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Analyse des conditions d'équilibre financier d'un système de retraite par répartition: cas du régime de la caisse de retraites du Togo

( Télécharger le fichier original )
par Kossi A. ANATA
Université de Lomé Togo - DESS en sciences économiques 2007
  

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    UNIVERSITE DE LOME

    LOME - TOGO

    ...........

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

    (FASEG)

    UNITE DE FORMATION ET RECHERCHE DOCTORALES DESS SCIENCES ECONOMIQUES

    Option : « AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET GESTION DES COLLECTIVITES »

     

    ANALYSE DES CONDITIONS D'EQUILIBRE
    FINANCIER D'UN SYSTEME DE RETRAITE
    PAR REPARTITION : CAS DU REGIME DE
    LA CAISSE DE RETRAITES DU TOGO

    Module : Politique Economique

    Présenté et soutenu par : Sous la direction de :

    ANATA Kossi Abaka AMOUSSOU-GUENOU Assiba

    Docteur en «Analyse et Politique Economique»

    Chargé de cours à l'UFRD/ SC ECO - FASEG.

    1er juin 2007

    ii

    RESUME

    La crise des systèmes de retraites est un problème qui n'épargne aucun pays du monde. Dans la plupart des pays, les structures chargées de gérer ces systèmes de retraites traversent une instabilité économique et financière dont les causes sont multiples et variables d'un pays à l `autre. En général, c'est les systèmes de retraites par répartition qui suscitent de vives inquiétudes dues à la faillite que courent actuellement les caisses de retraites. De plus en plus, les charges s'alourdissent alors que les possibilités de financement s'amoindrissent.

    Au Togo, depuis neuf ans la Caisse de Retraites chargée de gérer le régime des pensions des fonctionnaires civils et militaires est en déséquilibre financier. En effet, pour la première fois en 1998, elle a enregistré un déficit de 611 179 144 FCFA. Depuis cette année là, sa situation financière ne s'est plus améliorée ; les déficits s'accumulent et en 2005 le montant des charges atteint presque le double de celui des recettes. L'effectif des cotisants décroît alors que celui des retraités augmente. De 1989 à 2006, ces effectifs sont respectivement passés de 35 652 à 15 900 et de 5 020 à 20 073, soit avec des taux d'accroissement global de - 55,4% et de 299,9%.

    La CRT doit nécessairement faire réaménager la loi n° 91-11 du 23 mai qui régit le régime des pensions civiles et militaires. Il est aussi important de reculer l'âge d'admission à la retraite en l'accompagnant d'une prolongation de la durée de cotisation pour une pension à taux plein, de recruter des fonctionnaires, et surtout de titulariser certains fonctionnaires stagiaires en vue d'améliorer le rapport démographique. Ces mesures nécessitent l'implication de l'Etat.

    iii

    DEDICACE

    > A MON D IEU TOUT PUISSANT

    Toi qui m'as donné la vie,

    Toi qui m'a tracé un chemin à suivre et, par ton esprit Saint, m'a conduit progressivement à arriver là où je suis aujourd'hui,

    Je te dédie ce modeste travail.

    > A MON PERE

    TOI qui a su emprunté la sagesse divine et m'a éduqué dans la foi, l'amour et la dignité, et m'a inculqué un esprit de courage et de persévérance,

    Soit fier de ton fruit que je représente.

    > A MES FRERES ET SOEURS : Guillaume, Henri et Simone

    Vous qui m'avez soutenu sur tous les plans: spirituel, matériel et moral, soyez comblés de toute grâce divine. Et à toi Jonas, soit aussi comblé outre tombe.

    > A MADEMOISELLE Henriette M. WOBEDIGNA

    Ton soutien a été inestimable. Sois-en fière.

    iv

    REMERCIEMMENTS

    Nous voulons exprimer ici nos sentiments de profonde gratitude à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la rédaction de ce mémoire, en particulier :

    A notre Directeur de mémoire, Monsieur Assiba AMOUSSOU-GUENOU, Docteur en Analyse et Politique Economique, Enseignant à l'Unité de Formation et Recherche Doctorales de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion qui, malgré ses multiples occupations a accepté sans réserve de nous diriger dans ce travail ;

    A Monsieur DEDJEH Yawo, Directeur de Recouvrement à la Caisse de Retraites du Togo, pour ses conseils, renseignements et documentations qu'il nous à gracieusement fournis.

    Nos remerciements vont également au Recteur Chancelier des Universités du Togo, au Président de l'Université de Lomé et à tous leurs collaborateurs, pour l'ouverture des programmes de formations de 3è cycle à la FASEG ; aux responsables Pédagogique et Scientifique, respectivement Monsieur K. Victor AYASSOU et Monsieur E. Maurille AGBOBLI, et au corps professoral du DESS « Aménagement du Territoire et Gestion des Collectivités » pour la qualité de la formation qu'ils nous ont donné.

    Qu'il nous soit aussi permis de formuler au Président de jury et à tous ses membres, nos remerciements pour l'intérêt qu'ils attachent à cette oeuvre et l'appréciation qu'ils vont en faire.

    Enfin, nous exprimons à tous nos camarades et amis, notamment AWOUDI Bruno, GOLO N. Yao, MATI A. Komi et NANTOB N'yilimon pour leur soutien et leur sollicitude à notre endroit.

    v

    TABLE DES MATIERES

    RESUME ii

    DEDICACE iii

    REMERCIEMMENTS iv

    TABLE DES MATIERES v

    Liste des Annexes vii

    Liste des figures vii

    Acronyme vii

    Liste des Tableaux viii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 3

    1.1. Problématique 4

    1.2. Objectifs 5

    1.2.1. Objectif général 6

    1.2.2. Objectifs spécifiques 6

    1.3. Revue de la littérature 6

    1.3.1. Système de retraite par répartition 6

    1.3.2. Equilibre financier des systèmes de retraites par répartition 6

    1.3.2.1. La gestion des ressources et l'équilibre financier des systèmes de Retraites 7

    1.3.2.2.. L'influence du taux de recouvrement des cotisations sur l'équilibre 8

    1.3.2.3. Relation entre le taux de cotisation et l'équilibre des régimes de retraites 8

    1.3.2.4. L'influence d'une variation du rapport démographique sur l'équilibre. 9

    1.3.2.5. L'âge de la retraite et l'équilibre des systèmes de retraites en régime de répartition. . 9

    1.3.2.6. Le taux de pension net et l'équilibre financier des systèmes de retraites 9

    1.4. Hypothèses 10

    1.5. Démarche méthodologique 10

    1.5.1. La collecte des données 10

    1.5.2. Stratégie de vérification 11

    CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES REGIMES DE RETRAITE PAR

    REPARTITION 13

    2.1. Les caractéristiques du mode de retraite par répartition. 14

    2.1.1. Le cycle de vie 14

    2.1.1.1. La phase de jeunesse. 14

    2.1.1.2. La phase de croissance et de maturation 15

    2.1.1.3. Phase de maturité et effondrement du régime 15

    2.1.2. Les avantages et inconvénients du système de répartition 17

    2.1.2.1. Avantages de la répartition. 18

    2.1.2.2. Les inconvénients. 18

    2.2. Généralités sur le régime public de retraite Togolais. 19

    2.2.1. Historique 19

    2.2.2. Fonctionnement de la Caisse de Retraites du Togo 20

    vi

    2.2.3. Les différentes sources de financement de la Caisse de Retraites du Togo. 21

    2.2.4. Les différentes charges. 21

    CHAPITRE III : ANALYSE DES DETERMINANTS ET DES CONDITIONS

    D'EQUILIBRE GENERAL 23

    3.1. Analyse des déterminants sur l'équilibre financier de la Caisse de Retraites du Togo 24

    3.1.1. La qualité de la gestion des ressources 24

    3.1.2. Le taux de recouvrement des cotisations 25

    3.1.3. Le taux de cotisation 27

    3.1.4. Le rapport démographique 28

    3.1.5. Age de retraite 30

    3.1.5.1. Les conditions fixées par la loi 30

    3.1.5.2. Incidence du recul de l'âge de retraite 31

    3.1.6. Le taux de remplacement 32

    3.2. Analyse des conditions de l'équilibre financier 33

    3.2.1. Base théorique du modèle. 33

    3.2.2. Application 35

    CHAPITRE IV : ENSEIGNEMENTS ET SUGGESTIONS 38

    4.1. Enseignements 39

    4.2. Suggestions 42

    4.2.1. La réforme de la loi 42

    4.2.1.1. Les cotisations des services auxiliaires 43

    4.2.1.2. Le cas des fonctionnaires détachés. 43

    4.2.1.3. L'institution d'un régime complémentaire 43

    4.2.1.4. Le calcul des prestations 44

    4.2.2. Reculer l'âge d'admission à la retraite et prolonger la durée de cotisation 45

    4.2.3. Le recrutement et la titularisation des fonctionnaires 46

    Tableau 11 : Evolution du coût annuel des allocations de départ à la retraite depuis 1992. 47

    4.2.4. Le rôle des Institutions de Retraites 47

    CONCLUSION GENERALE 48

    ANNEXES 50

    BIBLIOGRAPHIE 60

    vii

    Liste des Annexes

    Annexe I : Evolution des recettes de 1992 à 1998 51

    Annexe II : Evolution des recettes de 1999 à 2005. 52

    Annexe III : Evolution des depenses de 1992 à 1998 53

    Annexe IV : Evolution des dépenses de 1999 à 2005 54

    Annexe V : Récapitulatif de l'effectif des retraites de 1989 à 2006 55

    Annexe VI : Evolution du rapport démographique des fonctionnaires civils et militaires 56

    Annexe VII : Exemple de calcul d'une pension de retraite 57

    Annexe VIII : Parametres de pilotage des regimes de retraitre 58

    Annexe IX : Organisation d'un régime de retraite à cotisations définies. 59

    Liste des figures

    Figure 1: Courbe d'évolution comparée des recettes et des dépenses 5

    Figure 2: Cycle de vie du régime public par répartition Chilien de 1945 à 1971 17

    Figure 3 : Fonctionnement des systèmes de retraites par répartition. 20

    Figure 4 : Cycle de vie du régime de la Caisse de Retraites du Togo entre 1989 et 2005 41

    Acronyme

    AISS : Association Internationale de Sécurité Sociale

    BAC : Baccalauréat (2è partie)

    CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest

    CNSS : Caisse Nationale de la Sécurité Sociale

    CBA : contribution du Budget Administratif

    CBG : contribution du Budget Général

    CMDN : contribution du Ministère de la Défense Nationale

    COD: contribution des Organismes de Détachement

    COR : Conseil d'Orientation des Retraites

    CRT Caisse de Retraites du Togo

    DGIPE : Direction de la Gestion Informatique du Personnel et de l'Emploi

    EDIT-TOGO: Editions du Togo

    FAT: Force Armée Togolaise

    FCFA : Francs de la Communauté Financière Africaine

    viii

    JORT : Journal Officiel de la République Togolaise

    OTP/IFG: International Fertilizers Group-Togo (ex Office Togolaise de

    Phosphate)

    MCO : Moindres Carrés Ordinaires

    OIT : Organisation Internationale du Travail

    PAS : Programmes d'Ajustements Structurels

    PIB : Produit Intérieur Brut

    Liste des Tableaux

    Tableau 1 : Evolution des dépenses de fonctionnement. 25

    Tableau 2 : Etat récapitulatif des impayés (en FCFA) dus par les fonctionnaires détachés au

    31 / 12 / 2004 26

    Tableau 3 : Abondement (en FCFA) de 20% non recouvré (de 2000 à 2004) 26

    Tableau 4 : Incidence de la variation du taux de cotisation sur les recettes 27

    Tableau 5 : Evolution du rapport démographique de 1995 à 2005. 28

    Tableau 6 : Evolution du solde financier de 1995 à 2005 : 30

    Tableau 7 : Comparaison des taux de remplacement 32

    Tableau 8 : Quelques rapports démographiques d'équilibre. 36

    Tableau 9 : Evolution des rapports « pensionnés / cotisants » et « Solde financier / recettes

    totales » 40

    Tableau 10 : Les subventions de l'Etat (2005-2006) 42

    Tableau 11 : Evolution du coût annuel des allocations de départ à la retraite depuis 1992. 47

    1

    INTRODUCTION GENERALE

    De nos jours, le problème de la sécurité sociale, et en particulier celui de la retraite, constitue une préoccupation quasi générale dans le monde entier.

    En effet, plusieurs régimes de retraite n'arrivent pas à garantir une sécurité sociale comme il se doit aux personnes âgées admises à la retraite. L'Organisation Internationale du Travail (OIT)1 estime à plus de 90% la population active mondiale qui n'est pas couverte par des régimes de retraite pouvant leur garantir un revenu suffisant pour leur vieillesse. Selon un rapport des Nations Unies sur « la situation sociale dans le monde » en octobre 2003, les régimes de retraite n'ont plus aucune valeur en raison de l'effondrement de l'économie et plusieurs caisses de retraite ne sont pas performantes.

    En Afrique subsaharienne, la situation est préoccupante. Dans la plupart de ces pays, la retraite a perdu un peu plus de son caractère noble pour être perçue comme une fatalité, voire une sanction. Les retraités ont de plus en plus du mal à percevoir leurs pensions, alors que la retraite est l'aboutissement logique des décennies de travail, et il fallait normalement « céder la place sans pour autant perdre le goût de la vie » comme l'exprime Soungalo (2005)2 dans son article : « la retraite, un cauchemar ». Ce fait s'explique par une crise financière que traverse la majorité des caisses de retraite, dont la plupart sont basées sur un mode de retraite par répartition avec comme principale source de financement, les cotisations.

    Au Togo, la situation n'est non plus reluisante. Le régime de retraite institué par la loi n° 6318 du 21 novembre 1963, et perpétué par celle du 23 mai 1991, repose sur ce même mode. Les premières générations des retraités du secteur public ont vécu des traitements appréciables, marqués par la régularité des pensions, et même avec une prime de départ à la retraite, jusqu'à ce que l'équilibre financier ne soit rompu en 19993 , avec plus d'un (1) milliard de francs CFA de charges mensuelles contre une cotisation moyenne de 0,55 milliard de francs CFA par mois. Aujourd'hui, non seulement il y a une rupture de l'équilibre financier de la Caisse de Retraites du Togo (CRT), mais aussi un déficit avec un besoin de financement d'une valeur de 8 milliards de francs CFA. L'urgence fait donc appel à un retour

    1 Organisation Internationale du Travail, in Nations Unies, Rapport sur la situation sociale dans le monde 2003, New York, octobre 2003, p.26

    2 Koné SOUNGALO, « La retraite, un cauchemar », article publié dans : Dossiers : Société sur le site : www.afrology.com/soc/retraite.html

    3 DEDJEH Yawo, Rapport sur les conditions de retour à l'équilibre financier du régime de la caisse de retraites du Togo, 2005, p. 2.

    2

    à l'équilibre financier du régime des pensions de la CRT afin de faire face à l'avenir des générations futures de retraités.

    La présente recherche est structurée en quatre chapitres : le cadre théorique et

    méthodologique, la présentation des régimes de retraites par répartition, l'analyse des déterminants et des conditions d'équilibre général, et enfin les enseignements et les suggestions.

    3

    CHAPITRE I :

    CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

    4

    Ce chapitre a pour but de faire ressortir la problématique du sujet, de présenter les objectifs poursuivis, de faire une synthèse de la revue de la littérature, d'élaborer les hypothèses de recherche et de présenter la méthodologie adoptée pour la vérification des hypothèses élaborées.

    1.1. Problématique

    Le problème de faillite des systèmes de retraite par répartition, c'est-à-dire des systèmes de retraite dans lesquels les cotisations des actifs sont réparties en même temps qu'elles s'opèrent, en faveur des retraités et à leurs ayants cause, est l'un des sujets prioritaires qui animent les débats dans presque tous les pays. Dans tous ces pays, le grand souci est d'arriver à améliorer la situation financière de leurs caisses de retraites, en vue de donner une garantie aux générations présentes d'actifs qu'elles auront elles aussi une retraite digne comme l'ont eu leurs prédécesseurs. Certains de ces pays ont déjà réformé leurs systèmes de retraites ; cependant l'expérience enseigne que le problème n'est toujours pas entièrement résolu dans tous ces pays où de telles réformes ont été mises en place. C'est le cas par exemple de la France qui, après avoir porté l'âge d'admission à la retraite de 60 à 65 ans avec suppression des départs anticipés à la retraite, pense aujourd'hui à une baisse du taux de pension nette de 78 à 64%4 à cause de l'arrivé à la retraite des générations du baby boom. C'est le même cas que vit depuis 1998 le Djibouti après plusieurs tentatives de réformes que Collard et al. (1998) qualifient de « pseudo solution du statu quo »5.

    Ce problème de déséquilibre financier de la retraite par répartition n'épargne pas le Togo. Huit (8) ans après la première réforme de la loi de 1963 en mai 1991, réforme qui accorda une autonomie financière à la Caisse de Retraites du Togo et porta le taux de cotisation salarial de 6% à 7% en prévoyant une possibilité de revoir à la hausse le taux patronal en cas de nécessité dans les articles 75 et 78 de cette loi n° 91-11 du 23 mai 1991, la situation est inquiétante si une observation est faite sur l'évolution comparée des dépenses et des recettes inscrites aux annexes I à IV. La figure suivante donne l'allure de l'écart entre ces recettes et dépenses.

    4 Gaël Dupont et al, « Les modèles de microsimulation dynamique dans l'analyse des réformes des systèmes de retraites : une tentative de bilan », France, n° 2003-10, 2003, p.10.

    5 A. COLLARD et A. MEZIERES, « Retraites : doux mirage du statu quo », Actuaire IAF, IEA-ACTUARIA SA, 1998.

    5

    Figure 1: Courbe d'évolution comparée des recettes et des dépenses

    Source : Construit par l'auteur à partir des données sur les recettes et les dépenses collectées à la CRT. Voir les annexes I à IV.

    D'après la figure, la rupture de l'équilibre est intervenue au cours de l'année 1998, c'est-à-dire trente cinq (35) ans après l'institution du régime.

    Après une diminution des dépenses par rapport aux recettes en 20016, un grand écart continu (croissance exponentielle des dépenses contre une quasi stabilité des recettes) s'est creusé entre ces deux variables. La conclusion qui peut se dégager, c'est que si rien n'est fait dans les plus brefs délai, le régime cessera d'exister dans un avenir très proche. L'on s'interroge sur ce qui doit être concrètement fait pour obtenir et sauvegarder l'équilibre financier du régime. En d'autres termes, quelles sont les variables sur lesquelles on peut agir pour parvenir à un équilibre financier et à quelle condition cet équilibre peut être obtenu ? C'est à ces deux questions que nous essayerons de répondre tout au long de ce travail.

    1.2. Objectifs

    Pour arriver à une réponse claire à nos questions de recherche, un objectif général est fixé, et de celui-ci découlent deux objectifs spécifiques.

    6 Ces baisses des dépenses, s'expliquent par des difficultés financières qui n'ont pas permis à la Caisse de payer normalement les pensions aux retraités. Les recettes de cotisations ont baissé (confère les annexes I et II), ayant pour cause non seulement les départs massifs à la retraite comme le traduit le tableau de l'annexe V, mais aussi et surtout du fait des arriérés de salaires accumulés par l'Etat envers les fonctionnaires entre 1999 et fin 2001. Les salaires n'étant pas payés durant tous les mois, la Caisse aussi n'avait pas pu encaisser les cotisations de ces mois impayés. Cette situation a été plus ressentie en 2001 et avait ainsi entraîné la Caisse à accumuler cinq (5) mois d'arriérés de pensions envers les retraités dont 4 mois sont restés impayés au jour d'aujourd'hui.

    6

    1.2.1. Objectif général

    Le but de cette recherche, c'est d'apporter une contribution pour le rétablissement de l'équilibre financier du régime de la Caisse de Retraites du Togo.

    1.2.2. Objectifs spécifiques

    Pour répondre à ces interrogations sur les réformes à apporter au régime de la Caisse de retraites du Togo, un double objectif est visé:

    - Etudier les différents déterminants qui influencent l'équilibre financier du régime des pensions de la Caisse de Retraites du Togo ;

    - Analyser les conditions d'obtention de l'équilibre financier de ce régime.

    Avant d'élaborer les hypothèses de travail, essayons d'abord de voir ce que la littérature dit autour de ce thème.

    1.3. Revue de la littérature

    Les débats sur la faillite des systèmes de retraites en régime de répartition tournent autour des différents déterminants sur lesquels les politiques de réformes doivent être axées pour obtenir l'équilibre financier, susceptible d'être conservé sur le long terme. Mais avant d'aborder ce qui a été dit à propos de ces déterminants, essayons de comprendre ce qu'est un système de retraite par répartition et ce qu'implique son équilibre financier.

    1.3.1. Système de retraite par répartition

    Un régime de retraite par répartition se définit comme un régime dans lequel les actifs du moment cotisent pour les actifs d'hier, c'est-à-dire les retraités du moment, et à leurs ayants droits : orphelins, veuves ou veufs. Au fur et à mesure que ces fonds de cotisations sont collectés, ils sont immédiatement distribués aux bénéficiaires : d'où le nom de « répartition ». Ces régimes de répartition vivent généralement sur les prélèvements sur salaire complétés parfois par les recettes publiques.

    7

    1.3.2. Equilibre financier des systèmes de retraites par répartition

    Walras (1874)7, dans ses « Eléments d'économie politique » a développé et étudié un modèle abstrait de d'équilibre général. D'après sa théorie, on ne peut parler d'équilibre que lorsque la demande n'est ni supérieure ni inférieure à l'offre sur tous les marchés. L'équilibre financier des systèmes de retraites implique donc que tout au long de ce système, il faut rechercher une équation d'équilibre (Gillis et al, 1998)8 assurant une égalité comptable (égalité entre les ressources et les emplois).

    Au sujet de cet équilibre (ou déséquilibre), plusieurs déterminants sont indexés : la qualité de la gestion des ressources, le taux de recouvrement des cotisations, le taux de cotisation, le rapport démographique, l'âge de la retraite et le taux de remplacement (ou le taux de pension net).

    1.3.2.1. La gestion des ressources et l'équilibre financier des systèmes de Retraites

    Plusieurs auteurs ont évoqué dans leurs écrits le problème de la gestion des ressources dans les systèmes de retraites par répartition. En général, ces systèmes sont réputés être mal gérés ; et cette mauvaise gestion est partiellement imputable à une ingérence des pouvoirs publics9.

    Soungalo continue dans cette même logique en disant que c'est la mauvaise gestion des régimes existants qui aggrave la faillite et expose une large part de la population mondiale à la pauvreté durant la vieillesse. En d'autres termes, elle représente l'une des principales causes de déséquilibre financier de ces régimes. Selon les spécialistes regroupés en Association Internationale de Sécurité Sociale (AISS)10, des dépenses de fonctionnement supérieures à 15% des dépenses totales indiquent une mauvaise gestion de ces régimes.

    Cette façon d'insister et d'attribuer la mauvaise gestion des ressources aux systèmes de retraites par répartition, semble être un peu exagérée. Même si c'est le cas dans certains pays, elle ne doit pas être généralisée pour tous les pays où ces systèmes sont mis en place.

    7 Léon Walras, Elément d'économie politique, in Michel Albert, encyclopédie économique, Douglas Greenwald, éd. Economica, Paris, 1984, p.386.

    8 Malcolm Gillis et al, Economie du développement, Nouveaux horizons, Belgique, 1998, p.88 (4è édition).

    9 BIT, La sécurité sociale pour la majorité exclus : étude de cas dans les pays en développement, Genève, 2000, p.10, (1ère édition).

    10 Se référer à OURO-SAMA Mohamed-Sad, Etude pour une gestion optimale des caisses de retraites : cas de la Caisse de Retraites du Togo, 1999, p.41.

    8

    1.3.2.2.. L'influence du taux de recouvrement des cotisations sur l'équilibre

    Ce taux représente le pourcentage des cotisations effectivement recouvrées par rapport à celles qui devraient être dues.

    Certains auteurs pensent que dans les pays en voie de développement, la totalité des ressources de cotisations ne sont pas recouvrées par les caisses de retraites alors qu'elles représentent la principale source de financement. Selon eux, c'est l'une des facteurs qui minent les finances des caisses de retraites. C'est pour cette raison que Soungalo disait dans son article que la Côte d'Ivoire ayant opté pour un système de répartition, « il faut que les cotisations soient versées pour qu'en théorie on puisse payer les retraites ». Or il remarqua que les employeurs ne versent pas toujours les cotisations prélevées sur le bulletin de leurs employés.

    Même si c'est vérifié dans certains pays comme la Côte d'Ivoire, est-ce une raison de généraliser le phénomène dans tous les pays en développement ? Il est important de souligner que ce n'est pas uniquement les pays en développement qui sont touchés par ce problème de déficit ; des pays développés aussi, à l'instar de la France connaissent ce problème.

    1.3.2.3. Relation entre le taux de cotisation et l'équilibre des régimes de retraites

    Comme l'ont affirmé COLLARD et al. (1998) dans leur article : « Retraites : le doux mirage du statu quo », le taux de cotisation constitue l'un des trois piliers sacrés de rééquilibrage des systèmes de retraites par répartition. Mais ici, on assiste à des points de vue divergents selon les auteurs. D'aucuns pensent qu'une augmentation du taux de cotisation est inefficace en termes d'équité (COLLARD et al.) car elle sanctionne les actifs en faveurs des retraités. Mais d'autres soutiennent qu'en phase d'effondrement, que ce taux croisse pour permettre l'équilibre financier à travers l'augmentation des ressources ; c'est le cas de la Banque Mondiale11 Il est nécessaire de remarquer que ce taux ne peut indéfiniment croître lorsque le déficit persiste. Notre point de vue, c'est qu'il faut arriver malgré ces idées controversées, à déterminer un taux d'équilibre, celui qui répond au niveau de vie des populations.

    11 Banque Mondiale, la crise du vieillissement, Washington, 1994, p.43

    9

    1.3.2.4. L'influence d'une variation du rapport démographique sur l'équilibre

    Le rapport démographique exprime une relation de dépendance entre le nombre des cotisants et celui des retraités. Généralement il désigne le rapport « cotisants / retraités ». Quand l'effectif des retraités augmente plus proportionnellement que celui des cotisants, la trésorerie des structures chargées de gérer les retraites se détériore (Soungalo). Tout au long du système, les structures de retraites ont intérêt à maintenir ce rapport à un niveau acceptable, c'est-à-dire que les cotisants dont dépend les retraités soient largement plus nombreux que les derniers; c'est une vue commune de tous les auteurs. Mais quel doit être la valeur de cet indicateur pour maintenir l'équilibre ?

    1.3.2.5. L'âge de la retraite et l'équilibre des systèmes de retraites en régime de répartition

    « L'âge moyen d'entrée dans la vie (...) ou de départ en retraite (...) constituent des paramètres centraux de l'équilibre et du rendement des régimes », pense Valin (2006)12. Tous ceux qui se sont intéressés de cet âge, pensent que ce qui doit être fait en situation de faillite, c'est de reculer l'âge de la retraite. Guillemard (2003)13, estime que le recul de l `âge de la retraite permet aux fonctionnaires de travailler plus longtemps et de préserver ainsi l'équilibre financier des systèmes de retraites. Elle dit « (...) mais au nom de la préservation de l'équilibre financier des systèmes de retraites, ils sont priés de travailler plus longtemps ». Ce report d'âge à été fait dans certains pays à l'instar de la France, du Japon... qui l'ont porté de 60 à 65 ans. De même, Dedjeh (2005), est de cet avis quand il propose que l'âge de retraite au Togo passe de 55 à 60ans.

    Cependant il faut s'interroger sur l'incidence d'une telle mesure sur le niveau de chômage par exemple. L'âge doit constituer pour chaque pays un facteur d'arbitrage entre l'emploi et la protection sociale comme le résume Guillemard.

    1.3.2.6. Le taux de pension net et l'équilibre financier des systèmes de retraites

    Appelé aussi taux de remplacement, le taux de pension net représente le « rapport entre le
    montant de la retraite et le dernier salaire » : Berthelot (1999)14. Tandis que certains comme

    12 Gérad VALIN, « la gouvernance patrimoniale et sociale des systèmes de retraite : enjeux et actuellement », Paris, 2006, p.7

    13 Anne-Marie GUILLEMARD, l'âge de l'emploi, les sociétés à l'épreuve du vieillissement, Armand colin, Paris, 2003, p.10

    14 Jacques BERTHELOT, « l'avenir des retraites : les régimes par capitalisation contre la croissance et la solidarité », Economie & Finance. Société, France, 1999, p.2.

    10

    Cottave (1991), Dupont et al. (2000) militent en faveur de la constance de ce taux (sans préciser le niveau) pour une parité entre les revenus des retraités et ceux des salariés15, d'autres pensent que des taux de remplacement très élevés ne sont pas de nature à favoriser le maintien de l'équilibre. Par conséquent, selon ces derniers, il faudrait qu'il soit maintenu à un niveau pas trop élevé. C'est ce que soutien en France le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) en prévoyant une réduction de 78 à 64% le taux de pension nette16.

    1.4. Hypothèses

    Pour parvenir aux objectifs fixés, les hypothèses suivantes sont formulées :

    - La mauvaise gestion des ressources, le recouvrement partiel des ressources de cotisations, la dégradation du rapport démographique et le niveau du taux de pension net sont les causes du déséquilibre financier du régime de la Caisse de retraites du Togo ;

    - Le recul de l'âge de la retraite et l'accroissement des taux de cotisations ont un impact positif sur l'équilibre financier du régime de la Caisse de Retraites du Togo.

    1.5. Démarche méthodologique

    1.5.1. La collecte des données

    Ce travail porte sur le cas de la Caisse de Retraites du Togo. Celle-ci a été choisie pour le simple fait que c'est elle qui gère le régime public de retraites, régime qui est en déséquilibre financier depuis un certain nombre d'années. La collecte des données pour les analyses s'est faite en trois temps :

    Premièrement, une recherche documentaire qui a permis de relever les faits et opinions publiés dans certains ouvrages.

    Ensuite, des entretiens ont été faits avec des personnes ressources, spécialement avec certains responsables de la CRT et aussi avec quelques retraités. Les informations reçues ont permis d'orienter le travail.

    15 Confère Gaël Dupont et al, « Les modèles de microsimulation dynamique dans l'analyse des réformes des systèmes de retraites : une tentative de bilan, France, décembre 2003, p.3

    16 Ibid, p.10

    Après ce chapitre préliminaire consacré au cadre théorique et méthodologique, c'est-à-dire à la problématique, aux objectifs, à la revue de la littérature, aux hypothèses et à la

    11

    Enfin, après la recherche documentaire et les entretiens avec les personnes ressources, des données (ou statistiques) déjà existantes ont été collectées au niveau de la Caisse de Retraites elle même, particulièrement à l'Agence comptable et à la Direction de Recouvrement, et aussi au niveau de la Direction de la Gestion Informatique du Personnel et de l'Emploi (DGIPE). Ce sont ces données qui ont servi de base pour les différentes analyses.

    1.5.2. Stratégie de vérification

    Les hypothèses formulées rassemblent au total six (6) déterminants qui sont : la qualité de la gestion des ressources, le taux de recouvrement des cotisations, le taux de cotisations, le rapport démographique, l'âge de la retraite, et le taux de remplacement (ou taux de pension net).

    Le premier déterminant c'est-à-dire la qualité de la gestion des ressources, est analysé par le rapport des charges de fonctionnement (dépenses de fonctionnement / dépenses totales), un indicateur de gestion recommandé par l'Association Internationale de Sécurité Sociale. Pour le second c'est-à-dire le taux de recouvrement des cotisations, son analyse est faite à l'aide d'un tableau de comparaison entre les cotisations recouvrées et celles qui devraient être dues. Ensuite, pour le taux de cotisation, l'incidence de sa variation est déterminée sur les recettes totales. Par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO), nous avons pu établir une relation de dépendance entre le troisième déterminant qui est le rapport démographique (ratio cotisants / retraités) et le solde financier en vue de déterminer le rapport démographique d'équilibre. Pour le quatrième, c'est-à-dire l'âge de la retraite, son analyse a été faite à l'aide d'un raisonnement par anticipation de la fin de carrière. Concernant le taux de pension net, des comparaisons avec celui offert par la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) qui est chargée de gérer les travailleurs des secteurs privés et parapublics, et avec ceux de certains autres pays ont été faites.

    Enfin, par un modèle approprié dans l'analyse des réformes des systèmes de retraites appelé « les projections de tendance », modèle prenant en compte les implications des évolutions démographiques sur le niveau de vie relatif des actifs et des retraités et sur les cotisations de retraites dans un cadre macroéconomique exogène, les conditions de l'équilibre recherché sont analysées.

    12

    méthodologie, il sera question dans le chapitre suivant de procéder à la présentation (ou à la description) des systèmes de retraites par répartition.

    13

    CHAPITRE II :

    LA PRESENTATION DES REGIMES DE RETRAITE PAR REPARTITION

    14

    Les régimes de retraites par répartition sont de loin les plus fréquents. La majorité des pays de l'Afrique subsaharienne, de l'Europe pratiquent ce système. Ils sont dans tous ces pays une obligation pour les travailleurs assurés. Dans ce système, l'Etat a la plus grande part de responsabilité ; il s'impose, finance, administre et assure le système de retraite public. Ils vivent généralement sur les prélèvements sur salaires complétés parfois par les recettes publiques.

    Dans ce chapitre, les caractéristiques des systèmes de retraites par répartition et les généralités sur le régime public de retraite togolais géré par la Caisse de Retraites du Togo seront successivement exposées.

    2.1. Les caractéristiques du mode de retraite par répartition.

    Les systèmes de retraites par répartition se caractérisent essentiellement dans leur évolution par trois phases distinctes appelées « cycle de vie », celles-ci étant déterminées par les ratios « population âgée / population active » et « cotisants / retraités ». Ces derniers sont fortement influencés par le taux de cotisation obligatoire, les dépenses et l'excédent ou le déficit courant17.

    2.1.1. Le cycle de vie

    Les trois phases qui caractérisent le mode de retraite par répartition sont : la phase de jeunesse ou la phase d'accumulation, la phase de maturité ou phase d'équilibre et enfin, la phase de vieillesse ou phase de déséquilibre.

    2.1.1.1. La phase de jeunesse.

    Cette phase dite de jeunesse ou d'accumulation dure en moyenne une dizaine d'années. Les pays qui sont dans cette phase ont une population active importante et le rapport des cotisants aux bénéficiaires est encore plus élevé. Le régime de ces pays n'a pas encore atteint la maturité (le taux de couverture des retraités est faible), et compte plus de quinze habitants en âge de travailler pour chaque personne âgée. Selon une estimation de la Banque Mondiale18, les dépenses de pension dans cette première phase représentent moins de 1% du PIB. Avec des taux de retenues sur salaire peu élevés, ces régimes dégagent des excédents courants importants au cours de cette première phase. La population jeune augmente et le ratio « âgé /actif » reste faible ; l'Etat peut ainsi offrir une pension confortable à ces pensionnés âgés

    17 Banque Mondiale, la crise du vieillissement, op.cit, p.42.

    18 Ibid, p.42

    15

    ayant cotisé très peu pour leur retraite. Le nombre des cotisants étant très élevé par rapport à celui des bénéficiaires, les régimes qui sont à cette phase accumulent d'importants surplus leur permettant de financer la dette envers les assurés sociaux. Ces excédents font souvent l'objet d'investissements judicieux qui constituent plus tard une source de crédit pour les caisses de retraites.

    Dans les années 90, la quasi totalité des pays d'Afrique, d'Amérique Latine et du Moyen Orient étaient dans cette phase de jeunesse, mais aujourd'hui ces pays ont atteint le stade de vieillesse.

    2.1.1..2. La phase de croissance et de maturation

    A ce stade d'évolution, les régimes de retraites tendent vers un équilibre financier. Les excédents accumulés au cours de la phase de jeunesse servent à supporter les charges des premières générations de retraités. En effet, dans cette seconde phase, le rapport « cotisants / retraités » reste relativement élevé, cependant à un niveau inférieur à celui de la première phase. Les premières générations de travailleurs - génération fondatrice du régime, spécialement ceux qui avaient un âge compris entre 30 et 50 ans ont atteint l'âge de la retraite et commencent par bénéficier de leurs pensions. Bien que n'ayant pas cotisé durant toute leur vie active, ces dernières reçoivent des transferts positifs plus importants que la toute première génération de bénéficiaires.

    Contrairement à la phase de jeunesse, les taux de cotisation augmentent rapidement au cours de cette phase de croissance. Bien que cette élévation des taux de cotisations soit susceptible de permettre un accroissement des ressources financières, les excédents accumulés s'épongent progressivement du fait de la lourdeur des charges : de plus en plus de personnes âgées admises à la retraite ; pression exercée par celles-ci, non seulement pour s'opposer à toute diminution des prestations à leur endroit, mais surtout pour les maintenir à un niveau élevé. Cette situation ajoutée à certains départs précoces menacent la stabilité financière à long terme de ces régimes, et les exposent à un effondrement total.

    2.1.1.3. Phase de maturité et effondrement du régime

    Ici, le système entre dans sa phase de vieillesse avec plus de 40 ans d'existence. Les charges supportées par le régime sont supérieures aux produits, entraînant ainsi un déficit. La majorité des travailleurs assurés sont admis à la retraite et donc, attendent à bénéficier des prestations intégrales. Le rapport de soutien ne cesse de se détériorer (moins de 6 actifs par âgés). L'âge

    16

    moyen de la population augmente et le rapport « travailleurs / retraités » devient de moins en moins important. Dans certains pays parvenus à la fin de ce stade, on compte moins de deux (2) travailleurs pour chaque retraité. Les taux de cotisation augmentent et les pensions absorbent plus de 8% du PIE. Les caisses de retraites sont souvent déficitaires. «Les charges sociales augmentent, rendant la main-d'oeuvre beaucoup plus onéreuse, ce qui encourage la fraude fiscale dans les pays où elle est possible» estime l'économiste Robert Palacios (1997)19. Du fait de l'intensification de la fraude et de la diminution des cotisations pour un nouveau pensionné, les actifs commencent par s'inquiéter de leur retraite à venir, de peur de ne bénéficier de l'intégralité des rendements élevés comme ceux des premières générations. Les pouvoirs publics sont parfois amenés à «sacrifier» certaines charges sociales des jeunes telles que l'éducation, pour couvrir les obligations de pensions. Toute forme de mesure pour sauver le régime est entreprise, notamment la lutte contre les départs précoces à la retraite. Mais toute augmentation des taux de cotisation est perçue comme une sévère sanction pour les actifs du fait de leur niveau déjà jugé très élevé. Cependant, il devient difficile à la fin de cette phase de trouver des moyens efficaces pour éponger la dette. Là, certains pays se tournent vers un nouveau système de privatisation dans lequel les contributions des travailleurs sont investies dans de fonds de placement (actions et obligations) soumis à une réglementation. C'est l'exemple du Chili en 1981 qui a instauré un nouveau régime financé par capitalisation et géré par le secteur privé, et complété par un régime public financé par prélèvement. La figure suivante montre un exemple type de l'évolution d'un régime de retraites par répartition : c'est celui du régime public Chilien.

    19 M. Robert Palacios, entretien sur la privatisation des régimes de retraite in Perspectives économiques: Revue électronique de l'USIA, volume 2, n°1, 1997.

    17

    Figure 2: Cycle de vie du régime public par répartition Chilien de 1945 à 1971 Pourcentage

    40

    Ratio pensionnés / cotisants

    30

    20

    Ratio démographique + 65 à 20-65

    10

    Excédent en numéraire en

    pourcentage des recettes de la sécurité

    -10

    -20

    -30

    1945 1950 1955 1960 1965 1971

    0

    Source : Banque Mondiale, crise de vieillissement, op.cit., p.44.

    Tout au long de ce système, tandis que le rapport démographique est resté presque constant (avec une tendance à la hausse), les deux ratios : le rapport « pensionnés / cotisants » et « l'excédant net (en numéraire) en pourcentage des recettes de la sécurité sociale20 » ont évolué en sens inverse.

    Dans ce pays, la première phase est marquée par l'évolution des années 40 ; la seconde par les années 50 ; et la troisième dans les années 60 jusqu'à l'effondrement du système dans les années 70.

    2.1.2. Les avantages et inconvénients du système de répartition

    Le système de retraite par répartition repose sur un choix politique de solidarité intergénérationnelle, et l'engagement des gouvernements présents et futurs à pouvoir dégager les ressources nécessaires à son fonctionnement et à sa pérennité, à travers les cotisations ou

    20 C'est le rapport entre le solde financier et les recettes totales

    21 Op.cit. p.21

    18

    l'impôt. Le montant des retraites est calculé en fonction des cotisations versées durant la vie active selon le salaire perçu ; mais l'argent disponible provient des cotisations prélevées sur le salaire de la population active du moment : les actifs de l'année paient les retraités de l'année. Or l'équilibre entre actifs et retraités sur lequel repose le système, est fragile du fait du nombre de plus en plus grandissant des retraités au détriment de celui des actifs. Quel pourrait alors être le mérite d'un tel système ?

    2.1.2.1. Avantages de la répartition

    Les avantages que présente ce système sont multiples. Le tout premier de ces avantages évoqués par les partisans de la répartition, c'est la solidarité qu'il établit entre les actifs, entre les retraités, entre les actifs et les retraités, et aussi entre les secteurs d'activités, les entreprises et les régions, grâce à des mécanismes de mutualisation et de péréquation, qui n'existent pas dans la capitalisation. Sans ce système, chaque individu ne devait que compter sur son propre épargne ; ce qui laisserait inéluctablement certaines catégories sociales dans des situations difficiles. C'est un système efficace contre les aléas conjoncturels, en ce sens qu'il permet d'éviter certains risques tels que les variations à court terme des actifs financiers : il échappe aux risques d'inflation. Enfin, la répartition automatique des recettes de cotisations aux inactifs, facilite le fonctionnement des caisses de retraites.

    Certes la répartition ne peut garantir un niveau prédéterminé de pension ; car dans ce système, chaque assuré dépend du système et ne peut être sûr du niveau de retraite auquel il pourra aspirer. Cependant, comme le confirme Berthelot (1999)21, elle présente l'avantage de reposer sur un pacte social irréversible dans son principe, dont les conditions précises d'application feront l'objet d'un arbitrage permanent entre les intérêts des actifs et ceux des retraités. Cependant, certaines insuffisances sont à révéler dans ce système de répartition.

    2.1.2.2. Les inconvénients

    Comme on peut le constater, le système de retraite par répartition est fortement lié à la proportion du nombre d'actifs (cotisants) et à celui des retraités. A cet effet, tout déséquilibre de ce rapport « actif / retraité » fragilise le système ; ce qui veut dire que toute crise économique affectant le niveau d'emploi dans un pays, déséquilibre les finances des caisses. C'est le cas des Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) qui ont accentué le niveau de

    19

    chômage dans plusieurs pays en développement à travers les licenciements massifs et des blocages de recrutement dans les administrations.

    En outre, la répartition ne peut garantir aux individus leur retraite : chacun dépend du système et ne peut donc s'assurer du niveau de la retraite auquel il aspire ; car ce dernier ne dépend pas du patrimoine de l'individu comme c'est le cas de la capitalisation. La Banque Mondiale pense que ce système est très injuste vis-à-vis « des générations d'actifs peu nombreuses qui supportent d'importantes générations de retraités ». Charpentier22 ajoute dans cette même logique que, non seulement il faudra payer pendant longtemps une retraite, mais aussi, il faudra surtout la payer à un plus grand nombre de bénéficiaires.

    2.2. Généralités sur le régime public de retraite Togolais

    2.2.1. Historique

    Le régime togolais est un héritage du système colonial. En effet, historiquement ce régime est un héritage du système français. Le régime géré aujourd'hui par la Caisse de Retraites du Togo est le fruit de l'arrêté n°120 du 24 mai 1924 promulguant la loi du 14 avril 1924, portant création d'une caisse inter coloniale de retraites pour les les fonctionnaires et agents cadres locaux européens des colonies23. Comme le mentionne Kagbara (1986)24, ce sont les décrets Mignot du 1er décembre 1928 et le décret-loi du 17 / 03 / 1935, qui étendirent aux fonctionnaires autochtones des cadres généraux supérieurs des territoires d'Outre-mer, les dispositions de sécurité sociale réservées aux fonctionnaires européens exerçant dans les colonies. La loi dite de Lamine Gueye du 30 juin 1950, accorda en application de ces décrets, des prestations familiales aux fonctionnaires togolais. Par la suite, un décret pris le 29 mars 1954, instaura le régime de la caisse locale de retraites du Togo s'appliquant aux cadres locaux. Ce régime à évolué au lendemain des indépendances vers la loi du 63 - 18 du 21 novembre 1963, qui institua un régime public de sécurité sociale pour les fonctionnaires civils et militaires, précisément le régime des pensions de la Caisse de Retraites du Togo, et plaça la gestion de ce régime sous le contrôle de l'Etat à travers, d'une part, la direction des finances puis la direction des pensions qui étaient chargées d'ordonnancer les dépenses et,

    22 F. Charpentier, in Jacques BERTHELOT, « L'avenir des retraites : les régimes de capitalisation contre la croissance et la solidarité », loc.cit., p.9.

    23 OURO-SAMA Mohamed-Sad, Etude pour une gestion optimale des caisses de retraites : cas de la Caisse de Retraites du Togo, op.cit., p.4.

    24 KAGBARA Bassabi, la sécurité sociale des fonctionnaires au Togo, extrait des annales de l'université du Bénin- Lomé, série Droit-Economie, 1986, p.4-7.

    20

    d'autre part le trésor public qui était chargé des opérations comptables jusqu'au 23 mai 1991 où il obtint son autonomie financière par la loi n° 91 - 11.

    2.2.2. Fonctionnement de la Caisse de Retraites du Togo

    L'autonomie acquise par la Caisse de Retraites du Togo (CRT) fait d'elle un établissement public à caractère social doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, ayant pour but de gérer le régime des pensions civiles et militaires25 . Son régime repose sur une technique de répartition, c'est-à-dire répartir en même temps qu'elles s'opèrent, les cotisations des fonctionnaires actifs en faveurs des retraités et à leurs ayants cause (orphelins, veuves ou veuf). Jean-François Estienne26 explique par la figure 3 qui suit, le fonctionnement des systèmes de retraites par répartition.

    Figure 3 : Fonctionnement des systèmes de retraites par répartition

    Source : Jean - François Estienne, loc.cit.

    Les taux de cotisations sont fixés à sept pour cent (7%) pour la part salariale et vingt pour cent (20%) pour la part patronale. Le fonctionnaire accède à la retraite après trente (30) ans de service ou à cinquante-cinq (55) ans d'âge et ne peut avoir au maximum qu'une pension égale à quatre-vingt pour cent (80%) des émoluments de base.

    25 Article 68 de la loi n°91 - 11 du 23 mai 1991 sur les pensions civiles et militaires.

    26 Jean-François Estienne, « Réforme et avenir des retraites : les enseignements de l'exemple japonais », Revue d'économie financière, Paris, 1999.

    21

    Ce fonctionnement de la CRT relève de la compétence d'un Directeur Général nommé par décret présidentiel, qui a une autorité sur tous les services, cependant sous contrôle d'un conseil d'administration qui a une représentation tripartite, composée de l'Etat, des travailleurs et des retraités27.

    2.2.3. Les différentes sources de financement de la Caisse de Retraites du Togo

    La loi n° 91-11 du 23 mai 1991 définit dans son article 73, différentes sources de financement de la Caisse de Retraites du Togo composées :

    1- des cotisations provenant des retenues prélevées sur le traitement des tributaires fixées à 7% du traitement soumis à retenue, et des contributions correspondantes des budgets employeurs fixée à 20% du même traitement soumis à retenue ;

    2- des capitaux de rachat versés par les organismes de retraites étrangers en contrepartie des services rendus sous ce régime par un tributaire de la CRT (sous réserve de réciprocité) ;

    3- des revenus provenant du placement des capitaux disponibles et le produit de vente des valeurs correspondantes ;

    4- les dons et legs ; et

    5- toutes subventions du budget général de la république togolaise.

    L'effectivité de ces ressources est donnée sur les annexes I et II. 2.2.4. Les différentes charges.

    L'article 74 définit les charges de la Caisse réparties comme suit :

    1- le paiement des pensions, rentes et allocations concédées ou prises en charge par la Caisse conformément aux dispositions de la présente loi ;

    2- les capitaux de rachat à verser à des organismes de retraites pour les pensions comportant une part contributive dans les conditions de réciprocité prévues à l'article 6 de la présente loi ;

    3- les dépenses de fonctionnement de la Caisse ;

    4- les frais de négociation sur les achats et les ventes de valeurs ; et

    5- les dépenses exceptionnelles.

    Confère les annexes III et IV pour l'effectivité de ces charges

    27 JORT, loi n°91-11 fixant le régime des pensions de la CRT (articles 70 et 71), Lomé, 1991.

    22

    De ce chapitre consacré à la présentation des régimes de retraite par répartition, spécifiquement à leurs caractéristiques générales, il ressort que les systèmes de retraite par répartition ont le mérite de garantir une solidarité entre les actifs et les retraités et sont des systèmes efficaces contre certains aléas conjoncturels. Cependant, ils sont fortement influencés par les effectifs des cotisants et des retraités, et donc influencés aussi par les recettes de cotisations de ces actifs et les dépenses de pension consacrées aux retraités. Ceci nous amène à analyser les déterminants et les conditions d'équilibre financier dans le chapitre suivant.

    23

    CHAPITRE III :

    ANALYSE DES DETERMINANTS ET DES CONDITIONS D'EQUILIBRE

    GENERAL

    24

    Avant de rechercher un équilibre financier, il est nécessaire de déterminer les différents facteurs qui influencent cet équilibre, et d'analyser les différentes conditions de son obtention. Il est ainsi question dans ce présent chapitre, d'analyser d'abord individuellement les déterminants de l'équilibre financier du régime de la Caisse de Retraites du Togo, et ensuite, de faire une analyse macroéconomique en mettant ensemble certains déterminants pour déterminer les conditions d'un équilibre général.

    3.1. Analyse des déterminants sur l'équilibre financier de la Caisse de Retraites du Togo

    Dans cette section, les analyses porteront successivement sur la qualité de la gestion des ressources, le taux de recouvrement des cotisations, le taux de cotisations, le rapport démographique, l'âge de la retraite et le taux de remplacement.

    3.1.1. La qualité de la gestion des ressources

    La question sur la gestion du système s'impose. Est-ce que c'est une mauvaise gestion comme l'évoquent certains auteurs au sujet des régimes de répartition, surtout publics qui est à l'origine cet effondrement ?

    A partir du tableau suivant présentant l'évolution des dépenses de fonctionnement, l'indicateur financier pouvant élucider cette confusion peut être déterminé.

    25

    Tableau 1 : Evolution des dépenses de fonctionnement28.

    ANNEE

     

    DEPENSE DE FONCTIONNEMENT

    Montant

    En % des dépenses totales

    1992

    181

    053

    390

    3,7

    1993

    194

    159

    323

    3,5

    1994

    391

    669

    383

    6,1

    1995

    499

    201

    321

    7,6

    1996

    628

    446

    254

    6,6

    1997

    645

    322

    445

    8,3

    1998

    669

    036

    153

    7,0

    1999

    630

    069

    340

    7,4

    2000

    570

    467

    934

    5,8

    2001

    618

    847

    465

    9,4

    2002

    642

    594

    331

    5,5

    2003

    585

    347

    138

    4,8

    2004

    566

    953

    060

    4,4

    2005

    651

    618

    853

    4 ,6

    Source : Construit par l'auteur à partir des données sur les annexes III et IV.

    La plus grande valeur du rapport des charges de fonctionnement qui est un indicateur permettant de mesurer la qualité de la gestion, est égale à 9,4%, inférieur à 15% pour la période considérée comme le recommande l'AISS29. Il y a lieu de se réjouir des efforts dans la gestion de ce régime et de conclure que les difficultés financières que traversent la CRT ne résident pas dans la gestion, mais ailleurs. Par conséquent, la gestion des ressources ne constitue pas au Togo un facteur explicatif du déséquilibre financier.

    3.1.2. Le taux de recouvrement des cotisations

    La principale source de financement dans des régimes de répartition, ce sont les cotisations. Le Togo ayant opté pour ce système depuis l'institution de son régime de retraite, les cotisations des actifs et de leurs employeurs restent la première source destinée à financer les différentes branches du régime des pensions. Au total, la CRT encaisse vingt sept pour cent (27%) du traitement indiciaire de chaque fonctionnaire dont environ 74% de la valeur encaissée à la charge de l'employeur, soit 20% du traitement indiciaire, et le reste (7%) à la

    28 NB : Les dépenses de fonctionnement comprennent : les matières, les transports et autres services consommés, les charges et pertes diverses et les frais de personnel.

    29 Association Internationale de Sécurité Sociale : Ratios économiques et de Gestion (2è monture suite à la réunion de BAMAKO), cité par OURO-SAMA Mohamed Sad., op.cit., p41.

    30 Rien n'est payé.

    26

    charge du travailleur. Il ressort que la «santé financière» de la Caisse dépendra de l'entrée effective, totale et dans le délai de ces cotisations, surtout de la part patronale. Les tableaux suivants retracent les cotisations effectivement encaissées par la CRT sur les 20% représentant la part patronale.

    Tableau 2 : Etat récapitulatif des impayés (en FCFA) dus par les fonctionnaires détachés au 31 / 12 / 2004

     

    EMISSIONS

     

    SOMMES RESTANTS
    DUES

    ZONES

     
     
     

    SOMMES

     

    EN % DU

     

    PART
    SALARIAL

    PART
    PATRONAL

    TOTAL

    PAYEES

    MONTANT

    TOTAL

     

    E

    E

     
     
     

    EMIS

    CEDEAO

    35 414 082

    71 461 566

    106 875 648

    14 637 870

    92 237 778

    86,3

    AFRIQUE

    8 526 919

    13 635 911

    22 162 830

    1 603 954

    20 558 876

    92,7

    OTP/IFG

    2 898 145

    8 281 720

    11 179 865

    *30

    11 179 865

    100,0

    TOGO I

    23 472 921

    50 386 280

    73 859 201

    51 544 16

    22 287 726

    30,2

    TOGO II

    33 403 501

    50 386 280

    72 998 475

    32 394 994

    40 603 481

    55,6

    TOGO III

    69 491 744

    117 931 467

    187 423 211

    123 725 517

    63 697 694

    34,0

    EDIT-TOGO

    8 676 915

    24 798 390

    33 475 305

    1 000 000

    32 475 305

    97,0

    AUTRES

    40 479 596

    6 826 316

    47 305 912

    10 581 840

    36 724 072

    77,6

    TOTAL

    222 363 823

    332 916 624

    555 280 447

    235 488 891

    319 764 796

    57,6

    Source : C R T : Direction de recouvrement.

    Tableau 3 : Abondement (en FCFA) de 20% non recouvré (de 2000 à 2004)

    Année

    Abondement
    effectivement
    liquidé

    Crédit accordé au
    budget

    Manque à gagner
    de la CRT

    Montant

    En % de
    l'abondement

    2000

    643 779 421

    250 000 000

    393 779 421

    61,16

    2001

    516 769 564

    150 000 000

    366 769 564

    70,97

    2002

    596 949 638

    100 000 000

    496 949 638

    83,25

    2003

    522 643 778

    100 000 000

    422 643 778

    80,87

    2004

    719 683 557

    100 000 000

    619 683 557

    86,10

    Total

    2 999 825 958

    700 000 000

    2 299 825 958

    76,66

    Source : CRT : Direction de Recouvrement.

    D'après les chiffres de ces tableaux, seulement 23,33% des cotisations de la part patronale c'est-à-dire seulement 700 000 000 de FCFA sur les 2 299 825 958 de FCFA sont encaissées

    27

    par la CRT sur l'ensemble de ces cinq (5) années, et environ 42,4% des cotisations des fonctionnaires détachés (parts salariale et patronale confondues) sont encaissées en 2004.

    Les résultats issus de l'analyse de ces deux tableaux confirment la partialité du recouvrement des ressources de cotisations et donc constitue l'un des facteurs qui déséquilibrent financièrement le régime de la CRT.

    3.1.3. Le taux de cotisation

    Il y a un lien intrinsèque entre le taux de cotisation et les recettes. En effet, les recettes de cotisations (retenues sur salaire et contributions patronales) constituent la première source de financement des caisses de retraites des régimes de répartition. Elles représentent en moyenne 99% pour la CRT entre 1995 et 2005. Cela signifie donc que la variation des taux de cotisations aura un impact remarquable sur les finances à travers un accroissement des recettes.

    Supposons une augmentation d'un point le taux de cotisation, c'est-à-dire 28% au lieu de 27% et observons l'incidence sur les recettes31.

    Tableau 4 : Incidence de la variation du taux de cotisation sur les recettes

    Année

     

    Recettes

    (27%)

     

    Recettes

    (28%)

    Taux de variation
    des recettes en %

    2000

    8

    446

    594

    341

    8

    754

    054

    546

    3,64

    2001

    6

    924

    265

    825

    7

    176

    071

    937

    3,64

    2002

    7

    785

    810

    341

    8

    070

    191

    952

    3,65

    2003

    7

    666

    412

    611

    7

    947

    321

    082

    3,66

    2004

    7

    266

    286

    048

    7

    531

    803

    352

    3,65

    2005

    8

    070

    589

    527

    8

    363

    615

    989

    3,63

    Source : Calculs de l'auteur à partir des données de l'annexe II

    L'augmentation du taux de cotisation d'un point accroît les recettes d'environ 3,65% ; c'est ce que révèlent les résultats consignés dans ce tableau. En 2005, la valeur des charges s'élevait à 14 088 242 324 FCFA contre des recettes d'une valeur de 8 070 589 527 FCFA.

    31 En 2005 par exemple, les recettes s'élevaient à 8 070 589 527 FCFA dont 7 911 714 472 FCFA provenant des cotisations. Une variation du taux de cotisation n'affecte seulement que ce dernier montant ; c'est ce qui nous permet d'avoir le montant inscrit dans le tableau en 2005 pour une augmentation d'un point.

    28

    S'il fallait passer par une politique axée sur le taux de cotisation pour rétablir le déséquilibre, celui-ci devrait accroître de 19,6 points. Il ressort que le taux de cotisation reste un important outil de politique financière des systèmes de retraites.

    3.1.4. Le rapport démographique

    Etant donné l'absence des données sur la population cotisante entre 2000-2001 et 2003-2006, il va falloir, comme le mentionne l'AISS32, procéder « à des estimations pour remplacer les données manquantes et étant donné le nombre des assurés et celui des bénéficiaires, ces estimations ne risquent pas d'affecter les résultats de l'estimation. ». Les effectifs des cotisants et des retraités ainsi obtenus permettent de calculer les rapports démographiques par année comme le présente le tableau ci après.

    Tableau 5 : Evolution du rapport démographique de 1995 à 2005.

    Année

    Cotisants (a)

    Retraités cumulés (b)

    Rapport démographique (a/b)

    1989

    35 652

    5 020

    7,1

    1990

    35 317

    5 355

    6,59

    1991

    34 418

    5 808

    5,92

    1992

    34 927

    6 209

    5,62

    1993

    35 148

    6 461

    5,44

    1994

    35 488

    6 820

    5,2

    1995

    35 541

    7 117

    4,99

    1996

    35 118

    8 035

    4,37

    1997

    34 556

    9 551

    3,62

    1998

    34 073

    10 140

    3,36

    1999

    34 837

    11 044

    3,15

    2000

    31 144*

    11 969

    2,6*

    2001

    27 843*

    13 116

    2,12*

    2002

    24 853

    14 093

    1,77

    2003

    22 253*

    15 534

    1,43*

    2004

    19 894*

    16 812

    1,18*

    2005

    17 785*

    18 217

    0,98*

    2006

    15 900*

    20 073

    0,8*

    Source : Calculs de l'auteur à partir des données de l'annexe VI.

    *33

    32 Association Internationale de la Sécurité sociale, financement de la sécurité sociale : problème et perspective, 1996, p.311, (première édition), in OURO-SAMA Mohamed-Sad, op.cit., p.6.

    *33 Ces chiffres sont nos propres estimations obtenues à partir du taux d'accroissement annuel entre 1999 et 2002.

    29

    L'observation du tableau révèle une croissance des départs cumulés à la retraite, à un taux global d'accroissement 299 ,9% , soit un taux annuel de 8,5% contre un amenuisement de l'effectif des fonctionnaires en activité d'un taux d'accroissement annuel de -4,6% entre les années 1989 et 2006. Cette régression du nombre de cotisants dégrade le rapport démographique qui passe de 7,1 à 0,8. On a tendance à assister à une transformation progressive du système de répartition en système de capitalisation, particulièrement à partir de l'année 2003 où le rapport démographique tend vers un (1), c'est-à-dire un cotisant pour un retraité.

    S'il est supposé que l'évolution du solde financier (tableau 6), est une fonction linéaire du rapport démographique, c'est-à-dire une relation du type :

    SF= b + a x RD + Û

    entre 1995 et 2005 où SF désigne le solde financier (variable dépendante) et RD, le rapport

    démographique (variable indépendante), avec a et b des variables à estimer et Û, l'erreur aléatoire associée à la variable dépendante.

    Pour n couples (X1,Y1)(X2,Y2)...(Xn,Yn) ? (RD1,SF1)(RD2,SF1)...(RDn,SFn) SFt = b + a x RDt + åt, t = 1, 2,..., n

    L'estimation de ce modèle par la méthode des moindres carrées ordinaires (MCO) donne :

    a = 1 917 197 321

    b = - 6 902 001 270

    SF = - 6 902 001 270 + 1 917 197 321 RD Avec un coefficient de détermination R2 égal à 80,8%.

    Ce modèle indique qu'à peu près 81% du solde financier sont expliqués par le rapport démographique et le reste, c'est-à-dire 19 %, expliqués par d'autres variables.

    Le rapport démographique d'équilibre serait celui pour lequel le solde est positif. On a donc :

    SF = 0 RD = 3,6

    Ce résultat signifie qu'il faut 3,6 cotisants pour un retraité pour préserver l'équilibre de ce régime, alors qu'aujourd'hui moins de deux soutiennent un retraité. Au vue de ce résultat,

    30

    l'on peut conclure que cette dégradation du rapport démographique est aussi l'une des causes du déséquilibre financier du régime de la CRT.

    Tableau 6 : Evolution du solde financier de 1995 à 2005 :

    Années

    Solde financier

     

    1995

    2 363

    019

    797

    1996

    296

    811

    938

    1997

    1 059

    206

    292

    1998

    -611

    179

    144

    1999

    -1 358

    999

    639

    2000

    -1 348

    226

    107

    2001

    334

    459

    457

    2002

    -3 814

    811

    347

    2003

    -4 482

    871

    949

    2004

    -5 650

    245

    702

    2005

    -6 017

    652

    797

    Source : Calcul de l'auteur à partir des annexes I, II, III et IV.

    Ce tableau traduit qu'en dix (10) ans, la CRT a accumulé un déficit de 19 230 489 201 FCFA.

    3.1.5. Age de retraite

    3.1.5.1. Les conditions fixées par la loi

    Pour prétendre à une pension de retraite, le fonctionnaire doit avoir accompli, sauf en cas d'incapacité ou d'insuffisance professionnelle, les conditions suivantes prévues par la loi du 23 mai 1991 dans son article 2 :

    - avoir atteint cinquante cinq (55) ans d'âge ou avoir accompli trente (30) ans de services effectifs pour tout fonctionnaire civil ;

    - pour les fonctionnaires de la police, les conditions sont fixées comme suit Gardiens de la paix, Brigadiers, Brigadiers Chefs...... .......50 ans ;

    Officiers de police adjoints ..52 ans ;

    Officiers de police ...53 ans ;

    Commissaires de police 55 ans.

    34 Certains fonctionnaires pourraient bénéficier des avancements s'ils sont maintenus en fonction. Si c'est le cas, les recettes de cotisation aussi augmentent.

    31

    - Pour les fonctionnaires des douanes :

    Préposés Brigadiers, Brigadiers, Brigadier chefs .50 ans ;

    Agents de constatation 52 ans ;

    Contrôleurs ..53 ans ;

    Inspecteurs ...55 ans.

    Ces conditions s'apparentent à celles des autres pays africains. Certains d'entre eux tels que le Sénégal, la Tunisie.... ont commencé à faire des réformes en reculant leur âge de retraite à 60 ans. Quelle serait l'incidence d'une telle politique sur les finances de la Caisse de Retraites du Togo ?

    3.1.5.2. Incidence du recul de l'âge de retraite

    Le recul de l'âge de la retraite a une incidence positive sur les finances des systèmes de retraites par répartition. Il est signe d'une amélioration du rapport démographique du fait que les fonctionnaires cotisants ne sont plus vite admis à la retraite comme prévu.

    En 2002 par exemple, la Fonction Publique comptait 24 853 agents cotisants à la CRT. A cette année, 977 agents étaient admis à la retraite.

    Le montant des cotisations de ces fonctionnaires s'élevait à 7 678 303 495 FCFA. Etant donné l'impossibilité de déterminer avec exactitude le montant cotisé par les 977 retraités de cette année, du fait de l'absence des données sur les catégories et les échelons de ces derniers, estimons-le montant (M) par règle de trois :

    M = (7 678 303 495 ) x 977 / 24 853 M = 301 842 937 FCFA.

    Supposons qu'au lieu de partir à la retraite pour raison de limite d'âge en cette année 2002, ils partent un (1) an plus tôt que prévue c'est-à-dire en 2001. Dans ce cas, les 301 842 937 FCFA auraient échappé la CRT. Par analogie, un recul de l'âge de la retraite d'un an aurait accru les recettes d'au moins ce même montant34. Mais ce recul de l'âge aurait aussi comme effet la réduction des dépenses de pension qui auraient dues être affectées pour l'année 2002 du simple fait que les nouveaux fonctionnaires qui devaient commencer par toucher la pension sont restés en activité.

    32

    Ce double effet positif de cette politique de recul de l'âge n'est avantageux pour les finances de la Caisse seulement qu'à court terme et peut être aussi à moyen terme, mais non à long terme. Cette affirmation trouve sa justification dans le fait que le recul de l'âge de retraite, tout en prolongeant la durée de cotisation du fonctionnaire, occasionne aussi des avancements, deux éléments très déterminants dans le calcul d'une pension de retraite. Par conséquent, les retraités auraient chacun une pension importante qui aurait un effet négatif sur les finances, puisque les dépenses de pension représentent à elles seules plus de 95% des dépenses totales chaque année. De plus le recul de l'âge de la retraite a toujours des limites pour des raisons de politique d'emploi et de pertes de capacités professionnelles dues au vieillissement. Cependant, comme le prouve les résultats précédents, il reste un déterminant important de l'équilibre financier des systèmes de retraites par répartition.

    3.1.6. Le taux de remplacement

    Le taux de remplacement encore appelé taux de pension net, est compris comme le rapport entre le montant de la retraite et le dernier salaire. La valeur moyenne minimale de cet indicateur est de 59% pour le régime de la CRT35. Ce taux comparé au taux de cotisation qui est de 27% fait constater qu'à long terme, les recettes de cotisations seront insuffisantes pour le payement des pensions ; ce serait l'une des causes du déséquilibre financier que connaît aujourd'hui la CRT. Le tableau suivant montre les valeurs de ces taux au niveau de la CNSS et dans d'autres pays.

    Tableau 7 : Comparaison des taux de remplacement

    Pays

    Régimes

    Taux de cotisations

    Annuité

    Taux de remplacement

    Togo

    Régime public (CRT)

    7%, part salariale
    20%, part patronale

    30 ans

    80% du dernier salaire

    Régime privé
    (CNSS)

    4%, part salariale
    16,5% part patronale

    30 ans

    40% de la moyenne des salaires des 3 ou 5 dernières années

    Cote
    d'Ivoire

    Régime public

    18% (parts salariale
    et patronale

    ?

    80% net de 10% sous forme d'impôt sur
    pension
    72% du salaire

    France

    Régime public

    7,85% (part
    salariale)

    40 ans

    78%

    Maroc

    Régime public

    ?

    15 ans

    50% des 3 derniers salaires

    Source : construit par nos propres soins.

    35 Le taux de pension d'ancienneté ou proportionnelle est fixé à 2,5%. 15 années de cotisation équivalent à un taux de 15 x 2,5 = 37,5%. Le taux maximum (non compris les majorations liées aux différents bonus qui peuvent être accordés) fixé par le régime est de 80%. La moyenne de ces deux valeurs donne 58,75% soit 59%.

    33

    En tenant compte des annuités et / ou des taux de cotisations, il se révèle que le taux de remplacement offert par le régime public de retraites au Togo est relativement plus élevé par rapport à celui du secteur privé géré par la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS). Pour une retenue de 20,5 le salarié retraité ne pourra prétendre au maximum que 40% de son salaire moyen des trois (3) ou cinq (5) dernières années comme pension36, alors que pour les 27% retenus par la CRT, le taux de pension calculée peut atteindre le double de ce que la CNSS offre, c'est-à-dire 80% voire 100% du traitement indiciaire s'il est père de plusieurs enfants mineurs. Par exemple, un travailleur qui était payé à 200 000 FCFA sur la base indiciaire dans le secteur public, percevrait à peu près 160 000 FCFA ou plus par mois à sa retraite jusqu'à sa mort. Ce même travailleur, s'il avait plutôt servi dans le secteur privé, toucherait moins de 80 000 FCFA par mois. De plus la CRT prend en compte l'indice de départ et non la moyenne comme le fait la CNSS. Peuvent s'ajouter à cela les différentes bonifications accordées par ce régime dans les articles 8 à 16. De même, ce taux de remplacement est supérieur à celui de la France quand nous remarquons que le fonctionnaire supporte 7% de retenues et cotise pendant 30 ans pour bénéficier d'un taux de pension net de 80% alors qu'en France, le fonctionnaire cotise un peu plus (7,85%), et sur une durée plus longue (40 ans), pour percevoir à sa retraite une pension moins que ce que reçoit le fonctionnaire togolais. Il ressort que le taux de remplacement du régime public au Togo est un peu au dessus de celui de la France. L'on peut conclure que le taux de remplacement au Togo est l'un des taux les plus élevés.

    3.2. Analyse des conditions de l'équilibre financier

    Dans la section qui précède, l'analyse de l'équilibre financier du régime de la Caisse de Retraites du Togo est faite individuellement sur chaque déterminant. Ces analyses ont permis de vérifier la (ou la non) véracité des hypothèses formulées. A présent, il est question d'analyser les différentes possibilités d'obtention d'un équilibre général.

    3.2.1. Base théorique du modèle.

    Les projections de tendances37 sont les façons les plus simples de prendre en compte les implications des évolutions démographiques sans se préoccuper de l'hétérogénéité des

    36 Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS), Guide de l'assuré social Togo, pp.12, 61-62.

    37 Gaël Dupont et al, « Les modèles de microsimulation dynamique dans l'analyse des réformes des systèmes de retraites : une tentative de bilan », op.cit. pp. 8-10.

    34

    situations individuelles ni du bouclage macroéconomique, notamment l'effet de l'évolution des taux de cotisation, des ratios de dépendance, du niveau des prestations sur la dynamique économique. Il s'agit d'une approche approximative qui a une visée principalement illustrative. On fait une hypothèse de croissance dépendant de l'hypothèse de croissance de la productivité et d'évolution du chômage et de la population active. Un cadre économique général est ainsi dressé à partir d'hypothèses sur l'évolution de l'âge moyen effectif de départ à la retraite. On déduit alors l'évolution du ratio de dépendance (rapport entre le nombre de retraités et le nombre de travailleurs). Compte tenu d'une hypothèse d'évolution du niveau de vie relatif entre retraités et actifs occupés (et entre chômeurs et actifs occupés), on en déduit la part des pensions de retraite (et des prestations versées aux chômeurs) dans le PIB. Cela fournit une évaluation simple de l'évolution du poids des retraites pesant sur les actifs occupés due aux seuls changements démographiques.

    Les projections de tendance permettent néanmoins d'aborder une formulation simplifiée de l'équilibre des finances des régimes de retraites. Ce dernier s'écrit : (pension moyenne X ratio de dépendance) = (taux de cotisation) X (salaire moyen). Le salaire moyen considéré est le coût du travail (salaire brut et cotisations patronales). Le taux de cotisation défini ici est un taux apparent. Il mesure le ratio entre les cotisations sociales versées et le coût du travail.

    Appelons :

    Tr : le taux de cotisation pour la retraite,

    r : le ratio de dépendance,

    ar : le taux de pension net c'est-à-dire le rapport entre la pension moyenne nette et le salaire moyen net.

    A chaque période, on a :

    (Pension moyenne nette) = ar X (salaire net moyen). En posant : pension moyenne nette = pension moyenne38 et Salaire net moyen = salaire moyen x (1 - tr),

    L'équilibre du système de retraites s'écrit alors : arX (1-tr) X r = tr

    Autrement dit : tr = (ar X r) / (1+ ar X r).

    38 Cette égalité est vérifiée pour le cas étudié car il n'y a pas d'impôt sur la pension.

    35

    Si (1-á) est la part des salaires dans la valeur ajoutée, la part des retraites dans le PIB est : (1-á) X tr.

    Avec cette relation simple (que l'on peut bien sûr généraliser un peu, notamment, en prenant en compte d'autres prestations sociales), on obtient la relation qui décrit la contrainte comptable à chaque période. Elle montre les conséquences de l'augmentation du ratio de dépendance (r) du fait du vieillissement : soit le taux de cotisations augmente, soit l'âge de départ augmente (r diminue), soit la pension moyenne relative (ar) diminue.

    Cette approche ne décrit pas la réalité institutionnelle. Elle ne permet pas de prendre en compte la diversité des situations présentes et futures. Cependant, elle a deux grands avantages. Le premier est sa simplicité. Le second est qu'elle permet d'aborder la question des retraites de façon globale et de poser la problématique essentielle de la répercussion du vieillissement démographique sur le niveau de vie des actifs et des retraités. Plus précisément, elle permet de s'extraire d'un débat purement technique et institutionnel sur les réformes des régimes et d'évaluer le « triangle des contraintes » du système de retraite par répartition : le vieillissement se traduira nécessairement par une augmentation des cotisations sociales et/ou une diminution du niveau de vie relatif des retraités et/ou un recul de l'âge de départ à la retraite. La question du choix social devient effective lorsque l'ampleur des évolutions est chiffrée. C'est ce que permet cette approche. En France, le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) estime par exemple que le maintien du rapport entre la pension moyenne nette et le salaire moyen net à son niveau actuel (78 %) suppose une augmentation du taux de cotisation de 15 points (par rapport au salaire brut). Pour maintenir ce ratio sans augmenter les cotisations, l'âge de départ à la retraite doit augmenter de 9 ans.

    3.2.2. Application

    Considérons l'équation d'équilibre du système de retraite : ar x (1-tr) x r =tr.

    Le taux de cotisations sociales est de 27% et le taux de pension net est de 80%. Dans les conditions normales, c'est-à-dire au cas où les recettes de cotisations sont effectivement recouvrées, déterminons le rapport démographique (rd).

    ar X (1-tr) X r = tr r = tr / ar x (1-tr) rd = 1 / r rd = ar x (1-tr) / tr

    AN: rd = 0,8(1-0,27)/0.27 rd = 2,17

    36

    Ce résultat signifie qu'il faut 2,17 cotisants par retraité pour garder l'équilibre.

    l Supposons l'augmentation d'un point le taux de cotisation avec un maintien du taux de pension net à 80% :

    rd = 0.8 (1-0,28)/0,28 rd = 2,06

    Si le taux de cotisation augmente d'un point, il faut que l'effectif des cotisants soit au moins égal au double de celui des retraités si le taux de pension reste à 80%.

    l Supposons que le taux de pension net diminue de cinq (5) points. Si le taux de cotisation reste à 27%, le rapport démographique est égal à 2 comme précédemment.

    l Supposons que rd = 1. Si tr reste à 27%, alors ar = tr/(1-tr) = 37%. Ce résultat signifie que si le nombre de cotisants est égal à celui des retraités, et que les autorités décident de maintenir le taux de cotisations à 27%, alors il faudrait diminuer le taux de pension net de 43 points. Par contre si c'est ar qui reste maintenu à 80%, alors il faut que tr croisse de 17,5%.

    Cette analyse fait remarquer qu'une politique d'abaissement du taux de pension net est moins efficace que celle de l'accroissement du taux de cotisations sociales.

    A partir de ces exemples, déterminons les différents rapports démographiques d'équilibre en variant les taux de cotisation et de pension net :

    Tableau 8 : Quelques rapports démographiques d'équilibre.

    ar (en %) tr (en %)

    70

    75

    80

    27

    1,89

    2

    2,17

    28

    1,8

    1,93

    2,06

    29

    1,71

    1,84

    1,96

    30

    1,63

    1,75

    1,87

    31

    1,56

    1,67

    1,78

    32

    1,49

    1,59

    1,7

    33

    1,42

    1,52

    1,62

    34

    1,36

    1,46

    1,55

    35

    1,3

    1,39

    1,49

    ...

    ...

    ...

    ...

    45

    0,86

    0,92

    0,98

    Source : Calculs de l'auteur à partir de l'équation d'équilibre du modèle de projection de tendance.

    37

    Le nombre 1,7 par exemple peut être interprété comme le rapport démographique d'équilibre lorsque les taux de pension et de cotisations sont respectivement 80% et 32%. Cela veut dire que les autorités doivent augmenter le taux de cotisation de 5 points lorsque l'effectif des cotisants est égal à 1,7 fois celui des retraités, s'ils décident de maintenir le taux de remplacement à 80%.

    L'essentiel à retenir de ce chapitre, c'est que des six (6) déterminants identifiés, l'âge de retraite et le rapport démographique constituent les principales variables d'équilibre financier des systèmes de retraites par répartition. Bien que le taux de cotisation soit déterminant dans l'accroissement des recettes, il ne serait pas souhaitable qu'il soit encore porté à un niveau plus élevé à cause de la faiblesse du niveau de vie des fonctionnaires. Le dernier chapitre aborde ainsi les recommandations de politiques économiques pouvant parvenir à l'équilibre de ce régime de retraite.

    38

    CHAPITRE IV :

    ENSEIGNEMENTS ET SUGGESTIONS

    39

    Après les différentes analyses qui précèdent, certaines remarques sont à faire à propos de la faillite du régime de la Caisse de Retraites du Togo et des principaux facteurs qui en sont à l'origine. Ce chapitre se propose donc de présenter les enseignements que l'on peut tirer de cet exemple togolais, et de faire des suggestions pouvant permettre à ce régime de rétablir son équilibre financier.

    4.1. Enseignements

    L'analyse des différents déterminants et des conditions de l'équilibre financier révèle que le régime public de retraite au Togo a abordé sa dernière phase d'évolution, c'est-à-dire la phase de maturité et d'effondrement à partir de 1998. Depuis cette année là, les indicateurs financiers et démographiques n'ont cessé de se détériorer jusqu'aujourd'hui.

    L'évolution de ces indicateurs à partir de 1998 ressemble à ce qu'à connu le Chili dans les années soixante (60) et qui l'a conduit à instaurer en 1981 un nouveau régime obligatoire de retraite financé par capitalisation. Ce régime était géré par le secteur privé, mais complété par un élément public beaucoup moins important financé par prélèvement. Le tableau suivant montre l'évolution de certains de ces indicateurs.

    40

    Tableau 9 : Evolution des rapports « pensionnés / cotisants » et « Solde financier / recettes totales »

    Année

    Ratio pensionnés /
    cotisants
    (en %)

    Ratio solde financier /
    Recettes totales
    (en %)

    1989

    14,08

    ?

    1990

    15,16

    ?

    1991

    16,88

    ?

    1992

    17,78

    22,36

    1993

    18,38

    17,77

    1994

    19,22

    16,75

    1995

    20,22

    26,36

    1996

    22,88

    3,04

    1997

    27,64

    12,00

    1998

    29,76

    -6,8

    1999

    31,70

    -20,03

    2000

    38,43

    -15,96

    2001

    47,11

    4,83

    2002

    56,71

    -48,99

    2003

    69,81

    -58,47

    2004

    84,51

    -77,76

    2005

    102,43

    -74,56

    2006

    126,25

    ?

    Source : Calculs de l'auteur à partir des données du tableau 8 et des annexes I, II et VI.

    L'indicateur « pensionnés / cotisants » est le symétrique du taux de dépendance. Il montre la croissance du nombre de pensionnés par rapport à celui des cotisants. Il est passé de 14 retraités pour 100 cotisants en 1989 à 126 pensionnés pour 100 cotisants en 2006. Le ratio « solde financier / recettes totales » montre l'évolution des recettes nettes des dépenses en pourcentage des recettes totales. Globalement, cet indicateur est passé de 22,36% en 1992 à moins 74,56% en 2005, une régression qui laisse entrevoir un état défectueux des finances de la Caisse de Retraites du Togo.

    Ces deux indicateurs n'ont pas une grande interprétation économique, mais ils nous permettent de déduire une partie de la courbe de cycle de vie du régime de la CRT.

    41

    Figure 4 : Cycle de vie du régime de la Caisse de Retraites du Togo entre 1989 et 2005

    Source : Construit par l'auteur à partir des données du tableau 9.

    La croissance rapide des pensionnés par rapport aux cotisants et le maintien de la proportion du solde financier dans les recettes totales à une valeur négative entre 1998 et 2005 confirme cet effondrement.

    L'enseignement que l'on peut tirer des analyses précédentes, c'est que le problème de déséquilibre financier de la CRT est la résultante de deux principaux facteurs. D'abord les cotisations qui, parfois ne sont pas recouvrées en totalité, ou qui sont parfois tardivement recouvrées. Ensuite, la détérioration du nombre des cotisants par rapport à celui des retraités due au fait que l'Etat ne recrute pas au fur et à mesure qu'il y a des départs à la retraite, et surtout du fait que le statut d'auxiliaires (qui, parfois peut durer plus d'une dizaine d'années) d'un grand nombre de fonctionnaires ne les autorise pas à cotiser à la CRT, mais plutôt à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS). Par exemple en 2002, sur 44 215 fonctionnaires, seulement 56% c'est-à-dire 24 853 fonctionnaires étaient titularisés et cotisaient à la caisse de retraites.

    Apparemment tout ce passe comme s'il n'y a aucun problème de déséquilibre financier car, à part l'année 2001 où la CRT a accumulé des arriérés de pensions dont quatre (4) mois sont restés impayés au jour d'aujourd'hui, elle a continué à payer normalement les pensions. Ce

    42

    déséquilibre est masqué par certaines subventions39 accordées par l'Etat spécialement au cours de ces deux dernières années comme le montre le tableau suivant.

    Tableau 10 : Les subventions de l'Etat (2005-2006)

    Année

     

    2005

     
     

    2006

     

    Montant (en FCFA)

    17

    000 000

    000

    8

    000 000

    000

    Source : Direction de Recouvrement de la CRT.

    Si la CRT continue par fonctionner, c'est grâce à ces subventions de l'Etat togolais, subventions qui viennent résorber une partie de sa dette accumulée sur plusieurs années envers la caisse.

    A ces deux facteurs précédemment cités peut s'ajouter le taux de pension net qui semble être à un niveau relativement élevé comparativement aux efforts de cotisations des fonctionnaires.

    4.2. Suggestions

    Il est à rappeler que bien que le taux de cotisation soit un important outil de politique financière des systèmes de retraites comme il s'est révélé dans ce travail, il est difficile de l'augmenter, d'abord parce qu'il fait parti des plus grands taux en Afrique et ensuite parce-que le niveau de vie (ou pouvoir d'achat) du fonctionnaire togolais est l'un des plus bas. C'est pour ces raisons que nos suggestions qui suivent ont principalement pour but d'améliorer le rapport de dépendance et le taux de recouvrement des cotisations, et de réduire les dépenses de pension.

    4.2.1. La réforme de la loi

    La dernière réforme de la loi remonte à 1991, donc déjà vieille de quinze (15) ans. Il est certain que les paramètres qui étaient pris en compte dans l'élaboration de la loi en 1963 et pour sa révision en 1991, ne sont plus les mêmes aujourd'hui. Par exemple au moment de la révision de cette loi, le rapport démographique était à peu près six (6) cotisants pour un retraité ; le solde financier de 1992 était de 1 401 063 216 FCFA. En bref, les indicateurs étaient appréciables. Huit (8) ans après cette révision, c'est-à-dire depuis 1999, où elle est passée d'une rupture d'équilibre à des accumulations de déficits, il est indispensable de revoir de nouveau cette loi. Cette réforme doit concerner :

    39 Le terme « subvention » ne semble pas être approprié, parce que l'Etat a une dette envers la Caisse. L'abondement des 20% qu'il doit à cette dernière à la fin de chaque mois et au nom de chaque fonctionnaire tributaire, n'est souvent pas versé en totalité.

    40 Roger Jambu-Merlin, La sécurité sociale, « Droit des affaires et de l'économie », série U. Armand colin, Rennes, 1970, p.22.

    43

    4.2.1.1. Les cotisations des services auxiliaires

    Il est vrai que le processus de validation des services auxiliaires après titularisation des fonctionnaires procure de nouvelles ressources aux caisses de retraites. Cependant, il serait plus avantageux à ces dernières qu'une fois admis dans la fonction, que les intéressés soient automatiquement soumis à la loi tout comme ceux qui sont déjà titularisés et qu'ils cotisent dès leur premier salaire, quitte à la CRT de s'engager à rembourser ces cotisations au cas où ces derniers quittent prématurément la fonction publique sans être titularisés. Cette procédure est à la fois dans l'intérêt du fonctionnaire et des caisses de retraites.

    Pour le fonctionnaire, l'un des avantages est qu'il est exempté de toute pénalité émanant d'un retard de la demande de validation après titularisation ou nomination prévue dans l'article 6 de la loi de pensions du régime de la CRT. Pour la CRT par exemple, d'abord le nombre de cotisants augmente et améliore le rapport démographique, ensuite, les recettes entrent aussi vite que prévue. C'est là une occasion de réaliser des investissements capables de générer de nouvelles ressources financières.

    4.2.1.2. Le cas des fonctionnaires détachés.

    La problématique de la sécurité sociale en général et de la retraite en particulier, concerne conjointement les fonctionnaires et leurs employeurs. Tous ces deux principaux acteurs doivent avoir un strict respect de la loi. Les Institutions et les Organismes nationaux ou internationaux chez lesquels les fonctionnaires sont détachés doivent impérativement honorer de leur engagement de verser leurs parts de cotisation aux caisses de retraites, car les services rendus par ces fonctionnaires sont en premier lieu au profit de ces derniers. Le tableau 2 sur les impayés des fonctionnaires en détachement à la page 27, révèle que seulement pour l'année 2004, la CRT à réalisé un manque d'une valeur de 319 764 796 CFA. La loi doit prévoir des sanctions ou engager des poursuites à l'encontre de tout employeur ne respectant pas les clauses de cette loi. C'est de cette façon que la caisse peut procéder en vue d'obliger ces employeurs à verser leurs parts de cotisations.

    4.2.1.3. L'institution d'un régime complémentaire

    Au sens étroit du terme, les régimes complémentaires ne font pas partie de la sécurité sociale. Mais comme le remarque Jambu-Merlin40, « ils s'y attachent par de nombreux éléments

    44

    techniques (...) et surtout ils marquent une réaction des salariés contre l'insuffisance de certaines prestations légales ». Ce sont des régimes qui sont gérés en répartition de façon paritaire entre employeurs et employés, estime Valin (2006)41.

    Ce régime peut s'appliquer par exemple à certains corps qui ont un statut particulier autre que la fonction publique et les contraindre à réaliser des cotisations obligatoires sur la différence indiciaire sous forme d'épargne individuelle (capitalisation). Il doit concerner d'abord les enseignants du supérieur et les magistrats, qui selon leur nouveau statut, peuvent aller jusqu'à l'indice 4500 au lieu de 2800 qui représente le plafond fixé par l'administration, ensuite les gardiens de la paix (les policiers), qui ont aussi bénéficié de ces bonifications indiciaires. Dans le calcul de la pension, il ne sera plus question de considérer les nouveaux indices, mais leurs correspondants fixés par le statut général de la fonction publique. Valin42 ajoute dans son analyse que ces régimes constituent les principaux paramètres de l'équilibre des régimes de répartition.

    Le régime complémentaire à l'avantage d'offrir au travailleur la possibilité de cotiser plus pour sa retraite, évitant ainsi de se retrouver quasiment sans ressources à la retraite.

    4.2.1.4. Le calcul des prestations

    Comme nous l'avons remarqué un peu plus haut, le problème de la Caisse de Retraites du Togo n'est pas uniquement l'insuffisance des recettes ; c'est également son extrême générosité à l'endroit des bénéficiaires. La preuve est que plusieurs personnes souhaitent travailler dans des institutions et organismes privés, parce-que là, les salaires sont souvent très élevés comparativement aux traitements réservés dans le secteur public. Ces mêmes personnes à leur retraite sont souvent déçus par les maigres prestations qui leurs sont offertes par rapport à celles des fonctionnaires retraités ; c'est ce qui est démonté de la page 35 à 36 de ce document.

    Pour l'intérêt du régime et des futurs retraités, il vaudrait mieux revoir à la baisse ces bonifications qui ne sont plus possibles d'être exécutées, mais qui sont de nature à grever les finances de la Caisse.

    La question d'allocation de départ prête à confusion. Est -ce que c'est à une caisse de retraite de `remercier' un fonctionnaire partant à la retraite, d'avoir travaillé pendant un certain

    41 Gérard VALIN, « la gouvernance patrimoniale et sociale des systèmes de retraite : enjeux et actuellement », op.cit., p.3

    42 Ibid., p.3

    45

    nombre d'années dans un secteur ou c'est à l'employeur de le faire ? Cette prime a été suspendue depuis 1991, mais constitue une dette envers tous ceux qui n'ont pas pu en bénéficier car, elle reste toujours inscrite dans la loi en ses articles 14 à 16. Elle a fait l'objet d'un des sujets débattus au dialogue social tenu le 12 mai 2006 à Lomé entre le gouvernement, le conseil national du patronat et les organisations syndicales de travailleurs. Elle peut être estimée à plus de 1,5 milliards de FCFA seulement pour l'année 2006 si elle devait être payée. Elle devrait être revue à la baisse et de préférence être à la charge de l'employeur.

    4.2.2. Reculer l'âge d'admission à la retraite et prolonger la durée de cotisation

    Le recul de l'âge de la retraite est de la compétence de l'Etat. Il doit à la fois respecter la politique d'emploi dont le but serait de réduire au minimum possible le chômage, et de stabiliser les finances des caisses de retraites, en vue de garantir la retraite des futures générations. Prenant en considération le taux de chômage qui, selon les Nations Unies43 était de 13% en 2003, et dont la tendance est aujourd'hui à la hausse, de l'augmentation continue de l'espérance de vie, et enfin du pourcentage de la population togolaise en âge de travailler cotisant à une caisse de retraite (15% d'après le rapport qu'a fourni les Nations Unies44), cet ajustement de l'âge bien qu'inévitable, mérite d'être fait avec délicatesse.

    Le recul de l'âge de retraite dans le cas togolais, pour un souci à la fois des chômeurs et des futurs retraités ; pourrait ne concerner seulement que certaines catégories de fonctionnaires : les cadres supérieurs. En effet, le temps consacré aux études supérieures retarde l'arrivée dans la vie active. Cette mesure devait avoir comme effet, la prolongation de la durée de cotisation des fonctionnaires en activité comme le souhaitent vivement les spécialistes de la sécurité sociale.

    Il est vérifié que dans certaines professions, l'on ne devient plus efficace, et donc plus rentable qu'avec le temps. C'est le cas par exemple des médecins. Quelle justification pourrait-on donner au fait de demander à ces derniers de prendre leurs retraites à 55 ans comme tout autre fonctionnaire, alors que c'est à ce moment même que, par leurs expériences, ils peuvent valablement contribuer au développement socio-économique des nations ? Cette même interrogation mérite d'être posée au sujet des autres cadres supérieurs de l'Administration.

    43 Nations Unies, Rapport sur la situation sociale dans le monde 2003, New York, octobre 2003, pp.100, 104.

    44 Ibid., p.104.

    46

    Les enseignants des Universités du Togo et les Magistrats ont récemment obtenu cette mesure de recul de l'âge de retraite. Désormais leur âge de retraite peut aller de soixante (60) à soixante cinq (65) ans selon leur grade. Il faudrait que cette réforme s'étende aux autres cadres.

    Pour la conciliation entre chômage et sécurité sociale au Togo, l'âge de cessation d'activité pouvait varier entre 57 et 60 ans selon que le fonctionnaire de cadre supérieur à une maîtrise (BAC +4) ou un doctorat (BAC + 7 ou 8), et 65 ans pour les autres cadres dont le diplôme est supérieur au Doctorat (Maîtres de Conférence, Professeurs Agrégés et Titulaires etc.). Ce recul de l'âge doit nécessairement être accompagné d'une prolongation de la durée de cotisation de deux (2) ou de trois (3) ans, voire plus.

    Cette politique est un élément très important pour la croissance économique ; car elle « entraîne l'accroissement du PIB, de la masse salariale totale et de l'assiette d'imposition »45.

    4.2.3. Le recrutement et la titularisation des fonctionnaires

    Le recrutement dans la fonction publique est une nécessité non seulement pour cause des difficultés que traverse la Caisse de Retraites du Togo, notamment la détérioration du rapport démographique qui est passé de 7,1 en 1989 à moins d'un (1) en 2006 selon la tendance, mais encore, constitue un impératif pour l'administration togolaise, parce qu'elle en a besoin pour son bon fonctionnement. Les statistiques montrent que les départs à la retraite ne sont pas comblés alors que le champ de l'administration continue par s'élargir avec la création de nouveaux ministères. Par exemple, l'effectif des fonctionnaires en activité est passé de 35 652 en 1989 à 24 853 en 2002.

    Certes, le pays a connu une période creuse avec la suspension de la coopération avec ces partenaires et bailleurs de fonds pendant plus d'une décennie, et ainsi à été contraint de rétrécir encore plus le marché de l'emploi public. Aujourd'hui les données changent et c'est l'occasion de redynamiser l'administration avec de nouveaux cadres. Ces nouveaux recrutements et titularisations combleraient les attentes de la CRT dont le vif souhait est de voir sa population cotisante augmenter en nombre, une des conditions déterminantes pour l'équilibre financier des caisses de retraites en régime de répartition. L'Etat vient d'adopter

    45 Banque Mondiale, op.cit., p.46.

    47

    une mesure salutaire en intégrant près de neuf mille (9000) auxiliaires au corps des stagiaires de la fonction publique. Cette mesure a eu un effet immédiat sur les comptes de la Caisse parce que, bien que ces derniers soient stagiaires, ils ont commencé à cotiser pour leurs retraites. Cette nouvelle donne aura un impact positif à moyen terme sur le régime.

    Tableau 11 : Evolution du coût annuel des allocations de départ à la retraite depuis 1992.

    Année

    1992

    1993

    1994

    1995

    Montant
    (en FCFA)

    467 946 572

    615 910 719

    781 772 076

    753 855 64

    Année

    1996

    1997

    1998

    1999 à 2006

    Montant
    (en FCFA)

    940828 844

    1 040 224 674

    962 257 913

    0

    Source : Calcul de l'auteur à partir des données des annexes III et IV.

    4.2.4. Le rôle des Institutions de Retraites

    La Caisse de Retraites du Togo a acquis son autonomie financière il y a quinze (15) ans. Cette autonomie lui confère la responsabilité de gestion de ses ressources ; c'est ce qui la différencie des caisses de retraites de la plupart des autres pays dont la gestion relève de la compétence du trésor. Cette situation l'autorise à avoir la maîtrise et le contrôle de tous les paramètres, la population cotisante spécialement, et à faire des analyses périodiques de l'incidence de toutes ces variables sur ses finances afin de faire des prévisions concrètes sur l'avenir.

    Au vue de l'enseignement titré de ce exemple et des différentes suggestions faites, il est nécessaire de souligner que l'Etat reste le principal acteur pouvant oeuvrer pour l'équilibre recherché Il incombe ainsi aux responsables de cette institution de retraite d'être en permanente relation avec l'Etat, d'exposer tous les problèmes qui minent l'avenir de ce régime, afin de les inciter à prendre au sérieux ces problèmes.

    48

    CONCLUSION GENERALE

    Comme la plupart des régimes de retraites par répartition, principalement les régimes publics, le régime de la Caisse de Retraites du Togo se retrouve actuellement dans une situation délicate. Il est temps que les autorités compétentes du domaine amorcent le pas des réformes comme l'ont déjà fait certains pays du monde entier.

    Mais, il faut souligner que les conditions de ces réformes ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Si dans certains de ces pays, à l'instar de la France, il a fallu par exemple repousser automatiquement l'âge de la retraite à 60 ou à 65 ans, cela ne doit pas forcément être généralisé pour les autres pays.

    Les pays en voie de développement vivent des réalités assez différentes des pays développés. Leurs niveaux de chômage sont élevés, leurs populations sont essentiellement jeunes, les revenus salariaux sont bas, leurs espérances de vie sont moins élevées... ; ce qui est généralement le contraire dans les pays développés. Cela voudrait dire qu'il ne peut exister un schéma standard de réforme.

    L'objectif fixé pour cette recherche était de contribuer au rétablissement de l'équilibre financier du régime des pensions de la Caisse de Retraites du Togo. Spécifiquement, elle se proposait d'analyser les déterminants de cet équilibre et les conditions d'obtention d'un équilibre général. Au terme de ce travail, il ressort que le déséquilibre en question est lié au recouvrement des cotisations qui n'est pas total, mais surtout à l'effectif des retraités qui a tendance à dépasser celui des cotisants, dégradant ainsi le rapport démographique. Peut s'ajouter à ces deux facteurs, le taux de pension qui semble être élevé en comparaison avec le taux et l'annuité de cotisation du fonctionnaire.

    Pour rétablir cet équilibre financier, la CRT doit nécessairement réaménager la loi n° 91-11 du 23 mai qui régit le régime des pensions civiles et militaires. Il est aussi important de reculer l'âge d'admission à la retraite en l'accompagnant d'une prolongation de la durée de cotisation pour une pension à taux plein, de recruter des fonctionnaires, et surtout de titulariser certains fonctionnaires stagiaires en vue d'améliorer le rapport démographique. Ces mesures nécessitent l'implication de l'Etat.

    Cette oeuvre produite n'est pas une oeuvre exhaustive. Elle sert de base pour une recherche

    ultérieure plus approfondie, notamment sur les possibilités, les avantages et les
    inconvénients à moyen et à long termes de la mise en place d'un système mixte de retraites.

    49

    Ce dernier est perçu comme un système médian entre la capitalisation et la répartition, la première étant entendue comme le système dans lequel les cotisations de chaque assuré sont placées sur le marché financier ; le capital ainsi constitué permet ultérieurement de verser au retraité une rente viagère.

    50

    ANNEXES

    51

    Annexe I : Evolution des recettes de 1992 a 1998

    LIBELLES

     

    1992

     
     

    1993

     
     

    1994

     
     

    1995

     
     

    1996

     
     

    1997

     
     

    1998

     

    70

    Produits Techniques

    5

    880

    326

    746

    6

    502

    632

    842

    7

    586

    492

    635

    8

    828

    975

    208

    9

    038

    694

    412

    8

    467

    552

    276

    8

    777

    289

    948

    7010

    Retenues sur salaire (7%)

    1

    578

    046

    500

    1

    635

    521

    119

    1

    841

    463

    742

    1

    965

    315

    568

    1

    604

    864

    440

    1

    976

    945

    115

    1

    618

    841

    823

    701105

    Retenues salariales des FAT

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    514

    473

    701

     

    -

     
     
     

    372

    973

    226

    701200

    Retenues rétroactives

     

    192

    081

    633

     

    58

    418

    604

     

    245

    886

    428

     

    501

    145

    415

     

    385

    607

    581

     

    390

    275

    711

     

    519

    877

    584

    7015

    Contributions patronales (20%)

    4

    107

    653

    677

    4

    787

    622

    053

    5

    492

    467

    815

    6

    335

    473

    217

    6

    506

    600

    194

    6

    100

    044

    610

    6

    265

    127

    157

    708

    Autres produits techniques

     

    2

    544

    936

     

    21

    071

    066

     

    6

    674

    650

     

    27

    041

    008

     

    27

    148

    496

     
     

    286

    840

     
     

    470

    158

    71

    Recettes de Productions

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     
     

    236

    000

     

    10

    818

    705

     
     

    167

    000

    77

    Intérêts et dividendes reçus

     

    385

    845

    828

     

    328

    753

    073

     

    189

    387

    844

     

    134

    170

    878

     

    132

    158

    292

     

    147

    397

    611

     

    196

    730

    773

    78

    Produits exceptionnels

     

    -

     
     
     

    4

    236

    758

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    607

    724

    266

     

    198

    910

    669

     

    4

    158

    494

     

    TOTAL

    6

    266

    172

    574

    6

    835

    622

    673

    7

    775

    880

    479

    8

    963

    146

    086

    9

    778

    812

    970

    8

    824

    679

    261

    8

    978

    346

    215

    Source : Agence Comptable de la CRT. NB : - : Pas de recettes

    52

    Annexe II : Evolution des recettes de 1999 à 2005.

    LIBELLES

     

    1999

     
     

    2000

     
     

    2001

     
     

    2002

     
     

    2003

     
     

    2004

     
     

    2005

     

    70

    Produits Techniques

    6

    627

    753

    013

    8

    301

    425

    541

    6

    798

    765

    032

    7

    678

    303

    495

    7

    584

    528

    704

    7

    168

    967

    221

    7

    911

    714

    472

     

    Retenues salariales & CBG

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Retenues salariales & CBA

    6

    200

    000

    000

    7

    593

    673

    666

    6

    105

    693

    045

    6

    484

    069

    919

    6

    266

    237

    670

    6

    117

    470

    675

    6

    656

    256

    094

     

    Retenues salariales & CMDN

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Retenues salariales & COD

     

    299

    998

    282

     

    369

    431

    616

     

    334

    229

    637

     

    195

    344

    210

     

    377

    472

    896

     

    332

    025

    871

     

    297

    672

    752

     

    Retenues rétroactives

     

    127

    754

    731

     

    338

    320

    259

     

    358

    842

    350

     

    998

    889

    366

     

    940

    818

    138

     

    719

    470

    675

     

    957

    785

    626

     

    Autres produits

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    9

    797

    577

    71

    Recettes de Productions

     
     

    36

    500

     
     

    47

    500

     
     

    203

    000

     
     

    58

    000

     
     

    7

    500

     
     

    30

    000

     
     

    550

    000

    77

    Intérêts et dividendes reçus

     

    156

    045

    098

     

    145

    121

    300

     

    125

    297

    793

     

    107

    448

    846

     

    81

    876

    407

     

    97

    288

    827

     

    126

    336

    483

    78

    Produits exceptionnels

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    22

    190

    995

     

    TOTAL

    6

    783

    834

    611

    8

    446

    594

    341

    6

    924

    265

    825

    7

    785

    810

    341

    7

    666

    412

    611

    7

    266

    286

    048

    8

    070

    589

    527

    Source : Agence Comptable de la CRT.

    NB : - : Pas de recettes

    : Les valeurs inscrites sur la ligne « Retenues salariales & CBA » sont la somme des recettes des « Retenues Salariales & CBG », « Retenues Salariales & CBA » et « Retenues Salariales & CMDN ».

    53

    Annexe III : Evolution des dépenses de 1992 a 1998

    LIBELLES

     

    1992

     
     

    1993

     
     

    1994

     
     

    1995

     
     

    1996

     
     

    1997

     
     

    1998

     

    60

    Charges Techniques

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    603000

    Allocations de départ

     

    467

    946

    572

     

    615

    910

    719

     

    781

    772

    076

     

    753

    855

    640

     

    940

    828

    844

    1

    040

    224

    674

     

    962

    257

    913

    603100

    Pensions de retraites et accessoires

    4

    211

    964

    248

    4

    800

    548

    861

    5

    249

    631

    165

    5

    253

    407

    372

    6

    202

    153

    793

    5

    917

    770

    331

    7

    768

    335

    686

    603800

    Remboursement de retenues pour pension.

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     
     

    -

     
     

    -

     
     
     
     

    259

    608

     

    -

     
     
     

    27

    634

    804

    605

    Assistance aux adhérents

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     
     

    -

     
     

    15

    311

    299

     

    29

    999

    499

     

    37

    610

    507

     

    25

    542

    774

    61

    Matières et fournitures consommées

     

    2

    223

    271

     

    6

    740

    959

     

    7

    453

    353

     

    10

    407

    677

     

    105

    363

    087

     

    78

    653

    780

     

    93

    432

    236

    62

    Transports consommés

     

    9

    740

    617

     

    8

    094

    280

     

    23

    120

    211

     

    5

    428

    249

     

    6

    704

    185

     

    9

    980

    360

     

    12

    182

    200

    63

    Autres services consommés

     

    20

    480

    759

     

    17

    099

    743

     

    60

    948

    310

     

    110

    908

    046

     

    107

    596

    128

     

    131

    226

    579

     

    149

    818

    992

    64

    Charges et pertes diverses

     

    6

    353

    581

     

    4

    449

    403

     

    42

    113

    295

     

    53

    958

    690

     

    49

    378

    783

     

    59

    164

    122

     

    46

    241

    585

    65

    Frais de personnel

     

    142

    255

    162

     

    157

    774

    938

     

    258

    034

    214

     

    318

    498

    659

     

    359

    404

    071

     

    366

    297

    604

     

    367

    361

    140

    67

    Charges financières

     
     

    598

    800

     

    2

    524

    286

     

    3

    833

    520

     
     

    600

    477

     

    1

    818

    359

     

    4

    631

    097

     

    11

    090

    253

    68

    Charges exceptionnelles

     

    -

     
     
     

    -

     
     
     
     

    -

     
     

    -

     
     

    1

    584

    462

    995

     

    38

    185

    085

     

    32

    278

    295

    69

    Dotations aux amortissements. et aux provisions.

     

    3

    546

    348

     

    7

    953

    260

     

    46

    324

    119

     

    77

    750

    180

     

    94

    031

    680

     

    81

    728

    830

     

    93

    349

    481

     

    TOTAL

    4

    865

    109

    358

    5

    621

    096

    449

    6

    473

    230

    263

    6

    600

    126

    289

    9

    482

    001

    032

    7

    765

    472

    969

    9

    589

    525

    359

    Source : Agence Comptable de la CRT. NB : - : Pas de dépenses

    54

    Annexe IV : Evolution des dépenses de 1999 a 2005

    LIBELLES

     
     

    1999

     
     

    2000

     
     

    2001

     
     

    2002

     
     

    2003

     
     

    2004

     
     

    2005

    60

    Charges Techniques

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    603000

    Allocations de départ

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

     
     
     

    -

    603100

    Pensions de retraites et accessoires

    7

    297

    269

    471

    8

    951

    000

    000

    5

    806

    454

    537

    10

    810

    956

    347

    11

    500

    789

    756

    12

    259

    732

    770

    13

    250

    000

    000

    603800

    Remboursement de retenues pour pension.

     

    22

    341

    606

     

    25

    000

    000

     

    11

    582

    709

     

    25

    413

    672

     
     
     

    -

     

    35

    665

    000

     

    107

    080

    000

    605

    Assistance aux adhérents

     

    17

    941

    238

     

    31

    035

    240

     
     

    400

    000

     

    31

    045

    587

     

    3

    451

    690

     

    12

    936

    180

     

    22

    147

    800

    61

    Matières et fournitures consommées

     

    88

    836

    015

     

    75

    251

    076

     

    85

    242

    183

     

    79

    834

    701

     

    83

    493

    593

     

    75

    607

    280

     

    87

    102

    392

    62

    Transports consommés

     

    2

    617

    900

     
     

    45

    000

     

    6

    033

    300

     

    6

    033

    300

     
     

    173

    000

     
     

    150

    000

     

    3

    982

    700

    63

    Autres services consommés

     

    103

    160

    893

     

    59

    690

    833

     

    74

    354

    725

     

    99

    817

    791

     

    53

    562

    894

     

    44

    569

    985

     

    79

    708

    214

    64

    Charges et pertes diverses

     

    70

    273

    120

     

    58

    889

    025

     

    58

    867

    086

     

    53

    964

    762

     

    51

    200

    893

     

    53

    540

    180

     

    54

    384

    806

    65

    Frais de personnel

     

    365

    181

    412

     

    376

    592

    000

     

    394

    350

    171

     

    402

    943

    777

     

    396

    916

    758

     

    393

    085

    615

     

    426

    440

    741

    67

    Charges financières

     

    59

    052

    119

     

    105

    691

    962

     

    61

    831

    107

     

    21

    489

    283

     

    1

    100

    131

     

    5

    116

    399

     
     
     
     

    68

    Charges exceptionnelles

     

    15

    044

    156

     

    11

    625

    312

     

    10

    362

    916

     

    8

    835

    940

     

    7

    900

    511

     
     

    34

    670

     

    22

    454

    836

    69

    Dotations aux amortissements. et aux provisions

     

    101

    116

    320

     

    100

    000

    000

     

    80

    327

    634

     

    60

    286

    528

     

    50

    695

    334

     

    36

    093

    671

     

    34

    940

    835

     

    TOTAL

    8

    142

    834

    250

    9

    794

    820

    448

    6

    589

    806

    368

    11

    600

    621

    688

    12

    149

    284

    560

    12

    916

    531

    750

    14

    088

    242

    324

    Source : Agence Comptable de la CRT. NB : - : Pas de dépenses

    55

    Annexe V : Récapitulatif de l'effectif des retraites de 1989 a 2006

    Années

    Départs civils à la retraite

    Départs
    militaires à la
    retraite

    Total des départs

    Effectif cumulé
    des départs

    1989

    -

    -

    -

    5020

    199

    184

    151

    335

    5 355

    1991

    221

    232

    453

    5 808

    1992

    233

    168

    401

    6 209

    1993

    252

    0

    252

    6 461

    1994

    359

    0

    359

    6 820

    1995

    297

    0

    297

    7 117

    1996

    422

    496

    918

    8 035

    1997

    443

    1 073

    1 516

    9 551

    1998

    589

    0

    589

    10 140

    1999

    554

    350

    904

    11 044

    2000

    617

    308

    925

    11 969

    2001

    854

    293

    1 147

    13 116

    2002

    722

    255

    977

    14 093

    2003

    888

    553

    1 441

    15 534

    2004

    1 091

    187

    1 278

    16 812

    2005

    1 181

    224

    1 405

    18 217

    2006

    1 693

    163

    1 856

    20 073

    Source : C R T - Direction de Recouvrement -

    56

    Annexe VI : Evolution du rapport démographique des fonctionnaires civils et militaires

    Année

    Fonctionnaires
    en activité

    (a)

    Départ cumulé
    à la retraite

    (b)

    Rapport
    démographique
    (a/b)

    1989

    35 652

    5020

    7,1

    1990

    35 317

    5 355

    6,59

    1991

    34 418

    5 808

    5,92

    1992

    34 927

    6 209

    5,62

    1993

    35 148

    6 461

    5,44

    1994

    35 488

    6 820

    5,2

    1995

    35 541

    7 117

    4,99

    1996

    35 118

    8 035

    4,37

    1997

    34 556

    9 551

    3,62

    1998

    34 073

    10 140

    3,36

    1999

    34 837

    11 044

    3,15

    2000

    *

    11 969

    *

    2001

    *

    13 116

    *

    2002

    24 853

    14 093

    1.77

    2003

    *

    15 534

    *

    2004

    *

    16 812

    *

    2005

    *

    18 217

    *

    2006

    *

    20 073

    *

    Source : C R T - Direction de Recouvrement - NB : * : Données non disponibles.

    57

    Annexe VII : Exemple de calcul d'une pension de retraite

    M. KOFFI est un fonctionnaire de la catégorie A1, en service au ministère des finances, admis à la retraite pour 30 ans de services effectifs ; sa pension sera donc une pension d'ancienneté. Son indice de départ à la retraite est de 2500 ; il a huit enfants, dont six mineurs de moins de vingt ans.

    Sachant que la valeur annuelle de l'indice est de 873 ,79 calculer sa pension de retraite.

    Le pourcentage de liquidation = 30 x 2,5·% = 75%

    La pension principale annuelle (ou PP) = 2500 x 873,79 x 75%

    = 1 638 356,

    soit 136 530 F par mois.

    * La majoration annuelle pour enfants (ou E) = 1 638 356 F x 25%

    = 409 589 F,

    soit 34 132 F par mois.

    * Les allocations familiales par an ( ou A ) = 2000 x 12 x 6

    = 144 000 F

    soit 12 000 par moi

    * La pension totale mensuelle de KOFFI = PP+ E+A

    = 136 530+34 132+12 000

    = 182 662 F.

    Si c'est une retraite proportionnelle, il n'y a pas de majoration pour enfants ; on aura donc : PP + A = 136 530 + 12 000

    = 148 530 F.

    58

    Annexe VIII : PARAMETRES DE PILOTAGE DES REGIMES DE RETRAITRE

     

    Critères d'équilibre de rendement

    Régimes gérés en:

    Politique d'entreprise, incidences et Gestion Rh concernés:

    Numéro du critère

    Définition du critère

    Répartition

    Capitalisation

    Données Démographiques (1)

    1

    Nombre de cotisants du régime

    x

    X

    Recrutement

    1,1

    Structure démographique du régime (répartition par âge et par sexe)

    x

    X

    Gestion de critère

    1,2

    Tables de mortalité / Survie (espérance de vie aux différents âges)

    x

    X

    -

    1,3

    Age moyen d'entrée dans la vie active

    x

    X

    Recrutement et formation

    1,4

    Age moyen de départ en retraite

    x

    X

    Fin de carrière et préretraite

    1,5

    Taux de fécondité

    x

    X

    -

    1,6

    Mouvements migratoires

    x

    X

    -

    1,7

    Rapport démographique (rapport du nombre d'actifs au nombre de retraités)

    x

    X

    -

    Cotisations

    (2, 3)

    2

    Nombre de retraités / actifs

    x

    X

    Fin de carrière

    3

    Montants des cotisations des actifs

    x

    X

    Rémunération = assiette et contrôle

    3,1

    Salaire (ou revenu) brut moyen

    x

    X

    Formes de rémunération

    3,2

    Taux de cotisation moyen / régime

    x

    X

    Négociation collective

    3,3

    Taux d'activité de la population par âge et par

    sexe

    x

    X

    Recrutement et gestion de carrière

    3,4

    Taux de chômage sectoriel / (par âge et par

    sexe)

    x

    X

    Licenciements individuels / collectifs

    Prestations (4, 5)

    4

    Montant des retraites à payer / régime

    x

    X

    Contrôle des régimes généraux / spécifiques

    4,1

    Taux de remplacement / salaire

    x

    X

    Rémunération différée par catégories

    5

    Durée moyenne des cotisations des actifs

    x

    X

    Politique d'emploi

    Gestion financière

    (6, 7, 8)

    6

    Rendement des placements / risques

    -

    X

    Contrôle des placements / gouvernance sociale

    7

    Taux de dépréciation monétaire (taux d'inflation)

    x

    X

    -

    8

    Taux d'intérêt réel net d'inflation

    -

    X

    -

    Source : Gérard VALIN, La gouvernance patrimoniale et sociale des systèmes de retraite : enjeux et actualité. ( www.controloretauditor.com/controloretauditor/files/DOCSALA.doc )

    59

    Annexe IX : ORGANISATION D'UN REGIME DE RETRAITE A COTISATIONS DEFINIES.

    Capitalisation individuelle

    Capitalisation collective

    Régimes à cotisations définies

    Paiement de cotisations par l'employeur et par le salarié à un organisme assureur externe

    L'organisme assureur constitue des provisions mathématiques investies en actifs

    Pour chaque organisme assuré, les cotisations sont capitalisées sur un compte individuel

    Au moment du départ en retraite, le capital accumulé est converti en rente viagère

    Au moment du départ en retraite, le nombre de points acquis permet de déterminer le montant de la rente

    (par la valeur du point)

    Pour chaque assuré, les cotisations sont converties en points

    Service de la rente

    Reversion

    60

    BIBLIOGRAPHIE

    Koné Soungalo (2005), « La retraite, un cauchemar », Dossiers : Société. ( www.afrology.com/soc/retraite.html)

    61

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    Anne-Marie Guillemard (2003), « L'âge de l'emploi : les sociétés à l'épreuve du vieillissement », Armand Colin (Editeur), Paris, collection U. sociologie.

    Banque Mondiale (1994), « La crise du vieillissement, mesures destinées à protéger les personnes âgées et à promouvoir la croissance », Washington.

    Bassabi Kagbara (1986), « La sécurité sociale des fonctionnaires au Togo », extrait des annales de l'université du Bénin- Lomé, série Droit-Economie.

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    C. N. S. S., « Guide de l'assuré social Togo », pp.12, 61-62.

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    2. OUVRAGES DE REFERENCE

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984