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La persistance des sciences sociales coloniales en Afrique

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par Jean Barnabé MILALA LUNGALA
Université de Kinshasa RDC - Doctorat 2009
  

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CHAPITRE QUATORZIÈME :

LES CONVERGENCES ET LES DIVERGENCES ENTRE L'APPROCHE STRUCTURO-FONCTIONNALISTE ET LA PRAGMATIQUE

Il y a plusieurs points de convergences entre le rationalisme méthodologique de Durkheim et la pragmatique méthodologique telle celle de Searle. Savas Tsohatzidis dit à juste titre que « several commentators ( notably Gross 2006 ) have been struck by what they see as a convergence between this account and that of Emile Durkheim ,who ,one century earlier, set out his account of social reality in his the Rules of Sociological Method (Durkheim 1982),whose first chapter asks what is a Social Fact? »745(*)Ils se demandent tous deux ce qu'est-ce qu'un fait social ? Il y a certes des convergences mais aussi des divergences, Searle pense qu'il diffère fondamentalement de Durkheim parce que l'ontologie fondamentale de ce dernier est problématique : « nevertheless, Searle roundly rejects the idea that their views converge. (...) Searle countens that « the fundamental ontology in Durkheim is mistaken ».746(*)

Les deux conceptions philosophiques de fait social divergent sur un certain nombre des questions. Quels en sont justement les divergences ? John Searle, a montré parmi d'autres, que le fonctionnalisme est nécessairement lié à une conception intentionnaliste des choses, de cette façon il pose le problème d'un point de vue systémique qui met en exergue les effets du contexte.747(*) C'est la contribution qu'il apporte aux sciences sociales classiques à partir du modèle théorique de Tout et des Parties et à partir d'un point de vue de la philosophie cognitive. Ce retournement ingénieux d'un des pères du pragmatisme en philosophie est un approfondissement à partir de la reconstruction du cadre général structuro -fonctionnaliste ou systémico -cybernétique et de la philosophie de la conscience.

Pour expliquer le fait social, il faut inclure tout en les dépassant des déterminations langagières des parties dans le Tout, en tant que sa constitution est intrinsèque et aussi langagièrement attributive. Par exemple, pour le cas de fait social de mariage, la constitution est donc la suivante : cette femme (X) est déclarée marié (Y) dans le contexte où elle est déclarée telle par l'officier de l'état civil(C)). C'est justement en assignant ou en imposant des fonctions à des gens au travers de la formule: X vaut Y dans le contexte C. Cette formule forme la règle constitutive des faits sociaux ou de la réalité sociale. Ce sont donc des hommes en chair et en or qui construisent la réalité sociale. La réalité sociale n'est pas à proprement parler construite par la nature des combinaisons des simples déterminations horizontales, verticales ou distributionnelle des Parties.

Détaillons un petit peu la méthodologie qui gît au centre de cette reconstruction théorique. La différence première porte sur le contextualisme ou le système systémico-pragmatique et fonctionnalico-intentionnaliste de Searle qui est langagièrement attributif, il est n'est pas intrinsèquement lié à un modèle abstrait du Tout et des parties. Le langage est ici l' unitéminimale fondamentale dans la création de la réalité sociale.

Il part du fait qu'il ne faut pas postuler d'emblée comme le fait dans la philosophie de conscience Durkheim que les rapports entre le Tout et ses partie sont, nonobstant la primauté du Tout, normaux et fonctionnent. La réalité sociale telle : l'argent, le mariage, la guerre, l'impôt, une séance de parlement, un médecin, la propriété, etc. Le système langagier complète critiquement le modèle du Tout et des Parties.

Dans la formule constitutive de la réalité sociale, les variables X, Y et C (infra) référent aux entités réelles qui n'existent pas pour eux- mêmes. X a comme fonction de faire ou d'inventer Y, en le causant, dans un milieu intérieur C complémentairement au modèle qui se trouve à la base du fonctionnalisme d'Emile Durkheim ou du structuralisme de Claude Lévi-Strauss.

Le programme épistémologique ici ne déroge pas à cette structuration de base, il est gouverné par l'exigence d'élaborer une théorie unitaire de l'esprit (la cognition), de l'esprit, de l'action et du langage. La théorisation du langage en acte de langage comme unité minimale opératoire dans le système constitue son apport. L'ambition ainsi exprimée vise ultimement à mettre ensemble la logique, la grammaire, la sémantique, et la théorie de l'action.

La transformation de l'approche structuro-fonctionnaliste en une approche pragmatico - intentionnelle passe par la logique. « Le structuralisme (...) relève de modèles formels tout aussi rigoureux, ce que Lévi- Strauss ne manque pas de rappeler »748(*). Dès lors qu'une relation entre phénomènes peut être décrite en termes de variables, de fonctions ou de structure, on rejette « le vocabulaire et les métaphores organicistes au profit de langage alternatif : celui d'une codification logique de l'analyse fonctionnelle ».749(*) La notion de cause ou plus exactement la relation de cause à effet que suppose le structuro -fonctionnalisme est analysée comme une implication stricte en logique : « p implique strictement » comme « il est nécessaire que p implique q » .750(*)

Qu'est-ce qui est poursuivi ici ? C'est la recherche de lois générales des structures empiriques et abstraites. Seulement Claude les classiques telle que nous l'évoquons, situe hors du temps et de l'histoire les structures logiques qui sont censés régir la société ; il substitue la relation logique à la relation humaine.

Rappelons-nous le programme cognitivo-pragmatique considère qu'il doit y avoir une continuité entre le biologique (les actes mentaux : désir, croyance, intention, action) et le culturel (le langage). Il restaure trois paliers : le biologique physico-chimique, les actes mentaux et la réalité sociale (langage et culture). Parlons un tout petit peu de la création de la réalité sociale.

L'application de programme cognitivo-pragmatique à la création de la réalité sociale

La réalité sociale est faite, des portions du monde réel, des faits objectifs dans le monde, qui ne sont des faits que par l'accord des hommes. En ce sens, il y a des choses qui n'existent que parce que nous y croyons. Nous pensons à des choses comme l'argent, les propriétés foncières, les gouvernements, les mariages, l'activité de recrutement, de renvoi, la guerre, les révolutions, les soirées mondaines, les gouvernements, les réunions, les syndicats, les parlements, les corporations, les lois, les restaurants, les congés, le fait qu'il y a des avocats, des professeurs, des médecins, des chevaliers médiévaux et des impôts, etc.751(*)

* 745 SAVAS TSOHATZIDIS, Intentionnal Acts and Institutionnal Facts :Essays on John Searle `s social ontology, Springer, Dordrecht, 2007,p.191.

* 746Ibidem,p.192.

* 747 Voir Étienne LE ROY, Les pluralismes juridiques, Laboratoire d'anthropologie juridique de Paris, Geneviève Chretien- Vernicos -, Paris, 2004, p.84.

* 748 Jean-Michel BERTHELOT, « Les sciences du social », dans Epistémologie des sciences sociales, Puf, Paris, 2001, p.240.

* 749Ibidem, p.238.

* 750 Voir Thierry LUCAS, « Sur le concept de nécessité en logique » in Faut-il chercher aux causes une raison ? L'explication causale dans les sciences humaines, Philosophique ?, VRIN, Paris, 1994, p.234.

* 751Ibidem, p.107.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand