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L'intervention militaire française au Mali. Essai d'analyse géopolitique.

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par SATUTNIN NDONG NDONG
Université Omar Bongo - MASTER GEOSCIENCES POLITIQUES 2015
  

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Section 2 : Les limites de l'intervention militaire française

Cette section examine les différentes insuffisances de l'intervention militaire française au Mali. Pour y voir plus clair, nous focalisons l'attention sur les polémiques nées de cette intervention militaire(1) et l'approximation de la phase dite de démilitarisation(2).

1- Une intervention non unanime et à charge de contestation

Le déploiement militaire français a entrainé de vives oppositions dans les sphères politiques françaises et africaines. Cette intervention a fait l'objet de plusieurs contestations du fait qu'elle ait été perçue comme une nouvelle ingérence française en Afrique.

Du point de vue de l'opinion politique française, plusieurs responsables se sont opposés à cette intervention militaire. Cette dernière dont le débat a intégré l'Assemblée Nationale cinq jours après les premières frappes aériennes de l'opération Serval, a fait éclore une division entre divers groupes de la première chambre parlementaire française. Ainsi, tout en reconnaissant à l'exécutif le droit de décision en matière d'interventions militaires, puisque le chef de l'Etat est également le chef des armées165 et le seul garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité territoriale et du respect des traités166, les partis politiques de l'opposition tels que l'Europe Ecologiste des Verts et la Gauche Démocrate Républicain (GDR), ont clairement rejeté cette intervention militaire française. Ce refus de coopération à cette OPEX du Mali, a été exprimé par le député écologiste Noel Mamère comme un éventuel retour aux « méthodes anciennes de Françafrique»167. Cette thèse sur l'ambigüité de l'intervention française, est partagée par plusieurs députés qui voyaient en cette action militaire, la pire des solutions à envisager en vue d'arrêter le conflit. De ce fait, le député GDR (Gauche Démocrate et Républicain), François Asensin, déclarait : « Soyons lucides : cette intervention n'apportera pas à l'État malien la stabilité, pas plus que la démocratie, elle n'en est qu'un préalable. La guerre est toujours la pire des solutions, la plus incertaine. Rien ne nous assure que cette intervention ne se termine pas par un échec, de

165Constitution française, article 15

166 Ibidem, article 5

167Libération, L'intervention militaire française au Mali salué par l'Opposition, http://www.liberation.fr/monde/2013/01/11/les-politiques-reagissent-a-l-intervention-francaise-au-mali_873444 , consulté le 12/07/2015

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lourdes pertes humaines et des déflagrations en cascade dans l'ensemble du monde musulman»168.

En revanche, le Parti Socialiste (PS) au pouvoir, et plusieurs groupes de l'opposition française, notamment le Front National(FN), les Centristes et les Républicains (ancienne UMP), ont fermement soutenu cette intervention militaire française tout en la considérant, dans les termes de l'ancien président de l'UMP, J-F Copé, comme « la défense des valeurs de la République française et la lutte contre le terrorisme, le djihadisme et la haine»169. Ces divergences d'idées, au sein de l'Assemblée, ont fragilisé l'action militaire française. Ainsi, le manque d'unanimité politique a réduit la légitimité de cette opération militaire française au Mali.

Outre les contestations françaises, le déploiement hexagonal au Mali a également divisé l'opinion politique africaine. Les dirigeants Ouest-africains, inquiets de la contagion du conflit dans leurs différents Etats, ont tous soutenus l'action militaire de la France. Cet indéfectible soutien qu'assurait le président sénégalais Macky Sall en reconnaissant que « Sans les Français, les islamistes seraient à Bamako et menaceraient toutes les capitales de la région »170, avait également été prononcé par la présidente de la Commission de l'Union Africaine Nkossana Dlamini-Zuma et l'ancien président de cette institution, le Premier ministre éthiopien, Hailemarian Desalegn.

Malgré ce soutien majoritaire des Africains, l'Egypte et la Tunisie avaient formellement rejeté cette intervention militaire. En effet, les anciens dirigeants de ces deux Etats (Moncef Marzouki et Mohammed Morsi), préconisaient une « solution politique négociée »171 entre les acteurs du conflit. De ce fait, s'insurgeant contre le déploiement du contingent militaire français, l'ancien premier ministre tunisien, Rafik Abdelsallem déclarait : « les problèmes en Afrique doivent être résolus dans un cadre africain »172. Dès lors, l'intervention militaire française apparaissait comme une action qui avait pour seul effet, « d'attiser les conflits »173 dans la sous-région.

Au regard de ces divergences, il en ressort clairement que l'intervention militaire française au Mali n'avait pas été perçue comme une solution objective, qui pouvait enrayer les actions rebelles et terroristes, qui secouaient le Mali. Cette action militaire apparait, ainsi,

168 Rapport Assemblée nationale française, janvier 2013, op.cit., p.18.

169Rapport Assemblée nationale française, session ordinaire 2012-2013, compte rendu intégral, p.8.

170P.Airault.,&G.Dougueli. , Union Africaine : une leçon malienne,
http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2717p024_027.xml0/, consulté le 10/04/2015, consulté le 18/05/2015 171G. Malbrunot, Tunisie Qatar et Egypte contre l'action française au Mali 2013, http://www.tunisie-secret.com/Tunisie-Qatar-et-Egypte-contre-l-action-francaise-au-Mali_a287.html , consulté le 24/02/2015

172G. Malbrunot, op.cit., 173 G. Malbrunot, op.cit.

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comme un néocolonialisme de l'Hexagone en terre africaine. Aux divergences enregistrées au cours de la mobilisation militaire française au Mali, s'ajoutent les problèmes de démilitarisation, qui constituaient également une véritable difficulté de cette action militaire française.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius