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Comparaison des populations de poissons amont/ aval du barrage anti- sel de Maka sur la Casamance au Sénégal

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par Ismaà¯la NDOUR
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2007
  

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IV.4- Régime alimentaire

IV.4.1- Sarotherodon melanotheron heudelotii et Tilapias guineensis

Le pourcentage d'estomacs vides chez ces tilapias peut être relié à la proportion importante des captures aux filets maillants faites en octobre, étant donné que ce pourcentage a été plus important pendant ce mois. Par contre durant les autres périodes d'échantillonnage l'épervier a été principalement utilisé. T. guineensis et S. m. heudelotii ont des comportements alimentaires intermittents (respectivement Fagade, 1971 ; Fagade, 1979). Pour cette dernière espèce la période de plus faible prise alimentaire est située entre minuit et trois heures du matin (Fagade, 1979). Les filets étaient placés lors de nos échantillonnages pendant la nuit, ce qui pouvait aussi entrainer la poursuite de la digestion pendant le temps que les poissons étaient encore dans le filet.

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Cette étude révèle comme d'autres (Pauly, 1976 ; Fagade, 1979 ; Kone & Teugels, 2003) un rapprochement des régimes alimentaires de ces deux espèces. Cependant T. guineensis est à tendance herbivore alors que S. m. heudelotii est plutôt filtreur de vase. S. m. heudelotii et T. guineensis diversifient leurs proies en élargissant leur spectre trophique en aval du barrage et au cours du mois de mai. En d'autres termes il existerait une corrélation positive entre le régime alimentaire de ces espèces et de l'augmentation de la salinité. Mais le spectre trophique de T. guineensis est plus large que celui de S. m. heudelotii. Fagade (1971) constatait que cette dernière espèce avait un rapport: poids estomacs/poids corporel plus faible que T. guineensis. Levêque & Paugy (1999) ont montré l'existence de variations ontogéniques du régime alimentaire de plusieurs poissons en Afrique. Ils mettent ces variations chez les Cichlidae en rapport avec le type de dentition.

Dans tout les cas, le protocole que nous avions entrepris lors de cette étude, consistant à échantillonner toutes les classes de tailles dans chaque station et sur tout le long des périodes d'échantillonnage réduirait les effets évoqués par ces auteurs.

D'autres auteurs (Ugwemba & Adebisi, 1992) ont trouvés des changements saisonniers du régime alimentaire de Sarotherodon melanotheron au Nigeria, qu'ils attribuaient aux variations d'abondance des types de proies dans l'environnement. Mais des études faites sur la Casamance (Diouf & Diallo, 1987), ont montré qu'il existe une relation entre les variations qualitatives et quantitatives du zooplancton et la salinité. Leur abondance diminue lorsque la salinité dépasse 70. Durant notre étude une salinité moyenne de 75 a été mesurée au mois de mai dans la station de Sakar, où des proies supplémentaires ont été rencontrées dans les estomacs des spécimens capturés. Tout ceci confirme que les variations spatio-temporelles observées chez ces espèces seraient liés aux variations de la salinité.

Durant cette étude, les bivalves ont constitué un bon indice de proies pour les fortes salinités en ce qui concerne ces deux espèces. S. m. heudelotii réduit les occurrences de vase en faveur des débris végétaux lorsque la salinité augmente. Par contre l'inverse est observé chez T. guineensis. Ces tilapias augmenteraient leur spectre trophique pour compenser les pertes d'énergie dues au phénomène d'osmorégulation afin d'accomplir leurs activités biologiques. Le choix porté par ces espèces sur les bivalves dans ces conditions d'hyperhalinité pourrait être lié à leur composition en lipides.

Les oeufs rencontrés dans les estomacs de T. guineensis constituent une proie pour cette espèce. Par contre ceux trouvés dans les estomacs de S. m. heudelotii, nécessitent d'être discuté. L'incubation buccale par les mâles est actuellement un phénomène bien connue à la suite de plusieurs études (Albaret, 1987 ; Fagade, 1979 ; Legendre & Ecoutin, 1989, 1996 ;

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Legendre, 1991). Les estomacs de ces mâles étaient pratiquement vides avec un nombre élevé d'oeufs suggérant ainsi leur ingestion sous l'effet de stress. Pauly (1976) et Fagade (1979) considèrent que les oeufs trouvés dans des estomacs de S. m. heudelotii, ont été avalés à cause de la pression de captures des mâles incubateurs. Mais la capture des ces individus à des périodes et au niveau des stations les plus salées (en février à Sakar et en mai à Maka aval), mettrait également en évidence un rôle de la salinité dans l'amplification de ce phénomène.

IV.4.2- Ethmalosa fimbriata

Le régime alimentaire d'E. fimbriata a été étudié par plusieurs auteurs (Bainbridge, 1957 ; Fagade & Olaniyan, 1972 ; Nieland, 1980).

Les résultats d'analyses des contenus stomacaux révèlent une variation saisonnière du régime alimentaire des ethmaloses. Mais les migrations différentielles des classes de tailles dans l'espace et dans le temps présumées au cours de notre étude compromettent une interprétation qui relirait cette variation aux fluctuations spatio-temporelles de la salinité. Fagade & Olaniyan (1972), ont prouvé l'existence d'une variation ontogénique du régime des ethmaloses. Les juvéniles sont zooplanctonophage, puis deviennent par la suite phytoplanctonophage en grandissant. Mais les proies (surtout les copépodes) trouvées dans les estomacs des spécimens pris en février, n'illustrent pas une telle relation, car les plus grandes ethmaloses ont été capturées au cours de ce mois. L'engin de pêche principalement utilisé à savoir l'épervier, pourrait réduire l'effet de digestion intra-stomacale des éléments fragiles tels que le phytoplancton comme le prétendait Bainbridge (1957). Lazarro (comm. pers.) qui a mené une étude en lagune Ebrié (Côte d'Ivoire) sur environ 200 contenus stomacaux d'E. fimbriata suggère que ces variations seraient liées aux disponibilités alimentaires. Mais des études faites sur la Casamance (Diouf & Diallo, 1987), ont montrés qu'il existe une relation entre les variations qualitatives et quantitatives du zooplancton et la salinité. Leur abondance diminue lorsque la salinité dépasse 70. Durant notre étude une salinité de 75 a été enregistrée au mois de mai dans la station de Sakar, où des proies supplémentaires ont été également rencontrées dans les estomacs des spécimens capturés. Ces changements du régime alimentaire de ces espèces pourraient être donc liés directement aux variations de la salinité ou indirectement par l'intermédiaire de la disponibilité des proies, car ces dernières sont directement influencées par les variations de la salinité. Mais les migrations différentielles des classes de tailles présumées chez E. fimbriata dans l'espace et dans le temps lors de cette étude, méritent une attention particulière dans l'interprétation de la variation de ce trait de vie chez cette espèce.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault