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Comparaison des populations de poissons amont/ aval du barrage anti- sel de Maka sur la Casamance au Sénégal

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par Ismaà¯la NDOUR
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2007
  

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IV.2- Distribution des tailles

IV.2.1- Les tilapias

Les tilapias se caractérisent généralement par une large tolérance à la salinité. Cette capacité d'adaptation aux eaux saumâtres ou marines est modulée par les facteurs environnementaux (Prunet & Bornancin, 1989).

L'aptitude des tilapias à développer certains mécanismes physiologiques leur permet de survivre après transfert d'eau douce en eau de mer ou en eau saumâtre. Bien que les tilapias soient des poissons euryhalins qui tolèrent une large gamme de salinité, une telle aptitude varie suivant les espèces (Prunet & Bornancin, 1989).

Les proportions de Tilapia guineensis dans l'estuaire, révélées par nos échantillonnages, restent largement en dessous de celles de S. m. heudelotii. Ces résultats confirment ceux déjà observés par Albaret (1987) qui évoque que Tilapia guineensis a une aire de répartition comparable à celle de S. m. heudelotii, mais il n'est jamais en aussi grand nombre.

L'absence de différence significative de la taille moyenne des tilapias étudiés suggère une large tolérence par ces espèces des variations des conditions environnementales entre l'amont et l'aval du barrage. Des études ont montré que ces espèces peuvent supporter de larges gammes de salinité. Elles peuvent vivre et se reproduire à des salinités allant de 0 à 90 (Albaret, 1987) et jusqu'à 110 pour l'espèce S. m. heudelotii (Gilles et al., 2004). Cette dernière espèce se maintient dans des salinités de 130 dans le Saloum

58

Tableau 21 : Diamètres ovocytaires moyens de Tilapia guineensis en fonction des mois et des stations et résultats du test de Student. DO : diamètres ovocytaires, Nb. obs : nombre d'observation, Moy : moyenne.

Stations

Périodes

Nb obs

Moy

E-t

Moy

Test
(Student)

Sakar

octobre

162

0,8

0,06

0,95 #177; 0,15

0,00

amont/aval

p = 0,766280

 

400

1,0

0,12

 

500

0,9

0,17

 

octobre

66

1

 
 

50

1,0

0,00

 

500

1

0,15

 

octobre

-

-

-

0,93 #177; 0,11

février/mai

p = 0,511385

 

49

1,2

0,00

 

200

0,9

0,04

 

octobre

191

0,9

0,04

 

200

1

0,06

 

447

0,9

0,11

 

Tableau 22 : Rapport gonado-somatique (RGS) des femelles de stade 4 de Tilapia guineensis en fonction des mois et des stations et résultats du test de Student.

Stations

Périodes

Nb obs

Moy

E-t

Moy

Test (Student)

Sakar

octobre

2

5,8

0,7

9,1#177;3,2

amont/aval

p = 0,970507

 

8

7,8

2,4

 

12

8,2

2,7

 

octobre

1

6,3

 
 

1

7,1

 
 

13

11,8

2,8

 

octobre

 
 
 

7,3#177;2,4

Périodes

p = 0,256557

 

1

7,9

 
 

4

8,5

3,1

 

octobre

2

5

0,5

 

4

5,9

1,7

 

9

7,8

2,3

 

59

(Laë & Vidy, comm. intern.). Ce fait serait particulièrement influencé par le passage de l'eau salée dans la partie amont du barrage au mois de mai qui était longtemps dominé par des eaux douces. Ceci a entrainé une réduction de la taille des individus en amont et en particulier à Diana Malary. Cette situation est renforcée par l'effet de la forte température enrégistrée dans cette station au mois de mai. Ces nouvelles conditions augmenteraient la sensibilité des individus, qui ont demeurée depuis longtemps dans cette station (en eau douce), à l'augmentation de la salinité en particulier. Watanabe & Kuo (1985) ont montré que la tolérance à la salinité peut être augmentée par une exposition précoce du poisson à la salinité. Si les populations de la station de Maka amont sont épargnées de cet effet, c'est parce qu'elle était en contact partielle avec la partie aval du barrage en octobre avec l'ouverture des vannes. Mais cela peut s'expliquer également par la différence de température entre Maka amont et Diana Malary.

La différence significative existant entre les mois avec des tailles moyennes faibles en mai combinée aux tailles moyennes plus faibles en aval qu'en amont du barrage pourrait être attribuée à l'augmentation spatio-temporelle de la salinité. Une réduction des classes de tailles avec l'augmentation de la salinité a été observée chez Tilapia guineensis sur la Casamance (Pandaré et al., 1997). A l'inverse les spécimens, de grandes tailles, capturés en amont du barrage en conjonction avec ceux d'octobre seraient une conséquence des faibles salinités qui y étaient enregistrées. Cette réduction de la taille des individus de tilapias que nous pouvons assimiler à une réduction de croissance, vu la relation linéaire positive entre la tailles maximales et la croissance (Lauzanne, 1978 ; Legendre & Albaret, 1991), est le résultat d'une différence de croissance dont le facteur principal impliqué serait la salinité. Ces résultats recoupent ceux de Panfili et al, (2004b) qui ont observé une différence de croissance entre les populations du Saloum et de la Gambie. Les tilapias utiliseraient une part de l'énergie destinée à leur croissance au profit du phénomène d'osmorégulation et du déplacement. Boeuf & Payan (2001) rapportent que la salinité est le facteur clé de contrôle de la croissance des poissons par l'osmorégulation mais ils suggèrent une révision du coût énergétique attribué à ce phénomène. Des poissons élevés dans un milieu isotonique possèdent le plus faible taux métabolique standard comparés à d'autres placés en eau douce. Tandis que la plus forte dépense énergétique affectée au déplacement a été notée chez les individus placés en eau salée (in Boeuf& Payan, 2001).

60

Nombre de parasites1hémibranchie

Salinité

Figure 17 : Evolution des parasites branchiaux chez Sarotherodon melanotheron heudelotii en fonction de la salinité sur le fleuve Casamance.

Tableau 23 : Synthèse de différents résultats sur les tailles maximales observées (TMO) chez trois espèces.
En gras : nos résultats

Espèces

TMO
(mm)

TMO (mm)

Taille
d'un an
(mm)

Type de
longueur

Localisation

Références

Ethmalosa fimbriata

160

300

145

FL

Afrique
de l'Ouest

Charles-Dominique, 1982

Tilapia guineensis

265

315

165

FL

lagune
Ebrié

Legendre & Ecoutin 1991

Sarotherodon Melanotheron

258

334

180

FL

lagune
Ebrié

Legendre & Ecoutin, 1989

 

61

Les tailles maximales observées (TMO) dans l'estuaire au cours de cette étude sont inférieures à celles obtenues en lagune Ebrié par Legendre & Ecoutin (1989, 1991) et dans d'autres lagunes ouest africaines (Charles-Dominique, 1982) Tableau 23. Ceci suggère que les populations de poissons de la partie amont de l'estuaire de la Casamance sont très stressées sous l'effet particulier des fortes salinités qui y sont enregistrées.

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