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Etude de la dépression chez l'adolescent haà¯tien devenu handicapé

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par Mario MARCELLUS
Universite d'Etat d'Haiti, Faculte des Sciences Humaines - Licence en psychologie 2005
  

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6.1.3- Le cas de Julien

Julien est un adolescent âgé de 12 ans amputé du bras droit. Il est l'ainé d'une famille de 5 enfants dont 4 garçons et une fille. Séparé de sa soeur, ses trois frères et ses parents, il est pris en charge à MEFIBOCHET, un centre résidentiel situé à Tabarre qui assure la prise en charge d'enfants vivant avec un handicap. Julien est en 4e année fondamentale.

D'après les résultats de l'inventaire de dépression de Beck que nous avons administré a Julien, il ne se sent pas triste et pas particulièrement découragé en pensant à son avenir. Cependant il ne peut pas s'empêcher de penser aux échecs de sa vie passée. Julien retire tres peu de plaisir des choses qu'il aimait avant. Bien qu'il ne se sent pas particulièrement coupable, Julien a l'habitude de s'auto critiquer pour toutes ses fautes. il ne nourrit pas de pensées suicidaires ; il a le gout de pleurer mais ne le peut pas. Il est tres difficile pour Julien de rester tranquille ; il sent qu'il a perdu tout intérêt pour quoi que ce soit.

Julien s'auto déprécie ; il sent qu'il a moins de valeur comparativement aux autres personnes. Il a beaucoup de difficulté quand il s'agit pour lui de prendre des décisions. Son sommeil est perturbé : il dort la plus grande partie de la journée ou il se réveille un ou deux heures plutôt et n'arrive pas à se rendormir. En plus, Julien se sent fatigué pour faire plusieurs choses qu'il avait l'habitude de faire. Son appétit a augmenté et il a perdu tout intérêt pour la sexualité.

Julien a obtenu un score de 29 dans l'échelle de dépression de Beck. Il présente les symptômes de dépression majeure.

Ses symptômes peuvent peu être s'expliquer par un manque d'encadrement de la part des éducateur ou de sa séparation d'avec sa famille.

6.2- Discussion des résultats

Dans la présente section nous allons rendre compte du sens de notre recherche tout en tenant compte de notre problématique, du contexte théorique afin de pouvoir faire ressortir les pistes de recherches sur lesquelles les résultats nous ont amenés. En d'autres termes nous allons insérer nos résultats obtenus dans la problématique d'ensemble et nous essayerons de montrer leur pertinence et indiquer du coup les nouvelles recherches qui pourraient être entreprises sous la base de ces résultats.

A la lumière des résultats obtenus au cours de notre travail, nous avons compris que tous les adolescents devenus handicapés ne sont pas dépressifs. En effet, 16.7% des sujets ne présentent pas de symptômes de dépression. Les adolescents handicapés présentent des degrés de dépression différents. Nous avons pu comprendre que l'handicap de l'adolescent en soit ne conduit pas ipso facto à la dépression. Il faut cependant tenir compte d`autres facteurs qui jouent eux aussi des rôles déterminants; l'âge d'acquisition du handicap, le sexe de l'adolescent ainsi que la manière dont l'handicap de l'adolescent est pris en charge sont d'une importance considérable.

Nous avons constaté que 71.42% des filles souffrent de dépression ce qui démontre un plus fort taux de prévalence de dépression chez les filles. Nous remarquons aussi que les adolescents ayant acquis leur handicap entre 7 et 10 ans sont plus dépressifs et que les adolescents qui vivent au sein d'une famille souffrent d'un degré moindre de dépression. Mais la encore il s'avère important de sonner des précisions et de ne pas généraliser. En effet, Les 100% d'enfants qui vivent dans les centres résidentiels souffrent de dépression tandis que seulement 75%% des adolescents qui vivent dans leurs familles présentent différents degré de dépression. L'apport de la famille est donc d'une grande importance. Selon Clake et Stewart (1998), la famille exerce une influence bio-psycho-sociale sur le développement du jeune adolescent handicapé : une influence psychologique parce que la famille est le contexte développemental le plus puissant, celui ou l'adolescent établit ses premiers lien d'attachement, liens prototypes pour les autres par la suite. La famille exerce une influence sociale par la culture et les valeurs qu'elle propose.41(*)

Cependant il faut aussi remarquer, comme l'a démontré notre étude, que l'adolescent peut aussi être très dépressif au sein même de sa famille, dans le cas où celle-ci le rejette, le stigmatise ou si elle ne présente pas le support adéquat à l'adolescent. Selon l'association des paralysés de France, la famille de l'adolescent handicapé doit valoriser tout ce qui marque leur originalité (ce qui fait qu'il/elle est beau/belle, désirables) : une coiffure, des sandales, un bijou... la famille doit aussi les accompagner par rapport à la prise de conscience de leurs difficultés et l'acceptation de leurs limites. En effet au moment de l'adolescence, le handicap est l'objet d'une nouvelle prise de conscience qui fait suite à une première. Cette fois le jeune cherche à comprendre par et pour lui-même ce qui le gêne, il pose des questions diagnostiques et pronostiques. Les parents ne doivent pas les obliger à en parler.42(*)

Bien que notre étude ne l'a pas démontré mais nous pensons également que l'adolescent pris en charge dans un centre résidentiel peut éventuellement présenter un niveau moindre de dépression par rapport à un adolescent qui évolue au sein de sa famille ; tout dépend de la manière dont la prise en charge est faite par l'éducateur ou par l'institution.

Nous avons également pu comprendre que le degré de dépression des adolescents devenus handicapés varie aussi en fonction de l'encadrement reçu, en fonction de leur participation à des séances de thérapie. Effectivement, 75% des sujets n'ont pas eu la chance de suivre des séances de therapie et parmi eux 33.33% souffrent de dépression majeure et 25% souffrent de cas limites de dépression. Cette observation nous permet de comprendre comment l'aspect rééducationnel peut jouer un rôle important dans la compréhension du rapport entre le handicap physique de l'adolescent et son degré de dépression.

* 41 POULIOT Eve, TURCOTTE Daniel, MONETTE Marie-Lynne, « La transformation des pratiques sociales aupres des familles en difficulté: du «paternalisme» a une approche centre sur les forces et les compétences». Service social, vol 55 no 1, 2009. P 17-30. Disponible sur :http://id.erudit.org/iderudit/029487ar. (consulté le 10 mas 2012)

* 42 APF, inventer l'accompagnement des adolescents en situation du handicap moteur, no 17, octobre 2009

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