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Politique de programmation de chaà®nes de télévision de Kisangani

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par Trésor Timothé BOYONGO KAYA
Université de Kisangani - Licence 2011
  

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Section 3. Approche théorique

Dans cette section, nous avons évoqué deux théories et un modèle qui expliquent la propriété d'une chaîne de télévision dans sa réalisation. D'une part, nous mobilisons le modèle dit « le sablier », modèle des phases 1 et 2, et d'autre part, la théorie sur « la communication des mass média »50 de Pierre SCHAEFFER et la théorie de programmation télévisuelle.

3.1. Le « sablier », modèle des phases 1 et 2

La filière " image et multimédia " est organisée en trois couches : la production, qui comprend le financement et la réalisation des programmes, l'édition ou la programmation (fonctions d'assemblage du contenu), la distribution, qui comprend la diffusion technique et la commercialisation (vente et contact client).

Dans les phases 1 et 2, le programmateur (service public ou télévision commerciale) joue le rôle essentiel d'acheteur et de sélectionneur d'images, ainsi que de collecteur de ressources financières. La " chaîne " est le point de passage obligé de l'ensemble du système audiovisuel, car elle collecte les ressources financières (redevance et publicité). C'est le schéma du " sablier ", dans lequel s'échangent des programmes contre du temps, le temps des téléspectateurs transformés en audience pour les annonceurs, selon le schéma suivant :

3.2.1. Théorie sur la communication des mass média

50 http://www.google.fr

Pierre Schaeffer commence à réfléchir sur les nouvelles relations entre les acteurs des nouveaux médias dès les années 1960. Il publie en 1970 le premier tome d'une série de trois ouvrages : Les machines à communiquer.

Il montre que la simplification des relations humaines dans les mass média ne peut plus être cantonnée à une relation entre l'émetteur et le récepteur. Il résume ses positions dans le triangle de la communication :

La relation entre l'auteur et le public passe désormais par un intermédiaire : le producteur. Celui-ci joue le rôle de médiateur et, est en relation avec, d'une part le groupe de programmation et d'autre part, le pouvoir politique (les milieux autorisés).

Plus explicitement, ce triangle se double donc d'un second triangle inversé révélant les relations complexes entre les 5 groupes de protagonistes :

Ce carré peut-être découpé en 4 petits triangles (les 4 zones) mais aussi en 2 grands triangles (milieu autorisé-public-auteur d'une part et milieu du programmateur-auteur-public d'autre part) ou en deux carrés révélant les milieux de la compétence et de pouvoir. Il

RDC, Mémoire inédit, FASIC, p. 10. Référence électronique : mémoire on line

51 LOCHARD, (G.) et SOULAGE, (J.C.), cité par LIGODI, (P.), Télévision publique et sous-développement en

ne faut pas négliger non plus les deux diagonales (milieu autorisé-médiateur-public et milieu du programmateur-médiateur-auteur) orientant des aller retour entre le pouvoir et le public et entre la programmation et l'auteur.

Selon Pierre Schaeffer, le développement fulgurant de la radio et de la télévision depuis les années 1960 l'a poussé à énoncer l'équation ci après :

Création x Diffusion = constante ou C x D = C

Cette équation explique comment la multiplication des radios et des chaînes de télévision entraîne inévitablement un nivellement de la production. La baisse constante de qualité des émissions de radio et de télévision sont particulièrement révélatrices des enjeux économiques et politiques qui gouvernent la production.

En fait, nous retenons que le média, ici, la chaîne de télévision est une machine à production des contenus. Ces contenus produits sont l'oeuvre des producteurs que le programmateur sollicite dans la réalisation de la politique de la chaîne. Sa réussite est tributaire de la masse économique mobilisée et de la politique qui gouvernent la production. 3.2.2. La théorie de la programmation télévisuelle

La programmation vise à coïncider les contenus à proposer avec la disponibilité du public. C'est ce que nous appelons correspondre le « temps social » au temps télévisuel. Elle poursuit des buts et des objectifs contenus dans le cahier des charges et dans la ligne éditoriale de chaque entreprise de radiodiffusion.

En tant que processus, G. LOCHARD et J.C. SOULAGE51 trouvent dans la programmation et établissent des types de programmes qui trouvent leur fondement dans des buts actionnels et des visées énonciatives. Les deux auteurs conçoivent ces buts comme des « contrats » que la chaîne tient avec son public.

Il s'agit, notamment du « faire savoir » correspondant à une visée informative (Journal, bulletin, les nouvelles, etc.) qui se rapporte au contrat informatif ; du « faire comprendre » relatif à la visée explicative (documentaire, débat, magazine, etc.) et qui relève du contrat explicatif ; au « faire plaisir » la visée distractive (fiction, jeux, variétés, etc.) correspondant au contrat distractif ; enfin, au « faire faire », la visée factitive de laquelle découle le contrat d'assistance (interprogramme, formules d'autopromotion, la mire, etc.). Ces deux auteurs ont, par la suite, ajouté le contrat pédagogique et le contrat commercial aux côtés de ceux évoqués ci haut.

52 Ibidem

Ces buts et visées constituent, en fait dans leur équilibre, l'ossature du flux télévisuel.

Notons également que ces deux critiques des contenus médiatiques assignent pratiquement à ces contrats au moins deux véritables missions, « informer » et « divertir ». C'est ce que Gabriel THOVERON52 considère comme une double vocation des médias, la réalité et la fuite de la réalité, la participation à la vie sociale et la compensation aux aléas qu'elle nous impose, ou plus schématiquement, le sérieux et le divertissement [...]

3.2.2.1. Principes de la programmation

La programmation télévisuelle est l'art de choisir et de planifier sur une grille horaire la diffusion des différents programmes d'une chaîne télévisée, en faisant en sorte de maximiser leur audience, tout en respectant les contraintes auxquelles la chaîne est soumise.

La grille des programmes est un outil technique, c'est un « menu » de programmes, que la chaîne de télévision est tenue de rendre publique au moins trois semaines à l'avance. De ce fait, elle constitue un support de communication au grand public.

Cependant, en tant que support de communication, elle renferme deux fonctions purement pratiques. Celle qui détermine l'image de la chaîne de télévision et constitue également l'expression d'une politique...

Cycle de programmation

On distingue deux périodes dans le cycle d'une programmation. D'une part, l'essentiel de la grille -Day time- et une période relativement courte qui fédère un public diversifié devant le téléviseur, le -Prime time-. Cette dernière tranche est très décisive dans la détermination de l'audience d'une chaîne. C'est là qu'il faut se réserver des improvisations inopportunes et de l'imprévisible, car une telle attitude sollicite l'usage de la « mitrailleuse » en possession du public qui dit sa sentence (zapper), la télécommande. Le véritable risque, c'est l'oubli de la régularité que revêt une grille de programmes qui se concrétise dans le respect des rendez-vous et, par elle se créent les habitudes.

Généralement, la période est située entre 19 et 23 heures. À Kisangani, elle peut être située entre 19 et 21h30. Elle varie d'une société à l'autre.

Comme évoqué chemin faisant dans cette étude, programmer c'est jumeler le temps social (ma disponibilité devant l'écran) et le temps télévisuel (l'agencement des programmes sur les plages horaires de diffusion). En ce sens, il s'agit de tenir compte des

saisons (été/hiver), du jour de la semaine et du moment de la journée, tout en identifiant avec justesse le public cible disponible devant son écran, à chacune de ces plages.

De toute évidence la logique de la programmation repose sur l'observation des consommateurs. Il sied de déterminer les potentielles personnes (éventuellement leur nombre) présentes au foyer aux différents moments de la journée. Les variables socioculturelles et le découpage de la journée en seraient les composantes pertinentes, alors que l'âge, le sexe et le niveau intellectuel ainsi que la typologie des tranches horaires en sont les indicateurs.

3.2.2.2. Techniques de programmation

La grille constitue le référent central de la conception d'une grille des programmes. C'est ce qui fait dire à Michel Souchon : « la programmation est un art de la rencontre : elle consiste à favoriser la rencontre du public et des émissions »53.

Cette rencontre repose sur un certain nombre de principes, en l'occurrence : - Programmer c'est connaître son public. Le programmateur se doit de maitriser la sociologie des habitudes de vie du public : horaires de travail, temps de transport, loisirs, etc.

- Le découpage de la journée. C'est diviser la journée en plusieurs tranches, lesquelles tranches conçoivent les programmes en fonction du public disponible. Une chose pour construire une grille est de découper la journée, mais rester à l'écoute du public - changement d'habitude et émergence des problèmes nouveaux-, en est une autre d'autant plus qu'il faille transformer ces changements en émissions.

En Europe et aux USA, les spécialistes de la sociologie des médias ont divisé la journée en ce qu'ils ont appelé « day parts », soit trois tranches principales desquelles se déclinent des sous tranches. Ce tableau européen54 en dit long.

- L'observation de la concurrence. Il faut prendre en considération la présence des programmes des chaînes concurrentes.

53 ELITE, (I.), op. cit., p. 14

54 Anonyme, op. cit., p. 58

En outre, construire une grille relève de trois principes et qui permettent également la lecture de celle-ci. Il s'agit des principes d'horizontalité, de verticalité et de participation du public. L'horizontalité consiste en ce que le public connaisse les différents rendez-vous afin de le fidéliser. Ensuite, la verticalité tient au fait que la chaîne gère les publics des programmes qui se suivent afin que ceux-ci soient suivis les plus longtemps possible. Enfin, le dernier principe interprète la participation à la vie de la chaîne par le mode d'animation qui doit inciter en permanence le public à se manifester soit par courrier, au téléphone ou dans le cadre d'une émission en direct.

3.2.2.3. Les déterminants d'une grille

Il sied de retenir que la construction de la grille et sa réalisation passe par des facteurs que A. FONNET nomme « contraintes ». Il faut y veiller pour optimiser les paramètres que constituent l'audience, les revenus générés et l'influence de l'état, des actionnaires. Ces contraintes sont d'ordre législatif, technique et financier.

Contraintes (législatives) obligatoires

Chaque pays édicte un arsenal juridique pour réguler et réglementer les contenus ou les produits médiatiques. En RDC, c'est désormais le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) qui remplace la Haute autorité des médias (HAM). Les médias de la RDC doivent actuellement s'enquérir du contenu des cahiers des charges qui viennent d'être innovés en décembre 2010.

A ces obligations, nous juxtaposons également le projet (ligne) éditorial, en fait, qui détermine la politique de programmation de la chaîne.

Contraintes techniques

Il faut mentionner la nécessité de disposer de moyens techniques pour réaliser directs, reportages ou émissions sur plateaux, la gestion que nécessitent les décrochages locaux, qui provoquent une démultiplication du contenu proposé, ou encore les contraintes engendrées par les nouveaux canaux de diffusion comme le web, la télévision sur mobile... Contraintes financières

L'achat des programmes à diffuser est un enjeu majeur pour les chaînes de télévision : les programmes les plus chers (films, sports - notamment matches de football) sont aussi les plus fédérateurs et ceux qui promettent les meilleures audiences. Il est donc

nécessaire pour les programmateurs de trouver un juste équilibre entre les coûts de grille et l'optimisation de l'audience.

3.2.2.4. Le futur de la programmation télévisuelle

Les récentes évolutions techniques remettent en cause certains principes de la programmation télévisuelle. La diversification des canaux d'accès à la télévision complexifie la tâche des programmateurs : aujourd'hui, la télévision est accessible par Internet, par les téléphones mobiles, avec des modalités de diffusion nouvelles tel le catch-up TV, VOD,...

Il devient également nécessaire de prendre en compte les changements de modes de vie des téléspectateurs, qui se conforment de moins en moins à des schémas réguliers et sont soumis à des stimulations de plus en plus nombreuses : il est donc de plus en plus difficile de les fidéliser.

3.2.2.5. Confection de la grille

La confection ou mieux la construction d'une grille de programmes est un processus systématique relevant de l'art et de la science. Artistique, dans la mesure où ce travail demande un sens perspicace et tactique se rapportant à la vocation du responsable de la programmation. Scientifique, en ce sens que cette vocation fait appel aux méthodes de la science (enquête des habitudes d'écoute, la Médiamétrie, étude du marché,...) qui précise les axes d'entreprise de manière objective.

Cette construction passe les étapes suivantes :

L'observation préalable

Cette toute première étape consiste à analyser la situation selon quatre axes : la situation des audiences, des programmes, des chaînes et de la concurrence. Grâce aux études du département marketing, le programmateur connaît les forces et les faiblesses des grilles précédentes.

La définition des grands axes stratégiques

En fait, les observations préalables décrivent le panorama de l'écologie. Ce qui permet au programmateur de définir et/ou d'affiner la politique éditoriale. Il se basera sur certaines volontés des dirigeants, voire des obligations légales. Ces programmes « valorisés » trouvent leur place dès le départ, selon des principes totalement arbitraires, parfois même au détriment de l'audience.

La grille type

Une fois la politique (éditoriale), les grands projets et les obligations fixées, le programmateur traduit tous ces éléments dans une grille dite « grille type ». Cette grille détermine toutes les cases horaires avec les genres d'émissions à programmer.

La sélection des programmes

Après l'étape précédente, chaque case de la grille type correspond à de nombreux programmes différents. Il appartient au programmateur de sélectionner des programmes auxquels il définit méticuleusement les objectifs sur la cible en partenariat avec les producteurs et selon la possibilité d'achats.

La grille concrète

L'ultime étape, c'est celle qui vient immédiatement après celle de la sélection des programmes. Dans cette étape, on établit la grille dite « grille concrète ». C'est la version réelle de la grille. Elle contient les noms de vrais programmes à diffuser bien agencés de manière à ce qu'ils soient le mieux exposés que possible (au public).

3.2.2.6. Choix des programmes

Au cours du processus de confection, il est impérieux de faire un choix des programmes. Il s'agit, là, de discriminer deux types de programmes : les programmes de stock et les programmes de flux. Les premiers concernent une catégorie des programmes qui peuvent être rediffusés, c'est à l'instar de fictions et documentaires ; tandis que les seconds renvoient au x programmes éphémères, c'est-à-dire qui ne peuvent être qu'une et une seule fois diffuser. Par exemple, les journaux télévisés, les jeux, etc.

Le schéma suivant montre un aperçu non exhaustif de ces programmes, encore que la télévision en propose une large palette.

Ce chapitre nous a permis d'organiser et d'installer les assises conceptuelle et théorique relatives à l'appréhension de la politique de programmation. C'est un fil conducteur qui cristallise les impressions dans la manipulation des termes principaux et associés au thème d'étude et qui ont été situés dans un cadre théorique précis.

Cependant, clarifier les concepts opératoires et le cadre théorique ne suffit pas à expliquer le phénomène. Surtout que ces concepts sont usités dans un milieu d'étude où ils prennent tout leur sens qu'il faille explorer. C'est ce qui constitue la substance du chapitre suivant.

55 Ecologie historique développé par LIGODI, (P.), Télévision publique et sous développement en RDC, Mémoire inédit, IFASIC, pp. 14-16

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote