WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamique de la végétation en zone minière dans la commune urbaine d'Arlit.

( Télécharger le fichier original )
par Ouma Kaltoum SIDI TANKO
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en géographie 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Introduction générale

Situé dans la marge sud du Sahara et au coeur du sahel ouest africain, le Niger s'étend sur 1267000 Km2 ; ses frontières les plus proches sont éloignées de 700 Km du golfe de Guinée, 1900 Km de la cote atlantique et 1200 Km de la méditerranée.

Son climat se caractérise par une forte variabilité spatio-temporelle. La variabilité associée aux activités anthropiques défavorables, a aggravé le déséquilibre écologique et exacerbé la crise socio-économique. En effet l'analyse approfondie de la situation des ressources naturelles (terre, eaux, sols, végétation) laisse apparaître depuis la sècheresse de 1973 qui en a révélé l'acuité, la dégradation de l'environnement qui s'est accélérée à un rythme sans précédent.

En matière de gestion durable des ressources naturelles et de préservation de l'environnement, le Niger est en prise avec une situation environnementale précaire du fait de l'ampleur des défis liés à la dégradation des terres, la préservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources en terre et en eau ainsi que les capacités limitées à faire face aux défis émergeants de l'impact des changements climatiques (PNUD, 2005).

Cette situation de dégradation a provoqué non seulement la réduction et la baisse du potentiel productif du capital ressources naturelles, mais aussi la désarticulation des systèmes séculaires de production et de gestion des milieux naturels. La conséquence la plus dramatique des évolutions environnementaux au cours de trente dernières années est que la terre devient de plus en plus pauvre, l'insécurité alimentaire, la baisse drastique des revenus ruraux en un mot la pauvreté y trouvent fondamentale leur origine.

Les sécheresses qui se sont succédées depuis la fin des années 60, combinées à l'action de l'homme ont conduit à une réduction de la biomasse herbacée ainsi que l'érosion floristique des pâturages naturels.

En effet le phénomène de la désertification, qui est un processus de la dégradation des sols et de la végétation, est très répandis dans la commune urbaine d'Arlit. Cette dernière qui est notre zone d'étude se trouve dans la partie nord ouest dans la région d'Agadez, dont toute la partie appartient d'ailleurs au climat désertique. C'est dire qu'il s'agit d'une zone où le déficit pluviométrique chronique est une donnée fondamentale. Elle est également caractérisée par

14

un climat très aride, chaud et sec, une forte amplitude thermique avec la fréquence des vents violents qui menace tout le potentiel productif et la vie de la population. A cela s'ajoute la croissance démographique (156024hbts en 20011), cette commune se confronte aux problèmes d'eau liés à l'abaissement de la nappe.

Outre ces problèmes, ces deux villes qui constituent la commune urbaine d'Arlit du complexe uranifère sont équipées de trois systèmes d'épuration d'effluents par lagunage naturel : deux pour la ville d'Akokan et un pour celle d'Arlit. Ces systèmes sont couplés d'une réutilisation des eaux usées traitées à des fins d'irrigation au niveau de trois périmètres maraîchers totalisant une superficie d'environ 210ha (DDEA, 2011). Aujourd'hui, ces systèmes comportent des insuffisances et risquent de contamination de la population et du potentiel productif.

En zone aride et plus que partout dans le monde, une gestion intégrée des ressources naturelles est indispensable, si l'on veut préserver durablement l'équilibre écologique. Dans cette zone, l'activité pluviale est inexistante mais la population se contente du jardinage autour des villes, qui se dégradent de plus en plus voire disparaître. Donc à ce niveau, l'eau est un facteur limitant que la population doit gérer pour préserver les quelques rares espèces végétales.

Ainsi l'objectif visé, est de faire une analyse diachronique de quoi à travers les images satellitaires pour cartographier les différentes unités occupations du sol mais aussi les changements qu'affectent la végétation et la flore dans la zone d'étude. Après le cadre conceptuel et la méthodologie, ce mémoire s'articule autour de deux grandes parties. Dans la première partie, il sera question d'analyser les différents facteurs de l'occupation du sol, à savoir les facteurs biophysiques, climatiques, anthropiques et industriels.

Enfin, la deuxième partie sera consacrée aux résultats, elle-même composée de deux chapitres à savoir l'analyse des situations d'occupation du sol et les principaux facteurs déterminants la dynamique de la végétation.

15

II cadre théorique 2 .1.problématique

Situé au coeur du sahel, le Niger est marqué par une continentalité du fait de son éloignement de la mer et de sa position latitudinale (11°37' et 23°23' nord) qui explique son climat tropical sec et même désertique. Avec une superficie de 1267000km2, il est l'un des pays où les aléas climatiques conjugués aux actions de l'homme ont modifié les paysages.

Ainsi l'analyse de l'évolution climatique montre que le territoire dans son ensemble connaît une péjoration pluviométrique progressive avec une fréquence accrue des sécheresses. Ces dernières ont eu des conséquences graves sur l'ensemble des écosystèmes du pays. La dégradation et la disparition quasi irréversible des formations végétales ont accéléré l'érosion hydrique et éolienne qui menace tout le potentiel végétal, animal et édaphique. Comme Sheila Watt Cloutier (2008) en ses termes avance que « les droits de l'homme et de l'environnement

sont interdépendants et solidaires ». Ici la protection de l'environnement est très
fondamentale; l'homme agit sur le milieu en le modifiant et subit les effets produits par son action. Ce qui explique la nature symbiotique de la relation entre la culture humaine et les systèmes écologiques.

Au Niger, le processus de la désertification est plus ressenti dans la région d'Agadez. Située au nord du pays avec une superficie de 667799 Km2, la région connaît un climat très contrasté entièrement désertique. Elle est fortement défavorisée par un climat aride qui influence la répartition biogéographique de son écosystème naturel pourtant diversifié.

« L'état de la végétation a beaucoup évolué ces quinze dernières années, essentiellement de manière négative, ce qui s'est traduit par une régression généralisée du couvert végétal, la disparition de certaines espèces et la prolifération d'une espèce introduite, Prosopis juliflora. Composante vivante de l'environnement, la végétation est plus difficile à suivre que les précipitations ou le niveau d'écoulement d'un kori par exemple » (Anthelme et Al, mai 2005). La dégradation du couvert végétal favorise l'érosion hydrique et éolienne et laisse la place à des dunes de sable. Le processus de désertification, amplifié par les activités humaines (déboisement excessif, surpâturage, extension des terres de culture), s'est traduit par la dégradation du maigre couvert végétal et par une augmentation de la vitesse des vents, condition favorable à la remise en mouvement des dunes.

16

« L'explosion démographique de ces dernières décennies a été préjudiciable à l'environnement, les plus significatives étant les pratiques agricoles non appropriées, la surexploitation des sols et des ressources hydriques, le surpâturage, le piétinement, les migrations des populations de plus en plus nombreuses, la sédentarisation massive des populations nomades » (Mahamane Mahamadou 2009). De ce fait l'environnement se fragilise, le déséquilibre s'aggrave et les espèces spontanées menacées de disparition.

Dans le même ordre d'idée, la situation actuelle de la commune urbaine d'Arlit semble très alarmante. Son climat se caractérise par une forte amplitude thermique journalière, des précipitations faibles, des vents violents et l'absence presque totale du couvert végétal. On assiste de plus en plus à des problèmes liés au manque d'eau du fait de la baisse du niveau de la nappe. En somme, la vulnérabilité aux phénomènes climatiques s'accroît avec l'augmentation des populations et la dépendance croissante de cette population à l'égard de l'utilisation du bois de chauffe. Ce qui accélère la dégradation des formations végétales et des sols dans la commune urbaine d'Arlit, une zone très sensible aux variations et changements du climat. Eu égard à tout ce qui précède, les conditions climatiques et leurs conséquences n'ont pas empêché aux populations de s'adapter et d'implanter des jardins censés satisfaire les besoins alimentaires.

Les conséquences hydrologiques expliquent la pauvreté de la flore et l'absence de toute activité agricole sans irrigation.

En raison de cela, la science géographique, qui décrit les ressources et les potentialités que la terre offre aux hommes, nous permet non seulement d'envisager l'aménagement mais aussi l'utilisation de ces ressources. Ainsi l'analyse des variations des facteurs ayant des impacts sur l'évolution de la végétation doit se faire de façon intégrale.

Quels sont les facteurs qui déterminent la dégradation du couvert végétal ? Et comment se manifeste l'impact de la disparition du couvert végétal d'une manière générale ?

Quelles sont les solutions envisageables ?

2.2. Revue de la littérature

La question de la protection de l'environnement occupe une place importante dans tous les pays du monde entier. Dans une étude faite en Guinée Conakry en 2007, il ressort les influences négatives des changements climatiques sur les ressources naturelles, les

17

écosystèmes, les infrastructures et la santé humaine et risque à terme de compromettre la survie de l'humanité et la vie sur notre planète. Les principales contraintes environnementales qui sont les pratiques agricoles inappropriées, l'exploitation abusive et anarchique des ressources forestières et faunique, l'exploitation minière à ciel ouvert, les feux de brousse, l'extrême pauvreté, la mauvaise gestion des déchets domestiques et industriels, la variabilité et les changements climatiques. Cela explique la nette corrélation entre la pauvreté et la dégradation de l'environnement.

C'est dans le même ordre d'idée que Tahirou (2008), a fait une étude sur l'impact de la coupe du bois dans la commune rurale de Hamdallaye. Ces résultats très impressionnants montrent le caractère extensif, la fragilité des écosystèmes et les ressources naturelles limitées et en voie de dégradation, ne permettant pas d'obtenir des productions agricoles satisfaisantes. Le mode de prélèvement lié à la commercialisation du bois et fourrage aggrave le déboisement, l'érosion hydrique et éolienne.

Eh Inoussa Adamou en 2007 a fait une analyse diachronique des années 1957- 1975- 19862006 sur l'évolution de l'occupation des sols dans le département de Mainé. Celle-ci a ressorti les traits essentiels de son travail ; la dégradation du couvert végétal des sols dunaires s'est traduite par une augmentation de la capacité du vent à déplacer les particules du sol, la problématique de l'autosuffisance alimentaire et la baisse des précipitations aggravent le déséquilibre écologique dont l'élément indicateur est la multiplication des surfaces nues.

Mahamane Mahamadou (2009) a montré l'importance des facteurs physiques dans la détermination du couvert végétal. En effet la profondeur du sol, le temps d'infiltration de l'eau et les profondeurs de la nappe phréatique sont des facteurs déterminants dans la structuration de la végétation. Ces éléments déterminent la capacité du développement des espèces ligneuses et herbacées ; Ce qui explique leur importance et leurs interrelations variables selon l'unité géomorphologique considérée et le climat.

De nombreuses études ont été faites sur la région d'Agadez, en ce qui concerne l'occupation humaine, le climat, le mode de production et les conséquences néfastes du point de vue de la sécheresse (Aboubacar, 1976). Il n'y a aucun cours d'eau permanant dans la région, en dehors de quelques koris saisonniers.

18

Fabien et al (2006) ont fait une analyse sur la dégradation des ressources au contact des activités humaines et les perspectives de conservation dans le massif de l'Aïr. Leur objectif était de mettre en relation les variations récentes des activités humaines avec le niveau des ressources végétales afin d'anticiper un déficit dans une région aride régulièrement menacée par les sécheresses. Ces résultats montrent une dégradation rapide des ressources végétales. Cette dégradation est liée à deux types d'impact de l'homme sur l'environnement. A l'interne, elle se traduit par une pression plus forte sur la végétation autour du village et par l'expansion des cultures irriguées qui menace la pérennité des ressources en eau souterraine. A l'externe, elle concerne la pression croissante exercée par les centres urbains périphériques, en particulier sur les ressources en bois.

Karimou Barké (2008) disait que l'aridité se caractérise par une grande variabilité internationale, les difficultés majeures liées pour l'essentiel à la rigueur du climat et la dégradation de l'environnement, notamment les espèces agro-pastorales. En effet le processus de désertification amplifié par les activités humaines (déboisement excessif, surpâturage, extension des terres de cultures) s'est traduit par une dégradation du maigre couvert végétal et une augmentation de la vitesse des vents condition favorable à la remise en mouvement des dunes.

En 2008, Areva (SomaÏr et cominak) a fait une étude sur le rapport d'impact environnemental de l'exploitation minière dans la ville d'Arlit, à la quelle Ridouane s'est inspiré en 2009, pour faire un diagnostic de la situation dont vit la population dans cette zone. Mais il a fallu en 2010 pour que dans l'ouvrage Greenpeace, une importante recherche approfondie soit faite sur l'héritage radioactif d'Areva dans les villes du désert nigérien. L'expansion à la radiation endommage l'écosystème de manière définitive et peut également causer des problèmes de santé : maladies respiratoires, malformation à la naissance, leucémie, cancers, population malade et environnement dégradé.

Notre objectif est de faire une analyse diachronique des années 1972-1988 et 2005 de la végétation, analyser l'état initial du couvert végétal et comment se fait l'exploitation du bois de chauffe dans la commune urbaine d'Arlit.

19

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King