WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude de la dépression chez l'adolescent haà¯tien devenu handicapé

( Télécharger le fichier original )
par Mario MARCELLUS
Universite d'Etat d'Haiti, Faculte des Sciences Humaines - Licence en psychologie 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.5- Les transformations à l'adolescence

L'adolescence se caractérise par des transformations corporelles, l'apparition des caractères sexuels secondaires mais aussi la maturation neurologique qui fait que l'adolescent appréhende différemment son environnement. Les transformations sont aussi affectives, relationnelles, sociales...

En raison de tous ces changements, du fait d'être dans un entre-deux, l'adolescence plonge les jeunes dans de nombreux paradoxes. Autonome et pourtant dépendant, individualiste et pourtant fasciné par le groupe, dans le doute mais aussi catégorique, tantôt altruiste tantôt égoïste, l'adolescent, cet être en pleine mutation, fait l'expérience des contradictions, du paradoxe et de la souffrance que tout cela engendre. Pour sortir de l'adolescence, il s'agira d'accepter l'ambivalence.

2.5.1- Le corps

L'adolescence est donc avant tout un phénomène pubertaire. Cette transformation du corps, si rapide, peut faire violence au jeune. Elle vient comme une cassure brutale entre l'enfance et l'adolescence. Le corps de l'adolescent change à une telle rapidité qu'il en devient autre et le jeune peut venir à s'interroger sur cet « autre » qu'il devient. Tout le travail de l'adolescent sera d'accepter ces transformations sans se perdre, c'est-à-dire en maintenant intègre son identité malgré cette image qui change dans le miroir.

Pour certains adolescents, le corps devient un ennemi, un « traître » car il est peu fiable : poussée d'acné, mue de la voix. Ces changements corporels et leur impact sur l'image du corps entraînent parfois des comportements particuliers : désinvestissement du corps (refus de se laver) ou à l'inverse surinvestissement corporel (se regarder des heures dans le miroir) comme si l'adolescent cherchait mieux à s'approprier son corps, accepter son propre regard afin de mieux accepter le regard des autres.

2.5.1.2- La pensée

Sur le plan cognitif, l'adolescent accède à la pensée formelle, autrement dit il acquière la pensée adulte, capable d'abstraction : c'est le temps des grandes théories, des débats sur la religion, la politique etc. Cela lui permet d'accéder progressivement à une activité réflexive, c'est-à-dire la capacité de penser ses pensées (double distanciation vis-à-vis des autres et de soi-même). Ce changement cognitif est essentiel, l'adolescent est désormais capable (neurologiquement) de s'interroger sur ce qu'il pense, sur ce qu'il est. L'enfant pense bien entendu et apprend progressivement à penser dans l'abstraction c'est-à-dire sans s'appuyer systématiquement sur des objets réels, concrets). Mais les pensées de l'enfant s'appuient essentiellement sur celles des adultes. Et s'il peut développer un argumentaire, celui-ci sera fortement teinté du discours parental ou scolaire (« mon père dit que ... »). L'enfant a tendance à prendre ce qu'on lui dit pour argent comptant, remettant peu en cause les idées des adultes. Si l'enfant s'oppose à l'adulte, c'est davantage dans un souci de se différencier de lui, de s'opposer à son autorité, que de proposer une opinion personnelle aboutie (on est davantage dans le psycho-affectif que dans le domaine de la pensée).

L'adolescent, lui, peut créer et développer ses propres pensées, de plus en plus indépendamment de l'adulte ; son esprit devient critique. Cette nouvelle possibilité ne s'acquière pas en un jour, et il est souvent difficile pour le jeune adolescent de différencier clairement ses pensées de celles de l'adulte. C'est pourquoi les discussions aboutissent souvent en conflit : il teste ainsi ses idées, s'oppose pour marquer sa différence. Investir les pensées est un exercice difficile et l'on entend souvent « ça me prend la tête ». Dans certains cas, cela peut être à tel point difficile que la pensée est désinvestie. Cela a des conséquences sur le plan scolaire mais aussi sur le plan comportemental (agressivité, passage à l'acte, violence...).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote