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Politique budgétaire en RDC: instruments, moyens et efficacité.

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par Alain NZANZU TAVULYANDANDA
Université Catholique du Graben - Licence 2015
  

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I.2.2.2. Le multiplicateur budgétaire

En cas de récession, d'équilibre de sous-emploi, la politique budgétaire permet de stimuler la demande globale. Le multiplicateur budgétaire permet de mesurer l'impact d'une politique budgétaire sur l'activité économique. Il a été développé par l'économiste John Maynard Keynes au début du XXème siècle.

On peut mettre en évidence trois types simples de multiplicateur.

A. Le multiplicateur de dépense publique

Ce multiplicateur exprime l'augmentation du revenu et de production découlant d'un accroissement du montant des dépenses publiques (ÄG) sans que le volume des impôts soit modifié (il y a donc création ou augmentation du déficit budgétaire qui sera financé par voie d'emprunt)16(*).

On note . Ainsi le multiplicateur est . Avec la variation du revenu, l'augmentation de la dépense publique, c la propension marginale à consommer, k est le multiplicateur.

Une augmentation de la dépense publique entraine donc un accroissement plus que proportionnel (effet de multiplicateur) du niveau du revenu (Y); on vérifie que le multiplicateur de dépense a la même valeur que le multiplicateur d'investissement.

Par ailleurs, plus la propension à consommer est forte et plus l'effet multiplicateur sera efficace ; dès lors il faut augmenter les bas salaires car leurs détenteurs ont une plus forte propension à consommer, 17(*)c'est-à-dire augmenter les salaires des travailleurs ayant une faible rémunération. En effet, ceux qui ont un revenu élevé consacrent une part moins importante de leur revenu à la consommation que ceux qui ont un faible revenu. C'est ce que Keynes appelle la « loi psychologique fondamentale », la consommation augmente avec le revenu mais à un niveau moins que proportionnelle, c'est-à-dire que la propension marginale à consommer est positive mais elle serait décroissante.

De plus, par son investissement autonome, l'État va donc distribuer des revenus qui permettent d'augmenter le pouvoir d'achat des consommateurs, notamment en engageant plus des travailleurs. Les entreprises face à l'augmentation de la demande devront produire plus et donc embaucheront. Pour Keynes, cela est possible car l'offre est infiniment élastique jusqu'à la situation de plein-emploi des facteurs de production. En effet, celle-ci peut augmenter car tous les facteurs de production ne sont pas utilisés. Selon cet auteur, il existe une demande globale de plein-emploi et c'est ce niveau que l'économie doit atteindre.18(*)

B. Le multiplicateur fiscal

Il s'agit d'un multiplicateur qui fait montre de l'augmentation du revenu et de la production découlant d'une diminution des prélèvements opérés par l'État sans que le montant des dépenses soit modifié (il y a donc là encore modification du déficit budgétaire financé par l'emprunt).19(*)

On note avec la variation du revenu, la diminution des prélèvements opérés par l'État, c la propension marginale à consommer. De façon claire ce multiplicateur est .

La variation du niveau de production est de sens opposé à celle du niveau des prélèvements ; une augmentation des prélèvements de l'État entraîne une diminution du niveau de revenu et de production ; une diminution des prélèvements publics entraîne une augmentation de celui-ci.

La raison essentielle de la différence dans l'importance de la relance tient au fait que la dépense publique supplémentaire se traduit directement par une augmentation de la demande alors que la réduction d'impôt entraîne d'abord une augmentation du revenu disponible qui n'est pas immédiatement dépensée ( car une partie est épargné).20(*)

Partant, Keynes explique que l'épargne a un rôle néfaste pour l'économie car, c'est une fuite. Les effets du multiplicateur sont de moins en moins efficaces car, tous les revenus distribués ne sont pas réinjectés dans le circuit économique puisqu'une partie est épargnée. Dans son ouvrage théorie générale sur l'emploi, la monnaie et l'intérêt, Keynes21(*) écrit : « Il devient évident que, toutes choses étant égales ailleurs, un renforcement de la propension à épargner contracte le revenu et la production, tandis qu'un accroissement de l'incitation à investir les développe».

Cependant, il ne faut pas omettre qu'en économie ouverte, une partie des revenus sert à payer les importations et qu'ainsi le multiplicateur est moins efficace.

C. Le multiplicateur du budget équilibré

Les deux premiers multiplicateurs démontrent chacun les effets d'une action prise par l'État de faire varier soit la dépense publique, soit les recettes fiscales et ce de façon non simultanée. Le multiplicateur du budget équilibré traduit ici l'influence exercée sur le niveau de production par l'augmentation égale et simultanée des dépenses et des recettes de l'État.

C'est ici le point d'aboutissement même de la théorie Keynésienne tel que décrit par le « théorème de Haavelmo ».22(*) Ce théorème démontre en effet que le financement d'une augmentation des dépenses publiques par un accroissement de même ampleur des impôts n'est pas neutre. Il y a un accroissement du revenu national de même montant que l'augmentation des dépenses publiques. Ainsi, selon Haavelmo, un budget même équilibré n'est pas neutre.

Mathématiquement on écrit :

Ainsi si ,

Alors

Avec la variation du revenu, la variation des dépenses publiques, la variation des recettes fiscales et c la propension marginale à consommer.

Les formules ci-dessus décrivent les conséquences sur le niveau du revenu d'équilibre d'une variation qui intervient simultanément dans les dépenses et dans les recettes. L'accroissement équilibré du Budget conduit donc à un accroissement du niveau d'activité égal à l'accroissement du Budget. Le multiplicateur du budget équilibré est égal à un. Ceci va à l'encontre des thèses des théoriciens de l'équilibre, pour qui la compensation des hausses des dépenses budgétaires par une hausse équivalente des impôts neutralise les effets de la hausse budgétaire.

Outres ces multiplicateurs, les keynésiens au-delà des missions régaliennes de l'État lui reconnaissent d'autres.

* 16 ABRAHAM-FROIS, G., Économie politique, éd. Économica, Paris, 1988, p 422

* 17STUMPF, E., (2001), Op.cit

* 18STUMPF, E., (2001), Op.cit

* 19 ABRAHAM-FROIS, G., Op.cit, p 422

* 20 ABRAHAM-FROIS, G., Op.cit, p 423

* 21 KEYNES, J. M., Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Traduit de l'Anglais par Jean- de Largentaye (1942), éd. Payot, Paris, 1942, p.7

* 22 TOULOUSE, J-B., et ali., Op.cit, p 412

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