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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par l'analyse factorielle des correspondances

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par Junior Kana Kiwe
Université de Kinshasa RDC - Master en économie des ressources humaines 2011
  

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1.1.4. Indicateurs de pauvreté

Pour tenter de mesurer l'ampleur de la pauvreté, quelques indicateurs ont été construits et ce, en fonction des différents aspects de la pauvreté visés par les chercheurs ou les initiateurs des enquêtes et/ou études sur la pauvreté. A cet effet, l'on distingue les indicateurs particuliers des indicateurs composites. Les premiers appréhendent les aspects particuliers de la pauvreté tandis que les seconds sont des indices synthétiques tentant de saisir l'ampleur de la pauvreté dans une population. Parmi les indicateurs les plus utilisés figurent celui élaboré par le Programme des Nations-Unies pour le Développement, en l'occurrence, l'Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH).

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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

1.1.4.1. Indicateur de pauvreté Humaine (IPH)

L'indicateur de pauvreté humaine est une mesure permettant de caractériser le niveau de pauvreté d'un pays. Il a été créé par l'ONU. Dans cette optique, la pauvreté est essentiellement estimée par le nombre de personnes vivant avec un revenu en dessous d'un niveau (seuil) dit « de pauvreté », qui était en 2002 de 2 USD par jour par personne. D'autres niveaux de pauvreté sont fixés à 1,4 et 11 USD par jour, ce qui permet d'affiner l'analyse ; le niveau de revenu de 1 USD par jour étant appelé « niveau d'extrême pauvreté ».

Pour mesurer l'impact de la pauvreté sur la population, le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) utilise également des indicateurs indirects qui servent à calculer des indicateurs composites de pauvreté des revenus et des humains que sont l'IPH-1 et l'IPH-2 (indice de pauvreté humaine) ou HPI-1 et HPI-2 (human poverty index). L'unité des IPH est le pourcent (%), mais il ne s'agit pas d'un pourcentage de la population à proprement parler, il s'agit juste de l'homogénéité de la formule. Plus un IPH est élevé, plus un pays « est pauvre ».

? IPH-1

L'IPH-1 est adapté pour les pays pauvres et se calcule à partir des indicateurs suivants :

- indicateur de longévité (P1);

- indicateur d'instruction (P2);

- indicateur de conditions de vie (P3).

Sa valeur est le résultat de la moyenne cubique de trois indicateurs exprimés en pourcentages P1, P2 et P3 . P1 exprime le pourcentage de décès avant 40 ans ; P2, le pourcentage d'analphabétisme et enfin P3 représente le manque de conditions de vie décente, il est lui-même la moyenne arithmétique de trois sous-indices P31, P32 et P33 (avec P31 le pourcentage de personne privées d'accès à l'eau

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potable ; P32, le pourcentage de personne privées d'accès aux services de santé et P33 le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale modérée ou aiguë). On calcule alors :

et

? IPH-2

L'IPH-2 est adapté aux pays riches ou développés (il est utilisé pour la plupart des pays de l'OCDE) et se calcule à partir des indicateurs suivants :

- Indicateur de longévité (P1);

- Indicateur d'instruction (P2);

- Indicateur de conditions de vie (P3);

- Indicateur d'exclusion (P4).

La valeur de l'IPH-2 s'obtient à partir de la moyenne cubique de quatre indicateurs exprimés en pourcentages, P1, P2, P3 et P4 (avec P1, le pourcentage de décès avant 60 ans ; P2, le pourcentage d'illettrisme ; P3 représente le manque de conditions de vie décentes, estimé par le pourcentage de personnes vivant en dessous de la demi-médiane de revenu disponible des ménages : si M est le niveau de revenus tel qu'une moitié de la population a un revenu supérieur à M et l'autre moitié un revenu inférieur à M, alors P3 est le pourcentage de personnes ayant un revenu inférieur à M/2. Enfin P4 exprime le pourcentage de personnes en chômage de longue durée, c'est-à-dire membre de la population active et sans emploi depuis au moins 12 mois). On calcul alors :

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1.1.4.2.

Comparaison entre les indicateurs de pauvreté

Le pourcentage de la population sous le seuil de pauvreté étant un des facteurs des IPH, il a évidemment une influence sur leur valeur. Mais c'est souvent le seul indicateur utilisé pour estimer la pauvreté ; il a l'avantage d'être simple et de représenter quelque chose de concret (un nombre de personnes atteinte dans un pays). Est-ce un indicateur suffisant ? Il est logique qu'un manque de revenus implique une pauvreté, mais une société basée entièrement sur le troc aurait des revenus nuls sans nécessairement avoir beaucoup de pauvreté.

Pour les pays développés, si l'on compare le rang du pays avec le critère IPH-2 et avec le critère « pourcentage de la population sous le seuil de revenu égal à la moitié de la médiane des revenus », on constate que :

- L'écart absolu maximal est de 8 rangs ;

- L'estimateur de l'écart type ó (moyenne quadratique corrigée) vaut 3,66 rangs ;

- Le coefficient de régression vaut 0,79.

On estime en général que deux valeurs sont bien corrélées si le coefficient de corrélation est supérieur à 0,87 en valeur absolue. On en conclue que les deux indicateurs ne représentent pas le même phénomène. Si l'on prend comme référence l'IPH-2, on conclue que le pourcentage de population gagnant moins de la demi-médiane n'est pas un bon indicateur de pauvreté pour les pays développés, notamment sans doute en raison de mécanismes tels que les politiques d'accès aux soins et à l'éducation gratuits de certains pays.

Pour les pays en développement, si l'on compare le rang du pays avec le critère IPH-1 et avec le critère « pourcentage de la population sous le seuil de revenu de 1 Usd par jour », on constate que :

? L'écart absolu maximal est de 35 rangs ;

? L'estimateur de l'écart type ó (moyenne quadratique corrigée) vaut 12,93 rangs ; ? Le coefficient de régression vaut 0,88.

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La trajectoire de ces études, telle que retracée dans la section consacrée aux définitions permet de distinguer deux étapes importantes :

Statistiquement, les deux indicateurs sont bien corrélés, les revenus ont une influence considérable sur le niveau de pauvreté, sans doute en raison de la carence des services publics. Par contre, l'estimateur de l'écart type est important, une valeur de 13 rangs signifiant que si l'on considère un pays au hasard, on a une chance sur deux que l'écart entre les rangs soient supérieur à 18. La faiblesse des revenus constitue donc un élément prépondérant de la pauvreté des pays en développement, mais n'est pas un élément d'appréciation suffisant.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon