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Impacts environnementaux des réfugiés autour des zones conflictuelles en Afrique de l'ouest

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par Abdoulaye DIALLO
Université Ouaga I Pr Zoseph KI-ZERBO - Master II recherche (Gestion des Ressources Naturelles) 2015
  

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III-1-3 : MODES DE VIE DES REFUGIES EN GUINEE

En 1995, World Refugee Survey (WRS) estimait le nombre de réfugiés en guinée à 640 000. Les villages jumelés dans les campagnes étaient le résultat des seuls inters actions entre réfugiés et communautés locales. Cette situation fut possible car il n'y avait pas de

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véritables urgences, l'afflux de réfugiés ayant eu lieu progressivement et sans un trop grand nombre à la fois.

En générale, un grand nombre de réfugiés en Guinée et leurs hôtes partagent les mêmes langues, coutumes et cultures. Un niveau élevé d'intégration sociale et de cohabitation pacifique caractérise la présence des réfugiés en Guinée, aussi bien dans les camps officiels de réfugiés que ceux installés parmi la population locale (HCR, 2000). Toutefois, les anciens et les nouveaux réfugiés avaient droit à des quantités de nourritures différentes selon les humanitaires, les anciens réfugiés étant censés être autosuffisants depuis 1993 contrairement aux nouveaux. Cette distinction fut maintenue malgré les études qui montraient que, l'insécurité alimentaire n'était pas liée à la date d'arrivée mais à la zone d'installation (Davis, 1996). L'aide alimentaire qui se limitait à l'huile, le riz et rarement des lentilles et des haricots était en grande partie détournée par les autorités locales ainsi que les commerçants (OULARE A et KEITA F, 1992).

a) La vie des réfugiés vivant au sein des populations locales

Avec l'installation des réfugiés en Guinée, une surveillance nutritionnelle et épidémiologique fut mise en place dans les postes de santé par le Ministère de la Santé Publique (MSP) et Médecins sans Frontières (MSF) pour protéger les sources d'eau potable, creuser des latrines, assurer les frais curatifs de base et la vaccination contre la rougeole (VAN HAUWAERT W, 1992).

Grâce à leur liberté d'installation; les réfugiés s'organisaient au mieux pour tirer parti de toutes les opportunités économiques. Les réfugiés intégrés au milieu des populations autochtones, jouissaient d'un degré plus élevé d'autonomie, leurs moyens d'existence et ceux de la communauté d'accueil étant étroitement liés. La cohabitation pacifique de réfugiés issus de villages jumelés ou de nouveaux villages leur permettait également avec le temps, d'atteindre un niveau satisfaisant d'autonomie.

Les réfugiés retournaient dans leurs régions d'origine lorsque la situation le permettait, craignant qu'une trop longue absence menace leurs droits fonciers et autres possessions. Les hommes partaient souvent les premiers, laissant femmes et enfants en Guinée ou ils étaient en sécurité et bénéficiaient de l'aide de la part des populations locales. Ils partaient au début de la période culturale pour mettre en valeur leurs terres (DIALLO M.A, 1991). Quand les conditions de sécurité s'améliorent, le mouvement se fit principalement en direction du pays d'origine. Quand l'insécurité augmenta, il se fit dans le sens contraire.

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Dans les villes comme Conakry, le HCR avait formalisé un partenariat avec la Croix Rouge Guinéenne (CRG) pour qu'elle assure, après enquête, des aides ponctuelles en hébergement, nourriture et soin, à certains réfugiés reconnus et enregistrés. Ce partenariat était une mesure exceptionnelle vue que la région forestière devrait abriter l'essentiel de l'aide (horoya, 05/07/1992).

b) Modes de vie des réfugiés à l'intérieur des camps

La situation de ceux qui vivaient à l'écart, dans des camps était beaucoup plus difficile. Les réfugiés libériens et sierra léonais qui étaient des agriculteurs devinrent des paysans sans terres en Guinée. Face à la faiblesse de l'aide, ils quittaient les camps pour chercher à mieux s'intégrer à la population et à l'économie rurale. Certains réfugiés étaient employés par les Guinéens comme journaliers agricoles et d'autres avaient accès à des terres laissées en jachères pour une année. Dans certains cas, le travail des réfugiés a été utilisé pour éclaircir une forêt secondaire plus ancienne pour la culture pendant les premières années, après quoi la terre a été utilisée par les guinéens pour des cultures plus rentables, principalement le café (HCR, 2000).

Les réfugiés officiellement enregistrés par le HCR comme résidents des camps et qui vivaient parmi les guinéens retournaient au site d'accueil que lors de la distribution des vivres. Ce phénomène était particulièrement important à la saison des pluies, quand l'agriculture nécessitait beaucoup de main d'oeuvre. Les camps étaient alors désertés, quelques personnes seulement y restaient, les autres s'étant installés de manière semi-permanente dans les villages à l'extérieur des camps. Beaucoup de cases étant fermées ou s'effondrant et la végétation revenant à l'état sauvage, on appelait ces camps « camps fantômes ». Les réfugiés devaient avoir l'autorisation des guinéens pour l'accès à la terre et l'utilisation des ressources communautaires pour la production du charbon de bois, du bois de chauffe, de l'argent comptant et des matériaux de construction (palmier raphia).

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Tableau 6 : programme d'assistance aux réfugiés libériens et sierra léonais en Guinée

 

Premiers arrivants

Quatre importantes vagues (1990-
1991)

Derniers arrivants

Succession de petites vagues (1992-1995)

Assistance médicale

Ensemble de mesures minimales.

Au début, soins curatifs de base,

vaccinations contre la rougeole,

surveillance épidémiologique et
contrôle nutritionnel sont considérées être des activités suffisantes.

Ensemble de mesures plus complètes.

Centres nutritionnels,

programme d'alimentation

supplémentaire et animateurs

de santé s'ajoutent aux
activités précédentes.

Aide alimentaire

Les réfugiés vivent plusieurs

semaines, voire plusieurs mois, sans aide alimentaire, sans conséquences graves pour leur santé.

Les réfugiés reçoivent des rations d'aide alimentaire dès

les premiers jours ou les
premières semaines.

Alimentation en eau

L'amélioration des installations

sanitaires villageoises (par exemple la protection des puits peu profonds

existants) est d'abord tentée. Des
nouveaux puits et des forages avec des pompes à main sont installés quelques mois plus tard

Dans les camps, des

nouveaux puits et des forages sont très tôt creusés

Habitat

Au départ, aucune aide n'est donnée pour la construction des cases. Après plusieurs mois, quelques bâches en plastiques sont distribuées.

Une aide pour la mise en

place des camps et la

construction d'abris est
donnée dès le début

Source : Wim Van Damme, 1990-1995

Les réfugiés arrivèrent par vagues successives en Guinée entre 1990 et 1995 et la plupart s'installèrent librement au niveau de la population locale. Leur mode d'installation fut très divers allant de l'intégration spatiale à la ségrégation spatiale. Les éléments les plus importants qui déterminèrent leur mode d'installation furent : l'origine, urbaine ou rurale ; les liens ethniques ; l'accès aux ressources agricoles disponibles et les effectifs. Les modes

d'installation déterminèrent dans une grande mesure, le degré d'autonomie auquel les réfugiés pouvaient parvenir et leur impact possible sur l'environnement. L'efficacité des techniques d'auto prise en charge des réfugiés en Guinée et du soutien de la population d'accueil diminua au cours des années. Par contre, l'aide humanitaire extérieur augmenta (Simon & Schuster ; Van Damme W, 1995).

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe