WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Politique de programmation de chaà®nes de télévision de Kisangani

( Télécharger le fichier original )
par Trésor Timothé BOYONGO KAYA
Université de Kisangani - Licence 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 3. Approche interprétative de la recherche

La tendance qui se dégage est tel que, celles que l'on peut se permettre de qualifier « traditionnelles », la RTNC/Kisangani et la RTA, accordent aux informations une importance, contrairement aux nouvelles arrivantes dans le PAB qui consacrent le clair de leurs temps télévisuels aux divertissements. Cela peut être lié au fait et à la nature même de leurs missions poursuivies distinctement.

Évidemment, pour une chaîne qui travaille pour sa visibilité et sa lisibilité, il convient de privilégier, dans une certaine mesure, dans sa programmation des programmes relevant du genre « authentifiant » qui la rend assez crédible vis-à-vis de son public. En fait, des programmes se rapportant aux informations sont ceux qui déterminent, d'emblée, l'existence-même de la radiodiffusion, parce qu'étant un type de programme mobilisant peu de moyens que possible. Toutefois, une vérité dans ces médias, est que l'apport extérieur des programmes d'information est celui qui contribue le plus à cette crédibilité. À la RTNC/Kisangani comme à la RTA, le volume horaire de ces programmes est élevé à ceux locaux ; pourtant elles devraient obéir à la « loi de la proximité » qui caractérise les informations dans une communauté donnée.

En revanche, les nouvelles chaînes apportent un type de programme alternatif au premier en ce sens que comme le disent si bien LOCHARD et BOYER64, « le contrat se fonde sur le plaisir et le sérieux. Si le second tend à garantir la fiabilité de l'information transmise et, donc, la crédibilité du média émetteur, le premier vise à séduire le public et, donc, à garantir la satisfaction de ses affects en mobilisant différents imaginaires sociaux ».

Dans cette condition, l'enjeu n'est pas de marquer sa préférence sur tel ou tel type de programme, mais c'est d'assurer un équilibre des genres télévisuels afin de pouvoir

65 EKAMBO, (D.), Cours des theories de la communication, IFASIC, 2011

conforter cette fiabilité du média ainsi que de sa capacité à séduire ou mieux à satisfaire son partenaire direct, le public.

Aussi, constatons-nous après analyse, une sorte de suivisme dans l'élaboration des grilles de programmes. C'est à peu près les mêmes émissions que chacune des chaînes titre à sa manière, mais avec les mêmes formules de présentation et philosophie voire la cible. Après la déchéance du monopole dans le secteur audiovisuel, la grille de la RTNC/Kisangani datant de plusieurs décennies, a servi de modèle des autres. Toutes les chaînes du régime privé ont parodié la programmation, la structure de la grille ainsi que les techniques de programmation.

Nonobstant, cette programmation est fondée sur les besoins supposés des publics et non sur les besoins exprimés des bénéficiaires. Cela dit, l'on est devant une logique qui pense que l'émetteur, la chaîne, est tout puissant, tandis que le récepteur, le public, est passif. Et pourtant, selon Lee THAYER65, l'acte communicationnel entre ces deux acteurs est l'oeuvre d'une « co-création ». C'est-à-dire la participation du public dans la détermination des contenus susceptibles de lui intéresser devra constituer un enjeu indispensable de la part des chaînes de télévision. Comme évoqué ci haut, il faut au préalable étudier les besoins et les souhaits des auditeurs pour en tenir compte dans l'élaboration des émissions.

Quel qu'il soit du régime public ou privé, le paysage audiovisuel boyomais découle du format généraliste ; cela dit, il s'adresse à un public plus hétérogène et il doit tout au long de la journée déterminer le public majoritaire. Ainsi, la règle fondamentale de sa programmation sera d'exposer chaque programme à la case horaire qui lui convient le mieux. Le programmateur doit retracer l'emploi du temps des différents publics cibles et déterminer les heures où ils regardent la télévision.

Au vu des résultats, la logique du découpage de la journée en tranches correspondant à la disponibilité du public-cible est loin d'être une préoccupation du PAB. Les programmes sont placés de manière aléatoire. Des films ainsi qu'une catégorie d'émissions intéressant la vie du public sont diffusés à des heures inopportunes ; et une autre catégorie de programmes est improvisée au gré des programmateurs sur base de certaines convenances propres aux idées qui dictent la vie de l'entreprise. C'est une sorte de grille que nous appelons «implicite », c'est-à-dire qu'il s'observe des programmes qui sont proposés par les chaînes liés à certaines contraintes extérieures à la réalisation du programme.

C'est le cas des programmes improvisés concernant les activités ou les tournées du gouverneur ; une messe dite par l'Archevêque de Kisangani ; ou une action de certaines personnalités ; ou encore un message des patrons de la chaîne...ce qui installe une certaine imprévisibilité dans le flux télévisuel. Alors que le principe horizontal de construction d'une grille vise l'encrage des rendez-vous réguliers dans les habitudes du public. Vis-à-vis du public c'est moins respectueux à son égard et, loisible à lui de faire usage de son arme de destruction, la télécommande. Des études des habitudes d'écoute et sociologiques dans le chef du public ne sont pas réalisées au départ.

Pour le bénéfice de la chaîne, l'acteur de la programmation, le programmateur

qu'il soit du service public ou télévision commerciale, joue le rôle essentiel d'acheteur et de sélectionneur d'images, ainsi que de collecteur de ressources financières. Le schéma du " sablier " montre qu'il se déroule un échange des programmes contre du temps, le temps des téléspectateurs transformés en audience pour les annonceurs. D'où, pour une chaîne de télévision, les annonceurs est un autre public très crucial et vital qu'il sied d'attirer également.

Par ailleurs, il est important de souligner le fait que le paysage audiovisuel

boyomais fait place généralement aux programmes dits de « flux », entendons par là en rappel, qui perdent leur valeur à la première diffusion ; ils sont donc éphémères. Ils sont considérés dans une certaine mesure comme des programmes de « stock », dans le PAB étant donné qu'une fois après leur diffusion, ils sont rediffusés. Il est monnaie courante de voir des JT être rediffusées à deux ou trois reprises. Ce qui dénote un enjeu important de production dans les différentes chaînes. Les matériels, les professionnels qualifiés, et les sources de financement déterminent cette production.

Pourtant, la plupart de ces chaînes comptent sur les maigres moyens financiers

provenant de recettes engrangées de communiqués, annonces, messages et publicités. Ces moyens insuffisants ne permettent pas le financement des productions internes. Le plus souvent, les émissions sont produits en studio et en direct ; au moment où certaines productions médiatiques n'obéissent plus à ces formules de présentation et d'habillage « traditionnels » et sont avides de décors naturels qui confèrent à l'émission sa fiabilité.

D'ailleurs, la coutume actuelle est celle d'enregistrement préalable des programmes. Aussi, quand on a les moyens, l'on peut se procurer des programmes extérieurs très originaux et non ceux limités à des films d'action que quiconque peut se trouver au sur le marché. La télévision est le domaine de la nouveauté ou de l'inconnu significatifs mis à la disposition du public pour son information et sa formation.

66 Op. cit., p. 9

En outre, la nature de formation des professionnels relève de l'expérience mitigée, d'autant que, nombre d'entre eux ont subi une formation sur l'état. La petite goutte des professionnels issue d'un cursus académique butte contre une force de pesanteur qu'est le système des anciens dans l'entreprise. Ce qui limite la visée créative qui doit dicter les professionnels quand ils professent.

L'autre contrainte se rapporte à l'équipement technique à la disposition des chaînes. Après exploration dans les entreprises respectives, comme vous pouvez le voir au deuxième chapitre, il ressort que les équipements ne sont pas suffisants quant à la production. Certains matériels tels que caméra et autres, se limitent à l'émission du signal à partir du studio uniquement.

Il est difficile de savoir les motivations qui dictent les promoteurs de ces médias à en créer. A vrai dire, l'observance des textes réglementaires fait défaut. Selon les Cahiers de charges des médias audiovisuels en RDC66, parmi les conditions d'obtention de licence d'exploitation, « une étude de faisabilité et de rentabilité évaluant notamment la capacité de rémunérer les compétences utilisées, de manière décente pendant deux ans et de disposer d'un compte bancaire ».

Nous insistons sur le fait que les objectifs ou les missions qu'on assigne aux entreprises audiovisuelles doivent faire l'objet d'un soin particulier dans leur formulation. Dit-on, ce qui se conçoit bien, s'énonce bien et les mots pour le dire viennent aisément. Notre intérêt réside dans le fait qu'une mission ou un objectif bien défini permet de déterminer les conditions nécessaires et suffisantes pour parvenir à la réalisation de ce que l'on veut entreprendre.

Il n'en demeure pas moins vrai que des entretiens avec les responsables de la programmation de notre milieu d'étude, il ressort qu'en général ils estiment que la mission ou l'objectif assigné à leurs chaînes est celle, traditionnelle, reconnue aux médias : information, éducation/culture et divertissement. Et nous en convenons dans une certaine mesure. Néanmoins, ce n'est pas par un hasard ou par un besoin instinctif qu'il arrive aux promoteurs de créer des entreprises de radiodiffusion. Leurs motivations sont importantes afin d'affiner le contenu qui véhicule une quelque philosophie directrice de laquelle se décline le projet éditorial ou la fameuse « ligne éditoriale » tant évoquée par les médias boyomais pour justifier certaines actions.

67 GAUDEFROY, (A.), « Une ligne éditoriale, à quoi ça sert ? », article mis en ligne le 8 décembre 2008, consulté le 19 mai 2011 à 13h00.

« La ligne éditoriale désigne le thème, le public et le but d'une publication...elle apporte une cohésion globale à un ensemble de contenus. Sa formulation permet de construire l'identité d'une publication, d'établir clairement son territoire (ses domaines) et éventuellement sa couleur idéologique ».67 Dans un cas de figure, nous avons la RTNC qui est divisée en trois compartiments : les RTNC1, 2, et 3 dont chacune à un but tout à fait particulier et qui permet à chacune de remplir sa fonction. Ces éléments se trouvent bien consignés dans des textes précis : soit des statuts (chaîne publique) soit un cahier des charges (chaîne privée). C'est quand l'on s'en détache que télévision-média perd sa valeur sociale et se réduit à un support de secours uniquement lorsque l'on veut écouter de la musique ou regarder un film. Et c'est la mort même de cette chaîne. Conséquence dialectique, considérant que dans ces conditions, le média audiovisuel rivalise avec la programmation individuelle de plus en plus en vogue avec la possibilité d'avoir par devers soi un lecteur VCD ou DVD.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand