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à‰tude de conflits entre parents et filles-mères dans la commune d'Ibanda(ville de Bukavu): cas du quartier Panzi.

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par Arsene THOMBO MAZAMBI
Institut Supérieur de Développement Rural( ISDR-BUKAVU) - Licence 2015
  

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III.2. DISCUSSION DES RESULTATS

Dans cette partie nous relevons et discutons les principaux résultats de nos enquêtes. Nous dresserons dans le premier point le portrait des enquêtées, puis, dans le deuxième point, nous décrivons les circonstances de survenance des grossesses et, enfin, nous analysons les rapports sociaux qui traversent la vie familiale à la suite de la présence des filles-mères.

1. Portrait des enquêtés.

Départ les résultats de nos enquêtes, il se dégage que la majorité des personnes (filles) interrogées sont des jeunes dont l'âge varie entre 20 et 25 ans. Et pourtant, nos entretiens avec ces enquêtées ont dévoilé qu'elles ont eu leur première expérience sexuelle à 14 ans et que pour la plupart, la première maternité était intervenue à 15à 20 ans. Aussi, les données des enquêtes montrent qu'en moyenne, les filles-mères interrogées ont 1 enfant.

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C'est pourquoi, à l'âge de 14 à 17 ans, il faut trop des conseils aux filles et aux garçons car c'est l'âge qui demande trop de prudence corporel. Nous constatons que la majorité d'entre elles ont atteint un niveau secondaire (1ère), soit l'université, mais suite au point sexuellement transmissible et le plaisir sexuel leur étude est l'interrompu par la grossesse. Les adolescentes avaient une autre considération avant. Elles étaient vues comme étant des enfants en plein croissance, mais aujourd'hui elles sont toutes adultes parce qu'elles se permettent de tout faire, prétendent connaître tout sur la vie et enfin jusqu'au point d'entretenir des relations sexuelles avec les hommes mariés plus âgés. Appeler dans un langage courant « Sac à main »

Quant à leur origine sociale, il s'avère que la quasi-totalité des enquêtées sont issues des familles modestes comme l'attestent les catégories socio-professionnelles de leurs parents. Ceux-ci sont pour la plupart des fonctionnaires, des chauffeurs, petit commerçant et des sans emploi, dont les maigres revenus ne couvre pas les dépenses familiales. La conjoncture serait les circonstances de la survenance des grossesses de la plupart d'entre elles.

2. Survenance des grossesses

La question ici est d'examiné tous les éléments de la situation qui ont concouru à la survenance de la grossesse qui a rendu mère la fille adulte ou adolescente. Ces éléments sont multiples, mais nous discutons seulement de ceux qui sont significatifs au regard des résultats de nos enquêtes.

A la figure 5. Nous observons que 26,4% des enquêtés affirment que la survenance de la grossesse a été suite à l'influence des amies ou compagnie, 25,3% sont tombées enceinte, comme elles le disent elles-mêmes, par plaisir sexuel. De nos entretiens avec elles, il s'est dégagé que nombreuses en sont arrivées précocement à la grossesse par l'ignorance de leur cycle mensuel. D'ailleurs, c'est au premier coït que certaines d'entre elles s'étaient malheureusement vues enceinte. D'autres filles-mères par contre n'ont pas pu éviter la grossesse en dépit de la connaissance qu'elles avaient aussi bien sur leur cycle que sur les méthodes contraceptives. Sans le vouloir, elles se sont retrouvées enceinte parce que ne pouvant pas résister à la pression ou aux bousculades du partenaire, soit aussi parce que ce dernier avait refusé le port du préservatif, soit encore parce qu'elles ont offert les faveurs sexuelles en période d'ovulation par crainte de perdre un partenaire qui leur venait en aide matériellement et/ou financièrement.

Le premier enjeu est relatif à l'honorabilité de la famille entamée par la grossesse et la maternité de la fille adolescente. Comme nous le savons, l'idéal de tout parent, surtout

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Dans un cas comme dans un autre, certaines enquêtées nous avaient révélé leur intention d'avorter pour échapper aux sanctions parentales, mais elles se sont résignées par manque d'argent pour payer les soins y afférents.

A la figure 7, elle montre clairement qu'à Panzi il y a des conflits suite à la grosse de filles dans leurs familles car c'est une nouvelle charge qui s'ajoute à cette famille qui vit dans la médiocrité.

Terminons ce point par la situation sociale des filles-mères face aux géniteurs de leurs enfants et à leurs belles familles.

Elles sont souvent abandonnées et même méconnues par les auteurs de leurs grossesses et, par voie de conséquence, ne sont pas acceptées par leurs belles familles. Elles vivent ainsi en rupture totale avec leurs anciens amants tel que révèlent nos enquêtes à la figure N° 12. Cet état des choses les contraint à vivre avec leurs enfants sous le toit parental avec toutes les conséquences que cela implique. Quelques-unes parmi elles continuent à entretenir les rapports avec les géniteurs de leurs enfants avec espoir d'être récupérées un jour par la belle famille ou prise en mariage par l'auteur de la grossesse.

3. Filles-mères et conflits familiaux

La survenance de la grossesse chez la fille adolescente ou adulte et sa maternité précoce bouleversent les rapports sociaux au sein de sa famille. Comme nous l'ont montré les résultats des enquêtes, elles génèrent des rapports conflictuels de natures diverses entre les différents acteurs de la vie familiale. Ces conflits brisent naturellement l'harmonie familiale et dans le cas échéant, peuvent entraîner la rupture de la famille tout entière. Nous présenterons d'abord les enjeux de ces conflits et, ensuite, leurs acteurs et leurs manifestations.

a. Enjeux des conflits familiaux

Il ressort de nos entretiens avec les filles-mères et leurs parents que les conflits qui déchirent leurs familles se structurent autour de deux enjeux majeurs d'importance, bien entendu, différents.

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africain, est de marier sa fille suivant les règles établies en la matière. Ce qui procure au parent non seulement l'honneur pour avoir fait preuve d'une bonne éducation assurée à sa fille mais aussi tous les avantages matériels y relatifs au travers de la dot. Mais, la fille adolescente qui tombe enceinte (précocement) et accouche hors mariage (le mariage étant le seul espace idéal où se consomme le sexe) montre par là sa mauvaise éducation et prive les parents de la dot qui aurait couronné tous les sacrifices qu'ils ont consentis en sa faveur. Cette situation des conflits au sein de la famille mettant en désaccord ou en opposition la fille mère et ses parents et les autres membres de la famille.

Le deuxième enjeu tient à la nouvelle charge socio-économique qu'introduit dans la famille la fille-mère. Il sied de rappeler ici que la plupart des familles de la Commune d'Ibanda en général et du quartier Panzi sont d'un faible niveau de vie. C'est par la débrouille qu'elles parviennent à survivre. Si les parents éprouvent déjà des difficultés pour subvenir aux besoins de leurs propres enfants, celles-ci se complexifient davantage avec la maternité d'une fille adolescente qui par ce fait accroît le nombre des personnes en charge. Car comme nous l'avons indiqué dans les pages précédentes, les filles mères ainsi que leurs progénitures sont à charge des parents, les auteurs de leurs grossesses les abandonnant souvent. Cette situation accroît la frustration des parents qui ne savent pas à quel sens se vouer en cette période de haute conjoncture économique. Ainsi, la pauvreté des parents autant qu'elle amène les adolescentes à un feu vert sexuelle qui les rend filles-mères, autant elles suscitent les conflits entre parents et fille-mères.

b. Les agents et la manifestation des conflits. ? Du Conflit

Nous l'avons dit : le phénomène fille mère engendre les conflits dans la famille et brise son harmonie. J. Freud, nous fais savoir : le conflit est un affrontement ou un heurt intentionnel entre deux êtres ou deux groupes de même espèce qui manifestent l'un à l'égard de l'autre une intention hostile en général, à propos d'un droit et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir ses droits essaie de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence qui peut, le cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de l'autre.28 Les affrontements ou les heurts intentionnels surviennent généralement dans les familles à la suite des grossesses et

28 J. FREUD, Sociologie des conflits, PUF, Paris, 1933, p.65.

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maternité précoces des adolescentes. Ils peuvent, s'ils ne sont pas gérés, conduire même à la fragilisation complète de la famille.

Au niveau des familles enquêtées, il s'est dégagé que l'avènement de la fille-mère occasionnait souvent des disputes entre les parents d'une part, et altérait la confiance et la concorde entre ceux-ci et les autres enfants (surtout les autres filles, les frères...). Cela conduit parfois le père à répudier la mère de la fille-mère comme nous l'a révélé trois de nos enquêtées dont les mères avaient subis ce sort. Aussi, ces filles-mères se voient souvent expulsées du toit familial par leurs parents. Les querelles se multiplient au quotidien entre enfants autour de certains avantages qu'ils ne bénéficient plus à cause notamment de la fille-mère. Toute cette conflagration pollue le climat au sein de la famille et anéantit toute possibilité de son épanouissement. Qui sont alors les agents des conflits ?

? des agents impliquent dans le conflit

Les conflits familiaux qui font suite à la présence de la fille-mère impliquent plusieurs acteurs dont l'interaction influe sur la dynamique de la vie familiale. Parmi eux, nous citons :

1. Parents (père et mère de la fille-mère)

La présence d'une fille-mère dans la famille fait naître un conflit entre les parents. Il oppose le père à la mère. Généralement, le père accuse la mère d'être complice de sa fille, d'avoir tût les « bêtises » de sa fille alors qu'elle en était informée, de ne lui avoir pas assuré une bonne éducation. Ces accusations vont jusqu'à de grave incitation telle mère, telle fille. En d'autres termes, pour le père la fille n'a fait que reproduire le comportement de jeunesse de sa mère. Le conflit qui résulte de ces accusations se manifeste soit par des querelles entre les deux parents, soit par des violences verbales (injures) du père à l'endroit, soit par la violence physique (entre parents), soit par une expulsion temporaire ou définitive de la mère du toit conjugal.

Cette attitude du père vis-à-vis de la mère découle de tradition africaine qui responsabilise la femme en général de l'éducation des enfants, surtout des filles. Tout dérapage de leur part lui est directement imputé en dépit des charges qu'elle assume aujourd'hui dans vie urbaine. C'est elle qui est devenue, du fait de la crise socio-économique, l'actrice principale de la vie familiale grâce aux activités qu'elle exerce. Ces activités mettent hors ménage toute la journée l'empêchant d'avoir un contrôle ou suivi sur la vie de ses enfants. L'homme se disculpe, prétextant n'avoir pas le temps à passer à la maison pour dialoguer avec ses enfants (filles). Ce

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malentendu fait que la mère sort toujours victime d'une telle situation; alors que le problème de l'éducation incombe à tous les parents, c'est-à-dire père et mère. Selon que nos résultats l'on démontré qu'il faut un dialogue parents -enfants et pas d'un sujet tabou.

2. Parents et fille-mère

On s'assiste au second degré au conflit entre parents et fille-mère. Ce conflit est dû au fait que les parents accueillent négativement la maternité précoce et hors mariage de leur fille. Au-delà de la charge supplémentaire que cela entraîne pour la famille, Ils (les parents) considèrent que par son acte, la fille-mère les a déshonorés et mérite par conséquent une sanction proportionnelle. Celle-ci va de l'expulsion du toit parental en passant par des privations de tout genre. D'après les parents des filles-mères que nous avons interrogés au cours de nos enquêtes, cette attitude tient à la nécessité de corriger la coupable mais aussi à dissuader toute inefficacité similaire de la part des autres filles.

La figure 17 montre que 38,2% des parents enquêtés disent qu'ils parvenaient à satisfaire à tous les besoins scolaires de sa fille avant qu'elle soit grosse ou tombé enceinte, 17,6% des parents affirment qu'ils parvenaient toujours à satisfaire aux besoins d'habillement et de nourrir sa fille, 11,8% de ces parents disent qu'ils parvenaient à la satisfaction de besoin primaire de sa fille. La catégorie de autres réponses à préciser à comme réponse le frais de transport, soins de beauté, le crédit téléphonique; bien que les parents répondais à tous ces besoins de sa fille, ils été très choquer de voir sa fille l'on causer la honte en tombant grosse alors qu'elle ne manquer rien, tout été garantie par les parents.

La détérioration des relations entre parents et filles-mères fait surgir ainsi un état d'oppression qui occasionne un conflit qui pousse les filles-mères à se considérer comme abandonnées à leur triste sort et prendre les parents pour un ennemi. La persistance de ce conflit amène les filles-mères à se prendre en charge. Cette auto prise en charge peut conduire, malheureusement, à d'autres grossesses.

3. Filles-mères et les autres enfants

Un troisième conflit oppose les filles-mères et les autres enfants. Celui tourne souvent autour des avantages matériels et de l'enfant de la fille-mère. La divergence d'intérêts des unes et des autres engendre des conflits qui brisent la quiétude familiale. Si les autres enfants trouvent d'un mauvais oeil que de certains avantages matériels, notamment la nourriture, les vêtements,

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery