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Efficience des systèmes de santé: cas des pays à  revenu intermédiaire de la région MENA

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par Rajae TOUZANI
CERDI, Université d'Auvergne  - Master 2 économie de la santé et développement international  2013
  

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2. Les priorités de la région en matière de santé

2.1. Le contrôle des maladies non transmissibles 

Contrairement à l'Afrique subsaharienne, les maladies mortelles dans les pays de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient sont les maladies non transmissibles. Les maladies chroniques les plus importantes dans cette région sont les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les cancers et les maladies pulmonaires chroniques. Elles sont responsables de 50% de la mortalité et de 60% de la charge de morbidité.

Source : L'auteur

Figure 3: Décès des personnes âgées de plus de 60 ans suite aux maladies cardiovasculaires et infectieuses en %o (OMS 2008)

Comme nous l'avons déjà précisé, la population de la région commence à avoir un mode de vie comportant plusieurs facteurs de risque des maladies non transmissibles (le tabagisme, la sédentarité et l'alimentation malsaine...). Alors qu'en parallèle, on observe une absence de programmes complets au niveau des pays pour prévenir ou maitriser ces maladies. A titre d'exemple, l'OMS considère que les pays de la région ne se sont pas totalement engagés dans la mise en oeuvre des campagnes pour lutte antitabac. Les prix du tabac demeurent très bas dans la plupart des pays, les taxes appliquées à la vente du tabac sont toujours non-conformes aux recommandations et plus de la moitié des pays de la région n'ont toujours pas adopté les mises en garde sanitaires illustrées sur les paquets de tabac.

2.2. L'extension de la couverture sanitaire

La couverture sanitaire est considérablement déficitaire dans la plupart des pays de la région MENA, tout particulièrement dans les zones rurales et chez les travailleurs du secteur informel. Un très grand nombre de particuliers disposent relativement de peu de protection financière (assurance maladie) en cas de maladie ou de traumatisme. Les ménages à faible revenu de la région sont particulièrement pénalisés par cette situation. Car le mécanisme de partage des coûts est mal instauré ce qui mène les ménages à vivre sous la menace des dépenses de santé catastrophiques. En effet, la question du paiement direct par les usagers reste une question préoccupante dans la région. A l'exception des pays du GCC, la plupart des pays de la région continuent à pratiquer le paiement non remboursé des frais médicaux. Ces paiements représentent plus de la moitié du total des dépenses de santé de la région.

Tableau 1: Comparaison de la part des paiements directs dans les dépenses de santé de quelques pays de la région MENA

PaysPaiements directs en % du total des dépenses en santé (2010)Yémen75Arabie saoudite19Iran58Jordanie25Liban45Maroc54Tunisie40

Source: L'auteur suite aux données du WHO global health expenditure online database

Les paiements directs dans les dépenses de santé restent relativement faibles dans les six pays du CCG (inférieur à 20%). Or, les pays à revenu faible ne parviennent toujours pas à limiter la part, relativement élevée, des paiements directs dans leurs dépenses de santé totales (ex : Yémen). Dans le cas des pays à revenu intermédiaire, le pourcentage des paiements directs dans les dépenses de santé totales n'a pas connu une baisse importante durant les 5 dernières années (cf. graphique ci-dessous). Des pays comme l'Egypte et l'Iran ont même connu une augmentation dans le pourcentage de leurs paiements directs entre 2008 et 2010.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure 4: L'évolution de la part des paiements directs dans les dépenses de santé totales de quelques pays à revenus intermédiaires de la région MENA, 2008-2010 (source : WHO; EM/RC59/INF.DOC. Juillet 2012)

L'état actuel est du au fait que la plupart des pays de la région ne disposent pas de plans nationaux complets visant la couverture universelle. Mais les pays membres sont aussi confrontés à plusieurs difficultés qui bloquent les efforts vers une couverture universelle :

- Capacité limitée des pays non exportateurs de pétrole à prélever les impôts

- Secteur privé non réglementé entraînant une demande induite par les prestataires

- Taux élevés de paiements directs dans la plupart des pays

- Poids très important de l'économie informelle

Encadré 2: La couverture médicale au Maroc

Pour l'extension de la couverture médicale, le Maroc a récemment mis en place le régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis « RAMED7(*) ». Le RAMED8(*) est une continuité de la couverture médicale de base (CMB)9(*) mise en place en 2008. L'objectif de ce programme est d'assurer l'accès aux soins de qualité à l'ensemble de la population y compris les plus démunis. Ce sont donc 8.5 millions de marocains qui vont y bénéficier ainsi la part de la couverture médicale se situerait entre 29% et 31% des dépenses de santé globales. Mais la gratuité n'est pas totale pour toutes les personnes adhérentes au RAMED. On distinct les personnes en situation de pauvreté relative qui doivent cotiser 120 Dh10(*) annuellement et les personnes en situation de précarité absolue, qui eux, bénéficient de prestations totalement gratuites.

* 7 RAMED a été généralise au niveau du territoire marocain en Mars 2012, mais il a été lancé en 2002 avec la promulgation du Dahir portant application des dispositions du livre 3 de la loi sur l'assurance maladie obligatoire

* 8 Le RAMED couvre les soins préventifs, les consultations de médecine générale dans les centres de santé, les consultations spécialisées médicales et chirurgicales dans les centres de diagnostic et les hôpitaux publics ainsi que les consultations médicales d'urgence. Sont aussi pris en compte les analyses, les examens radiologie, les explorations fonctionnelles ainsi que les médicaments prescrits pour le traitement des maladies à longue durée.

* 9 La couverture médicale de base comprend l'assurance maladie obligatoire (AMO) et le RAMED. Au Maroc l'AMO concerne la partie de la population active et retraitée. Elle est financée par les cotisations patronale et salariale. Alors que le RAMED est mis en place pour la partie de la population non couverte par l'AMO et ne disposant pas de ressources suffisantes. L'Etat finance le RAMED à 75% et le reste est effectué par les collectivités locales (6%) et les personnes en situation de vulnérabilité (19%).

* 10 120 Dh est équivaut à un peu prés 11€, ce montant doit être payé par chaque personne sans dépasser les 600 Dh par foyer.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo