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La persistance des sciences sociales coloniales en Afrique

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par Jean Barnabé MILALA LUNGALA
Université de Kinshasa RDC - Doctorat 2009
  

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CHAPITRE TREIZIÈME :

LES THÉORIES DE L'ACTION DANS LES ANALYSES DE CONTENU, EN SCIENCES DU LANGAGE ET L'ONTOLOGIE SOCIALE EN SOCIOLOGIE

Comment mettre en exergue la notion de l'action dans les méthodes d'analyse des récits ? Il y a plusieurs méthodes, nous allons essayer d'en présenter quelques unes. Nous allons analyser chaque discours pour identifier ce qui se passe : une action, un désir ou une relation. Pour nous la démarche actionniste en sciences sociales devait être particulière à l'Occident du fait de l'individualisme dominant. Habermas à la suite de Talcott Parson reconstruit le Tout et ses parties par le concept de systèmes d'action social et au moyen du postulat de la situation de la parole reconstruit le concept de monde vécu tiré de l'anthropologie, et des sociétés dites primitives (la société, la culture et la personnalité). Les africains qui vivent encore le poids des structures sociales traditionnelles suivent un peu aveuglement ces théories même si les actions et les structures sont méthodologiquement inextricablement unies.

Analyse de contenu actionniste de la pragmatique du récit

La pragmatique du récit consiste à déterminer les conditions de l'énonciation, c'est-à-dire, le moment, le lieu et l'identité des co-locuteurs. Ensuite nous construisons les personnages ou organe en cherchant essentiellement des contradictions entre deux éléments de la description d'un même personnage ou organe. La pragmatique du récit tente d'étudier les « embrayeurs » pour analyser les différentes actions au sein d'un texte. Ce repérage dépend soit des embrayeurs soit de l'énoncé lui-même (nous travaillons plus sur les énoncés). L'objectif de la recherche est certes de détecter la prééminence de certaines actions ou de certains acteurs.

L'analyse pragmatique des embrayeurs et/ou des énoncés des textes permet à ce que le rôle, le statut et la place des acteurs soient bien identifiés, ce qui permet aux interlocuteurs de se reconnaître dans une position sociale, d'éviter les mal- entendus, les conflits, et d'assurer la crédibilité. L'identité situationnelle du locuteur est repérable dans l'énonciation. Ce repérage montre l'enjeu identitaire sous-jacent. Cette méthode va dans le sens de l'analyse de modèle de Roman Jackson.

En effet, ce modèle de communication a été proposé par le linguiste russe Roman Jakobson, son point de vue se cristallise non sur la transmission de message mais bien plutôt sur le message lui-même. Ce modèle est composé de six facteurs et à chaque facteur est lié une fonction de message. Au facteur de code ou du symbolisme par exemple est lié la fonction métalinguistique du message. Il s'agit du code ou du symbolisme utilisé pour la transmission du message.

Le schéma de communication de Jakobson : un récit a un auteur, le narrateur, le destinataire (même virtuel), le destinateur,  le contexte, leur degré d'interaction (voir la pragmatique), bref, les facteurs de la communication, etc. Notons par ailleurs que ces travaux sont liés à l'impulsion linguistique de Ferdinand de Saussure, et philosophiquement de John L. Austin. Nous pouvons joindre au schéma classique de la communication un objet d'étude communicationnelle (id est : pour un émetteur, un fait (contenu de message), une intention, une relation, etc.).

Nous cherchons donc à partir de la situation de communication non seulement les données objectives sur le destinateur et le destinataire mais également les représentationsmentales ou sémiotiqueque possèdent le destinateur de lui-même et de son « public ».

PourP. Watzlawick, J. Helmick-Beavin et D. Jackson, dans leur livre intitulé (Une logique de la communication) aborde, la pragmatique de la communication, c'est-à-dire les effets (de la communication) quant au comportement ».592(*) Du point de vue qui est le leur, il y a interchangeabilité de deux termes : communication et comportement. Les données de la pragmatique ne sont pas simplement les mots, leurs configurations et leurs sens (...) mais aussi leurs concomitants non-verbaux et le langage du corps.

La pragmatique intègre, « aux actes qui relèvent du comportement individuel les signes qui sont de l'ordre de la communication et qui sont inhérent au contexte où se produit cette communication »593(*). Les effets pragmatiques de ces combinaisons dans des situations interpersonnelles constituent l'objet de cette étude.594(*)

Il y a quelques propriétés du système que nous rappelons : le concept de totalité, de circularité dans le système, l'expression de la rivalité symétrique. Il y a les systèmes de rétroaction dans le système correspondant exactement à la symétrie (rétroaction positive, écart amplifié) et à la complémentarité (rétroaction négative, effet stabilisateur)595(*). Nous sommes en présence d'un système, de provocation réciproque qu'aucune des parties ne peut interrompre596(*).

La pragmatique de la communication est une critique d'une approche historique qui permet de savoir dans quelle mesure un système peut s'expliquer par un ensemble de lois qui ne dépend pas du passé.597(*) C'est une interaction dans le présent, un système en interaction.

Dans chaque cas, le contenu est totalement différent, mais la structure est pratiquement identique et ils parviennent à une stabilité momentanée598(*). Il existe des règles communes concernant la manière dont le jeu doit se dérouler. Ces règles spécifient la règle fondamentale de système et donnent sa valeur à la victoire (ou à la défaite) à l'intérieur du jeu599(*). Ce processus d'interaction fonctionne comme un système. Il y a échanges « sur des périodes de temps relativement grandes, ces échanges sont cumulatifs, et revêtent un ordre qui, bien qu'abstrait, est cependant essentiellement constitué de processus séquentiel. »600(*) 

Nous sommes devant « un système en interaction : ce qui se passe entre deux ou plusieurs partenaires en train de définir la nature de leur relation. »601(*) En même temps « les modèles de relation existent indépendamment du contenu, même si dans la vie réelle, ils sont toujours manifestés par et à travers le contenu 602(*)

En ce sens comme le disent P.Watzlawick , J. Helmick- Beavin et D.Jackson : « on peut voir dans la digression ...des provocations sous le masque de la défense. Comme telles, elles sont un phénomène de communication fort intéressant, mettant en je la disqualification, le refus de la communication ».603(*)

* 592 P.WATZLAWICK, J.HELMICK-BEAVIN et D.JACKSON, Une logique de la communication, Ed.du Seuil, Paris, p.16.

* 593Ibidem,,p.16.

* 594Ibidem.

* 595 Ibidem, p.158.

* 596 Ibidem, p.157.

* 597 Ibidem, p.161.

* 598Ibidem, p.

* 599 Ibidem, p.168.

* 600 P.WATZLAWICK, J. HELMICK-BEAVIN et D.JACKSON, Une logique de la communication, Ed. du Seuil, Paris, p.152.

* 601Ibidem, p.1

* 602 Ibidem, p.154.

* 603 Paul WATZLAWICK, J.HELMICK-BEAVIN et D.JACKSON, Une logique de la communication, Ed. Du Seuil, Paris, p.155.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery