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Contribution à  la mise en place du processus de cogestion du domaine de chasse et réservé de Bombo-Lumene

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par Moïse AMISI LUENGA
Ecole de Faune de Garoua /Cameroun - Spécialiste de la Faune et gestion des Aires Protégées 2012
  

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4.3 Perception du DCRBL par la population locale et évaluation de leur niveau de connaissance en matière de la législation sur la faune et flore.

4.3.1 Perception du DCRBL par la population locale

Le Domaine de Chasse et Reserve de Bombo- Lumene avaient été créés pendant une période où la conservation policière était à la une. En lieu et place de se rapprocher de la population afin de lui montrer le bien fondé de ce complexe d'aire protégée, il usait plutôt de son monopole de coercition pour s'imposer à la population à admettre la présence d'aire protégée dans son entité administrative. Cette pratique basée sur une politique d'exclusion, ne rend pas la tache facile à la population quant à la compréhension du rôle et du bien fondé du DCRBL dans le plateau de Batéké.

Figure n°6: Perception de l'aire protégée par la population locale.

Il ressort de nos enquêtes que  sur 100% de la population enquêtée dans les villages de Dumi, Buantaba et Mbakana , 76% de cette population ne connaît pas le bien-fondé de cette aire protégée dans leur juridiction .Ils pensent que c'est une forme de stratégie développée par le gouvernement congolais pour exploiter la population du Plateau de Batéké en leur privant de ses ressources alors que ces dernières sont utilisées par les expatriés. Selon eux, l'Etat congolais n'a qu'à déclasser cette aire protégée car ne profitant à personne et ne cesse d'étouffer la population locale dans l'exploitation de ses ressources naturelles alors qu'ils ne survivent que grâce aux travaux champêtres, à la chasse et à la carbonisation.

Aussi, ils disent qu'il est inconcevable que la population souffre alors qu'elle détient les ressources naturelles qui pouvaient contribuer efficacement à sa survie.

Par contre, 15% de la population enquêtée pensent que le Domaine de Chasse et Reserve de Bombo -Lumene n'a été érigé que pour protéger les animaux destinés au tourisme de vision. Selon eux, cette aire protégée avait été érigée juste pour chercher à satisfaire les expatriés venant dans le cadre de leur tourisme de vision. Curieusement, ils ne profitent rien de toutes ces activités touristiques alors que la population devait être considérée comme partenaire en offrant certains services aux visiteurs.

Pour ce faire, la population n'a pas été prise en compte car l'Etat ne songe qu'à ses recettes et le reste ne l'intéresse pas. Ainsi la population a des difficultés pour recueillir même le bois mort, les champignons car butée à une répression de la part des Garde -Parcs ont-ils ajouté.

Et enfin, 9 % seulement de la population enquêtée a déclaré que le Domaine de Chasse de Bombo-Lumene est une étendue de terre mise à part par le gouvernement congolais afin de protéger certaines espèces fauniques et floristiques importantes. Cependant, ces derniers également déplorent le fait que cette aire protégée soit gérée d'une manière uni-partite où la population locale ne trouve même pas son compte. Ils estiment que la privation de la population locale de leur patrimoine traditionnel ; devrait être compassé par l'entreprenariat des micros projets bancables afin de pallier aux problèmes de la survie de la population locale ; chose qui malheureusement n'est pas faite.

Ainsi, notons que tout programme de sensibilisation de gestion participative devra commencer avec cette portion de 9 % de la population, qui à la longue aura la facilité de chercher à convaincre les autres afin d'aboutir à leur adhésion et intégration dans le processus.

Contraint par la puissance publique  qu'est l'Etat, la population a développé des antipathies face cette aire protégée car, c'est un patrimoine de leurs ancêtres qui selon eux serait confisqué par les détenteurs du pouvoir. C'est juste la question de la restauration des peuples autochtones dans les différents cadres nationaux qui constitue un autre enjeu majeur pour la gestion contemporaine des aires protégées africaines, dans la mesure où elles sont les espaces privilégiés des formes de restitution symbolique.

Cette méconnaissance du bien-fondé d'une aire protégée amène le Chef traditionnel du groupement de Mbakana à procéder à la spoliation des terres vendues aux privées, au détriment de la paisible population de ce groupement. Car, les populations habitant sur les territoires à protéger ont donc été exclues du processus décisionnel, et souvent expulsés du territoire (Nepal, 2002).

L'impact de cette exclusion des populations locales a souvent été négatif autant pour celles-ci que pour les objectifs de conservation des parcs et certaines aires protégées se sont transformées en milieux de répression où l'administration exerce sa souveraineté sans tenir compte des besoins des populations (Fall, 2002).

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe