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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par l'analyse factorielle des correspondances

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par Junior Kana Kiwe
Université de Kinshasa RDC - Master en économie des ressources humaines 2011
  

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2.3.2. Absence d'un cadre de référence correcte pour la définition des services de ZS

L'hôpital semble avoir été « oublié » comme élément structurant de la ZS et comme structure chargée de l'appui au développement des services de premier échelon. La séparation des responsabilités entre la gestion de l'hôpital et celle de la ZS (Médecin Chef de l'hôpital et Médecin Chef de zone) constitue également un élément déstructurant du système. L'idée que l'équipe polyvalente du CS travaille par délégation de l'Equipe Cadre de la Zone de Santé (ECZ) semble progressivement céder le pas à la mise en place au niveau du CS des activités de contrôle des maladies segmentées en relation avec des programmes prioritaires bien financés (PNT, PEV, PNLS, PNSR, PNTHA, PNLO,...). Par ces faits, la notion d'intégration, de globalité et de continuité qui caractérisent les SSP disparaît et la supervision est vidée de son contenu, en tant qu'instrument de formation continue visant un renforcement global des capacités du personnel en charge des services en contact avec la population.

Au niveau de l'équipe de gestion de la ZS, il y a peu de travail d'équipe. Ceci est dû notamment au fait que les services de la ZS (CS et HGR) ne sont pas (ou peu) vus comme des services intégrés, ayant des fonctions spécifiques mais complémentaires et devant fonctionner de manière coordonnée.

S'il est vrai que tout le monde s'accorde sur la nécessité de développer les ZS comme le recommande d'ailleurs le cadre normatif du secteur de santé (PNS et PDDS), il est tout aussi vrai que les acteurs du secteur de la santé ne se sont pas encore accordés sur la manière de le faire, sur la stratégie (principales interventions) à mettre

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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

en oeuvre en vue du développement des zones de santé. Cette absence de vision commune a été décriée dans plusieurs forums organisés au sein du secteur de la santé. Parmi ces forums, on peut citer : la Table Ronde du secteur de la santé organisée en mai 2004, la revue annuelle 2004, etc.

2.3.3. Système de financement et ses effets pervers

Le système de financement du secteur de la santé en RDC repose principalement sur un trépied constitué du budget de l'Etat, des apports extérieurs (bilatéraux et multilatéraux) et du recouvrement des coûts des soins et services de santé auprès des usagers (jusqu'à 70% des frais de fonctionnement). Le budget de l'Etat consacré à la Santé et son taux d'exécution sont restés faibles. En 2001 par exemple, moins de 1% du budget de l'Etat a été consacré à la santé avec un taux d'exécution de 50%. Ce budget a certes évolué depuis, mais il continue à rester largement inférieur aux besoins du secteur et à la limité fixé par l'OMS (soit entre 10 à 15% du budget total de l'Etat).

Tableau 4. Evolution des Budgets de l'Etat et de la Santé (RDC) (2000 -2010, en $ Us)

Année

Rubrique

 

Prévision

 

Réalisation

2000

Budget global

1

108

269 326

1

025

704 800

Budget santé

 

10

469 422

 

1

782 044

Structure

 
 

0,94

 
 

0,17

2001

Budget global

 

328

830 688

 

498

628 088

Budget santé

 

10

978 871

 

3

600 861

Structure

 
 

3,34

 
 

0,72

2002

Budget global

 

580

188 092

 

527

957 268

Budget santé

 

4

725 654

 
 

944 010

Structure

 
 

0,81

 
 

0,18

2003

Budget global

 

905

342 872

 

709

608 221

Budget santé

 

23

911 701

 

22

768 880

Structure

 
 

2,64

 
 

3,21

2004

Budget global

1

168

244 552

 

948

755 297

Budget santé

 

84

175 668

 

22

653 576

Structure

 
 

7,21

 
 

2,39

2005

Budget global

1

791

487 613

1

375

620 715

Budget santé

 

79

858 697

 

51

219 329

Structure

 
 

4,46

 
 

3,72

2006

Budget global

2

178

731 490

1

397

559 718

Budget santé

 

96

019 449

 

45

198 481

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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

 

Structure

 
 

4,41

 
 

3,23

2007

Budget global

2

446

981 439

1

625

249 346

Budget santé

 

88

589 100

 

96

407 247

Structure

 
 

3,62

 
 

5,93

2008

Budget global

3

562

830 326

2

762

935 307

Budget santé

 

107

581 930

 

107

235 491

Structure

 
 

3,02

 
 

3,88

2009

Budget global

4

995

544 984

2

783

606 796

Budget santé

 

264

049 473

 

390

917 761

Structure

 
 

5,29

 
 

14,04

2010

Budget global

5

949

372 163

3

477

341 298

Budget santé

 

326

662 414

 

165

553 888

Structure

 
 

5,49

 
 

4,76

Source : DPSB, Ministère du Budget et DEP, Ministère de la Santé.

La part du budget de l'Etat consacré à la santé est restée inférieure aux besoins de la population comme nous venons de le souligné, voire inférieur à 2% du budget global de l'Etat entre 1998 et 2000, il est remonté à 3,34% avant de retomber à moins de 1% en 2002. Cette part du budget a augmenté, en partie grâce à l'initiative PPTE, pour atteindre 7,2% en 2004. Toutefois, la majeure partie du budget couvre les salaires et la répartition géographique est nettement en faveur de Kinshasa. Le budget est présentement alloué aux institutions publiques sur des bases subjectives sans tenir toujours compte de la performance ou des besoins. Enfin, il existe un écart important entre le budget et les dépenses réelles tant au niveau du volume (taux d'exécution estimés de 75% en 2002, 89% en 2003) que de l'allocation. Les tableaux qui suivent dressent l'évolution des budgets de l'Etat et de la santé pendant la période 2000-2010.

Tableau 5. Evolution des Prévisions et des exécutions des budgets PTTE global et Santé, de 2003 à 2010 (en CDF et en $ US)

Année

Rubrique

Budget PPTE (en CDF)

Budget PPTE (en $ US)

Prévision

Réalisation

Prévision

Réalisation

2003

Budget global

11.783.000.000

-

29 093 827

-

Budget santé

3.635.668.342

-

8 976 953

-

structure

30,86%

-

30,86%

-

2004

Budget global

44.331.000.000

-

111 300 527

-

Budget santé

8.866.200.000

508.142.765

22 260 105

1 275 779

structure

20,00%

-

20,00%

-

2005

Budget global

49.355.000.000

-

104 172 823

-

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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

 

Budget santé

9.537.880.000

9.493.542.600

20 131 453

20 037 871

structure

19,33%

-

19,33%

-

2006

Budget global

62.942.790.337

-

136 222 115

-

Budget santé

12.539.244.632

11.647.993.780

27 137 698

25 208 834

structure

19,92%

-

19,92%

-

2007

Budget global

-

-

-

-

Budget santé

-

-

-

-

structure

-

-

-

-

2008

Budget global

19.947.622.038

-

35 549 654

-

Budget santé

3.500.000.000

5.753.355.078

6 237 525

10 253 342

structure

17,80%

-

17,80%

-

2009

Budget global

-

-

-

-

Budget santé

-

-

-

-

structure

-

-

-

-

2010

Budget global

218 278 841 104

200 424 081 807

240 965 768

221 255 265

Budget santé

29 912 970 625

22 252 451 136

33 021 991

2 456 527

structure

13,70%

11,10

13,70%

1,11%

Source : DPSB, Ministère du Budget.

Le tableau ci-dessus indique l'évolution des prévisions et des exécutions des budgets PPTE global et santé, de 2003 à 2010 (en CDF et $ US). Ces fonds ont permis d'élargir l'espace budgétaire pour financer les dépenses pro pauvres. Dans le secteur de la santé, les ressources provenant de l'initiative PPTE sont allouées à deux catégories de dépenses, à savoir, les primes et les coûts hors rémunération (médicaments, équipement, réhabilitation, etc.). La proportion de la rémunération financée sur les ressources PPTE est payée par la procédure normale de paiement des salaires. Les dépenses hors rémunération sont, par contre, exécutées par le gouvernement, au niveau central à Kinshasa, et distribuées en nature aux zones de santé.

A cause du désengagement progressif de l'Etat dans le financement du système de santé, il s'est créé des flux financiers où l'argent de la contribution des malades remonte pour financer les niveaux administratifs supérieurs. Cette pratique s'est intensifiée à partir des années 1990, lorsque les centres de santé et hôpitaux ont

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Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en RDC. Une approche par la méthode d'Analyse Factorielle des Correspondances.

été amenés à reverser 5-10% de leurs entrées financières aux bureaux centraux des zones de santé (BCZS) qui eux-mêmes devaient en faire autant pour le niveau provincial, et celui-ci pour le niveau central. Ces versements servent au fonctionnement des activités, mais également aux rémunérations des personnels à ces différents niveaux. Au fil des années ce système de taxation informelle et inéquitable s'est enraciné et est devenu un des moteurs du système pour la survie financière des individus et des institutions.

L'aide extérieure consacrée à la santé a certes augmenté depuis 2001, mais elle est en grande partie destinée aux programmes verticaux (Fonds Mondial de lutte contre le Paludisme, le VIH/SIDA et la Tuberculose, Multi Country Aids Programm...etc.). Le fait que ces ressources destinées aux programmes verticaux aient été pratiquement les seules disponibles dans le secteur de la santé au lendemain de la redéfinition de la politique nationale de santé, a certainement contribué à la marginalisation de la stratégie basée sur les Soins de Santé Primaires (SSP) et de la ZS comme unité opérationnelle.

La forte dépendance du financement de la santé vis-à-vis de l'extérieur s'est accompagnée des dysfonctionnements qui se matérialisent dans la structure du MSP aussi bien au niveau central qu'au niveau intermédiaire : la multiplication de Directions et de Programmes spécialisés.

Outre la création des structures correspondantes au niveau intermédiaire, les programmes exercent un effet d'aspiration des ressources importantes du niveau intermédiaire vers des réunions fréquentes au niveau de Kinshasa. Au lieu de se préoccuper d'appuyer le développement des ZS, la structure intermédiaire regarde vers le haut, pour en tirer des bénéfices immédiats. Dans un contexte de pauvreté, les interventions humanitaires sont été perçues par une certaine classe politique' comme le seul moyen d'octroyer des ressources (véhicule, moto, groupe électrogène, etc.) à sa communauté', ceci est l'une des raisons qui expliquent que le nombre des ZS est passé de 306 à 515 en 2003.

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