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Organisation de la contrebande des médicaments dopants dans la ville de Maroua (extrême-nord Cameroun)

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par El Oumar Mohamed
Université de Maroua - DIPES II 2016
  

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Conclusion

Le chapitre qui porte sur les propositions des solutions visant à éliminer la contrebande des médicaments dopants de contrebande à Maroua amène dans un premier temps à constater et à présenter les mesures et les politiques prises par les différentes autorités (Etat, Ministère de la santé, Ordre national des pharmaciens du Cameroun, force de l'ordre et autorités communales). Ce faisant, après la présentation des différents acteurs et leurs méthodes de lutte contre la vente illicite des médicaments dopants de contrebande, l'évaluation de ces mesures a été faite. C'est-à-dire, questionner la pertinence et l'efficacité des mesures prises par ces autorités. A cet effet, on s'est rendu compte que la contrebande des médicaments dopants dans la ville de Maroua jouit d'un certain nombre de privilège qui lui permet non seulement de subsister, mais aussi d'évoluer car il a été constaté qu'il s'agit d'un phénomène qui va prendre encore beaucoup d'ampleur si rien n'est fait pour l'éradiquer. A cet effet, plus de la moitié des vendeurs des médicaments enquêtes ne sont inquiétés ni par les autorités sanitaires, encore moins par les forces de l'ordre ou les autorités communales. Cependant, face aux faiblesses ou déficits que présentent les mesures des autorités de la ville de Maroua, des propositions ont été faites qui permettront de trouver une solution idoine entre les vendeurs des médicaments, les consommateurs, les pharmaciens et les autorités administratives camerounaises en général. Ces solutions vont ainsi permettre d'assainir et d'avoir une bonne traçabilité sur la qualité des médicaments vendus dans les rues de la ville de Maroua, mais aussi sur la vente des médicaments psychotropes. Car, la vente de ces produits sera soumise à la présentation d'une ordonnance médicale.

Conclusion générale

Au terme de notre analyse où il était question la contrebande des médicaments dopants et ses effets sur la santé des consommateurs dans la ville de Maroua, il ressort que la vente illicite de ces médicaments constitue un véritable phénomène de société dans les villes camerounaises en général et dans celle de Maroua en particulier. Il s'agit d'un trafic très complexe dans la mesure où plusieurs facteurs alimentent le circuit des médicaments de contrebande, dont le principal facteur qui le favorise est la porosité des frontières entre l'Extrême-Nord du Cameroun et le Nigéria. Ce dernier étant le pays d'origine des médicaments dopants que l'on retrouve dans toutes les rues de la ville de Maroua, le Nigéria abrite des entreprises pharmaceutiques clandestines qui fabriquent des psychotropes tels que les amphétamines et le tramol ; ces entreprises ont été découverts dans la ville de Lagos (OICS, 2012). De plus, les produits fabriqués par ces entreprises ne présentent pas le nom du fabricant encore moins la notice de posologie. Il s'agit de ce fait des produits contrefaits nocifs pour la santé des consommateurs. Cependant, il n'y a une autre quantité importante de ces produits que le Nigéria importe depuis les pays d'Asie tels que la chine et l'Inde.

L'acheminement de ces produits se faisait jadis par les frontières de Banki-Amchidé, mais aussi par la ville frontalière de Gambaru. Par ailleurs, depuis l'avènement de l'insécurité par la secte Boko-Haram, les contrebandiers empruntent la route de Mubi-Jimeta-guider-Maroua. Les méthodes adoptées par les contrebandiers pour transporter leurs marchandises à Maroua sont multiples. Ainsi, les contrebandiers transportent généralement ces médicaments de mauvaises qualités dans les gros porteurs transportant les marchandises légales à l'intérieur desquelles les médicaments dopants sont dissimulés afin de tromper la vigilance des douaniers et autres contrôleurs. Il est également important de rappeler que certaines pistes frontalières sont utilisées par les trafiquants des médicaments dopants pour conduire leurs produits à Maroua. Une fois arriver dans la ville de Maroua, les grossistes livrent également leurs marchandises aux détaillants qui se trouvent dans les environnantes.

Le recours à ces produits dopants est intégré aux moeurs dans la mesure où, une fois que ces médicaments arrivent dans cette ville, la distribution se fait par chaîne. Ici, les grossistes situés au marché central ravitaillent les détaillants situés dans les autres marchés et dans les différents quartiers de la ville. Ceux-ci à leur tour livrent aux vendeurs ambulants qui à l'aide de leurs vélos satisfont la population autant dans les zones rurales qu'urbaines. Les consommateurs des produits dopants sont en majorité celles qui pratiquent les activités qui exigent beaucoup d'efforts physiques ; comme les pousseurs, les chargeurs et déchargeurs. Cependant il y a également une grande partie des populations de Maroua qui font appelle à ce produit pour avoir des rapports sexuels.

A cet effet, la consommation abusive des médicaments dopants présente un grand danger la santé humaine. De multiples conséquences liées à la consommation du tramol par exemple ont été relevés. Les effets de la consommation de ce produit se repartissent en deux : les effets à long et à court termes. Parmi les effets à court terme ou effets immédiats, on a les convulsions les risques d'AVC, alors que les effets à long terme sont beaucoup plus sévères que ça. Les principaux effets à long terme sont entre autres la dépendance (physique et psychique) les comportements maniaco-dépressifs. Afin de mieux cerner la répartition spatiale de la contrebande des médicaments dopants, nous avons dans un premier temps effectués un tableau qui présente les quartiers des consommateurs en fonction de leur tranche d'âge. Ensuite, nous avons effectués une carte des points de vente de ces produits dans la ville de Maroua. Enfin, une carte qui présente les différentes pathologies liées à la consommation des médicaments dopants dans la ville de Maroua.

Face à la montée de ce phénomène, le gouvernement camerounais à travers ses différents démembrements (ministère de la santé, force de l'ordre et commune) a pris des mesures visant à limiter l'expansion de ce phénomène. Dans les villes de Yaoundé et Douala par exemple, il y a souvent eut des opérations des forces de l'ordre et des autorités sanitaires sur le terrain afin d'effectuer les saisies des dits médicaments (Biena et al., 2010). Cependant, le constat est que ces mesures manquent de rigueur et de sérieux car on rencontre dans la plus part des villes camerounais en générale et dans les rues de Maroua en particulier les vendeurs des médicaments dopants qui effectuent leurs activités sans aucune inquiétude. A Maroua, depuis les opérations de saisies des médicaments en 2008 par les autorités sanitaires, on note aujourd'hui une inertie de leur part dans la lutte contre la illicite des médicaments dopants à Maroua. Plus en grave encore, les vendeurs des médicaments dopants en gros ont même des boutiques qu'ils louent auprès de la communauté urbaine de Maroua au marché central. Ce qui permet de conclure que cette activité est désormais dépénalisée ; car lors des enquêtes sur le terrain, avant de questionner les vendeurs des médicaments installés au marché central, une permission auprès du chef du marché qui couvre ces vendeurs a été délivrée. Après tous ces constats amères, des propositions qui non seulement vont limiter la consommation des médicaments dopants dans la ville de Maroua, mais aussi va résoudre le problème de contrefaçon des médicaments dans l'ensemble ont été faites. A cet effet, nous rentrons dans la logique selon laquelle chaque Pays, chaque ville va se développer selon ses spécificités. Ainsi, le chômage et la pauvreté sont étant des faits sociaux qui minent la ville de Maroua, associés aux prix élevés des médicaments en pharmacies nous avons pensés qu'il n'est pas nécessaire d'interdire radicalement la vente des médicaments de la rue à Maroua. Parce que si on le fait, le taux du chômage dans cette ville sera revu à la hausse et il n'y aura également un impact sur le pouvoir d'achat des populations de cette ville en produits pharmaceutiques.

De ce fait, plusieurs suggestions ont été faites à l'Etat camerounais assainisse cette activité dans un premier temps à travers la baisse conséquente des prix des médicaments de tel sorte que chaque personne soit capable de s'acheter les médicaments lorsqu'elle est malade. Ensuite, l'Etat propose une formation d'initiation en pharmacie afin que les vendeurs des médicaments de la rue aient des bases de conservations de distribution et de dispensation des produits pharmaceutiques au patient. Enfin l'Etat doit faire des contrôles systématiques de tous les produits qui entrent non seulement dans notre territoire, mais aussi dans les rues de nos villes en générale et celles de Maroua en particulier. Ainsi, les vendeurs des médicaments de la rue doivent d'approvisionner dans les circuits officiels que l'Etat va gérer. Concernant les produits psychotropes, leurs ventes dans la rue doit de ce fait être effectué après la présentation de l'ordonnance médicale par le consommateur. Ainsi, si ces mesures sont prises, on est certain que les médicaments qui vont circuler dans rues seront des médicaments de qualité, mais aussi leur vente sera très minutieuse.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault