : La microfinance 18

dynamique créée par la naissance des petites entreprises (Birch, 1987). Aujourd'hui , le marché de l'emploi européen est propulsé par la création de nouvelles entreprises, et les pays ayant une croissance soutenue de ce facteur sont les mieux positionnés pour être compétitifs dans les marchés internationaux (Bednarzik, 2000). Par ailleurs, Birch (1987) ne manque pas de souligner l'importance des nouvelles technologies de l'information et de l'innovation pour une croissance à long terme de l'entrepreneuriat. Pfeffermann (2001) fait même le lien entre la création d'emploi et la pauvreté :

L'obtention d'un emploi ou d'un meilleur emploi fait partie des changements les plus étroitement liés à l'amélioration de la situation économique. La création d'emplois est un élément crucial de la lutte contre la pauvreté.

(Pfeffermann, 2001, pg. 43)

ii. «Think global, act local»

Il est permis de croire qu'une facilité d'accès aux crédits et qu'une offre de services financiers plus flexibles pourraient faciliter la création d'entreprises, et donc d`emplois. Plusieurs exemples de la microfinance et de témoignages diffusés montrent la nécessité de rendre les structures bancaires plus flexibles pour mieux répondre aux besoins de certaines communautés. Voici un témoignage recueilli par Oiko Credit, qui développe des services de microcrédit au Rwanda :

« I am a client at Vision Company (...) I don't have a loan at another bank because the procedures are too complicated. The costs for getting a loan are almost equal to the amount of the loan. Therefore I decided not to go to this bank. Vision Finance doesn't require collateral. It allows you to borrow as a member of a group. In our group we

guarantee each other.» Haabimanas Pius3

En fait, comme l'explique Von Piscke (1998), la structure des banques traditionnelles ne permet pas de servir en-dessous d'un certain niveau d'emprunt ou de revenu. Comme le

3 Témoignage recueilli de la chaîne Youtube de Oiko Credit sur le lien suivant, visité le 10/01/2012 : http://www.youtube.com/watch?v=ziHb2R-mvg

Chapitre 3 : La microfinance 19

reflète le témoignage ci-dessus, les coûts administratifs et la longueur des procédures sont trop importants pour le type et la taille du service dont le client a besoin. Et si les banques traditionnelles ne font pas l'effort d'essayer d'atteindre ce type de clientèle, c'est à cause de moyens de contrôle non adaptés à ce type de clientèle (Arwidsson, 2006; Schreiner, 2003).

3. L'asymétrie de l'information comme obstacle au prêt

Bakker, Udell et Klapper (2004) insistent sur le fait que l'asymétrie de l'information et le manque d'outils de contrôle des institutions financières pose obstacle à l'obtention d'un prêt. Ce phénomène incite les agents des banques à ne pas servir suffisamment les PME car celles-ci nécessitent souvent une analyse plus approfondie et une meilleure compréhension de la gestion de l'entreprise pour se prononcer sur leurs demandes.

Dans le même sens, Arwidsson (2006) soutient qu'une plus forte asymétrie de l'information se situe dans les milieux où se développe la microfinance. Pour l'auteur, l'information n'est pas également partagée entre les différentes parties impliquées dans une entente. Par ailleurs, elle soutient aussi que l'allocation des ressources serait plus efficace si cette asymétrie était réduite. En effet, ce phénomène augmente le risque de non remboursement des emprunts et par conséquent, pousse les banques à appliquer des taux d'intérêts plus élevés. Ces derniers sont problématiques et créent une inefficience dans l'allocation des ressources puisqu'ils repoussent les meilleurs emprunteurs et les démotivent à contracter un emprunt (Armendariz, Morduch et de Aghion, 2007).

Comme nous le verrons dans les prochaines pages, des banques ont pu innover pour offrir des crédits de plus petite taille, sans actif tangible à donner en garantie. En simplifiant les procédures administratives, elles peuvent ainsi avoir une structure de coût plus flexible pour répondre aux besoins de la clientèle. L`impact sur le client est direct puisqu'il a accès à un service financier à moindre coût. Même si les taux d'intérêts sont plus importants que ceux offerts par les banques traditionnelles, nous pensons que le client économise beaucoup en coûts de transactions.

Chapitre 3 : La microfinance 20

II. Le microcrédit

Le microcrédit n'est qu'un outil qui fait partie du système financier de la microfinance (Mitra, 2007). Le microcrédit est le prêt d'un petit montant à des entrepreneurs issus de milieux défavorisés, tandis que la microfinance englobe l'ensemble des produits financiers, dont le microcrédit, qui sont offerts à tous ceux qui sont exclus du système financier formel. Ces produits peuvent comprendre des produits d'assurance, d'épargne étude, etc. (Yunus et Weber, 2007). Parmi les principaux fournisseurs de services de microfinance, outre les institutions microfinancières (IMF) formelles, nous pouvons citer les fournisseurs informels et les organismes gérés par des ONG reconnus.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand