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Organisation de la contrebande des médicaments dopants dans la ville de Maroua (extrême-nord Cameroun)

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par El Oumar Mohamed
Université de Maroua - DIPES II 2016
  

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1.1.2. Utilisation limitée des voies principales dans la pratique de la contrebande

Le long des voies principales, on retrouve des contrôles de la douane et de la police. Elles débouchent directement sur le marché d'Amchidé et assurant un très bon contact entre Amchidé et les autres localités septentrionales. Mais du fait de leur surveillance, elles sont peu empruntées par les contrebandiers qui ont pour activité la vente illicite et le commerce clandestin des marchandises issues de la contrebande. D'après le commandant de subdivision commerciale des douanes, les routes officielles qui lient l'Extrême-Nord à Amchidé sont :

Ø L'axe Ngaoundéré-Garoua-Maroua-Mora-Limani-Amchidé;

Ø L'axe Yagoua-Kaélé-Maroua-Mora-Limani-Amchidé;

Ø L'axe Mubi- Garoua-Maroua-Mora-Limani-Amchidé.

Outre les routes officielles, de nombreuses voies permettent l'entrée au Nord Cameroun des produits venant du Nord du Nigéria.

1.1.3. Utilisation des voies non officielles dans la pratique de la contrebande des médicaments dopants

Ces voies sont plus utilisées par les vendeurs de médicaments de la rue qui cherchent à éviter les contrôles douaniers et policiers. D'après les grossistes du marché central, ces voies sont des routes qui apparaissent et disparaissent au jour le jour. Ils soulignent que quand une piste n'est pas encore sous le contrôle des forces de l'ordre, elle est empruntée, mais lorsqu'elle est découverte par les forces de l'ordre, immédiatement une autre piste est créée par les clandestins avec l'aide des populations. Raison pour laquelle leur surveillance échappe le plus à la douane puisqu'elles sont difficilement accessibles et irrépérables. De plus en plus, elles sont truffées d'obstacles et d'embuscades qui rendent difficile la poursuite des clandestins et la saisie de leurs marchandises. C'est ainsi que les médicaments entrent au Nord-Cameroun en général et inondent les rues de la ville de Maroua en particulier. La demande grandissante en médicaments sur les marchés camerounais amène de nombreux clandestins et vendeurs à se lancer dans le commerce de ces produits. Toutefois, au vue des multiples produits dopants vendus dans les rues de la ville, la question qui se pose est celle de savoir si les multiples activités du secteur informel n'encouragent pas la contrebande de ces produits.

1.1.4. Prolifération des activités informelles et consommation des médicaments dopants de contrebande à Maroua

Maroua enregistre un très grand nombre d'activités qui exigent beaucoup d'effort physique. En effet, suite aux effets néfastes de la crise économique, on assiste à une multitude de petits métiers, qui relèvent pour la plupart du secteur informel. Véritable refuge des pauvres, ce secteur recouvre des activités qui permettent tout juste d'assurer la subsistance pour mieux s'insérer dans le nouveau contexte économique et de subvenir à ses besoins. Il s'agit des tailleurs, des blanchisseurs, des « call boxeurs », des pousseurs, des chargeurs, des maçons, des porteurs d'eau. Ainsi donc, dans la ville de Maroua, on enregistre un grand nombre d'activités informelles qui amènent les pratiquants à consommer la drogue. Parmi lesquelles les chargeurs et déchargeurs. Ils sont une catégorie socioprofessionnelle fortement sollicitée par les commerçants au regard du nombre accru des camions contenant des marchandises qui entrent dans la ville de Maroua chaque jour. Généralement situés en berges des mayo, les fabricants des parpaings n'en restent pas moins. En effet, dans le but de réaliser de gros bénéfices, les maçons consomment le tramol pour avoir la force de travailler le plus longtemps possible pendant la journée. Il y'a aussi les mototaxi mans. Communément appelés « clando », certains d'entre eux avouent utiliser le tramol pour travailler toute la journée, afin d'avoir la recette. Comme ceux cités préalablement, les pousseurs utilisent également la drogue. Il a été constaté que ces derniers portent des charges très lourdes pour les amener d'un lieu à un autre. Ainsi, cette activité qui demande beaucoup de force physique est pratiquée par bon nombre de personnes à Maroua ; ce qui les amène donc à utiliser les drogues telles que le tramol pour être en forme (planche 1).

A

B

Cliché : Djomo, mars 2016.

D

C

Planche 1. Quelques activités nécessitant les efforts physiques à Maroua

La planche 1 regroupe les chargeurs et déchargeurs (A), les maçons (B), les mototaxi mans (C) et les pousseurs (D). Il s'agit là de quelques activités du secteur informel nécessitant des efforts physiques pour être effectuées.

Dans la photo (A), les chargeurs et déchargeurs font usage de leur force physique pour charger et décharger au maximum un nombre de sacs tels que les sacs de riz, de ciment, de cartons d'huile, de farine et d'orange. Car, la paie se fait en fonction du nombre de sacs chargés ou déchargés par jour. C'est dans cette optique qu'un chargeur explique : « Je suis obligé de consommer du tramol pour éradiquer la fatigue, afin de pouvoir travailler toute la journée dans le but de gagner une somme d'argent considérable me permettant de nourrir ma famille ». Les chargeurs et déchargeurs ne sont pas les seuls à utiliser le tramol pour pouvoir travail toute la journée.

La photo (B) indique directement que la fabrique de ces parpaings se passe aux berges du mayo. Ici, les tas de sable se trouvent çà et là. On constate donc que ces derniers sortent directement du mayo. Sous un soleil ardent, on voit deux maçons en pleine oeuvre assistés par leurs collaborateurs. D'après leurs déclarations, ces maçons font usage du tramol dans la pratique de leur activité. Une autre catégorie du secteur informel ayant un lien avec l'utilisation du tramol est celle des mototaxi mans.

D'après la photo (C), à première vu le marché est vide lorsqu'on connait le degré d'embrouillage habituel. On constate donc que le manque de client entraine une baisse du revenu journalier. Par conséquent, il va falloir beaucoup plus d'endurance pour travailler toute la journée, afin de couvrir la recette journalière d'où la consommation du tramol. La prise du tramol fait donc partie de leur pain quotidien dans la mesure où ce produit leur permet d'éradiquer la fatigue. Comme les mototaxi mans, les pousseurs utilisent également ce type de produits pour leur permettre de vaincre la fatigue.

La pratique des pousseurs (photo D) amène à confirmer leurs déclarations selon lesquelles avoir la force physique pour transporter autant de sac à plusieurs reprises des magasins vers les boutiques et vice versa nécessite automatiquement la consommation des produits dopants de contrebande tels que le tramol. En dehors des facteurs nous avons également les méthodes employées par les contrebandiers pour acheminer les médicaments dopants dans la ville de Maroua.

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