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Etude de la dynamique et du comportement alimentaire des gazelles, Gazella dama mhorr en semi- liberté dans la Réserve spéciale de faune de Gueumbeul au Sénégal

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par Tanguy Mbouyou Boulende
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 en biologie animale 2011
  

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III.2.3 Comportement alimentaire

L'activité alimentaire est plus intense dans la matinée, plus encore après la pluie, elles profitent certainement en plus de la sève de Euphorbia balsemifera, des herbes grasses et de feuilles fraîches pour satisfaire leur besoin en eau à l'absence de citrouille sauvage (Citrullus colocynthis) dont la présence n'a pas été notée dans la réserve et habituellement utilisée pour celui-ci. D'où leur présence marquée sous le boisement3 prélevant de l'herbe mais surtout des jeunes feuilles d'acacia et d'autres arbustes accessibles lorsqu'elles arrivent à se tenir sur leurs pattes arrière. Elle a un régime mixte qui fut déjà observé par Le Berre (1990) qui la qualifiait d'être à la fois un brouteur-paisseur, avec une préférence pour les feuilles, en particulier d'acacias et son aire de distribution serait inféodée à ce genre botanique. Aux heures chaudes et en soirée, elles s'alimentaient moins vue que l'herbe perdait de sa fraicheur, donc plus souvent observer au repos : soit couchées, soit immobiles mais sur les quatre pattes sous un houppier ou sur le plateau probablement pour la rumination. Cette période peut être mise à profit pour les inventaires.

III.2.4 Facteurs d'influences et de menaces sur la faune

Toutes les populations changent de taille au cours du temps (augmente ou diminue). Ce changement de la taille d'une population dépend du nombre de naissances et de décès dans celle-ci. Elle augmente chaque fois que le cumul des naissances est supérieur au nombre de décès, pour une population fermée. Le tout étant lié au caractère contraignant du milieu et aux relations milieu-population. Les perturbations subies par cette population ne sont certainement pas sans effets. La capture des individus devrait obéir à des procédés tenant compte des relations sociales au sein de la population. Le fait de capturer les individus par rabattage, donc de manière aléatoire pourrait déstabiliser la structure même de la population et entrainer des adaptations et associations nouvelles qui sont certainement longue à se mettre en place. De plus dans un milieu qui n'est pas de toute stabilité. D'une part la régénération du couvert végétal contribue à la régression des habitats disponibles qui s'exerce à travers la prolifération du cactus Opuntia tuna et les associations Euphorbia balsemifera-Commiphora africana qui forment des «fourrés4». D'autre part, la vétusté du grillage accroit l'intrusion humaine et celle du bétail domestique en plus de celui

3 Boisement : Peuplements forestiers d'un biotope donné.

4 Fourré: massif dense de végétaux arbustifs dont le branchage des individus qui se jouxtent est enchevêtré rendant sa pénétration difficile.

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déjà présent dans la station. Cette intrusion accentue la pression et la concurrence sur la faune car ils utilisent les mêmes abreuvoirs, les mêmes ressources alimentaires et en plus dégradent le couvert végétal au contraire des G. dama mhorr qui assurent sa restauration par dissémination des graines (Beudels-Jamar et al., 1998). Aussi, cette population étant issue d'un petit nombre de colonisateurs d'un habitat inoccupé par l'espèce peut perdre de la variabilité génétique du simple fait du hasard, dans le processus de dérive génétique : effet de fondation (Ricklefs et Miller, 2005). Nous allons ici faire allusion à la consanguinité panmictique, utilisée pour faire référence à la probabilité non nulle que deux gènes d'un individu soient identiques par descendance au sein d'une population panmictique de taille finie, analysent Glémin, (2003); Leberg et Firmin, (2008) (Defazio, 2010). Etant liée à la baisse de l'effectif, la possibilité de s'apparier avec un partenaire non-apparenté devient inexistante au fil des générations et conduit à une hausse de l'homozygotie. Niang (1990) s'inquiétait déjà des relations parentales de plus en plus étroites entre ces animaux, issus d'un petit groupe de reproducteur. Il entrevoyait la consanguinité comme problème inhérent à cette population. Elle est généralement plus importante dans un petit effectif et sous des conditions stressantes comme une compétition intra ou interspécifique élevée, charge parasitaire, privation ou faible quantité de nourriture etc. Son coût est donc attendu être moins sévère en captivité qu'en milieu naturel. Plusieurs auteurs : Kempenaers et al.(1996) ; Laikre et al.(1997); Eldridge et al.(1999) ; Whiteman et al.(2006), la considèrent comme néfaste, principalement, pour toutes les composantes de la survie et de la reproduction tels que la longévité, la fécondité, la survie des stades immatures, la résistance aux maladies etc. Son coût a été quantifié et la reproduction entre parent-enfant ou frère-soeurs a été considérée comme augmentant d'environ 33% la mortalité juvénile (Defazio, 2010). De manière générale la taille d'une population est régie par des facteurs dépendants de la densité et, dans certains cas, par des facteurs indépendants de la densité. Les facteurs dépendants de la densité ont plus d'effet à mesure que la densité de population augmente, à cause de l'augmentation de la compétition intraspécifique, interspécifique ou des maladies en l'absence de prédation. Etant un système fermé donc espace et aliments en quantité limitée : notion de capacité limite du milieu c'est-à-dire le nombre maximal d'individus pouvant vivre dans un milieu donné. Nous pouvons comprendre qu'il s'agissait peut être d'un effectif trop grand qui avait été lâché. Toujours est-il que dans ce genre d'écosystème et en général, les populations atteignent un seuil de taille, s'y stabilisent et dès lors : nombre de naissance = nombre décès.

Cet ensemble de facteurs constitue des menaces réelles qui pèsent sur cette population et peuvent expliquer la situation vieillissante de son effectif.

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