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Politique de programmation de chaà®nes de télévision de Kisangani

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par Trésor Timothé BOYONGO KAYA
Université de Kisangani - Licence 2011
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« ...il est aisé de faire des expériences, mais malaisé d'en faire d'irréprochables. » Louis Pasteur

A feu, notre grand-frère aîné, né journaliste,
A quiconque fait du journalisme sa vocation ;
Nous dédions ce travail.

REMERCIEMENTS

Au travers de lignes suivantes, nous voulons manifester un devoir de reconnaissance envers tous ceux et toutes celles à qui il a plu que cette oeuvre soit réalité.

A Dieu, l'Etre incréé, notre merci ineffable pour son amour inépuisable.

Le présent rapport de recherche a bénéficié largement de la direction et de l'encadrement, de main de maître, du Professeur Jules MAIDIKA Assana et du Chef de travaux Célestin BWANGA Malekani. Le souci de veiller à la facture acceptable de cette oeuvre a nourri leur franche collaboration nonobstant leurs diverses tâches. Croyez à notre profonde gratitude.

Que les Professeurs J.C. DUASENGE Ekambo et G.G. ELITE Ipondo ainsi que le Chef de travaux A. MAMBUYA Obul'Okwess soient remerciés pour leurs apports combien édifiants à la consolidation du contenu de cette recherche.

Nous témoignons ouvertement notre reconnaissance aux autorités facultaires et départementales, en leurs qualités et fonctions, ainsi qu'à tout le corps scientifique pour leur encadrement qui nous consacre, en effet, universitaire.

Chers parents, Michel BOYONGO Bo-Lobonga et Léa KAVIRA Kinvanzanga, et très aimable couple ELOKO, recevez l'expression de nos remerciements très distingués pour cet accomplissement qui a profité de votre soutien immensurable puisque, en fait, vous avez cru en nous.

A mes deux familles, Syfia à travers le Journal Mongongo et la Chorale Saint François d'Assise, nous adressons un merci très chaleureux pour vos contributions diversifiées.

Ma très chère complice, estimés pairs et compagnons de lutte acquérez l'expression nos respectueux souvenirs. Votre présence en tout temps aura été plus que bénéfique à notre couronnement.

Nombreux sont ceux et celles qui n'ont pas été cités nommément, ici ; nous vous formulons à coeur net nos remerciements les plus distingués pour une quelconque contribution.

« Nous rendre compte de votre existence, nous met entièrement en confiance »

T.T. BOYONGO Kaya

SIGLES ET ABREVIATIONS

AA : Antenne A

AIMO : Affaires intérieures et de la main d'oeuvre

CSAC : Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication

HAM : Haute autorité des médias

JT : Journal télévisé

MLC : Mouvement de libération du Congo

MOPAP : Mobilisation propagande et animation politique

ONG : Organisation non gouvernementale

OZRT : Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision

RALIK : Radio liberté Kisangani

RDC : République démocratique du Congo

RENATELSAT : Réseau national des télécommunications par satellite

RTG@: Radiotélévision groupe l'avenir

SIC : Sciences de l'information et de la communication

USA : United states of America

INTRODUCTION GENERALE

1. Objet de l'étude

Le mémoire de licence que nous nous proposons d'entreprendre s'intitule : Politique de programmation des chaînes de télévision de Kisangani.

En fait, notre étude porte sur l'analyse des grilles de programmes et des cahiers de charges du paysage télévisuel boyomais. De manière précise, il s'agit d'étudier les idéologies ou la philosophie qui inspire les facteurs ou les indicateurs de programmation d'une chaîne de télévision.

2. Problématique

Depuis le mois d'octobre 2010, deux chaînes de télévision se sont ajoutées aux deux autres (Radio télévision nationale congolaise et Radio télévision amani) qui émettaient de Kisangani jusqu'à maintenant : Canal Congo télévision - dite CCTV- et Canal orient télévision. Leur avènement a porté à quatre le nombre de chaînes de télévision implantées à Kisangani.

L'impression que l'on peut avoir est telle que, loin d'apporter une nouveauté perceptible ou mieux d'être originales, ces deux chaînes n'ont que suivi les allures des anciennes : des programmes presque similaires, des animateurs peu expérimentés, etc.

La plupart de ces chaînes de télévision proposent des programmes, pour la plupart produits en studio, à cible anonyme, à contenu peu structuré, et à formule peu originale. C'est la confusion par rapport aux contenus de leurs cahiers des charges. Pourtant, les tendances dont elles se revendiquent renseignent peu ou prou sur les contenus qu'elles sont appelées à diffuser.

Il est difficile de se faire une idée précise là-dessus ; l'on pourrait se demander devant quel type de média (public ou privé ou commercial ou communautaire) l'on se trouve ? Pourtant, de par leurs statuts, missions et objectifs, chaque chaîne devrait créer un attachement particulier avec les téléspectateurs sur des domaines délaissés par tel ou tel autre type de média qui, tout aussi sérieux, doit faire prévaloir les principes de concurrence et/ou de complémentarité entre les chaînes. Cela d'autant plus qu'une chaîne de télévision est tout à la fois un canal de diffusion (point de vue technique), un flux de programmes (point de vue éditorial) et une marque (point de vue marketing)1.

1 HADJ-MOUSSA, (R.), « Ce que la télévision fait voir », SociologieS [En ligne], Théories et recherches, mis en ligne le 29 septembre 2010, Consulté le 30 novembre 2010. URL : http://sociologies.revues.org/index3221.html

Les émissions régulières relevant de la production interne, présentent des caractéristiques quasi similaires. L'on constate des émissions d'animation libre, des tranches très longues des prédications, des programmes improvisés, des temps d'antenne échappant au contrôle, l'omni présence des films sans signalétiques et des clips peu avenants, et autres ne tenant pas compte de la disponibilité des publics potentiels. Comme l'évoque Paul de MAESENEER2, « ... il semble également qu'ils n'aient pas pris conscience de l'importance de se constituer un public, c'est-à-dire d'étudier les besoins et les souhaits des auditeurs pour en tenir compte dans l'élaboration des émissions ». Une conception d'un public « acquis » par le simple fait d'émettre.

En effet, le constat est que, la production télévisuelle du système de radiodiffusion visuelle boyomais est proche de la paléo-télévision où produire des programmes, c'est offrir des programmes ou « émissions « autophages » qui affichent (...) sans ambiguïté des visées distractives ou se targuent de projets plus « réflexifs »3, (c'est-à-dire qui se consomment eux-mêmes). Elle ne présente pas un degré de concrétisation ou de réalisation savamment réfléchie quant à l'efficacité et l'efficience des émissions ou programmes vis-à-vis des positions et opinions qui s'y expriment.

Les grilles de programmes n'obéissent pas au principe de diachronie (temporelle et sociale) et datant généralement de plusieurs mois ou élaborées sur base des besoins supposés, fondent la vie de ces chaînes de télévision. Pourtant « une grille de programme n'est pas pour autant un puzzle de produits similaires, aseptisés, fédérateurs. Une grille n'a jamais fait ses preuves -- ou plus exactement, dès qu'elle les a faites, il est temps de la modifier »4.

D'où, quelques uns des programmes extérieurs (films, documentaires, séries,...) jouissent d'un quota un peu plus important par rapport à la production locale, généralement faible. Ce qui donne la nette impression que ces chaînes servent plutôt de relais à des chaînes étrangères vu l'hyperexploitation des programmes de ces dernières (22 % du

2 DE MAESENEER, (P.), A vous l'antenne I Précis de journalisme radio, traduit de l'américain par Dominique WALTER, Paris, Nouveaux Horizons, 1999 (traduction française), 5è tirage, 2007, p. 34

3 LOCHARD, G., « Penser autrement l'histoire de la communication télévisuelle », L'Année sociologique 2001/2, Vol.51, p.439-453. http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=ANSO&ID_NUMPUBLIE=ANSO_012&ID_ ARTICLE=ANSO_012_0439 4MOUSSEAU, J., « La programmation d'une chaîne de télévision », In: Communication et langages. N°80, 2ème trimestre 1989. pp. 74-89.

volume horaire de la grille sont consacrés aux programmes locaux à la RTA5). Une pratique contraire à la législation congolaise qui, en matière de contenu des programmes, préconise que les chaînes diffusent plus de 50% des programmes locaux.

Ainsi, est-on tenté de dire que, dans le paysage audiovisuel boyomais (PAB), une véritable politique de programmation bien réfléchie ne fait pas encore l'objet d'une attention particulière des promoteurs, voire des professionnels.

Il est évident que c'est la grille, expression du projet éditorial d'une chaîne de télévision6..., qui traduit la politique de programmation. C'est elle qui octroie à une entreprise audiovisuelle son identité professionnelle parmi tant d'autres. Par et à travers elle, se détermine la ligne éditoriale qui définit, dans une perspective à rebours, la cible, le contenu et la grille -les articulations du cahier des charges-. Cette politique est, en fait, la philosophie de l'entreprise dont la réalisation passe par des émissions savamment programmées (programmation). Car, la programmation est amie de la ponctualité, ennemie au hasard, de l'imprévu ou de l'imprévisible7.

Après avoir fait cet état des lieux et après nous être appesanti sur la description, la compréhension et l'éclaircissement de la pertinence de la programmation dans le paysage télévisuel boyomais, nous pensons articuler notre réflexion sur la question générale suivante : Comment se conçoit la politique de programmation des chaînes de télévision de Kisangani?

Pour contribuer à l'appréhension de ce problème général, de nombreux chercheurs ont déjà proposé des réponses dans leurs rapports de recherches. Ainsi, cette entreprise revêt deux enjeux majeurs à savoir, connaître les différentes études déjà réalisées sur la grille de programmes, d'une part, et sur les champs d'investigation (les chaînes de télévision de Kisangani), d'autre part.

Dans le premier enjeu, nous notons l'étude de MIDESSO Ndamuso sur les contrats médiatiques dans les grilles des programmes de la Télévision Amani/R.T.A. et de la Télé du Peuple/ R.T.N.C [8]. Elle s'est posé les questions suivantes : ces deux télévisions ont-elles des grilles de programme annuel bien élaborées et fixes ? Y a-t-il équilibre de contrat dans la grille de programme des télévisions de la R.T.A. et de la R.T.N.C. ? La

5 BOYONGO, K., Place des programmes étrangers dans la programmation de la Radio télévision amani (RTA), TFC inédit, FLSH, UNIKIS, 2009, p.61.

6 FONNET, L., cité par anonyme (http// :users.skynet.be/vanpet/programmation.pdf), La programmation d'une chaîne de télévision, Dixit, 2003, p.232,

7 7 Anonyme, Programmation télévisuelle : objectifs et contraintes. Cas de la RTBF, Mémoire DES, inédit, Bruxelles, s.d. (http// :users.skynet.be/vanpet/programmation.pdf)

8 MIDESSO Ndamuso, Les contrats médiatiques dans les grilles des programmes de la Télévision Amani/R.T.A. et de la Télé du Peuple/ R.T.N.C, Mémoire, Inédit, FLSH, UNIKIS, 2009.

programmation des émissions tient-elle compte des objectifs et missions poursuivis par ces télévisions ?

En réponse à ces questions, elle a estimé que, par rapport à la manière dont se réalise la production des émissions dans ces deux chaînes, ces chaines n'auraient pas de grilles de programme annuel bien élaboré et fixes. Ensuite, les déterminants tels que la musique, le théâtre et les programmes improvisés qui dominent celles-ci, laissent à croire qu'il y'aurait déséquilibre des contrats dans les grilles de programme de ces chaînes de télévision. Enfin, elle a pensé que la programmation des émissions dans ces deux chaines de télévisions ne tiendraient pas compte des objectifs et missions de ces institutions.

Son étude s'est inscrite dans le cadre théorique de la programmation télévisuelle de J. Soulage et G. Lochard. Sa méthode d'approche est double : la méthode analytique et la méthode comparative.

Elle a abouti à la conclusion selon laquelle la RTA et la RTNC n'ont pas de grilles annuelles bien élaborées et fixes. Les deux télévisions fonctionnent avec des grilles improvisées. Les résultats suivants dénotent un déséquilibre des contrats dans les grilles de ces chaînent. Pour la RTA, le contrat Pédagogique (soit 42%) est prédominant. Tel aussi le cas à la RTNC (36%) d'ailleurs. Enfin, les émissions à la RTA ne sont pas susceptibles d'atteindre les objectifs assignés à cette télévision du fait que peu d'émissions cadrent avec la mission de cette maison de la presse.

Pour sa part, BOYONGO Kaya a entrepris une recherche sur la Place des programmes étrangers dans la programmation de la RTA9. Le problème de cette étude a résidé dans l'ignorance de la place qu'occupent les émissions étrangères dans la grille des programmes de la Radio télévision Amani. Il s'est posé les questions de savoir pourquoi il y a une fréquence plus élevée d'émissions des programmes étrangers que celle des émissions locales dans la programmation de la RTA ? Qu'est-ce qui est à la base de l'hyperexploitation de ceux-ci par rapport aux programmes locaux ?

En amont, les hypothèses faisaient état qu'il ya plus d'émissions étrangères que locales parce que la RTA bénéficie des programmes achetés sur les marchés internationaux ; et l'hyperexploitation de ces émissions est due au manque de professionnalisme et d'expérience suffisante des professionnels limitant ainsi leurs capacités à créer des émissions locales.

9 BOYONGO, (B.), Op. cit.

Pour valider les hypothèses, l'auteur a opté pour les méthodes descriptive et analytique appuyées par la technique documentaire et l'analyse de contenu. Cette recherche s'est inscrite dans la théorie de la programmation télévisuelle.

Au bout du compte, le chercheur a abouti aux conclusions selon lesquelles la grille de programmes de la RTA/télévision est prédominée par les programmes importés. L'amateurisme et l'expérience limitée par une formation non suffisante dans les arts de diffusion expliquent cette hyperexploitation.

Tout au long de son étude sur la Contribution de la grille des programmes télévisés de la Télévision Amani à l'éducation des adolescents, RASHIDI Mwikandji10 a répondu aux préoccupations suivantes : Existe-t-il une grille des programmes hebdomadaire bien élaborée à la télévision Amani ? Cette grille des programmes contribue-t-elle à l'éducation des adolescents ?

Il a formulé les hypothèses selon lesquelles il existerait une grille des programmes à la télévision Amani et que celle-ci contribuerait à l'éducation des adolescents si des émissions destinées à ces derniers étaient bien organisées, suffisantes et à des heures bien choisies.

La méthode fonctionnelle de Robert King MERTON l'a guidé dans sa démarche. Il a fait appel aux techniques 2documentaire, d'observation directe, d'entretien.

Enfin de compte, il a abouti aux résultats ci après. La télévision Amani de l'Archidiocèse de Kisangani dispose de grilles des programmes occasionnels qui ne tiennent pas compte des émissions éducatives des adolescents. Sur les 245 espaces des programmes, juste 15 espaces soit 6,1% sont réservés à l'éducation des adolescents alors que cette fonction devrait avoir 15% sur 25%. L'opinion des parents est négative sur le programme télévisé proposé par la télévision Amani sur l'éducation de leurs enfants. C'est pourquoi, sur 180 personnes enquêtées, 162 expriment une opinion négative sur le programme diffusé par la télévision Amani soit 90% contre le 18 enquêtés soit 10%.

Quant à Norbert MWINDULWA Assumani, il a analysé la Télévision publique et information politique au Congo11. Après avoir développé l'aperçu historique de l'émergence des médias, en général, et de la télévision en particulier, l'auteur s'est consacré au tournant qu'a créé le secteur politique dans les activités des journalistes. Les questions qui suivent lui ont traversé l'esprit, à savoir quels sont les facteurs qui expliquent l'intérêt

10 RASHIDI, Mwikandji, Contribution de la grille des programmes télévisés de la Télévision Amani à l'éducation des adolescents, TFC inédit, FLSH, UNIKIS, 2009

11 MWINDULWA, Assumani, Télévision publique et information politique au Congo, Mémoire inédit, FLSH, UNIKIS, 2010

12 LOPESI, (B.), L'incidence de la télévision publique sur le sous développement à Kisangani, Mémoire inédit, FLSH, UNIKIS, 2010

qu'accordent les journalistes de la RTNC/Kisangani à l'hyperexploitation des nouvelles politiques ?

Son hypothèse de base supposait que les médias publics proches du pouvoir, en l'occurrence la RTNC, bénéficient de soutiens financiers des hommes politiques qui ont la mainmise sur les derniers.

Pour entériner son hypothèse, il a recouru à la méthode sociologique. L'appareillage des données s'est fait par la technique d'analyse de contenu dans une approche quantitative. Cette recherche s'est assise sur les théories alternative et de la programmation télévisuelle.

Il résulte de ce rapport que la RTNC/Kisangani accorde plus de temps d'antenne aux questions politique, par rapport à l'espace réservé à d'autres programmes à l'instar du développement, la culture,...

Par contre, LOPESI Bosongo, dans son étude sur l'incidence de la télévision publique sur le sous développement à Kisangani12, s'est concentrée sur la question : pourquoi la télévision publique ne donne pas trop d'importance aux émissions qui traitent de la situation de sous développement.

Pour arriver à cette élucidation, l'auteur s'est posée les questions suivantes : la télévision publique boyomaise contribue-t-elle à la résolution des problèmes liés au sous développement de la ville de Kisangani ? Son impact est-il significatif sur la population ? Quels sont les facteurs qui expliquent le manque d'intérêt de la télévision publique pour les questions de sous développement ?

En guise d'hypothèse, l'auteur a supposé que les journalistes de la chaîne publique de la ville de Kisangani ne créent pas suffisamment des programmes susceptibles de sortir les Boyomais du bourbier de la pauvreté spirituelle et socio-économique. Il a poursuivi en estimant que les programmes qui existent ne tiennent pas compte des besoins réels de la population, à savoir l'éducation à la vie et la santé. Enfin, ses conjectures se sont arrêtées au point de vue selon lequel les journalistes concentrent surtout leur attention sur des programmes à l'impact lucratif et distractif.

Pour valider ses hypothèses, elle a fait recours aux méthodes sociologique et descriptive. Pour la récolte et l'analyse des données, elle a mis à contribution la technique documentaire et la technique d'analyse de contenu.

Elle a mobilisé comme cadre théorique, les théories de la communication alternative et la programmation télévisuelle.

Au bout de son enquête, elle a constaté que les tranches d'émissions consacrées au loisir, à la culture et au sport occupent une place prépondérante dans la grille des programmes de la RTNC/Télévision, tandis que les émissions destinées à tirer les Boyomais du gouffre de sous développement sont reléguées au second plan. La prédominance des émissions liées à l'actualité politique, aux plébiscite des dirigeants et à la propagande, alors que la société boyomaise sort de durs moments de guerre, de pillage,...qu'elle a besoin des émissions suffisamment commentées en vue de réveiller la conscience des populations aux activités susceptibles de redresser leur niveau de vie.

A l'issue de cette exploration de la littérature scientifique existante sur la grille de programmes et les milieux d'étude, nous remarquons qu'une étude a déjà porté sur les contrats médiatiques dans les grilles de la RTA et de la RTNC.

Aussi, peut-on constater qu'une autre s'est appesantie sur la place des programmes étrangers dans la grille de la RTA/Télévision. Ensuite, nous avons découvert également qu'un chercheur a dégagé la contribution de la grille des programmes de la RTA/Télévision à l'éducation des adolescents.

Dans l'autre perspective, nous observons que d'autres études ont porté sur la Télévision publique (RTNC/Kisangani), à l'instar de celles sur l'incidence de la télévision publique sur le sous développement à Kisangani et sur la télévision publique et information politique au Congo.

Cela dit, les nouvelles chaînes de télévision, à savoir, Canal Congo Télévision et Canal orient télévision n'ont jamais fait l'objet d'étude jusqu'à maintenant.

Au final, nous relevons, effectivement, qu'aucun travail n'a déjà porté sur la politique de programmation des chaînes de radiodiffusion visuelle de Kisangani, auparavant.

L'enjeu est qu'on ignore les indicateurs ou facteurs qui déterminent la (politique de) programmation d'une chaîne de télévision.

Dans ce cas de figure, nous pouvons tirer plusieurs interrogations spécifiques. - Quel quota de programme est consacré une charge horaire conformément au format d'une chaîne de télévision ?

- Quelles sont les contraintes relatives à la réalisation d'une grille des
programmes à la radiodiffusion ?

- Comment peut-on reconstruire la politique de programmation d'une chaîne de télévision?

Toutes ces questions spécifiques peuvent permettre d'articuler une recherche sur la politique de programmation de la radiodiffusion. Cependant, déterminer la manière dont peut se reconstruire une politique de programmation constitue l'objet d'entreprise heuristique qui intéresse notre curiosité.

Ainsi, nous interrogeons-nous : quels sont les facteurs qui déterminent la programmation des chaînes de télévision de Kisangani ?

3. Hypothèse de travail

En guise d'hypothèse, nous proposons à ce questionnement la réponse ci après : la programmation d'une chaîne de télévision repose sur les facteurs suivants : le statut de la chaîne, le public visé ainsi que les moyens de production disponibles.

Tout au long de cette étude, nous nous évertuerons à évaluer la pertinence de l'interaction des variables qui constituent notre hypothèse grâce à un cadre méthodologique et théorique idoine.

4. Cadre théorique

Pour éclairer notre problématique, nous avons convoqué la théorie de programmation télévisuelle qui nous a permis d'appréhender les concepts de notre hypothèse. Nous avons sollicité également le modèle du « Sablier » et la théorie sur la communication des mass media.

5. Objectifs

Cette étude vise à déterminer les idéologies qui se trouvent derrière les différentes programmations du système de radiodiffusion visuelle à Kisangani ainsi que leur mise en oeuvre.

L'ambition est également de réduire les spéculations autour des concepts dans le domaine et d'expliquer la nécessité d'en connaître le contour.

Diagnostiquer le circuit ou le processus que parcourent les contenus médiatiques projetés par les chaînes de télévision de la ville de Kisangani.

6. Méthodes et techniques

Pour vérifier l'hypothèse de cette recherche, nous avons mobilisé la démarche d'analyse comparative des documents médiatiques disponibles des chaînes de télévision. Nous avons recensé les grilles de programmes de toutes les chaînes de Kisangani ; la grille étant un document situé dans le temps et dans l'espace, ainsi que leurs cahiers des charges. La technique documentaire, l'observation et un l'entretien libre nous ont permis de récolter les données. La technique d'analyse de contenu classique, en l'occurrence l'analyse catégorielle, nous a aidé à analysé les grilles de programmes.

7. Délimitation du sujet

Notre étude a porté sur la politique de programmation des chaînes de télévision de Kisangani, c'est-à-dire la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), la Radiotélévision amani (RTA), la Canal orient et la Canal Congo télévision (CCTV). Elle s'est étendue sur la période de mi juin au 19 juillet 2011 correspondante à l'investigation sur terrain et à l'analyse des résultats.

8. Division du travail

Notre recherche s'est articulée sur trois chapitres principaux à savoir : le premier est axé sur les assises ou éléments théoriques, ensuite, le deuxième était relatif au paysage télévisuel boyomais, et enfin, le dernier était consacré à l'analyse des grilles de programmes des chaînes et l'interprétation des résultats de recherche.

PREMIER CHAPITRE

LES ELEMENTS THEORIQUES

L'objectif de ce chapitre est de présenter les assises théoriques en rapport avec la programmation. En fait, de ce chapitre décline trois sections, notamment : l'approche conceptuelle, l'opérationnalisation des concepts et l'approche théorique.

La première section s'emploiera à recenser et à définir simplement les concepts de notre thème de recherche ainsi que les concepts qui lui sont voisins. La deuxième, elle, se consacrera à construire les concepts de l'hypothèse de laquelle découle le modèle d'analyse de cette recherche. Enfin, la troisième section sera axée sur le cadre théorique de l'étude, entendu comme le point de vue sur lequel nous expliquons le phénomène.

Section 1. L'approche conceptuelle

Notre thème d'étude s'intitule « Politique de programmation des chaînes de télévision de Kisangani. »

Nous allons définir les concepts suivants : politique de programmation, chaîne de télévision. Toujours au tour des concepts du thème, nous définirons aussi ceux qui lui sont associés, soit en aquo soit en adquem. Il s'agit de : cahier des charges, émission, programme, programmation, grille de programmes, tranche (horaire), et genre (télévisuel).

1.1. Politique de programmation

La politique de programmation traduit la ligne politique (éditoriale) et la vision philosophique des propriétaires d'une entreprise de média13. Elle permet à une chaîne de s'identifier parmi tant d'autres.

Elle repose sur le cahier des charges et la grille de programmes qui nécessitent un soin particulier dans leur élaboration. C'est le fondement même d'une entreprise audiovisuelle.

En outre, cette politique est caractérisée par la subjectivité et l'esprit de dialogue. La subjectivité évoque le fait que la grille de programmes représente le reflet de l'identité du propriétaire ; tandis que l'esprit de dialogue devra être l'enjeu du programmateur qui est appelé à travailler avec les autres membres afin d'éviter les reproches provenant d'autres entreprises.

En plus, retenons que parler de la politique de programmation, permet de circonscrire la notion du concept « projet éditorial »14 qui semble en traduire la substance.

13 BAYEDILA, (E.), Méthodologie de l'information II, Cours inédit, UNIKIS, 2009.

14 Anonyme, Programmation télévisuelle. Ojectifs et contraintes. Cas de la RTBF, (http// :users.skynet .be/vanpet/programmation.pdf), p. 37.

En effet, « Chaque chaîne de télévision possède une identité propre. Les chaînes privées n'ont en général pas la même « image » que les chaînes publiques. De même, une chaîne privée ne ressemble pas à une autre15. Le projet éditorial « peut être l'acte fondateur de l'éditeur quand la chaîne est créée (...) »

En ce qui nous concerne, cependant, le concept désigne philosophie qui dicte la promotion des contenus d'une chaîne de télévision pour sa visibilité et sa lisibilité.

1.2. Chaîne de télévision

A l'origine, l'expression « chaîne » fait référence à l'ensemble des émetteurs qui permettraient de transmettre simultanément le même programme. Aujourd'hui, une chaîne de télévision a pour activité essentielle, la production et la diffusion des programmes télévisés16.

Une chaîne de télévision peut jouer trois rôles quand elle produit des émissions ou des téléfilms, qu'elle diffuse et qu'elle assure la gestion technique de son réseau. De ce fait, elle est à la fois : éditeur, diffuseur et opérateur de réseau.

Ainsi, peut-on distinguer plusieurs types de chaînes de télévision. Il peut s'agir d'une chaîne de télévision généraliste, une chaîne de télévision locale, chaîne de télévision à péage, une chaîne de télévision thématique, etc.

Francis BALLE, lui, présente une chaîne de télévision comme un ensemble de programmes de télévision diffusés sur un canal déterminé et identifié, par une voie quelconque, par voie hertzienne terrestre, par câble ou par satellite, programmes diffusés à des heures connues à l'avance, selon les rendez-vous périodiques qui composent ce que l'on appelle une grille de programmation17.

Dans un autre registre, le terme désigne une société de production des programmes et de diffusion des émissions de la radio ou de télévision et qui dispose d'un canal de fréquence à cette fin18.

Guy Drouot présente une chaîne de télévision comme une « entreprise de communication audiovisuelle »19. D'après cet auteur, c'est « celles qui ont une activitéde programmation, c'est-à-dire les sociétés de radiodiffusion -- télévision, que l'on désigne également sous le nom « d'opérateurs » ».

15 THOVERON, (G.), cité par Anonyme, p. 37, La télévision dont vous êtes le héros, Le Grand Miroir, 2004.

16 http// :www.wikipedia.org

17 BALLE, (F.), Dictionnaire des médias, Paris, Larousse, 1998, p.40

18 FALCONI, (A ); et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), Lexique des médias, internet et multimédia, Kinshasa, MEDIASPAUL, 2009, p.35

19 Drouot, (G.), « Le statut de l'entreprise de communication audiovisuelle en France », In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 41 N°2, Avril-juin 1989. pp. 449-474.

De ces définitions, nous remarquons la mise en exergue de la dimension technique, à l'origine. D'une file d'ariane, le concept a évolué pour évoquer une organisation dont l'activité essentielle est la production et la diffusion des programmes, voire la télédistribution entendu comme un réseau.

Quant à nous, une chaîne de télévision est une entreprise audiovisuelle ayant un statut précis et une fréquence pour produire et diffuser des programmes (télévisés) par une voie, quelle qu'elle soit.

1.3. Cahier des charges

Un cahier des charges est un document visant à définir exhaustivement les spécifications de base d'un produit ou d'un service à réaliser. Outre les spécifications de base, il décrit ses modalités d'exécution. Il définit aussi les objectifs à atteindre et vise à bien cadrer une mission20.

D'après le dictionnaire des médias21, le concept « cahier des charges » se réfère à un texte (décret) définissant de façon précise le cadre juridique d'exploitation des sociétés du secteur public de l'audiovisuel, notamment les obligations générales et déontologiques (respect du pluralisme, respect de la personne humaine, protection des mineurs, etc.) et les obligations particulières (communication du gouvernement, campagne électorale, expression directe, émissions à caractère religieux, émissions d'informations spécialisées, émissions éducatives et sociales, etc.).

Le concept indique aussi, un ensemble des règles régissant les sociétés du service public et privé de l'audiovisuel, concernant la grille des programmes où sont transcrits la durée minimale des émissions, leur spécificité, les quotas de publicités, la programmation et les délais de diffusion22.

Dans la loi23 congolaise, ce terme explique l'ensemble de prestations déclarées et engagements consentis par un opérateur public ou privé, conformément aux conditions fixées par le gouvernement, en vue de l'exploitation du secteur audiovisuel et qui constitue l'objet exclusif de son activité...il précise la nature de la station ou de la chaîne de télévision et les périodes de diffusion.

On l'aura remarqué, cette définition ne s'éloigne pas de ces deux précédentes.

20 http// :www.google.fr, consulté le 17 mars2011 à 16h04

21 BALLE, (F.), op. cit, p. 30

22 FALCONI, (A ); et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), op. cit., p.29

23 Loi organique n°11/001 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), col. 45., in Journal Officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial, Kinshasa, 16 janvier 2011, p. 47.

Cependant, en ce qui nous concerne, le concept « cahier des charges » constitue un document dans lequel on dresse sa politique de programmation (la cible, le contenu et la grille) conformément aux conditions fixées par l'Etat.

1.4. Emission

Le concept, originellement, avait le sens d'une « transmission à l'aide d'ondes électromagnétiques, de sons, d'images, ou de signaux divers »24.

François JOST25 donne une acception tout à fait élaborée du terme, émission. Pour lui, émission veut dire : évoquer la réalité et faire du spectacle ; allier l'information sur les problèmes réels qui se posent aux téléspectateurs.

Pour G. LAURENCE, le concept évoque, de manière plus stricte, l'unité constitutive d'une programmation formant un tout cohérent et homogène dans un espace de temps délimité26.

D'une manière plus stricte, l'émission est l'unité constitutive d'une programmation formant un tout cohérent et homogène dans un espace de temps délimité27.

Il est également considéré comme une production audiovisuelle d'une certaine durée sur une chaîne de télévision identique par un générique. Il implique en son sein les journaux télévisés, les documentaires, les jeux, les débats télévisés, etc28.

La définition du Lexique des médias semble plus fédératrice de toutes ces définitions précédentes. Elle présente l'émission comme un programme (production) diffusé à la radio ou à la télévision, identifié par son titre, son genre, son indicatif et son générique, son animateur et son auteur (producteur)29.

Nous faisons remarquer que l'esprit de cette dernière définition rime parfaitement avec notre conception du terme émission.

1.5. Programme

Selon FALCONI A. et BUNDIM'BANI YAMBU30, un programme est une « suite ordonnée d'instructions et d'expressions mises sous forme convenant à un

24 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), op. cit., p.136

25 JOST, (F.), La télévision du quotidien. Entre la réalité et fiction, Bruxelles, De Boek University, 2001.

26 LAURENCE, (G.), cité par MIDESSO, N., op. cit., p. 12.

27 LAURENCE, (G.), Op. Cit. p., 28, cité par MIDESSO, N., op. cit., p. 12

28 http// :www.wikipedia.org

29 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), op. cit., p.69

30 Idem

ordinateur ». Ils poursuivent en disant qu'il est synonyme d' « émission » en radio ou télévision, en indiquant l' « ensemble d'images, de sons, ou d'images et de sons, enregistré ou non, incorporé dans des signaux destinés à être diffusés ou distribués ».

Une des deux dimensions de cet exposé, notamment celle liée à l'informatique, est étendue par Francis BALLE31. Ensuite, elle apparait comme la première acception du terme programme avant son extension dans d'autres disciplines. En effet, en informatique, il désigne des « instructions écrites en langage informatique qui commande à l'ordinateur d'exécuter certaines tâches. » Il est synonyme de logiciel. L'encyclopédie Encarta32 précise cette définition. Un programme, souvent appelé logiciel (software), est une séquence d'instructions qui indique au matériel informatique (hardware) les opérations qu'il doit effectuer sur les données. Les programmes peuvent être intégrés au hardware, comme sur les micro-ordinateurs que l'on trouve dans les calculatrices, les montres, les moteurs automobiles ou les fours à micro-ondes.

Cependant, toujours d'après F. BALLE, en audiovisuel il est interprété comme une émission ou ensemble d'émissions diffusés par une station de radio ou une chaîne de télévision. Ainsi, distingue-t-on des programmes en boucle (programme sonore ou audiovisuel diffusé ou distribué plusieurs fois, à intervalles réguliers,...), de commande (production audiovisuelle commandée et financée par une institution, ...) et programme propre ou local (programme d'intérêt local).

P. VERNIER donne au programme le sens d'un détail de l'ensemble des émissions, spectacles, conférences,... qui sont donnés quelque part à un moment déterminé. Il ajoute que le programme constitue la suite de la communication audiovisuelle entre l'ouverture et la fermeture de l'antenne33

Par ailleurs, quand on adjoint au concept le préfixe « inter-», comme « interprogramme 34», il désigne une combinaison de publicités, de bandes-annonces ou de clips.

Pour cette étude, nous adoptons cette explication de F. BALLE qui appréhende le programme comme une production audiovisuelle diffusés par une station de radiodiffusion.

1.6. Programmation

31 BALLE, (F.), op. cit., p. 194

32 « Programme », Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

33 VERNIER, (P.), Le médiateur, Bruxelles, éd. Trois, 1987. p. 30.

34 POLI, (J.P.), Structuration de flux télévisuels, extrait Thèse mise en ligne le 5 Juin 20114 Juin 2011

En effet, le concept de programmation est très usité dans différents domaines. Nous avons retenu une double dimension, notamment l'informatique et l'audiovisuel. L'aspect cinéma peut aussi être ajouté aux côtés des deux précédents.

Vue sous l'angle informatique, le concept renvoie à un « langage informatique composé d'une série d'instructions pouvant être interprétées et exécutées par un ordinateur. Ces instructions se composent de caractères, de symboles, et de règles permettant de les assembler » 35.

Le dictionnaire des médias36 met en exergue les dimensions, audiovisuel et cinéma. En fait, la perspective du cinéma évoque que « la programmation des salles de cinéma relève d'une entente entre le distributeur et l'exploitant pour la sélection des films, le choix de la date de leur sortie et la durée de leur passage en salle ». Tandis que l'audiovisuelle, la dimension intéressante de cette recherche, montre que « pour une chaîne de télévision ou une station de radio, choix des programmes et agencement de leur diffusion réalisés dans l'optique d'une fidélisation maximale du public. »

Jacques MOUSSEAU37 situe les origines de la programmation en mettant en exergue le métier du programmateur. Il avance que « si les programmes sont nés avec la télévision, la programmation est une préoccupation qui est apparue beaucoup plus tard. Remplir quelques heures de diffusion quotidienne avec les rares produits disponibles pour un public à la fois captif, parce qu'une seule chaîne lui est accessible, et restreint, parce que le taux d'équipement en récepteurs est faible, ce n'est pas faire de la programmation. Le concept s'est dégagé lentement, à mesure que la télévision devenait un média de masse et que la concurrence se durcissait avec la multiplication des chaînes ».

Il ajoute qu'au temps du service monopolistique, la programmation consistait en la recherche d'un équilibre entre les contraintes de l'État, les pressions des producteurs et réalisateurs de programmes, la vision personnelle et subjective qu'avait de la télévision le « patron » en exercice de la chaîne -- et, accessoirement puisqu'en quatrième position dans la hiérarchie des facteurs pris en compte, les attentes du public.

Finalement il présente tout simplement la programmation comme une action qui consiste « à rechercher la meilleure adéquation entre des produits donnés et la disponibilité du public potentiel à un moment donné ».

35 « Programmation », Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

36 BALLE, (F.), op. cit., p. 194

37 MOUSSEAU, (J.), op. cit., p. 75

Cette acception est complétée par FALCONI et BUNDIM'MBANI qui estiment que la programmation est un « choix de programme radiotélévisé et agencement de leur diffusion. Savant dosage des genres des programmes adaptés au rythme de vie public, la programmation doit répondre aux impératifs économiques de la chaîne et, en plus, respecter les contraintes d'ordre juridique telles que les quotas de diffusion.

La définition de G.G. ELITE38 reprend ces notions en une seule qui stipule que la programmation est un ensemble des émissions diffusées ou encore l'opération ainsi que le processus de conception, de production et d'alignement des programmes sur une grille en fonction des contraintes liées aux habitudes d'écoute des émissions dans une société.

À la lumière de ces définitions, nous pensons que la programmation c'est le processus d'établissement d'une grille de programmes et de remplissage des cases de celle-ci des émissions diffusables en fonction du public disponible.

1.7. Grille de programmation (programmes)

Une grille de programmes ou, par métonymie, un programme télévisé ou de télévision est un type de document présentant les différents programmes que les chaînes de télévision ont prévu de diffuser . Ce document est souvent présenté sous forme d'un tableau comportant des programmes agencés dans l'ordre chronologique et classés par date.39.

Pour BALLE, la grille est la répartition, selon des heures et des durées de diffusion fixes, des différentes émissions d'une station de radio ou d'une chaîne de télévision. Ce qui équivaut à l'établissement d'un véritable agenda, avec des rendez-vous fixes, sources d'habitude et de fidélisation de la part de l'audience potentielle40.

FALCONI et BUNDIM'MBANI41 élargissent l'explication. Pour pouvoir diffuser un programme de radiotélévision, on doit d'abord le construire sur papier. La grille est donc la répartition de ce programme selon un horaire régulier. Son organisation est verticale, la journée, horizontale à la semaine, au mois et à l'année (...) Elle permet de fixer certains des rendez-vous, les journaux d'information, variétés, débats...elle intègre un certain nombre d'obligations de programmation prévues dans le cahier des charges. La construction de la grille est le reflet de la politique de la chaîne.

G.G. ELITE complète cette définition en renseignant que la « grille » est une prévision, plus ou moins détaillée, pour chaque jour de la semaine et pour les différents

38 ELITE, (G.G.), Méthodologie de l'information II. Logique de programmation télévisuelle, Cours inédit, SIC, UNIKIS, 2010, p. 6

39 http// :www.google.fr

40 BALLE, (F.), op. cit., p. 112

41 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI, (F.X.), op. cit., p.80

moments de la journée, de programmes identifiés seulement par grands genres et ce, pendant une période de temps délimitée.

D'après MEHL D42, « la grille est l'horloge de ce temps télévisuel, dont elle organise et indique les durées, les rythmes, les répétitions. »

Même le sens qu'accorde la législation congolaise au concept n'en demeure pas moins différent des autres. La grille représente un tableau de répartition, selon les heures et la durée de diffusion, de différentes émissions d'une station de radio ou d'une chaîne de télévision au cours d'une période donnée. C'est « le reflet matériel du cahier des charges »43.

Les commentaires ci haut intéressent notre recherche en ce que la grille constitue un agenda dans lequel sont inscrits des rendez-vous avec le public à différents moments de la journée ou jours de la semaine. C'est en fait un document dans lequel sont prévues chronologiquement (par jour ou par semaine) les émissions à diffuser dans un temps défini. Il est le résultat de la programmation, c'est-à-dire sa forme physique.

1.8. Tranche (horaire)

Une tranche horaire est un segment qui est borné par un générique, qui peut posséder un habillage sonore et visuel particulier, et qui est constitué d'au moins une émission44.

Elle désigne un emplacement dans la grille : une émission est placée à un certain moment de la journée, dans une tranche horaire correspondant à l'image du public disponible à cet instant ou du public qu'il est souhaitable d'atteindre45...c'est en fait une recherche de l' « adéquation entre le contenu et le public ; ce qui implique le travail de la programmation »46.

En somme, pour nous, une tranche horaire constitue un emplacement (horaire) ou un découpage dans (de) la grille correspondant à un public disponible, au cours de la journée, formé d'au moins une émission (généralement plus d'une émission)

1.9. Genre (télévisuel)

Dans l'analyse du discours télévisuel, François JOST présente la notion de « genres » de la programmation sous forme de régimes ou buts à plusieurs visés vis-à-vis des

42 MEHL, (D.), cité par anonyme (http// :users.skynet.be/vanpet/programmation.pdf), La fenêtre et le miroir : la télévision et ses programmes, Payot, 1992, p.143

43 Loi organique n°11/001 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l'Audiovisuel et de la communication, col. 45., op. cit., p.1.

44 POLI, (J.P.), op. cit.

45 Anonyme, Programmation télévisuelle. Ojectifs et contraintes. Cas de la RTBF, (http// :users.skynet .be/vanpet/programmation.pdf)

46 Idem

récepteurs. D'une part, il part du postulat que les émissions peuvent être présentées sous forme de réalité (journal télévisé, etc.) et/ou de divertissement (jeux, etc.). Il ajoute que ces dernières peuvent être le résultat de mélanges de genres, d'autre part. Ainsi, estime-t-il que « l'évocation de la réalité à la télévision ne sert pas uniquement un but authentifiant, elle peut se concevoir sous un régime ludique de réception »47.

Le genre48 est l'instrument qui permet à la chaîne de situer un programme par rapport aux autres et de définir un cadre de réception pour les téléspectateurs. Cette « étiquette générique » qu'on attribue à un programme en nommant la catégorie dans laquelle il se range a des répercussions non seulement sur sa compréhension mais aussi sur celle de la structure de l'offre de la chaîne, de son discours identitaire et de marque.

Dans ce cas de figure, M-F. CHAMBAT conclut qu'un genre ne peut alors se contenter d'une définition interne descriptive de sa thématique (par exemple, la réalité), mais doit s'évaluer par rapport à ses visées qui sont au nombre de trois (authentifiant, fictif, ludique). En d'autres termes, le genre est défini comme une visée à trois dimensions, en l'occurrence authentifiant, fictif et ludique.

Toujours sur la même lancée, HANOT M49. indique le cassement des émissions dans une grille des programmes s'effectue selon le modèle qu'impose ce qu'on appelle « les lois du genre ». Ce modèle incarne en son sein un triangle dit « modal » qui regroupe trois modes essentiels contenant des genres télévisuels. Il s'agit de :

- Mode authentifiant : il relève d'un discours de vérité. On l'interprète sur l'axe « vrai-faux ». Exemple : Journaux télévisés (JT), le débat direct, le magazine, le reportage, le documentaire, etc.

- Mode fictif et mode ludique : c'est l'univers de la « faire-semblance », l'imaginaire. L'on peut illustrer par le docudrame, la série, le cinéma, le téléfilm, etc.

- Mode ludique : il s'oriente dans une trajectoire bien tracée où « pour de vrai de l'information » au « pour de faux de la fiction », l'on apposera aussi un « pour de rire » plutôt tourné vers les effets du discours que vers l'intention qui le sous-tend. On peut faire référence au jeu, variétés.

47CHAMBAT-HOUILLON, (M-F.), « Notes de lecture. La télévision du quotidien de François JOS T », Réseaux 2001/3, n° 107, p. 361-376. Disponible en ligne http://www.cairn.info/article.php?IDREVUE= RES&ID_NUMPUBLIE=RES_107&ID_ARTICLE=RES_107_0361

48 VOVOU, (I.), « Histoire de la télévision, genres et programmation. Les programmes politiques télévisés grecs, In Recherches en communication, n° 25, (2006).

49 HANOT, (M.), Télévision. Réalité ou réalisme ? Introduction à l'analyse sémio-pragmatique des discours télévisuels, Bruxelles, De Boeck Université, 2002, p.6

Nous évoquerons ce concept, dans cette entreprise de recherche, dans le sens des visées ou buts authentifiant, fictifs et ludiques d'un programme de télévision.

Section 2. Opérationnalisation des concepts

Cette section a pour but de construire ou opérationnaliser les concepts de l'hypothèse. En effet, l'opération consiste à définir les dimensions de ceux-ci et en dégager des indicateurs en tenant compte de l'objectif et du contexte de cette étude.

L'hypothèse qui constitue le véritable enjeu de cette recherche postule que la programmation d'une chaîne de télévision repose sur les facteurs suivants : le statut de la chaîne, le public visé ainsi que les moyens de production disponibles.

Ainsi, construisons-nous les concepts suivants : programmation, statut de la chaîne, public visé et moyens de production disponibles.

2.1. Programmation

La programmation d'une chaîne est une opération et un processus qui déterminent les types de programmes à produire, la technique de programmation et la façon de structurer la grille.

La typologie des programmes est à considérer comme un contrat entre le média et le public. D'où, se déclinent les contrats : informatif, explicatif, pédagogique, commercial, divertissement, assistance.

Quant à la technique de programmation, allusion est faite au découpage en tranches de celle-ci. Les études menées (aux USA et en Europe) en sociologie des médias et en audiovisuel, montrent que le découpage horaire (de la grille) constitue la substance qui rend opératoire une programmation, car il répartit les heures selon le public disponible. Nous le découpons en trois temps ou « time », à savoir : Day time, prime time, late time.

En ce qui concerne la structure de la grille, disons que dans une grille de programmation on retrouve des programmes dits de « flux » et ceux dits de « stocks ».

Concept

Dimension

Indicateurs

Programmation

Types de programme

Contrat informatif Contrat explicatif Contrat pédagogique Contrat commercial Contrat distractif Contrat d'assistance

Technique de programmation

Day time Prime time Late time

 

Structure de la grille

Programmes de flux Programmes de stocks

2.2. Public visé

Le terme désigne l'audience potentielle ou effective délibérément ou réellement atteint ou à atteindre d'un média. C'est la « cible » ou le public visé par les médias. Nous le déterminons par des indicateurs sociodémographiques, suivants : le sexe, l'âge, la profession, habitat. Aussi par les horaires attachés à telles émissions pour intéresser les annonceurs.

Concept

Dimension

Indicateurs

Public visé

Indicateurs socio- démographiques

Sexe Age Profession Habitat

Horaires attachés aux émissions

Annonceurs (publicitaires)

2.3. Statut de la chaîne

Le statut d'une chaîne (de télévision) désigne le type de régime juridique auquel celle-ci se trouve rangée en fonction de sa mission. Subséquemment, on peut avoir une chaîne à régime public ou privé qui a un mode de financement, une appartenance et propose une certaine nature des programmes.

Concept

 
 

Dimension

Indicateurs

Statut chaîne

de

la

Régime public

Appartenance

Mode de financement Nature des programmes

Régime privé

Appartenance

Mode de financement Nature des programmes

2.4. Moyens de production

Une chaîne de télévision doit avoir les moyens de sa politique. Plusieurs moyens de production concourent à la réalisation de la politique de programmation, principalement les professionnels, les financements et les équipements techniques.

Concept

Dimension

Indicateurs

Moyens de production

Profil des

professionnels

Formation académique Formation extra académique Formation sur l'état

Sources de financement

Publicités

 
 

Communiqués/ annonces Partenariat

Équipement technique

Matériels d'images Matériels de sons

Section 3. Approche théorique

Dans cette section, nous avons évoqué deux théories et un modèle qui expliquent la propriété d'une chaîne de télévision dans sa réalisation. D'une part, nous mobilisons le modèle dit « le sablier », modèle des phases 1 et 2, et d'autre part, la théorie sur « la communication des mass média »50 de Pierre SCHAEFFER et la théorie de programmation télévisuelle.

3.1. Le « sablier », modèle des phases 1 et 2

La filière " image et multimédia " est organisée en trois couches : la production, qui comprend le financement et la réalisation des programmes, l'édition ou la programmation (fonctions d'assemblage du contenu), la distribution, qui comprend la diffusion technique et la commercialisation (vente et contact client).

Dans les phases 1 et 2, le programmateur (service public ou télévision commerciale) joue le rôle essentiel d'acheteur et de sélectionneur d'images, ainsi que de collecteur de ressources financières. La " chaîne " est le point de passage obligé de l'ensemble du système audiovisuel, car elle collecte les ressources financières (redevance et publicité). C'est le schéma du " sablier ", dans lequel s'échangent des programmes contre du temps, le temps des téléspectateurs transformés en audience pour les annonceurs, selon le schéma suivant :

3.2.1. Théorie sur la communication des mass média

50 http://www.google.fr

Pierre Schaeffer commence à réfléchir sur les nouvelles relations entre les acteurs des nouveaux médias dès les années 1960. Il publie en 1970 le premier tome d'une série de trois ouvrages : Les machines à communiquer.

Il montre que la simplification des relations humaines dans les mass média ne peut plus être cantonnée à une relation entre l'émetteur et le récepteur. Il résume ses positions dans le triangle de la communication :

La relation entre l'auteur et le public passe désormais par un intermédiaire : le producteur. Celui-ci joue le rôle de médiateur et, est en relation avec, d'une part le groupe de programmation et d'autre part, le pouvoir politique (les milieux autorisés).

Plus explicitement, ce triangle se double donc d'un second triangle inversé révélant les relations complexes entre les 5 groupes de protagonistes :

Ce carré peut-être découpé en 4 petits triangles (les 4 zones) mais aussi en 2 grands triangles (milieu autorisé-public-auteur d'une part et milieu du programmateur-auteur-public d'autre part) ou en deux carrés révélant les milieux de la compétence et de pouvoir. Il

RDC, Mémoire inédit, FASIC, p. 10. Référence électronique : mémoire on line

51 LOCHARD, (G.) et SOULAGE, (J.C.), cité par LIGODI, (P.), Télévision publique et sous-développement en

ne faut pas négliger non plus les deux diagonales (milieu autorisé-médiateur-public et milieu du programmateur-médiateur-auteur) orientant des aller retour entre le pouvoir et le public et entre la programmation et l'auteur.

Selon Pierre Schaeffer, le développement fulgurant de la radio et de la télévision depuis les années 1960 l'a poussé à énoncer l'équation ci après :

Création x Diffusion = constante ou C x D = C

Cette équation explique comment la multiplication des radios et des chaînes de télévision entraîne inévitablement un nivellement de la production. La baisse constante de qualité des émissions de radio et de télévision sont particulièrement révélatrices des enjeux économiques et politiques qui gouvernent la production.

En fait, nous retenons que le média, ici, la chaîne de télévision est une machine à production des contenus. Ces contenus produits sont l'oeuvre des producteurs que le programmateur sollicite dans la réalisation de la politique de la chaîne. Sa réussite est tributaire de la masse économique mobilisée et de la politique qui gouvernent la production. 3.2.2. La théorie de la programmation télévisuelle

La programmation vise à coïncider les contenus à proposer avec la disponibilité du public. C'est ce que nous appelons correspondre le « temps social » au temps télévisuel. Elle poursuit des buts et des objectifs contenus dans le cahier des charges et dans la ligne éditoriale de chaque entreprise de radiodiffusion.

En tant que processus, G. LOCHARD et J.C. SOULAGE51 trouvent dans la programmation et établissent des types de programmes qui trouvent leur fondement dans des buts actionnels et des visées énonciatives. Les deux auteurs conçoivent ces buts comme des « contrats » que la chaîne tient avec son public.

Il s'agit, notamment du « faire savoir » correspondant à une visée informative (Journal, bulletin, les nouvelles, etc.) qui se rapporte au contrat informatif ; du « faire comprendre » relatif à la visée explicative (documentaire, débat, magazine, etc.) et qui relève du contrat explicatif ; au « faire plaisir » la visée distractive (fiction, jeux, variétés, etc.) correspondant au contrat distractif ; enfin, au « faire faire », la visée factitive de laquelle découle le contrat d'assistance (interprogramme, formules d'autopromotion, la mire, etc.). Ces deux auteurs ont, par la suite, ajouté le contrat pédagogique et le contrat commercial aux côtés de ceux évoqués ci haut.

52 Ibidem

Ces buts et visées constituent, en fait dans leur équilibre, l'ossature du flux télévisuel.

Notons également que ces deux critiques des contenus médiatiques assignent pratiquement à ces contrats au moins deux véritables missions, « informer » et « divertir ». C'est ce que Gabriel THOVERON52 considère comme une double vocation des médias, la réalité et la fuite de la réalité, la participation à la vie sociale et la compensation aux aléas qu'elle nous impose, ou plus schématiquement, le sérieux et le divertissement [...]

3.2.2.1. Principes de la programmation

La programmation télévisuelle est l'art de choisir et de planifier sur une grille horaire la diffusion des différents programmes d'une chaîne télévisée, en faisant en sorte de maximiser leur audience, tout en respectant les contraintes auxquelles la chaîne est soumise.

La grille des programmes est un outil technique, c'est un « menu » de programmes, que la chaîne de télévision est tenue de rendre publique au moins trois semaines à l'avance. De ce fait, elle constitue un support de communication au grand public.

Cependant, en tant que support de communication, elle renferme deux fonctions purement pratiques. Celle qui détermine l'image de la chaîne de télévision et constitue également l'expression d'une politique...

Cycle de programmation

On distingue deux périodes dans le cycle d'une programmation. D'une part, l'essentiel de la grille -Day time- et une période relativement courte qui fédère un public diversifié devant le téléviseur, le -Prime time-. Cette dernière tranche est très décisive dans la détermination de l'audience d'une chaîne. C'est là qu'il faut se réserver des improvisations inopportunes et de l'imprévisible, car une telle attitude sollicite l'usage de la « mitrailleuse » en possession du public qui dit sa sentence (zapper), la télécommande. Le véritable risque, c'est l'oubli de la régularité que revêt une grille de programmes qui se concrétise dans le respect des rendez-vous et, par elle se créent les habitudes.

Généralement, la période est située entre 19 et 23 heures. À Kisangani, elle peut être située entre 19 et 21h30. Elle varie d'une société à l'autre.

Comme évoqué chemin faisant dans cette étude, programmer c'est jumeler le temps social (ma disponibilité devant l'écran) et le temps télévisuel (l'agencement des programmes sur les plages horaires de diffusion). En ce sens, il s'agit de tenir compte des

saisons (été/hiver), du jour de la semaine et du moment de la journée, tout en identifiant avec justesse le public cible disponible devant son écran, à chacune de ces plages.

De toute évidence la logique de la programmation repose sur l'observation des consommateurs. Il sied de déterminer les potentielles personnes (éventuellement leur nombre) présentes au foyer aux différents moments de la journée. Les variables socioculturelles et le découpage de la journée en seraient les composantes pertinentes, alors que l'âge, le sexe et le niveau intellectuel ainsi que la typologie des tranches horaires en sont les indicateurs.

3.2.2.2. Techniques de programmation

La grille constitue le référent central de la conception d'une grille des programmes. C'est ce qui fait dire à Michel Souchon : « la programmation est un art de la rencontre : elle consiste à favoriser la rencontre du public et des émissions »53.

Cette rencontre repose sur un certain nombre de principes, en l'occurrence : - Programmer c'est connaître son public. Le programmateur se doit de maitriser la sociologie des habitudes de vie du public : horaires de travail, temps de transport, loisirs, etc.

- Le découpage de la journée. C'est diviser la journée en plusieurs tranches, lesquelles tranches conçoivent les programmes en fonction du public disponible. Une chose pour construire une grille est de découper la journée, mais rester à l'écoute du public - changement d'habitude et émergence des problèmes nouveaux-, en est une autre d'autant plus qu'il faille transformer ces changements en émissions.

En Europe et aux USA, les spécialistes de la sociologie des médias ont divisé la journée en ce qu'ils ont appelé « day parts », soit trois tranches principales desquelles se déclinent des sous tranches. Ce tableau européen54 en dit long.

- L'observation de la concurrence. Il faut prendre en considération la présence des programmes des chaînes concurrentes.

53 ELITE, (I.), op. cit., p. 14

54 Anonyme, op. cit., p. 58

En outre, construire une grille relève de trois principes et qui permettent également la lecture de celle-ci. Il s'agit des principes d'horizontalité, de verticalité et de participation du public. L'horizontalité consiste en ce que le public connaisse les différents rendez-vous afin de le fidéliser. Ensuite, la verticalité tient au fait que la chaîne gère les publics des programmes qui se suivent afin que ceux-ci soient suivis les plus longtemps possible. Enfin, le dernier principe interprète la participation à la vie de la chaîne par le mode d'animation qui doit inciter en permanence le public à se manifester soit par courrier, au téléphone ou dans le cadre d'une émission en direct.

3.2.2.3. Les déterminants d'une grille

Il sied de retenir que la construction de la grille et sa réalisation passe par des facteurs que A. FONNET nomme « contraintes ». Il faut y veiller pour optimiser les paramètres que constituent l'audience, les revenus générés et l'influence de l'état, des actionnaires. Ces contraintes sont d'ordre législatif, technique et financier.

Contraintes (législatives) obligatoires

Chaque pays édicte un arsenal juridique pour réguler et réglementer les contenus ou les produits médiatiques. En RDC, c'est désormais le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) qui remplace la Haute autorité des médias (HAM). Les médias de la RDC doivent actuellement s'enquérir du contenu des cahiers des charges qui viennent d'être innovés en décembre 2010.

A ces obligations, nous juxtaposons également le projet (ligne) éditorial, en fait, qui détermine la politique de programmation de la chaîne.

Contraintes techniques

Il faut mentionner la nécessité de disposer de moyens techniques pour réaliser directs, reportages ou émissions sur plateaux, la gestion que nécessitent les décrochages locaux, qui provoquent une démultiplication du contenu proposé, ou encore les contraintes engendrées par les nouveaux canaux de diffusion comme le web, la télévision sur mobile... Contraintes financières

L'achat des programmes à diffuser est un enjeu majeur pour les chaînes de télévision : les programmes les plus chers (films, sports - notamment matches de football) sont aussi les plus fédérateurs et ceux qui promettent les meilleures audiences. Il est donc

nécessaire pour les programmateurs de trouver un juste équilibre entre les coûts de grille et l'optimisation de l'audience.

3.2.2.4. Le futur de la programmation télévisuelle

Les récentes évolutions techniques remettent en cause certains principes de la programmation télévisuelle. La diversification des canaux d'accès à la télévision complexifie la tâche des programmateurs : aujourd'hui, la télévision est accessible par Internet, par les téléphones mobiles, avec des modalités de diffusion nouvelles tel le catch-up TV, VOD,...

Il devient également nécessaire de prendre en compte les changements de modes de vie des téléspectateurs, qui se conforment de moins en moins à des schémas réguliers et sont soumis à des stimulations de plus en plus nombreuses : il est donc de plus en plus difficile de les fidéliser.

3.2.2.5. Confection de la grille

La confection ou mieux la construction d'une grille de programmes est un processus systématique relevant de l'art et de la science. Artistique, dans la mesure où ce travail demande un sens perspicace et tactique se rapportant à la vocation du responsable de la programmation. Scientifique, en ce sens que cette vocation fait appel aux méthodes de la science (enquête des habitudes d'écoute, la Médiamétrie, étude du marché,...) qui précise les axes d'entreprise de manière objective.

Cette construction passe les étapes suivantes :

L'observation préalable

Cette toute première étape consiste à analyser la situation selon quatre axes : la situation des audiences, des programmes, des chaînes et de la concurrence. Grâce aux études du département marketing, le programmateur connaît les forces et les faiblesses des grilles précédentes.

La définition des grands axes stratégiques

En fait, les observations préalables décrivent le panorama de l'écologie. Ce qui permet au programmateur de définir et/ou d'affiner la politique éditoriale. Il se basera sur certaines volontés des dirigeants, voire des obligations légales. Ces programmes « valorisés » trouvent leur place dès le départ, selon des principes totalement arbitraires, parfois même au détriment de l'audience.

La grille type

Une fois la politique (éditoriale), les grands projets et les obligations fixées, le programmateur traduit tous ces éléments dans une grille dite « grille type ». Cette grille détermine toutes les cases horaires avec les genres d'émissions à programmer.

La sélection des programmes

Après l'étape précédente, chaque case de la grille type correspond à de nombreux programmes différents. Il appartient au programmateur de sélectionner des programmes auxquels il définit méticuleusement les objectifs sur la cible en partenariat avec les producteurs et selon la possibilité d'achats.

La grille concrète

L'ultime étape, c'est celle qui vient immédiatement après celle de la sélection des programmes. Dans cette étape, on établit la grille dite « grille concrète ». C'est la version réelle de la grille. Elle contient les noms de vrais programmes à diffuser bien agencés de manière à ce qu'ils soient le mieux exposés que possible (au public).

3.2.2.6. Choix des programmes

Au cours du processus de confection, il est impérieux de faire un choix des programmes. Il s'agit, là, de discriminer deux types de programmes : les programmes de stock et les programmes de flux. Les premiers concernent une catégorie des programmes qui peuvent être rediffusés, c'est à l'instar de fictions et documentaires ; tandis que les seconds renvoient au x programmes éphémères, c'est-à-dire qui ne peuvent être qu'une et une seule fois diffuser. Par exemple, les journaux télévisés, les jeux, etc.

Le schéma suivant montre un aperçu non exhaustif de ces programmes, encore que la télévision en propose une large palette.

Ce chapitre nous a permis d'organiser et d'installer les assises conceptuelle et théorique relatives à l'appréhension de la politique de programmation. C'est un fil conducteur qui cristallise les impressions dans la manipulation des termes principaux et associés au thème d'étude et qui ont été situés dans un cadre théorique précis.

Cependant, clarifier les concepts opératoires et le cadre théorique ne suffit pas à expliquer le phénomène. Surtout que ces concepts sont usités dans un milieu d'étude où ils prennent tout leur sens qu'il faille explorer. C'est ce qui constitue la substance du chapitre suivant.

55 Ecologie historique développé par LIGODI, (P.), Télévision publique et sous développement en RDC, Mémoire inédit, IFASIC, pp. 14-16

DEUXIÈME CHAPITRE

PAYSAGE AUDIOVISUEL BOYOMAIS

(PAB)

Le présent chapitre permet l'exploration du paysage télévisuel boyomais. L'entreprise vise à présenter les chaînes de télévision de Kisangani, à savoir : Radiotélévision nationale congolaise (RTNC/Kisangani), Radiotélévision amani (RTA), Canal Congo télévision (CCTV) et Canal orient télévision.

Il comporte cinq sections. La première concerne l'écologie historique de la télévision (publique) en République démocratique du Congo. La deuxième présente le média public, la RTNC/station provinciale de Kisangani, la troisième la RTA, la quatrième Canal orient et la dernière, CCTV.

Section 1. Ecologie historique de la télévision en RDC55

La télévision (publique) en RDC a pris naissance à partir d'une décision d'Etat qui tenait à soustraire la masse des congolais de Kinshasa de l'influence Brazzavilloise. En effet, celle-ci fonctionnait déjà depuis 1964 et attirait visiblement l'attention des téléspectateurs de Kinshasa dont certains n'avaient fait mieux que d'acquérir un poste téléviseur afin de suivre des émissions de la télévision du Congo Brazzaville

Il fallait attendre fin 1965 avec l'avènement du Lieutenant Général Joseph Désiré Mobutu à la tête du pays pour voir aboutir ce projet.

1.1. Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision (OZRT) : le monopole

La création de l'office zaïroise de radiodiffusion et de télévision « OZRT » découle des options et du choix politiques exprimés par les autorités du pays pour son système de monopole de l'Etat à travers un organisme public. C'est alors que le Président Mobutu procédera à la création de l'OZRT par l'ordonnance N°81-058 du 02Avril 1981.

Ce texte porte création et fixe les statuts d'un établissement public à caractère éducatif, industriel et commercial dénommé office zaïrois de radiodiffusion et de télévision « OZRT ». Nanti de la personnalité juridique, il est régi par les dispositions de la loi N°78 - 002 du 06 janvier 1978 applicable aux entreprises publiques telle que modifiée par l'ordonnance loi N° 82-019 du 29 Mars1982.

Cette nouvelle entreprise a reçu du législateur trois missions :

- exploiter le service public de la télévision et de la radiodiffusion

- informer, former et éduquer les masses zaïroises

- - créer et promouvoir les productions cinématographiques et autres.

L'office zaïroise de radiodiffusion et de télévision « OZRT » est placée sous la tutelle de deux départements du conseil exécutif de l'information et de la mobilisation, propagande et animation politique « MOPAP » ainsi que celui des finances, budget et portefeuille dans les limites de leurs compétences respectives.

Le contrôle de l'OZRT par la MOPAP n'était nullement innocent.

« Contrairement à Joseph Kasa-Vubu, écrit modeste Mutinga, Joseph Mobutu, ancien journaliste à Actualité africaine, s'est vite rendu compte de l'importance des médias dans la gestion du pouvoir public. Très rapidement, il a senti le besoin non seulement de s'attirer la sympathie de la presse nationale mais également de s'en servir comme instrument de consolidation et de conservation du pouvoir ». Une entreprise favorisée par la création d'une politique d'orientation nationale en vue de mobiliser et de conscientiser le peuple (...)

1.2. Démocratisation de l'espace médiatique

Pendant près d'une vingtaine d'années, l'OZRT détient le monopole de la télévision jusqu'à la période de démocratisation initiée en avril 1990 qui est à l'origine d'une floraison de chaînes de télévision privées, à commencer par Antenne A qui brise le monopole de l'OZRT en 1993.

Pour la RDC, cette ouverture politique est une occasion toute trouvée pour les

médias et les professionnels de la presse de prendre conscience de leur instrumentalisation par le pouvoir. Ainsi donc l'on peut lire dans l'exposé des motifs de la loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse : « la volonté de rétablir au Zaïre une presse libre et responsable procède des préoccupations émises non seulement par de nombreuses assises de la presse, mais également par les forces politiques et sociales réunies au sein de la Conférence nationale souveraine, puis par les concentrations politique du palais du peuple »56.

Ainsi donc, cette loi viendra supprimer le monopole de l'Etat sur la presse et

consacrer le pluralisme médiatique en ouvrant l'espace audiovisuel aux privés. L'alinéa sept de l'exposé des motifs stipule que la présente loi consacre donc, dans ce secteur, la fin du monopole d'exploitation détenu là par l'Etat, qui accepte de le partager, conformément à la loi avec des tiers57.

56 Loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse, Journal officiel de la RDC, p. 5.

57 Idem, p. 6.

A l'arrivée de Laurent Désiré Kabila au pouvoir en mai 1997, le pays est rebaptisé ainsi que la chaîne de télévision qui devient Radio Télévision Nationale Congolaise « RTNC ». Pour affronter la concurrence des télévisions privées, les autorités procèdent au rééquipement de la RTNC, jamais renouvelé depuis sa création, grâce à un programme qui s'étend jusqu'en provinces.

La diffusion de la RTNC sur les principales villes du pays avait été interrompue pour des raisons techniques en début 2004. Novembre de la même année suite au soutien apporté par l'entreprise italienne Téléconsult, cette diffusion avait repris.

1.3. La télévision à Kisangani

Sur le territoire national, le secteur de la télévision a fondamentalement évoluée et la ville de Kisangani n'y a pas échappé.

Après près de deux décennies de monopole, dans les années 1990, la RTNC Kisangani partage le secteur avec Télé Boyoma, une chaîne de télévision privée qui n'opère plus pratiquement depuis la fin de la transition en République démocratique du Congo.

En 2005, la Radiotélévision amani (RTA), une chaîne tenue par l'Archidiocèse de Kisangani, diffuse ses premières émissions sur la fréquence de GHMT 222 pour 50 Kms à vol d'oiseau avec un émetteur de 500W.

Les deux précédentes télévisions ci brièvement décrites, ont partagé le secteur en couple jusqu'à l'avènement de Canal orient télévision. Toute jeune, cette dernière, grâce à ses matériels dernier cri, a couvert la célébration des festivités du cinquantenaire de la République démocratique du Congo, le 30 juin 2010.

Coupé depuis la fin des dernières élections de 2006, le signal de Canal Congo télévision comme désormais station locale a été relancé en octobre 20210 dernier.

Depuis 2010, le paysage audiovisuel boyomais compte quatre télévisions, dont l'une publique et trois privées. L'une proche de l'Eglise catholique (RTA) et les deux autres proches des politiques : CCTV à tendance au Mouvement pour la libération du Congo (MLC) et Canal orient TV pro-pouvoir. Ce sont ces deux catégories qui font la substance des deux sections suivantes.

Nous notons enfin, la présence de deux chaînes de télévision émettant de Kinshasa qui sont captées ici à Kisangani, en l'occurrence Digital Congo et Radiotélévision groupe l'avenir (RTG@).

Section 2. Radio télévision nationale congolaise (RTNC)/station provinciale de Kisangani

2.1. Aperçu historique

La RTNC/station provinciale de Kisangani est compartimentée en deux : la Radio et la télévision.

En fait, l'historique de cette télévision relève plus de son aspect radio qui eût le plus beau du temps pendant près de vingt ans.

La radio vit le jour en 1955 sous le nom de Radio Congo-Belge, dont la mission consistait en la diffusion des programmes sur les activités de la colonie. Elle se devait de d'informer et de divertir principalement les colons, les blancs et les évolués.

À l'indépendance en 1960, elle fonctionne sous la supervision de la Direction Provinciale des Affaires Intérieures et de la Main d'oeuvre(AIMO), puis quelques années plus tard, elle devint une station provinciale de la Radio nationale.

C'est en 1979 que naquit la station de télévision. Deux ans après, en 1981, fut créé l'Office Zaïrois de Radio diffusion et de Télévision (OZRT), par l'ordonnance N°81-050, du 2 avril 1981.

Depuis l'avènement de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo, conduite par le feu président, Laurent Désiré KABILA, l'ancien Zaïre redevient la République démocratique du Congo. Automatiquement, OZRT/station locale fut aussi rebaptisé Radio télévision nationale congolaise/ station locale de Kisangani.

Interrompus pendant plusieurs mois avant la célébration des festivités du cinquantenaire suite à une panne technique très sensible, les programmes de la RTNC ont repris depuis le début de l'année 2011 avec l'acquisition d'un nouvel émetteur télé.

2.2. Situation géographique

La station télévision est située sur l'avenue Matayabu n°3, en face de la Division Provinciale du Plan, dans la Commune Makiso.

2.3. Statut juridique

L'ordonnance N°81-058 du 02Avril 1981fixe les statuts d'un établissement public à caractère éducatif, industriel et commercial dénommé office zaïrois de radiodiffusion et de télévision « OZRT », actuellement Radio télévision nationale congolaise (RTNC). Dotée de la personnalité juridique, elle est régie par les dispositions de la loi N°78 - 002 du 06 janvier 1978 applicable aux entreprises publiques telle que modifiée par l'ordonnance loi N° 82-019 du 29 Mars1982.

2.4. Mission

La R.T.N.C, comme média public, a pour mission d'informer, d'éduquer, de divertir le public ; d'exploiter le service public de radiodiffusion et de promouvoir des productions cinématographiques.

2.5. Cible

La RTNC/Kisangani vise toute la population de la province orientale parce que l'Etat congolais a le devoir d'informer, former et divertir.

2.6. Moyens de production

2.6.1. Profil des professionnels

La RTNC/Kisangani compte plus de 150 agents engagés et collaborateurs. La majorité du personnel est vieux. Nombreux d'entre eux n'ont suivi qu'une formation de type extra académique, c'est-à-dire soit sur le tas soit par expérience soit une formation dans un centre quelconque.

Comme évoqué précédemment, la production de la RTNC/Kisangani découle de l'interne et les programmes sont produits en studio et en direct.

2.6.2. Sources de financement

Etant une société publique de radiodiffusion et de télévision de l'Etat congolais, le capital de la RTNC est détenu à 100 % par la Radio Télévision Nationale Congolaise ou mieux l'Etat congolais. Ses autres sources de financement sont : les subventions gouvernement provincial, la publicité.

2.6.3. Equipement technique

La régie télévision utilise les matériels suivants pour lui permettre d'émettre. On peut citer quelques matériels :

- Récepteur radio télévision

- Caméras

- Émetteurs radiotv

- Décodeur pour faciliter le décrochage de la chaîne mère

2.7. Programmes

La RTNC/Kisangani produit des programmes en français, lingala et Kiswahili. La plupart de ses programmes relève de la production interne. La majorité de ces programmes est produite en direct et en studio. Ces derniers appartiennent aux catégories suivantes : émissions politiques, émissions religieuses (des prêches des pasteurs), émissions de détente

musicale, émissions d'éducation, émissions culturelles, émission des variétés, programmes d'enfant et autres magazines

2.8. Zone de rayonnement

La Radio télévision nationale congolaise, station provinciale de Kisangani couvre toute la ville de Kisangani et les villes de Bunia, Butat et Isiro.

2.9. Organisation administrative et organigramme

Plusieurs services assurent le fonctionnement de la R.T.N.C. Etant régi par les statuts de la fonction publique, l'entreprise fonctionne avec des services animés par des fonctionnaires. Ainsi, l'appellation et la multiplicité desdits organes diffère de ceux d'une entreprise privée.

2.9.1. Organisation et fonctionnement

Direction provinciale

L'animateur de cet organe représente l'Administrateur Délégué Général (A.D.G.) en province et coordonne toutes les activités de la R.T.N.C./Province orientale. Il applique la politique de l'information des programmes Radiotélévision. Il gère les ressources humaines, financières et patrimoniales mises à la disposition de la R.T.N.C. et applique les directives nationales, statut, convention collective de l'entreprise.

Il est le gestionnaire de la station et répond à toute interpellation de la hiérarchie. Il approuve les grilles saisonnières et permanentes des programmes Radio Télévision et signe les contrats publicitaires avec les annonceurs et les collaborateurs extérieurs, il assiste au calage, conférence et séminaire d'intérêt provincial ou national qui concernent les problèmes d'information, des programmes ou de la technique Radio Télévision.

Il garde des rapports avec les responsables des institutions publiques et privées de la province. Il préside les réunions hebdomadaires avec le comité de direction afin d'évaluer et critiquer la marche de l'entreprise et à la fin de chaque année, il rédige un rapport d'activités à l'intention de la hiérarchie.

Sous-directeur Audiovisuel

Il émet et propose au directeur les stratégies d'encadrement et d'information tendant à l'amélioration de la production et de la présentation des émissions et informations Radio télévision en collaboration avec le chef de service.

Il signe conjointement avec le directeur tout acte engageant la station et relevant de la gestion courante de la station dans le domaine de l'audiovisuel, conformément

aux articles 90 et 91de la loi N°78-0023 du 06 janvier 1978 portant dispositions générales applicables aux entreprises publiques.

Toute communication ou instructions de service entre le directeur et les agents ou cadres relevant de l'audiovisuel transite obligatoirement par lui. Il produit, surveille, contrôle l'antenne à travers le service de régie, reçoit et analyse tous les rapports d'antennes à l'intention du directeur et du comité de direction. Egalement, il est chargé des enquêtes annuelles sur la qualité des programmes de la RTNC/Kisangani et sur les présentations des journalistes et animateurs

Sous-directeur Technique Radio TV.

Il assure la gestion de l'exploitation et de la maintenance des équipements et du matériel de la station radiotélévision. La bonne marche de la fréquence (studio) et de la haute fréquence (Emetteur Radio TV), ainsi que des unités mobiles (matériels de reportage, de sonorisation).

Il effectue le contrôle des appareils et équipements afin de se rendre compte de leur état de fonctionnement et tient à jour la documentation technique et élabore les statistiques permettant de connaître la durée de vie des équipements.

Sous-directeur logistique

Il organise l'approvisionnement et procède à l'achat des fournitures, matériels des bureaux et autres matériels techniques et il assure la distribution selon les besoins de services.

Toute communication ou instructions de service entre la direction et des agents ou cadres de sa section, passe nécessairement par son canal ; Conformément aux articles 90 et 91 de la loi N°78-002 du 26 janvier 1978 portant dispositions générales applicables aux entreprises publiques.

Service d'Information Radio TV

Sous l'égide du sous-directeur de l'audiovisuel, ce service organise et supervise la collecte, le traitement et la diffusion des nouvelles ou actualités à la Radio et à la Télévision. Il consigne les conducteurs des journaux parlés et télévisés à la sous-direction audiovisuelle avant l'établissement des conducteurs définitifs réguliers de service et supervise les tâches de concertation, ou sur proposition des chefs des sections concernées.

L'organe veille au respect des horaires des services par les chefs de section et à la qualité des journaux parlés et télévisés et assure le respect du temps imparti à la diffusion des émissions spécialisées.

Service des Programmes Radio TV

L'organe a la charge de gérer l'antenne, produire la grille des programmes et des émissions, établir un planning de production des programmes ; aussi elle coordonne les programmes d'éducation générale, des variétés musicales dramatiques, d'éducation populaire, jeux concours en français et en langues nationales.

Il Réglemente les conditions d'accès aux discothèques et prêt des disques et autres éléments audiovisuels, en conservation et tient des réunions des programmes et des techniques des émissions avec les producteurs : il fait son rapport mensuel, semestriel, trimestriel, et annuel ;

Service de Régie

La Régie d'antenne représente le directeur aux studios. Le Régisseur contrôle tous les éléments (conducteurs, bande, disques) nécessaires à l'antenne et élabore le rapport d'antenne où il signale tout le dérapage des présentateurs ou des invités.

Service Technique Radio TV

Cet organe s'occupe de la gestion de la maintenance et de l'exploitation d'équipement, matériel et technique de la station, de donner des avis techniques sur la réalisation des émissions et de coordonner la gestion de sites équipés des émetteurs dans la province et d'assurer la garde exclusive et d'entretenir le matériel de rapportage.

2.9.2. Organigramme

L'organigramme de la R.T.N.C. se présente de la manière suivante :

Direction
provinciale

1

Secrétariat de
Direction

S/direction
audiovisuelle

S/direction
technique

S/direction logistique

 

Section

Section

Section

Section

Section

des infos

des infos

programm

programme

Régie

Radio

TV

e Radio

TV

Radio

Service
technique
Radio

Section

 

Section

Section

Section

Section

Section des

technique

 

technique

Commerc

finances

de

moyens

Radio

 

TV

iale

 

personnel

communs

Service
technique TV

Service logistique

Service
intendance

 
 
 
 
 
 
 
 

Section Régie TV

Service d'info
RTV

Service
programme
RTV

Régie
RTV

Source : R.T.N.C/2009

Section 2. Radio télévision Amani (RTA)

2.1. Aperçu historique

Les origines de la R.T.A. remontent à 1964 lorsque l'Eglise Catholique avait décidé au Concil Vatican II, décret Inter Murificat du Pape Paul VI, d'annoncer l'évangile à travers les moyens de communication sociale.

La création de la RTA est le résultat de la concertation des membres de la Commission diocésaine des moyens de communication sociale. En effet, créée pendant les assises des journées pastorales au Centre Monseigneur Grison à Simi simi en 1985, ladite commission s'est fixé l'idéal de s'occuper des médias dans le diocèse.

Bien avant, le Diocèse avait déjà créé un journal dénommé « Karibuni ». Cet organe s'était, pour ainsi dire, ajouté à la librairie Saint Paul, qui existait dans le Diocèse depuis 1975Le Journal KARIBUNI, créé en avril 1985, en était le média à l'époque.

Aussitôt mise en place, la Commission a commencé à organiser des émissions religieuses à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), ex-Office zaïrois de radio télévision (OZRT) une fois le mois, soit le dimanche de la fin du mois. C'est plus tard vers 1989 que les membres ont émis le voeu de posséder un support radiophonique. Vers les années 1989-1990, avec le début de la démocratisation du pays et, pour la poursuite de ses émissions et débats politiques qui condamnaient la dictature, la commission connut des difficultés pour accéder au studio de l'ex-O.Z.R.T.

Ainsi, le 13 août 1995, ont été lancées les premières émissions en essai technique avec sept animateurs, après l'autorisation d'émettre officialisée dans les arrêtés ministériels n°04/MIP/002395 et 04/MIP/002495 du 5 juillet 1995. La dimension télévision de cette chaîne catholique n'a été lancée qu'au mois de mai 2005. Elle fût en ordre utile, la deuxième chaine à être captée à Kisangani après l'O.Z.R.T./Kisangani. La R.T.A. relaye B.B.C. Cette chaîne produit des émissions locales à caractère religieux, politique, social, scientifique et culturel. Son cheminement fut positif jusqu'à la chute de l'ex-Zaïre en 1997.

À l'arrivée de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), pour des raisons politiques, la RTA a été interdite d'émettre. Elle a repris ses activités deux ans plus tard.

2.2. Situation géographique

La Radio télévision amani est double, c'est-à-dire c'est un groupe composé d'une station radio et une chaîne de télévision. Le premier compartiment, la radio, est située dans l'enceinte de la procure des missions de l'archidiocèse de Kisangani, sur l'avenue de l'église N° 2. Tandis que la télévision, elle, est localisée dans le bâtiment abritant la Caritas

développement de l'Archidiocèse de Kisangani sur l'avenue Mabe Sabiti n°4 au quartier Lualaba. Toutes deux se trouvent dans la Commune Makiso.

2.3. Statut juridique

Au milieu de plusieurs radios communautaires, la RTA est un média privé/communautaire et confessionnel comportant en son sein une station de radio et une chaîne de télévision.

2.4. Objectifs et mission

À sa création, la Commission diocésaine des moyens de communication sociale a fixé les objectifs suivants à la RTA :

- Diffusion de la pensée catholique ;

- Formation à la justice, la paix et démocratie ;

- Culture générale, universelle et africaine ;

- Hygiène et santé publique ;

- Catéchèse, homélie, liturgie ;

- Education à la vie, éducation scolaire et alphabétisation.

Tous ces objectifs ont toujours été resserrés en deux grandes missions de la Radio télévision amani à savoir l'évangélisation et le développement intégral de tout l'homme et de tout homme.

2.5. Cible

Le public visé par la Radio télévision Amani est hétérogène, c'est-à-dire toutes les couches de la population à variables sociodémographiques confondues.

2.6. Moyens de production

2.6.1. Profil des professionnels

La chaîne de télévision amani emploie une vingtaine d'agents, la plupart des professionnels sont issus d'une formation extra académique. Leur formation est basée sur l'expérience acquise sur le tas.

2.6.2. Sources de financement

La RTA étant une chaîne confessionnelle, c'est l'Eglise catholique qui détient l'entièreté du capital. Ses sources de financement sont principalement : les couvertures médiatiques, les publireportages, les occupations d'antennes (tranches d'émission), les publicités ainsi que les divers communiqués et annonces.

58 BOYONGO, (K.), op. cit, p.

2.6.3. Equipement technique de la télévision

Les matériels de sons et d'images permettant à la chaîne de télévision de

produire des programmes sont les suivants :

- Emetteur 100w

- Antenne

- Reporteur

- Câble coaxial

- Mixeur de son

- Mixeur d'images

- Ordinateur de montage

- Magnétoscope

- Caméras

- Télévisions monitors

- Plateau d'émission

- Salle technique

- Microphones

- Projecteur

- Climatiseur.

2.7. Programmes

La Télévision amani propose à longueur des journées des programmes des

chaînes étrangères à 78,2%58. Les programmes locaux n'occupent que le reste du volume

horaire. Ce sont des programmes produits en studio et en direct.

Les émissions diffusées relèvent des programmes : d'information, de

magazine, de documentaire, de divertissement.

2.8. Zone de rayonnement

La Radio télévision amani couvre tout le centre ville de Kisangani, les

communes de Mangobo, Tshopo, Makiso, Lubunga une partie de Kabondo et de Kisangani.

Son émetteur est de 1000 W couvrant environ 20 Km à vol d'oisieau.

2.9.Organisation et fonctionnement

La RTA est animée par cinq principaux bureaux. Il s'agit du Conseil d'administration, qui est l'organe de prise des décisions, la Direction (des programmes), la Rédaction, l'Administration, le Service technique.

2.9.1. Conseil d'administration

C'est l'organe suprême de la RTA. Toutes les grandes décisions importantes de la chaîne sont prises par cet organe.

Il est composé du Représentant diocésain de la RTA, du Vicaire épiscopal, du Directeur de la chaîne. Il gère le personnel, veille sur les mouvements des agents et, a sous sa gestion le patrimoine de l'entreprise.

2.9.2. Direction

C'est un bureau à double casquette : la direction de l'entreprise et des programmes de la RTA. Il gère les finances et le patrimoine de l'entreprise. Il est le responsable du contenu quotidien et intervient en maître lors du Conseil de rédaction. Il gère aussi le personnel de la Radio et de la télévision.

2.9.3. Rédaction

Elle est dirigée par un Rédacteur en chef. Ce service s'occupe de la collecte, du traitement et de la diffusion de l'information. On y trouve trois Desks, notamment le français, lingala et kiswahili.

2.9.4. L'administration

Ce bureau s'occupe de tout ce qui touche à l'administration de l'entreprise. Il comporte les services suivants : la comptabilité, la réception, et le marketing.

Le premier est chargé de veiller sur toutes les entrées sur base de reçu technique et les sorties des fonds de l'entreprise. Le deuxième service réceptionne les communiqués et différentes annonces ainsi que les publicités et se rassure de leurs diffusions. Enfin, le marketing, comme le nom l'indique, c'est le service chargé de chercher les marchés pour trouver les ressources de l'entreprise.

2.9.5. La technique

Ce service est animé par un chef technique qui a un oeil sur tout ce qui touche à l'équipement, matériels et maintenance. Il est assuré par les réalisateurs qui jouent en même temps le rôle d'ingénieur de son. Ceux-ci ont pour tâche de gérer les matériels de production audiovisuelle, de la régie, la maintenance et veille également à la qualité de son. Il comporte la régie et le maintien technique.

Nous y incluons aussi le service multimédia. C'est ici que s'effectue le montage des sons et des images recueillis sur terrain.

2.9.6. Organigramme

Tous les bureaux et services exposés ci haut, peuvent se présenter sous la forme de figure ci après :

Conseil

d'administration

Direction des
programmes

Rédaction

Administration

Technique

Desk français

Desk
Kiswahili

Desk Lingala

Réception

Comptabilité

Marketing

Régie

Multimédia

Maintien
technique

Source : R.T.A. 2009.

Section 3. Canal orient télévision

3.1. Aperçu historique

La retransmission en direct des festivités du cinquantenaire de la République démocratique du Congo n'a pas été faite, comme à l'accoutumée, par la télévision nationale congolaise, station provinciale. Cette fois là, elle a été possible grâce aux matériels de dernier cri de Canal orient télévision. Une énième chaine de télévision implantée à Kisangani appartenant à Jean ELONGO Tokole.

Elle est à l'initiative de la Fondation qui porte le nom de son propriétaire. Ses essais techniques ont commencé depuis juin 2010.

Émettant sur une basse fréquence (182,25 Mhz), pour des raisons d'ordre technique dues à une interférence avec les émetteurs des chaînes de la capitale captées à Kisangani, à savoir Radiotélévision groupe l'avenir (RTG@) et Digital Congo, elle avait suspendu pendant six mois ses émissions d'essai.

Elle a repris ses émissions en janvier (2011) dernier avec un émetteur à haute fréquence (471,25 Mhz). Dans un premier temps, la chaîne se trouve en phase de formalisation, c'est-à-dire dans les tractations pour établir sa grille des programmes et de formation de ses professionnels pour une meilleure rentabilité. Elle fait recours à l'expertise d'une grande chaîne de Kinshasa, Antenne A (AA) pour accommoder le personnel à employer. 3.2. Situation géographique

Canal orient télévision est située sur l'avenue Général Mulamba, n°42, dans les installations de l'ex-immeuble PROGESCO.

3.3. Statut juridique

Appartenant à un privé, elle est une chaîne issue du régime privé commercial étant donné qu'elle doit produire pour avoir des bénéfices qui assurent sa survie.

3.4. Mission

Sa mission est de satisfaire la population de la ville de Kisangani en matière de la communication (télévisuelle) en apportant de la nouveauté qualitative des programmes variés.

3.5. Cible

La chaîne vise un public varié de la population boyomaise. Toutes les couches et catégories sociales de ladite population sont directement touchées par le signal qu'elle envoie.

3.6. Moyens de production

3.6.1. Profil des professionnels

Canal orient télévision emploie des professionnels ayant acquis l'expérience

dans d'autres chaînes de télévision de la place ainsi que des jeunes issus de la formation académique en sciences de l'information et de la communication (SIC) et une catégorie 3.6.2. Sources de financement

Son mode de financement est l'autofinancement. Son financement provient de différentes couvertures médiatiques, de tranches publicitaires et de différentes interventions ponctuelles du patron.

3.6.3. Equipement technique

Les matériels suivants permettent à Canal orient de produire ses émissions :

- Téléviseur : 5

- Mixeur vidéo

- Sélecteur d'images audiovisuelles : 2

- Générateur de titreur

- Ordinateur : 3

- Disques durs externes : 2

- Mixeur audio

- Lecteur DVD : 2

- Dec K7 vidéo VHS : 2

- Lecteur enregistreur DVD

- Téléphone fixe

- Supports DVD

- Supports K7 VHS

- Micros : 8

- Projecteur plateau

- Climatiseur

- Caméras HDV: 5

- Trépieds caméra : 5

- Roulette trépieds caméra

- Chaises plateau : 13

- Table plateau

- Horloge

- Tube plateau : 7

- Post téléviseur retour plateau

- Post téléviseur régie : 5

- Ordinateur montage : 2

3.7. Programmes

À Canal orient, nous remarquons qu'un quota plus ou moins important est

accordé au relais des programmes de certaines chaînes étrangères (France 24 et autres).

Ainsi, peut-on voir des programmes d'information (locale ou internationale),

de culture, des variétés, de divertissement, d'enfants (local), etc.

3.8. Zone de rayonnement

Canal orient couvre toutes les parties de la ville grâce à son antenne fixée à la

station terrienne de RENATELSAT. Son émetteur rayonne au moins 125 Km à vol d'oiseau.

3.9. Organisation et fonctionnement59

59 Ces éléments n'ont pas été mis à notre disposition pour des raisons de secret professionnel.

60 Malheureusement qui n'ont pas été mis à notre disposition sous motif qu'ils sont tenus secrets par les animateurs

Section 4. Canal Congo télévision (CCTV)/station locale

4.1. Aperçu historique

Canal Congo télévision, génériquement CCTV, est l'une des chaînes de télévision qui a vu le jour avec l'avènement des élections en 2006.

Elle a émis de Kinshasa depuis 2005. C'est à l'approche des élections que le propriétaire, alors candidat aux présidentielles, a dispatché les émetteurs à l'intérieur du pays, dont la province orientale. C'est ainsi que la ville de Kisangani recevait les émissions de Kinshasa par satellite via l'émetteur installé à la station du Réseau national des télécommunications par satellite (RENATELSAT), Konga konga.

Après les élections, suite à des raisons que les animateurs considèrent « politiques », le signal avait été coupé. Mais, depuis octobre 2010, la chaîne a repris ses émissions, désormais comme station locale de Kisangani. Elle n'a plus de connexion directe avec Kinshasa ; d'où certains programmes de la capitale sont envoyés par bande K7 VTR. 4.2. Situation géographique

La chaîne est abritée dans l'immeuble Lengema situé sur le Boulevard Mobutu n°24 au centre ville dans la Commune de Makiso.

4.3. Statut juridique

Canal congo télévision est une chaîne commerciale. Elle a un numéro de registre de commerce et un numéro d'identification nationale60.

4.5. Mission

La mission de CCTV est celle assignée à tous les médias dans l'ensemble : informer, éduquer/cultiver et divertir. Au-delà de ces considérations, elle vise le changement de mentalité en tant que chaîne de proximité et milite pour la liberté de la presse.

4.6. Cible

La CCTV vise à atteindre aussi un public général, difficile à déterminer de manière spécifique. En fait, c'est à toute la population de la ville de Kisangani qu'elle envoie son message.

4.7. Moyens de production

4.7.1. Profil des professionnels

Les professionnels employés par la chaîne proviennent de la station de radio, Radio liberté Kisangani (RALIK) appartenant au même propriétaire. Ils ont tous une formation basée sur l'expérience sur place.

4.7.2. Sources de financement

Le mode de financement de la chaîne est privé, étant donné qu'il appartient à un particulier, Jean Pierre BEMBA. Elle a des sources de financement qui sont de plusieurs provenances : les communiqués et annonces, les tranches d'émissions sollicitées, et les publicités.

4.7.3. Equipement technique

La chaîne de télévision CCTV utilise les matériels suivants pour produire des émissions. Il s'agit de :

- Caméras : 4

- Mixeur son

- Mixeur vidéo

- Ordinateur de montage vidéo : 2

- Poste téléviseur : 2

- Microphones : 4

- Lecteur DVD : 4

- Magnétoscopes VHS K7 : 3

4.8. Programmes

La plupart des programmes diffusés relève de la programmation locale : des

films, des télé-dramatiques, des prêches, et des émissions locales en direct et en studio traitant

divers thèmes, des animations libres, des variétés, détentes musicales.

Les programmes d'information proviennent de Kinshasa par bande.

4.9. Zone de rayonnement

La chaîne couvre le centre ville de la ville et les communes exposées aux ondes

de son antenne.

4.10. Organisation administrative et organigramme

La Canal Congo télévision est organisée et constituée de services suivants.

- Direction générale à Kinshasa

- Direction provinciale : le directeur est le coordonnateur de la chaîne en province, et fait

rapport à la direction générale.

- Sous direction de la station : il chapeaute la station et fait rapport au directeur

provincial.

- Sous direction des programmes

- Sous direction technique

- Sous direction des informations

- Sous direction commerciale composée d'organes : comptabilité et caisse

L'organigramme se présente comme suit :

Direction générale

Direction
provinciale

Direction de la
station

S/Direction des
programmes

S/Direction
technique

S/Direction
commerciale

S/Direction des
informations

 

Comptabilité

Caisse

Source : CCTV

 
 

Nous venons, dans ce chapitre, de portraiturer le paysage audiovisuel boyomais. Ce paysage a dressé le contexte historique qui retrace l'avènement de la télévision en République démocratique du Congo, en général, et de la ville de Kisangani, en particulier. De cette écologie diachronique de la télévision, nous avons débouché sur la dissection de chacune des unités - les chaînes de télévision émettant de Kisangani- composant le PAB.

Toutefois, la biopsie de chaque élément composant le paysage audiovisuel boyomais que nous venons de réaliser ne suffit pas pour appréhender la politique de programmation des chaînes de télévision. Faute de cahiers des charges propres aux chaînes de

télévisions implantées à Kisangani, ces données renseignent sur leur contenu. La grille constitue l'épine dorsale de chaque politique. Son contenu permettra d'aiguiser les impressions sur l'objet de cette étude. C'est ce qui constitue la substance du chapitre suivant.

CHAPITRE III

ANALYSE DES GRILLES DE PROGRAMMES ET INTERPRETATION

DES RESULTATS

Ce chapitre se propose de développer trois grandes sections. La première s'intéresse à présenter le rappel du protocole méthodologique. La deuxième prend en importance les résultats de l'analyse de contenu des grilles des chaînes de télévision. Enfin, la troisième a pour objet d'interpréter les résultats de la recherche.

Section1. Protocole méthodologique

Au cours de notre entreprise de rupture épistémologique abordée ci haut, nous avons pensé que l'enjeu majeur de cette recherche scientifique est que l'on ignore les indicateurs ou facteurs qui déterminent la (politique de) programmation d'une chaîne de télévision. Ainsi donc, nous fallait-il de déterminer la manière dont peut se reconstruire une politique de programmation.

Raison pour laquelle, nous avons formulé la question spécifique suivante : quels sont les facteurs qui déterminent la programmation des chaînes de télévision de Kisangani ?

En guise d'hypothèse, nous avons proposé à ce questionnement la réponse ci après : la programmation d'une chaîne de télévision repose sur les facteurs suivants : le statut de la chaîne, le public visé ainsi que les moyens de production disponibles.

En vue de vérifier notre hypothèse, nous mobilisons l'approche d'analyse comparative des documents médiatiques disponibles des chaînes de télévision. Nous avons recensé les grilles de programmes de toutes les chaînes de Kisangani ; la grille étant un document situé dans le temps et dans l'espace, ainsi que leurs cahiers des charges.

La technique documentaire et l'observation nous permettent de récolter les données, alors que l'appareillage de ces données fait recours à la technique d'analyse de contenu classique laquelle technique nous permet de repérer différents programmes (émissions) contenus dans les grilles et de les catégoriser dans tel ou tel type de programmes que nous concevons comme une sorte de contrat entre la chaîne et le public.

Section 2. Analyse de contenu des grilles de programmes du PAB.

2.1. Identification du corpus

Nous effectuons cette dissection sur base d'un corpus composé de grilles des programmes de quatre chaînes de télévision émettant de Kisangani. Il s'agit de la grille de programmes de la RTNC/station provinciale (datant de plusieurs années), la grille de RTA/Télévision (révisée en 2010), la grille de Canal orient (élaborée en 2011) et la grille de CCTV (en élaboration)61.

Habituellement, toute analyse de contenu constitue une tâche qui procède en deux étapes : le repérage des idées significatives et leur catégorisation62. L'analyse catégorielle aide à calculer les fréquences (haute, moyenne ou basse) d'apparition de certains items regroupés en catégories thématiques ou expressives.

2.1.1. Codage et les unités de comptage

À cette étape, nous voulons classer et catégoriser le contenu du corpus de travail en déterminant les segments de texte ou mieux le type d'unités afin de mener à bien l'opération de codage. Nous retenons trois types d'unités : l'unité d'enregistrement, l'unité de numération et l'unité de contexte.

L'unité d'enregistrement est le segment de contenu qui doit être classé. Nous considérons « émission » comme notre unité d'enregistrement. La deuxième unité, de numération, nous permet de quantifier en termes de volume horaire de chaque émission. Le format de l'émission et son occurrence (verticale ou horizontale) constitue notre unité de numération. Enfin, l'unité contextuelle, elle, c'est celle qui aide à affecter l'unité d'enregistrement dans une catégorie. Nous considérons le type de programmes comme unité de contexte.

2.1.2. Analyse du corpus

Cette étape consiste à dresser des tableaux pour chaque grille qui classent, dans une rubrique, les émissions ayant un contenu dans un type de programmes et dont le format et les occurrences génèrent le volume horaire. Nous déterminons aussi l'origine de la production.

61 Entretien avec le Directeur des programmes

62 DERÈZE, (G.), Méthodes empiriques de recherche en communication, Bruxelles, De Boek Université, 2009, pp. 163-183

2.1.2.1. Repérage des émissions dans la grille de la RTNC/station provinciale

Emission

Contenu

Types des programmes

Volume horaire

Origine de la

produciton

1

Mire et générique début d'antenne

Ouverture d'antenne

Phatique

(35'x14) : 490'

Local

2

Kis-club

Commentaire sur l'actualité

Connaissance

(150'x15) :

2250'

Local

3

Boyoma week-end

Animation libre

Divertissement

(150'x3) : 450'

Local

4

L'heure du Seigneur

Prédication

Éducatif

(120'x3) : 360'

Local

5

Habari zetu

Nouvelles en swahili

Information

(30'x12) : 360'

Local

6

Sango na biso

Nouvelles en lingala

Information

(30'x12) : 360'

Local

7

Oyebi kolamba

Émission culinaire

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

8

Karibu variété

Variétés musicales

Variétés

(60'x1) : 60'

Extérieur

9

JT+ Magazine Kisangani

Nouvelles locales en français

Information

(60'x12) : 720'

Local

10

JT Kinshasa

Nouvelles nationales

Information

(60'x14) : 840'

Extérieur

11

Les papillons

Éducation des enfants

Éducatif

(45'x1) : 45'

Local

12

Flash info

Nouvelles en bref

Information

(5'x6) : 30'

Local

13

Télé promotion

Messages d'annonces et promotion de la chaîne

Auto-promotion

(45'x8) : 360'

Local

14

Malako ma munganga

Conseil du médecin

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

15

Makoki ma bana (PNC)

Vulgarisation et sensibilisation sur les droits des enfants

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

16

Club des stars (RTNC/Kin)

Variétés musicales

Variétés

(30'x2) : 60'

Extérieur

17

Monde de SONECA

Vulgarisation sur les droits d'auteurs

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

18

Médecin et santé

Émission de santé

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

19

Les droits de l'enfant (UNICEF)

Sensibilisation sur les droits des enfants

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

20

Industrie ONT touristique

Émission sur le tourisme

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

21

Echo du paysan

Environnement

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

22

Recherche et développement

Vulgarisation de la science

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

23

Images de chez nous

Découverte

Connaissance

(30'x2) : 60'

Local

24

Panier du savoir

Jeu concours

Divertissement

(30'x1) : 30'

Local

25

Regard sur l'albinisme

Sensibilisation

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

26

Club d'écoute

Éducation et sensibilisation

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

27

Paramédical (ANIC)

Émission de santé

Éducatif

30'x1) : 30'

Local

28

Tribune des jeunes

Animation libre

Divertissement

(30'x1) : 30'

Local

29

Au village 2000 (SNIR)

Émission culturelle

Culturelle

(30'x1) : 30'

Local

30

Chronique judiciaire

Émission sur la justice

Connaissance

(30'x1) ; 30'

Local

31

Espace jeunes

Promotion des jeunes par des conseils

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

32

Dimanche sport

Actualités sportives

Information

(30'x1) : 30'

Local

33

Sport 7 jours

Émission sportive

Sports

(30'x1) : 30'

Local

34

Bilombe ya masano

Actualité sportive en lingala

Information

(30'x1) : 30'

Local

35

Echo de l'éducation (EPSP/ESURS)

Émission sur l'enseignement

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

36

Vision féminine

Promotion de la femme

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

37

Sport et éducation

Sensibilisation

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

38

Indicateur économique

Actualité sur l'évolution des prix du marché

Information

(30'x1) : 30'

Local

39

La voix des FARDS

Émission sur l'armée de la RDC

Connaissance

(30'x2) : 60'

Local

40

La police vous parle (PNC)

Émission sensibilisation de la population sur la police

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

41

Prévention routière (PNC)

Sensibilisation sur la sécurité routière

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

42

Regards croisés

Débat

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

43

Les danses africaines

Émissions culturelles

Culturel

(30'x1) : 30'

Local

44

La reconstruction en marche

Émission sur les 5 chantiers

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

45

Wote tujenge

Sensibilisation

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

46

Totonga mboka

Sensibilisation

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

47

Détente

Flot de clips

Divertissement

(30'x1) : 30'

Local

48

Lisapo

Contes et histoires

Culturel

(30'x1) : 30'

Local

49

Raggae plus

Variétés musicales

Variétés

(15'x1) : 15'

Local

50

Infos plus

Nouvelles

Information

(30'x60) : 1800'

Local

51

Recto hebdo

Rétrospective des nouvelles de la semaine

Information

(30'x1) : 30'

Local

Total

 

9340'

 

Il ressort de ce tableau que la grille de la RTNC/station provinciale comporte dans sa grille hebdomadaire un total de 51 émissions avec 9340 minutes de volume horaire. Sur les 51 émissions 3 sont d'origine externe. Des émissions de promotion commerciale ne ressortent pas dans les cases de cette grille.

En sus, nous observons un mélange de genre différent dans un même emplacement horaire. La grille de la RTNC locale facilite la lecture verticale et horizontale. Aussi, quasiment toutes les couches de la population se retrouvent avec une émission qui lui est spécifiée. C'est-à-dire que certains établissements publics, ongs, association, et/ou institutions sollicitent des espaces pour faire passer leurs messages, au-delà des émissions relevant de la production interne à l'entreprise.

La chaîne démarre ses émissions au milieu de la journée jusqu'à la fin de l'heure de grande audience (prime time), soit de 11h55 à 21h30.

Cependant, les émissions prévues aux différents moments sont loin de correspondre aux supposés publics disponibles. Et nombreux sont des programmes de flux. 2.1.2.2. Repérage des émissions dans la grille de la RTA

Emission

Contenu

Types de programmes

Volume horaire

Origine de la production

1

Détente et St du jour

Cantiques et nom du St du jour

Religieux

(30'x6) : 180'

Local

2

Journal TV5

Nouvelles

Informatif

(78'x19) :

1482'

Extérieur

3

Publicité

Promotion

Promotion commerciale

(40'x19) : 760'

Local

4

JT RTA

Nouvelles locales

Informatif

(30'x20) : 600'

Local

5

Télématin

Contenu mixte

Connaissance

(60'x5) : 300'

Extérieur

6

Dessins animés

Tivi5

Animation

(30'x4) : 120'

Extérieur

7

Parole de Dieu source de vie

prédication

Religieux

(30'x6) : 180'

Local

8

Série

Série télévisée TV5

Fiction

(30'x11) : 330'

Extérieur

9

Flash + Pub

Nouvelles TV5 en bref + promotion

Informatif Promotion commerciale

(30'x6) : 180'

Extérieur Local

10

Magazine

Émission sur les faits sociaux

Connaissance

(30'x7) : 210'

Local

11

Cinéma

Film

Fiction

(30'x6) : 180'

Extérieur

12

Caritas

Développement

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

 

développement

 
 
 
 

13

Liturgie

Messes et autres rites catholiques

Religieux

(60'x1) : 60'

Local

14

Prise en charge

Mobilisation des fidèles pour supporter l'Eglise

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

15

École et nous

Émission sur l'éducation

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

16

Aumônerie des jeunes

Les activités des jeunes

Information

(60'x1) : 60'

Local

17

Pastorale familiale

Encourager l'union familiale

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

18

Sport

Émission sportive

Sports

(60'x1) : 60'

Local

19

Santé et éducation

Sensibilisation sur la santé

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

20

Théâtre Volcan

Télédramatique

Fiction

(90'x2) : 180'

Local

21

Justice pour tous

Émission sur la justice

Connaissance

(60'x1) : 60'

Local

22

Environnement

Protection de l'environnement

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

23

Catéchèse

Communication sur la doctrine de l'Eglise

Religieux

(60'x1) : 60'

Local

24

Ecole de couple

Enseignement sur les couples

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

25

Magazine de la femme

Promotion du gender

Connaissance

(60'x1) : 60'

Local

26

Vie consacrée

Valorisation de la vie religieuse

Religieux

(60'x1) : 60'

Local

27

Horizon du savoir

Promotion de Vodacom

Promotion commerciale

(30'x1) : 30'

Local

28

Éducation à la vie

Conseil sur la vie

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

29

Jeunes talents

Initiation des enfants aux médias

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

30

PFN

Planification familiale

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

31

Point d'actualité

Analyse sur l'actualité

Connaissance

(30'x2) : 60'

Local

32

Hafia yetu

Nutrition

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

33

Echo de

l'archidiocèse

Les nouvelles de l'archidiocèse

Informatif

(30'x5) : 150'

Local

34

Archevêque nous parle

Interview de l'archevêque sur ses activités

Informatif

(30'x1) : 30'

Local

35

Questions pour un champion

Jeu télévisé

Divertissement

(30'x7) : 210'

Extérieur

36

Question d'actualité

Débat sur une question

Connaissance

(60'x7) : 420'

Local

 

d'actualité

 

Total

 

6592'

Dans ce tableau, nous venons de recenser un total de 36 émissions dont 7 relèvent de la production externe. Elles occupent un volume horaire de 6592 minutes.

Nous notons également que certaines cases de la grille sont vides, elles n'ont ni le genre ni le titre de l'émission. La grille sert de relai des programmes étrangers, particulièrement ceux de TV5.

Il sied d'ajouter que cette grille est un mélange de la grille type et de la grille réelle ou concrète. Et les programmes sont lacés depuis 7h du matin jusqu'à 24h. Aussi, les programmes de flux sont prépondérants dans la programmation. Mais, la lecture est facile. Étant donné que la chaîne relaye les programmes d'une chaîne étrangère qui respecte les moments et la disponibilité du public, les émissions semblent adaptées au découpage quotidien. Dommage que les programmes locaux qui se greffent aux premiers soient placés aux antipodes de la logique du découpage.

2.1.2.3. Repérage des émissions dans la grille de Canal orient

Émission

Contenu

Types de programmes

Volume horaire

Origine de la production

1

Ouverture

Générique d'ouverture d'antenne

Phatique

(30'x7) : 210'

Local

2

Cantiques

Clips religieux

Religieux

(30'x7) : 210'

Local

3

Retro

Rétrospective des nouvelles de la semaine

Information

(30'x5) : 150'

Local

4

JT

Nouvelles

Information

(30'x30) : 90'

Local

5

Dessin animé

Dessin animé

Animation

(60'x7) : 420'

Extérieur

6

Un mot/jour

Définition d'un mot français

Connaissance

(60'x6) : 360'

Local

7

Piste de l'éducation

Émission sur l'éducation

Éducatif

(30'x2) : 60'

Local

8

Politique sanitaire

Émission sur la santé

Éducatif

(30'x2) : 60'

Local

9

A vous de juger

Émission politique

Connaissance

(60'x2) : 120'

Local

10

Défi orient

Émission politique

Connaissance

(60'x2) : 120'

Local

11

Point d'actualité

Débat politique

Connaissance

(60'x2) : 120'

Local

12

Porte ouverte

Émission

sociopolitique

Connaissance

(60'x2) : 120'

Local

13

Pub

Promotion

Promotion commerciale

(30'x21) : 630'

Local

14

Noir sur blanc

Débat sur le social

Connaissance

(60'x2) : 120'

Local

15

Dédi impact

Dédicace des clips

Divertissement

(60'x2) : 120'

Local

16

Pour l'avenir

Émission culturelle

Culturel

(30'x2) : 60'

Local

17

Toujours na

Regard sur

Connaissance

(60'x2) : 120'

Local

 

temps

l'évolution des métiers à Kisangani

 
 
 

18

Magic orient

Interprétation film nigérian

Divertissement

(90'x5) : 450'

Local

19

Cinéma

Long métrage

Fiction

(90'x5) : 450'

Extérieur

20

Sekele ya nzungu

Émission culinaire

Connaissance

(60'x2) : 120'

Local

21

La voie divine

Prédication

Religieux

(60'x2) : 120'

Local

22

La boyomaise

Promotion de la femme

Connaissance

(90'x2) : 180'

Local

23

Super quiz

Jeu télévisé

Divertissement

(60'x1) : 60'

Local

24

Les moineaux

Émission d'enfants

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

25

Orient sport

Émission de sports

Sports

(60'x1) : 60'

Local

26

Piste de l'éducation

Émission sur l'éducation

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

27

100% foot

Actualités sportives

Information

(60'x1) : 60'

Local

28

2 Groove

Variétés musicales

Variétés

(90'x1) : 90'

Local

29

Fermeture

Générique de fermeture

Phatique

(30'x7) : 210'

Local

Total

4980'

Dans le présent tableau, nous comptons un total de 29 émissions dont 2 d'origine externe. Le volume horaire est de 4980 minutes.

Les émissions placées à certains moments de la journée n'ont pas la chance d'être exposées au public correspondant. La lecture de la grille est commode. On y trouve également un mélange de la grille abstraite avec la grille réelle.

Les programmes de flux sont les plus présents dans la grille. Les émissions démarrent depuis 6h jusqu'à 24h.

2.1.2.4. Repérage des émissions dans la grille de CCTV

Émission

Contenu

Types de programmes

Volume horaire

Origine de la production

1

Ouverture d'antenne

Générique d'ouverture

Phatique

(15'x7) : 105'

Local

2

Détente musicale chrétienne

Clips religieux

Religieux

(15'x7) : 105'

Local

3

20 minutes avec le Seigneur

Prédication

Religieux

(30'x7) : 210'

Local

4

Journal

Nouvelles

Information

(60'x28) : 1680'

Extérieur

5

Détente musicale

Divers clips

Divertissement

(60'x25) : 1500'

Local

6

Pub

Promotion

Promotion commerciale

(75'x39) : 2925'

Local

7

Dessin animé

Dessin animé

Animation

(30'x11) : 330

Local

8

Tendance rap

Variétés musicales

Variétés

(45'x1) : 45'

Local

9

Série télévisée

Série télévisée

Fiction

(30'x35) : 1050'

Local

10

Bulletin d'infos

Nouvelles

Information

(15'x7) : 105'

Local

11

Tranche à la pointe

Animation libre

Divertissement

(15'x5) : 75'

Local

12

Film

Long métrage

Fiction

(60'x10) : 600'

Local

13

Espace des stars

variétés musicales

Variétés

(60'x1) : 60'

Local

14

Espace kerrygold

Promotion du lait

Promotion commerciale

(10'x6) : 60'

Extérieur

15

Apprends-moi la démocratie

Éducation civique

Éducatif

(45'x1) : 45'

Local

16

Écho de la 9è Région FARDC

Émission sur la 9è Région militaire

Information

(45'x2) : 90'

Local

17

Espace sonal

Émission PMU

Promotion commerciale

(15'x6) : 90'

Local

18

Film nigérian

Long métrage nigérian

Fiction

(120'x3) : 360'

Extérieur

19

Émission OTM

Flot de cantiques

Religieux

(90'x2) : 180'

Local

20

Détente catch

Catch américain

Sports

(105'x3) : 315'

Extérieur

21

100% love

Animation libre

Divertissement

(45'x1) : 45'

Local

22

Polele polele

Émission politique

Connaissance

(45'x2) : 90'

Local

23

Impact chrétien

Prédication

Religieux

(60'x1) : 60'

Local

24

Documentaire

Film

documentaire

Connaissance

(60'x1) : 60'

Extérieur

25

Découverte

Film

documentaire

Connaissance

(45'x1) : 45'

Extérieur

26

Tribune des femmes

Promotion de la femme

Connaissance

(45'x1) : 45'

Local

27

Santé pop

Émission de santé

Éducatif

(60'x1) : 60'

Local

28

Espace malekesa

Promotion de l'équipe malekesa

Sports

(60'x1) : 60'

Local

29

Droit et justice

Vulgarisation du droit et de la justice

Éducatif

(45'x1) : 45'

Local

30

A haute voix

Animation sur le changement de mentalité

Éducatif

(45'x2) : 90

Local

31

Rap J. BIZZ

Variétés musicales

Variétés

(60'x1) : 60'

Local

32

Espace Nika

Promotion de l'équipe Nika

Sports

(60'x1) : 60'

Local

33

Bozengance

Émission sur la beauté

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

34

Espace santé

Émission de santé

Éducatif

(30'x1) : 30'

Local

35

Week-end

Variétés musicales

Variétés

(45'x1) : 45'

Local

36

Mouvement des génies

Jeu

divertissement

(60'x1) : 60'

Local

37

Savoir pour sauver

Émission sur l'éducation

Connaissance

(45'x1) : 45'

Local

38

Sans restriction

Animation libre

Divertissement

(30'x1) : 30'

Local

39

Expression dance

Variétés

Variétés

(45'x1) : 45'

Local

40

Ambiance stanley ville

Animation libre

Divertissement

(60'x1) : 60'

Local

41

Emission culinaire

Émission culinaire

Connaissance

(30'x1) : 30'

Local

42

Emission avec les enfants

Animation

Divertissement

(15'x1) : 15'

Local

43

Pusa masolo

Animation

Divertissement

(60'x1) : 60'

Local

44

Coup de sifflet

Émission sportive

Sports

(60'x1) : 60'

Local

45

Théâtre Etoile filante

Télédramatique

Fiction

(45'x1) : 45'

Local

46

Emission cosmétique

Promotion des produits cosmétiques

Promotion commerciale

(45'x1) : 45'

Local

Total

11250'

Il résulte de ce tableau 46 émissions dont 6 extérieures à la programmation locale pour un volume horaire record de toutes les chaînes de 11250 minutes.

Il s'ensuit que cette grille présente un mélange des grilles abstraites et concrètes et dans un emplacement horaire l'on retrouve une série d'émissions de types et de genre différents (Film-série-dessin animé, etc.). Ces différentes émissions se partagent un format très modique et insuffisant à chacune, soit 15 ou 30 minutes pour Film-série-dessin animé.

La lecture s'effectue verticalement seulement. Aussi, la logique du découpage n'est pas prise en compte dans le placement des émissions. Nombreux de ces programmes relèvent du flux.

2.1.3. Catégorisation

A cette étape, la procédure est double. Dans un premier temps nous allons opérationnaliser les types de programmes, selon la classification de ELITE63, que nous regroupons en contrats médiatiques énoncés par Soulage et Lochard auxquels ELITE a ajouté le contrat phatique (contact avec le public). Et dans un second temps, nous allons, d'une part

63 ELITE, (I.), op. cit., pp. 11-12

déterminer les types de programmes dans chaque grille, et d'autre part, dégager les fréquences de chaque type dans la grille ainsi que le volume horaire consacré à chaque type.

2.1.3.1. Opérationnalisation des types de programmes

a) Contrat informatif

Concept

indicateur

Programmes d'information

Les journaux télévisés

Les bulletins d'information

Les bulletins météo

Les nouvelles en bref

Les nouvelles sportives

 

b) Contrat explicatif

Concept

indicateur

Programmes de connaissance

Magazines Documentaires

 

c) Contrat éducatif

Concept

indicateur

Programmes d'éducation

Enseignement Alphabétisation Vulgarisation des sciences Développement rural Éducation civique Sensibilisation

Programmes religieux et philosophiques

Les questions religieuses et théologiques Les prédications, cultes et autres manifestations religieuses

Diffusion des chorales, des cantiques et de la musique religieuse

Les questions mystiques, mystérieuses et des groupes secrets

Programmes culturels

Les programmes sur les sciences humaines Les programmes sur les beaux arts

Les programmes sur les belles lettres

Les programmes sur la musique, le théâtre et les autres arts de spectacle

 

d) Contrat de divertissement

Concept

indicateur

Les fictions

Films et téléfilms

Feuilletons, séries et comédies de situation Adaptation d'oeuvres littéraires

Les sports

Les retransmissions des événements sportifs

Les magazines sportifs

Variétés et divertissement

Animations libres et à thèmes

Les hits parades

Les variétés musicales et mixtes

Les théâtres populaires, les sketches et les

 

saynètes

Les jeux télévisés et concours La chanson réclamée

Les plages musicales et les clips

e) Contrat commercial

Concept

indicateur

Programmes de

promotion commerciale

Émissions de publicité, de publireportage et sponsoring

Communiqués, les réclames et les annonces

Les lotos et les tombolas

 

f) Contrat d'assistance

Concept

indicateur

Les émissions d'auto- promotion

Les formules d'auto-promotion Les annonces des speakerines Les voeux de la chaîne au public Les synthés et les spots

Programmes phatiques

Les ruptures de faisceaux, problèmes techniques

Les ouverture et fermeture d'antenne La mire

2.1.3.2. Catégorisation des émissions par chaîne de télévision 2.1.3.2.1. RTNC

Contrats

Fréquence

Volume horaire

Total

%

Informatif

10

4230'

45

Éducatif

20

945'

10

Explicatif

10

2610'

28

Distractif

8

705'

8

Commercial

0

0

0

Assistance

2

850'

9

Total

50

9340'

100

Il ressort de ce tableau un total de fréquence d'apparition de 50, dont 10, pour le contrat informatif, 20 le contrat éducatif, 10 le contrat explicatif, 8 le contrat distractif, 0 le contrat commercial, enfin 2 pour le contrat d'assistance. Tandis que les volumes horaires font au total 9340 minutes (100%), avec 4230 minutes, soit 45% pour le contrat informatif, 945 minutes, soit 10% le contrat éducatif, 2610 minutes, soit 28% le contrat explicatif, 705 minutes, soit 8% le contrat distractif, 0 ou 0% le contrat commercial, et 850 minutes, soit 9% pour le contrat d'assistance.

2.1.3.2.2. RTA

Contrats

Fréquence

Volume horaire

Total

%

Informatif

4

2322'

35

Éducatif

16

1110'

17

Explicatif

7

1110'

17

Distractif

6

1080'

16

Commercial

3

970'

15

Assistance

0

0'

0

Total

72

6592

100

De ce tableau découlent les résultats suivants : total fréquence 72, avec 4 apparition pour le contrat informatif, 16 le contrat éducatif, 7 le contrat explicatif, 6 le contrat distractif, 3 le contrat commercial, et le contrat d'assistance fait aucune apparition. Par ailleurs, 6592 minutes est le total du volume horaire de tous les contrats, avec 2322 minutes ou 35% pour le contrat informatif, 1110 minutes ou 17% le contrat éducatif, 1110 minutes ou 17% le contrat explicatif, 1080 minutes ou 16% le contrat distractif, enfin, 970 minutes ou 15% le contrat commercial, tandis que le volume horaire du contrat d'assistance est 0 minutes ou 0%.

2.1.3.2.3. Canal orient

Contrats

Fréquence

Volume horaire

Total

%

Informatif

3

300'

6

Éducatif

7

600'

12

Explicatif

9

1380'

28

Distractif

7

1650'

33

Commercial

1

630'

13

Assistance

2

420'

8

Total

29

4980'

100

Au bout du compte, les résultats montrent le total des fréquences de 29, dont 3 pour le contrat informatif, 7 le contrat éducatif, 9 le contrat explicatif, 7 le contrat distractif, 1 le contrat commercial, et 2 pour le contrat d'assistance ; et le total volume horaire de 4980 minutes avec le contrat informatif pour 300 minutes, soit 6%, le contrat éducatif pour 600 minutes, soit 12%, le contrat explicatif pour 1380 minutes, soit 28%, le contrat distractif pour

1650 minutes, soit 33%, le contrat commercial pour 630 minutes, soit 13%, et le contrat d'assistance pour 420 minutes, soit 8%.

2.1.3.2.4. CCTV

Contrats

Fréquence

Volume horaire

Total

%

Informatif

3

1875'

17

Éducatif

9

825'

7

Explicatif

7

345'

3

Distractif

22

4980'

44

Commercial

4

3120'

28

Assistance

1

105'

1

Total

46

11250'

100

De ce tableau découlent les résultats suivants : d'une part, le total des fréquences montre 46 apparitions. Le contrat informatif en montre 3, 11 pour le contrat éducatif, le contrat explicatif 6, 21 pour le contrat distractif, le contrat commercial 4, enfin 1 pour le contrat d'assistance. Tandis que le volume horaire donne un total de 11250 minutes. 1875 minutes, 17% sont consacrées au contrat informatif, 825 minutes, soit 7% au contrat éducatif, 345 minutes, soit 3 au contrat explicatif, 4950 minutes, soit 44% au contrat distractif, 3120 minutes, 28% au contrat commercial, et 105 minutes, 1% au contrat d'assistance.

2.2. Comparaison des résultats

L'objectif est d'extraire les éléments comparatifs des résultats issus de l'analyse des grilles respectives des chaînes de télévision. Nous retenons les résultats des volumes horaires dans le tableau suivant :

2.2.1. Comparaison des volumes horaires

Chaînes

Contrats

RTNC

RTA

CANAL OR.

CCTV

Vo. hor

%

Vol. hor

%

Vol. hor

%

Vol. hor

%

Informatif

4230'

45

2322'

35

300'

6

1875'

17

Éducatif

945'

10

1110'

17

600'

12

825'

7

Explicatif

2610'

28

1110'

17

1380'

28

345'

3

Distractif

705'

8

1080'

16

1650'

33

4980'

44

Commercial

0

0

970'

15

630'

13

3120'

28

Assistance

850'

9

0'

0

420'

8

105'

1

Total

9340'

100

6592

100

4980'

100

11250'

100

64 LOCHARD, (G.) & BOYER, (H.), Notre écran quotidien. Une radiographie du télévisuel, Paris, Dunod, coll. »société », 1995, p.100

De cette comparaison découle un fait selon lequel, les informations constituent un des types de programmes le plus prépondérant (45 et 35%) à la RTNC/station provinciale et à la RTA par rapport aux deux chaînes arrivantes. Cependant, une parité s'observe pour les programmes d'explication entre la chaîne mère et Canal orient, soit 28% de part et d'autre.

Quant au contrat distractif, CCTV a le monopole de tous les programmes de divertissement avec 44%, alors que Canal orient l'y rejoint en y accordant également 33%. Contrairement à la RTNC qui n'a pas de plage commerciale, la CCTV y accorde 28% du volume horaire. Enfin, en termes de contact avec le public, la RTNC et Canal orient sont en quête d'une reconnaissance auprès de leurs publics.

Section 3. Approche interprétative de la recherche

La tendance qui se dégage est tel que, celles que l'on peut se permettre de qualifier « traditionnelles », la RTNC/Kisangani et la RTA, accordent aux informations une importance, contrairement aux nouvelles arrivantes dans le PAB qui consacrent le clair de leurs temps télévisuels aux divertissements. Cela peut être lié au fait et à la nature même de leurs missions poursuivies distinctement.

Évidemment, pour une chaîne qui travaille pour sa visibilité et sa lisibilité, il convient de privilégier, dans une certaine mesure, dans sa programmation des programmes relevant du genre « authentifiant » qui la rend assez crédible vis-à-vis de son public. En fait, des programmes se rapportant aux informations sont ceux qui déterminent, d'emblée, l'existence-même de la radiodiffusion, parce qu'étant un type de programme mobilisant peu de moyens que possible. Toutefois, une vérité dans ces médias, est que l'apport extérieur des programmes d'information est celui qui contribue le plus à cette crédibilité. À la RTNC/Kisangani comme à la RTA, le volume horaire de ces programmes est élevé à ceux locaux ; pourtant elles devraient obéir à la « loi de la proximité » qui caractérise les informations dans une communauté donnée.

En revanche, les nouvelles chaînes apportent un type de programme alternatif au premier en ce sens que comme le disent si bien LOCHARD et BOYER64, « le contrat se fonde sur le plaisir et le sérieux. Si le second tend à garantir la fiabilité de l'information transmise et, donc, la crédibilité du média émetteur, le premier vise à séduire le public et, donc, à garantir la satisfaction de ses affects en mobilisant différents imaginaires sociaux ».

Dans cette condition, l'enjeu n'est pas de marquer sa préférence sur tel ou tel type de programme, mais c'est d'assurer un équilibre des genres télévisuels afin de pouvoir

65 EKAMBO, (D.), Cours des theories de la communication, IFASIC, 2011

conforter cette fiabilité du média ainsi que de sa capacité à séduire ou mieux à satisfaire son partenaire direct, le public.

Aussi, constatons-nous après analyse, une sorte de suivisme dans l'élaboration des grilles de programmes. C'est à peu près les mêmes émissions que chacune des chaînes titre à sa manière, mais avec les mêmes formules de présentation et philosophie voire la cible. Après la déchéance du monopole dans le secteur audiovisuel, la grille de la RTNC/Kisangani datant de plusieurs décennies, a servi de modèle des autres. Toutes les chaînes du régime privé ont parodié la programmation, la structure de la grille ainsi que les techniques de programmation.

Nonobstant, cette programmation est fondée sur les besoins supposés des publics et non sur les besoins exprimés des bénéficiaires. Cela dit, l'on est devant une logique qui pense que l'émetteur, la chaîne, est tout puissant, tandis que le récepteur, le public, est passif. Et pourtant, selon Lee THAYER65, l'acte communicationnel entre ces deux acteurs est l'oeuvre d'une « co-création ». C'est-à-dire la participation du public dans la détermination des contenus susceptibles de lui intéresser devra constituer un enjeu indispensable de la part des chaînes de télévision. Comme évoqué ci haut, il faut au préalable étudier les besoins et les souhaits des auditeurs pour en tenir compte dans l'élaboration des émissions.

Quel qu'il soit du régime public ou privé, le paysage audiovisuel boyomais découle du format généraliste ; cela dit, il s'adresse à un public plus hétérogène et il doit tout au long de la journée déterminer le public majoritaire. Ainsi, la règle fondamentale de sa programmation sera d'exposer chaque programme à la case horaire qui lui convient le mieux. Le programmateur doit retracer l'emploi du temps des différents publics cibles et déterminer les heures où ils regardent la télévision.

Au vu des résultats, la logique du découpage de la journée en tranches correspondant à la disponibilité du public-cible est loin d'être une préoccupation du PAB. Les programmes sont placés de manière aléatoire. Des films ainsi qu'une catégorie d'émissions intéressant la vie du public sont diffusés à des heures inopportunes ; et une autre catégorie de programmes est improvisée au gré des programmateurs sur base de certaines convenances propres aux idées qui dictent la vie de l'entreprise. C'est une sorte de grille que nous appelons «implicite », c'est-à-dire qu'il s'observe des programmes qui sont proposés par les chaînes liés à certaines contraintes extérieures à la réalisation du programme.

C'est le cas des programmes improvisés concernant les activités ou les tournées du gouverneur ; une messe dite par l'Archevêque de Kisangani ; ou une action de certaines personnalités ; ou encore un message des patrons de la chaîne...ce qui installe une certaine imprévisibilité dans le flux télévisuel. Alors que le principe horizontal de construction d'une grille vise l'encrage des rendez-vous réguliers dans les habitudes du public. Vis-à-vis du public c'est moins respectueux à son égard et, loisible à lui de faire usage de son arme de destruction, la télécommande. Des études des habitudes d'écoute et sociologiques dans le chef du public ne sont pas réalisées au départ.

Pour le bénéfice de la chaîne, l'acteur de la programmation, le programmateur

qu'il soit du service public ou télévision commerciale, joue le rôle essentiel d'acheteur et de sélectionneur d'images, ainsi que de collecteur de ressources financières. Le schéma du " sablier " montre qu'il se déroule un échange des programmes contre du temps, le temps des téléspectateurs transformés en audience pour les annonceurs. D'où, pour une chaîne de télévision, les annonceurs est un autre public très crucial et vital qu'il sied d'attirer également.

Par ailleurs, il est important de souligner le fait que le paysage audiovisuel

boyomais fait place généralement aux programmes dits de « flux », entendons par là en rappel, qui perdent leur valeur à la première diffusion ; ils sont donc éphémères. Ils sont considérés dans une certaine mesure comme des programmes de « stock », dans le PAB étant donné qu'une fois après leur diffusion, ils sont rediffusés. Il est monnaie courante de voir des JT être rediffusées à deux ou trois reprises. Ce qui dénote un enjeu important de production dans les différentes chaînes. Les matériels, les professionnels qualifiés, et les sources de financement déterminent cette production.

Pourtant, la plupart de ces chaînes comptent sur les maigres moyens financiers

provenant de recettes engrangées de communiqués, annonces, messages et publicités. Ces moyens insuffisants ne permettent pas le financement des productions internes. Le plus souvent, les émissions sont produits en studio et en direct ; au moment où certaines productions médiatiques n'obéissent plus à ces formules de présentation et d'habillage « traditionnels » et sont avides de décors naturels qui confèrent à l'émission sa fiabilité.

D'ailleurs, la coutume actuelle est celle d'enregistrement préalable des programmes. Aussi, quand on a les moyens, l'on peut se procurer des programmes extérieurs très originaux et non ceux limités à des films d'action que quiconque peut se trouver au sur le marché. La télévision est le domaine de la nouveauté ou de l'inconnu significatifs mis à la disposition du public pour son information et sa formation.

66 Op. cit., p. 9

En outre, la nature de formation des professionnels relève de l'expérience mitigée, d'autant que, nombre d'entre eux ont subi une formation sur l'état. La petite goutte des professionnels issue d'un cursus académique butte contre une force de pesanteur qu'est le système des anciens dans l'entreprise. Ce qui limite la visée créative qui doit dicter les professionnels quand ils professent.

L'autre contrainte se rapporte à l'équipement technique à la disposition des chaînes. Après exploration dans les entreprises respectives, comme vous pouvez le voir au deuxième chapitre, il ressort que les équipements ne sont pas suffisants quant à la production. Certains matériels tels que caméra et autres, se limitent à l'émission du signal à partir du studio uniquement.

Il est difficile de savoir les motivations qui dictent les promoteurs de ces médias à en créer. A vrai dire, l'observance des textes réglementaires fait défaut. Selon les Cahiers de charges des médias audiovisuels en RDC66, parmi les conditions d'obtention de licence d'exploitation, « une étude de faisabilité et de rentabilité évaluant notamment la capacité de rémunérer les compétences utilisées, de manière décente pendant deux ans et de disposer d'un compte bancaire ».

Nous insistons sur le fait que les objectifs ou les missions qu'on assigne aux entreprises audiovisuelles doivent faire l'objet d'un soin particulier dans leur formulation. Dit-on, ce qui se conçoit bien, s'énonce bien et les mots pour le dire viennent aisément. Notre intérêt réside dans le fait qu'une mission ou un objectif bien défini permet de déterminer les conditions nécessaires et suffisantes pour parvenir à la réalisation de ce que l'on veut entreprendre.

Il n'en demeure pas moins vrai que des entretiens avec les responsables de la programmation de notre milieu d'étude, il ressort qu'en général ils estiment que la mission ou l'objectif assigné à leurs chaînes est celle, traditionnelle, reconnue aux médias : information, éducation/culture et divertissement. Et nous en convenons dans une certaine mesure. Néanmoins, ce n'est pas par un hasard ou par un besoin instinctif qu'il arrive aux promoteurs de créer des entreprises de radiodiffusion. Leurs motivations sont importantes afin d'affiner le contenu qui véhicule une quelque philosophie directrice de laquelle se décline le projet éditorial ou la fameuse « ligne éditoriale » tant évoquée par les médias boyomais pour justifier certaines actions.

67 GAUDEFROY, (A.), « Une ligne éditoriale, à quoi ça sert ? », article mis en ligne le 8 décembre 2008, consulté le 19 mai 2011 à 13h00.

« La ligne éditoriale désigne le thème, le public et le but d'une publication...elle apporte une cohésion globale à un ensemble de contenus. Sa formulation permet de construire l'identité d'une publication, d'établir clairement son territoire (ses domaines) et éventuellement sa couleur idéologique ».67 Dans un cas de figure, nous avons la RTNC qui est divisée en trois compartiments : les RTNC1, 2, et 3 dont chacune à un but tout à fait particulier et qui permet à chacune de remplir sa fonction. Ces éléments se trouvent bien consignés dans des textes précis : soit des statuts (chaîne publique) soit un cahier des charges (chaîne privée). C'est quand l'on s'en détache que télévision-média perd sa valeur sociale et se réduit à un support de secours uniquement lorsque l'on veut écouter de la musique ou regarder un film. Et c'est la mort même de cette chaîne. Conséquence dialectique, considérant que dans ces conditions, le média audiovisuel rivalise avec la programmation individuelle de plus en plus en vogue avec la possibilité d'avoir par devers soi un lecteur VCD ou DVD.

CONCLUSION GENERALE

La recherche que nous venons d'entreprise a porté sur la Politique de programmation des chaînes de télévision de Kisangani.

Notre problème a résidé dans l'ignorance des indicateurs ou facteurs qui déterminent la (politique de) programmation d'une chaîne de télévision qui permettent de reconstruire la politique qui gouverne ladite programmation.

Pour rappel, nous avons fondé notre problématique sur la question spécifique suivante : quels sont les facteurs qui déterminent la programmation des chaînes de télévision de Kisangani ?

En guise de réponse à ce questionnement, nous avons postulé que la programmation d'une chaîne de télévision repose sur les facteurs suivants : le statut de la chaîne, le public visé ainsi que les moyens de production disponibles.

Pour valider notre hypothèse, nous avons recouru à la méthode n'analyse comparée des documents médiatiques. La démarche s'est appuyée sur la technique documentaire, de l'observation ainsi que l'analyse de contenu. L'approche nous a permis de réaliser une lecture comparative des données et des résultats ; tandis que la technique documentaire a facilité le recensement des grilles respectives des chaînes de télévision et l'analyse de contenu a contribué au dénombrement des émissions qui, par la suite, ont été affectées à un type de programme duquel découle un contrat télévisuel.

Notre champ d'investigation était le paysage audiovisuel boyomais (PAB) composé de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), station provinciale de Kisangani, la Radio télévision Amani (RTA), les télévisions Canal orient et Canal Congo télévision (CCTV). La période de la recherche se situe entre mi-juin et le 21 juillet 2011.

Nous avons mobilisé la théorie de la programmation télévisuelle au côté de laquelle nous avons juxtaposé la théorie sur les mass media de P. SHAEFFER et le modèle du « sablier ». La théorie de la programmation a décrit les principes, les techniques, les contraintes, le futur de la programmation audiovisuelle. La théorie sur les mass media, quant à elle, a présenté l'enjeu important du média entendu comme une machine à communiquer dont l'objectif est le nivellement de la production, oeuvre à origine et à contribution plurielles. Enfin, le modèle du sablier révèle les enjeux d'une programmation où s'échangent les programmes contre du temps et le temps des téléspectateurs transformé en audience pour les annonceurs.

Au bout du compte, l'aboutissement de cette recherche nous a conduit aux résultats selon lesquels les chaînes de télévision de Kisangani sont gouvernées par une politique de programmation, certes, mais pour laquelle certaines lacunes sont mises en exergue liées au caractère aléatoire qui la fonde, en effet.

S'agissant de la programmation, toutes ces entreprises audiovisuelles possèdent des grilles de programme, expression même de la politique de chacune. Cependant, celles-ci s'élaborent dans les conditions et principes proches de l'expérience de la chaîne qui a précédé les autres. Ainsi, c'est l'expérience ou mieux l'empirisme qui découle du suivisme entretenu qui dicte l'agencement, la production et la diffusion des contenus médiatiques. Pour cette raison, les grilles s'élaborent sur base des besoins supposés des publics, ensuite elles n'obéissent pas à la logique du découpage qui permet de déterminer le public majoritaire pour telle case horaire, et enfin, le choix de programmes tient son âme des programmes de flux, malheureusement transformés en stock (ils sont rediffusés à maintes fois).

Étant donné que tout le paysage audiovisuel vise un même public, la population de la ville de Kisangani, ces différentes entreprises audiovisuelles sont catégorisées dans un format similaire, généraliste. Subséquemment, la concurrence pourrait, en principe, se révéler croissante dans la mesure où chacune devrait se motiver à conquérir ce public en vue de le transformer en audience pour des potentiels annonceurs, une autre dimension de cible. Hélas ! à notre connaissance, des indicateurs de cette concurrence prétendument établie sont difficiles à percevoir, parce qu'en fait, c'est la même recette que tout le monde produit.

Aussi, dépourvu de moyens nécessaires de la réalisation de leurs politiques, les chaînes ne se sentent qu'attirées pas une force de pesanteur qu'est le suivisme et qui les verse dans l'amateurisme. Le grand défi demeurera une quête vaine de compétitivité, de visibilité et de lisibilité. Par conséquent, la chaîne sera reléguée à un « support » plutôt qu'un média dont le nivellement de la production est révélateur des avantages économiques importants.

Au regard des révélations ci-dessus, l'hypothèse qui a fondé notre modèle d'analyse s'infirme partiellement. Dans la mesure où, d'une part nous avons noté la présence de ces facteurs dans les dites chaînes. Et d'autre part, ce serait un risque de pourvoir affirmer leur présence sans ceux-ci soient mis à contribution pour réaliser une politique de programmation. Sous un autre angle, dans le modèle de circularité, les différents facteurs qui permettent de reconstruire la politique de programmation entretiennent une relation que, D.

EKAMBO dit d' « équipollence »68 ou, mieux, sont à égale valeur et intimement liés. Le défaut de l'un des facteurs entraîne une obstruction aux autres facteurs. Dans les chaînes de télévision boyomaises, cela reste encore un véritable défi « d'essence ». Au vu de ce qu'elles ont comme sources de financement et moyens de production, face à un public assez hétérogène. Le défi est énorme.

Ainsi, remarquons-nous qu'une véritable politique de programmation est l'objet d'un méticuleux processus de conception et de planification a priori.

De toute honnêteté, nous voulons reconnaître une limite dans cette investigation. L'expérience réalisée ne nous a pas permis d'approfondir certains aspects de la recherche. En fait, il s'agit des aspects liés au contenu des programmes ou émissions et les processus de leur élaboration en vue de dégager une étude du « qualimat » des médias audiovisuels de Kisangani et, aussi, le développement d'une recherche sur la télévision de Kisangani face à la croissance considérable de l'atomisation de la programmation étant donné que les émissions proposées semblent, parfois, aux antipodes des besoins de ceux sur qui elles sont exposées.

Tous ces angles, peuvent faire l'objet de recherche ultérieure avec une visée complémentaire au thème que nous venons de développer ci haut.

Face ces défis, nous formulons les recommandations suivantes :

Aux chaînes de télévision d'envisager un esprit d'ouverture aux collaborations scientifiques en matière de production audiovisuelle dans le but d'un quelconque perfectionnement. Loin l'intention de minimiser, tout de même, vos exploits combien bénéfiques jusque-là.

À l'Etat, en la personne de la division de la communication et du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CESAC) succédant à la Haute autorité des médias (HAM), de veiller à l'application des cahiers de charges dans le secteur en vue de mettre à contribution la traditionnelle mission des médias, encore que dans nos pays en voie de développement, l'information -news, knowlidge, data, entertainement entendons par là nouvelles, connaissance, données et divertissement- a pour fonction première de soutenir de façon constructive le développement national69.

68 EKAMBO, (D.), Paradigmes de communication, Kinshasa, IFASIC Edititions, 2004, p.70

69 DE MAESENEER, (P.), op. cit., p. 41

ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

I. Ouvrages

BALLE, (F.), Dictionnaire des médias, Paris, Larousse, 1998, p.40

DE MAESENEER, (P.), A vous l'antenne ! Précis de journalisme radio, traduit de l'américain par Dominique

DERÈZE, (G.), Méthodes empiriques de recherche en communication, Bruxelles, De Boek Université, 2009WALTER, Paris, Nouveaux Horizons, 1999 (traduction française), 5è tirage, 2007

EKAMBO, (D.), Paradigmes de communication, Kinshasa, IFASIC Editions, 2004 FALCONI, (A.), et BUNDIM'BANI YAMBU, (F .X.), Lexique des médias, internet et multimédia, Kinshasa, MEDIASPAUL, 2009

HANOT, (M.), Télévision. Réalité ou réalisme ? Introduction à l'analyse sémio-pragmatique des discours télévisuels, Bruxelles, De Boeck Université, 2002

JOST, (F.), La télévision du quotidien. Entre la réalité et fiction, Bruxelles, De Boek University, 2001.

LOCHARD, (G.) & BOYER, (H.), Notre écran quotidien. Une radiographie du télévisuel, Paris, Dunod, coll. »société », 1995.

VERNIER, (P.), Le médiateur, Bruxelles, éd. Trois, 1987. p. 30.

II. Revues

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Drouot, (G.), « Le statut de l'entreprise de communication audiovisuelle en France », In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 41 N°2, Avril-juin 1989. pp. 449-474. GAUDEFROY, (A.), « Une ligne éditoriale, à quoi ça sert ? », article mis en ligne le 8 décembre 2008, consulté le 19 mai 2011 à 13h00.

HADJ-MOUSSA, (R.), « Ce que la télévision fait voir », Sociologies [En ligne], Théories et recherches, mis en ligne le 29 septembre 2010

1MOUSSEAU, J., « La programmation d'une chaîne de télévision », In: Communication et langages. N°80, 2ème trimestre 1989. pp. 74-89

LOCHARD, G., « Penser autrement l'histoire de la communication télévisuelle », L'Année sociologique 2001/2, Vol.51, p.439-453.

VOVOU, (I.), « Histoire de la télévision, genres et programmation. Les programmes politiques télévisés grecs, In Recherches en communication, n° 25, (2006), pp. 200-216

III. TFC et Mémoires

Anonyme, Programmation télévisuelle : objectifs et contraintes. Cas de la RTBF, Mémoire DES, inédit, Bruxelles, s.d

BOYONGO, (K.), Place des programmes étrangers dans la programmation de la Radio télévision amani (RTA), TFC inédit, FLSH, UNIKIS, 2009, p.61.

anonyme

LIGODI, (P.), Télévision publique et sous-développement en RDC, Mémoire inédit, FASIC, s.d.

LOPESI, (B.), L'incidence de la télévision publique sur le sous développement à Kisangani, Mémoire inédit, FLSH, UNIKIS, 2010

MIDESSO, ( N.), Les contrats médiatiques dans les grilles des programmes de la Télévision Amani/R.T.A. et de la Télé du Peuple/ R.T.N.C, Mémoire, Inédit, FLSH, UNIKIS, 2009. MWINDULWA, (A.), Télévision publique et information politique au Congo, Mémoire inédit, FLSH, UNIKIS, 2010

La programmation d'une chaîne de télévision, Dixit, 2003

POLI, (J.P.), Structuration de flux télévisuels, extrait Thèse mise en ligne le 5 Juin 20114 Juin 2011

RASHIDI, Mwikandji, Contribution de la grille des programmes télévisés de la Télévision Amani à l'éducation des adolescents, TFC inédit, FLSH, UNIKIS, 2009

IV. Sites internet

http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=ANSO&ID_NUMPUBLIE=ANSO_012&ID_

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http://sociologies.revues.org/index3221.html Consulté le 30 novembre 2010. URL :

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http// :www.google.fr, consulté le 17 mars2011 à 16h04

http// :www.google.fr

http://www.cairn.info/article.php?ID REVUE=RES&ID_NUMPUBLIE=RES_107&ID_AR

TICLE=RES_107_0361

Mémoire on line.com

V. Notes de cours

BAYEDILA, (E.), Méthodologie de l'information II, Cours inédit, UNIKIS, 2009 EKAMBO, (D.), Cours des théories de communication, IFASIC, 2010

ELITE, (G.G.), Méthodologie de l'information II. Logique de programmation télévisuelle, Cours inédit, SIC, UNIKIS, 2010

VI. Encycopédies

« Programme », Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« Programmation », Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés

VII. Autres textes

Cahiers de charges des médias audiovisuels en République démocratique du Congo, janvier 2011

Loi organique n°11/001 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), col. 45., in Journal Officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial, Kinshasa, 16 janvier 2011

Loi organique n°11/001 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l'Audiovisuel et de la communication, col. 45

Loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse, Journal officiel de la RDC

ANNEXES






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo