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Comparaison des populations de poissons amont/ aval du barrage anti- sel de Maka sur la Casamance au Sénégal

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par Ismaà¯la NDOUR
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2007
  

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IV.5.1.2-.Taille de première maturité sexuelle (L50)

Nous avons orienté notre discussion sur la L50 qui permet une étude comparative de la taille de première maturité sexuelle d'une espèce vivant dans des environnements distincts. La L95 est surtout utilisée pour l'évaluation du potentiel halieutique de l'espèce.

Plusieurs auteurs ont montré que la taille de première maturité sexuelle varie en fonction des conditions environnementales chez les tilapias (Lowe McConnell, 1982 ; Eyeson, 1983 ; Legendre & Ecoutin, 1996 ; Duponchelle, 1997).

70

Tableau 24 : Synthèse de différents résultats obtenus sur la fécondité relative, le diamètre ovocytaire et la L50 de Sarotherodon melanotheron heudelotii et de Tilapia guineensis.

 

Fécondité
relative

Diamètre
ovocytaire

L50

Localisation

Références

SME

6172

1,7 #177; 0,27

139

Casamance

Présente étude

 

2,61 #177; 0,06

78

Saloum

Gueye, 2006

 
 

131

Saloum

Panfili et al, 2004b

 
 

176

Ebrié naturel

Legendre & Ecoutin

 
 

140

Ebrié enclos

Legendre & Ecoutin, 1989

 
 

150

Casamance

Albaret, 1987

TGU

 
 

159

Ebrié naturel

Legendre & Ecoutin, 1989

 
 

154

Ebrié enclos

Legendre & Ecoutin, 1989

 

71

Les plus faibles L50 en amont qu'en aval du barrage de S. m. heudelotii et de T. guineensis sont liées surtout au fort stress causé par le passage de l'eau salée en amont du barrage au mois de mai, par la forte température enrégistrée à Diana Malary pendant ce mois et par la faible profondeur des eaux en amont de Diana Malary. Cette dernière situation aurait entraînée les poissons vers les zones situées plus en aval de l'estuaire (comme Diana Malary), ce qui peut causer un manque d'espace à ces poissons pour accomplir leurs activités bioécologiques, d'où une plus forte agressivité des individus. Ce fait est bien confirmé par les faibles L50 observées à Diana Malary (106 mm pour S. m. heudelotii, 117 mm pour T. guineensis) au mois de mai. Tous ces résultats illustrent les réponses de ces espèces lorsqu'elles sont exposées de façon brusque à des salinités élevées après avoir vécu longtemps en eau douce mais aussi à de fortes températures. Comme l'a montré l'étude de Watanabe & Kuo (1985), ces tilapias deviennent plus sensibles à l'augmentation de la salinité que ceux qui étaient préalablement exposés. Gilles et al, (2004) affirment que les adultes peuvent être transférés sans acclimatation de l'eau douce à l'eau mer et inversement. Mais cela n'exclut pas des variations de leurs traits biologiques aux conditions changeantes du milieu. De plus, lors de cette étude les salinités avaient atteint même des valeurs supérieures à 36 (75). Des variations de la L50 entre différentes populations ont été déjà démontrées chez plusieurs espèces tropicales dans tous les écosystèmes aquatiques ouest africains : en lagune (Guyonnet et al., 2003), en estuaire (Panfili et al., 2004b) en eau douce de lac (Duponchelle & Panfili, 1998) et en rivière (Paugy, 2002). La taille à la première maturité sexuelle est un paramètre biologique particulièrement sensible aux variations environnementales (Panfili et al., 2006). Les variations temporelles de la L50 observées au cours de cette étude suggèrent que ces espèces sont sensibles aux fluctuations de la salinité et de la température. Des variations sur la taille à la première maturité sont fréquentes chez les tilapias (Faunce, 2000). Mais la question qui reste encore à déterminer est de savoir si ces changements sont dus à une maturité précoce ou à un phénomène de nanisme (Eyeson, 1983). Certains auteurs prétendent que ceci pourrait être une conséquence d'une précocité des individus (Panfili et al., 2006 ; Gueye, 2006). En revanche une différence de croissance entre les populations de l'estuaire du Saloum et de la Gambie a été montrée (Panfili et al., 2004b). De plus ces auteurs également ont constaté que la croissance de S. m. heudelotii était inhibée par les très fortes ou très faibles salinités. D'autres auteurs ont montré l'effet réducteur de la salinité sur la taille de T. guineensis et de S. m. heudelotii (Pandaré et al., 1997) et sur divers poissons en générale (Boeuf & Payan, 2001) Nos résultats obtenus sur la variation temporelle des tailles moyennes et maximales

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appuyés par l'existence de la relation: taille maximales/croissance (Lauzanne, 1978 ; Legendre & Albaret, 1991), expliquent ces changements de L50 par une par une différence de croissance des poissons en réponse au stress de salinité en particulier. Mais à cause de l'abence de variation significative des tailles des individus entre l'amont et l'aval du barrage, nous ne pouvons pas exclure définitivement la précosité des individus.

Nos résultats ont également montré que l'augmentation de la salinité et de la température entraine chez ces tilapias une réduction de la taille du plus petit individu mature. Cette taille a été plus petite dans les stations aval que dans celles d'amont du barrage. Mais également elle a été plus faible en mai qu'en février et octobre. Ces résultats confirment celles de Panfili et al., (2006) au Saloum, qui remarquent que le plus petit individu mature (PPIM) était un bon indicateur de la L50 trouvée dans un environnement donné.

La taille de première maturité sexuelle trouvée (L50) chez S. m. heudelotii dans cette partie de l'estuaire (139 mm) peut être rapprochée à celle trouvée par Panfili et al, (2004b) dans le Saloum (131 mm). Elle peut également être rapprochée à celle déterminée en enclos d'élevage en Lagune Ebrié (140 mm) par Legendre & Ecoutin (1989) qui notent une diminution de la L50 par rapport à celle obtenu en milieu naturel (176 mm). Quant à la L50 de T. guineensis (125 mm), elle est inférieure aux L50 déterminées en enclos d'élevage (154 mm) et en milieu naturel (159 mm) dans la lagune Ebrié (Legendre & Ecoutin, 1989). Ceci peut être lié au faible nombre d'invidus matures capturés pour cette espèce au cours de notre étude. Ces observations révélent que les populations de S. m. heudelotii et de T. guineensis vivant dans cette partie de l'estuaire de la Casamance sont plus stressées que celles d'en milieu naturel de la lagune Ebrié, mais de manière similaire aux populations vivant dans le Saloum et en enclos d'élevage pour S. m. heudelotii en particulier. La différence notée sur la L50 de S. m. heudelotii par rapport à celle trouvée par Albaret (1987) en Casamance (150 mm) s'explique par une différence numérique (de femelles matures capturées) et spatiale d'échantillonnage. Cet auteur a travaillé sur pratiquement tout le long de l'estuaire, alors que notre étude a été menée sur un espace plus restreint (Tableau 24).

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