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La gestion des décharges à  Kinshasa et l'aménagement durable de l'espace urbain

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par Holy HOLENU MANGENDA
Université libre de Kinshasa - Diplôme d'études approfondies 2012
  

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I.3.2. Les considérations actuelles sur la gestion des décharges dans le monde

En 2010, un nouveau choc nous rappelle à l'ordre. La flambée du pétrole et des métaux, les tensions agricoles, le décollage économique de l'ensemble de l'Asie et l'énormité de ses besoins, tout ceci nous ramène à ce paradigme de la rareté trop longtemps oublié.

Alors que la population du monde va encore augmenter de 50% au XXIe siècle, que les ressources en énergie fossile tendront vers l'extinction, que la surface agricole utile de la planète diminuera sous le poids d'une urbanisation croissante, que la gestion des décharges urbaines sera un défi sans précédent pour la planète, les hommes vont devoir redécouvrir ce sens de la rareté qu'ils ont perdu ou oublié pendant les deux derniers siècles.

Ils vont devoir collecter, trier mais aussi valoriser et recycler, c'est-à-dire se rapprocher de ce vieil idéal des alchimistes : boucler le cycle de la matière, transmuter le déchet en ressource, réduire autant que possible toute forme de prélèvement prédateur.

I.3.3. La ville de Kinshasa et la production des décharges

La ville de Kinshasa est constituée de deux types de sites différents : la plaine et les collines. La plaine, de 300 m d'altitude en moyenne, va de la baie de Ngaliema au nord jusqu'à la rivière N'sele à l'Est. C'est le secteur des inondations, des marécages et de dépôts des matériaux arrachés sur les collines. C'est aussi la zone la plus industrialisée, la plus densément et anciennement habitée. Elle compte 18 communes et abrite 4.375.000 habitants. Elle s'appelle communément : la ville basse. Le Programme National d'Assainissement (PNA) en 2000 estime qu'elle produit prêt de 3500 m3 de déchets pour toutes les raisons évoquées ci - haut. Beaucoup d'activités économiques de la ville y sont concentrées.

Un complexe collinaire surplombe cette grande plaine de Kinshasa au sud, sud -ouest et à l'ouest. Certaines collines atteignent plus ou moins 600 m d'altitude : Pic Meuse (675 m), Mont Ngafula (548 m), Mont Amba (471 m), Djelo-Mbinza (416m). Ces collines sont occupées par les quartiers anarchiques qui s'y sont installés après 1960. C'est le secteur des érosions, des éboulements, des glissements et des effondrements des terrains dûs non seulement à l'urbanisation anarchique mais aussi au mauvais drainage des eaux.

Elle s'appelle communément «la ville haute ». Elle abrite une partie des communes de Ngiri-Ngiri, Lemba et 6 communes entières avec, au total, 1 625 000 habitants. Elle est faiblement occupée (300 à 400 habitants au Km2) et n'est pas industrialisée. L'étude du PNA estime que ces nouvelles

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extensions collinaires produisent près de 1 500 m3 des déchets par jour parce que là il n'y a pas beaucoup de dépotoirs comparativement à la plaine.

Les ordures produites dans les quartiers collinaires sont directement déversées dans les ravins par la population. C'est une pratique populaire de lutte anti-érosive. Il a été dénombré lors de nos enquêtes de terrain en 2009, l'existence de 1061 décharges non contrôlées dans l'agglomération de Kinshasa, qui causent des problèmes à l'environnement.

Carte 1 : La répartition géographique des décharges non contrôlées

La gestion de déchets solides à Kinshasa ne suit pas formellement la logique TRIVAC, c'est-à-dire Trier, Recycler, Incinérer, Valoriser, Communiquer comme cela se fait sous d'autres cieux. Le cycle de gestion de déchets solides municipaux à Kinshasa se présente de la manière ci-dessous.

Source : Lelo Nzuzi 2008

Figure 1 : cycle de gestion des déchets solides municipaux à Kinshasa

Recyclage

Maraichers

Décharges non
contrôlées (vallées,

espaces publics,
ravins, cours d'eau,

terrains vagues)

Déchets ménagers Recyclage

Pas de Recyclage

Valorisation physico-
chimique (des déchets)
bio et non
biodégradables.

Papiers hygiéniques,
bouteilles, barres de
fer, objets plastiques

Consommateurs

Valorisation biologique
(artisanale) des déchets
biodégradables

Compost et fumiers

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La figure n°1 montre que le Kinois vide rapidement sa poubelle parcellaire dans une décharge non contrôlée à cause de la putréfaction rapide de ses déchets biodégradables. C'est par manque de système organisé de gestion des déchets qu'il ne choisit plus où évacuer les ordures. Si ces déchets sont récupérés par les chiffonniers, ils suivent la filière du recyclage soit biologique pour fabriquer artisanalement les engrais verts, soit physico-chimiques pour fabriquer industriellement les bouteilles, les papiers recyclés, les objets plastiques, etc.

Au vu de tout ce qui précède, il y a lieu de rappeler que les déchets ménagers ne suivent pas la filière normale jusqu'à la décharge finale, c'est-à-dire la collecte, le transport, l'évacuation, la valorisation et l'élimination. Toutes ces étapes ne sont pas respectées dans tous les cas (Lelo Nzuzi, 2008).

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