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Les services de transfert d'argent: approche comparative des services offerts

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par Papa Oumar FALL
Université de Thiès - Licence en sciences économiques et sociales option banque- finance 2011
  

Disponible en mode multipage

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Sommaire

Dédicaces

Remerciements

Sigles et abréviations

Introduction générale

Chapitre 1 : Cadre méthodologique et théorique

Section 1 : Problématique

Section 2 : Revue de la littérature

Section 3 : Délimitation du champ de l'étude

Chapitre 2 : Étude et comparaison des services de transferts dominant 

Section 1: Étude des services de transferts spécialisés

Section 2 : Comparaison des services offerts

Chapitre 3 : Circuit informel, concurrence et menace sur le système

Section 1 : Circuits informels

Section 2 :L'émergence du mobile banking et les nouvelles perspectives

Conclusion

Annexe

Bibliographie

Table des matières

Dédicaces

À mes chers parents, pour leur soutien moral et matériel sans faille durant tout mon cursus scolaire.

À tous les membres de ma famille qui, n'ont ménagé aucun effort pour me mettre dans des conditions idéales pour mener à bien mes études.

A tout le corps professoral de l'UFR Sciences Économiques Sociales et, plus particulièrement, du département Sciences Économiques et de Gestion.

Remerciements

Mes remerciements s'adressent d'abord à mon encadreurDr El Hadji Mounirou Ndiaye, qui nous a consacré tout le temps et la compréhension nécessaire.

Mes remerciement s'adressent également à tous les professeurs de l'université de Thiès, en particuliers ceux de l'UFR Sciences Économiques et Sociales.

J'accorde une mention spéciale au Pr Ibrahima Ndiaye, qui par ses conseils et sa bienveillance, a réussi à nous inculquer les valeurs nécessaires qui nous ont permises de réussir notre insertion à l'université de Thiès,

Je tiens à remercier aussi M. Makhtar Diop, agent à l'ACEP de Khombole, pour les précieuses informations qu'il a eu à me donner pour la réalisation de ce présent projet, sans oublier :

- Les agents de la Poste de Pout.

- Tout le personnel de la SODEVA à Pout.

- Toute la promotion 2008 de Sciences Économies et Gestion à Pout.

- Et tous nos amis.

Sigles et abréviations

ACEP : Agence de Crédit de l'Épargne pour la Production

ADP : Aide Publique du Développement

BICIS : Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Sénégal

BIMAO: Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest

BHS : Banque de l'Habitat du Sénégal

BST : Banque Sénégalo-Tunisienne

BTP : Bâtiment et Travaux Publics

CBAO : Compagnie Bancaire de l'Afrique de l'Ouest

CMS : Crédit Mutuel du Sénégal

CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal

DJOMEC : Djoloff Mutuelle d'Épargne et de Crédit

IMF : Institution de Micro finance

ME: Money Express

MG: Money Gram

PAMECAS : partenariat pour la Mobilisation de l'Épargne et le Crédit au Sénégal

PARMEC : Projet d'Appui à la Réglementation de la Mutuelle d'Epargne et de Crédit

SFD : Systèmes Financiers Décentralisés

SGBS : Société Générale de Banques au Sénégal

UMECU: Union des Mutuelles d'Epargne et de Crédit

UNACOIS : Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal

UM-PAMECAS: Union des Mutuelles de Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit au Sénégal

WU : Western Union

Introduction générale

Le marché du transfert d'argent a connu une évolution rapide au cours de ces dix dernières années au Sénégal. Une nouvelle dynamique se précise tant aux niveaux de la nature et du nombre d'acteurs impliqués, de l'importance des sommes concernées, de l'impact socio-économique sur les bénéficiaires de transferts, qu'à celui des mécanismes mis en oeuvre.

Malgré une présence toujours marquée des acteurs informels sur le marché du transfert d'argent, on assiste depuis quelques années à une plus grande formalisation du service, à travers la quasi-totalité des banques commerciales, qui utilisent les services d'opérateurs spécialisés dont ils sont des agents agréés tels que WU, MoneyGram, MoneyExpress, etc. Ces différents opérateurs utilisent des mécanismes ayant de grandessimilitudes, même si chacun cherche à se distinguer par des stratégies commerciales plus oumoins différentes pour chercher à accroître ses parts de marché. Une de leurs caractéristiquesprincipales, en plus de la rapidité et de la fiabilité du service, est le fait qu'ils ne proposentaucun autre produit en dehors du transfertd'argent.

À côté des banques, on note une présence de plus en plus marquée de la Poste, notammentdans des zones faiblement bancarisées (dans certains quartiers populaires de la capitale etdans toutes les villes et de nombreux villages de l'intérieur du pays). C'est en effet dans ceszones que la Poste possède un avantage concurrentiel car elle y possède des bureauxopérationnels proches des populations bénéficiaires des transferts en provenance del'étranger. Afin d'offrir une qualité de service identique à celle des banques commerciales, laPoste utilise ses services traditionnels pour les transferts locaux (nationaux) et des services del'opérateur WU dont elle est également un agent pour les transferts internationaux. Cettestratégie lui donne un avantage concurrentiel de taille, notamment sur le segment du marchédes transferts nationaux.Ce marché très porteur attire également une autre catégorie d'acteurs : les institutions demicro finance, qui y voient de plus en plus une source de diversification de leurs produits et deleurs revenus. Le dynamisme du secteur de la micro finance a eu pour effet une fortecroissance du nombre de structures, des volumes d'épargne et de crédits, du nombre demembres et de la vulgarisation des services de proximité. Cesstructures se sont généralement limitées à leurs services de base(épargne et crédit), mais il ya eu, par le passé, quelques tentatives d'incursion dans le marché du transfert d'argent.

Cependant, depuis quelques années, à la faveur de la concurrence que se livrent cesinstitutions de micro finance et leur volonté de diversifier l'offre de services financiers, onassiste à la naissance de collaborations entre certaines d'entre elles et des banques (cas de lamutuelle DJOMEC et de la Banque de l'Habitat du Sénégal) pour offrir des services detransfert.

Pour les besoins de cette analyse, les acteurs seront reclassés en trois (3) catégories :

Ø Les principaux opérateurs spécialisés dans ce secteur,

Ø la Poste

Ø les banques qui utilisent les produits des opérateurs spécialisés et les institutions de micro finances.

Les avantages comparatifs seront déclinés en termes de :

v rapidité, sécurité et fiabilité des services offerts ;

v accessibilité : proximité, facilité d'utilisation, commodité, montants, discrétion;

v diversité des services ;

v coûts.

Notre travail va s'articuler autour trois points : en premier lieu nous allons faire une approche théorique et méthodologique du sujet, en second lieu nous passerons à l'étude comparative des services offerts et en dernier lieu nous nous rapprocherons du circuit informel, de la concurrence et des menaces qui peuvent peser sur le système formel.

Chapitre 1 : Cadre méthodologique et théorique

Section 1 :Problématique

Les sénégalais de l'extérieur appelés « modou-modou » et les autres expatriés injectent tous les jours près de 2 milliardsFCFA à destination de notre pays1(*). L'envoi de ce flux financier est assuré par un ensemble de mécanismes qui permettent d'acheminer cet argent le plus rapidement possible. Le marché du transfert d'argent est en plein essor et les montants envoyés au Sénégal sont la principale source de revenus d'une grande partie de la population du pays. Il est important d'utiliser le service de transfert adapté afin d'éviter de payer des frais exorbitants. Il faut donc adapter le mode de transfert en fonction du montant à envoyer, de l'urgence de la situation et de la fréquence de ces transferts. Il existe deux types de modes de transfert au Sénégal :

ü Le mode formel

ü Le mode informel

Dans le mode formel on peut citer, d'abord, le virement bancaire qui est principalement utilisé par les entreprises et les particuliers bien informés permettant d'envoyer de grosses sommes au Sénégal de manière sûre et fiable. Ensuite, il y a les cartes bancaires internationales (spécial transfert) : cette solution est à ce jour la plus utilisée et la moins chère pour les personnes. Enfin, il faut noter les différents types de transfert : Western Union, Money Gram, MoneyExpress, laPoste, Orange money, Wari, Yoban'teletc....

Au Sénégal, il existe des services de transfert d'argent dominant le marché que sont : Western Union, Money gram et Money Express avec comme mode opératoire la signature des conventions de partenariat (aussi, la loi permet-elle à une banque de disposer de services de plusieurs opérateurs de transfert). Ces trois principaux opérateurs assurent la majorité des transferts d'argent dans le pays et à l'extérieur.D'abord, Western Union qui est un service qui domine le marché des transferts avec un réseau plus dense et une offre de service rapide et fiable, mais il s'agit d'un système qui cache des surprises pas toujours agréables. Ensuite, Money gram qui présente des tarifs notablement moins chers que WU mais ne dispose pas d'une très grande couverture, l'un de ses facteurs bloquants. Enfin, Money Express qui a la particularité d'être créé par Chaka Computers qui est une société sénégalaise : c'est un système peu fonctionnel car présentant de nombreuses défaillances faisant état d'un faible déploiement.

L'approche comparative de ces services peut se faire à travers le questionnement suivant :

ü Quels sont les produits que nous offrent ces services ?

ü Parmi ces services, quel est le moins onéreux pour les populations ?

ü Est-ce-que la couverture géographique constitue un avantagesuffisamment puissant pouvant faire l'objet d'une étude comparative ?

ü Quel classementpeut-on faire selon la fiabilité des services offerts ?

ü Le mobile-banking est-il une alternative susceptible d'évincer ces services ?

Section 2 : Revue de la littérature

Il existe une large littérature consacrée à l'analyse des transferts d'argent.L'analyse théorique des transferts est souvent abordée selon deux approches.

ü Une approche macroéconomique

ü Une approche microéconomique

L'approche macroéconomiqueconsidère les transferts comme un des apports en capital les plus stables. Elle analyse également leur contribution à la croissance économique et à la baisse de la pauvreté.L'approche microéconomique analyse le rôle des transferts dans la réduction de la pauvreté à travers des variables de contrôle (comme par exemple le revenu des ménages, le sexe)pour prendre en compte les caractéristiques de la famille qui reçoit l'argent.

En générale, les études macroéconomiques exploitent généralement des données de panel faisant intervenir plusieurs pays. Ainsi des études menées par les chercheurs Sanjeev Gupta, Catherine Patillo et Smita Wagh (2007) ont eu à révéler que « l'impact des envois de fonds sur les économies des pays pauvres fournit certaines indications telles que les utilisations faites de ces transferts ».Ils ont mené leur étude dans 76pays du monde dont 24 en Afrique subsaharienne et ils ont utilisé des méthodes semblables à celles de Adam et Paye (2005).Leur étude a permis de constater que la plupart des envois de fonds servent à financer la consommation ou à investir dans l'éducation et la santé.En sus, les familles pauvres, qui disposent d'un membre émigré, ont plus de chance de recevoir de l'extérieur un supplément régulier de fond.Encore une raison qui montre que les économies pauvres sont de plus en plus concernés par les transferts d'argent. Il résulte de leur estimation que 10% du ratio des transferts correspond à une baisse de 1% des personnes vivants avec moins d'un dollar par jour et du taux d'écart de pauvreté2(*).

Dans le même sens, l'article de Juthapit Jongwanich (2007) intitulé « Workers' Remittances,Economic Growth and Poverty in Developing Asia and the Pacific Contries » des Nations Unies, examine « l'impact des transferts des travailleurs sur la croissance et la pauvreté des pays d'Asie-Pacifique qui, pendant les trois dernières décennies ont connu une augmentation majeure des transferts constituants leur plus grande source de revenu soit 10% de leur PIB».L'auteur utilise des données de panel sur la période 1993-2003.La méthode utilisée est inspirée des travaux de Barro (1996).

Dans l'approche microéconomique, il existe peu d'articles sur les transferts courants. La plus en vue c'est celle du chercheur Dejene Aredo réalisé en Ethiopie en 2005.Son travail a consisté à vérifier si les transferts sont dirigés vers les ménages pauvres. Dans ses études, Aredo est parvenu à la conclusion que « la vulnérabilité d'un ménage augmente sa probabilité de recevoir un transfert ».On peut aussi citer le travail de Richard H. Adams Jr (2005) allant aussi dans lemême sens.

Au Sénégal, les transferts d'argent des migrants sénégalais ont permis à 31%3(*) des ménages qui en bénéficient de ne pas tomber en dessous du seuil de pauvreté, et sont à l'origine d'une hausse des dépenses par tête des ménages sénégalais de 59,85% en moyenne (Bèye, 2009). C'est ce qu'indique une récente étude de la direction de la prévision et des études économiques.L'étude de la Dpee4(*) souligne que l'impact des envois d'argent paraît moins important en zone rurale, malgré une hausse enregistrée sur la consommation, d'abord en raison de la « faiblesse  relative des transferts en destination de ce milieu». Les transferts de fonds des migrants sont inclus dans une rubrique de la balance des paiements qui comprend les lignes «rémunération des salariés» et «transferts des migrants».Ces transferts peuvent suivre différents canaux selon le degré d'inclusion financière des migrants. Ils dépendent du statut des émigrés et de leur appartenance à un réseau international ayant à leur disposition des modes d'envoi rapide et peu cher. Les circuits formels du marché des transferts sont constitués par les établissements financiers classiques (les banques en général) et par les institutions de microfinance(IMF) qui disposent d'un organe financier en vertu de la loi PARMEC du 5 janvier 1995.Ces volumes d'envoi ont été atteint parce que les établissements financiers ont adapté très significativement leurs offres de produits financiers à l'exigence de simplicité et de rapidité dans les procédures d'envois des émigrés. Ils cherchent régulièrement une amélioration de ce service en vue de mieux répondre à la demande des clients.

Section 3 : Délimitation du champ de l'étude

Les transferts de fonds contribuent à la réduction de la pauvreté dans plusieurs familles par une augmentation de leurs revenus. Ces transferts ont principalement trois destinations : la consommation courante, surtout l'épargne et l'investissement. Le marché du transfert d'argent au Sénégal a connu une évolution rapide au cours des dix dernières années. Cela aussi bien au niveau de la nature et du nombre d'acteurs impliqués qu'à celui des mécanismes mis en oeuvre. L'évolution la plus significative concerne notamment la formalisation progressive des services de transfert. S'étant aperçus de l'importance de ce marché, notamment des volumes transférés par les émigrés, certaines banques ont noué des alliances avec des fournisseurs internationaux et professionnels de services de transferts tels que Western Union, Money Gram ou bien Money Express qui disposent de réseaux fiables et qui ont mis au point des procédures « en temps réel » (immédiat) et sûres. Plusieurs banques étendent ainsi leurs réseaux ou recherchent des alliances avec des sous-traitants pour atteindre les bénéficiaires jusque dans les zones rurales. Les politiques d'expansion mises en oeuvre actuellement par certaines banques ont progressivement réduit les parts de marché des informels. Les actions combinées des banques (recherche d'accroissement de leurs parts de marché) et des autorités monétaires (les autorités monétaires sont préoccupées par l'assainissement du secteur et la formalisation du service de transfert) ont également eu pour effet de réduire l'implication des informels. Malgré ça et les contrôles de plus en plus fréquents effectués par les autorités monétaires, les transferts informels n'ont pas pour autant disparu et ils regagnent même de dynamisme.

Une autre évolution, timide pour l'instant, est l'implication de plus en plus visible des

Systèmes Financiers Décentralisés dans la fourniture de services de transferts d'argent. Ces structures interviennent souvent en qualité de sous agents de certaines banques compte tenu de leur implantation proche des populations bénéficiaires de transferts (zones rurales notamment) et du faible déploiement des banques à l'intérieur du pays. Il s'y ajoute aussi la faible bancarisation des sénégalais (7%).Si cette évolution se confirme, on va probablement assister, dans les prochaines années, à des poussées de plus en plus fortes d'une multitude d'acteurs dont des IMF, pour chercher à s'implanter et à jouer un rôle significatif sur le marché du transfert d'argent grâce notamment à la mise en place de produits adaptés aux préoccupations des bénéficiaires qui, pour l'instant, n'ont d'autre choix que de se tourner vers les banques ou les informels.

Pour éviter de faire un travail imprécis, nous procéderons d'abord à une approche globale du sujet c'est-à-dire parler des leaders du secteur detransfert d'argent, ensuite nous allons les comparer et enfin nous ferons une analyse de l'environnement de ce secteur,notamment la concurrence du secteur informel.

Chapitre 2 : Etude et comparaison des services de transferts dominants

Ce chapitre va d'abord aborder les différents services dominants le marché des transferts au Sénégal, avant de dérouler, ensuite une analyse comparatifs de ces services.

Section 1 : Les services de transfert spécialisés

Les majorités des transferts sont effectués par des banques installées au Sénégal et qui utilisent les services d'opérateurs spécialisés avec lesquelles elles ont passé desconventions. Les principaux opérateurs spécialisés sont : Western Union, Money Gram et Money Express. Il faut y noter aussi l'apport de la poste, des banques et des IMF. Nous allons décrire et analyser leurs mécanismes et les produits offerts.

1.1 Western Union, transfert rapide et fiable

La société Western Union (WU) qui, une société américaine, créée depuis 1871, domine le marché des transferts d'argent partout. Avec plus de 195.000 agents dans le monde, WU a démarré auSénégal depuis 1995 avec la Compagnie Bancaire de l'Afrique de l'Ouest (CBAO). A présent,quasiment tous les acteurs financiers qui sont dans le marché des transferts d'argent au Sénégal (banques et IMF) ont signé des conventions de partenariat avec WU ou projettent de le faire pour bénéficier de son service jugé fiable et rapide.

En outre, WU mène régulièrement des campagnes de communication-marketing à travers des actions de sponsoring d'émissions télévisées et diffusées sur toute l'Afrique (Initiative Africa). Ils s'y ajoutent des caravanes publicitaires, la diffusion d'une bande dessinée, l'organisation de concours pour gagner à l'approche de certains événements majeurs au Sénégal (Tabaski, Magal de Touba, Gamou de Tivaouone)dans le but de mieux tisser sa toile au Sénégal à travers les banques et les IMF. Afin de contrecarrer la concurrence d'opérateurs nationaux et préserver sa position dominante sur l'ensemble des segments de marché, WU a divisé par deux ses tarifs pour les transferts nationaux au Sénégal et procédé à une baisse de ses tarifs sur les corridors Côte d'Ivoire -Sénégal et Italie-Sénégal. Sans vouloir l'imputer à un seul facteur, ces baisses récentes des tarifs de WU, il faut souligner que la consolidation de la position de Money Express sur le corridor C.I.-Sénégal et celle de Money Gram sur le corridor, en pleine expansion, Italie-Sénégal expliquerait pour beaucoup l'alignement de WU sur les tarifs plus attractifs de ces deux concurrents.

WU, dans sa politique d'extension, collabore également avec d'autres banques de la placenotamment :

· la Société Générale de Banques au Sénégal (SGBS) qui étaitsous-agent en 1999 puis agent en 2001 ;

· depuis fin 2001, la BICIS est elle aussi devenue agent de WU ;

· Ecobank (septembre 2002).

Aujourd'hui, le réseau de WesternUnion s'est concentré dans les zones à forte émigration (banlieues et périphéries de Dakar, Touba, Diourbel, Louga et certains villages de la vallée du fleuve Sénégal). WU possède 90% du marché de transferts formels extérieurs au Sénégal5(*).Un des gros avantages de WU est la rapidité du service : un transfert met dix minutes pour que le bénéficiaire puisse y accéder (le temps nécessaire à accomplir les formalités administratives). De plus, dans ce système, ni l'émetteur ni le récepteur n'ont l'obligation d'ouvrir un compte bancaire pour effectuer un transfert. WU Sénégal offre spécifiquement des services de transfert: envoi et réception d'argent au niveau national et international. Au Sénégal, WU joue plutôt un rôle de récepteur puisque environ 93 %6(*) des transactions sont des réceptions. Les envois de fonds sont reçus en monnaie locale conformément à la réglementation bancaire. Suivant les différents cas, le système de commission appliqué par WU Sénégal est variable.

WU constitue la première structure de transfert de fonds au Sénégal, occupant la plus grande part de marché. L'avantage compétitif de WU réside principalement dans la grande sécurité des transferts, ce qui renforce de plus en plus la confiance des clients mais aussi dans la rapidité et le service de proximité qu'il offre grâce à son large réseau au Sénégal. Ce qui constitue en effet le principal avantage compétitif de WU sur ces concurrents.

Cependant, certains agents tels que la CBAO, dans leur souci d'augmentation de leur part de marché, ont tendance à utiliser des sous-agents dont la crédibilité pourrait être remise en question (cas des Cybercafés ou de cantines dans les marchés), ce qui risquerait de miner le produit, de miner la sécurité des transactions et d'entacher la réputation de sécurité de WU.

Il est le service le plus connus au Sénégal : en effet, la plupart des gens connaissent son existence et s'orientent directement vers lui en cas de besoin de transfert (à titre d'exemple, lorsque vous demandez à un chauffeur de taxi à Thiès le mode par lequel il reçoit de l'argent de l'étranger, il désigne aussitôt WU).

Cependant, WU propose un système assez onéreux pour le client. C'est simple : trois opérateurs tirent leur part sur l'envoi de l'immigré : la structure émettrice, WU et enfin la structure dans laquelle le destinataire vient chercher l'argent. Au final, quand un immigré souhaite envoyer 100€ à la famille, ça lui coûtera 20% s'il le fait en ligne : il souhaite envoyer l'équivalent de 10 heures de son travail à Dakar, WU lui en prélève deux. Le business est tellement juteux que les intermédiaires se multiplient à chaque coin de rue et que le meilleur investissement actuellement au Sénégal est de louer une boutique pour recevoir les transferts WU. Après l'obtention d'un agrémentcertains diront qu'il est difficile de se passer de Western Union car c'est rapide et qu'il y a des agences partout. Il se trouve que c'est souvent le destinataire au pays qui réclame Western Union à cause surtout de la rapidité.

1.2 Money Gram, transfert international

Money Gram est l'un des leaders dans le service du transfert international. Il collabore avec des partenaires de qualité dans plus de 233 000 points de vente situés dans 191 pays et territoires afin d'offrir un moyen sûr et rapide d'envoyer et de recevoir votre argent partout dans le monde. C'est un système de transfert rapide d'argent créé depuis 1988 par une sociétéAméricaine et offre un service de transfert aussi rapide et fiable que celui de Western Union, mais il ne bénéfice pas encore d'une part de marché aussi grande que celle de Western Union. Au Sénégal, le réseau n'est pas plus dense mais la plupart des grandes villes comptent au moins un partenaire Money Gram où récupérer on envoyél'argent.

Les envois de fonds via le système MGproviennent essentiellement des pays suivants : l'Italie (le plus gros marché), l'Espagne, lePortugal, les Pays-Bas, les Etats Unis.

Le système de transfert de MoneyGram est similaire en apparence à celui de WU. MG offre un service aussi rapide et tout aussi sécurisé, mais à moindre coût. L'explication se trouverait dans la différence de politique commerciale entre les deux structures. Selon le Directeur de la Production de MG Sénégal, WU a une politique commerciale à grand renfort de gros cadeaux (moutons à la vieille de la Tabaski, téléphones portables, etc.) qui sont naturellement pris en compte dans le calcul du prix de revient; MG par contre préfère faire de petits cadeaux (stylos par exemple) dont le coût ne grève pas trop son prix de revient. Selon lui, cette différence explique le fait que MG soit moins cher. Nous pensons également que compte tenu de leur faible part de marché, MG, à travers la Banque Sénégalo-Tunisien, a décidé d'adopter une politique de coûts faibles pour attirer la clientèle (ils sont moins connus que WU).

Cependant le produit a fait l'objet de beaucoup d'améliorations suite à de nombreusesréclamations des clients. En effet, avant l'avènement de l'EURO, tous les transferts, de lazone émettrice à celle réceptrice, passaient par une conversion (à Denver) de la somme endollars avant d'être reconvertie en monnaie locale (la couverture du transfert se faisant en USdollars). Il en résultait une diminution de la somme annoncée par l'émetteur à l'arrivée dansla zone de réception.

Avec l'avènement de « l'Euroland », ce problème a été résolu et les clients reçoiventexactement la somme annoncée par l'émetteur qui envoie de la zone Euro. En effet l'idéeempruntée a été de faire les couvertures des transferts payés par les fournisseurs locaux enEuros et dollars,de telle sorte que ceux-ci reversenteffectivement la contre-valeur en FCFA des sommes envoyées en devises.

Au Sénégal Money Gram utilise le logiciel SEITA7(*). La commission est partagée entre la banque émettrice, celleréceptrice (dans ce cas la CBAO) et la société MoneyGram aux Etats Unis. La part de lacommission qui revient à la banque sénégalo-tunisienne (actuellement CBAO) en sa qualité d'agence de réception est partagée avec laCaisse National de Crédit Agricole du Sénégal (sous agent), mais le bénéfice de la trésorerie extérieure reste à la Banque Sénégalo-Tunisienne.

Dans le système MoneyGram de la Banque Sénégalo-Tunisienne, le circuit d'envoi national est peu utilisé, à causesans doute de son manque de compétitivité en comparaison avec les autres formulesdisponibles (taxi brousse, poste, parent, circuit informel) qui sont nettement moins coûteuses. Puisque la majorité des clients sont des analphabètes, la Banque Sénégalo-Tunisienne a eu l'idée d'employer desguichetiers pour aider les clients à remplir les bordereaux, étant donné que le caissier ne peutà lui seul faire le travail de décaissement, de contrôle d'identité et de remplissage desbordereaux.

Le passage à la couverture Euro, le recrutement de guichetiers pour assister les clients noninstruits et l'extension de son réseau en partenariat avec la CNCAS(Caisse National de Crédit Agricole du Sénégal) ont beaucoupamélioré la qualité du produit de transfert de Money Gram au Sénégal. Malgré cela, sa part demarché reste de loin inférieure à celle de WU qui dispose quand même d'un réseau beaucoupplus étendu (141 points de service contre 20 seulement pour MG8(*)).

Une des stratégies en cours d'étude au sein de la Banque Sénégalo-Tunisien pour accroître sa part de marché est lepartenariat avec certaines institutions de microfinances disposant d'un réseau étendu àl'intérieur du pays et faisant preuve de sécurité, de fiabilité et de liquidité. La Banque Sénégalo-Tunisienesten négociations assez avancées avec le CMS (Crédit Mutuel du Sénégal) ainsique le Réseau des Mutuelles de l'UNACOIS mais ces informations sont encore confidentielles.

1.3 Money Express, un réseau basé en Afrique

Créé par une société informatique sénégalaise du nom de Chaka Computer, Money Expressest un système de transfert utilisé aussi bien par des banques comme laBHS (Banque de l'Habitat du Sénégal) ou des IMF comme PAMECAS. C'est un produit utilisé pour effectuer des transferts nationaux et internationaux. Le produit Money Express n'est utilisable pour l'instant que pour les envois à partir des Etats Unis, mais une mission exploratoire a été entreprise par la BHS pour vendre le produit Money Express en Italie et en Espagne où il existe une forte communauté d'émigrés sénégalais.

La BHS a aussi cherchéà étendre le réseau en mettant en place une collaboration avec l'Union des Mutuelles d'Epargne et de Crédit (UMECU) qui est un réseau de mutuelles d'épargne et de crédit des commerçants, agriculteurs et industriels du secteur informel. Cette relation de partenariat est d'ailleurs antérieure au produit Money Express. Elle avait été mise en place pour des raisons de complémentarité. En effet, la BHS ne possède que peu agences à l'intérieur (Kaolack etZiguinchor), ce qui oblige les clients à effectuer de longs déplacements. Elle a donc collaboréavec l'UMECU (qui a un réseau plus étendu) qui effectue certains paiements (salaires desfonctionnaires payés par virement dans leurs comptes à la BHS) pour son compte. Dans leréseau de l'UMECU, les branches suivantes sont les plus importantes en termes de volume detransferts : Tambacounda, Kaolack, Thiaroye Gare. Un système de compensation hebdomadaire a étéétabli entre la mutuelle et la BHS. Un autre partenariat est également prévu entre la BHS etdeux autres mutuelles de la place établies dans la zone du fleuve car le réseau de l'UNACOISn'est pas présent dans cette zone.

En 2009, le montant des transferts reçus par la BHS via ce système de transfert s'est élevé à environ20 millions de dollars qui ont été émis à partir du bureau de la BHS à New York. Lacommission de transfert est partagée entre l'émetteur, le concepteur du produit (ChakaComputer) et le récepteur. La BHS, selon que l'UNACOIS est impliquée ou non dans latransaction, partage sa commission avec la mutuelle.

Le transfert se fait en temps réel (immédiat) et ME offre une gamme complète deservices de transfert : cash à cash, compte à cash (suite à une demande pressante de laclientèle), compte à compte, cash à compte. Pour prendre possession du montant transféré, les opérations de transfert s'effectuent à partir d'Espagne, mais le serveur central est aux Etats-Unis.

Le bénéficiaire est tenu de montrer une pièce d'identification mais une certaine souplesse existepour des cas de bénéficiaires ne disposant pas de cette pièce. Cette flexibilité est très appréciée par les bénéficiaires, surtout qu'elle n'existe pas au niveau des autres opérateurs tels que WU et MG qui sont très stricts sur l'identification des bénéficiairespour éviter de devoir supporter des pertes en cas de paiements indus.

Le produit ME est réputé moins cher sur le plan national et international que celuide WU (quelque fois 25 à 30% moins cher), selon les responsables de la BHS.

Cependant, le produit Money Express n'est pas encore tout à fait au point. En effet, depuis sa mise en service de nombreuses défaillances ont été signalées et s'y ajoute son faible déploiement. Le site internet de Money Express, peu fonctionnel, incite également à peu de confiance. Avec des slogans tels que "nous sommes 10% moins chers que les autres" quels autres ? Les "autres" ont d'ailleurs plusieurs tarifs : le site internet devraindiquer au moins des prix etrefléter un peu plus de transparence dans les informations données. Ne dépendant d'aucun groupe international, cette entreprise sénégalaise doit se faire une image beaucoup plus appréciée pour asseoir sa notoriété sinon elle risque de voir sa réputation s'effondrée.

1.4 La Poste

Au Sénégal, la Poste est une société nationale ayant à la fois une mission de service public et une mission commerciale. Depuis 2005, la Poste est devenue un groupe avec deux filialesPOSTEFINANCES et EMS.

Ces dernières années, la poste a connu une profonde mutation et s'est énormément modernisé, ainsi en plus de ses services traditionnels, elle est entrée dans le marché lucratif des transferts électroniques d'argent en utilisant son propre réseau mais aussi celui de WU. Déjà présente un peu partout dans le pays en 2009 avec un peu plus de 165 établissements postaux, La Poste est un redoutable concurrent pour les autres acteurs du secteur des transferts d'argent.Les pays d'émission les plus fréquents sont le Gabon, l'Espagne, l'Italie, le Cameroun, laCôte d'Ivoire, la France, le Congo, l'Allemagne, la Guinée Equatoriale, la Belgique, le Niger,le Nigéria, la RDC et les Etats Unis.

1.5Les banques et IMF

Au Sénégal, les banques constituent les interlocuteurs directs des opérateurs de transfert d'argent.Cependant, elles ont un rayon d'actions très limité : elles n'englobent qu'environ 7% de bancarisation et elles ne sont pas présentes dans de nombreuses zones du pays. Pour palier ce déficit, les banques financent de plus en plus les établissements de microfinance pour atteindre certaines couches.On note cependant des forces et faiblesses liées aux différents types de transfert9(*).

Les SFD disposent d'un avantage compétitif avec l'existence de réseaux étendus et d'une proximité avec les segments de clientèle moins favorisés qui constituent la majorité des famillesrécipiendaires. Ils peuvent être des instruments supplémentaires de distribution des services de transferts. Le marché des transferts constitue également une opportunité commerciale pour les SFD tout en leur permettant de remplir leur mission sociale. Certains SFD qui ont les infrastructures, les moyens financiers et les compétences nécessaires pratiquent le transfert d'argent ou projettent de le faire en visant quatre objectifs :

ü Générer une source de revenus additionnelle,

ü Valoriser l'infrastructure existante (points de service, si informatisé et interconnecté),

ü Élargir la gamme des services offerts avec un produit qui permette de fidéliser la clientèleexistante et d'attirer une clientèle nouvelle vers les produits de base d'épargne et de crédit,

ü Améliorer l'accès à des services financiers de proximité à une clientèle pauvre.

Les IMF se sont toujours heurtés à des contraintes objectives pour entrer dans le marché destransferts d'argent. Cependant depuis l'expérience de l'UNACOIS et du DJOMEC (qui utilisaient le système Money Express pour les transferts d'argent), de nombreuses autres IMF ont franchis le pas. Parmi les plus significatifs on note l'Agence de Crédit de l'Epargne pour la Production (ACEP), le Crédit Mutuel du Sénégal(CMS) et lePartenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit au Sénégal (PAMECAS) qui ont des réseaux dont le maillage s'étend en général sur l'ensemble du territoire national notamment en milieu rural. Chacun de ces trois réseaux a utilisé ses stratégies propres pour gagner le droit d'entrer dans le marché des transferts d'argent.

Ø Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)

Existant sous forme de fédération depuis l'an 2000, la CMS est devenue sous agent de Western Union depuis octobre 2005 après de longues négociations. C'est en 2003 que le Crédit Mutuel de France et la Confédérations des Caisses Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (CCMAO regroupant le CMS et JEMENI) ont crée ensemble laBanque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO) sous forme de SA régie par la loi bancaire. Cette création de la BIMAO visait à permettre au CMS et à JEMENI d'avoir de nouveaux moyens financiers et économiques pour améliorer leur offre de service et saisir les opportunités du marché financier.

Par l'entremise de la BIMAO, le CMS a pu négocier la possibilité de créer des guichets mixtes qui associent ses opérations traditionnelles et le retrait des transferts effectués sous Western Union. Néanmoins, des guichets dédiés qui respectent les standard de Western Union ont été créés dans les plus grosses caisses et dans les zones à fort taux d'émigration.

Ø ACEP

L'ACEP s'est intéressé au marché des transferts d'argent depuis 2004. A la suite de l'échec des négociations entre la SGBS, Western Union, c'est finalement avec la CNCAS qu'elle a contracté pour devenir sous agent de Money Gram en juin 2006 et Ria Envia au mois d'octobre de la même année. ACEP fut ainsi la première institution de microfinance a refusé les clauses d'exclusivité imposées par les opérateurs formels. En ce qui concerne la commission, un taux fixe basé sur le volume des transferts et non pas sur lescommissions comme d'usage, a pu être arraché dans les négociations. L'ACEP a su montré lechemin aux autres ténors de la micro finance dans un marché où les opérateurs de transferts imposent leurs lois.

Ø PAMECAS

Après quatre ans de prospections, c'est en 2004 que le PAMECAS a réussi à s'allier avec la Banquesénégalo-tunisienne (BST) aujourd'hui absorbée par Attijari Bank (groupe CBAO-Attijari) pour offrir le produit MG. Ainsi devenu sous agent de la BST, le réseau PAMECAS disposait d'un nouveau produit qui lui permit de diversifier son portefeuille d'activités. Cependant la clause d'exclusivité signée avec la BST contraignait le PAMECAS à n'offrir que le produit Money Gram. Néanmoins après quelques 13années de partenariat, la convention a été dénoncée et le PAMECAS offre aujourd'hui d'autresproduits comme Money Express en plus de Money Gram. Le PAMECAS est un réseau d'une cinquantaine demutuelles d'Epargne et de Crédit réparties dans plus de soixante agences dans le pays.

Section 2 : Comparaison des services de transferts

Bien que ces services soient plus ou moins similaires,ils présentent parfois de grandes différences qui résident souvent dans la qualité et lamanière dont ces services sont proposés.Notre analyse portera d'abord sur leur différence par rapport à la rapidité et la fiabilité, ensuite sur leur accessibilité, des services offerts et des coûts.

2.1 Selon la rapidité, la sécurité et la fiabilité des services

Des avis que nous avons recueillis auprès des utilisateurs (bénéficiaires et expéditeurs locaux) de transferts, il est ressorti sans équivoque que les produits WU et MG sont incontestablement les plus rapides, les plus sûrs et les plus fiables. En effet, il est possible d'obtenir un transfert de l'étranger aussi loin que les Etats Unis ou le Canada en 10 minutes, le temps que durent les formalités d'envoi, de transmission de l'information aux ordinateurs et de contact par téléphone du bénéficiaire par l'expéditeur. Les bénéficiaires perçoivent les fonds presque immédiatement, dès que l'expéditeur effectue le dépôt au guichet et leur communique les détails de l'opération. Il n'a nullement besoin d'avoir un compte bancaire et le service est facile à utiliser. En cela, le système est imbattable. Par ailleurs, il est possible de percevoir les fonds dans n'importe quel guichet quelque soit l'endroit où l'on se trouve, la compensation s'effectuant automatiquement.

De plus, les bénéficiaires perçoivent exactement le montant annoncé par l'expéditeur, quelque soit la monnaie en cours dans le pays de résidence de celui-ci (USD, Euro, Franc Suisse, etc.).

Enfin, les utilisateurs n'ont pas manqué de souligner globalement leur confiance par rapport à ces produits. Cette confiance vient du fait que les opérations s'effectuent par et dans des banques comme la SGBS, CBAO, BST et qui sont suffisamment liquides pour faire face aux flux de retrait.

Les produits Money Express (avec BHS et CNCAS) donne également des gages de sécurité, de rapidité et de fiabilité, mais sont moins connus du grand public.

La Poste dispose de certains produits assez rapides également, tels que le mandat fax sur le plan intérieur. Mais pour la plupart, ses produits sont moins rapides que ceux des opérateurs tels que WU et MG. Par ailleurs, et malgré la confiance dont jouit la Poste du fait de son appartenance à l'Etat, il y a souvent un inconvénient majeur : certains bureaux de Poste ont du mal à honorer les paiements des envois, à cause du manque de liquidités, ce qui oblige les bénéficiaires à faire de nombreux « va-et-vient » pour retirer leur argent , cette situation a beaucoup terni la fiabilité de la Poste.

Les IMF possèdent quelques atouts, mais aussi une faiblesse de taille, à savoir leur impossibilité parfois d'effectuer les paiements des transferts lorsque la compensation avec l'institution partenaire extérieure n'intervient pas suffisamment tôt ou lorsqu'elles ont peu de liquidités disponibles pour ce type d'opérations (par exemple pendant les périodes de forte demande decrédits des membres). Par ailleurs, elles ne disposent pas de réseau au plan international, à moins qu'elles soient des sous agents des banques.

Mais c'est surtout avec les opérateurs informels que les utilisateurs rencontrent des difficultés, non pas au niveau de la rapidité (l'information arrive généralement assez vite), mais au niveau de la sécurité et de la fiabilité. En effet, ces opérateurs sont souvent installés dans leur boutique au marché, avec tout juste un téléphone, un fax et un cahier dans lequel ils notent les informations avec parfois des risques d'erreurs.Ces techniques sont très rudimentaires devant les instruments sophistiqués utilisés par les opérateurs formels. Les bénéficiaires sont très exposés et, dans certains cas, ils ont du mal à retirer leur argent. Par ailleurs, les bénéficiaires ont parfois du mal à les localiser les clients se plaignent souvent du fait que les informels sont très mobiles ; ils peuvent changer d'endroit à tout moment, ce qui nous amène parfois à les rechercher pendant longtemps avant de les retrouver ». Leur souci de discrétion compte tenu de l'illégalité dans laquelle ils exercent leur service est sûrement une des causes de cette mobilité.

2.2Selonl'accessibilité

La Poste possède certainement le meilleur avantage concurrentiel dans ce domaine. Ses produits sont accessibles à la plupart des sénégalais compte tenu de leur présence très étendue et depuis longtemps dans toutes les localités significatives du pays. Ils sont également très variés, notamment au plan intérieur et chacun peut utiliser le service qu'il préfère en fonction de ses impératifs (rapidité, coût).

Les procédures de réception sont simplifiées, mais ils sont parfois complexes à utiliser pour les envois, notamment par les personnes analphabètes. Il faut dire que cette difficulté est levée grâce à l'assistance des agents des guichets qui aident les utilisateurs à remplir les formulaires. La Poste fait ainsi preuve d'une grande compréhension pour aider les bénéficiaires non instruits : on peut bénéficier de conseil et d'assistance auprès des receveurs de la Poste pour téléphoner gratuitement à l'expéditeur des fonds afin par exemple d'élucider des erreurs qui pourraient se glisser dans la transcription des numéros d'identification des transferts.

La Poste préserve également la discrétion des opérations : lorsqu'on entre dans un bureau de poste, personne ne sait a priori pourquoi on y va, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on entre dans un guichet de banque ou de WU. La Poste a aussi l'avantage d'être bien intégrée dans la communauté, ce qui constitue un avantage certain.

La poste est fortement concurrencée par les opérateurs informels qui possèdent aussi l'avantage de la proximité et de la facilitéd'utilisation (peu de bureaucratie). Ils sont de ce fait accessibles et on peut envoyer lesmontants que l'on souhaite, sans plafond, ce qui n'est pas le cas pour les opérateurs formels.

Les produits des opérateurs formels sont disponibles surtout dans certains centres urbains. Etmême dans ces centres, leur implantation n'est pas très étendue. Ceci est dû au fait que lesbanques elles-mêmes, qui en sont les fournisseurs, ont un faible taux d'implantation. Uneffort est en train d'être fait pour étendre l'accessibilité, à travers des partenariats avecd'autres structures qui permettent ainsi de multiplier les points de services. Le recours auxproduits des opérateurs formels comporte une contrainte significative : le plafonnement desmontants que l'on peut envoyer en fonction des zones monétaires de destination. Cettecontrainte ne peut être levée, à l'état actuel de la réglementation, qu'au détriment du coûtpour l'expéditeur qui devra ainsi fractionner son envoi en plusieurs envois selon l'importancedes sommes à envoyer.

Sur ce chapitre, les quelques rares institutions de microfinance qui interviennent possèdentsans doute le meilleur avantage concurrentiel, compte tenu surtout de leur forte implantationaussi bien dans les centres urbains que dans les villages. C'est donc un marché très porteurpour ces IMF si la réglementation leur donne plus de possibilités pour y entrer ce qui n'estpas encore le cas.

2.3 Selon la diversité des services offerts

A ce niveau, les opérateurs informels disposent d'une large gamme de services non financiers à côté des transferts d'argent. En effet, ils proposent parfois des denrées alimentaires, des matériaux de construction aux expéditeurs comme aux bénéficiaires. Mais ils ne proposent pas d'autres services financiers.

Dans ce domaine, c'est plutôt la Poste qui est l'opérateur qui offre le plus de possibilités, avec une large gamme de produits financiers, notamment au plan intérieur. En effet, les utilisateurs ont la possibilité d'ouvrir des comptes sur livret ou des comptes CCP (Centre des ChèquesPostaux).

Les services des opérateurs formels se limitent strictement au transfert d'argent ; ils ne proposent aucun autre produit. En particulier, les fournisseurs de ce service (pour la plupart les banques) n'offrent pas de services d'épargne. Ceci trouve une explication dans le fait que les services de transferts comme WU par exemple sont offerts sous le couvert de la rapidité etque le fait d'offrir d'autres services pourrait ralentir les opérations .De plus, lesbanques ne sont généralement pas très intéressées par la clientèle des bénéficiaires destransferts (ce sont souvent des gens ayant peu de moyens ne leur permettant pas de répondreaux critères d'ouverture de comptes bancaires ou n'ayant pas suffisamment de moyensfinanciers pouvant intéresser les banques).Potentiellement, ce sont les IMF qui pourraient avoir le meilleur avantage concurrentiel enmatière d'offre de produits financiers aux utilisateurs des services de transfert d'argent,compte tenu de la proximité, de l'adaptation des conditions d'accès aux populations même pauvres, etc. Etant donné qu'elles peuvent également offrir des servicesd'épargne, cela témoigne d'un service attractif de base.

2.4 Selon les coûts

Il y a comme une sorte de corrélation directe entre, d'une part, la sécurité, la rapidité et lafiabilité et, d'autre part, le coût. Cette corrélation est évidente surtout en ce qui concerne lestransferts internationaux. En effet, les opérateurs formels tels que WU, MG, etc. ont des coûtsplus élevés que les opérateurs informels. A cet effet, les entretiens que nous avons eus auniveau de certainsutilisateurs à Thiès indiquent clairement que les opérateurs informels sont moins chers.

C'est ce qui explique la préférence que leur accordent certains expéditeurs, quand bien même lesbénéficiaires ont largement exprimé leur désapprobation pour les informels et leur préférencepour les opérateurs formels.

En somme, les acteurs spécialisés du transfert de fonds de type Western Union ou Money Gram, offrent un service souvent plus adapté. Le destinataire du transfert peut récupérer l'argent très rapidement, directement en liquide, sans avoir à ouvrir un compte. Ces services sont néanmoins assez chers et sont difficilement accessible pour les clients des réseaux d'agences des partenaires avec lesquels ils s'associent (en général des réseaux bancaires ou postaux).Les transferts de fonds à l'intérieur du pays utilisent les modes de transferts informels. C'est en général le seul mode de transfert d'argent en dehors des grosses villes, et pour cette raison ils représentent encore l'essentiel des transferts. Les modes de fonctionnement sont très variables, s'appuyant souvent sur des réseaux de solidarité entre les villes et les villages et impliquant souvent le transport effectif en liquide des sommes transférées. Ils sont néanmoins souvent peu efficaces et les risques de fraudes sont importants.

Chapitre 3 : Circuit informel, concurrence et menace sur le système formel

Bien que le milieu soit formalisé, le secteur informel occupe une part de marché assez importante dans le domaine du transfert d'argent. Le grand défi pour les acteurs de ce milieu consiste à savoir comment faciliter ces mouvements de l'argent et rendre les transferts moins onéreux. Les frais imputés à ces opérations à destination de pays en développementreprésentent en moyenne 13%, et dépassent fréquemment 20% du montant envoyé. Un tel niveaude frais incite les migrants à confier leur argent à des réseaux informels et moins fiables. Ainsi nous nous proposons d'aborder la concurrence qu'il y a dans ce secteur après avoir analysé le secteur dit « informel ».

Section 1 : Le circuit informel

Les transferts informels sont, par nature, difficiles à appréhender, en particulier dans lecontexte actuel marqué par une recrudescence des contrôles des opérations de transferts auSénégal. Il n'en demeure pas moins que les transferts dits « informels », qu'ils soientnationaux ou internationaux, occupent une place importante. En effet, l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) notamment la généralisation du téléphone et la couverture réseau des zones les plus reculées, ont permis de développer significativement un marché de transfert d'argent via des circuits informels qui reposent sur les réseaux sociaux (relations de parenté, de connaissance, d'amitié, etc.). C'est ainsi que des masses énormes d'argent sont transférées bien plus que les opérateurs formels. Ce sont les Puulars (ethnie du Nord du Sénégal) qui ont été les premiers à mettre en oeuvre des circuits de transferts informels en utilisant leurs réseaux d'émigrés notamment dans les pays d'Afrique centrale. Aujourd'hui encore, ils en sont les principaux utilisateurs, les autres modou- modou notamment préfèrent davantage recourir aux circuits formels (WU, etc.). Dans le circuit formel les coûts sont de diverses formes : commissions, taxes et couts liés aux transactions.

Au delà de ces coûts de transaction, certains facteurs peuvent s'avérer compliqués pour une certaine couche de la population:

ü identification formelle,

ü cultures étrangère et financière limitée qui favorisent les canaux informels.

Ces derniers, s'ils peuvent s'avérer plus accommodants ou faire partie intégrante de l'organisation de réseaux de migrants, comportent des risques importants en particulier quand ils s'effectuent directement en numéraire ou à la limite de la légalité. Ils restent néanmoins, le plus souvent beaucoup, plus compétitifs en termes de coûts que les canaux formels. Parmi les risques et contraintes, nous pouvons noter :

ü le manque de liquidités,

ü l'insécurité (par exemple les risques de détournement de fond)

ü la non-disponibilité du dispositif technique,

ü l'insuffisance de capacités et de compétences,

ü le manque de confiance de la part de certains migrants,

ü l'insuffisance de confidentialité,

ü les entraves politiques, réglementaires et commerciales qui empêchent l'utilisationpotentielle des transferts de fonds comme un produit avantageux pour les SFD,

ü le nombre d'IMF qui ont réussi à entrer sur le marché est jusqu'ici relativement faible,

ü les institutions financières locales n'arrivent pas à créer des produits et des instrumentsfinanciers novateurs, en vue de répondre à la demande des bénéficiairesdes transferts de fonds en raison de contraintes précitées,

ü le grand besoin d'intermédiation financière dans les communautés rurales,

ü les confiscations par la douane ou la police des sommes transportées illégalement par les passeurs et en cas de non remise des fonds au destinataire, des moyens de recours très limités voire inexistants, absence de fonds de garanties.

Section 2 : Emergence du mobile banking et nouvelles perspectives

Ayant remarqué que le marché des transferts est un secteur très rentable, il s'est développé d'autres opérateurs, autre que les opérateurs spécialisés, dans ce secteur.Ainsi avec la facilitation permise par les NTIC, le m-banking est un nouveau mécanisme qui est venu exacerber la concurrence. , ce système connait un développement fulgurant ces dernières années avec la naissance d'une multitude de formules initiées par les banques et opérateurs téléphoniques. Nous allons en quelques unes de ces formules après avoir montrer l'importance du m-banking dans le monde d'aujourd'hui

2.1 L'émergence du m-banking

Le 21eme siècle est actuellement caractérisé par un progrès technologique fulgurant.

Ce progrès technologique est venu accélérer les mécanismes de circulation des capitaux à travers le monde .En Afrique, certaines questions se posent avec plus d'acuité :

· Transférer de l'argent du bout des doigts, est-ce une technologie accessible en Afrique ?

· Le téléphone mobile supplantera-t-il la carte bancaire ?

Pour concurrencer les plus grands du marché comme WU ou encore MG, l'alternative la plausible actuellement c'est le mobile-banking. Le m-banking est un service dont le mobile est l'outil qui permet d'accéder à la gestion de son compte bancaire à distance. D'ailleurs avec la diversification des produits et l'évolution des offres, on parle de plus en plus de « services financiers sur mobile ».

Leur essor assez rapide dans le continent est favorisée par l'appel que font les banques en faveur de ce système et inversement. En effet, les opérateurs souhaitant augmenter leur offres de services par une activité de mobile-banking, ont tendance à faire appel aux banques afin de gérer l'aspect financier et réglementaire, bien que certain commence à développer eux-mêmes leur système bancaire. De même, les banques développant leur activité font toujours appel à un opérateur de téléphonie mobile couvrant une bonne partie du territoire, car elles n'ont pas les outils pour développer elles-mêmes un réseau de téléphonie. De plus, cet appel fait baisser considérablement les charges supportées par les banques.

Le développement du m-banking permet également de répondre au souhait des autorités qui veulent diminuer la quantité de monnaie fiduciaire en circulation en intégrant les immigrés dans le circuit bancaire, tant pour des raisons de sécurité que de contrôle du système financier, et ainsi avoir davantage recours aux paiements électroniques.

Le m-banking se présente comme une alternative assez sérieuse car il permet entre autre une meilleur gestion des comptes (comptabilité), le client n'a plus besoin de se rendre dans une banque ni de faire une queue pour effectuer des opérations. Il permet aussi de réaliser des opérations instantanées et contrôle simultanée de la gestion de son compte.

Le m-banking présente une accessibilité globale et permanente des services bancaire via le Web et le téléphone portable,en plus de cela les opérations peuvent s'effectuer 7jours/7 et 24h/24 pour une meilleure satisfaction de la clientèle. On note aussi une traçabilité des opérations effectuées et l'amoindrissement des risques d'erreur humaine. En matière de cout, on remarque une réduction considérable et une meilleure satisfaction de la demande et des besoins du client. Le risque de fraude aussi est quasi-nul grâce au traitement instantanée des opérations et la non intervention des personnes.

Le m-banking présente toutefois un certain nombre de désavantage par exemple le problème d'accessibilité à l'internet.

2.2 `Yoban'tel de la SGBS'

La SGBS cherche maintenant à élargir son réseau de clientèle en prospectant du côté des petites bourses pour se dégrafer d'une image de « banque élitiste ». Elle vient de mettre sur le marché « Yoban'tel », un service de transfert d'argent et de paiement de facture par téléphone mobile.Ce service s'adresse à toutes les personnes ayant un téléphone portable et il permet le transfert d'argent entre deux personnes et le paiement de facture d'abonnement de Canalsat.Ses différents partenaires sont : Canalsat Horizon (facilite le paiement de facture à ses clients les plus éloignés), Tigo

(L'achat de recharge de crédit directement sur le compte Yoban'tel) et le CMS (qui s'occupera de réaliser les inscriptions à ce service et la gestion des espèces dans son réseau).Comme on assiste de plus en plus à une mouvance vers la monnaie électronique, ce service répond parfaitement à la demande actuelle de la population sénégalaise et bientôt partout où la Société Générale est implantée.

2.3 `Orange Money' d'Orange

Ces derniers mois, Orange a lancé son service de paiement mobile, Orange Money, dans trois nouveaux pays du continent africain : le Sénégal, le Mali et Madagascar. Orange Money est un dispositif innovant de paiement à partir d'un terminal mobile qui permet aux clients de réaliser des transactions et opérations bancaires courantes en toute sécurité. Le potentiel de tels services est très important en Afrique, où les titulaires de comptes bancaires représentent moins de 10 % de la population, alors que plus d'un tiers de celle-ci possède un téléphone mobile. Avec Orange Money, les clients du mobile pourront effectuer des dépôts et retraits d'argent, des transferts d'argent, l'achat simple de crédit de communication, le règlement de marchandises chez certains détaillants partenaires, et le paiement de factures. Orange étudie également les besoins des clients dans chaque marché afin de développer des services de paiement mobile encore plus élaborés, tels que les transferts d'argent à l'international.

2.4 Seddo et Izi bousculent les acteurs spécialisés

Seddo10(*) et Izi11(*) qui étaient initialement créés par les opérateurs téléphoniques mobiles pour la vente de recharge de crédit au détail sont en train de gagner du terrain. En effet, ces techniques de recharge de crédits sont de plus en plus utilisées pour envoyer ou recevoir de l'argent sans débourser un centime. Entre payer moins et ne pas débourser du tout pour un service bien rendu, la question ne se pose pas pour le Sénégalais lambda. En effet, dans le domaine des transferts d'argent, bon nombre de personnes se tournent désormais vers la vente de recharges de crédit aux détails pour envoyer ou recevoir de l'argent sans payer un rond.

Contrairement aux structures officielles comme WU,où la personne doit débourser 450 francs Cfa au minimum pour l'envoi de l'argent à l'intérieur du pays, d'autres astuces sont en train d'être usités par les populations pour contourner le paiement de ce service. Initialement prévus pour un meilleur accès aux recharges de crédit à partir de 100 francs, Seddo et Izi se sont vite mués en réseau de transfert d'argent. Un réseau des plus rapides, d'ailleurs. L'astuce est simple : il suffit tout juste d'acheter une recharge de crédit à la hauteur de la somme que l'on veut envoyer. Ensuite, transférer cette recharge au numéro d'un autre vendeur de `crédit' au détail, de préférence un boutiquier qui, au préalable, aura été prévenu. Ce dernier se chargera de remettre, en espèces, la somme à transférer. Si ce mode opératoire fonctionne, c'est parce que les vendeurs de crédit y trouvent leur compte. Un moyen de transfert simple, rapide et économique.

2.5 W@ri 

L'opération s'effectue à partir d'un simple téléphone portable. C'est connu de tous : le transfert d'argent constituait, jusqu'aujourd'hui, l'apanage de Money Gram et Western Union. Deux grandes entreprises multinationales spécialistes du transfert d'argent qui ont la notoriété et l'efficacité.Mais depuis le 9 octobre 2009, le service de transfert d'argent a vu l'arrivée d'un adversaire impossible à négliger au plan national : l'Office National des Postes (ONP). Après l'expérience réussie du Mandat express international (MEI), l'ONP vient de lancer une nouvelle méthode de transfert d'argent.Dénommé "Wari", le nouveau système de l'ONP consiste à effectuer une opération de transfert d'argent à partir d'un simple téléphone portable. Le procédé est fiable et confortable. En quoi consiste-t-il ? « Wari », est selon le coordinateur des transferts électroniques d'argent à l'ONP, Djibril Traoré, une solution télématique qui permet d'effectuer en temps réel, des transferts d'argent rapides à l'intérieur de notre pays.La solution repose sur une plateforme interconnectant les bureaux de poste. Le procédé est accessible via une interface web ou cellulaire sécurisée à haut débit, offrant une intégrité et une confidentialité totales des informations financières. « Wari » est un système qui fonctionne par SMS permettant à tout client de se faire payer dans le bureau de poste de son choix.Dès que la transaction est validée par le guichetier, le destinataire est automatiquement informé par SMS qu'il peut toucher son mandat à la poste. Et en retour, lorsque le paiement est effectué au bénéficiaire, l'expéditeur reçoit un SMS sur son portable, l'informant du paiement de son envoi », explique Djibril Traoré. Après la fiabilité et la simplicité, le dernier atout de « Wari » réside dans la modicité de son coût. Pour 5000 FCFA d'envoi, il faut payer 500 FCFA. A l'approche de la Tabaski, cette caractéristique ne manquera pas d'intéresser tous ceux qui ont de l'argent à faire parvenir à leur famille.

2.6 Les autres acteurs

Le secteur du marché des transferts est un secteur très convoités par les opérateurs. Ainsi, la concurrence avec les acteurs spécialisés est impitoyable. Parmi ces concurrents, nous pouvons citer :Telegiros, Ria Envia12(*)qui sont des acteurs dynamiques mais peu connus du grand public.

Conclusion

Notre présente étude a portée sur la problématique du transfert d'argent au Sénégal et des différents services offerts à la population pour leur permettre d'effectuer leurs opérations de transfert sans beaucoup de problèmes.

A travers notre étude nous pouvons relater les importantspoints que sont :

· Le transfert d'argent constitue une part importante de la masse d'argents qui circule dans le monde. Il est à noter également que, depuis une dizaine d'année, ce flux augmente considérablementet semble n'avoir pas étéaffecté par la dernière crise économique.Ce transfert est surtout effectué par les migrants (émigrés et population en exode), et constitue une ressource stable contribuant largement à la sécurité financière des populations.

· Le transfert de fond contribue à hisser à la fois le revenu individuel des familles (récipiendaires) et peut provoquer dans les pays en voix de développementune poussée de la croissance économique par la relance de la consommation

Pour ces mouvements de fonds, beaucoup de mécanismes ont été mis en place C'est ainsi qu'on peut noter les leaders dans ce milieu que sont Western Union, Money Gram et Money Express qui travaillent en parfaite concordance avec les banques et les institutions de microfinances et qui viennent en appui à la Poste qui a été le seul dans ce secteur depuis longtemps. L'approche comparative de ces services a été faite suivant leurrapidité d'exécution(opération presque instantanée avec les services comme WU, MG), la sécurité et la fiabilité des opérations (réception de fond dans n'importe quel guichet du même operateur, système informatisé et utilisation de logiciels de sécurité de réputation mondiale).L'accessibilité de ces services c'est-à-dire la couverture géographique aussi constitue un avantage comparatif.La diversité des services offerts est aussi plus ou moins un moyen significatif de classer les services et, enfin nous pouvons aussi citer les couts des services qui sont en parfaite corrélation avec la sécurité et la rapidité car plus le service est rapide et sûr plus il est cher.

Les banques utilisant les produits des opérateurs spécialisés ne fournissent qu'un service de réception et un service d'envoi de fonds au niveau national comme international. Ces services sont d'autant plus accessibles aux populations qu'ils peuvent être effectués sans obligation d'avoir un compte bancaire préalablement à l'opération. L'utilisation de sous-agents (comme des Cybercafés) améliore l'accès mais réduit la possibilité d'épargne et aussi le manque de sécurité par exemple. La Poste profite parfois des paiements des transferts pour proposer aux bénéficiaires l'ouverture de comptes d'épargne, ce qui a pour effets de réduire les montants à décaisser immédiatement et, partant, de diminuer les tensions de trésorerie, et d'augmenter sa clientèle et sa collecte d'épargne.Les institutions de microfinance intervenant sur ce marché offrent le même type de services de réception et d'envoi de fonds. Elles, offrent en outre, d'autres services financiers, notamment un service d'épargne ainsi que le virement de salaires pour un coût très modeste par rapport aux frais qui seraient engagés si les salariésdevaient effectuer le déplacement pour percevoir leurs salaires.Les informels disposent d'une gamme plus large de services. A côté des services financiers envoi et réception de fonds à l'intérieur du pays comme au niveau international ils proposent des services non financiers (fourniture de denrées alimentaires, de matériaux de construction, etc.) grâce à leurs activités commerciales. Toutefois, il importe de signaler, enfin, que le secteur éprouved'importantesdéfaillances surtout en matière d'organisation et de réglementation.Mais, il est loin d'être saturé et regorge encore d'importante économie de gamme susceptible d'être valorisées par d'autres opérateurs.

Annexe

Tableau 1 : Force et faiblesse des types de transfert

Type de transfert

Forces

Faiblesses

Transfert bancaire

o Sécurité

o Fiabilité du système

o Couts faibles pour le gros transfert

o Coût élevé pour les petits transferts

o L'expéditeur et le destinataire doivent obligatoirement avoir un compte bancaire

o Délai de transfert parfois long

Transfert postaux

o Coûts faibles par rapport aux autres operateurs formels

o Une excellente accessibilité due à un réseau dense

o Délai long et irrégulier

o Service de mauvaise qualité

o Manque de liquidité parfois

Société spécialisées

o Délai rapide d'exécution (moins de 15mn)

o Sécurité et fiabilité

o Bonne couverture dans les centres urbains

o Coûts élevés surtout pour le faible montant (environ 20%)

o Taux de change parfois défavorable

o Mauvaise couverture en zone rural

Transferts informels

o Coûts faibles ou inexistants

o Service direct de personne à personne

o Basé sur la confiance

o Taux de change correct

o Très convivial

o Délais peuvent être longs

o Risque de perte de fonds (raison dépendant ou indépendant de la volonté de l'opérateur)

o versatile

Tableau 2 : Tables de prix de W.U à l'intérieur du Sénégal

Montants

Frais d'envoi (HT)

0 - 5000

425

5000-10000

850

10000-15000

1270

15000-20000

1695

20000-50000

2500

50000-60000

3000

60000-75000

4000

75000-120000

5000

120000-150000

6000

150000-200000

7000

200000-250000

8000

250000-300000

9000

300000-400000

12000

400000-750000

15000

750000-900000

22000

900000-1000000

25000

1000000-1125000

27000

1125000-14000000

30000

1400000-20000000

30000

2000000 et plus

2% du montant à envoyer

Table des matières

Dédicace..................................................................................i

Remerciement...........................................................................ii

Sigles et abréviations..................................................................iii

Sommaire............................................................... ................iv

Introduction générale.................................................................1-2

Chapitre 1 : Cadre méthodologique et théorique................................... 3

Section 1 : Problématique.........................................................3-4

Section 2 : Revue de la littérature..................................................4-6

Section 3 : Délimitation du champ de l'étude....................................6-7

Chapitre 2 : Etude et comparaison des services de transferts dominant .......8

Section 1: Etude des services de transferts spécialisés...........................8

1.1: Western Union, transfert d'argent rapide et fiable........................8-10

1 2: Money Gram, transfert international........................... ...........10-12

1.3: Money Express, unréseau basé en Afrique................................12-14

1.4: La Poste...........................................................................14

1.5 : Les banques et IMF.........................................................14-16

Section 2 : Comparaison des services offerts.....................................16

2.1 : selon la rapidité, la sécurité et la fiabilité................................16-18

2.2 : selon l'accessibilité..........................................................18-19

2.3 : selon la diversité des services offerts.....................................19-20

2.4 : selon leurs coûts.................................................................20

Chapitre 3 : Circuit informel, concurrence et menace sur le système.........21

Section 1 : Circuits informels....................................................21-22

Section 2 :L'émergence du mobile banking et les nouvelles perspectives...22

2.1 L'émergence du mobile banking............................................22-24

2.2Yoban'tel de la SGBS..........................................................24

2.3 Orange Money..............................................................24-25

2.4 Seddo et Izi bousculent les acteurs spécialisés.............................25

2.5 Wari..........................................................................25-26

2.6 Les autres acteurs..............................................................26

Conclusion.......................................................................27-28

Bibliographie

Ouvrages

-Professeur Papa Béye, « Etude sur les transferts d'argent au Sénégal », en collaboration avec Madické » Niang, Ecole National de l'Economie Appliquée (ENEA), Novembre 2009.

-Hon. Soukeyna Ndiaye Bâ directeur exécutif de la fondation INAFI international, Rôle des institutions de micro finance dans les transferts d'argents, Avril 2009.

-Société de Gestion Fiduciaire SARL « Etude préliminaire sur la problématique et le produit transfert d'argent ».

-David Bounie, Dana Diminescu et Abel François, « Une analyse socio-économique des transferts d'argent des migrants » 29 Novembre 2009.

-Cerstin Sander& Issa Barro, « Etude sur le transfert d'argent des emmigrés au Sénégal et les services de transfert en microfinance » en collaboration avec M. Sall, M. Juhlin et M. C. Diop, document de travail N°40.

Autres documents

-Publication PMC, Acteur de la transformation des économies africaines : les transferts d'argents en Afrique : problématique, enjeux, défis et perspectives, Juin 2010

-Ministère de l'économie et des finances : direction de la monnaie et du crédit, Rapport d'activité 2010.

-Reseau Telecom Network N°44 Mars 2011

-Document de la Société de Gestion Fiduciaire SARL « Etude préliminaire sur la problématique et le produit transfert d'argent » 30/11/2004

-Document de la CGAP « concevoir et offrir des services de transfert d'argent » Juin 2008

-Interview de M. Ndiaye dans Réseau Telecom Network, N°44 Mars 2011

-CAPAF, « L'offre de services de transfert d'argent par les institutions de microfinance : cas du Sénégal » Frédéric Ponsot

Webographie :

Site officielle de Money Express http:// www.money-express.com (10/06/2011)

Site officielle de Western Union (10/06/2011)

Site officielle de Money Gram (10/06/2011)

http:// www.orange-money.sn (18/06/2011)

http://www.lamicrofinance.org/files/14571_Migration_afd.pdf

  http://www.microfinance.lu/comas/media/adaetudeprliminairetransfertdargent.pdf 

http://www.ChakaComputer.com

www.cgap.org (28/06/2011)

cgap@worldbank.org

http://www.dmc.finances.gouv.sn

fiduciaire@sgf.lu

Sénégalaisement.com

* 1 Source : Senegalaisement.com

* 2 Qui mesure à quel point le revenu moyen des pauvres est inférieur au seuil de pauvreté

* 3 « Etude sur le transfert d'argent » Pr Pape Béye Novembre 2009

* 4Direction de la prévision et des études économiques

* 5 Source : site officiel de WU

* 6 Source : site officiel de WU

* 7Celui utilisé dans l'aviation et qui est extrêmement fiable et rapide

* 8 Site officielle de MG

* 9 Cf. : tableau 1 en annexe

* 10 « Partage en wolof » par l'opérateur Orange

* 11 « Facile en anglais » par l'opérateur Tigo

* 12Ria Financial Services est une entreprise privée spécialisée dans le transfert d'argent, elle est parmi les entreprises d'envoi d'argent les plus importantes au monde et, est présente depuis 1987 dans le marché de transfert d'argent et a rencontré un grand succès en fournissant un moyen alternatif économique, rapide et sûr pour envoyer de l'argent dans le monde entier






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