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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au bénin

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par EMMANUEL HOUESSOU
IFORD / Université de Yaoundé - MASTER PROFESSIONEL EN DEMOGRAPHIE 2013
  

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ORGANISME INTERGOUVERNEMENTAL UNIVERSITE DE YAOUNDE II

IFORD

INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE DEMOGRAPHIQUES

Lauréat du Prix des Nations Unies pour la Population 2011

Année académique 2012-2013 - 33ème promotion

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et
tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans au Bénin

Mémoire présenté et soutenu par
M. HOUESSOU Emmanuel
En vue de l'obtention du Diplôme de
MASTER PROFESSIONNEL EN DEMOGRAPHIE

Comité d'encadrement :

Directeur : Pr. Gervais BENINGUISSE Lecteur : Dr. ONDOUA OWOUTOU

Yaoundé, Octobre 2013

IFORD ? ? BP 1556 - Yaoundé (CAMEROUN) ? Email : iford@iford-cm.org ? Web : www.iford-cm.org

Tél. : (+237) 22 22 24 71 / 22 23 29 47 / 22 03 44 12 / 22 22 35 79 ? Fax : (+237) 22 22 67 93

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

ENGAGEMENT

LES OPINONS EMISES DANS CE DOCUMENT NE REFLETENT EN AUCUN CAS LA
POSITION DE L'INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE DEMOGRAPHIQUES
(IFORD) ET N'ENGAGENT QUE SON AUTEUR.

de cinq ans au Bénin

i | P a g e

ii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

DEDICACE

A

Mme AKPOME Adjouavi, ma très chère mère
Mr DOSSOU-GBETE Antoine, mon tuteur
Mes frères et soeurs
ZINGAN judith
ASSOGBA Charly, HOUNKPATIN Patrice, LALAYE Gérard
Tous ceux qui mènent une lutte acharnée contre la malnutrition au Bénin
Tous les enfants malnutris, en particulier ceux du Bénin

iii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

REMERCIEMENTS

Aucune oeuvre humaine ne peut être de façon absolue, celle d'un seul individu. Qu'il nous soit donc permis de remercier du fond du coeur, tous ceux qui, de près ou de loin, directement ou indirectement, ont contribué à la réalisation de ce travail.

Au terme de cette formation, nous ne saurions nous empêcher d'adresser notre sincère reconnaissance à l'Institut de Statistique et d'Analyse Economique et au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Bénin qui a tout mis en oeuvre afin de financer cette formation.

Nous exprimons tout particulièrement notre profonde gratitude au Pr BENINGUISSE Gervais qui, malgré ses multiples occupations, a accepté de diriger notre travail. Merci Monsieur, pour votre entière disponibilité, vos critiques constructives, vos encouragements ainsi que l'esprit d'honnêteté et de rigueur scientifique que vous n'avez jamais cessé de nous inculquer.

Nos remerciements vont également à l'endroit du Dr. ONDOUA OWOUTOU, qui a accepté nous encadré et lire attentivement ce mémoire, malgré ses diverses activités.

Nous voulons exprimer notre gratitude au Pr. EVINA AKAM, Directeur Exécutif, au Dr. Hélène KAMDEM KAMGNO, Directrice des études et de la formation, ainsi qu'aux corps enseignant et administratif de l'Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) dont la contribution a été importante pour notre formation.

Nous ne pouvons aussi manquer de remercier le Pr. RWENGE Mburano pour sa disponibilité et le temps précieux qu'il a accepté nous accorder ainsi que ses nombreux conseils.

Aux sieurs : ASSOGBA Nicolas et CHABI Djimy pour leur contribution de tous ordres à ce travail.

A nos compatriotes ACOTCHEOU P., DANSOU J., QUENUM C., KOBA E. et ZINVI F. pour l'esprit d'entraide que nous avons su préserver ensemble pendant ces deux années en dépit de toutes les difficultés. A mes amis AZEBAZE KAGOU Alice Jacqueline, WAFFO Ulrich et tous ceux dont nous n'avons pas cité dans ce mémoire.

Qu'il nous soit également permis de remercier l'ensemble des étudiants des 32ème, 33ème, 34ème promotions et amis pour l'esprit d'entraide et de solidarité qui a prévalu dans nos rapports durant notre séjour à Yaoundé.

iv | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

SIGLES ET ABREVIATIONS

AGVSAN : Analyse Globale de la Vulnérabilité de la Sécurité Alimentaire et de la

Nutrition

CIN : Conférence Internationale sur la Nutrition

CNLS : Comité National de Lutte Contre le Sida

DGAE : Direction Générale des Affaires Economiques

EDSB : Enquête Démographique et de Santé du Bénin

EDSB-I : Première Enquête Démographique et de Santé du Bénin

EDSB-II : Deuxième Enquête Démographique et de Santé du Bénin

EDSB-III : Troisième Enquête Démographique et de Santé du Bénin

EMICoV Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages du Bénin

FAO : Fond des Nations Unies pour l'Agriculture

IFORD : Institut de Formation et de Recherche Démographiques

IFPRI : Institut International de recherche sur les politiques alimentaires

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

INSAH : Institut du Sahel

IRA : Infections respiratoires aiguës

MPE : Malnutrition Protéino-Energique

MPDEPPCAG : Ministère de La Prospective, du Développement, de l'Evaluation des

Politiques Publiques et de la Coordination de l'Action Gouvernementale

MSB : Ministère de la Santé du Bénin

OCS : Observatoire du Changement Social

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

ONASA : Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire

OSD : Objectif Stratégique de Développement

PAM : Programme Alimentaire Mondiale

PEV : Programme Elargie de Vaccination

PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement

SBEE : Société Béninoise d'Energie Electrique

SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

SONAPRA : Société Nationale pour la Promotion Agricole

UNICEF : United Nation International Children's Emergency Fund

v | P a g e

vi | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

TABLE DES MATIERES

ENGAGEMENT i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

TABLE DES MATIERES vi

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES GRAPHIQUES xiii

LISTE DES CARTES ET FIGURES xvi

RESUME xvii

ABSTRACT xvii

i

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1: CONTEXTE DE L'ETUD 6

1.1. Situation géographique et administrative du Bénin

..6

1.2. Situation socio-économique

10

1.3. Evolution de la pauvreté

.12

1.4. Contexte socio- démographique

....13

1.5. Contexte socio-culturel

...16

1.6. Politique de population

17

1.7. Contexte sanitaire

19

1.6.1. Organisation et fonctionnement du système de santé

19

1.6.2. Politique de santé

22

1.8. Eau et assainissement

.24

1.9. Situation alimentaire et nutritionnelle

26

1.10. Politique alimentaire et nutritionnelle

28

CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE

31

2.1. Approches théoriques de la malnutrition des enfants

31

2.1.1. Approches socio-économiques

31

2.1.1.1. Niveau de vie du ménage

32

2.1.1.2. Activité économique de la mère

33

2.1.2. Approches socioculturelles

34

2.1.2.1. Niveau d'instruction

34

vii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

2.1.2.2. Religion 35

2.1.2.3. Ethnie 36

2.1.2.4. Milieu de socialisation 37

2.1.3. Approches socio-démographiques 37

2.1.3.1. Age de la mère à l'accouchement 37

2.1.3.2. Age de l'enfant 38

2.1.3.3. Sexe de l'enfant 39

2.1.3.4. Rang de naissance de l'enfant 39

2.1.3.5. Intervalle inter -génésique 40

2.1.4. Approches institutionnelle et globale 41

2.1.5. Approches psycho-sociales 43

2.2. Autres facteurs intervenant dans la malnutrition des enfants 44

2.2.1. Facteurs relatifs au contexte de résidence 44

2.2.1.1. Région de résidence 44

2.2.1.2. Milieu de résidence 46

2.2.2. Facteurs relatifs aux comportements nutritionnels et sanitaires. 46

2.2.2.1. Allaitement maternel, complément alimentaire et hygiène

alimentaire 47

2.2.2.2. Etat morbide 48

2.2.2.3. Vaccination 49

2.2.3. Facteurs relatifs à l'assainissement et la qualité de l'eau 49

2.3. Cadre conceptuel 50

2.3.1. Hypothèse générale 51

2.3.2. Schémas conceptuels 52

2.4. Définition des principaux concepts 55

2.5. Cadre d'analyse 59

2.5.1. Hypothèses spécifiques. 59

2.5.2. Schémas d'analyse 60

CHAPITRE 3:

ASPECTS METHODOLOGIQUES DE L'ETUDE 64

3.1. Sources des données 64

3.2. Objectifs des EDS 65

3.3. Support de collecte des données 65

3.4. Population d'étude 67

viii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

3.5. Evaluation de la qualité des données

68

3.5.1 Evaluation des taux de non réponses des variables d'études

68

3.5.2 Evaluation de l'âge déclaré par les mères

69

3.5.3 Evaluation des données sur la parité.

74

3.5.4 Evaluation de la qualité des données anthropométriques

76

3.5.4.1. L'âge des enfants

76

a) Méthode graphique

76

3.5.4.2. La taille de l'enfant

79

3.5.5 Limite des donnees utilisées

81

3.6. Spécification des différentes variables opérationnelles

82

3.6.1. Variable substantielle ou variable dépendante

82

3.6.2. Variables indépendantes

83

3.6.3. Variables socio-économiques

....83

3.6.4. Variables socioculturelles

84

3.6.5. Variables socio-démographiques

84

3.6.6. Variables du contexte de résidence

85

3.6.7. Variables relatives aux comportements nutritionnels et sanitaires

85

3.6.8. Variables relatives à la qualité de l'eau et à l'assainissement

86

3.7. Méthodes d'analyse statistique

89

3.7.1. Analyse bi varié

89

3.7.2. Décomposition

89

3.7.2.1. Décomposition simple

90

3.7.2.2. Décomposition avancée

91

3.7.3. Régression logistique

92

3.8. Outils d'analyse

93

CHAPITRE 4: NIVEAUX ET TENDANCES DE LA MALNUTRITION DES ENFANTS ET

SOURCES DES CHANGEMENTS 94

4.1 Niveaux et tendances de la malnutrition

.94

4.2 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les facteurs socio-

économiques

95

4.2.1. Niveau de vie du ménage

95

4.2.2. Niveau d'instruction de la mère

97

4.2.3. Activité économique de la mère

98

4.3 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les autres facteurs 1100

ix | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

4.3.1. Facteurs du contexte de résidence 100

4.3.1.1. Région de résidence des mères 100

4.3.1.2. Milieu de résidence des mères 101

4.3.2. Facteurs du contexte socio-culturel 102

4.3.2.1. Ethnie de la mère 102

4.3.2.2. Religion de la mère 104

4.3.2.3. Milieu de socialisation des mères 105

4.3.3. Caractéristiques socio-démographiques de la mère et de l'enfant 106

4.3.3.1. Ages de la mère à l'accouchement des enfants 106

4.3.3.2. Intervalle inter génésique 108

4.3.3.3. Age de l'enfant 109

4.3.3.4. Sexe de l'enfant 110

4.3.3.5. Rang de naissance 111

4.3.4. Comportements sanitaires et nutritionnel des mères 112

4.3.4.1. Etat morbide 112

4.3.4.2. Vaccination 113

4.3.4.3. Supplémentation en vitamine A 114

4.3.4.4. Allaitement maternel 115

4.3.5. Assainissement et eau 116

4.4 Sources des changements .118

4.4.1. Décomposition simple selon le niveau d'instruction 118

4.4.2. Décomposition simple selon niveau de vie 121

4.5 Extension de l'effet de performance .122

4.5.1. Décomposition avancée selon niveau d'instruction 123

4.5.2. Décomposition avancée selon niveau de vie 124

CHAPITRE 5: FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA MALNUTRITION 128

5.1. Adéquation des trois modèles finaux 128

5.1.1. Signification globale des trois modèles finaux 129

5.1.2. Test relatif à la qualité de l'ajustement 130

5.1.3. Test relatif au pouvoir prédictif des trois modèles globaux 130

5.1.4. Pouvoir discriminant des modèles 131

5.1.5. Facteurs socio-économiques de la malnutrition 134

5.1.5.1. Influence des facteurs socio-économiques 134

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

5.1.5.2. Influences des autres facteurs 137

5.2. Conclusions issues de la confrontation des hypothèses ..155

5.3. Hiérarchisation des facteurs explicatifs...................................................155

5.4. Poids des facteurs socio-économiques entre 1996 et 2006 158

5.5. Discussion des résultats.....................................................................159

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION 164

BIBLIOGRAPHIE 169

ANNEXE..............................................................................................................a

x | P a g e

xi | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 3.1: Taux de non-réponse des variables de l'étude 69

Tableau 3.2 : Calcul de l'indice de Myers en 1996 72

Tableau 3.3 : Tableau récapitulatif des calculs de l'Indice Myers en 2001 et en 2006 73

Tableau 3.4 : Estimation du TGF 76

Tableau 3.5 .: Tableau récapitulatif des calculs de l'Indice Myers en 1996,2001 et 2006 78

Tableau 3.6: Limites des intervalles de mesure de l'état nutritionnel des enfants 80

Tableau 3.7 : Opérationnalisation des différentes variables 86

Tableau 4.1 : Résultat de la décomposition simple du changement dans la malnutrition

infanto-juvénile au Bénin selon le niveau d'instruction 120

Tableau 4.2 : Résultats de la décomposition simple du changement dans la malnutrition selon

le niveau de vie entre 1996 et 2001/2001-2006 122

Tableau 4.3: Résultat de la décomposition avancée du changement dans la malnutrition

infanto-juvénile au Bénin selon le niveau d'instruction 124

Tableau 4.4: Résultat de la décomposition avancée du changement dans de la malnutrition

selon le niveau de vie entre 1996-2001/2001-2006. 125

Tableau 5.1 : Le test de significativité globale des modèles 129

Tableau 5.2 Test de Hosmer et Lemeshow relatif aux trois modèles 130

Tableau 5.3 : Récapitulatif des pouvoirs prédictifs globaux des trois modèles 131

Tableau 5.4 : Rapport des cotes cde la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au

Bénin en 1996 143

Tableau 5.5: Rapport des cotes de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

en 2001 147

Tableau 5.6 : Rapport des cotes de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

en 2006 151

Tableau 5.7 : Tableau récapitulatif des conclusions issues de la confrontation des hypothèses

155

xii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau 5.8 : Contribution des facteurs à l'explication de la malnutrition des enfants de moins

cinq ans au Bénin en 1996 156

Tableau 5.9 : Contribution des facteurs à l'explication de la malnutrition des enfants de

moins cinq ans au Bénin en 2001 157

Tableau 5.10 : Contribution des facteurs à l'explication de la malnutrition des enfants de

moins cinq ans au Bénin en 2006 158

Tableau 5.11 : Evolution de la contribution des facteurs socio-économique à l'explication de

la malnutrition entre 1996 et 2006 159

xiii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1.1 : Taux de croissance du Bénin de 1990 à 2006 11

Graphique 1.2 : Incidence de la pauvreté(%) de 2002 à 2006 12

Graphique 1.3 : Ratio Budget santé/ Budget Général de l'Etat 21

Graphique 1.4: évolution des dépenses de santé par habitant en dollars US de 1996 à 2006 22

Graphique 3.1 : Distribution des mères par âge 70

Graphique 3.2: Répartition des effectifs des femmes mères enquêtées par groupe d'âge

quinquennaux selon les enquêtes. 73

Graphique 3.3 : Courbes des parités par groupe d'âge des mères. 74

Graphique 3.4 : Répartition de l'effectif des enfants enquêtés en 1996 selon leurs âges 76

Graphique 3.5 : Répartition des enfants enquêtés en 2001 selon leurs âges 77

Graphique 3.6 : Répartition des enfants enquêtés en 2006 selon leurs âges 77

Graphique 3.7 : Répartition des enfants de moins de cinq ans par groupe d'âge 79

Graphique 4.1 : Niveau et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans au

Bénin 95

Graphique 4.2 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le niveau de vie des mères de 1996 à 2006 96

Graphique 4.3 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le niveau d'instruction des mères de 1996 à 2006 98

Graphique 4.4 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

l'activité économique des mères de 1996 à 2006. 99

Graphique 4.5 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

la région de résidence des mères de 1996 à 2006 101

Graphique 4.6 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le milieu de résidence des mères de 1996 à 2006 102

Graphique 4.7 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

les ethnies des mères de 1996 à 2006 104

xiv | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Graphique 4.8 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

la religion des mères de 1996 à 2006 105

Graphique 4.9 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le milieu de socialisation des mères de 1996 à 2006 106

Graphique 4.10 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

l'âge à l'accouchement des mères de 1996 à 2006 107

Graphique 4.11 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

l'intervalle inter-génésique de 1996 à 2006 109

Graphique 4.12 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

l'âge de l'enfant de 1996 à 2006 110

Graphique 4.13 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le sexe de l'enfant de 1996 à 2006 111

Graphique 4.14 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le rang de naissance de l'enfant de 1996 à 2006 112

Graphique 4.15 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le nombre d'infections contracté de 1996 à 2006 113

Graphique 4.16 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le statut vaccinal des enfants de de 1996 à 2006 114

Graphique 4.17 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

la supplémentation des enfants en vitamine A de de 1996 à 2006 115

Graphique 4.18 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

l'allaitement de 1996 à 2006 116

Graphique 4.19 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

la qualité de l'eau de boisson de 1996 à 2006 117

Graphique 4.20 : Niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins cinq ans selon

le type de toilette de 1996 à 2006 118

Graphique 4.21 : Contribution de l'effet de composition et l'effet de comportement à la

hausse de la malnutrition selon le niveau d'instruction entre 1996-2001 119

xv | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Graphique 4.22 : Contribution de l'effet de composition et l'effet de comportement à la hausse de la malnutrition infanto- juvénile au Bénin selon le niveau d'instruction

sur la période 2001-2006. 121

xvi | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

LISTE DES CARTES ET FIGURES

Carte 1.1 :Carte administrative du Bénin 9

Figure 2.1: Schéma conceptuel de l'impact des facteurs socio-économiques sur les tendances

de la malnutrition au niveau individuel 53

Figure 2.2: Schéma conceptuel de l'impact des facteurs socio-économiques sur les tendances

de la malnutrition au niveau contextuel 54

Figure 2.3: schéma d'analyse au niveau individuel 61

Figure 2.4: schéma d'analyse au niveau contextuel 62

Figure 3.1.1 : Indice du Z-score taille-pour âge en fonction de l'âge en mois de l'enfant en

1996(données brutes). 80

Figure 3.2.2: Indice du Z-score taille-pour âge en fonction de l'âge en mois de l'enfant en

1996(corrigé). 81

Figure 5.1 : Evolution des aires sous les courbes ROC de 1996 à 2006 133

xvii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

RESUME

La question de la santé de l'enfant demeure l'une des priorités d'intervention pour les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds. Malgré ces interventions, on constate que la santé des jeunes enfants est toujours menacée car « à l'échelle mondiale, un enfant de moins de 5 ans sur quatre est atteint d'un retard de croissance du fait d'une sous-nutrition chronique à des stades décisifs de sa croissance »1. De plus la revue de la littérature dans le domaine de la nutrition a montré que la malnutrition chez les enfants de moins cinq ans dans les pays en développement, et en particulier au Bénin, constitue le problème majeur de leur développement et de leur survie.

Basée sur les données des EDS du Bénin de 1996, 2001 et 2006, cette étude vise à élucider l'impact des facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la malnutrition chronique des enfants de moins de cinq ans au Bénin dans le but de mettre en évidence les principaux leviers susceptibles d'inverser cette tendance.

Ainsi l'analyse descriptive montre que les niveaux de la malnutrition selon les facteurs socioéconomiques significativement associés sont très élevés et les tendances sont à la hausse entre 1996 et 2006. Cependant l'analyse de la décomposition simple de la malnutrition selon ces facteurs indique la prépondérance de l'effet de performance alors que la décomposition avancée indique la prépondérance de la performance de base. Mais au niveau individuel, l'analyse explicative de l'influence de ces mêmes facteurs a révélé que le niveau d'instruction et le niveau de vie augmentent significativement le risque de retard de croissance. Aussi, l'âge et le sexe de l'enfant, l'âge de la mère à l'accouchement et l'intervalle inter génésique associés à un risque accru de présenter un retard de croissance sont les autres importants facteurs de prédiction pour l'apparition de retard de croissance.

Par conséquent, il serait souhaitable que des programmes d'éducation nutritionnelle soient initiés au profit des femmes en âges de procréer et de même que le renforcement de la promotion de la scolarisation des filles. En outre les stratégies de réduction de la pauvreté, l'initiation des programmes en matière de nutrition et de sécuritaire alimentaire incorporant la planification familiale et des actions visant l'amélioration des services de santé maternelle et infantile, des sources d'eau potable et des installations sanitaires peuvent permettre d'inverser la tendance actuelle de la malnutrition.

1 Communiqué de presse de l'UNICEF consulté le 22 aout 2013 sur www.unicef.org

xviii | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

ABSTRACT

Child's health still remains one of the priorities of intervention for governments and funders. In spite of these interventions, one notes that young children's health is always threatened as«on a global scale, one child of less than 5 years over four is by stunting because of one chronic under-nutrition at the mains stages of its growth»2. Review literature review showed that children stunting in developing countries, and particularly in Benin, constitute major problem regarding their growth and survival.

By using data from the latest three round of Demographic and Health Surveys conducted in Benin (1996, 2001 and 2006), this study aims to identify impact of socioeconomic factors (such as maternal educational level, household index of family and employment status of mothers) in the increase of childhood stunting. Then this study will help public health officials and policymakers to determine the main levers and policy more able to change this trend.

First the cross-sectional shows that the socio-economic factors have a meaningful influence on the levels and tends of the stunting in course of these ten last years. In addition, the decomposition shows that changes in the baseline socioeconomic conditions and maternal education are the dominant drivers of change of stunting from 1996 to 2006. Lastly the regression results by analyzing the influence of the socio-economic factors, suggest that the maternal education and the socio-economic status would increase meaningfully the stunting's growth risk. Also, the child's age and sex, the mother's age at childbirth and the narrowing interval between two births that are associated to increasing of the stunting's risk play an important role in the appearance of malnutrition's growth.

Therefore, it would be desirable that nutritional education's programs started learning profit of the women aged from15 to 49 years. It must also promote the girls' schooling. Besides the programmatic efforts to reduce poverty, nutrition and food security's programs including family-planning policies and some actions like improvement of maternal and infantile health services, sources of drinking water and the sanitary facilities can permit to reverse the present trend of malnutrition.

2 UNICEF's press conference available on www.unicef.org 2013, august the 22

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cinq ans au Bénin

INTRODUCTION

L

a santé de l'enfant est une composante importante de la santé de la reproduction. Elle demeure aujourd'hui encore l'une des priorités d'intervention pour les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds. Ainsi les programmes de santé intègrent des actions qui s'adressent aux enfants en se basant particulièrement sur les niveaux de mortalité dans l'enfance (néonatale infantile, juvénile, etc.) qui sont d'ailleurs communément utilisés comme indicateurs du niveau de développement d'un pays. Au cours ces dernières décennies, dans le cadre du développement physique et psychique harmonieux des enfants, plusieurs pays ont mené des interventions capitales comme la vaccination (contre la rougeole, la poliomyélite par exemple), la sensibilisation sur les pratiques d'allaitement maternel exclusif et le mode d'alimentation des jeunes enfants, la supplémentation en vitamine A ou supplémentation en fer, etc. Malgré ces interventions, on constate que la santé des jeunes enfants est toujours menacée puisque le bilan de l'Agence Française de Développement (2011:6) indique «dans le monde aujourd'hui, 180 millions d'enfants de moins de 5 ans sont atteints de retard de croissance et 55 millions souffrent d'émaciation (dont 20 millions sous sa forme sévère). Le retard de croissance intra- utérin concerne 13 millions de nouveau-nés par an. (...) ; la moitié des enfants a des apports insuffisants en vitamine A».

Selon l'UNICEF (2013), une nourriture insuffisante ou un régime alimentaire déséquilibré, pauvre en vitamines et en minéraux (comme l'iode, la vitamine A, le fer et le zinc) peut exposer les nourrissons et les enfants à des pathologies spécifiques conduisant un retard de croissance. Donc le retard de croissance résulte d'une mauvaise nutrition. En effet, « à l'échelle mondiale, un enfant de moins de 5 ans sur quatre est atteint d'un retard de croissance du fait d'une sous-nutrition chronique à des stades décisifs de sa croissance3 ». Cette proportion est de 40% en Afrique sub-Saharienne (UNICEF, 2013).

Ainsi la malnutrition ou le retard de croissance constitue un véritable problème de santé public dans les pays de l'Afrique Subsaharienne puisqu'elle présente des conséquences graves à long terme pour les enfants en termes de risque d'infection et de maladies chroniques liées à

3 Communiqué de presse de l'UNICEF consulté le 22 aout 2013 sur www.unicef.org

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la nutrition, du développement cognitif et comportemental et par la suite, de productivité économique (De ONIS M et al, 2011).

Selon la Banque Mondiale (2006), la malnutrition freine la croissance économique et perpétue la pauvreté, par le jeu de trois facteurs : les pertes directes de productivité liées au mauvais état physique; les pertes indirectes dues à la mauvaise fonction cognitive et aux déficits de scolarisation ; et les pertes résultant de l'augmentation des coûts des soins de santé. Donc les couts économiques de la malnutrition sont considérables car « les pertes de productivité chez les particuliers sont estimées à plus de 10 % des gains de toute une vie, et les pertes de produit intérieur brut (PIB) attribuables à la malnutrition atteignent 2 à 3 % » (Banque Mondiale, 2006).

En effet, la malnutrition laisse, chez des millions de survivants, des séquelles durables sous forme d'infirmité, de vulnérabilité chronique aux maladies, de handicap intellectuel (UNICEF, 1998). Les enfants forment l'un des segments les plus vulnérables de la population, leur état de santé est souvent révélateur de l'état de santé de l'ensemble de la communauté, voir du pays. Ce sont eux qui sont généralement les premières victimes des carences en micronutriments. Selon l'article « spectre de la malnutrition » du FAO (2001), les carences en vitamines et en sels minéraux peuvent entraîner un retard de croissance ou la cécité chez les enfants en mettant en péril leur développement intellectuel. En fait, la malnutrition peut avoir comme résultat un faible développement intellectuel, lequel, à son tour, ne permet pas une bonne acquisition des connaissances (Brozek et al, 1984) et par conséquent ses effets cumulatifs réduisent dans la vie adulte la productivité dans le travail (Banque mondiale, 1993). Ainsi les carences nutritionnelles (micro-éléments ou protéino-énergétique) reflètent très souvent un bilan alimentaire pauvre ou négatif et se caractérisent chez les enfants par certains symptômes anthropologiques ou cliniques.

Au Bénin, l'indicateur anthropométrique (taille-pour-âge) calculés à partir des données anthropologiques prise sur les enfants de moins de cinq ans au cours des trois dernières EDS indiquent que le retard de croissance demeure la seule forme de la malnutrition qui sévit sévèrement au Bénin. En effet, la proportion des enfants de moins de 5 ans souffrant de cette forme de malnutrition est en augmentation depuis 1996 (25 % selon EDS1 du Bénin de 1996). Elle s'est stabilisée autour de 30 % entre 2003 et 2005. Cette tendance est d'ailleurs confirmée par l'enquête nationale de la sécurité alimentaire et de la nutrition réalisée en 2008

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dans le cadre de l'AGVSAN4 avec l'appui du PAM et de l'UNICEF. En outre, le rapport préliminaire de l'EDS-MICS Bénin de 2011 indique le retard de croissance est passé de 43,1 % (22 % sous la forme sévère) en 2006 à 45 % (28 % sous forme sévère) en 2011.

Pendant que le retard de croissance connait une baisse passant de 47 % en 1990 à 40% en 2011 (UNICEF, 2013) en Afrique subsaharienne ; au Bénin la tendance est à la hausse. Ainsi ce rythme de progression de la malnutrition au Bénin freinera la réalisation de la cible N*3 du premier OMD qui consiste à réduire de moitié la proportion le nombre de personne souffrant de la malnutrition entre 1990 et 2015. Aussi, l'amélioration de la nutrition infantile est une condition préalable à la réalisation des autres objectifs liés à la santé maternelle et infantile, à la lutte contre le VIH/SIDA, à l'éducation, et à l'égalité entre les sexes (Banque mondiale, 2006). Ainsi la malnutrition est non seulement un problème de santé publique mais constitue aussi un défi de politique économique pour le Bénin.

Par ailleurs, on observe que globalement le rythme de progression de la malnutrition est en cohérence avec l'augmentation sensible de l'incidence de la pauvreté monétaire sur la période 2000-2006. En effet, on est passé d'une incidence de la pauvreté monétaire de 28,9 % en 2002 à 37,4 % en 2006, soit une hausse d'environ 30% alors que la malnutrition a connu un accroissement de 40 % sur la même période (DSCRP, 2007). Quant à la pauvreté non monétaire, elle a légèrement chuté en passant de 43,1% en 2002 à 41,1% en 2006 (DSCRP, 2007). En effet, les données de l'Enquête Démographique et de Santé (EDS, 2006) et du premier passage de l'EMICoV, 2006 indiquent que l'Indice de la Pauvreté Humaine (IPH) s'est inscrit à 40,3 % ; soit deux béninois sur cinq qui ont un accès difficile aux services sociaux essentiels. Aussi, la couche de la population la plus pauvre (noyau dur) a augmenté entre 2007 et 2009, passant de 7,8% en 2007 à 13,4 % en 2009, soit une hausse de 5,6 points de pourcentage (DCRP, 2011). En outre, les données du premier passage de l'EMICoV et celle de l'EDSB-III établissent également une corrélation forte entre l'incidence de la pauvreté monétaire (P0) et l'indice « taille- pour- âge » (rapport EMICoV, 2007)5.

Etant donné que l'expérience de nombreux pays en développement montre qu'une réduction importante de la pauvreté a un impact significatif sur les taux de Malnutrition Protéino-Energétique (MPE) dans la plupart des pays et des communautés (INSAH, 2008), on

4 Analyse Globale de vulnérabilité de la Sécurité Alimentaire et nutritionnelle au Bénin

5 Le test de corrélation t de soudent indique une liaison très significative au seuil de1% car la probabilité associé à cette statistique vaut 0,009 (DSCRP, 2007 page 10)

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peut donc se demander si l'augmentation de la malnutrition entre 1996 et 2006 n'est-elle pas de façon prépondérante attribuable à l'augmentation de la pauvreté et les facteurs qui lui sont associés. Autrement dit, l'évolution des facteurs socio-économiques n'influence-t-elle pas l'augmentation de la malnutrition au Bénin entre 1996 et 2006.

Cette étude vise à élucider l'impact des facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la malnutrition chronique des enfants de moins de cinq ans au Bénin afin de mettre en évidence les principaux leviers susceptibles d'inverser cette tendance. Ainsi de façon spécifique, il s'agira de :

Déterminer les niveaux et tendances de la malnutrition infanto-juvénile au Bénin entre 1996 et 2006 ;

Mettre en évidence les catégories sociales ayant les plus contribué à l'évolution absolue de cette malnutrition ;

Déterminer, au niveau contextuel, l'impact des facteurs socio-économiques sur l'évolution observée de la malnutrition ;

Déterminer, au niveau individuel, le poids des facteurs sociaux économiques sur le risque de malnutrition et son évolution temporelle.

L'intérêt de cette étude se situe à plusieurs niveaux: scientifique et politique. D'abord, le suivi des modèles et des tendances engagé depuis 1986 par l'Organisation mondiale de la Santé dans les domaines de la croissance de l'enfant et de la malnutrition (De ONIS et al, 2011) montre que la maitrise de la malnutrition reste encore une préoccupation. Ainsi la recherche de l'impact des facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la malnutrition demeure un sujet encore d'actualité et n'est documentée dans le cas général de la recherche sur les facteurs explicatifs que sous l'angle transversal au Bénin (AHOVEY et VODONOU, 2001 ; DELISE et al, 2005; SINAEVEO, 2006).

Ensuite cette recherche permettra d'améliorer les connaissances sur le poids des facteurs socio-économiques dans la manifestation de retard de croissance au Bénin et de documenter les cadres analytiques existant dans le domaine dans les pays en développement en général.

Enfin, elle est pertinente du point de vue politique dans la mesure où la connaissance des effets combinés de la pauvreté, de l'instruction et de l'emploi sur les tendances de la

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malnutrition aidera les décideurs et les planificateurs à mieux orienter les stratégies visant à inverser la tendance actuelle du retard de croissance. De ce fait, cette étude contribue concomitamment à la réalisation du premier OMD qui traite de l'éradication de l'extrême pauvreté et de la faim, à la réduction des pertes de productivité et à l'amélioration la santé des enfants.

Outre la partie introductive, cette étude s'articule autour de cinq chapitres. Le premier décrit le contexte de notre étude en mettant en exergue les éléments susceptibles d'influencer la malnutrition chez les jeunes enfants. Le chapitre deux aborde les approches théoriques explicatives de la malnutrition et synthétise les travaux empiriques sur la malnutrition à travers la revue de la littérature. Les questions méthodologiques et les sources statistiques de l'étude ont été présentées dans le chapitre trois. Dans le chapitre quatre, l'analyse descriptive et l'analyse de la décomposition ont permis de déterminer d'une part l'association entre le retard de croissance et les variables socio-économiques et d'autre part d'identifier les sources de changement dans les niveaux de la malnutrition. Le dernier, c'est-à-dire le chapitre cinq présente les résultats de la régression logistique et la discussion de ces résultats. Enfin, la conclusion récapitule les différents résultats obtenus dans cette étude tout en donnant quelques orientations politiques et scientifiques.

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cinq ans au Bénin

CHAPITRE 1: CONTEXTE DE L'ETUDE

C

e premier chapitre est consacré à la présentation des caractéristiques essentielles du Bénin. Seules les caractéristiques que nous estimons pouvoir influencer la malnutrition des enfants des moins de cinq ans au Bénin seront décrites. A cet effet, les éléments de l'environnement géographique, de la situation économique, de la situation culturelle et socio-démographie, de la situation sanitaires ainsi que ceux relatif à la situation alimentaire et nutritionnelle du pays seront exposés afin de contextualiser l'étude.

1.1. Situation géographique et administrative du Bénin

La République du Bénin (ex-Dahomey) est un Etat de la sous- région ouest africaine située sur le golfe de Guinée précisément entre les parallèles 6°30 et 12°30 Nord et les méridiens 1° et 3°40 Est. Le Bénin est limité au nord sur une distance de 120 km par le fleuve Niger, au nord-ouest par le Burkina Faso sur 270 km, à l'ouest par le Togo sur 620 km, à l'est par le Nigéria sur 750 km et au sud par l'océan Atlantique sur 125km. Couvrant une superficie de 114.763 km2, il s'étend sur une longueur de 700 km de l'océan Atlantique au sud au fleuve Niger au Nord. Sa largeur varie de 125 km (le long de la côte au sud) à 325 km (latitude de Tanguiéta).

Il présente un relief peu accidenté car la seule région élevé où se trouve « la chaîne de l'Atacora » avec une hauteur de 658 km, est située dans le nord-ouest du pays. L'ensemble est constitué par quatre formes principales que sont :

la plaine côtière, basse, sableuse, souvent marécageuse et jalonnée de lacs et de lagunes (lagunes de Porto-Novo, Ouidah et Grand-Popo, lacs Nokoué et Ahémé) ; La population riveraine est souvent en contact avec l'eau en occurrence souillée. Ce faisant on peut assister à des proliférations des maladies diarrhéiques chez ces dernières notamment les jeunes enfants ;

les plateaux constitués des plateaux de terre de barre dont les 10 plus importants sont ceux du Bas-Bénin (plateaux de Comè, Allada, Porto-Novo, Aplahoué, Abomey, Zagnanado, Pobè et Kétou) et le plateau de grès de Kandi;

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la pénéplaine cristalline qui occupe la plus grande partie du territoire avec de nombreuses collines orientées du nord au sud.

la Chaîne de l'Atacora localisée dans le nord-ouest du pays et qui se prolonge au Togo, au Ghana et au Niger.

Le Bénin dispose d'une géomorphologie qui permet à la population de développer des activités agricoles en produisant des produits vivriers destinés non seulement à l'alimentation mais aussi à l'exportation.

Situé en zone intertropicale, le Bénin subit l'influence du climat tropical chaud et humide, avec au sud un climat de type Sub-équatorial et au nord le type atacorien caractérisant ainsi le pays en trois zones climatiques :

de la côte jusqu'à la latitude de Savè, règne le climat béninien ou subéquatorial avec un régime assez tempéré. Les températures sont élevées mais ne subissent que de faibles variations entre 24 et 32°C. Les précipitations varient de 90 mm à 1480 mm durant l'année. C'est un climat à quatre saisons : deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches

le climat tropical semi humide s'observe au centre qui est une zone soudano-guinéen. les moyennes pluviométriques y oscillent entre 1000 et 1200 mm/an.

Au Nord, règne le climat soudanien. C'est un climat de type aride semi-aride avec une saison sèche et une saison pluvieuse. La. pluviométrie annuelle de plus de 1475 mm en 2009 à Natitingou, soit une moyenne mensuelle de 122 mm. La température est plus fraiche à cause de l'altitude et des orages fréquents rencontrés dans cette zone.

Ces niveaux de pluviométrie enregistrés d'une zone climatique à une autre sont favorables à l'inondation qui détruit les cultures. Ce qui influence fortement la production vivrière, donc la sécurité alimentaire des ménages d'une part et d'autre part les pratiques alimentaires des enfants puisque les mères ont difficilement accès à certains produits de base.

En effet, la production locale assure généralement l'autosuffisance pour les céréales telles que maïs, sorgho et mil, les tubercules et les légumineuses, mais le pays est chroniquement déficitaire en produits animaux et en riz. Il faut ajouter que la production

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alimentaire est cependant caractérisée par de fortes disparités régionales que les problèmes de desserte rurale et de stockage accentuent (ONASA, 2003)

De plus, pendant les saisons pluvieuses, on observe de nombreux dégâts tels que la dégradation des routes ou des pistes qui ne permet pas à la population d'accéder aux centres de santé ; la prolifération des maladies (paludisme, diarrhée, choléra etc.) et parfois des pertes en vies humaines. Cette situation contraint souvent certains ménages à arbitrer entre les dépenses d'alimentation et celles de santé. Par ailleurs durant les périodes d'inondation, on remarque un déplacement de la population sinistrée vers les zones plus habitables contraignant ainsi les mères à recourir à l'alimentation de rue pour satisfaire, en dehors du lait maternel, les besoins alimentaires des jeunes enfants. La consommation de ces aliments qui sont souvent non protégés et contaminés expose les enfants aux pathologies contagieuses.

Sur le plan administratif, la réforme de l'administration territoriale au Bénin, consacrée par la loi n° 97-028 du 15 janvier 1999, porte le nombre des départements de six (06) à douze (12) qui sont: l'Alibori, l'Atacora, l'Atlantique, le Borgou, les Collines, le Couffo, la Donga, le Littoral, le Mono, le Plateau, l'Ouémé et le Zou (Voire carte1.1). Ces départements abritent 77communes, dont trois à statut particuliers, qui sont à leurs tours répartis en 546 arrondissements comportant 3743 villages et quartiers de ville. En dépit de l'autosuffisance globale, il existe des zones d'insécurité alimentaire (la zone extrême-nord, la zone cotonnière nord-Bénin, la zone de la dépression) dans certains départements puisque la disponibilité céréalière est mal répartie et sujette à de fortes variations saisonnières (ONASA, 2002). Ceci se peut traduit par la prévalence de la malnutrition qui est très élevée dans ces départements notamment dans ceux du Zou (53%), de l'Alibori (63%) où la situation est très préoccupante (EDSB, 2006).

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Source: Cellule béninoise du Réseau AOUDAGHOST, 2006

Carte 1.1 :Carte administrative du Bénin

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1.2. Situation socio-économique.

Durant les années 80, la situation économique du Bénin s'est considérablement dégradée, alors que la répression antidémocratique se durcit. Les problèmes sociaux et politiques ont conduit le régime en place à renoncer à l'idéologie marxiste-léniniste et à accepter l'organisation d'une conférence nationale, réunissant les représentants des différentes forces vives de la nation. Un gouvernement de transition, mis en place en 1990, a ouvert la voie au retour de la démocratie, du multipartisme et au libéralisme économique.

Le nouvel environnement des années 90 a obligé le Bénin à s'engagées dans des réformes de politiques économiques avec le concours des institutions de Bretton Woods et d'autres partenaires bilatéraux et multilatéraux. Ces réformes ont visé l'amélioration de l'environnement macro-économique, la restructuration des entreprises publiques en faillite, la privatisation, la réforme du secteur agricole, l'amélioration et le renforcement de la gouvernance et la lutte contre la pauvreté.

Bien que, d'une manière générale, les objectifs des divers programmes de rétablissement des grands équilibres macro-économiques ont été atteints, la consolidation de la croissance économique n'a pas amélioré sensiblement la situation des béninois (le taux d'accroissement du revenu annuel moyen n'a été que de 1,4 %, entre 1995 et 20046), ni corrigé la précarité de l'emploi (taux de sous-emploi supérieur à 25 %), ni même contribué à une réduction significative de la pauvreté.

En effet, le taux de croissance économique qui a été en moyenne de 5% sur la période 1991-2002, a baissé pour atteindre 3% en moyenne durant la période 2003-2005 en raison des caractéristiques structurelles de l'économie béninoise (graphique 1.1).C'est surtout à partir de l'année 2000 que l'activité économique béninoise est entrée dans une phase de décroissance jusqu'à 2005. Mais entre 2005 et 2006, on note une reprise de l'activité économique avec une croissance du PIB qui passe de 2,9% en 2005 à 3,8% en 20067. La croissance du PIB observé entre 2005 et 2006 et qui s'est poursuivis après l'année 2006 résulte notamment de diverses reformes dont: l'engagement des réformes au niveau du Port de Cotonou, l'assainissement du secteur des télécommunications dont celui des GSM, la restructuration de certaines

6 Rapport 2008 du CNLS, page 15

7 Rapport de l'OCS et DGAE, page 3

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entreprises publiques à savoir la SONAPRA, la Continental Bank, Bénin Télécoms SA, l'Industrie Béninoise du Bois (IBB), la Société d'énergie électrique ( SBEE ), la Société des Ciments d'Onigbolo. Il faut également ajouter l'intensification de la coopération avec le Nigéria, de la mise en oeuvre de la politique des grands travaux ainsi que la mécanisation progressive de l'agriculture et de la disponibilité des intrants vivriers et cotonniers qui ont permis l'amélioration relative des productions vivrières et cotonnière.

En 2006, le secteur primaire contribue à hauteur de 34,24 % au Produit Intérieur Brut (PIB) contre 54,5 % pour le secteur tertiaire et 13 % pour le secteur secondaire qui est le maillon faible (INSAE et Macro, 2007). L'agriculture occupe 47,1 % de la population active alors qu'environ 95 % de cette population exercent dans le secteur informel.

Graphique 1.1 : Taux de croissance economique du Bénin de 1990 à 2006

Taux de croissance

4

0

7

6

5

3

2

1

Croissance annuelle du PIB(%)

Années

Source : Etablis à partir des méga-données de la Banque Mondiale

Mais ce profil de croissance économique n'est pas soutenable à long terme pour relever les défis liés à la réalisation des OMD notamment les cibles de l'OMD n°1. En effet la croissance économique accélérée devrait augmenter le revenu des ménages qui va se traduire par une amélioration des conditions de vie, l'accès à l'éducation, aux services de santé et surtout l'accès à l'alimentation. Ainsi on assistera à une amélioration de la santé nutritionnelle de la population et en particulier celle des enfants et donc une réduction de la morbidité et de la mortalité infanto-juvénile.

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1.3. Evolution de la pauvreté

La pauvreté ayant un caractère multidimensionnel, est analysée suivant une approche monétaire (c'est à dire en fonction du revenu ou de la dépense par tête) ou suivant une approche non monétaire qui est fondée sur les conditions de vie et du patrimoine des ménages. La pauvreté monétaire est souvent appréhendée par les indicateurs habituels d'incidence (P0), de profondeur (P1) et de sévérité (P2). Elle a été évaluée en référence à des seuils annuels de pauvreté qui s'établissent respectivement à 74.886 FCFA par tête en 2002 et à 82.224 FCFA en 2006 (DSCRP, 2007).

Au Bénin, on note une augmentation de la pauvreté depuis 2002. En effet, l'incidence de pauvreté se serait accrue par rapport à 2002, passant de 28,5 % à 36,8 % (EMICoV, 2006). On remarque une disparité dans la manifestation de la pauvreté. En effet, le phénomène semble s'être aggravé en milieu rural qu'en milieu urbain. En milieu rural, on y compte plus de pauvres: l'incidence de pauvreté y est passée de 31,6 % en 2002 à 40,6 % en 2006 alors qu'en milieu urbain la progression est relativement plus faible (l'incidence de pauvreté est passée de 23,6 % à 27,2 % en 2006 (voir graphique 1.2). De même, la profondeur de la pauvreté (P1) se serait accrue sensiblement au cours de la période, passant de 11 % en 2002 à près de 14 % en 2006 avec un écart plus marqué en milieu rural.

Graphique 1.2 : Incidence de la pauvreté(%) de 2002 à 2006

Incidence de pauvreté

40

50

30

20

10

0

23,6

Urbain Rural Ensemble

Années

27,2

31,6

40,6

36,8

28,5

2002

2006

Source : exploitation des données de QUIBB 2002 et des résultats provisoires et partiels à partir du premier passage

EMICOV 2006.

Par ailleurs la pauvreté d'existence (non monétaire) connait un recul qui contraste avec la pauvreté monétaire. On note sur la base des données du RGPH3 que le phénomène a touché

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près de 43 % de la population en 2002 dont trois fois plus d'individus en milieu rural qu'en milieu urbain (59,1 % contre 17,7%). Mais en 2006, cette pauvreté est globalement en recul. En effet, 41,1 % de la population sont pauvres contre 43 % en 2002 (DSCRP, 2007).

Au regard de l'environnement économique entre 2002 et 2006, l'augmentation de la pauvreté entre 2002 et 2006 peut provenir d'une faible croissance de la dépense moyenne (« effet croissance ») ou d'une aggravation des inégalités (DSCRP, 2007)

La décomposition de l'évolution de la pauvreté montre que son aggravation est due essentiellement à la faible croissance de l'économie, atténuée cependant par la baisse sensible des inégalités, notamment en milieu urbain (DSCRP, 2007). Le milieu rural a enregistré la plus forte hausse de l'incidence de la pauvreté. Elle y a augmenté de 9 points contre 3,6 en milieu urbain. Cette détérioration constatée en milieu rural est due aux effets défavorables de la faible croissance des dépenses moyennes de consommation des ménages ruraux et de l'accentuation des disparités dans la distribution de ces dépenses. Ceci a pour corollaire la réduction du pouvoir d'achat de la population et la dégradation des conditions de la population.

1.4. Contexte socio- démographique

Le Bénin est caractérisé par une population essentiellement jeune et à dominance féminine plus marqué en milieu rural. Elle connait une forte croissance. En effet, de 3,33 millions en 1979, elle est passée à 4,92 millions d'habitants en 1992 puis à 6,77 millions en 2002 dont 61,15% vit en milieu rural contre 38,85% en milieu urbain (RGPH1 de 1979, RPGH2 de 1961 et RGPH3 de 2002). De cette progression il se déduit que l'effectif de la population a doublée en l'espace de vingt-trois ans avec un taux de croissance intercensitaire de 2,84 sur la période 1979-1992 et 3,25 entre 1992 et 2002.

Ce doublement de l'effectif des béninois montre que toutes les différentes couches de la population béninoise a augmenté en particulier celle des femmes en âge de procréer et des enfants de moins de cinq ans. En effet selon RGPH de 2002, le Bénin comptait 1600430 femmes en âges de procréer et 1175249 enfants de moins cinq ans. Mais d'après les projections de l'INSAE pour l'année 2006, on remarque le nombre femmes en âge de procréer est passé à 3433158 alors que celui des enfants de moins de cinq ans est de 1361000. De plus la taille des ménages aussi connu une diminution. Elle s'établit en moyenne à 6 personnes en 1996 (EDS1) et a évolué passant de 5,2 personnes en 2001 (EDS2) à 5 personnes en moyenne

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en 2006 (EDS3). Malgré la réduction de la taille moyenne des ménages entre 1996 et 2006, aucune amélioration de l'état nutritionnel des enfants n'a été enregistrée. En effet l'enfant qui vit dans cet environnement est confronté à un problème de répartition inéquitable des rations alimentaires au sein de la famille. Ce qui rend son apport protéino-énergétique insuffisant par rapport au besoin journalier.

Cette croissance de la population vulnérable (femmes, enfants de moins de cinq ans) nécessite des efforts substantiels en matière de production alimentaire, de la fourniture des infrastructures scolaires et de l'offre des services sanitaires. En effet, on remarque une faible disponibilité des infrastructures communautaires notamment les centres de santé maternelles et infantile, les établissements scolaires et les centres d'alphabétisation.

Au niveau de l'offre des services sanitaires, les résultats de l'EDS 1 de 1996 indiquent 61% des femmes parcourent une distance de moins de 5 km pour atteindre le service de santé maternelle et infantile (SMI) le plus proche. En 2001, on remarque une proportion importante de femmes (64 % à moins de 5km) disposent d'un dispensaire ou service de santé maternelle et infantile (EDS2, 2001). Cette proportion a baissé en 2006. En effet selon l'EDS3 de 2006, on constate que seulement 47 % des femmes parcourent une distance de moins 5km pour accéder à un établissement offrant les services dans le domaine de la suivi, accouchement, suivi des enfants vaccinations, éducation en matière de santé et de nutrition. Ainsi sur la période 2001-2006, les centres de santé maternelle et infantile n'ont pas augmenté de façon proportionnelle à l'augmentation de la proportion des femmes en âge de procréer. Ce qui traduit une faible couverture en matière de service de santé maternelle et infantile.

Par rapport aux établissements scolaires, pratiquement toutes les femmes (95 %) vivent à proximité d'une école primaire en 2001 puisque celle-ci est située à moins de 5 kilomètres (EDS2) contre 94% en 2006. Pourtant le niveau d'instruction des femmes de 15-49ans décroit: la proportion des femmes sans niveau d'instruction a chuté de 71,2 % en 1996 (EDS1, 1996) à 64 % en 2001 (EDS2, 2001). Cette proportion est restée stable entre 2001 et 2006. Quant aux femmes âgées de 15-49ans qui ont atteint le niveau primaire, leur proportion a légèrement diminuée passant de 22,4 % en 1996 à 22 % en 2001 et puis à 20 % en 2006 soit une baisse de 2,4 points de pourcentage (EDS1, 2 et 3). Mais au niveau de celle ayant atteint le niveau secondaire, on remarque une augmentation de leur nombre. En effet, la proportion des femmes de niveau secondaire est passée de 5,3 % en 1996 à 15 % en 2006 soit une

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cinq ans au Bénin

augmentation de 9,7 points de pourcentage (Graphique1.4). Pour les femmes âgées de 15-49ans, leur proportion est restée stable sur toute la période.

Il existe également des variations importantes d'un département à l'autre. Du côté des femmes, le département du Borgou a la plus forte proportion de personnes sans instruction avec (81 %). Viennent ensuite, le Mono (80 %), Atacora (79 %), le Zou (73 %) en 1996. Si dans la ville de Cotonou, moins du tiers (31 %) des femmes est sans instruction en 2001, dans les autres départements, la grande majorité de la population féminine est sans instruction (avec des niveaux variant de 79 % dans l'Atacora à 59 % dans l'Ouémé).

Graphique 1.4: Evolution du niveau d'instruction des femmes en âge de procréer entre 1996 et 2006

Proportion

72,1

64 64

Aucun niveau

70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 ,00 2 ,00 1 0,0 22,4 22 20

13 15

5,3

Primaire Secondaire
Niveau d'instruction

0,2 1 1

Supérieur

1996

2001

2006

Source : exploitation de rapports des EDS I, II et III

Par ailleurs, au niveau national, l'amélioration du niveau d'alphabétisation est remarquable: le taux passe de 30 % en 1990 à 60,5 % en 2007(DSCRP, 2011); soit une progression de 2 points de pourcentage par an. Pourtant cette progression demeure très modeste par rapport au rythme compatible avec le sentier des OMD. En outre, on note que les activités d'alphabétisation sont en baisse car le nombre de centres d'alphabétisation est passé de 1391 en 2002 à 1177 en 2003, soit une baisse de 15,4%.

Signalons que le fort taux d'analphabétisme observé au Bénin influence significativement l'Indice de Développement Humain même si ce dernier s'améliore d'année en année. En effet, selon le classement du PNUD (2007), le Bénin a occupé le 163ième rang sur 177 pays dans le classement. Selon le Rapport sur le Développement Humain de 2010, l'IDH du Bénin est

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cinq ans au Bénin

estimé à 0,347 en 1995 et évolué en passant de 0,386 en 2000 puis à 0,418 en 2005.Cette évolution de l'Indice de Développement Humain (IDH) montre que des efforts considérables restent encore à effectuer quant à l'alphabétisation notamment des femmes, de la croissance du PIB par tête et l'espérance de vie. En effet ces statistiques montrent d'une part les conditions de vie des ménages et d'autre part reflètent l'insuffisance des infrastructures de santé et d'assainissement, d'éducation ainsi que l'inadéquate offre de service sanitaire8.

Eu égard à ce tableau de l'évolution de la population notamment celle des femmes en âge de procréer et celle des enfants de moins cinq ans et de la disponibilité des services communautaires, il en ressort que l'éloignement des établissements de santé maternelle et infantile semble avoir un impact direct sur l'état de santé de la mère et de l'enfant. De plus l'éloignement des établissements scolaires et le faible nombre de centres d'alphabétisation jouent également un rôle négatif en matière d'acquisition des connaissances par les femmes en âge de procréer .Ces éléments peuvent contribuer largement à l''augmentation de la malnutrition parmi les enfants de moins de cinq ans.

1.5. Contexte socio-culturel

Il n'est pas possible d'envisager une société sans parler des croyances qui imprègnent profondément tous les actes de la vie sociale. Comme toute société africaine, la société béninoise a sa propre pratique culturelle et religieuse qui permet d'identifier les différents groupes ethniques et religieux.

Malgré sa petite superficie, le Bénin fait montre d'une grande diversité ethnique et religieuse. On y dénombre environ une cinquantaine d'ethnies réparties sur des aires géographiques bien déterminées. Ainsi selon le recensement de la population et de l'habitation (RGPH3) de 2002, deux grands groupes socioculturels cohabitent. Le premier, localisé au sud et au centre du Bénin comprend les Adja (15,2 %), les Fon (39,2 %) et les Yoruba (12,3 %). Le second situé au nord qui regroupe les Bariba (9,2 %), les Dendi (2,5 %), les Ottamari (6,1 %), les Yoa lokpa (4,0 %) et les Peulhs (7,0 %).

Par ailleurs, le Bénin présente également une diversité religieuse remarquable. Selon le RGPH de 2002, 27 % de la population sont des fidèles de l'église catholique romaine, 24 % sont des musulmans, 23 % pratiquent la religion traditionnelle y compris le vodoun, 5 %

8 Mpepp-Cag, 2010, P 57

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pratiquent le Christianisme Céleste, 3 % sont des protestants méthodistes, 8 % pratiquent d'autres cultes chrétiens, 6 % pratiquent d'autres types de religions traditionnelles, 2 % d'autres religions et 7 % ont déclaré n'appartenir à aucune confession religieuse. Mais depuis la fin des années 1980, on observe une dynamique religieuse, caractérisée par la montée de l'islamisme et du christianisme (florescences des églises évangéliques d'obédience pentecôtiste) et un recul des religions traditionnelles.

Cette diversité culturelle des populations combinée au faible niveau d'instruction des femmes béninoises pourrait engendrer une diversité de comportements en matière d'alimentation et de recours au service de santé. Cette diversité de comportements, résultant le plus souvent des interdits ou des tabous, peut maintenir ou conduire les jeunes enfants à un état nutritionnel anormal.

1.6. Politique de population

Une politique de population peut être définie comme est une déclaration ou un document d'un gouvernement national par lequel celui-ci annonce son intention ou son projet d'influer sur l'accroissement de la population nationale, la répartition et ou la composition de cette dernière. La politique de population traite souvent des aspects fondamentaux du bien- être humain comme l'amélioration de la condition féminine, l'élargissement des possibilités d'éducation ; l'amélioration de la situation sanitaire etc.

Conscient, depuis de la conférence du Caire 9 , des liens entre la dynamique démographique et le développement socioéconomique et plus précisément, de la nécessité de la prise en compte des variables démographiques dans les plans et programmes de développement économique et social, le gouvernement a adopté le 2 mai 1996 sa politique de population. Cette politique a pour but principal l'amélioration du niveau et de la qualité de vie des populations. Elle repose sur seize objectifs dont on peut citer entre autres10 :

Assurer un enseignement de qualité à tous les citoyens béninois ;

Faire passer l'espérance de vie de 54 ans en 1992 à 65 ans en l'an 2016 ; Promouvoir une fécondité responsable ;

9 La conférence internationale sur la population et le développement de Caire a eu lieu en 1994

10 DEPOLIPO, 1996

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Garantir à chacun, en tout temps et en tout lieu, une alimentation suffisante ; saine et capable d'assurer un bien être nutritionnel ;

Promouvoir l'habitat sain, la protection et le respect de l'environnement ;

Créer les conditions favorables à une pleine participation des femmes au processus de développement et à la jouissance des fruits qui en découlent ;

Adapter la mise en oeuvre de la politique de population aux spécificités régionales,

Intégrer des éléments de la politique de population dans les plans et programmes de développement,

Mobiliser la population béninoise autour des problèmes socio-économiques et démographiques du pays,

Améliorer les connaissances dans les domaines socio-économiques et démographiques du pays.

Malgré la loi de 1920 qui interdit la propagande contraceptive et qui est toujours en vigueur, le Gouvernement autorise les activités de planification familiale. Plusieurs organisations non- gouvernementales mènent des activités dans ce domaine. La plus ancienne, l'Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF), est née en 1970 de la volonté d'un groupe de Béninois convaincus que le développement économique n'est pas dissociable de la santé maternelle et infantile. Elle a été officiellement reconnue en 1972.

Par ailleurs, le Gouvernement a mis en oeuvre, depuis 1992, un projet dénommé Santé Maternelle et Infantile/Planification Familiale (SMI/PF), rebaptisé, depuis 1995, Santé de la Reproduction et Planification Familiale. Ce projet a pour but la promotion de la santé familiale par la disponibilité des services de planification familiale dans les centres de santé gouvernementaux. Pourtant en 1996, c'est seulement dans 83 % des cas que l'intervalle entre naissances est supérieur ou égal à 24mois contre 85 % en 2001 (EDSB, 2001) et 86 % en 2006 (EDS, 2006). Selon l'INSAE (2006), l'espacement des naissances est reconnu pour avoir une influence positive sur la santé des mères et des enfants : des intervalles inter génésiques courts (inférieurs à 24 mois) augmentent les risques de morbidité et de mortalité

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aussi bien chez les enfants que chez leur mère. Dans ce cas, l'enfant est exposé à des risques de malnutrition

1.7.Contexte sanitaire

Cette partie tente de décrire l'environnement sanitaire dans lequel vit la population béninoise, l'organisation et le fonctionnement du système sanitaire, les politiques de santé en mise en place.

1.7.1. Organisation et fonctionnement du système de santé

Le système de santé du Bénin est organisé et calqué sur le découpage territorial; c'est-à-dire village, arrondissement, commune, département. Il se décompose en trois niveaux :

le niveau national ou central représenté par le Ministère de la Santé Publique avec le cabinet du Ministre et les Directions Centrales et Techniques. Son rôle est de concevoir la politique et les stratégies, définir les normes et standards, mobiliser et coordonner les ressources. La structure de soins correspondant à ce niveau est le Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU) et les espaces universitaires;

le niveau intermédiaire ou départemental avec la Direction Départementale de la Santé Publique comme répondant du Ministère dans le cadre de la déconcentration du pouvoir d'Etat. Il joue le rôle de facilitateur et d'assistance technique. Le Centre Hospitalier Départemental (CHD) est la structure de soins correspondant à ce niveau ;

enfin le niveau périphérique ou opérationnel où s'exécutent les activités de soins dans le cadre ci-après: l'Unité Villageoise de Santé (UVS) qui est la porte d'entrée du système avec le secouriste et la matrone; le Dispensaire Isolé ou la Maternité Isolée; le Centre de Santé d'Arrondissement (CSA) qui est en réalité la formation sanitaire de premier contact du Système de Santé avec au moins un dispensaire et une maternité où les prestations sont dispensées par un personnel qualifié comme l'infirmier, la sage-femme voir le médecin au niveau du CSA Central de la Commune.

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L'ensemble des formations sanitaires de la commune est organisé en Circonscription Sanitaire de la Commune (CSCOM) placée sous la direction d'un médecin chef qui assure des fonctions administratives locales. En matière de décentralisation, c'est ce niveau périphérique qui est prioritairement touché par la réforme du Système de Santé, réforme dont l'option a été prise en 1995 et réaffirmée par le décret n° 98-300 du 20 juillet 1998 portant réorganisation de la base de la pyramide sanitaire de la République du Bénin en Zones Sanitaires. En effet, la Zone Sanitaire est l'entité opérationnelle la plus décentralisée du Système de Santé. Elle est organisée sous la forme d'un réseau de services de santé de premier contact (qu'ils soient publics ou privés) appuyée par une formation centrale de référence, publique ou privée dénommée Hôpital de Zone. La Coordination de la Zone Sanitaire est animée par l'Équipe d'Encadrement de Zone (EEZ) ayant à sa tête un Médecin Coordonnateur. La Zone Sanitaire dessert une population d'environ 200.000 habitants et couvre une ou plusieurs communes selon le cas. La mise en oeuvre de la réforme comporte un objectif primordial, celui de garantir une meilleure accessibilité de la grande majorité de la population aux services de soins de qualité. L'Hôpital de Zone (HZ) est la formation sanitaire la plus importante de la Zone. Il est relié aux autres formations sanitaires de premier contact par un Réseau Aérien de Communication (RAC) ou un réseau téléphonique.

Malgré la structuration du système sanitaire béninois, il persiste des besoins non satisfaire en santé. En effet en 2001, 22% des enfants n'ayant reçu aucune vaccination du PEV vivent à 30km ou plus des établissements offrant des services de SMI contre 55% qui sont à 5km et plus et 9% à 30km en 2006 (EDS 2 et 3). Ainsi l'éloignement semble avoir un impact direct sur le niveau de vaccination. Par ailleurs, le paludisme, l'anémie, la diarrhée et la fièvre reste les quatre principales maladies des jeunes enfants depuis 2001 (EDS2 ,2001).

Cependant en matière de ressources humaines, le Bénin compte 1 médecin pour 7006 habitants ; 1 infirmier pour 1920 habitants ; 1 sage-femme pour 1726 femmes en âge de procréer et 1 technicien de laboratoire pour 16132 habitants en 2006 (MS, 2006). Ces statistiques dévoilent l'insuffisance et souvent le manque d'investissement en matière de ressources humaines dans les formations sanitaires. Cela pourrait résulter de la réduction au cours du temps du ratio budget santé/ budget générale de l'état comme l'indique le graphique1.5. En effet, les programmes d'ajustement initiés dans les années 80 ont réduit à néant le principe de la gratuité des soins avec la réduction sensible des faibles dépenses budgétaires consacrées à la santé.

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Ainsi, le manque de ressources (humaines et matérielles) fait que les équipes périphériques ont du mal à répondre aux besoins des mères qui attendent que les agents de santé se déplacent pour faire du porte à porte comme cela a lieu lors des Journées Nationales de Vaccination (JNV).

Graphique 1.3 : Ratio Budget santé/ Budget Général de l'Etat

Ratio

20

15

10

0

5

15,15 16,15

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

11,13

9,78

9,98

Années

8,03

9,81

8,36

8,41

8

Ratio budget santé/ budget Général de l'Etat

Source : Exploitation des données de l'annuaire statistique sanitaire 2007 du MSP

Donc ces comportements de ces mères qui n'amènent plus spontanément leurs enfants aux centres de santé pour les vaccinations de routine se traduisent par de faibles niveaux de couverture des enfants complètement vaccinés qui évoluent en dents de scie même si la couverture en infrastructures sanitaires est améliorée.

En effet, la proportion d'enfants complètement vaccinés contre les maladies cible du PEV était de 56 % ; elle est passée à 59% en 2001, puis à 47 % en 2006 (EDS1, 2 et 3). Toutefois la proportion d'enfants n'ayant reçu aucun vaccin, qui avait diminuée de 1996 (14 %) à 2001 (7 %) est restée constante jusqu'en 2006 (EDS 1,2 et 3).

Les dépenses de santé par habitant résultent est la somme des dépenses de santé publiques et privées en tant que ratio de l'ensemble de la population. Il englobe la prestation de services de santé (préventifs et curatifs), les activités de planification familiale, les activités ayant trait à la nutrition et l'aide d'urgence réservée à la santé mais il exclut la prestation d'eau et de services d'hygiène. Ainsi, lorsqu'on considère ces dépenses, on constate que des efforts sont en train d'être fait par l'Etat béninois car on remarque une augmentation des dépenses de santé par habitants notamment sur la période 2002-2006. Elle est passée de 17dollarsUS en

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2002 à 28 dollars US en 2006 (Graphique1.4). Ce qui montre que les efforts de l'État visant l'amélioration du niveau de vie de ses populations. Mais face l'amélioration de cet indicateur, on observe encore une forte prévalence des maladies de l'enfant en particulier la malnutrition (43% des enfants accusent un retard de croissance selon l'EDSB de 2006)

Ceci se traduit une faible fréquentation des centres de santé publics qui est en moyenne de trente-six pour cent (36 %). Donc près de la moitié de la population béninoise n'ont pas part au budget santé par habitant

Graphique 1.4: évolution des dépenses de santé par habitant en dollars US de 1996 à 2006

30

25

20

15

10

0

5

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

18

19

montant en dollars US

17 18

16

Années

16

17

17

23

25

27

28

Dépense en santé par habitants(en doolars US)

Source : Exploitation des mégadonnées de la banque mondial11e

1.7.2. Politique de santé

La politique sanitaire du Bénin est élaborée par le Ministère de la Santé Publique qui définit les grandes orientations du secteur, les actions à mener et la mobilisation des ressources nécessaires.

Depuis 1960, plusieurs plans et programmes ont été ainsi mis en oeuvre. Ces plans et programmes visent l'amélioration des conditions socio-sanitaires des populations. Ainsi, entre

11 Téléchargé sur www.banquemondiale.org le 08-10-2013

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1989 et 1993, la politique sanitaire nationale mise en oeuvre par le gouvernement béninois a mis l'accent sur le renforcement des activités préventives (vaccinations, santé maternelle et infantile, planification familiale, hygiène et assainissement, information et éducation), les activités curatives avec la mise en place d'une politique pharmaceutique de médicaments essentiels génériques, la réhabilitation et la construction d'infrastructures sanitaires ainsi que la prévention et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles.

Cependant, tous les espoirs n'ont pas été comblés. À la table ronde qui s'est tenue en janvier 1995 sur le secteur de la santé, le Gouvernement a décidé de recentrer sa politique sanitaire et de l'adapter au processus de décentralisation en cours. Durant le quinquennat 1997-2001, la mise en oeuvre du document de politique et de stratégies de développement du secteur santé a permis d'initier de profondes réformes qui se poursuivent. Les résultats obtenus méritent d'être renforcés afin d'obtenir les changements souhaités de l'état de santé de la population.

Ainsi, l'objectif du Bénin tel qu'il est explicité dans les Études Nationales de Perspectives à Long Terme: Bénin 2025 est l'amélioration du bien-être social qui repose, entre autre, sur les éléments suivants: un système éducatif efficace et performant ; des soins de santé de qualité ; de l'eau potable, de l'électricité et un habitat sain pour tous ; un cadre de vie sain.

Cette vision sera progressivement concrétisée grâce à la mise en exécution des différents Programmes d'Action du Gouvernement. Les actions visant l'amélioration des conditions socio sanitaires des populations occupent une place de choix dans le programme en cours d'exécution. La mission du ministère de la Santé publique a évolué avec la prise en compte de la lutte contre la pauvreté. Désormais, cette mission consiste à : « améliorer les conditions socio sanitaires des familles sur la base d'un système intégrant les populations pauvres et indigentes ». Pour ce faire, les objectifs globaux suivants, intégrant ceux de développement du millénaire, ont été définis:

Améliorer la qualité et l'accessibilité des prestations de soins et des services de santé ;

Améliorer la participation communautaire et l'utilisation des services de santé Améliorer la prise en charge des populations pauvres et indigentes.

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Dans le souci d'atteindre ces objectifs, le document de politique et stratégies nationales de développement du secteur de la santé élaboré en 2002 a retenu plusieurs principaux axes dont celui de la promotion de la santé familiale. Mais la mise en oeuvre de ces axes stratégique n'ont pas permis d'améliorer significativement la santé des enfants dans le cadre du Programme Elargie de Vaccination (PEV), 9 % des enfants non vaccinés vivent à 30km ou plus du service maternel et infantile (EDS, 2006) contre 22 % en 2001(EDS, 2001).

1.8. Eau et assainissement

L'eau potable et l'assainissement sont indispensables à la santé publique. Ils en constituent souvent la base, car lorsqu'on aura garanti à tout un chacun, quelles que soient ses conditions de vie, l'accès à l'eau potable, et aux services adéquats d'assainissement et de meilleures conditions d'hygiène, la lutte contre les maladies transmissibles connaitra un bond énorme. C'est pourquoi il est nécessaire d'examiner les niveaux d'accès et de couverture aussi bien pour l'eau que l'assainissement au Bénin afin de dégager d'éventuelle relation entre la malnutrition et ces derniers.

1.8.1. Eau potable

Malgré l'existence d'un fort potentiel hydrique, l'accès à l'eau potable constitue encore un problème majeur pour la population. En effet, 56% des ménages disposent d'eau potable en 1996 (EDS1, 1996). Cette proportion est passée à 61% en 2001(EDS2, 2001) et puis à 66% en 2006 (EDS3, 2006).

La situation est critique dans les milieux ruraux que dans les villes puisque le pourcentage de ménages disposant d'eau potable y est relativement faible: 57 % contre 80% en milieu urbain (EDS3, 2006). Cette situation montre que la plupart des projets d'adduction d'eau sont souvent concentrés dans les villes au détriment des zones rurales.

Toutefois, ces dernières années, d'importants moyens ont été mis en oeuvre par les Pays-Bas, la KfW/GTZ, l'USAID et l'UNICEF dans le secteur eau en milieu rural, notamment dans les zones de ver de Guinée. Ces efforts ont certainement porté des fruits mais il reste encore 43 % (contre 48 % en 2001) des ménages ruraux qui ne disposent pas d'eau potable (EDS, 2006). D'autres projets de forage ont permis d'améliorer la situation et les problèmes liés à la réparation des pompes pour apporter ainsi des solutions durables. Mais l'on est encore loin des progrès nécessaires pour atteindre la cible des Objectifs du Millénaire pour le Développement pour l'eau potable, c'est-à-dire une couverture de 75 % d'ici 2015

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Cette insuffisance dans l'accès à l'eau potable pourrait conduire la population à s'intéresser à d'autre source d'eau moins potable comme l'eau des puits non protégé; eau de la rivière/marigot/mare ou autre eau de pluie. Ainsi une prolifération des maladies hydriques dans le rang des enfants de moins cinq ans notamment la diarrhée qui est une cause de la malnutrition.

1.8.2. Assainissement

Le domaine d'assainissement concerne non seulement la gestion des eaux usées, l'évacuation des excréta mais également l'évacuation des déchets solides produits par les ménages ou les établissements industriel ou hospitaliers. D'une manière générale, l'évacuation des eaux usées de douches se fait dans un puits perdus en milieu rural comme en milieu urbain. Le puits perdu est constitué d'une fosse d'environ 1,5m à 3,0m de profondeur remplie de graviers ou de moellons. Dans les zones inondables (Cotonou et des villes secondaires comme Sèmè-Kpodji et Grand-Popo où la nappe phréatique est à moins de 2m du terrain naturel), les populations sont obligées de construire des puisards pour l'élimination des eaux usées polluant ainsi la nappe phréatique qui est aussi utilisée par une frange non moins importante de la population pour les usages domestiques (notamment la vaisselle, la lessive, la douche et quelques fois comme eau de boisson).

En matière de salubrité au Bénin, les départements du Plateau, des Collines et de l'Atlantique sont les plus salubres avec respectivement des taux de salubrité de 95 %; 93,40 % et 84,85 %. Par contre, les départements de l'Atacora, de la Donga et du Borgou regorgent de maisons insalubres avec des taux d'insalubrité respectifs de 43,44 %; 36,23 % et 31,91 %. Il faut noter que les taux de salubrité et d'insalubrité de 50 % observés pour le Littoral ne sont pas représentatifs du département car ils ne concernent que la localité de Placodji qui est une zone insalubre.

La très faible utilisation des latrines, des fosses septiques, des latrines à chasse manuelle et des latrines à fosses ventilées par les ménages montre que la population béninoise vit dans un milieu malsain. En effet, selon les données de l'EDS-I de 2006, près des trois quarts des ménages ne disposent pas de toilettes (73 %), alors que seulement un ménage sur cinq environ (19 %) utilise des latrines couvertes et 7% des latrines non couvertes. Mais en 2001, c'est un peu plus de deux ménages sur trois ne disposent pas de toilettes (67 %) contre 15% pour les latrines ventilées et 15 % pour les latrines non ventilées (EDS 2, 2001). La proportion des ménages (62 %) ne disposant d'aucun type de toilettes a chuté par rapport à

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celle de 2001. Cependant en milieu rural, la grande majorité des ménages, c'est à dire 81 % ne dispose pas de toilettes contre 66 % qui en dispose en milieu urbain (EDS3, 2006).

Notons enfin que le secteur d'assainissement connait beaucoup de problème notamment une allocation trop faible et peu significative du budget national (moins de 2% du budget du secteur de la santé). Ce qui montre qu'il ne fait pas l'objet d'autant d'attention que le secteur d'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) en termes de dotation budgétaire. L'analyse du financement des activités du secteur de l'assainissement en 2006 montre que 46% des charges reviennent aux ménages et 54 % sont supportées par l'Etat (ALE et DEGBEVI;2007).

1.9. Situation alimentaire et nutritionnelle

Au Bénin, les habitudes alimentaires sont non seulement influencées par les conditions agro écologiques, mais aussi par des facteurs socioculturels, économiques, et de la disponibilité alimentaire. Le modèle de consommation alimentaire se résume en trois repas par jour en période d'abondance et qui est souvent réduit à 2 par jour pendant les périodes de soudure (AGVSAN, 2008). Ce repas est souvent composé de deux plats: d'une part les aliments de base (céréales, racines, tubercules), et d'autre part l'accompagnement, qui est généralement de la sauce, dont la composition varie. Mais ce régime alimentaire privilégie plus la quantité que la qualité. En effet, les ménages vivant essentiellement de la pêche et des aides/dons, ou de l'agriculture (vivrière et de rente) ont régime alimentaire moins diversifié contrairement à celui des gros commerçants, fonctionnaires/salariés et retraités du pays.

Aussi les ménages appartenant aux quintiles pauvres ont un régime alimentaire peu diversifié. Cette situation se traduit un apport déséquilibré en matière d'éléments protéino-énergétiques dont l'organisme a besoin (AGVSAN, 2008). Les enfants sont les personnes les plus vulnérables car ce déséquilibre a un impact important sur leur croissance et développement harmonieux.

Par ailleurs, la situation nutritionnelle des enfants demeure préoccupante car près de 4 enfants sur 10 souffrent de retard de croissance et les progrès réalisé dans le domaine de la nutrition sont insuffisants. En effet entre 2001 et 2006, la prévalence de l'insuffisance pondérale chez les enfants moins de 5 ans est restée stationnaire (23 %). En effet, l'insuffisance pondérale s'installe dès le plus jeune âge et sa prévalence est plus élevée chez les populations rurales (EDS1, 2 et 3). Ces enquêtes montrent également que l'insuffisance

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pondérale chez l'enfant est aussi liée à l'état nutritionnel de la mère, son niveau d'instruction et la situation socio-économique de la famille.

Bien que le taux d'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6mois (élément important dans l'alimentation du nourrisson) soit passé de 15,6 % en 1996 à 43 % en 2006 (EDS de1996 et 2006), il faut noter que les progrès vers une alimentation adéquate du nourrisson et du jeune enfant ont fortement ralenti entre 2001 et 2006. Les carences en micronutriments persistent. La consommation de sel iodé a diminué ces dernières années au point où près de la moitié des ménages béninois n'utilisent pas de sel adéquatement iodé. Ainsi près de 8 enfants de moins de 5 ans sur 10 sont anémiés (MPDEPPCAG, 2010).

Une analyse différenciée par milieu de résidence montre que 33 % des enfants du milieu rural accusaient un retard de croissance. A Cotonou 19 % des enfants sont atteints de malnutrition chronique (MPDEPPCAG, 2010). Dans les autres villes, le taux de retard de croissance est de 26 %. En d'autres termes, les enfants vivant en milieu rural sont plus frappés par la malnutrition que les enfants vivant en milieu urbain.

Selon le rapport 2010 sur l'évaluation de la mise en oeuvre des OMD au Bénin, plusieurs contraintes entravent l'amélioration des situations de malnutrition au nombre desquelles, il faut principalement citer :

les pratiques d'alimentation et de nutrition inadéquates dans les deux premières années de la vie;

les pratiques inadéquates de soins pour les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes, particulièrement pendant la grossesse et la lactation ;

un accès limité aux services de soins essentiels, à l'eau propre et à un environnement sain ;

un accès insuffisant des femmes à l'éducation, aux informations sur les gestes qui sauvent et au pouvoir de décision ;

une disponibilité ou un accès limité aux aliments dans certaines zones ;

l'augmentation du prix d'achat des produits alimentaires est une contrainte forte à l'amélioration de la situation alimentaire du fait de la dépendance des ménages vis-à-vis des marchés car 80 % des aliments qu'ils consomment

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proviennent de l'achat et toute hausse des prix des produits alimentaires, toute chose égale par ailleurs, se transmet automatiquement aux ménages.

1.10. Politique alimentaire et nutritionnelle12

Les premières mesures en faveur de la sécurité alimentaire au Bénin se sont concentrées sur l'augmentation des disponibilités alimentaires et la diversification de la production: c'était l'objectif notamment des jardins familiaux mis en place dès 1963 ainsi que de la Campagne Nationale de Production (1976). Des mesures institutionnelles ont accompagné ces actions, avec la création au début des années 60 du Service Dahoméen de l'Alimentation et de la Nutrition - devenu durant les années 70 "Direction de l'Alimentation et de la Nutrition (DANA)" - et de l'Office National des Céréales (ONC) en 1982 qui est devenu plus tard "Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA)"

Au cours des années 70-80, progressivement la santé a été davantage prise en compte dans les approches de lutte contre la malnutrition et une approche multisectorielle de prise en charge des problèmes alimentaires et nutritionnels a été renforcée dans les années 90.

Les aspects nutritionnels ont commencé à être pris en compte dans les projets et programmes gouvernementaux de développement au début des années 80, et ont pris une plus grande place suite à la Conférence Internationale sur la Nutrition (CIN) de 1992.

En matière de développement agricole, des programmes tels que le programme de développement des racines et tubercules, de la filière manioc, de l'élevage, de la pêche artisanale sont mis en oeuvre.

En matière d'appui à la sécurité alimentaire et à la nutrition, les principales interventions ont été conduites par le Projet d'Interventions Locales pour la Sécurité Alimentaire (PILSA, 1995-2000), le Programme Communautaire de Nutrition Maternelle et Infantile (PCNMI, 1991-1995), le Programme Alimentaire et Nutritionnel (PAN, visant les enfants d'âge préscolaire, 1987-1997), le Programme à Base Communautaire (PBC, 19972005), le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA), le Programme de Sécurité

12 Ce profil des politiques et programme visant l'amélioration la nutrition et de la sécurité alimentaire a été dressé par la division de la nutrition et de la protection des consommateurs du FAO en 2001 : profil nutritionnel du Bénin

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Alimentaire et Nutritionnelle (PSAN) et le Projet de Sécurité Alimentaire par l'Intensification Agricole (PSAIA).

Un Plan d'Action National pour l'Alimentation et la Nutrition (PANAN) a été adopté en 1995, avec neuf stratégies essentielles: (i) l'intégration de manière explicite dans les politiques et programmes de développement des objectifs d'ordre nutritionnel; (ii) l'amélioration de la sécurité alimentaire des ménages; (iii) l'évaluation, l'analyse et la surveillance nutritionnelle; (iv) l'amélioration de la qualité et de la salubrité des aliments; (v) la prévention et le traitement des maladies infectieuses et parasitaires; (vi) la promotion de l'allaitement maternel; (vii) la prévention des carences spécifiques en micronutriments; (viii) la prise en charge des groupes défavorisés; (ix) la promotion de régimes alimentaires appropriés et de modes de vie sains. En appui à ce plan, le Comité National pour l'Alimentation et la Nutrition (CNAN) a été créé avec pour mission de concevoir la politique alimentaire et nutritionnelle et de veiller à sa planification et mise en oeuvre.

Enfin, pour améliorer l'état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans, le Bénin dispose depuis 2002 du "Paquet Minimum d'Activités en Nutrition (PMA/nut)", un document de formation en matière de prévention et de suivi de l'état nutritionnel au niveau des structures sanitaires et au niveau communautaire.

En somme, ce chapitre a permis de mettre de décrire le contexte béninois. Ainsi les reformes engagés depuis 1990 ont permis de redresser l'économie béninoise pour amoindrir les effets de la crise économiques des années 80. Bien que les objectifs des divers programmes de rétablissement des grands équilibres macro-économiques ont été atteints, la consolidation de la croissance économique n'a pas amélioré sensiblement la situation des béninois ni corrigé la précarité de l'emploi; ni même contribué à une réduction significative de la pauvreté. La décomposition de l'évolution de la pauvreté montre que son aggravation est due essentiellement à la faible croissance de l'économie, atténuée cependant par la baisse sensible des inégalités.

L'effectif de la population a doublée en l'espace de vingt-trois ans et ce doublement touche les différentes couches de la population béninoise en particulier celle des femmes en âge de procréer et des enfants de moins de cinq ans. Cette croissance de la population vulnérable (femmes, enfants de moins de cinq ans) nécessite des efforts substantiels en

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matière de production alimentaire, de la fourniture des infrastructures scolaires et de l'offre des services sanitaires comme les centres de santé maternelle et infantile.

La faible disponibilité des services communautaires, le faible nombre de centres d'alphabétisation jouent également un rôle important pour l'acquisition des connaissances (en matière de pratique sanitaire et nutritionnelle) par les femmes en âge de procréer.

Malgré la structuration du système sanitaire béninois, il existe des enfants qui ne sont vaccinés. Ce qui montre que la proportion d'enfants complètement vaccinés contre les maladies cible du PEV est faible

L'insuffisance dans l'accès à l'eau potable et la très faible utilisation des latrines, des fosses septiques, des latrines à chasse manuelle et des latrines à fosses ventilées par les ménages constitue les sources de morbidité pour les enfants de moins cinq ans et par conséquent les exposent aux risques de malnutrition

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CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE

L

e cadre théorique est d'une importance capitale dans toute recherche en sciences sociales. Il montre les pistes de toute analyse et permet de mieux présenter les raisons et les fondements de la démarche scientifique. Ce chapitre s'inscrit dans ce cadre en faisant le point des différentes approches théoriques développées par les chercheurs au sujet de la malnutrition des enfants. Il synthétise également les différents travaux empiriques ayant abordé ce domaine jusqu'à ce jour tout en mettant en exergue les principaux facteurs agissant sur la malnutrition. Ces facteurs pourraient être liés non seulement à l'état de morbidité des enfants mais aussi à l'environnement socioculturel, socio-économique ou institutionnel dans lequel ils vivent. Ainsi cette revue permet d'orienter notre travail en permettant de construire le cadre conceptuel et le schéma d'analyse de notre étude.

2.1. Approches théoriques de la malnutrition des enfants

La malnutrition des enfants est l'un des sujets de santé publique qui préoccupent de nombreux chercheurs du monde moderne. En effet, la malnutrition concerne non seulement le domaine de la santé mais également le domaine de la pauvreté, de la répartition des richesses, de la sauvegarde de l'environnement, et de la démographie, etc. Mais pendant plusieurs années, l'aspect médical a prévalue dans la plupart des travaux existant sur le sujet et a évolué aussi fort au cours des années. Parallèlement, les chercheurs d'autres disciplines comme la démographie, la sociologie et l'économie, etc. se sont penchés sur le problème. Il n'est donc pas surprenant qu'il existe de nombreuses visions du problème et que chaque chercheur en ait une compréhension différente. Ce faisant, les approches théoriques proposées pour expliquer voir comprendre la malnutrition diffèrent d'un auteur à un autre et évoluent aussi au cours du temps. Ainsi les approches socio-économiques, socioculturelles, institutionnelles et globales et psycho-sociales sont abordées.

2.1.1. Approches socio-économiques

Cette approche met en relief les facteurs socio-économiques tels que le niveau de vie et l'activité économique de la mère dans l'explication de la malnutrition des enfants. En effet, selon cette approche, la malnutrition des enfants dépend largement de la situation économique

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des ménages dans lesquels ils vivent. Autrement dit l'accès des ménages aux produits alimentaires dépend de leurs revenus. Dans les pays en développement, cette accessibilité des populations à la nourriture est souvent réduite par l'ampleur de la pauvreté (INSAH, 2008). Les ménages souvent pauvres adoptent des comportements de rationalité économique face aux différentes décisions quotidiennes qui seront prises en matière de santé et d'alimentation de l'enfant. Ainsi, le statut économique des individus ou des ménages détermine les types de conduites particulières dans le domaine de la santé (ADJAMAGBO, AGNES et VIMARD, 1999). En effet, le plus souvent ces décisions sont régies par les moyens financiers du ménage et les femmes qui ont en charge ces enfants développent des stratégies alimentaires en fonction des ressources disponibles. Et c'est pourquoi NICOLAS (1996) pense que ces stratégies peuvent conduire à une réduction de l'apport énergétique consommé dans le ménage notamment en situation de crise. Mais l'augmentation du revenu des ménages ou l'accessibilité de la femme à un emploi peuvent avoir un effet positif sur la santé (ADJAMAGBO, AGNES et VIMARD ,1999 ) et donc sur la malnutrition à travers l'augmentation des disponibilités alimentaires du ménage. Autrement dit, tout revenu additionnel permettra aux ménages de se procurer d'avantages d'aliments indispensables pour une ration alimentaire équilibrée.

Cette approche met en exergue le revenu du ménage ou le niveau de vie qui est à son tour en relation avec les caractéristiques de l'habitat, les biens possédés par le ménage et le type d'activité économique exercé par les parents notamment la mère

2.1.1.1. Niveau de vie du ménage

Selon SEN (1981), l'individu est mal nourri parce que les ménages n'ont pas les moyens d'acheter assez de nourriture. Ainsi, la malnutrition ne résulte pas d'une offre insuffisante de produits alimentaires mais d'une demande insuffisante; les ménages pauvres ne pouvant pas acheter des produits qui sont disponibles même dans les pays à faible produit intérieur brut par habitant (MORRISSON et LINSKENS, 2000). Dans cette optique, MARIKO et collaborateur (2009) montrent que, par rapport aux enfants des ménages du quintile le plus riche, ceux des autres ménages, quel que soit le quintile, courent tous des risques accrus de présenter un retard de croissance. En effet, par rapport aux plus riches, c'est parmi les plus pauvres que l'accroissement du risque d'accuser un retard de croissance est le plus important. De même, MASSAMBA (2012) met en évidence l'impact négatif de la

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pauvreté du ménage sur l'état nutritionnel de l'enfant en montrant que la propension de l'enfant à développer une malnutrition chronique augmente à mesure que le niveau de vie du ménage diminue. Mais ces résultats ne tiennent pas compte des inégalités de consommation à l'intérieur du ménage. Pour cette raison, un enfant peut souffrir de malnutrition alors que les ressources totales du ménage suffiraient pour assurer à tous ses membres le minimum alimentaire nécessaire.

2.1.1.2. Activité économique de la mère

Lorsque l'enfant naît, les parents sont les premiers responsables de la garde de l'enfant, de son alimentation, de sa santé, etc. Cette charge qui incombe particulièrement à la femme, enferme cette dernière dans un rôle domestique ou reproductif (OPPONG, 1986) où elle s'occupe de la grande partie des travaux ménagers, l'éducation et les soins des enfants. Mais avec l'urbanisation, la scolarisation des filles, les femmes deviennent de plus en plus présentes sur le marché de travail. Ainsi, le fait que la femme travaille en dehors du foyer peut constituer un préjudice pour l'enfant d'une part et d'autre part peut être aussi le moyen de mobilisation de ressources financières. Dans le premier cas, le travail de la femme a des conséquences sur l'alimentation du jeune enfant (notamment sur l'allaitement, le sevrage), sur l'attention et les soins qui leurs sont accordés et en définitive sur leur survie. En effet selon ECHARRI CONAVAS (1994), l'exercice d'une activité économique outre que celle domestique attribue un « double travail » qui peut entrainer l'épuisement de la mère et par conséquent, diminuer la quantité et la qualité du lait maternel donné à l'enfant. De plus, cette « mère ne peut plus s'occupe de son enfant pendant la journée. Sachant qu'il n'y a pas habituellement des institutions comme les crèches ou les jardins d'enfants pour prendre en charge les enfants » (MORRISSON et LINSKENS 2000 : 20), la mère qui travaille à l'extérieur du ménage est obligée de confier ses enfants à d'autres membres de la famille ou à ses frères et soeurs (AKOTO et TABUTIN, 1989).

Parfois l'occupation de la mère constitue même la cause du sevrage précoce des enfants. Ce constat est renchéri par AKOTO et HILL (1988) qui confirment que l'activité de la mère peut la contraindre à réduire la durée d'allaitement de l'enfant et le sevrer de façon précoce. Par contre MARIKO et collaborateurs (2009) concluent au bout de leur étude faite au Mali que le travail de la mère ne présente pas d'effet significatif sur le risque de retard de croissance des enfants.

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Mais l'exercice d'une activité peut permettre à la mère d'avoir une autonomie financière ou d'investir dans l'alimentation de son enfant. Cette autonomie influencera fortement sa capacité de décision et d'action en matière de santé (ADJAMAGBO et al, 1999). Ajoutons que le lieu de travail constitue un lieu de socialisation de la jeune mère où elle peut s'informer de nouvelles pratiques en matière d'alimentation ou de santé. Ainsi une femme, qui travaille, a une plus grande ouverture au monde extérieur et a des réseaux sociaux élargis (RAKOTONDRABE, 2001).

2.1.2. Approches socioculturelles

Ces approches mettent un accent particulier sur l'appartenance culturelle dans la détermination de la santé de l'enfant. En effet tout comportement en matière de santé en général et en particulier dans le domaine de l'alimentation constitue un fait social qui ne peut être expliqué que par un modèle culturel. Gérard (1995:48) définit le model culturel comme « un ensemble de normes, d'images, d'habitudes, d'idées des pratiques quotidienne, etc., procurant au sujet des cadre de pensées et de pratiques qui sont reconnues valorisée socialement et, tout au moins en adéquation avec la vie sociales et le système de valeurs ». Ainsi la culture agit sur la santé et en particulier sur l'alimentation des enfants à travers les systèmes de normes et de valeurs qui régissent les différents domaines de la vie sociale.

Ainsi dans le domaine de la nutrition, un certain nombre de problèmes nutritionnels qui affectent les jeunes enfants est dû aux erreurs commises par les mères, souvent liées aux règles traditionnelles véhiculées et admises par la société (MASSAMBA J.P., GAMI N., TRÈCHE SERGE, CORNU ANDRÉ, 1996). Ces valeurs influencent non seulement la quantité et la qualité de l'alimentation de l'enfant mais aussi la qualité des soins à accorder à ces enfants en cas de maladie. L'influence de ces valeurs s'observe aisément à travers les pratiques et interdits alimentaires qui s'appliquent généralement soit aux femmes pendant la période de gestation ou d'allaitement, soit aux jeunes enfants.

Ces approches mettent en exergue les facteurs socioculturels tels que le niveau d'instruction, l'ethnie, la religion et le milieu de socialisation

2.1.2.1. Niveau d'instruction

Cette variable mesure le nombre d'années d'étude de la mère. L'instruction met l'individu face à d'autres modes de pensée ou de raisonnement, face à d'autres valeurs. Elle

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joue ainsi un rôle important dans la transformation de son milieu socio-culturel concerné et agit ainsi sur les comportements. C'est pourquoi TABUTIN (1995) affirme que « l'éducation de la mère est de première importance: elle détermine en grande partie ses connaissances, son pouvoir de décision, son ouverture vers l'extérieur, son statut dans le ménage et dans la société; elle change la vision de l'enfant, la perception des maladies et la capacité de réaction, etc. indépendamment, jusqu'à un certain point, des revenu du ménage.» En effet, le niveau d'instruction de la mère a un effet non seulement sur ses connaissances en matière de pratiques nutritionnelles mais aussi sur les pratiques médico-sanitaires et d'hygiène. Ainsi l'éducation influence les choix alimentaires en agissant sur la compréhension des messages nutritionnels. Bénéficiant des valeurs modernes véhiculées par l'instruction, les femmes peuvent être disposées à abandonner facilement les pratiques traditionnelles jugées néfastes pour la survie de l'enfant (interdits alimentaires, tabous, médecine traditionnelle). C'est dans cette lancée que GIROUX (2008) a mis en exergue le rôle important joué par l'éducation dans la prévalence du retard de croissance des enfants dans cinq pays de l'Afrique subsaharienne (Ghana, Burkina Faso, Tanzanie, Madagascar et Zambie). INSAH (2008) dans son étude sur la malnutrition a monté que l'éducation a un effet discriminatoire dans les trois pays concernés (Tchad, Mali et Burkina Faso) .Ces résultats rejoignent ceux de KOBELEMBI(2004) obtenus en Centrafrique, de MARIKO et collaborateurs (2009) au Mali et de MASSAMBA (2012) au Congo.

2.1.2.2. Religion

La religion véhicule un certain nombre de valeurs, de normes qui régissent la vie des fidèles du point de vue comportemental, physiologique et psychique. Elle peut représenter ainsi les pratiques, attitudes et croyances d'un groupe donné. Elle peut refléter l'ouverture à la civilisation occidentale (religion catholique et protestante), le degré de pratique traditionnelle (religion traditionnelle), et parfois la situation des gens dans la hiérarchie sociale (AKOTO, 1985). Ainsi l'influence de la religion sur les pratiques alimentaires et sur le recours aux soins en cas de maladie, dépend du groupe auquel on appartient. La religion chrétienne, facteur de changement et d'adaptation, favorise le recours à la médecine moderne en cas de diarrhée ou de rougeole. Par contre, l'Islam favorise le recours à la médecine traditionnelle (AKOTO et al, 2002). Les religions traditionnelles, quant à elles, encouragent le recours à un système de soins donné (moderne ou traditionnel) en fonction de la nature de la maladie. Si celle-ci est

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considérée comme naturelle, c'est le système de soins moderne qui est privilégié, mais dans le cas où elle est d'ordre social ou mystique, les regards se tournent vers la médecine traditionnelle (BENINGUISSE, 1998). Au Bénin, l'interdiction de consommer du pigeon, de l'antilope se constate souvent chez les initiés du culte « vodoon » alors que chez les musulmans et les membres des églises pentecôtistes, la viande de porc et l'alcool sont proscrits de l'alimentation.

2.1.2.3. Ethnie

Les croyances, les perceptions et les attitudes varient selon que l'on appartienne à tel ou tel groupe ethnique. Les comportements de la mère, ses pratiques alimentaires pendant la grossesse et pour la nutrition du nouveau-né peuvent jouer sur l'état nutritionnel de celui-ci. Ainsi les tabous alimentaires, les croyances relatives à l'alimentation, la manière de préparer et de conserver la nourriture de chaque ethnie ou culture sont des facteurs de différenciation de la malnutrition dans certains pays en Afrique Subsaharienne. C'est pourquoi dans la conception de certaines ethnies par exemple, « donner le colostrum aux bébés » est une pratique qui contrarie les habitudes traditionnelles qui préconisent de jeter ce premier lait qui est généralement qualifié de sale'' (SAWADOGO, 2006 ; ACF, 2010). Ainsi, au Burkina Faso, le colostrum était perçu comme un élément négatif'' et son utilisation variait selon les individus. En effet, « il est vu tantôt comme un corps neutre tantôt comme un corps nocif. Dans le premier cas, il est consommé ; dans le deuxième cas il est rejeté ou consommé malgré sa nocivité» SAWADOGO (2006 : 52.). Au Cameroun, par exemple « les interdits et prescriptions alimentaires entrent dans le champs des précautions prises pour s'assurer de la naissance d'un enfant sain et normal, c'est-à-dire exempt de tare physiologique, physique et psychologique,[..].Parmi ces interdits, on peut citer entre autres les viandes, poissons, fruits légumes et féculents» (BENINGUISSE, 2001, p16-17). De même au Bénin, les Fon, les Ayizo et les ethnies voisines ont des interdits alimentaires spécifiques. Ces interdits concernent, par exemple, les huîtres, les légumes locaux comme le glassi ou le gombo, les crabes, la viande de chèvre, le clarias (poisson), la viande de chat, la viande blanche, ainsi que divers oiseaux comme le héron (HERSKOVITS et MERVILLE, 1967). Dans le Borgou les femmes enceintes et les nourrices doivent éviter certains plats ou aliments comme le gâteau à base de haricot, la pâte de la veille, l'igname pilée, l'estomac de boeuf, la viande de mouton et de chèvre pour ne pas affecter la mère ou le nourrisson (Halene, 1997).

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Ces observations rejoignent les résultats de RAKOTONDRABE (1996) qui montre qu'il existe une relation entre l'ethnie, les croyances et la nutrition des enfants, notamment pendant et après la grossesse, et les pratiques d'allaitement et de sevrage au Madagascar.

2.1.2.4. Milieu de socialisation

Le milieu de socialisation est le milieu où la mère a passé son enfance. Il influence la mère à travers les normes et les valeurs de la société qui jouent à leur tour sur les comportements de celle-ci en matière d'alimentation et de soin de l'enfant. BENINGUISSE (2001) trouve que le degré d'urbanisation de la femme est susceptible de modifier ses comportements. En effet, elle abandonne les comportements traditionnels et adopte d'autres dits modernes. Ce changement de comportement peut influencer sa façon d'entretenir ou même d'alimenter son enfant.

2.1.3. Approches socio-démographiques

Les caractéristiques socio-démographiques de la mère et de l'enfant sont directement indexées et utilisés pour expliquer la malnutrition. Ainsi, l'âge de la mère, l'intervalle inter génésique, l'âge, le sexe et le rang de naissance de l'enfant sont des facteurs qui prédisposent l'enfant à la malnutrition.

2.1.3.1. Age de la mère à l'accouchement

Rakotondrabe (2004) souligne que les effets de l'âge de la mère à l'accouchement sont d'ordre biologique, comportemental et psychologique et AKOTO et HILL (1988) précise que son impact sur la survie de l'enfant se fait le plus sentir durant la période néonatale. NDOUR (2012) a confirmé les assertions ci-dessus en montrant que les enfants des mères adolescentes (moins de 20 ans) et adultes (35 ans et plus) sont plus exposés au risque de décès que ceux des mères âgées de 20 à 34ans. Ce résultat rejoint celui trouvé par KOBELEMBI (2004) en Centrafrique. En effet, les mères âgées se butent souvent contre les complications de grossesse et aux difficultés d'allaitement alors que les jeunes ont souvent un système reproductif immature qui peut conduire les enfants à une insuffisance pondérale. Ainsi, qu'il s'agit d'un âge précoce (moins de 20ans) ou tardif (35 ans et plus), l'effet de l'âge se manifeste par des malformations congénitales liées au vieillissement ou à l'immaturité d'organisme de la femme et des complications de grossesse.

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Par ailleurs cet effet se manifeste également par les comportements inappropriés des adolescentes ou adultes en matière de soins de santé, d'hygiène et d'alimentation. En effet, les mères adolescentes n'ont pas d'assez d'expérience en matière d'hygiène et d'alimentation des jeunes enfants, ce qui expose les enfants aux risques de la synergie infection-malnutrition.

2.1.3.2. Age de l'enfant

D'après la littérature, il existe une grande vulnérabilité du jeune enfant à la malnutrition notamment durant la période 0-6 mois. En effet durant cette période, l'enfant a un système immunitaire passif.

Au Burkina Faso, les résultats de l'EDSBF de 2003 révèlent également des variations importantes du retard de croissance (qu'il soit modéré ou sévère) selon l'âge des enfants. La proportion d'enfants atteints du retard de croissance augmente très régulièrement et très rapidement avec l'âge: de 7% à moins de 6 mois, la prévalence de la malnutrition chronique double pour atteindre plus de 40% à partir d'un an. Mais au Cameroun, c'est plutôt la forme sévère de la malnutrition chronique qui touche 4 % des enfants qui ont moins de 6 mois et augmente avec l'âge pour atteindre 17 % à 18-23 mois. Parmi les enfants âgés de 24-59 mois, 16 % ou plus souffrent de malnutrition chronique sévère (EDSCAM-2011).

KOBELEMBI (2004) a aussi montré que l'âge de l'enfant présente une l'influence significative sur l'état nutritionnel de ce dernier. En effet les enfants de 12-23 mois et ceux âgés de 24 mois ou plus ont respectivement 2,8fois et 2,7 fois plus de risque d'être malnutris que ceux de moins d'un an. Ce résultat rejoint celui trouvé par HAIDARA (2009) au Mali. INSAH (2008) a aussi trouvé que l'âge de l'enfant est dans l'ensemble des trois pays sur lesquels porte son étude (Burkina, Mali et Tchad) parmi les variables les plus discriminantes. Plus l'âge augmente, plus la prévalence de la malnutrition est importante. Nous savons cependant que l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant doit varier au fur et à mesure que l'enfant prend de l'âge. C'est dans ce cadre que MORRISSONS et LINKENS (2000) ont montré, en utilisant une forme quadratique de l'incidence de l'âge, qu'entre 0 et 35 mois, l'âge a un effet négatif et qu'au-delà de 35 mois, l'effet devient positif. Mais INSAH (2008) nuance cet effet de l'âge en précisant qu'à partir de 12 à 23 mois, tous les compléments alimentaires étant autorisés, la prévalence quel que soit l'indicateur de malnutrition choisi est plus faible pour les enfants qui reçoivent ces compléments alimentaires.

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2.1.3.3. Sexe de l'enfant

Le sexe de l'enfant apparait aussi parmi les facteurs explicatifs de la malnutrition. Cette variable est souvent citée par les chercheurs dans les études différentielles de la mortalité. En effet, le sexe de l'enfant est susceptible d'accroitre le risque de morbidité et de mortalité des enfants. Cela résulte du fait que durant les premiers mois de vie, les garçons comparés aux filles sont plus exposés aux maladies infectieuses et d'autres infections dues à des causes obstétricales (Rakotondrabe, 2004). Dans ces circonstances, l'absence d'allaitement exclusif pendant les six premiers mois, accentue l'effet de la maladie ou entraine ce dernier dans une phase de malnutrition qui peut engendrer son décès. Par contre à partir d'un certain âge, la tendance s'inverse. SARR (2001) interprète cela comme le résultat d'une préférence chez certains parents pour les garçons, les enfants du sexe masculin bénéficient, de ce fait, d'une plus meilleure attention. En effet, par exemple, ces pratiques discriminatoires sont présentes sur le continent indien (Rakotondrabe, 2004) et concerne non seulement les domaines de la santé mais aussi celui de l'alimentation. Selon VENKATACHARYA (1986; cité par RAKOTONDRABE, 2004), on accorde une préférence aux enfants de sexe masculin pour l'allaitement et les soins au Bangladesh. Ce constat est d'ailleurs confirmé par DACKAM (1990) qui révèle que dans les sociétés où l'on accorde une préférence aux enfants de sexe masculin, le sexe joue un rôle important sur son état nutritionnel. En effet, MORRISSON et LINSKENS (2000) pensent que « le cas du Maroc pourrait laisser croire qu'on accorde plus d'attention aux garçons dans les pays musulmans.» alors que des coefficients négatifs ont été obtenus dans les pays de confession musulmane comme le Mali et le Niger. Ainsi ces deux auteurs expliquent l'attention accordée aux filles par des spécificités des sociétés rurales: les filles y sont beaucoup moins scolarisées qu'en ville et aident leurs mères pour les tâches domestiques dès leur plus jeune âge. Mais MASSAMBA (2012) attribue la différence de risque de malnutrition entre les filles et les garçons à une différence biologique dès la naissance de ces derniers.

2.1.3.4. Rang de naissance de l'enfant

L'influence du rang de naissance sur la malnutrition des enfants diffère d'une zone ou d'un pays à un autre. En effet, HOUNGUEVOU (2009) révèle qu'au Bénin, le rang de naissance n'a aucune influence sur l'état nutritionnel des enfants. Mais HAYFA (2006) démontre le contraire au Bangladesh. En effet, il a montré que la prévalence du retard de

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croissance ne varie que peu pour les enfants de rang un, mais augmente pour les enfants nés à la quatrième et cinquième position. Ainsi la sous nutrition chronique frappe plus les enfants qui suivent leurs ainés de moins 24 mois (53%) que ceux qui le suivent à plus de 24 mois (48% à 24-47 mois et 38% à 48mois ou plus). TRAPP, MENKEN et FISHER (2004) avaient aussi abouti au même résultat en montrant que l'effet de l'ordre des naissances sur la malnutrition varie avec l'âge et qu'il est significatif seulement pour le groupe d'âge 0 à 9 ans. Cet effet disparait quand l'enfant est âgé de 10 à 14ans. Mais ce résultat n'est pas pertinent dans la mesure où la malnutrition des adolescents est difficile à appréhender à ces âges qui sont considérés comme âges de la puberté.

2.1.3.5. Intervalle inter -génésique

L'intervalle inter-génésique est la durée qui sépare deux accouchements (deux naissances vivantes) successifs. L'espacement est souvent matérialisé dans certaines régions de l'Afrique par l'existence des tabous relatifs à l'allaitement au sein et à l'abstinence sexuelle post-partum. Il est considéré comme des facteurs qui agissent sur l'état de santé ou l'état nutritionnel de l'enfant. Les études qui ont porté sur l'inter-génésique révèlent une forte relation entre ce dernier et la malnutrition. Selon AKOTO et HILL (1988), l'intervalle inter-génésique est inversement associé à la malnutrition, en ce sens que plus il est court (moins de 2 ans), plus l'état nutritionnel des enfants est précaire. En effet, la fatigue de la mère est d'autant plus grande que les grossesses sont rapprochées. Dans ces circonstances, l'organisme de la mère n'a pas le temps de se remettre de chaque accouchement, d'où une fatigue générale qui entraîne chez le nouveau-né souvent soit une insuffisance pondérale à la naissance, soit une prématurité: c'est le « syndrome de l'épuisement maternel». C'est pourquoi AKOTO et HILL (1988) affirment qu'un bon espacement entre naissances améliore notablement la santé de la mère et les chances de survie des enfants. En effet, lorsque l'espace entre les naissances est court, on observe une fatigue accrue chez la mère et cela peut susciter de la part de cette dernière un allaitement insuffisant. Ainsi RWENGE (1994) rappelle que, ce sont les comportements de la population africaine en matière d'allaitement qui déterminent l'intervalle entre naissances.

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2.1.4. Approches institutionnelle et globale

2.14.1. Approche institutionnelle

Pour cette approche, la malnutrition des enfants s'explique par l'insuffisance des institutions de prise en charge des patients ou de l'offre des services de santé maternelle et infantile. La qualité en termes d'infrastructures, d'accueil, d'attention aux patients, de compétence des professionnels de ces institutions, l'éducation en matière d'hygiène et d'alimentation des jeunes enfants constituent autant d'éléments qui favorisent ou non la prolifération du phénomène. En effet, selon FOURIER et HADDAD (1995: 307), « la qualité des services joue un rôle essentiel dans les décisions des patients ». De plus sachant que « la demande des services de nutrition est faible dans les collectivités, la malnutrition étant souvent invisible ; les familles et les collectivités ignorent que même un cas moyen ou bénin de malnutrition contribue considérablement au décès, à la maladie, et à un faible niveau d'intelligence » (Banque Mondiale,2006 :17). Dans ce cas, la plupart des familles dont leurs enfants souffrent de malnutrition étant pauvres, elles se font difficilement entendre.

Ces institutions notamment les centres de prise en charge intégrée de la malnutrition ou les services de santé maternelle et infantile offrent des prestations dans les domaines de suivi des enfants, vaccination et éducation en matière de santé et de nutrition (DSME13, 2011).

En effet, la prise en charge intégrée14 des enfants malnutris repose sur un traitement nutritionnel adéquat des maladies de l'enfance qui se font souvent dans ces centres de santé maternelle et infantile ou Centres de Récupération et d'Education Nutritionnelles(CREN) et Centres Nutritionnels Ambulatoires (CNA). Cette prise en charge se fait suivant un protocole qui traite du bilan, du traitement, du counseling et du suivi de plusieurs conditions affectant la nutrition et la séance de l'enfant (DSME, 2011). Ainsi le protocole recommande les actions suivantes pour éviter la malnutrition:

Donner des suppléments de vitamine A aux enfants qui ont la rougeole ;

Donner des cachets de fer aux enfants ayant des signes d'anémie ferriprive ;

13 Direction de la Santé de la Mère et de l'Enfant du Benin

14 Cette approche a été développée par OMS/UNICEF

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Peser les enfants malades et évaluer leur état nutritionnel et les modes alimentaires ;

Donner des conseils alimentaires adaptés aux conditions locales aux mères avec des enfants malnutris ou avec des enfants qui ont des difficultés à manger.

2.14.2. Approche globale

Dans de nombreux pays, les politiques en matière de nutrition sont du ressort du ministère de la santé qui, souvent, a la tutelle des instituts nationaux de nutrition (INSAH, 2008). Il est évident que les mesures sanitaires de prévention des maladies, en particulier des infections, ainsi que les actions pour fournir les soins et les traitements médicaux, contribuent énormément à réduire la malnutrition dans une communauté ou dans un pays. Toutefois, les mesures sanitaires n'ont jamais pu, à elles seules, éradiquer la malnutrition (INSAH, 2008). En effet, selon la Banque mondiale (2006 :17), de « nombreuses parties prenantes organisationnelles interviennent dans le domaine de la nutrition, aussi cette dernière est-elle souvent négligée à la fois par les gouvernements et dans les organismes d'aide au développement, car elle relève de la responsabilité partielle de plusieurs ministères sectoriels ou départements d'un organisme, mais aucune de ces entités ne s'en charge en priorité » .

C'est pourquoi cette approche met l'accent sur les responsabilités des gouvernements et les actions multisectorielles qui doivent être mise en place pour éradiquer la malnutrition. Donc selon CERPOD15 «si, au lieu d'une perspective purement sectorielle, on adopte une perspective multisectorielle et pluridisciplinaire, les causes de la malnutrition apparaissent sous un jour différent, et on peut rechercher, plus que par le passé, des solutions d'envergure. Les causes de la malnutrition et le domaine d'expertise à mettre en jeu varient, certes, selon les circonstances. Néanmoins, six facteurs de malnutrition sont particulièrement importants, même si aucun d'eux n'est à lui seul la cause de la malnutrition, ni le seul secteur à être concerné par les stratégies nutritionnelles ». Ces six facteurs - les six «P» - sont :

Production, essentiellement agricole et alimentaire;

15 Département Etudes et Recherches en Population et Développement(CERPOD) de l'INSTITUT DU SAHEL (Comité permanent Inter-états de Lutte Contre la Sécheresse dans le Sahel), 2008

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Préservation ou conservation des aliments pour éviter le gaspillage et les pertes et apporter une valeur ajoutée aux aliments grâce à la transformation;

Population, qui a trait aussi bien à l'espacement des naissances au sein d'une famille qu'à la densité de population dans une région ou dans un pays;

Pauvreté, qui ramène aux causes économiques de la malnutrition;

Politique, car l'idéologie, les choix et les actions politiques influencent la nutrition ;

Pathologie, qui est le terme médical pour maladie, car les maladies, en particulier les infections, nuisent à l'état nutritionnel.

Cette approche repose sur l'idée selon laquelle le seul moyen de mener une lutte efficace et durable contre la malnutrition consiste à élaborer des interventions communes et participatives toute en ayant recours aux agronomes, aux nutritionnistes et aux spécialistes des sciences des aliments, aux industriels, aux démographes, aux économistes, aux anthropologues, aux sociologues, aux politiciens, aux acteurs du développement communautaire ainsi qu'aux personnels de santé, etc.

2.1.5. Approches psycho-sociales

La relation qu'une mère construit avec son plus jeune enfant est forcément différente de celle qu'elle entretient avec les autres enfants. De même, chaque enfant construit une relation différente avec chacun de ses partenaires (sa mère, ses frères, et les autres parents du ménage). Cette relation évolue en fonction du contexte et au cours du temps. Dans cette relation, il ne s'agit pas seulement de nourrir ou d'ingérer des aliments dans l'estomac de l'enfant (ACF, 2012) mais aussi de l'attention et de l'affection de la mère, de sa prévention/protection contre les violences et mauvais traitements. Selon MORO (2000), pouvoir nourrir pour la mère, pouvoir être alimenté pour l'enfant sont des actes qui engagent plus qu'un simple don de nourriture et d'apaisement de la faim . Cette donnée est bien connue des psychologues et des psychiatres qui depuis longtemps, savent à la fois combien le « nourrissage » rentre dans le cadre d'échanges relationnels plus globaux et comment au-delà de la nourriture, le besoin d'attachement est essentiel pour l'enfant Cette observation se base sur la théorie de l'attachement selon laquelle l'attachement à la mère ou à un substitut maternel

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est un besoin primaire, aussi important pour la survie de l'enfant que les soins quotidiens (ACF,2012). Ainsi, nourrir un enfant, assurer les soins quotidiens constituent des moments d'échanges privilégiés entre l'enfant et son substitut maternel; la façon de donner les soins quotidiens est aussi importante que le fait de les donner.

2.2. Autres facteurs intervenant dans la malnutrition des enfants

Il s'agit des facteurs relatifs au contexte de résidence et ceux relatifs aux comportements de soins de la mère.

2.2.1. Facteurs relatifs au contexte de résidence

Les facteurs environnementaux renvoie non seulement aux facteurs du contexte de résidence (milieu de résidence, la région de résidence) mais aussi aux facteurs écologiques tels que le climat, la nature du sol, la végétation, la pluviométrie, la température, la sécheresse, l'inondation et les variations saisonnières. Parmi les facteurs environnementaux, la région de résidence, le milieu de résidence et le climat sont considérés par certains auteurs comme les plus déterminants.

2.2.1.1. Région de résidence

Dans les pays en développement, le découpage administratif ne tient compte ni de la répartition égalitaire des richesses naturelles ni des infrastructures sanitaires, éducatives ou sociocommunautaires. Ainsi les régions d'un même pays ont rarement le même niveau de développement. Certaines sont mieux loties en matière de ressources naturelles (terres cultivables destinées à l'agriculture ou de plans d'eau pour la production halieutique) et en infrastructures. De même, il y a des régions qui sont les plus souvent sujettes à des catastrophes naturelles comme l'inondation ou la sécheresse. En outre, les éléments fondamentaux du milieu écologique tels que le climat, les sols et la végétation s'interfèrent pour exercer leur influence sur la production alimentaire et la santé de la population. Par exemple, DACKAM et collaborateur (1993) affirment que l'influence du climat sur la santé s'exerce de deux façons: « soit directement en conditionnant en particulier la régulation thermique, et on sait que celle-ci est plus difficile pour les enfants en bas âge; soit indirectement, d'une part en favorisant la prolifération des agents infectieux ou leurs vecteurs (micro-organismes pathogènes), d'autre part en déterminant le type et la quantité de

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ressources alimentaires et d'eau (plus disponibles à certaines périodes de l'année qu'à d'autres et de qualité variable) ».

Ainsi, des conditions agro-écologiques particulières différencient les cultures pratiquées ou les rendements obtenus selon les régions. Ces disparités font qu'il existe dans certaines régions des variétés d'aliments, riches en nutriment; dans d'autres, ils sont rares ou presque inexistants à cause des conditions climatiques parfois défavorables à l'agriculture. C'est pourquoi NGO (2001) pense que les différences dans les systèmes culturaux peuvent expliquer les disparités régionales de la malnutrition.

Par ailleurs, il est régulier de constater que certaines zones sont favorables à l'installation des hommes contrairement à d'autres qui sont enclavées ou difficilement accessibles. Les conditions de vie étant différentes selon le mode d'organisation de l'habitat donc les problèmes de santé notamment la malnutrition ne sont pas nécessairement les mêmes. En effet, les aliments de qualité qui proviennent des régions voisines sont rares et de plus en plus chers sur les marchés où l'accès est difficile. Dès lors, les choix des mères en matière d'alimentation et nutrition sont dictés par ces différences qui ont souvent une répercussion soit positive soit négative sur l'état nutritionnel des enfants.

Plusieurs auteurs ont montré à travers leurs études que la région de résidence à une importance capitale dans la manifestation de la malnutrition. En effet, KOBELEMBI (2004) dans son étude réalisée en Centrafrique sur la malnutrition montre que les enfants issus des régions sanitaires RS161, RS3, RS4 et RS5 sont moins exposés à la malnutrition que ceux de Bangui. De même, NGO (2001), TANANG (2009) et Yao N'GUESSAN (2012) ont montré qu'il existe au sein d'un même pays une disparité régionale dans la prévalence de la malnutrition.

Il ressort de l'étude de HOUNGUEVOU (2009) sur l'état nutritionnel des enfants au Bénin que Borgou et Alibori sont les régions qui abritent plus d'enfants malnutris puisque les régions du nord et du centre sont dépourvues de toute armature de développement. Ajoutons que même si les aliments sont disponibles sur les marchés de ces régions ou que ces régions disposent des infrastructures sanitaires nécessaires, certains ménages n'ont pas les moyens requis d'y accéder.

16 RS : région sanitaire

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2.2.1.2. Milieu de résidence

Le milieu rural et urbain étant diamétralement opposés en matière de mode de vie de types d'activités et d'infrastructures, les risques d'exposition des enfants à la malnutrition sont différents. Plusieurs auteurs (AKOTO, 2000 ; TANANG, 2009) ont d'ailleurs mis en exergue cette opposition dans leurs études. En effet en milieu urbain, il existe non seulement une diversité de produits alimentaires disponibles de façon permanente sur les marchés, mais également des infrastructures socio-économiques, socio-culturelles et sanitaires de référence comme les centres hospitaliers. DACKAM et collaborateur (1993) précisent qu'avant l'âge d'un an, les déterminants de niveau collectif (disponibilité de l'eau potable, existence d'un centre de santé, etc.) jouent un rôle très important dans la survie de l'enfant. En effet, dans les pays en voie de développement, le milieu urbain est souvent privilégié au détriment du milieu rural. Généralement, les milieux ruraux sont caractérisés par la quasi inexistence des infrastructures sanitaires et socio-économiques. Ainsi, cette répartition inégale fait que les zones rurales ne bénéficient pas assez des campagnes de sensibilisation, de vaccination, de supplémentation en vitamine A ou d'autres actions en faveur des enfants. En effet, les hôpitaux de références sont érigés dans les villes et en particulier les grandes villes où les interventions en matière de santé sont plus faciles à mettre en oeuvre qu'en milieu rural. Dans ce cas les enfants des zones rurales sont plus exposés à la malnutrition que ceux des villes. D'après les données de l'EDS-MICS du Cameroun de 2011, on observe que la prévalence du retard de croissance est près de deux fois plus importante en milieu rural (41 %) qu'en milieu urbain (22 %). Selon EDS III du Bénin de 2006, c'est en milieu rural que la proportion d'enfants accusant un retard de croissance est la plus élevée (47 %). La tendance est la même aussi bien au Mali qu'au Niger. Ces tendances d'ailleurs ont été confirmées par les résultats de plusieurs travaux qui ont révélé que le milieu de résidence affecte l'état nutritionnel en augmentant le risque de malnutrition infanto-juvénile (KOLEMBI, 2004 ; INSAH, 2008).

2.2.2. Facteurs relatifs aux comportements nutritionnels et sanitaires.

Les comportements sanitaires et nutritionnels des mères vis-à-vis de leurs enfants sont appréhendés par l'allaitement ou complément alimentaire et hygiène alimentaire ; l'état morbide de l'enfant ; la vaccination ; la qualité de l'eau de boisson et la relation mère-enfant.

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2.2.2.1. Allaitement maternel, complément alimentaire et hygiène

alimentaire

Le lait maternel et son précurseur, le colostrum, sont très importants pour non seulement le renforcement du système immunitaire de l'enfant mais pour son développement physique et cognitive. Donc la mise au sein de l'enfant dès sa naissance devient ainsi indispensable à sa santé et l'absence de ce geste dès ce moment peut avoir des effets néfastes sur sa santé. C'est pourquoi, la stratégie mondiale pour l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant élaborée conjointement par l'OMS et l'UNICEF réaffirme en 2002 que l'allaitement est le mode d'alimentation le plus approprié pour garantir aux enfants la meilleure croissance possible. Mais les rapports des EDS de plusieurs pays montrent que les mères n'ont pas encore adopté cette pratique. En effet, la pratique de l'allaitement exclusif est très peu courante.

Au Cameroun par exemple, seulement 20 % des enfants de 0-5 mois ont été allaités exclusivement au sein (EDS_Cameroun-2011) alors qu'au Mali, seulement 38 % des enfants de moins de six mois sont exclusivement allaités. En République Démocratique du Congo, c'est seulement 36 % des enfants de moins de 6 mois qui ont été exclusivement allaités au sein jusqu'à 6 mois (EDS_RDC, 2007). En faisant une analyse approfondie de ces données, KAZADI M. (2011) a montré que le calendrier de mise en allaitement est l'un des facteurs explicatifs de la malnutrition au niveau global alors que le mode d'allaitement l'est dans le dans groupe des enfants en cours d'allaitements. Mais traditionnellement dans les pays africains notamment ceux de l'Afrique de l'Ouest, les mères allaitent leurs enfants pendant environ deux ans (RWENGE, 1994). Pendant cette période, la mère est censée se soustraire de tout rapport sexuel. Ainsi c'est seulement quand l'enfant est sevré qu'elle reprend les activités sexuelles. Ce qui permet à l'enfant de se développer normalement. Donc tout comportement contraire a un impact sur la santé de ce dernier voir provoquer sa mort.

Par ailleurs l'hygiène autour de l'alimentation du jeune enfant est aussi bien important que l'alimentation elle-même (ACF, 2012). En effet, le lavage des mains, la propreté de l'enfant (bains, etc.) et la propreté de la maison, notamment de l'aire de jeux de l'enfant, l'élimination des déjections de l'enfant sont tant d'éléments à prendre à compte dans l'hygiène individuelle de l'enfant et celle de la maison.

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2.2.2.2. Etat morbide

Les maladies dans l'enfance les plus connues en Afrique subsaharienne sont la diarrhée, la fièvre, la rougeole et les infections respiratoires aigües. Selon GINIKEN et TEUNISSEN (1989), ces maladies se rencontrent régulièrement chez « les enfants des familles pauvres qui vivent le plus souvent dans un environnement que caractérisent un approvisionnement en eau limité et contaminé, l'absence de W.C. et des conditions peu hygiènes de préparation et de conservation de la nourriture ». Dans ce cas, le phénomène infectieux entraîne de profonds changements métaboliques et une détérioration de l'état nutritionnel des enfants. Cet auteur va plus loin en expliquant l'interaction diarrhée- malnutrition. En effet, la malnutrition entrave le processus immunitaire que l'organisme développe en temps normale contre la plupart des micro-organismes responsables de la diarrhée et réduit par là même la capacité de résistance à la maladie. Dans le même temps, la diarrhée fait que l'enfant mange moins et assimile plus mal, conduisant ainsi à une nouvelle détérioration de son état nutritionnel. Ainsi l'enfant se déshydrate et s'il n'est pas vite soigné, cette déshydratation provoque une perte de 5% de son poids mais à 10%, la mort s'ensuit. Ce même constat avait été fait par AKOTO (1985) dans son étude sur la mortalité infanto-juvénile en Afrique. Récemment, INSAH (2008) a également mis en évidence la forte corrélation entre maladie et la malnutrition. Mais MARIKO et collaborateurs (2009) précisent que c'est la survenue de maladies comme les infections respiratoires aigües (IRA) et la diarrhée qui exposent l'enfant à une aggravation du risque du retard de croissance. ADJAMAGBO (1999) remarque que rares sont les femmes qui adoptent des attitudes préventives pour éviter que les enfants ne souffrent de diarrhée : que ce soit au niveau de l'hygiène, de la nutrition, aussi bien pour les aliments que pour les boissons.

Cependant cette relation a d'ailleurs un double sens : la maladie peut aggraver la malnutrition et vice-versa. En effet, un enfant qui n'a attrapé aucune des maladies de l'enfance (par exemple diarrhée, fièvre, infection respiratoire) dans un passé récent est nettement moins malnutri qu'un enfant qui a contracté une ou deux maladies à la fois. Les travaux de TANANG (2009) au Cameroun, de KOBELEMBI (2004) en Centrafrique et de HAIDARA (2011) au Mali s'inscrivent dans le même sens que ceux de leurs prédécesseurs en comparant le risque chez les enfants qui ont une expérience des infections par rapport à ceux qui n'en ont pas eu.

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2.2.2.3. Vaccination

La vaccination décrit tout le processus d'administration d'un vaccin et de l'immunité qu'il confère à un individu ou à un groupe de population. Un vaccin est la forme particulière d'un pathogène (un virus ou une bactérie par exemple) qui a été développé pour se prémunir de cette maladie. La vaccination offre une protection contre plusieurs maladies dangereuses. En effet, dès sa naissance l'enfant jouit d'une immunité passive. Après la disparition de l'immunité passive, l'enfant doit développer un nouveau système immunitaire (immunité active) pour lutter contre les agents pathogènes. Ce système peut être stimulé soit par la vaccination (BANZA, 1999), soit par les épisodes antérieurs de la maladie soit par l'épisode actuel. Mais lorsque l'enfant n'a pas été vacciné ou qu'il n'a pas reçu toutes les doses des vaccins (BCG ou DTCoq par exemple), son système immunitaire peut être défaillant. Dans ce cas, les défenses anti-infections de l'organisme sont donc nettement diminuées (CARTRON, 2010) Ainsi, cette défaillance couplée avec une mauvaise alimentation expose l'enfant au risque davantage de tomber malade, d'être handicapé à vie, de souffrir de malnutrition et de mourir. Les chercheurs de l'IRD17 et leurs partenaires ont analysé, au Burkina Faso, l'impact des vaccinations et du DTC en particulier sur la survie des enfants de moins de deux ans. Contrairement aux résultats obtenus en Guinée-Bissau, les enfants vaccinés présentent une chance de survie deux fois plus élevée que ceux qui ne le sont pas.

2.2.3. Facteurs relatifs à l'assainissement et la qualité de l'eau

Les variables les plus utilisées sont la source d'approvisionnement d'eau qui est un proxy de la qualité de l'eau de boisson et le type de toilette qui permet d'approcher l'assainissement

2.2.3.1. Qualité de l'eau de boisson

L'accès à l'eau potable a souvent été utilisé dans les études microéconomiques de la malnutrition des enfants. Cette variable serait négativement corrélée au taux de prévalence de la malnutrition. Selon le rapport de la Banque Mondiale (1997), l'eau potable est indispensable non seulement pour assurer l'hygiène et certains métabolismes, mais aussi pour permettre l'accomplissement des travaux domestiques. A ce titre, elle contribue à la qualité de

17 Institute Recherches pour le Développement

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la nourriture que consomme l'enfant et donc pourrait contribuer à réduire la prévalence de la malnutrition. En effet, le manque d'eau potable est l'un des facteurs de risque importants pour la mortalité et la morbidité, notamment celles dues aux maladies diarrhéiques, au choléra, aux infestations par des vers et aux hépatites (OMS, 2009). Ainsi dans les ménages ou la qualité de l'eau de boisson est moins ou n'est pas potable, les enfants sont souvent exposés à un haut risque de morbidité voir de mortalité. Dans cette perspective AKOTO ET HILL (1988) pensent que l'accès à l'eau potable, par exemple, peut même parfois s'avérer plus important pour la santé des enfants que l'existence d'un hôpital.

2.2.3.2. Type de toilette

L'absence de latrine observée dans certains ménages pauvres montre les mauvaises conditions d'hygiènes dans lesquelles vivent les enfants et qui sont néfastes à leur santé. En effet ce type d'environnement favorisent la prolifération des vecteurs susceptibles de provoquer des maladies comme la diarrhée, le choléra, la toux, le paludisme etc. (RAKOTONDRABE, 2004). Dans cet environnement sanitaire malsain, le manque de ressources nécessaires fait que les parents ne recourent pas normalement et dans un délai raisonnable aux soins de santé lorsque l'enfant est malade. Cette situation conduit souvent à une augmentation de la prévalence de la malnutrition étant donné que la maladie affaiblit l'enfant de sorte qu'il soit maintenu dans un cercle vicieux malnutrition-maladie-malnutrition. Les résultats obtenus par INSAH (2008) montrent que les moyens d'assainissement du ménage n'ont aucun effet sur le retard de croissance tant au Burkina Faso qu'au Mali. MARIKO et collaborateur (2009) aboutissent également au même résultat au Mali

2.3. Cadre conceptuel

Le cadre conceptuel est un modèle causal hypothétique qui regroupe un ensemble ordonné d'hypothèses reliées entre elles de manière rationnelle et hiérarchisée. Donc chaque situation étant particulière, elle nécessite un nouveau modèle qui doit être construit.

Ainsi, dans le domaine de la malnutrition, de nombreux chercheurs ont élaboré des schémas conceptuels sur les facteurs explicatifs ou déterminants de l'état nutritionnel de l'enfant en s'inspirant des cadres conceptuels de l'UNICEF (1990). Il s'agit des chaînes d'événements et de circonstances construites sur la base d'un cadre théorique précis et qui

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déterminent l'état nutritionnel de l'enfant. UNICEF18 décrit l'état nutritionnel des enfants en classant les concepts selon les types de variables et leurs niveaux d'action. Il a l'avantage sur les autres d'embrasser tous les facteurs explicatifs possibles de la malnutrition en montrant les causes multisectorielles (alimentation, santé, pratiques de soins) de la malnutrition. Ces causes sont classées en causes immédiates (niveau de l'individu), sous-jacentes (niveau du foyer ou de la famille) et fondamentales (niveau de la société) et l'influence des facteurs à un niveau se faisant sentir aux autres niveaux aussi.

Donc le schéma que nous présentons dans le cas présent s'inspire de celui de l'UNICEF bien qu'il soit utilisé principalement dans le contexte de la sous-nutrition dans les zones rurales. Le choix de ce schéma s'explique par la pertinence et son adaptabilité au contexte béninois. Cependant, il est assez généraliste; il convient donc de le recadrer en tenant compte des objectifs de notre étude et des apports de la revue de littérature. Ainsi la construction d'un tel modèle causal de la malnutrition nous permettra de schématiser d'une part la relation entre les facteurs socio-économiques et la malnutrition et d'autre part nous aider à choisir les données pertinentes afin de les analyser et de les interpréter.

2.3.1. Hypothèse générale

L'examen du contexte béninois et la synthèse de la littérature ont montré que :

y' Bien que les objectifs des divers programmes de rétablissement des grands équilibres macro-économiques entamé depuis les années 90 ont été atteints, la consolidation de la croissance économique n'a pas amélioré sensiblement la situation des béninois ; ni corrigé la précarité de l'emploi (taux de sous-emploi supérieur à 25 %) ; ni contribué à une réduction significative de la pauvreté. Et la décomposition de l'évolution de la pauvreté montre que son aggravation est due essentiellement à la faible croissance de l'économie, atténuée cependant par la baisse sensible des inégalités ;

y' Le niveau d'instruction des femmes âgées de 15- 49ans a diminué entre 1996 et 2001 puis il est resté stationnaire autour de 64% depuis 2001 pour les femmes sans niveau d'instruction. De plus le faible nombre des centres d'alphabétisation et la baisse des activités d'alphabétisation ne permettent pas à

18 Le cadre conceptuel élaboré par l'Unicef est le plus connu en matière de malnutrition

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toutes les femmes en âge de procréer d'acquérir des connaissances en matière de santé et de nutrition.

? Face à l'évolution de la population des femmes en âge de procréer et celle des enfants de moins cinq, la faible disponibilité des services communautaires notamment l'éloignement des établissements de santé maternelle et infantile semble avoir un impact direct sur l'état de santé de la mère et de l'enfant.

Ainsi, il se déduit des éléments sus mentionnés, l'hypothèse générale suivante :

Le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont de façon prépondérante déterminés par les facteurs socio-économiques. Cette relation est influencée par les facteurs socio-socioculturels, les facteurs relatifs au contexte de résidence, les caractéristique démographiques de la mère et l'enfant et enfin par les comportements sanitaires et nutritionnel de la mère vis-à-vis des enfants.

2.3.2. Schémas conceptuels

Dans la présente étude nous allons utiliser les schémas conceptuels dans le but de déterminer l'impact des variables socioéconomiques sur les niveaux et les tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans. L'analyse se fera tant au niveau contextuel qu'au niveau individuel. Le niveau contextuel examine l'impact du statut socio-économique du ménage sur les tendances de la malnutrition (Figure 2.1). Le niveau individuel examine l'impact des variables socio-économiques sur le risque de la malnutrition (Figure 2.2.)

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Figure 2.1: Schéma conceptuel de l'impact des facteurs socio-économiques sur les tendances de la malnutrition au niveau individuel

Facteurs socio-économiques

Contexte de résidence

démographiques de la

Contexte
socioculturels

mère et de l'enfant

Caractéristiques

Qualité de l'eau et assainissement

Comportements nutritionnel et sanitaire de la mère

Malnutrition infanto- juvénile

53 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Figure 2.2: Schéma conceptuel de l'impact des facteurs socio-économiques sur les tendances de la malnutrition au niveau contextuel

Politique économique

Autres politiques

Politique en
matière d?éducation

Politique en matière de santé

Effet de paupérisation

Effet de fécondité

Performance de base

Effet résiduel

Performance différentielle

Effet de
comportement

composition

Effet de

Changement
du niveau de
la
malnutrition

54 | P a g e

55 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

2.4. Définition des principaux concepts

2.4.1. Malnutrition

La malnutrition est un concept polysémique. Selon le Petit Robert (1993): « La malnutrition est un mauvais état nutritionnel dû à une alimentation mal équilibrée en quantité, en qualité, ou à une cause métabolique ». Cette définition rejoint également celle du Petit Larousse (2002) : « La malnutrition est un excès, une insuffisance ou déséquilibre des apports alimentaires; un défaut d'utilisation des aliments par l'organisme ». Mais le cas où les apports alimentaires sont insuffisants pour couvrir les besoins de l'organisme qui est abordé dans cette étude

Ainsi selon Unicef (1998), la malnutrition peut se présenter sous différentes formes qui agissent en symbiose, comme la malnutrition protéino-énergétique et les troubles dus à des carences en micronutriments, ainsi appelés parce que ces éléments (iode, fer, vitamine A par exemple) sont nécessaires à l'organisme, mais en quantités infimes seulement. Donc il existe deux types de malnutrition :

Le premier est la malnutrition par les carences spécifiques ; cest à dire carence en éléments nutritifs comme les vitamines, les minéraux et les oligoéléments. Elle peut entrainer l'anémie (carence en Fer), le goitre et le Crétinisme (Carence en Iode), la pellagre (avitaminose PP ou B3), la cécité permanent des enfants (carence en vitamine A), etc. Le second est la malnutrition protéino-énergétique qui est liée à une carence globale en énergie et en protéine. C'est ce dernier type de malnutrition qui nous intéresse ici.

La malnutrition Protéino-énergétique se présente sous trois formes qui sont couramment rencontrées : la malnutrition chronique, l'émaciation et la forme globale. La malnutrition chronique est caractérisée par un retard de croissance (taille-pour-âge) ; c'est-à-dire une inadéquation entre la taille d'un enfant et son âge. Elle est une conséquence d'un apport insuffisant de nutriments sur une longue période et d'infections à répétition (UNICEF, 2007). La malnutrition aiguë (poids-pour-taille) est une nette insuffisance de poids par rapport à la taille : elle donne une mesure de la masse du corps en relation avec la taille et reflète une situation actuelle. Elle s'explique souvent par une grave pénurie alimentaire et/ou la maladie (UNICEF, 2007). La forme globale de la malnutrition traduit un déficit de poids par rapport à l'âge. Elle est caractérisée par une insuffisance pondérale et se mesure par le rapport poids-

56 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

âge. Dans le cadre de cette étude, il s'agit spécifiquement de la malnutrition chronique ou le retard de croissance qui reflète les effets cumulatifs de longue période d'apports alimentaires inadéquats.

2.4.2. Facteurs socio-économiques

Ils désignent l'ensemble des éléments qui caractérisent les moyens matériels et financiers du ménage, l'acquisition des connaissances par la mère et son statut par rapport à l'occupation. Ils sont appréhendés dans cette étude par le niveau de vie du ménage, le niveau d'instruction et l'activité économique de la mère. Ainsi le niveau de vie reflète les conditions dans lesquelles vivent les membres du ménage et qui sont susceptibles d'affecter l'état nutritionnel des enfants. Donc il renseigne sur la capacité du ménage à disposer des moyens pour l'alimentation, les soins, l'entretien de son environnement. Alors que le niveau d'instruction indique la dernière classe fréquentée par les mères dans le système éducatif dans le but d'acquérir des connaissances susceptibles d'influencer leurs comportements vis-à-vis de leurs enfants en matière de santé, d'alimentation et d'hygiène. Quant à l'activité économique, elle renvoie à l'exercice ou non par la mère d'une activité génératrice de revenu.

2.4.3. Contexte de résidence

Il s'agit de l'ensemble de l'environnement extérieur dans lesquels vivent les enfants. Il est caractérisé par les facteurs comme le climat, la nature du sol, la végétation, la pluviométrie, la température, l'altitude, les variations saisonnières, le milieu et la région de résidence. Ce pendant les facteurs les plus utilisés sont entre autres la région de résidence, le milieu de résidence. Le milieu de résidence distingue la ville du village du fait des modes de vie, des types d'activités existantes et la disponibilité alimentaire. Quant à la région de résidence, elle est une unité administrative. Dans cette étude, la région de résidence et le milieu de résidence sont utilisés pour appréhender le contexte de résidence.

2.4.4. Facteurs socioculturels

Cest l'ensemble des normes, d'habitudes et croyances qui procurent à l'individu des cadres de pensée et de pratique qui sont reconnus et valorisés socialement dans la vie des individus (Gérard, 1995). Ils sont appréhendés par la religion de la mère, son ethnie et son milieu de socialisation.

57 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

2.4.5. Comportements nutritionnels et sanitaires des mères vis-à-vis des

enfants

C'est l'ensemble des manières d'agir ou de se conduire des mères et qui sont susceptibles d'influencer l'état nutritionnel de l'enfant. En matière sanitaire, ces comportements peuvent être appréhendés par les visites prénatales, la vaccination de l'enfant, la supplémentation en vitamine A, l'état morbide de l'enfant. En matière d'alimentation, on peut saisir ces comportements par la qualité de l'eau de boisson, l'allaitement et aliments de complément, la consommation du colostrum, les pratiques d'hygiènes alimentaires, et la préparation et conservation d'aliments. Enfin les soins psychosociaux qui sont indispensables à la survie de l'enfant. Il s'agit entre autres de l'affection, de l'attention, la prévention et la protection de l'enfant.

Dans le cas de cette étude, les comportements nutritionnels et sanitaires de la mère seront appréhendés par les variable: la vaccination, l'état morbide de l'enfant, la qualité de l'eau de boisson, la supplémentation en vitamine A et le mode d'allaitement.

2.4.6. Caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant

Il s'agit des caractéristiques individuelles de l'enfant et celles de la mère. Ils sont saisies par l'âge de la mère à l'accouchement, l'intervalle inter génésique, l'âge de l'enfant, le sexe de l'enfant et le rang de naissance de l'enfant.

2.4.7. Politique de santé

Elle désigne un système d'actions ou de programmes intégrés élaborés et mis en oeuvre dans le but explicite de résoudre des problèmes de santé publique, de maintenir ou d'améliorer l'état de santé d'une population. C'est une attitude officielle exprimée par le gouvernement d'un pays. Plus concrètement, il s'agit de déterminer quels sont les problèmes de santé les plus importants et d'établir des programmes d'action et des prévisions en fonction, d'une part, de cet état de santé et, d'autre part, des moyens disponibles. Elle joue un rôle très important sur l'état de santé de la population, elle permet de réduire ou d'éradiquer les maladies ou infections voire la mortalité en particulier celles des enfants.

2.4.8. Politique de l'éducation

Elle désigne l'ensemble des actions menées par le gouvernement, en vue d'améliorer l'offre et la qualité de l'éducation. Elle a pour but principal de promouvoir, de restaurer ou

58 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

d'entretenir le système éducatif. Les programmes de scolarisation et d'alphabétisation font partie de la politique en matière d'éducation.

2.4.9. Politique économique

Elle désigne l'ensemble des mesures prises par le gouvernement, en vue d'améliorer les conditions de vie de la population telle que la création des richesses nationales et sa redistribution. Les actions de lutte contre la pauvreté font partie de ce levier.

2.4.10. Changement social

Selon ELOUNDOU et GIROUX (2010), le changement social désigne toute transformation observable dans le temps (qu'il soit induit ou spontané) de la structure, du fonctionnement ou de la performance d'une collectivité sociale. Le changement social couvre à la fois des aspects qualitatifs non mesurables (exemple: lois et normes) et des aspects quantitatifs (exemple : croissance démographique d'un pays, taux de mortalité infantile). Mais seul les changements quantifiables nous intéresse ici parce qu'ils peuvent être subdivisés en changement de caractéristiques intrinsèques (qui sont indépendant des caractéristiques individuelles) et en caractéristiques émergentes qui est le résultat d'une agrégation de comportements individuels.

2.4.11. Effet de composition

L'effet de composition est la part du changement imputable au changement de structure de la population. Dans le cas présent, il s'agit de la part du changement intervenu dans les niveaux de la malnutrition que l'on peut attribuer à la variation de la proportion dans les différentes catégories du statut socio-économique d'une période à une autre.

2.4.12. Effet de performance

L'effet de performance indique la part du changement social qui est imputable à la variation du phénomène étudié au niveau des diverses catégories sociales: C'est donc l'effet de niveau de la malnutrition. Ainsi pour approfondir notre étude, on peut subdiviser cet effet en effet de performance de base, effet de performance différentielle, et de l'effet résiduel.

2.4.13. Performance de base

On entend par performance de base, le risque de malnutrition qui frappe toutes les catégories sociales de la population sans distinction, c'est donc un risque général. Une baisse du niveau de la malnutrition de base signifie une amélioration du système sanitaire, la situation économique ou de la production agricole et dans le cas contraire leur détérioration.

59 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

2.4.14. Performance de différence

L'effet de performance peut aussi s'expliquer par la différenciation par statut socio-économique (SSE) ou par niveau d'instruction. C'est un risque de malnutrition lié à la catégorie sociale. Il s'agit de la variation de la malnutrition par SSE ou niveau d'instruction.

2.4.15. Effet résiduel

C'est la part de changement non expliqué ni par l'effet de performance ni par l'effet de composition. Ces changements sont très souvent attribuables à des changements spontanés d'un phénomène social quelconque ou à d'autres politiques. Dans le cadre de cette étude, on peut parler des crises économiques, ou de l'environnement socioculturel entre autres

2.5. Cadre d'analyse

Pour tester les relations qui lient les différents concepts, nous avons retenu les variables opérationnelles qui, au regard des effets présumés ou des résultats d'autres études, ont une influence sur la malnutrition.

2.5.1. Hypothèses spécifiques.

H1 Les effet de la crise économiques des années 80 appuyés par les programmes d'ajustement structurels ont maintenu des ménages dans l'insuffisance ou la précarité des conditions d'existence. Ce qui font que les ménages sont donc incapables d'assurer leur sécurité alimentaire et en particulier celui des enfants. Ainsi nous supposons que le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau de vie du ménage. Ainsi l'augmentation de la pauvreté est associée à l'augmentation du risque de la malnutrition.

H2 : Sachant que l'instruction permet aux mères d'acquérir des connaissances médicales modernes, de changer leurs attitudes et perceptions et de modifier l'état nutritionnel des jeunes enfants, nous supposons que le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau d'instruction de la mère. Ainsi l'absence d'instruction est significativement associée à l'augmentation de la malnutrition.

60 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

H3 : Sachant que l'activité économique correspond à une source de revenu pour le ménage et qu'elle permet d'accéder aux aliments de meilleurs qualité, à de meilleurs condition d'habitation et aux soins de santé de qualité, nous supposons que le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par l'activité économique de la mère. Ainsi l'exercice d'une activité économique rémunéré est significativement associé à l'augmentation de la malnutrition.

H4 : nous supposons que les tendances de la malnutrition sont de façon prépondérante dues à une variation différentielle des risques de malnutrition entre les différentes catégories socio-économiques.

2.5.2. Schémas d'analyse

Les hypothèses et les variables opérationnelles susceptibles d'influencer la malnutrition étant déterminées, nous les avons réorganisés dans un schéma plus détaillé souvent appelé schéma d'analyse. Ainsi la figure 3.2 décrit au niveau individuel, la relation les variables opérationnelles des différents concepts.

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Figure 2.3: schéma d'analyse au niveau individuel

Niveau

?d?instruction

Activité économique

Niveau de vie

Région de résidence

,

Age de la mère à l?accouchement

Intervalle inter génésique

Milieu de résidence

Sexe de l?enfant

Age de l?enfant

Ethnie Milieu de socialsation

Religio, Ethnie

Milieu de

Rang de naissance

Religion

Qualité de l?eau

Type de toilette

de boisson

Allaitement

Infection

Supplément en Vitamine A

Vaccination

Retard

croissance

de

61 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Figure 2.4: schéma d'analyse au niveau contextuel

Scolarisation des filles ! alphabétisation des femmes en âge de procréer

Amélioration du système de santé! Programme élargi de vaccination

Amélioration ou

dégradation du niveau de vie des ménages

Sensibilisation des

mères sur les pratiques sanitaire et alimentaires

Variation de risque non expliqué

Variation du risque différentiel de malnutrition

Changement dans les

proportions des femmes par SSE

Variation de risque lié au système économique ! système de santé ou au système éducatif

Changement de % des femmes dans les catégories d?âge par SSE

structure de la

population féminine en âge de procréer

Changement dans la

Variation de la malnutrition dans les catégories sociales

Changement
dans les
niveaux de la
malnutrition

62 | P a g e

63 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Au terme de ce chapitre, en dehors des approches socio-économiques, plusieurs autres approches ont été développées pour comprendre de façon ponctuelle la manifestation du phénomène de malnutrition afin d'identifier les leviers sur lesquels les décideurs politiques doivent agir. Ainsi en dehors des approches socio-économiques qui permettent de comprendre la relation entre les facteurs socio-économiques et le phénomène de la malnutrition, il existe d'autres approches comme les approches socio-culturelles ou socio-démographiques qui influencent cette relation.

Par ailleurs, cette revue de littérature a révélé que plusieurs études ont été réalisées en vue de déterminer les facteurs expliquant la malnutrition infantile ou infanto-juvénile au Bénin. Mais ces études se limitent très souvent à déterminer les facteurs qui expliquent l'état nutritionnel des enfants à une période donnée ou à comparer la santé nutritionnelle des enfants entre deux ou plusieurs régions ou milieu de résidence (DELISLE H. et col, 2005 ; SINAEVEO et al, 2006; HOUNGUEVOU, 2009) sans s'intéresser à leurs influences dans le temps ni à la source du changement observé dans les niveaux de la malnutrition d'une période à une autre. De plus les résultats de ces études n'ont pas permis de réduire la progression galopante de la malnutrition et ses multiples conséquences.

Ainsi cette étude permettra de combler ce manque d'information en abordant la dimension temporelle du phénomène et en identifiant le poids des facteurs socio-économiques dans la manifestation du retard de croissance dans le temps.

64 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

CHAPITRE 3: ASPECTS METHODOLOGIQUES DE L'ETUDE

L

analyse des données est une étape primordiale dans la recherche en sciences sociales. Elle nécessite toutefois quelques aspects à examiner judicieusement à savoir les sources et la qualité des données pour en saisir les limites et les méthodes d'analyse permettant de vérifier les hypothèses de travail. Ainsi dans le cadre de ce travail, il s'agira d'évaluer la qualité des données anthropométriques (taille et l'âge)19 qui servent de critère de mesure de l'état nutritionnel. Cette évaluation concerne également les données socio-démographiques de la mère comme l'âge et la parité déclarée par les femmes enquêtées. Par ailleurs les variables opérationnelles et les méthodes d'analyses sont aussi définies.

3.1.Sources des données

Les statistiques sanitaires et le recensement demeurent les sources classiques de l'étude des phénomènes démographiques en Afrique. Les faibles taux de couverture et de fréquentation des centres de santé, la longue périodicité des recensements (une fois tous les dix ans) et les informations incomplètes qu'ils fournissent rendent ces sources difficiles pour une étude de la malnutrition des enfants. Pour pallier cette insuffisance, il est nécessaire de faire recours alors aux enquêtes démographiques pour les études comme celle de la malnutrition. En effet les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) sont de plus en plus utilisées en Afrique pour l'étude des phénomènes démographique en général et de la malnutrition en particulier. Ces enquêtes s'intègrent dans le programme International des Enquêtes Démographiques et de Santé (Demographic and Health Surveys-DHS).

Ces enquêtes ont des atouts majeurs en ce sens qu'elles reposent sur le principe de standardisation de la collecte et de l'analyse, afin de rendre comparable de façon maximale dans le temps et dans l'espace certains indicateurs calculés à partir des données collectées.

19 L'évaluation de la taille des enfants sera à travers l'évaluation l'âge des enfants parce qu'il existe une corrélation en la taille et l'âge. Ainsi si les données sur âges ont été bien déclarées, alors les données sur la taille de des enfants ne souffriront d'aucune distorsion.

65 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Il faut également ajouter l'extrême accessibilité des données et des rapports publiés par pays et téléchargeables20

Pour cette étude, nous allons utiliser les trois dernières EDS qui ont été réalisées au Bénin en 1996 (EDS-I); en 2001(EDS-II) et en 2006 (EDS-III).

3.2. Objectifs des EDS

Ces trois EDS ont pour objectif de produire les informations nécessaires à l'élaboration, au suivi et à l'évaluation des programmes en matière de développement social en général et dans le domaine de la santé en particulier. En effet, elles permettent de collecter, d'analyser et de diffuser des données relatives à la population et à la santé de la famille, d'évaluer l'impact des programmes mis en oeuvre et de planifier de nouvelles stratégies pour l'amélioration de la santé et le bien-être de la population. Dans le cadre de cette étude, les données issues de ces EDS permettent de déterminer les niveaux, tendances et les effets des déterminants socio-économiques sur ces tendances et niveaux de la malnutrition au Bénin. Ainsi pour atteindre les objectifs fixés dont celui de mesurer l'état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq ans au moyen des mesures anthropométriques (âge, poids et taille), trois questionnaires ont été utilisés. Il s'agit du questionnaire ménage, du questionnaire individuel femme et du questionnaire individuel homme.

3.3. Support de collecte des données

Les supports de collecte utilisés dans les différentes EDS sont : le questionnaire ménage, le questionnaire individuel femme, le questionnaire individuel homme et le questionnaire communautaire.

3.3.1. Questionnaire ménage

Pour chaque enquête EDS, le questionnaire ménage a permis de collecter les informations sur les caractéristiques générales de la population et des ménages à travers l'enregistrement de tous les membres du ménage et les visiteurs, la collecte des informations démographiques sur tous les individus, ainsi que l'enregistrement des caractéristiques socio-économiques et environnementales des ménages. Il a permis

20 Ces données (tabulables et comparables) et rapports sont accessible en ligne sur le site www.measuredhs.com

66 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

également de déterminer les populations de référence pour le calcul des différents taux et niveaux de prévalence des phénomènes démographiques (mortalité, natalité, fécondité, morbidité, état nutritionnel) et d'identifier les femmes et les hommes éligibles aux questionnaires individuels.

3.3.2. Questionnaire individuel femme

Le questionnaire individuel femme est adressé uniquement aux femmes en âge de procréer (15-49 ans) des ménages sélectionnés. Il a au total dix sections et permet d'avoir des informations sur la reproduction, des informations relatives à la connaissance et à l'utilisation de la contraception. En outre on y trouve des questions relatives à la nuptialité et l'activité sexuelle, à la préférence en matière de fécondité, à la mortalité maternelle et à l'excision. Des informations détaillées ont aussi été recueillies sur les enfants nés vivants, les enfants survivants et les enfants décédés, sur le VIH/SIDA et autres infections sexuellement transmissibles et enfin sur l'excision. La section portant sur les grossesses et allaitement, vaccination et santé des enfants suscite l'intérêt de cette étude.

3.3.3. Questionnaire individuel homme

Le questionnaire individuel homme est adressé aux hommes généralement âgés de 15 à 60ans. Il a permis de recueillir les informations sur les caractéristiques sociodémographiques, la reproduction, le mariage et l'activité sexuelle, le VIH/SIDA et les autres IST.

3.3.4. Questionnaire communautaire

Ce questionnaire permet de collecter les informations sur l'existence d'infrastructures socio-économiques et sur la disponibilité des services de santé maternelle et infantile. L'existence ou non de ces infrastructures et de ces services, ainsi que leur distance par rapport au lieu de résidence, ont une répercussion certaine sur leur utilisation par les populations et, de ce fait, sur les niveaux de prévalence contraceptive et sur les niveaux de morbidité, de mortalité et de fécondité. Par ailleurs, des informations ont été collectées sur les principales maladies des enfants de moins de cinq ans et sur les principaux problèmes auxquels la population se heurte pour se soigner

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

3.3.5. Echantillonnage

Les échantillons des EDS-Benin I, II et III sont des échantillons aréolaires, stratifiés et tirés à 2 degrés. L'unité primaire de sondage est la ZD telle que définie au recensement de 1992 et l'unité supérieure créée lors du nouveau découpage aréolaire. Par des coefficients de pondération ont été prévus pour assurer l'auto-pondération de l'échantillon au sein de chaque strate. Au regard de ce qui précède, du point de vue des sources de données, l'EDS-Benin I, II et III sont comparables.

3.4. Population d'étude

La population cible de cette étude est l'ensemble des enfants de moins de cinq ans soumis au risque de souffrir de la malnutrition et qui sont effectivement enquêtés lors des EDS-Bénin de 1996, de 2001 et de 2006. Ces enfants ont fait l'objet d'une mesure anthropométrique comme la taille, le poids. Ainsi au cours de ces enquêtes, 5 040 et 15 916 enfants de moins de cinq ans devaient être pesés et mesurés respectivement en 2001 et 2006. En 1996, c'est plutôt 2678 enfants de moins de trois ans qui ont fait l'objet de cette mesure. Parmi les enfants susmentionnés, sont exclus les enfants pour lesquels le poids et/ou la taille n'ont pas été pris parce que l'enfant était malade ou absent durant l'enquête, ou encore parce qu'il a refusé. De plus, les enfants dont le poids et/ou la taille sont manifestement invraisemblables ou l'âge en mois est inconnu ou incomplet sont également exclus de la population cible de départ.

En outre, à la différence des deux dernières enquêtes, au cours desquelles tous les enfants des ménages ont été pesés et mesurés, l'EDS Bénin-I de 1996 a porté seulement sur les enfants des femmes enquêtées. Ainsi pour pouvoir comparer les résultats des trois EDS et pour retracer les tendances, l'analyse est limitée, pour les trois enquêtes, à l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans des femmes enquêtées. L'analyse porte donc sur un effectif d'enfants de femmes enquêtées de 2336 en 1996 (EDSB-I); 3562 en 2001(EDSB-II) et 12246 en 2006 (EDSB-III). Les enfants de moins de cinq ans des femmes éligibles représentaient en 2001 et en 2006 respectivement 94,68% et 93,35% de l'ensemble des enfants (dont les données sont valides) des ménages. Pour pouvoir comparer les résultats sur l'état nutritionnel antérieur à ceux de l'EDS du Bénin en 2006, les indicateurs des EDS de 1996 et 2001 ont été recalculés en utilisant les nouvelles normes de l'OMS adoptées en avril 2006. Ainsi les niveaux qui seront présentés ici pour 1996, 2001et

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

2006 seront légèrement différents de ceux publiés dans les rapports des enquêtes EDS B-I, EDSB-II et EDSB-III.

3.5.Evaluation de la qualité des données

La première étape de l'analyse des données d'une enquête consiste à faire l'évaluation de la qualité de ces dernières. En effet les enquêtes démographiques et de santé sont basées sur des tirages d'échantillons représentatifs de la population totale. Elles sont sujettes des erreurs liées à la mesure et des erreurs liées à l'échantillonnage. Le respect des règles d'échantillonnage (précision) et de l'organisation de l'enquête (formation des enquêteurs, formulation compréhensive des questions, etc.) peuvent minimiser ces erreurs. Pour assurer que les données considérées dans cette étude sont de qualité acceptable, il est nécessaire de procéder à deux types d'évaluation de la qualité des données: l'évaluation interne et l'évaluation externes des données. Mais seule l'évaluation interne nous intéresse ici.

En ce qui concerne l'évaluation interne, elle porte exclusivement sur la base de données et s'appuie sur les taux de non réponses des variables d'intérêt. La norme généralement admise pour les taux de non-réponse est de l'ordre de moins de 5%.

3.5.1 Evaluation des taux de non réponses des variables d'études

Les non-réponses ou valeurs manquantes peuvent provenir du terrain, des refus de répondre de la part de l'enquêté(e), ou des oublis de poser la question de la part de l'enquêteur. Elles peuvent aussi provenir des agents de saisie.

Au regard du tableau 3.1, les taux de non-réponse de chacune des variables retenues pour cette étude n'atteignant pas 5% sauf celui de la variable supplément en vitamine A pour l'année 1996. Cette variable n'interviendra pas dans les analyses en ce qui concerne l'année 1996. En outre on peut dire, au vu des taux de non-réponse, que la couverture des réponses est acceptable et donc les insuffisances enregistrées au cours des EDS ne sont pas de nature à biaiser les résultats. Cependant, l'évaluation des taux de non réponses n'est pas suffisante pour rendre compte de la qualité des données de certaines variables telles que l'âge, la taille ou la parité déclarée.

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Tableau 3.1: Taux de non-réponse des variables de l'étude

Variables explicatives

1996

2001

2006

(1)

(2)

(3)

(1)

(2)

(3)

(1)

(2)

(3)

Retard de croissance

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Niveau de vie

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Niveau d'instruction

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Activité économique

2279

15

0,7

3539

23

0,6

12201

45

0,4

Région

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Milieu de résidence

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Religion

2290

0,1

0,3

3549

13

0,4

12212

34

,30

Ethnie

2281

0,5

4,53

3421

141

4,0

11720

526

4,3

Milieu de socialisation

2321

15

0,6

3558

4

0,1

12111

135

1,1

Age de la mère

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Intervalle inter génésique

2334

2

0,1

3553

9

0,3

12207

39

0,3

Age de l'enfant

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Sexe de l'enfant

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Rang de naissance

2336

0

0

3562

0

0

12246

0

0

Qualité de l'eau

2323

13

0,6

3419

143

4,0

12069

177

1,4

Vitamine A

850

1487

63,6

3423

139

3,8

12146

0

0

Infection

2327

9

0,4

3558

4

0,1

12213

33

0,3

Vaccination

2311

25

1,1

3533

29

0,8

11925

321

2,6

Allaitement

2325

11

0,5

3562

11

0,3

12140

106

0,9

Type de toilette

2336

2312

1,03

3386

176

4,94

12073

173

1,41

(1): Effectifs valides ; (2): Effectifs manquants; (3): Taux de non réponse (en %)

Source : Exploitation des données des EDS 1996,2001, 2006

3.5.2 Evaluation de l'âge déclaré par les mères

L'âge est considéré comme l'une des caractéristiques de l'analyse des phénomènes démographiques. En effet la structure des informations recueillies dépend de la déclaration d'âge faites par les enquêtées. C'est ainsi que les déclarations erronées des informations sur l'âge peuvent avoir des répercussions sur les phénomènes démographiques que nous étudions et conduire à des interprétations fallacieuses. Dans le but d'identifier ces

70 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

distorsions, nous recourons non seulement à la méthode graphique mais aussi à l'indice de Whipple.

3.5.2.1. Méthode graphique

Pour se prononcer sur les distorsions des distributions par âge des individus enquêtés et particulièrement celle des mères dont leurs enfants qui ont fait l'objet de mesure anthropométrique, nous avons construit les courbes de la répartition par année d'âge des mères. Une allure régulière traduit une déclaration satisfaisante de l'âge.

Graphique 3.1 : Distribution des mères par âge

 

1500

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

des mères

1000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

EDS-1996

fffiEtec

500

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

EDS-2001

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

EDS-2006

 

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

15

17

19

21

23

25

27 29 31 33 35 37

39

41

43

45

47

49

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ages des mères

 
 
 
 
 
 
 

Source : traitement des données des EDS Benin-I, II et III

L'observation de l'allure des courbes du graphique 3.1 ci-dessus permet de déceler que des pics qui reflètent des préférences des âges se terminant par les chiffres compris entre 0 et 9. En effet, on observe des pics aux âges 20, 22, 25, 28, 30, 32, 35, 40, 42 et 45ans. On peut présumer qu'il y a une préférence dans la déclaration de certains âges. Sachant que l'indice de Myers permet d'évaluer les âges se terminant par un chiffre compris entre 0 et 9, alors procédons à une évaluation numérique de ces distorsions à l'aide de l'indice afin de vérifier l'effectivité de l'attraction pour les âges se terminant par des chiffres compris entre 0 et 9.

T

Etape 5 : L'indice de Myers vaut alors

9

I2

0

U

?

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

T U ? ( U + 1)* S U + (9 ? U )* S ' U

3.5.2.2. Indice de Myers

On ne peut pas directement comparer les effectifs totaux successifs des enfants dont les âges déclarés par leurs parents se terminant respectivement par chacun de ces chiffres de 0 à 9 du fait de la décroissance normale des effectifs avec l'âge.

Myers a donc proposé de calculer pour chacun de ces chiffres un "effectif remanié" qui, s'il n'y avait aucune préférence ou aversion, serait égal à 10% de l'effectif total remanié. La somme des écarts en valeur absolue des pourcentages de chacun des effectifs remaniés avec l'effectif théorique 10 constitue l'indice de Myers. Si les déclarations d'âge sont exactes, tous les effectifs remaniés sont à peu près égaux et l'indice est à peu près nul. Sa valeur est d'autant plus élevée que les préférences ou aversions pour les âges se terminant par certains chiffres sont plus grandes. La valeur de l'indice est maximale (c'est à dire 180), lorsqu'il y a préférence pour tous les âges se terminant par un seul et même chiffre des effectifs jusqu'au groupe d'âge 45-49ans (Gendreau et al, 1985, p194). La procédure de calcul est le suivant :

S ? ? P

S'? ? P(10d?U)

Etape 1 : On calcule les sommes Su des effectifs des personnes de 10 mois et plus dont les âges se terminent respectivement par chacun des chiffres de 0 à 9. Soit P (l0d + u) l'effectif des personnes dont l'âge a pour chiffre des dizaines d et pour chiffre des unités u, on a :

d

?

max

 

U (10d?U)

d

?

1

 

Etape 2 : On calcule de même les sommes S'u pour les 20 mois et plus comme

T ? ? T U U ?

d

?

max

 

l'indique la formule suivante :

U

T U

d

?

2

 

Etapes 3 : A cette étape, on calcul les effectifs remaniés de Myers sont les quantités définies :

? ?

100* ?10

9

Etape 4 : On calcule l'effectif remanié total T avec

 

0

 

71 | P a g e

72 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Ainsi un signe négatif du coefficient pour un chiffre donné indique une répulsion

aux âges se terminant par ce chiffre et un signe positif indique une attraction. Sa valeur absolue renseigne plutôt sur l'ampleur de la répulsion ou de l'attraction.

Nous présentons les résultats des différentes étapes du calcul des indices de Myers pour les années 1996, 2001 et 2006.

En 1996, les données du tableau 3.4 relatifs aux données sur l'âge collecté en 1996

montrent que les âges se terminant par 0,2,5, 6,7 et 8 sont attractifs tandis que ceux se terminant par 1, 3, 4,7et 9 sont répulsifs. L'ampleur est 18, 75

Tableau 3.2 : Calcul de l'indice de Myers en 1996

U

Su

U+1

S'U

9-U

Tu

(100*Tu/T)-10

|(100*Tu/T)-10|

0

281

1

177

9

1874

1,67

1,67

1

225

2

99

8

1242

-2,26

2,26

2

276

3

146

7

1850

1,52

1,52

3

203

4

78

6

1280

-2,03

2,03

4

189

5

75

5

1320

-1,78

1,78

5

256

6

99

4

1932

2,03

2,03

6

235

7

92

3

1921

1,97

1,97

7

148

8

53

2

1290

-1,96

1,96

8

209

9

74

1

1955

2,18

2,18

9

139

10

64

0

1390

-1,34

1,34

Total

2161

 

957

 

16054

I M

18,75

Source : Exploitation des données des EDS I

En 2001, les données du tableau 3.5 relatifs aux données sur l'âge collecté en 2001 montrent que les âges se terminant par 0, 5 et 8 sont attractifs tandis que ceux se terminant par 1, 2,3, 4,6, 7et 9 sont répulsifs. Mais en 2006, les âges se terminant par 0,2, 5 et 8 sont attractifs alors que ceux se terminant par 1, 3, 4,6, 7et 9 sont répulsifs (Tableau3.3).

Les indices de Myers calculés pour les différentes années confirment bien les distorsions constatées au niveau de la méthode graphique3. Cette situation nécessite une correction afin de minimiser l'ampleur des conséquences de cette mauvaise déclaration des âges. Pour corriger ou réduire l'effet des mauvaises déclarations d'âge, il devient nécessaire de procéder à la catégorisation de l'âge par des groupes quinquennaux

73 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Tableau 3.3 : Tableau récapitulatif des calculs de l'Indice Myers en 2001 et en 2006

 
 
 

2001

 

2006

 

U

(100*Tu/T)-10

|(100*Tu/T)-10|

(100*Tu/T)-10

|(100*Tu/T)-10|

 

0

5,26

5,3

9,78

9,78

 

1

-3,82

3,8

-5,95

5,95

 

2

-0,31

0,3

0,46

0,46

 

3

-2,65

2,6

-3,85

3,85

 

4

-3,79

3,8

-3,85

3,85

 

5

7,47

7,5

8,42

8,42

 

6

-1,32

1,3

-1,15

1,15

 

7

-1,24

1,2

-1,73

1,73

 

8

2,40

2,4

1,88

1,88

 

9

-2,02

2,0

-4,02

4,02

Total

 

IM=

30,28

IM=

41,09

Source : Exploitation des données des EDS II et III

Ainsi le graphique 3.2 ci-dessous montre une courbe plus régulière. Les distorsions liées aux problèmes de mauvaise déclaration d'âge se sont atténuées car les effectifs des mères décroissent régulièrement avec l'âge. En effet, les courbes présentent une croissance régulière de l'effectif des mères jusqu'à l'âge de 25-29 ans. Ensuite, on observe une décroissance des effectifs jusqu'au groupe d'âge 45-49ans. On en déduit que les données ainsi regroupées sont de qualité acceptable.

Graphique 3.2: Répartition des effectifs des femmes mères enquêtées par groupe d'âge quinquennaux selon les enquêtes.

Effectif des mères

4000

5000

3000

2000

1000

0

15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Groupe d'âges des mères

EDS-1996
EDS-2001
EDS-2006

Source : Traitement des données des EDS du Bénin 1996,2001 et 2006

74 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

3.5.3 Evaluation des données sur la parité.

Il est important ici d'évaluer la parité afin d'identifier si possible le biais qui peuvent survenir lorsqu'une femme déclare des enfants qui ne sont pas les siens ou lorsqu'elle omet de déclarer certaines naissances vivantes du fait de l'oubli ou de leur décès par exemple. Ceci permet de réduire les erreurs de classement des naissances. Si l'on suppose que la structure de la fécondité ne souffre d'aucune irrégularité, la parité des mères devrait croitre avec l'âge. Toute baisse irrégulière de la parité pourrait traduire soit une mauvaise déclaration ou omission des enfants résultant de la perte de mémoire ; soit une mauvaise déclaration de l'âge des femmes qui entraine un mauvais classement. Plusieurs méthodes permettent d'évaluer les données sur le nombre d'enfants nées vivants dont l'étude de l'évolution du nombre d'enfants nés vivants en fonction de l'âge, le test de Brass et Rachad, l'examen du rapport de masculinité. Mais les données dont nous disposons ne nous permettent que de recourir à la méthode graphique pour détecter une éventuelle irrégularité de l'évolution de la parité selon l'âge et ensuite à la méthode indirecte d'estimation du taux de fécondité général.

3.5.3.1. Etude de l'évolution de la parité (Méthode graphique)

Si les femmes ont bien déclaré leurs naissances, le nombre d'enfants nées vivants, doit normalement croitre avec l'âge et se stabiliser au dernier groupe d'âge.

Graphique 3.3 . Courbes des parités par groupe d'âge des mères.

Parités

12,00

10,00

6,00

4,00

2,00

8,00

0,00

15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 Groupe d'age des mères

EDS-1996
EDS-2001
EDS-2006

Source : Traitement des données des EDS I, II et III

L'examen de ce graphique montre que la parité moyenne croit avec l'âge des femmes tant en 1996, 2001 qu'en 2006. On peut donc à priori dire que la déclaration de la

75 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

parité est bonne car l'allure observée est conforme à nos attentes. Mais il convient donc de recourir à la méthode de Brass et Rachad pour confirmer ou infirmer la qualité de la déclaration de la parité.

3.5.3.2. Méthode de Brass et Rachad/Coale et Demeny

Cette méthode consiste à estimer le taux de fécondité général à partir des parités moyennes P2 ; P3; et P4 des femmes respectivement des groupes d'âges 20-24ans, 25-29ans et 30-34ans. Ce taux de fécondité sera ensuite comparé à la parité moyenne des femmes de 45-49ans. On suppose que la déclaration de la parité des femmes est bonne quand on a : (P3)2 / (P2) = TGF (Caole et Demeny) et (P2)*(P4/P3)21=TGF (Brass et Rachad)

Si la plus petite valeur des deux taux calculés est supérieure à la parité moyenne des femmes de 45-49ans, alors ces femmes ont probablement omis de déclarer certaines naissances ou elles ont été transférées d'un groupe d'âge à un autre. Mais dans le cas contraire, il est difficile de se prononcer avec certitude car il est possible que les données soit de qualité acceptable, soit les enregistrements sont tellement mauvais que les données sont inexploitables, soit l'application de ce test n'est pas approprié dans ce cas. Ainsi, nous obtenons les résultats du tableau3.3. A la lecture de ce tableau, nous remarquons que le minimum de ces TGF estimés est inférieur à la parité moyenne des femmes de 45-49 ans quelle que soit l'année. Ainsi compte tenu de l'allure des courbes de parité observée sur le graphique 3.3, on peut conclure que les donné collecté sur la parité sont de qualité acceptable.

21 Rapport du 2ème Atelier de formation à l'analyse des données du 3ème RGPH ; Yaoundé, 05-16 juin 2007 ;

page 18

76 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Tableau 3.4 : Estimation du TGF

 

Taux Global de Fécondité

Estimations

1996 6,08 9,99 6,08

2001 5,06 9,28 5,06

2006

(P3)2 / (P2)

5,16

(P2)*(P4 / P3)4

8,78

MIN((P3)2/(P2);(P2)*(P4/P3)4)

5,16

Parité moyenne des femmes de 45-49ans

8,90

10,25

8,14

Source : exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin

3.5.4 Evaluation de la qualité des données anthropométriques

3.5.4.1. L'âge des enfants

a) Méthode graphique

Lorsqu'on observe les courbes de la distribution des effectifs des enfants selon l'âge, on s'attendrait à ce que les effectifs décroissent au fur et à mesure que les âges augmentent à cause essentiellement de la mortalité en supposant les migrations négligeables. Mais les graphique3.4, graphique3.5 et graphique3.6 ci-dessous nous montrent une irrégularité dans la déclaration des âges des enfants car on observe un effectif très faible à l'âge zéro et des pics à d'autres âges se terminant par 1, 2, 3, 4, 6 et 7.

Graphique 3.4 : Répartition de l'effectif des enfants enquêtés en 1996 selon leurs âges

Effectif!

120

100

40

80

60

20

0

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34

Age des enfants en mois

EDS-1996

Source : Traitement des données de l' EDS I du Bénin de 1996

77 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Graphique 3.5 : Répartition des enfants enquêtés en 2001 selon leurs âges

e de l'axe

Titr

120

100

80

40

60

20

0

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58

EDS-2001

Ages des enfants en mois

Source : Traitement des données de l'EDS II du Bénin.

Graphique 3.6 : Répartition des enfants enquêtés en 2006 selon leurs âges

Effectifs des enfants

350

300

250

200

150

100

50

0

1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55 58

Ages des enfants

Source : Traitement des données de l' EDS de 2006

b) Indice de Myers

En utilisant la procédure de calcul de l'indice de Myers énoncé plus haut, on a obtenu le tableau 3.4 qui récapitule les différents calculs relatifs aux données des années 1996, 2001 et 2006.

78 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Ainsi les informations du tableau 3.4 relatives aux données sur l'âge collecté en 1996 montrent que les âges se terminant par 2, 3,4, 5 et 9 sont attractifs tandis que ceux se terminant par 1, 6, 7 et 8 sont répulsifs.

Tableau 3.5 .: Tableau récapitulatif des calculs de l'Indice Myers en 1996,2001 et 2006

u

1996

2001

2006

 

100 * Tu

 

100 * Tu

 

100 * Tu

100*Tu

 

T - 10

100*Tu

T -10

T - 10

100*Tu

T -10

T - 10

T -10

0

-2,06

2,06

-0,23

0,23

-1,02

1,02

1

-0,36

0,36

-1,27

1,27

-0,32

0,32

2

0,51

0,51

-0,36

0,36

-0,21

0,21

3

1,96

1,96

-1,63

1,63

-0,17

0,17

4

1,91

1,91

-0,64

0,64

-0,35

0,35

5

3,71

3,71

-0,74

0,74

-0,09

0,09

6

-1,87

1,87

0,79

0,79

0

0

7

-0,98

0,98

0,77

0,77

0,14

0,14

8

-2,86

2,86

2,03

2,03

0,88

0,88

9

0,04

0,04

1,29

1,29

1,14

1,14

Total

16,26

9,75

4,32

Source : traitement des données de l'EDS Bénin I, II et III

En 2001, les données du tableau 3.4 relatives à l'âge collecté en 2001 ont montré que les âges se terminant par 6,7,8 et 9 sont attractifs tandis que ceux se terminant par 0,1, 2, 3, 4, et 5 sont répulsifs.

En 2006, les âges se terminant par 0, 1, 2, 3 et 5 sont attractifs. En revanche, ceux se terminant par 6, 7, 8 et 9 qui sont répulsifs (tableau 3.6).En outre l'âge des enfants de six mois ont été bien déclaré l'indice vaut 0,00.

c) Passage aux groupes d'âges

Face à ce problème de déclaration d'âge, il est important de procéder à une correction en regroupant les âges afin de pallier à ce problème. Une des techniques utilisées pour redresser les données consiste à faire des regroupements des âges en classe. Ainsi le passage en classe d'âge donne un résultat beaucoup plus proche de la réalité en réduisant d'avantage les erreurs décelées précédemment. En effet en observant le graphique3.7, on peut déduire que les données sur l'âge des enfants sont de qualité acceptable.

79 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Graphique 3.7 : Répartition des enfants de moins de cinq ans par groupe d'âge

Effectifs

3000

2000

1000

0

0-11mois 12-23mois 24-35mois 36-47mois 48-59mois

Age en Mois

EDS-1996
EDS-2001
EDS-2006

Source : Traitement des données des EDS de 1996, 2001, 2006

3.5.4.2. La taille de l'enfant

Des mesures anthropométriques exactes relèvent d'une compétence demandant une formation spécifique. La formation demande des techniques étape par étape qu'il faut suivre lorsqu'on prend les mensurations. Or la maitrise de ces techniques n'est pas toujours garantie et cela peut être source de biais. La méthodologie exige une bonne déclaration de l'âge de l'enfant pour en fin décider de la position de mesure de sa taille par exemple. Ainsi, la taille des enfants âgés de 24 mois et plus doit être prise en position débout et la longueur des nourrissons et des enfants âgés de moins de 24 mois en position couchée. Le non-respect de cette méthodologie est source de biais dans la mesure où la longueur qui doit être prise en position débout peut être prise en position couchée.

Donc l'utilisation et l'élaboration des indicateurs à partir des données anthropométriques exigent une prise de précautions car toute erreur de mesure anthropométrique commise sur les enfants peut non seulement affecter la qualité de ces données mais aussi compromettre les résultats de cette étude. Ainsi la taille d'un enfant doit s'inscrire dans l'intervalle correspondant à l'âge. En effet, pour chaque groupe d'âges, l'OMS a développé des intervalles standards dont celui pour la taille. Le tableau 3.2 présente les limites au-delà desquelles la valeur du Z_score est considérée comme incorrecte ou anormale. En effet l'OMS recommande d'exclure des observations présentant de telle valeur lorsqu'on analyse l'état nutritionnel des enfants. Ainsi comme notre étude porte sur l'état nutritionnel nous observons aussi cette règle.

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Tableau 3.6: Limites des intervalles de mesure de l'état nutritionnel des enfants

Indicateurs

Standards de l'OMS

Référence de NCHS

Bonne inférieurs

Bonne supérieur

Bonne inférieurs

Bonne supérieur

Poids-pour-âge

-6

5

-6

6

Taille -pour -âge

-6

6

-6

6

Poids -pour -taille

-5

5

-4

6

Source: WHO anthro manuel for personal computer

Pour identifier d'éventuelles erreurs sur la taille des enfants, nous avons réalisé un nuage de l'indice du Z_score taille-pour-âge selon l'âge en mois de l'enfant

Figure 3.1.1 : Indice du Z-score taille-pour âge en fonction de l'âge en mois de l'enfant en 1996(données brutes).

0 10 20 30 40

age in months

Source : exploitation des Données de l'EDS I de 1996

On peut constater que plusieurs valeurs sortent de l'intervalle prédéfinie par l'OMS. Les valeurs qui sont plus haut sur le graphique sont des valeurs aberrantes car elles tournent autour de 100. Alors que l'OMS recommande que notre indicateur (poids-pour-taille) prenne ses valeurs dans l'intervalle que nous avons défini plus haut (tableau 3.6), il convient donc d'exclure les observations dont l'indice n'est pas inclus dans le standard de l'OMS.

80 | P a g e

81 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Figure 3.2.2: Indice du Z-score taille-pour âge en fonction de l'âge en mois de l'enfant en 1996(corrigé).

0 10 20 30 40

age in months

Source : exploitation des données de l'EDS I de 1996

Pour constituer notre fichier d'analyse, nous avons exclu les observations dont l'indice poids-pour-taille se situait en dehors de l'intervalle retenue par le standard OMS comme acceptables. Compte tenu des valeurs aberrantes exclues en faible proportion, nous pensons qu'elles ne peuvent avoir d'impact considérable sur les résultats. Les données sur l'état nutritionnel ainsi traitées sont de bonne qualité.

Cette même procédure a été appliqué aux données issues des EDS de 2001 et 2006 et les données aberrantes ont été supprimées afin de rendre comparable les indicateurs obtenus au niveau des trois EDS.

3.5.5 Limite des donnees utilisées

Les données transversales collectées au cours des Enquêtes Démographiques et Santé (EDS) posent un certain nombre de problèmes. D'abord le problème d'antériorité temporelle entre les facteurs explicatifs et la prévalence de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans. En effet, les données collectées relatives aux variables explicatives (indépendantes) sont faites au même moment que celles prises sur la variable dépendante. Il se pose donc un problème d'antériorité temporelle. En effet le retard de croissance résulte d'une alimentation inadéquate et/ou d'une période longue maladie ou encore de façon répétée, il peut résulter des comportements néfastes des femmes vis-à-vis des enfants en matière de santé et d'alimentation qui se sont accumulés depuis longtemps dans le passé. Mais les variables comportementales (comme la vaccination ou l'état morbide de l'enfant) collectés au cours des EDS sont celles du moment et donc ne reflètent pas forcement les comportements sanitaires des mères avant la période de l'enquête. En émettant l'hypothèse

82 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

que les niveaux des variables indépendantes ne varient pas trop dans le temps (c'est-à-le niveau actuel observé d'une variable au moment de l'enquête aurait été observé tout au long d'une période définie précédant cette date), nous pouvons faire des comparaisons.

Ensuite, les enfants qui ont fait l'objet des mesures anthropométriques sont ceux qui ont été observés sur les lieux de l'enquête, c'est ceux qui sont vivants. Ainsi cette étude ne prend pas en compte les enfants décédés. Mais l'exclusion des enfants décédés dans l'analyse pourrait constituer une sous-estimation de la malnutrition si les enfants atteints de malnutrition extrêmement sévère seraient décédés avant la date de l'enquête. C'est pourquoi, nous émettons l'hypothèse selon laquelle les enfants décédés auraient eu le même risque d'être malnutri que les survivants s'ils étaient en vie; ce qui réduit donc la population cible aux seuls enfants survivants.

3.6. Spécification des différentes variables opérationnelles

On distinguera les variables explicatives ou indépendantes de la variable dépendante ou substantielle

3.6.1. Variable substantielle ou variable dépendante

3.6.1.1 Au niveau de la décomposition

La prévalence de la malnutrition constitue la variable substantielle au niveau de la décomposition. Cet indicateur est mesuré au niveau macro.

3.6.1.2 Au niveau de la régression logistique

La variable dépendante de cette étude est l'état nutritionnel des enfants de moins cinq ans. Elle est appréhendée indirectement par l'indice taille-pour-âge qui traduit le retard de croissance. L'indice taille-pour-âge est un indice de sous-nutrition chronique indiquant une taille trop petite pour un âge donné. Il est construit sur la base des normes de l'OMS22 en matière de mesure de la malnutrition. Ainsi, tout enfant qui présente un indice taille-

22 La référence a été établie par NCHS/CDC/OMS à partir de l'observation d'enfants américains de moins de cinq ans en bonne santé. Cette référence internationale est applicable pour tous les enfants de cet âge dans la mesure où, quel que soit le groupe de population, ils suivent un modèle de croissance similaire. Les données de la population de référence internationale ont été normalisées pour suivre une distribution normale où la médiane et la moyenne sont identiques. Pour les différents indices étudiés, la comparaison de la situation dans l'enquête avec le standard international est effectuée en mesurant la proportion d'enfants observés qui se situent à moins de deux et à moins de trois écarts-type en-dessous de la médiane de la population de référence.

83 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

pour-âge inférieur à moins deux écart types (-2ET) est considéré comme malnutri et bien nourri lorsque cet indicateur est supérieur à -2ET. Dans ce cas la variable état nutritionnel de l'enfant prend deux modalités : « malnutri » si l'enfant est malnutri avant son cinquième anniversaire et «Bien nouri » non sinon

3.6.2. Variables indépendantes

Pour assurer la comparabilité des données, un effort a été fait pour uniformiser la présentation des variables et des modalités pour chacune des EDS utilisées.

3.6.3. Variables socio-économiques

Il s'agit du niveau de vie du ménage, du niveau d'instruction de la femme et de l'activité économique que cette dernière exerce.

3.6.4.1. Niveau d'instruction de la mère

L'instruction met l'individu face à d'autres modes de pensée ou de raisonnement, face à d'autres valeurs, etc. Elle joue un rôle important dans la transformation du milieu socio-culturel concerné et agit sur les comportements. Elle sera mesurée ici en distinguant les modalités suivantes: Sans niveau ou aucune instruction (analphabètes), niveau Primaire (complet ou incomplet), niveau Secondaire et plus (un ou les deux cycles du secondaire et/ou l'enseignement supérieur). Le niveau d'instruction de la mère est utilisé au niveau de la décomposition comme variable de classification et au niveau de la régression logistique comme variable indépendante.

3.6.4.2. Niveau de vie du ménage

Cet indicateur composite à partir des variables relatives aux caractéristiques du ménage dans lequel vivent les enfants. Cette variable a trois modalités: Faible, Moyen et Elevé. Cependant, il est utilisé au niveau de la décomposition comme variable de classification et au niveau de la régression logistique binomiale comme une variable indépendante.

3.6.4.3. Activité économique de la mère

C'est une source de revenu pour le ménage. Elle permet à la femme d'accéder à la meilleure qualité d'aliments et favorise l'accès aux soins de qualité pour les enfants.

84 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Les modalités de cette variable sont: inactive, service/administration/cadre/employée, commerçante, agricultrice, ouvrières. Cette variable est utilité seulement au niveau de la régression logistique puis qu'elle ne remplit pas les conditions nécessaire pour être considéré comme une variable de classification.

3.6.4. Variables socioculturelles

a) Ethnie

Il existe une cinquantaine d'ethnie au Bénin. En se basant sur le rapport du RGPH de 2002, la situation géographique du Bénin et l'organisation sociale de chaque ethnie, nous retiendrons comme modalités de cette variable: Adja, Bariba, Fon, Yoruba et les autres ethnies du Nord.

b) Milieu de socialisation de la mère

Il s'agit du milieu où la mère a passé son enfance. Pour cette variable, nous avons distingué les mères qui ont passé leur enfance à Cotonou de celles l'ayant passée à la campagne, dans les autres villes ou à l'étranger.

3.6.5. Variables socio-démographiques

Ce sont les variables qui sont intrinsèques à la mère ou l'enfant ou encore celle qui mesure le poids démographique du ménages

a) L'âge de la mère à l'accouchement

L'âge à l'accouchement permet tenir compte des différences de comportement en matière de soins du nouveau-né des mères. Ainsi nous avons choisi l'âge à l'accouchement en lieu et place de l'âge actuel de la mère. Cette variable a 3 modalités à savoir: moins de 20ans ; 20- 34ans et 35ans et plus.

b) Intervalle inter génésique

Cette variable indique la période qui sépare deux dates de naissances de l'enfant précédent et l'enfant indexé(ou étudié). Les modalités sont les suivantes : première naissance (ou Aucun intervalle inter génésique), Court (moins 24 mois), Moyen (24-36 mois), Long (36 ou plus). En qui concerne les enfants qui n'ont pas d'intervalle inter génésique précédent, il leur sera impute l'intervalle inter génésique qui de 35 mois.

85 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

c) Age de l'enfant

Il s'agit de l'âge de l'enfant au moment de l'enquête. Les modalités retenues sont : moins de 6 mois; 6-11 mois ; 12-23 mois ; 24-35 mois ; 36-47 mois et 48-59 mois.

d) Sexe de l'enfant

Masculin et féminin sont les deux modalités de cette variable.

e) Rang de naissance

Cette variable a quatre modalités: Rang1, Rang 2 ou 3 Rang 4 ou 5 et Rang 6 ou plus.

3.6.6. Variables du contexte de résidence

a) Région

La région ou département représente la plus grande entité administrative au Bénin. Elle comprend dans cette étude six(6) modalités : Atlantique/Littoral, Borgou/Alibori, Mono/Couffo, Zou/Colline et Ouémé/ Plateau.

b) Milieu de résidence

Cette variable différencie les milieux où le taux d'urbanisation est fort de ceux moins urbanisés. Elle comprend deux modalités : Urbain et Rural.

3.6.7. Variables relatives aux comportements nutritionnels et sanitaires

a) Vaccination

Il s'agit des vaccins BCG (une dose) et les trois doses de DTP. Tout enfant n'ayant reçu aucun de ces vaccins est considéré comme Non vacciné. Il est partiellement vacciné lorsqu'il ne les a pas reçus tous et il est complètement vacciné lorsqu'il les a reçus tous. La vaccination comprend trois modalités: Non vaccinés; partiellement vaccinés et complètement vaccinés.

b) Etat morbide

Cette variable indique les maladies dont a souffert l'enfant au cours des deux semaines précédant l'enquête. Elle a été créée à partir des données sur les trois maladies suivantes : diarrhée, fièvre et les infections respiratoires aigües. Les modalités de cette variable sont : « Aucune maladie» (l'enfant n'a connu aucune des trois maladies) ; « A souffert d'une maladie » ; « A souffert de deux maladies » ; « A souffert de trois maladies » (pour ceux qui ont souffert des maladies suscitées).

86 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

c) Allaitement maternel

Cette variable a deux modalités : Allaités, et non allaités

d) Supplément en vitamine A

Il indique si l'enfant a reçu au moins une dose de vitamine A. Cette variable a deux modalités qui sont : « N'a pas reçu » si et « A reçu».

3.6.8. Variables relatives à la qualité de l'eau et à l'assainissement

a) Qualité de l'eau de boisson

L'eau est considérée comme potable dans cette étude lorsqu'elle vient d'un robinet, d'un puits protégé, ou toute autre source protégée ou est minérale. Elle ne l'est pas lorsqu'elle vient d'une source non protégée (puits non protégés, l'eau de pluie, de rivière, etc.). Elle comprend deux modalités : Eau potable et Eau non potable

b) Type de toilette

Cette permet d'appréhender l'environnement immédiat de l'enfant. Elle a deux modalités : toilette aménagée et toilette non aménagée

Tableau 3.7 : Opérationnalisation des différentes variables

 

Variable indépendantes

Concepts

Variables

Modalités

EDSI -

1996

EDS II -

2001

EDS-III

2006

 
 
 

s

EffectifEffectifs

Effectifs

 
 

Faible

993

1345

5068

 

Niveau de vie

Moyen

495

710

2458

 
 

Elevé

806

1499

4620

 
 

Sans niveau

1779

2389

8970

Facteurs socio-

Niveau

d'instruction

Primaire

392

771

235

économiques

 

Secondaire

123

394

874

 
 

Inactives

159

338

1611

 

Activité économique

Services_adm

41

168

178

 
 

Commerçantes

1282

1612

5039

87 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

 
 

agricultrices

647

1124

4401

 
 

Ouvrières

80

290

867

 
 

Adja

307

483

1987

 
 

Bariba

254

259

996

 

Ethnie

Fon

925

1709

5049

 
 

Yoruba

239

434

1225

 
 

Ethnies du Nord

465

529

2374

 
 

Traditionnelle

507

627

2304

Contexte socio-
culturel

 

Musulman

499

750

2854

 

Religion

Chrétien

990

1857

6051

 
 

Sans religion

293

306

701

 
 

Grandes villes

178

412

1040

 

Milieu de
socialisation

Petites villes

566

1125

3152

 
 

Milieu rural

1314

1679

6727

 
 

Etranger

222

335

1095

 

Age de la mère à

adolescentes

254

451

1102

 

l'accouchement

jeunes

1622

2508

9270

 
 

adultes

418

596

1773

 
 

Première naissance

445

1008

2262

 

Intervalle inter-

Court (<2ans)

175

254

4335

Caractéristiques
socio-

génésique

Moyen (2-

780

907

3014

démographiques de

 

Long

891

1377

2535

la mère et de l'enfant

 

0-11mois

910

849

2817

 
 

12-23mois

768

784

2577

 

Age de l'enfant

24-35mois

616

757

2262

 
 

36-47mois

-

608

2403

 
 

48-59mois

-

556

2086

 
 

Masculin

1159

1771

6076

 

Sexe de l'enfant

Féminin

1135

1784

6070

88 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

 

Rang de naissance

rang 1

445

1008

2262

Rang 2 ou 3

729

1083

4335

Rang 4 ou 5

511

710

3014

Rang 6 ou plus

609

753

2535

Contexte de
résidence

Région

Atacora

342

423

1410

Atlantique

405

808

2348

Borgou

489

485

2266

Mono

319

385

1631

Ouémé

359

680

2264

Zou

380

773

2228

Milieu de

résidence

Urbain

718

1282

4304

Rural

1576

2273

7841

Comportements
nutritionnel et
sanitaires des mères
vis-à-vis des enfants

Etat morbide

Aucune maladie

720

1578

7476

Une maladie

652

1127

2473

Deux maladies

653

686

1722

Trois maladies

261

160

442

Vaccination

Non vacciné

317

198

995

Vacciné

partiellement

722

1121

4742

vacciné

1229

2207

6084

Vitamine A

N'a pas reçu

626

2640

11090

A reçu

181

779

1056

Allaitement

jamais allaité

20

34

5340

89 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

 
 

Allaité

2263

3510

11704

 
 

Eau potable

1182

2161

6633

Assainissement et

de l'eau

Qualité de l'eau de boisson

Eau non potable

1101

1249

5340

qualité

 

Aménagé

349

567

2192

 

Type de toilette

Non aménagé

1921

2809

9783

3.7. Méthodes d'analyse statistique

L'analyse des données est le processus de transformation des données recueillies visant à les condenser de façon à en faciliter l'interprétation, sans toutefois perdre l'essentiel de l'information contenue dans les données. C'est donc une synthèse de l'information qui permet de mettre en relief les structures contenues dans la masse de données. Mais ce processus de transformation requiert l'utilisation des méthodes statistiques particulières qui repose sur l'objectif de l'étude et la nature des variables entrant dans l'analyse. Sachant que les variables entrant dans notre analyse sont toutes qualitatives et en se base sur les objectifs (énumérés plus haut) de notre étude, nous utiliserons essentiellement les méthodes statistiques suivantes:

? L'analyse descriptive qui regroupe l'analyse uni-variée et bi-variée

? L'analyse de la décomposition qui est à la fois une analyse descriptive et explicative

? L'analyse explicative : la régression logistique.

3.7.1. Analyse bi varié

L'analyse bi-variée permet d'apprécier les interrelations entre les variables, ce qui est impossible avec une analyse uni-variée (tri à plat). Etant donné que la nature des variables est qualitative, la statistique de Khi-deux mesurée sur la base d'un seuil de 5% sera utilisée pour apprécier la significativité des relations d'interdépendance entre la variable dépendante et chacune des variable explicatives à partir d'un tableau de contingence.

3.7.2. Décomposition

L'analyse de la décomposition consiste à quantifier les contributions relatives de deux ou plusieurs facteurs au changement social quantifiable. Il s'agit plus concrètement de

90 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

la contribution de l'effet de performance et de l'effet de composition. L'effet de performance reflète le changement dans la performance des groupes, tandis que l'effet de composition indique les changements dans la taille relative des groupes.

3.7.2.1. Décomposition simple

De façon formelle, la formule de décomposition s'obtient en partant de l'expression de la performance et de la population nationale comme une moyenne pondérée des performances dans les diverses sous-populations.

Principe

Avec ;

Y : la variable substantive;

i : diverses catégories des variables de classification;

t : temps;

W : effectif relatif des diverses sous-populations

Dans le cadre de notre étude, Y représente la parité moyenne et W les proportions des enfants dans chaque catégorie sociale.

Partant de cette formulation, il est facile de voir que le changement dans les niveaux de la malnutrition de la population des enfants de moins cinq ans peut être décomposé en deux éléments qui représentent respectivement, l'effet de composition et l'effet de performance (Eloundou et Giroux, 2010). Ainsi on a :

Effet de Effet de

Composition performance

Où les variables barres sont les moyennes entre deux points temporels.

91 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

3.7.2.2. Décomposition avancée

La décomposition avancée permet d'étendre la formulation ci-dessus en se basant sur l'hypothèse selon laquelle le niveau de malnutrition d'un groupe « j » donné (effet performance) s'exprimer comme une fonction linéaire d'une ou de plusieurs autres variables comme l'indique l'équation suivante :

Avec est la valeur minimale de la malnutrition ou la performance de base qu'on

peut s'attendre lorsque la valeur de X vaut 0. Cependant est considéré ici comme

l'effet résiduel des facteurs autres que X, qui ne sont pas considérés dans l'analyse ou comme la surperformance/sous performance relative du groupe concerné. Alors la variation dans les niveaux de la malnutrition sera formulée comme suit :

. Mais si on suppose que les déférentes

catégories de la X ne changent pas entre les années 1996/2001 et 2001/2006, alors

et on aura dans ce cas : En introduisant cette nouvelle c'est-à-dire

dans l'équation donnera l'équation

suivante :

B A1 A2 A3

W j ? n j * f j

B : Effet de composition A1 : Performance de base

A2 : Différenciation par classe A3 : Effet résiduel

On peut également désagréger l'effet de décomposition. En s'inspirant de l'étude de Béninguissé et col(2010) portant sur les tendances de la mortalité des enfants selon le statut socio-économique en Afrique subsaharienne, nous considérons que la proportion d'enfants malnutris dans les ménages pauvres (wj) est fonction du nombre de ménages pauvres (nj) et de la fécondité relative des ménages pauvres (fj) qui est la fécondité des pauvres par rapport

à la moyenne nationale. Ainsi on a : . Cette équation permet de dire que la

92 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

variation de la proportion d'enfants issus de chacun des groupes socioéconomiques par exemple dépendra du changement dans la proportion des ménages appartenant à différentes

catégories sociales et la fécondité relative de ces ménages : .Lorsqu'on

intègre l'équation précédente dans l'équation suivante

,

On obtient le résultat suivant :

B1 B2 A1 A2 A3

B1 : le changement dans la proportion par exemple des ménages pauvres au sein de la

population

B2 : le changement dans la fécondité relative des différentes catégories socio-économiques A1 ; A2 et A3 sont définis plus haut

Lorsque l'un ou l'autre des effets (de composition ou de performance) est prépondérant au niveau de la décomposition simple, nous ferons la décomposition avancée en procédant uniquement à l'extension de cet effet dans cette étude.

3.7.3. Régression logistique

L'état nutritionnel étant une variable qualitative dichotomique, la régression logistique binaire est la méthode d'analyse multi-variée explicative appropriée. Dans la régression logistique, la variable dépendante de nature dichotomique est expliquée par un ensemble d'autres variables qui peuvent être qualitatives ou quantitatives. Elle permet également de mesurer le degré d'association entre une variable dépendante et deux ou plusieurs variables indépendantes simultanément. Il y a lieu de noter que la régression logistique utilise la méthode de maximum de vraisemblance pour estimer les paramètres du modèle. Du fait la linéarité du modèle, ces paramètres sont estimés par itération: c'est donc une méthode probabiliste. En effet, la régression logistique estime la probabilité « P » pour qu'un enfant de moins cinq ans soit malnutri alors que « 1-P » est la probabilité que cet événement ne se réalise pas.

93 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Les coefficients de régression « » fournit par cette régression permettent de

calculer les Odds Ratio (OR) ou rapports de chances ( ) qui est nécessaire pour

l'interprétation. Ainsi l'interprétation des résultats se base sur les règles suivantes :

lorsque l'OR supérieur à 1 dans une catégorie, celui-ci indique qu'il y a une plus grande probabilité que l'enfant soit malnutri par rapport au groupe de référence.

Par contre un rapport de chances inférieur à 1 signifie une probabilité plus faible que l'enfant soit malnutri dans la catégorie considérée par rapport au groupe de référence.

La probabilité du khi-deux associé au modèle permet de se prononcer sur la capacité des facteurs introduits dans le modèle destiné à expliquer la malnutrition des enfants de moins cinq ans. Ainsi dans cette étude, le modèle sera adéquat lorsque la probabilité associé au khi-deux fourni par le modèle de régression est inférieur à 5 %. Par ailleurs, l'adéquation des modèles, sera spécifié d'avantage par la statistique d'adéquation du modèle de régression logistique fourni par la procédure « lroc » du logiciel « STATA IC 11.1».

3.8. Outils d'analyse

Pour l'analyse et le traitement des données, nous allons faire recours à certains logiciels. Microsoft Office Excel 2007 est utile pour réaliser la décomposition et de même que pour produire les tableaux et les graphiques. Au niveau bi varié nous nous servirons du logiciel SPSS version 18 (sous Windows). Quant à l'analyse explicative particulièrement la régression, elle sera faite à l'aide du logiciel STATA IC version11.1.

94 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

CHAPITRE 4: NIVEAUX ET TENDANCES DE LA MALNUTRITION DES ENFANTS ET SOURCES DES CHANGEMENTS

L

'objectif de l'analyse bidimensionnelle est d'étudier les liens entre deux variables issues d'une enquête (EDS par exemple) ou d'autres sources de données. Ainsi,

on s'attend à ce que les variables de segmentation (les variables socio-économiques par exemple) aient une influence sur un phénomène donné.

Dans le cadre de cette étude, on cherche à identifier les liens éventuels existant entre la malnutrition et les facteurs socio-économiques. Ainsi la première section de cette partie est consacrée à la description des niveaux et tendances de la malnutrition selon les facteurs socioéconomiques pendant que la deuxième identifie les sources de changement du phénomène à travers la décomposition de base ou simple. Cette section permettra aussi de voir les impacts des facteurs socio-économiques sur les tendances de la malnutrition. Dans la dernière section, on fera la décomposition avancée afin d'identifier les sources profondes du changement de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans en faisant une désagrégation soit de l'effet de composition, soit de l'effet de comportement.

4.1 Niveaux et tendances de la malnutrition

La malnutrition a augmenté régulièrement chez les enfants de moins de cinq au Benin entre 1996 et 2006. En effet, en 1996 la prévalence de la malnutrition parmi les enfants de moins de cinq est de 32,5% et puis elle est passée de 35,1% en 2001 à 42,9% en 2006 (graphique 4.1). Ainsi, la malnutrition a connu une augmentation de 8% sur la période 1996-2001. Mais sur la période 2001-2006, cette augmentation a été de 22%. Ce qui montre que l'augmentation est plus rapide sur la période 2001-2006 que sur la période 1996-2001. Notons que sur l'ensemble de la période 1996-2006, la hausse a été de 32%, ce qui montre une évolution croissante du phénomène de la malnutrition sur l'ensemble de la période1996-2006.De plus on remarque les niveaux de la malnutrition observés chaque année sont largement supérieur aux seuils établis par l'OMS (30% pour le retard de croissance), ce qui traduit une situation nutritionnelle grave.

Cette situation pourrait résulter de la persistance des effets de la crise des années 80 et des programmes d'ajustements structurels auxquels s'ajoutent les changements de

95 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

contexte socio-économique observé au cours de la période 1996-2006. Ainsi les familles deviennent de plus en plus pauvres et sont incapable de subvenir aux besoins nutritifs de leurs enfants qui deviennent malnutris et auquel s'ajoute un niveau d'instruction des mères qui baisse continuellement.

Graphique 4.1 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans entre 1996 et 2006

40,0 35,1

32,5

50,0

30,0

20,0

10,0

,0

EDS- 1996 EDS-2001 EDS- 2006

42,9

Malnutrition

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.2 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les facteurs socio-économiques

4.2.1. Niveau de vie du ménage

Le niveau de vie du ménage demeure parmi les facteurs ayant une influence décisive sur la morbidité et mortalité des enfants. En effet, cette variable est significativement associée à la malnutrition des enfants de moins de cinq ans sur l'ensemble de la période 1996-2006 au seuil de 5% (tableau A2 en annexe). Mais la prévalence de la malnutrition chronique au Bénin parmi les enfants issus des ménages pauvres et moyen est significativement élevée quel que soit l'année d'observation. De plus elle dépasse le niveau de 30% fixé par l'OMS. En effet 32,49% et 32,32% des enfants vivants dans les ménages respectivement pauvres et moyen sont les plus malnutris comparativement à ceux vivants dans des ménages riches (27,54%) en 1996 (tableau A2 en annexe). La même tendance s'observe lorsqu'on compare les niveaux de la malnutrition dans ces mêmes catégories en 2001 et en 2006. Ainsi la prévalence de la malnutrition diminue au fur et à mesure que le niveau de vie augmente quel que soit l'année considérée.

96 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Par ailleurs, on remarque que la proportion des enfants malnutris a connu une évolution monotone à la hausse parmi les enfants vivant des ménages de niveau de vie faible, moyen et élevé. En effet, la proportion des enfants vivant dans les ménages pauvres a augmenté et est passé de 36,49% en 1996 à 42,5% en 2001 puis à 48,69% en 2006 ; soit une hausse relative de 33%.sur l'ensemble de la période 1996-2006. Parmi, les enfants issus des ménages de niveau de vie moyen, la proportion des enfants malnutris a aussi évolué à la hausse passant de 32,32% en 1996 à 37,89% en 2001 puis à 47,07% en 2006. La hausse a été de d'environ 45% sur l'ensemble de la période 1996-2006 mais plus prononcé (24%) sur la période 2001-2006. Chez les enfants vivant dans les ménages de niveau de élevé (ou riche), la proportion des enfants de moins est presque stationnaire en 1996 et 2001 puis elle a augmenté en passant de 27,22% en 2001 à 34,34% en 2006 (soit une hausse relative de 26% sur la période 2001-2006).

Ainsi, la tendance de la malnutrition de façon générale est à la hausse car on observe une augmentation de niveau de la malnutrition sur toute la période 1996-2006 quel que soit le niveau de vie du ménage. Mais le fait d'appartenir à un ménage nanti permet à l'enfant de bénéficier d'une bonne alimentation (riche et variée) car le niveau de malnutrition est plus faible parmi les enfants vivant dans les ménages riches. En effet, les mères issus de ces ménages seraient plus exposées aux médias et plus instruites, ce qui leur permet d'accéder facilement aux informations sur l'éducation et l'hygiène alimentaire.

Graphique 4.2 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le niveau de vie de ménage entre 1996 et 2006

50 42,5

37,89

40 36,49 32,32

60

30

20

10

0

Faible Moyen Elevé

Niveau de vie

48,69 47,07

27,54

27,22

34,34

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

97 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

4.2.2. Niveau d'instruction de la mère

Le niveau d'instruction de la mère est significativement associé à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 5 %. Ainsi il ressort du tableau A3 (en annexe) qu'il n y a aucune de différentes entre les niveaux de la malnutrition observés en 1996 quel que soit le niveau d'instruction des mères. Mais en 2001 comme 2006, la prévalence de la malnutrition est très élevée parmi les enfants issus des mères sans niveau d'instruction (40,18% en 2001 et 46,77%en 2006). De plus elle dépasse le niveau de 30% fixé par l'OMS.

Le graphique 4.3 montre que la proportion des enfants malnutris des mères sans instruction entre a augmenté entre 1996 et 2006 au Bénin. En effet, cette proportion est passée de 33,73% en 1996 à 40,18% en 2001 puis à 46,77% en 2006, soit un écart relatif d'environ 39% sur l'ensemble de la période 1996-2006. Mais l'augmentation est plus rapide (19%) sur la période 1996-2001 que sur la période2001-2006 dont l'écart d'environ 16%. Cette tendance est aussi observée dans la catégorie des enfants nés des mères ayant le niveau d'instruction primaire. En effet, la proportion des enfants malnutris a évolué de 30,36% en 1996 à 34,27% en 2006 et en passant par le niveau intermédiaire de 31,17% en 2001. Mais, l'augmentation de cette proportion (avec un écart relatif de 3%) est plus faible que celle observé au niveau des enfants des mères sans instruction (10%). Quant aux enfants issus des mères ayant le secondaire ou plus, la proportion des enfants malnutris a connue d'abord une baisse avant d'augmenter pour atteindre 26,54%. En effet cette proportion est d'abord passée de 20,33% en 1996 à 15,89% en 2001 avec une baisse relative de 22%. Puis avec une croissance rapide de 67%, cette proportion est passée de 15,89% en 2001 à 26,54% en 2006.

Par ailleurs, on remarque au fur et à mesure que le niveau d'éducation des mères augmente, le niveau de la malnutrition diminue quel que soit l'année. Ainsi les enfants des mères instruites (secondaire ou plus) souffrent moins de la malnutrition que leurs congénères issus des mères sans niveau. Ces résultats vont dans le sens de nos attentes. Ils pourraient s'expliquer par le fait que les mères les plus instruites soient à même d'exploiter au mieux les informations qui leurs sont fournies au niveau dans les services de santé maternelle et infantile ou bien au cours des compagnes de sensibilisation mais aussi à travers les médias afin d'améliorer l'hygiène alimentaire ou individuelle et les soins apportés aux enfants. Ce faisant l'apport de la mère en termes de temps, d'attention et de soutien permettraient de satisfaire les besoins physiques, mentaux et sociaux de l'enfant.

98 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.3 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le niveau d'instruction des mères entre 1996 et 2006

40

50

30

20

10

0

33,73

Sans niveau Primaire Secondaire et plus

40,18

46,77

30,36

34,27 31,17

20,33

15,89

26,54

1996

2001

2006

Source, Exploitation des données des EDS I, II et III

4.2.3. Activité économique de la mère

L'activité économique de la mère a une influence significative sur l'état nutritionnel des enfants car ce facteur est associé à la malnutrition au seuil de 5% (tableau A4 en annexe). Dans l'ensemble, les niveaux de la malnutrition sont les mêmes quelques soit l'activité économique exercée par les mères en 1996. Mais en 2001 comme 2006, la prévalence de la malnutrition chronique au Bénin parmi les enfants issus des mères agricultrices est élevée : 42,04% en 2001 et 48,6% (tableau A4 en annexe). Elle dépasse le niveau de 30% fixé par l'OMS.

Cependant parmi les enfants issus des mères inactives en 1996, 23,27% sont malnutris. Ce pourcentage a évolué légèrement et continuellement à la hausse au cours des EDS suivantes atteignant respectivement 28,7 en 2001et 43,27 en 2006 avec un écart de 23% sur la période 199-2001 et de 51% sur la période 2001-2006. Ainsi la hausse est très élevé et rapide sur la période 2001-2006 que sur celle de1996-2001(graphique4.4).

De même, on observe en 1996 que 33% parmi les enfants issus des mères commerçantes sont malnutris. Cette proportion a également augmenté continuellement pour atteindre 34,8% en 2001 et 39,27% en 2006 ; soit une hausse relative de 5% sur la période 1996-2001 ; 13% entre 2001 et 2006. De même, 35,09% des enfants issus des mères agricultrices sont malnutris en 1996. Ce pourcentage a connu une hausse continuelle pour

99 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

atteindre 42,04% en 2001 et 48,6% en 2006. La même tendance s'observe également parmi les enfants des mères ouvrières. En effet, 29,11% des enfants de ces dernières sont malnutris contre 31,72 % en 2001 et 39,45% en 2006 avec une hausse relative de 9% entre 1996-2001 et de 24% entre 2001 et 2006.

Ainsi il se dégage une tendance progressive à l'idée d'une hausse de la malnutrition car il s'observe une évolution monotone à la hausse de la malnutrition parmi les enfants des mères inactives, commerçantes, agricultrices et ouvrières. Mais aucune tendance clairement cohérente ne se dessine dans le temps au sein des enfants des mères exerçant dans le service ou l'administration. Donc l'exercice d'une activité économique agricole par la mère a un effet prépondérant sur la malnutrition de l'enfant. Cette influence résulterait du sevrage précoce de l'enfant et du manque de soins et d'attention qu'elle doit lui apporter.

Graphique 4.4 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'activité économique des mères entre 1996 et 2006

60

 
 
 

50

43,27

 

48,6

39,27 42,04

 

40

 
 

39,45

34,8 31,72

30

28,7

21,95 20,34

33 35,09

1996

2001

2006

20

23,27

13,69

29,11

10

 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source, Exploitation des données des EDS I, II et III

Somme toute l'analyse bi-variée montre qu'au niveau des trois facteurs socio-économiques (niveau d'instruction, le niveau de vie et l'activité de la mère) retenus dans cette étude, une tendance monotone cohérente se dessine clairement dans le temps. De plus les niveaux observés de la malnutrition parmi les enfants des mères agricultrices, sans niveau d'instruction ou vivant dans les ménages pauvres ou moyen sont largement supérieur à celui critique fixé par l'OMS. On en déduit que lorsque le niveau de vie ou le

100 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

niveau d'instruction augmente, les enfants souffrent moins du retard de croissance. Ce qui conforte notre espérance notamment nos hypothèses.

4.3 Niveaux et tendances de la malnutrition selon les autres facteurs

En dehors des facteurs, socio-économique, la revue de la littérature a révélé l'existence d'autres facteurs pouvant influencer le phénomène. Ainsi il sera présenté ici l'association entre les facteurs du contexte de résidence, les facteurs socio-culturels, les facteurs socio-démographiques et ceux relatifs aux comportements de sanitaires et nutritionnels des mères et la malnutrition des enfants de moins cinq ans tout en précisant les niveaux du phénomène selon ces caractéristiques ainsi que leurs tendances.

4.3.1. Facteurs du contexte de résidence

4.3.1.1. Région de résidence des mères

La région de résidence est significativement associée à la malnutrition des enfants au seuil de 5% quelle que soit l'année (tableau A5). La proportion des enfants malnutris est très élevée dans la plupart des régions et reste supérieur à la barre de 30 % fixé par l'OMS. De plus, l'Atacora/Donga a le niveau le plus élevé en 1996 : 42,69% tandis que le Borgou/Alibori (53,97%) et le Zou/Colline (48,07%) ont les niveaux de malnutrition les plus élevé en 2006.

En effet dans le Borgou, le niveau de la malnutrition a connu une augmentation passant de 30,27% en 1996 à 37,32% en 2001 puis à 53,97% en 2006, soit une hausse de 78% entre 1996-2006. Mais la hausse est moins important entre 1996-2001 (23% entre 1996-2001 contre 44% entre 2001-2006) qu'entre 2001-2006.

On observe la même tendance de la prévalence de la malnutrition dans le Zou/colline. En effet, la proportion des enfants malnutris est passée de 31,05% en 1996 à 37,13% en 2001 avec une croissance 20%. Mais entre 2001-2006, la hausse est de 29% car la proportion est passée de 37,13% en 2001 à 48,07% en 2006. Ainsi le retard de croissance a fortement augmenté dans les régions du Borgou et du Zou où la situation est devenu très critique en 2006. Dans la région de l'Atlantique/Littoral, la proportion des enfants malnutris est plus faible. Elle est de 26,67% en 1996 ; 28,71% en 2001 et 34,84% en 2006.

101 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Cette tendance observée sur la période 1996-2006 pour ces deux régions (Borgou et Zou) pourraient être imputés aux caractéristiques socioculturelles (interdits alimentaires: la viande est rarement consommée dans le Borgou), socioéconomiques (absence de centre et environnementales propre à chaque région ainsi qu'aux catastrophes naturelles (notamment l'inondation23 ) ont frappé le nord du Bénin au cours de cette période.

Graphique 4.5 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon la région de résidence des mères entre 1996 et 2006.

40

60

50

30

20

10

0

42,69

38,89

36,17

30,27

37,32

53,97

40,77

37,13 34,36 41,82

39,13

34,84

31,05 35,31

48,07

31 ,2

26,67

28,71

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.1.2. Milieu de résidence des mères

L'association entre le milieu de résidence et la malnutrition des enfants est statistiquement significative au seuil de 5% (tableau A6 en annexe). De plus, la

23 Ces inondations ont été causées en 1994 par des pluies torrentielles d'une force exceptionnelle et en 1996 par la crue du fleuve Ouémé et du lac SRE. Le département du Borgou a été le plus touché avec 4 600 habitations détruites, faisant 20 000 sans-abris. 19 000 ha de terres agricoles ont été inondés (70% vivrier et 30% rente, surtout du coton), et l'équivalent de cultures a été dévasté. On a également relevé une perte de bétail et des destructions d'infrastructures routières, et des épidémies de gastroentérites. (AGVSAN, 2008 page : 105)

102 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

malnutrition est plus importante en milieu rural qu'en milieu urbain au Bénin : 40,7% en 2001 et 46,81% en 2006 pour le milieu rural contre 25.2% en 2001 et 35,78% en 2006.

Par ailleurs, le graphiqu4.6 montre que la proportion des enfants malnutris en milieu rural est passé de 34,01% en 1996 à 40,7% en 2001 et puis à 46,81% en 2006 soit une hausse relative de 38% entre 1996-2006. Mais cette hausse est plus rapide sur la période 1996-2001(20%) que sur la période 2001-2006 (15%). Cependant en milieu urbain, cette proportion est passée de 29,11% en 1996 à 25,2% en 2001 puis à 35,78% en 2006.On note ainsi une baisse de 13% entre 1996 et 2001 ensuite une croissance de 42% entre 2001 et 2006. Ainsi le rythme de croissance de la malnutrition observé en milieu rural est resté supérieur celui observé en milieu urbain sur toute la période 1996-2006.

Cette tendance pourrait s'expliquer plus par la disponibilité permanente et la diversité des produits alimentaires sur les marchés. Il faut y ajouter également présence d'infrastructures socioéconomiques et sanitaires dans les zones urbaines.

Graphique 4.6 :Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le milieu de résidence des mères entre 1996 et 2006.

40

50

30

20

10

0

29,11

Urbain Rural

25,2

35,78

34,01

40,7

46,81

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III.

4.3.2. Facteurs du contexte socio-culturel

4.3.2.1. Ethnie de la mère

La malnutrition est associée à l'ethnie de la mère en 2001 et en 2006 au seuil de 5% tandis qu'elle ne l'est pas en 1996 (tableau A4). En outre, l'observation du graphique 4.7

103 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

montre que les enfants issus des familles Bariba sont nombreux, comparativement aux enfants, à souffrir du retard de croissance quelle que soit l'année d'observation.

Mais la tendance de la malnutrition évolue à la hausse chez les enfants issus des mères de tous les groupes ethniques sauf chez ceux issus des mères adja ou la tendance est seulement à la baisse sur la période 2001-2006. En effet la proportion des enfants des mères Bariba est passée de 35,83% en 1996 à 42,86 en 2001 et puis à 53,11% en 2006, soit une augmentation de 20% entre 1996-2001 et de 24% entre 2001-2006. De même parmi les enfants issus des mères fon, la proportion de malnutris est passé de 32% en 1996 à 34,29% en 2001 et puis à 42,25% en 2006. Mais l'augmentation est moins importante : 7% entre 1996-2001 et 23% entre 2001-2006. La même tendance haussière du phénomène s'observe parmi enfants issus des mères yoruba avec augmentation moins importante: une croissance 14% entre 1996-2001 et 22% sur la période 2001-2006.

La proportion des enfants malnutris issus des mères des autres ethnies du Nord évolue à la hausse avec une croissance d'environ 12 points de pourcentage. Par contre, la proportion des enfants des mères Adja a connu d'abord une augmentation de 18% sur la période 1996-2001 ensuite elle a légèrement diminué de 2% entre 2001-2006 (39,34% en 2001 et 38,6% en 2006).

En somme, les niveaux les plus élevés de la malnutrition s'observent parmi les enfants issus des mères Bariba quelle que soit l'année et ils sont supérieur au seuil de 30% fixé par l'OMS. Ainsi les pratiques culturelles alimentaires des Bariba seraient plus néfastes à l'état nutritionnel des enfants que celle des mères fon, adja yoruba ou des autres ethnies du nord sur la période 1996-2006. De plus, les mères des ethnies du nord et les Bariba ont des pratiques culturelles proches vis-à-vis de leurs enfants.

104 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.7 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq selon les ethnies des mères ans entre 1996 et 2006.

40

60

50

30

20

10

0

33,22

39,34

Adja bariba Fon Yoruba Ethnies du

nord

38,6

35,83

42,86

53,11

32,03

32 28,03

34,29

42,25

38,94

35,27

36,29

46,97

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.2.2. Religion de la mère

Le tableau A5 montre qu'il existe une relation significative au seul de 5% entre la malnutrition des enfants et l'ethnie de leurs mères aussi bien en 1996 ; en 2001 et en 2006.

Cependant les enfants issus des mères musulmanes sont les plus nombreux à souffrir de la malnutrition comparativement aux enfants issus des autres religions quel que soit l'année d'observation. De plus on observe que la tendance de la malnutrition est presque homogène chez les enfants issus des mères musulmanes et des mères sans religion entre 1996 et 2006. En effet, 32,87% des enfants des mères musulmanes sont malnutris en 1996. Cette proportion a évolué en passant de 34,4% en 2001 à 47,93% en 2006 avec de une hausse plus importante de 39% entre 2001-2006 contre 5% entre 1996-2001.

En ce qui concerne les enfants des mères n'ayant aucune religion, on remarque que 31,85% accusent un retard de croissance en 1996 contre 35,83% en 2001 et 45,51% en 2006 (graphique 3.5).

La proportion malnutris (40,24% en 1996) parmi les enfants des mères traditionnalistes a connu une augmentation relativement faible pour atteindre 43,93% en 2001. Mais entre 2001 et 2006, elle est restée constante (44,01% en 2006). Quant aux enfants malnutris des mères chrétiennes, la proportion est 28,59% en 1996. Cette

105 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

proportion a augmenté et continuellement en passant de 32,45% en 2001 à 39% en 2006 avec un écart de 20%sur la même période.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants issus des mères de toute religion confondue. Mais les niveaux de malnutrition observés parmi tous ces enfants sont élevés et dépasse le niveau (30%) fixé par l'OMS.

Graphique 4.8 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon la religion des mères entre 1996 et 2006.

60

 
 
 

1996

2001

2006

50

 

47,93

 

45,51

40

43,9544,01 40,24

 

39

35,83

30

 

34,4 32,87

32,45 28,59

31,85

20

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

 
 

0

 
 
 
 

Trationnelle

Musulman

Chrétien

sans religion

 
 
 
 
 
 

Source : Exploitation données des EDS I, II et III

4.3.2.3. Milieu de socialisation des mères

Le milieu de socialisation est significativement associé à la malnutrition des enfants de moins cinq ans au seuil de 5% quelle que soit l'année. Ainsi, le milieu rural regorge plus d'enfants malnutris quelques soit l'année d'observation du phénomène (tableau A7 en annexe).

On observe que la tendance de la malnutrition est presque homogène chez les enfants issus des mères socialisé en milieu rurale et chez celles socialisées dans les autres villes entre 1996 et 2006. En effet, 32,87% des enfants des mères socialisées en milieu rural sont malnutris en 1996. Cette proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant 34,4% en 2001et 47,93% en 2006. En ce qui concerne les enfants des mères socialisées dans les autres villes, on remarque 31,85% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 35,83% en 2001 et 45,51% en 2006 (graphique 3.5).

106 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

A l'opposé la proportion des malnutris (24,16% en 1996) parmi les enfants des mères socialisées à Cotonou a connu une baisse relativement faible (13%) pour atteindre 21,36% en 2001. Mais entre 2001 et 2006, cette proportion a augmenté atteignant 33,56% en 2006 avec une hausse de 57% sur la même période.

Quant aux enfants malnutris des mères socialisé à l'étranger, la proportion est 27,8% en 1996 .Cette proportion est restée constante entre 1996-2001 avant d'augmenté et atteindre 39,49% en 2006 avec un écart d'environ 45% entre 2001-2006.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants issus des mères de milieu de socialisation confondue. Mais les niveaux de malnutrition observés parmi les enfants des mères socialisée en milieu rural sont élevés quel que l'année et dépasse le niveau (30%) fixé par l'OMS.

Graphique 4.9 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le milieu de socialisation des mères entre 1996 et 2006.

50 46,22

40

40,16 39,49 39,49

36,18 34,93

 

30 33,56

31,1

27,16

1996

20

10

24,16 21,36

 

27,8

2001

2006

0

 
 

Grande ville Petites villes Milieu rural Etranger

 

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin.

4.3.3. Caractéristiques socio-démographiques de la mère et de l'enfant

4.3.3.1. Ages de la mère à l'accouchement des enfants

L'âge à l'accouchement de la mère est significativement associé à la prévalence de la malnutrition au seuil de 5% (voir annexe, tableau A10).

La tendance de la malnutrition est presque similaire chez les enfants issus des mères jeunes et adultes entre 1996 et 2006. Il n'y a presque pas d'écart entre les deux groupes quelques soit l'année. En effet, 31,94% des enfants issus des mères jeunes sont malnutris en

107 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

1996. Cette proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant 39,49% en 2001et 46,22% en 2006 avec une hausse de 24% entre 1996-2001 et 17% entre 2001-2006. En ce qui concerne les enfants des mères adultes (âgées de plus de 35ans), on remarque 30,94% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 34,56% en 2001 et 39,88% en 2006 (graphique 4.10). Cette augmentation a été de 12% entre 1996-2001 et de 15% entre 20012006. De même, la proportion des malnutris (qui est de 38,58% en 1996) parmi les enfants des mères adolescentes a connu une hausse et a évolué continuellement pour atteindre 43,33% et 52,49% en 2006 avec hausse de 12% entre 1996-2001 et de 21% entre 20012006.

Ainsi, il se dessine également une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants issus des mères tout âge confondu. Par ailleurs les niveaux de malnutrition observés parmi tous ces enfants sont élevés mais ils sont très élevé parmi les enfants des mères adolescentes quelle que soit l'année et dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS. Cette situation pourrait résulter du fait que les mères adolescentes, la plupart n'étant pas physiquement et psychologiquement préparées pour les rôles de mère vis-à-vis du nouveau-né, mettent en péril l'état nutritionnel voir la vie du jeune enfant à cause de leur inexpérience, leur mauvaise connaissance pratiques et hygiène alimentaire et/ou les pratiques sanitaire en cas de maladie.

Graphique 4.10 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'âge à l'accouchement des mères entre 1996 et 2006

40

60

50

30

20

10

0

38,58

adolescentes jeunes adultes

43,33

52,49

30,94 30,94

42,35 39,88

33,77 34,56

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin

108 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

4.3.3.2. Intervalle inter génésique

L'intervalle inter génésique n'est significativement associé à la malnutrition des enfants de moins cinq ans au seuil de 5% qu'en 2001 et en 2006 (tableau A11 en annexe).

La tendance de la malnutrition est presque homogène chez les enfants qui n'ont pas d'intervalle (c'est-à-dire les premières naissances) et ceux ayant un intervalle long entre 1996 et 2006. En effet, 32,517% des enfants de première naissance sont malnutris en 1996. Cette proportion a évolué légèrement à la baisse atteignant 31,75% en 2001 et puis elle a augmenté pour atteindre 42,24% en 2006. En ce qui concerne les enfants ayant un intervalle inter-génésique long, on remarque 30,86% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 31,66% en 2001 et 39,94% en 2006 (graphique 4.11). La proportion des malnutris (38,86% en 1996) parmi les enfants ayant un intervalle inter génésique court a connu une hausse pour atteindre 47,04% en 2001 et en 48,28% en 2006 avec une croissance de 21% entre 1996-2001 et de 3% entre 2001-2006.Quant aux enfants malnutris ayant un intervalle moyen, la proportion est 32,8% en 1996. Cette proportion a aussi augmenté continuellement en passant à 40,31% en 2001 et atteint 44,92% en 2006 avec un écart de23% sur la période 1996-2001 et de 11% entre 2001-2006.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants ayant ou non un intervalle inter génésique. Mais les niveaux de malnutrition observés parmi tous ces enfants sont élevés en 2006 quel que soit l'année d'observation et ils dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS. Ils sont particulièrement très élevés parmi les enfants ayant un intervalle court. Cette situation pourrait s'expliquer par la déficience physiologique des mères qui tombent enceinte de nouveau avant que leurs corps aient eu le temps de récupération nécessaire, ce qui peut affecter la croissance normale du nouveau foetus, le prédisposant à des risques de malnutrition dès sa naissance.

109 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.11 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'intervalle inter-génésique entre 1996 et 2006

60

50

42,24

48,28 44,92

47,04 40,31

39,94

40

30

20

31,75 32,51

38,86

32,8

31,66 30,86

1996

2001

2006

10

0

première Court Moyen Long

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.3.3. Age de l'enfant

L'âge de l'enfant influence significativement la malnutrition puis qu'il est associé à cette dernière au seuil de 5% (voir tableau A12 en Annexe).

La proportion des malnutris parmi les enfants âgés de moins d'un an a augmenté sur la période 1996-2006. En effet, 16,59% des enfants âgés de 0-11mois sont malnutris en 1996. Cette proportion a évolué à la baisse atteignant 12,72% en 2001 et puis elle a évoluée à la hausse pour atteindre cette fois-ci 29,04% en 2006. En ce qui concerne les enfants de 12-23 mois, on remarque 33,98% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage a connu une hausse continuelle atteignant 36,56% en 2001 et puis 49,78 % en 2006 avec une hausse 8% entre 1996-2001 et de 36% entre 2001-2006 (graphique 4.12). La proportion des malnutris (54,15% en 1996) parmi les enfants âgés de 24-35 mois a baissé pour atteindre 47,29% en 2001. Mais à partir de 2001, cette proportion a augmenté atteignant 49,78% en 2006 avec une légère augmentation de 5% entre 2006. Quant aux enfants malnutris âgés de 36-47mois à l'étranger, la proportion est passée de 46,05% en 2001 et augmenté en atteignant 49,49% en 2006. La même tendance s'observe parmi les enfants âgés 48-59mois. En effet, 38,74% des enfants sont malnutris en 2001 et cette proportion augmente pour atteindre 44,2% en 2006.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants tout âge confondu à partir de 2001. Mais en dehors des

110 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

enfants âgés 0-11mois pour lesquels le niveau de malnutrition est faible, les niveaux de malnutrition observés parmi les autres enfants sont élevés et dépasse le niveau (30%) fixé par l'OMS quelle que soit l'année.

Graphique 4.12 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'âge de l'enfant entre 1996 et 2006

60

50

54,15

45,01 47,2949,78 46,05 49,31 44,2

40

30

20

36,56

38,74

16,59

12,72

29,04

33,98

1996

2001

2006

10

0

0-11mois 12-23mois 24-35mois 36-47mois 48-59mois

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.3.4. Sexe de l'enfant

Le sexe de l'enfant est significativement associé à la malnutrition des enfants de moins cinq ans au seuil de 5% en 1996 et en 2006 (tableau A7 en annexe).

Parmi les enfants de sexe masculin, 37,62% de ces derniers sont malnutris en 1996. Cette proportion a évolué à la baisse atteignant 36,53% en 2001 soit une légère baisse de3% entre 1996-2001. Ensuite, elle augmenté pour atteindre 45,94% en 2006. Ainsi la tendance évoluée à la hausse sur la période 2001-2006 avec une hausse importante de 26%. En ce qui concerne les enfants de sexe féminin, on remarque 27,22% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 33,74% en 2001 et 39,86% en 2006 (graphique 3.5).

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants tout sexe confondu. Mais les niveaux de malnutrition observés parmi tous ces enfants sont élevés et plus marqué chez les enfants de sexe masculin. Ces nivaux dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS. Cette situation pourrait s'expliquer par la préférence pour le sexe féminin, ce qui fait le niveau malnutrition est faible parmi ces derniers.

111 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.13 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le sexe de l'enfant entre 1996 et 2006

40

50

30

20

10

0

37,62

Masculin Féminin

36,53 33,74

45,94

27,22

39,86

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.3.5. Rang de naissance

Le rang de naissance n'est significativement associé à la malnutrition qu'en 2001 au seuil de 5%( tableau A14 en Annexe).

La proportion de malnutris parmi les enfants de rang1 est de 32,51 % en 1996. Cette proportion a évolué légèrement à la baisse atteignant 31,75% en 2001. Puis elle évolué à la hausse pour atteindre 42,24% en 2006, soit une hausse de33 % entre 2001-2006. En ce qui concerne les enfants de rang2 ou 3, 31,85% d'entre eux accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté légèrement et continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 35,33% en 2001 et 41,78% en 2006 (graphique4.14). La proportion des malnutris (35,03% en 1996) parmi les enfants de rang4 ou 5 a connu une baisse relativement faible (de 6% entre 1996-2001) pour atteindre 33,1% en 2001. Mais entre 2001 et 2006, cette proportion a augmenté de 31% atteignant 43,2% en 2006. Quant aux enfants malnutris de rang 6 ou plus, la proportion est 31,09% en 1996. Cette proportion a évolué et continuellement à la hausse atteignant 41,3% en 2001 et 45,07 en 2006 avec une augmentation de 9 % entre 2001 et 2006 contre 33% entre 1996-2001.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants de tout rang confondu. Mais les proportions de malnutris observés parmi les enfants des différents sont élevés quelle que soit l'année et dépasse le niveau (30%) fixé par l'OMS.

112 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.14 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le rang de naissance de l'enfant entre 1996 et 2006

50

40

42,24

32,51

41,78 35,33

43,2

35,03

33,1

45,07

41,3 31,09

 

30

31,75

31,82

 
 

1996

20

 
 
 
 

2001

10

 
 
 
 

2006

0

 
 
 
 
 
 

rang 1

Rang 2 ou 3

Rang 4 ou 5

Rang 6 ou plus

 

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.4. Comportements sanitaires et nutritionnel des mères

4.3.4.1. Etat morbide

La proportion des malnutris parmi ceux n'ayant souffert d'aucune maladie dans les deux semaines qui ont précédées l'enquête de 1996 est de 30,18%. Cette proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant 34,12% en 2001 et 42,96% en 2006. En ce qui concerne les enfants ayant souffert d'une maladie, on remarque 35,33% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 37,27% en 2001 et 43,43% en 2006 (graphique 4.15). Par ailleurs, la proportion des malnutris (31,92% en 1996) parmi les enfants ayant souffert de deux maladies (diarrhée, fièvre, toux) a connu une hausse pour atteindre 21,36% en 2001. Mais entre 2001 et 2006, cette proportion a diminué pour atteindre 43,99% en 2006 avec une baisse 5 points de pourcentage. Quant aux enfants malnutris ayant souffert deux maladies, leur proportion est de 32,16% en 1996 .Cette proportion a d'abord baissé pour atteindre 30,57% en 2001 avant d'augmenté et atteindre 41,52% en 2006 avec une hausse importante de 10% entre 2001- 2006.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants n'ayant pas souffert d'aucune ou ayant souffert d'une des trois maladies En outre, parmi les enfants malnutris qui ont souffert deux ou les trois maladies, aucune tendance clairement cohérente se dessine. Mais les proportions des

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

malnutris restent élevés tant au sein des enfants n'ayant pas souffert que ceux qui ont souffert d'une ; de deux ou trois maladies quelle que soit l'année. De plus, ces proportions dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS. Mais l'état morbide appréhendé par le nombre de maladies contracté espar les enfants est significativement associé au phénomène de la malnutrition au seuil de 5% seulement en 2001 (tableau A15 en annexe).

Graphique 4.15 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'état morbide des enfants entre 1996 et 2006

40

60

50

30

20

10

0

30,18

Aucune maladie Une maladie Deux maladies trois maladies

37,27

34,12

49,38

42,96 43,43 43,99

41,52

35,33

32,16

30,57

31,92

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.4.2. Vaccination

La proportion des malnutris parmi ceux qui ne sont pas vacciné dans les deux semaines qui ont précédées l'enquête de 1996 est de 33,12%. Cette proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant 38,89% en 2001 et 42,97% en 2006. En ce qui concerne les enfants qui partiellement vacciné, on remarque 27,94% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 33,01% en 2001 et 42,96% en 2006 (graphique 4.16). Quant aux enfants malnutris qui sont vaccinés, leur proportion est de 34,91% en 1996. Cette proportion a évoluée continuellement à la hausse pour atteindre 35,69% en 2001 et 41,52% en 2006 avec une hausse 16% entre 2001- 2006.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants qu'ils soient vaccine totalement, partiellement ou non. Cependant les proportions des malnutris restent élevés tant au sein des enfants qui sont vaccinés que ceux qui sont partiellement ou non quelle que soit l'année. De plus, ces

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

proportions dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS. Cependant la vaccination est significativement associée au phénomène de la malnutrition en 1996 et en 2006 au seuil de 5% (tableau A16 en annexe). Il n'est non significatif en 2001 et ni en 2006.

Graphique 4.16 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le statut vaccinal des enfants entre 1996 et 2006

40

50

30

20

10

0

33,12

Non vacciné Partiellement vacciné Vacciné

38,89

42,97 42,96

42,52

27,94

33,01

34,91

35,69

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.4.3. Supplémentation en vitamine A

La proportion des malnutris parmi les enfants qui n'ont pas reçu de vitamine A les deux semaines qui ont précédées l'enquête de 1996 est de 31,79%. Cette proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant 37,23% en 2001 et 42,48 % en 2006. En ce qui concerne les enfants ayant reçu la vitamine A, on remarque 44,2% accusent un retard de croissance en 1996. Cette proportion a connu une baisse importante pour atteindre 30,08% en 2001. Mais entre 2001 et 2006, cette proportion a augmentée de façon importante (57%) pour atteindre 47,35% en 2006.

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants n'ayant pas reçu de vitamine A. Mais aucune tendance n'est clairement définie parmi les enfants reçu de vitamine A. En outre les proportions des malnutris restent élevés tant au sein des enfants ayant reçu la vitamine que ceux qui n'ont pas reçu de vitamine A quelle que soit l'année. De plus, ces proportions dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS. Il faut ajouter que la supplémentation en vitamine A est

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

significativement associé à la malnutrition au seuil de 5% quelle que soit l'année (tableau A17 en annexe).

Graphique 4.17 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon la supplémentation des enfants en vitamine A entre 1996 et 2006

40

50

30

20

10

0

31,79

N'a pas reçu A reçu

37,23

44,2 47,35

42,48

30,08

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.4.4. Allaitement maternel

L'allaitement est significativement associé au retard de croissance au seuil de 5%. En 2001 comme en 2006, la prévalence de la malnutrition est plus importante parmi les enfants non allaité que ceux qui ont allaité. On remarque une tendance baissière car la proportion des enfants non allaités est passée de 73,53% en 2001 à 46,73% en 2006, soit une baisse de 36%. Ce résultat pourrait être la conséquence des campagnes de sensibilisation effectuées pendant cette période. Au fait, au Bénin, environ 95 % des mères allaitent leur enfants (EDS,2001 ;2006). Ainsi de par son intensité et sa fréquence, l'allaitement prolonge l'infécondité post-partum et affecte, par conséquent, l'intervalle inter génésique, ce qui influe sur l'état nutritionnel des enfants allaités en réduisant le risque de malnutrition parmi ces derniers.

116 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.18 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon l'allaitement maternel entre 1996 et 2006

40

80

60

20

0

73,53

Jamais allaité allaités

46,73 42,63

34,76

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin

4.3.5. Assainissement et eau

4.3.5.1. Qualité de l'eau de boisson

La qualité de l'eau de boisson est significativement associée au phénomène de la malnutrition quelle que soit l'année (tableau A18 en annexe) au seuil de 5%. La proportion des malnutris parmi les enfants qui ont bu l'eau potable dans les deux semaines qui ont précédées l'enquête de 1996 est de 29,27%. Cette proportion a évolué continuellement à la hausse atteignant 31,61% en 2001 et 40,42% en 2006. En ce qui concerne les enfants qui n'ont pas bu l'eau non potable, on remarque 35,79% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage aussi augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 42,67% en 2001 et 45,86% en 2006 (graphique 4.18).

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants qui ont bu l'eau potable ou non. En outre les proportions des malnutris sont particulièrement très élevé parmi les enfants qui ont bu l'eau non potables quelle que soit l'année. De plus, ces proportions dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS.

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de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.19 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon la qualité de l'eau de boisson entre 1996 et 2006

40

50

30

20

10

0

29,27

Eau potable Eau non potable

31,61

40,42

35,79

42,67

45,89

1996

2001

2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.3.5.2. Type de toilette

Le type de toilette est significativement associée au phénomène de la malnutrition quelle que soit l'année (tableau A20 en annexe) au seuil de 5%.

La proportion des malnutris parmi les enfants vivants dans les ménages ayant une toilette aménagée en 1996 est de 24,7%. Cette proportion a baissé atteignant 21,1% en 2001 et puis elle a augmenté en passant à 34,3% en 2006. En ce qui concerne les enfants qui vivent dans les ménages disposant des toilettes non aménagées, on remarque 33,9% accusent un retard de croissance en 1996. Ce pourcentage augmenté continuellement au cours des enquêtes suivantes pour atteindre 38,6% en 2001 et 44,8% en 2006 (graphique 4.20).

Ainsi, il se dessine une tendance progressive à l'idée d'une augmentation de la malnutrition parmi les enfants vivant dans les ménages possédant une toilette non aménagées. Mais aucune tendance clairement définie de la malnutrition ne se dessine parmi les enfants vivant des ménages ayant une toilette aménagée. En outre les proportions des malnutris sont particulièrement très élevé parmi les enfants vivant possédant une toilette non aménagée quelle que soit l'année. De plus, ces proportions dépassent le niveau (30%) fixé par l'OMS.

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de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.20 : Prévalence (%) de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le type de toilette entre 1996 et 2006

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

4.4 Sources des changements

On chercher à identifier la source du changement intervenu dans les niveaux de la malnutrition au Bénin. Donc la décomposition simple sera effectuée sur chacune des deux périodes : 1996-2001 et 2001-2006. Cette décomposition permettra de savoir si c'est l'effet de performance ou l'effet de structure ou plutôt les deux effets combinés qui sont responsable du changement observé.

4.4.1. Décomposition simple selon le niveau d'instruction

Les résultats du tableau 4.1 ci-dessous révèlent que le niveau de la malnutrition a varié de 2,70 points entre 1996 et 2001. De manière générale, on note une prédominance de l'effet de comportement (performance) relatif au niveau d'instruction dans le changement de la malnutrition sur la période 1996-2001. En effet la décomposition simple de la malnutrition selon le niveau d'instruction a montré que 151% de la hausse (2,70 points) est dû à l'effet de comportement contrairement à l'effet de structure qui n'a contribué à la baisse qu'à 51% au changement (graphique 4.20). Autrement dit, l'effet performance explique entièrement le changement réalisé et la tendance observée aurait été encore plus prononcée si ce changement n'avait pas été contrecarré par l'effet de composition (-51%). On peut donc en déduire une diminution du nombre des mères sans niveau d'instruction. En effet, le faible niveau d'instruction des femmes est une préoccupation des autorités

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

gouvernementales, qui ont entrepris des actions en faveur des filles à travers, notamment, un projet de scolarisation qui bénéficie de l'assistance financière de l'USAID depuis 1993. Ces mesures ont eu, en l'espace de huit ans, un impact positif qui se traduit par la diminution de la proportion de femmes non instruites par rapport à son niveau observé à l'EDSB-I en 1996 (71%).

Graphique 4.21 : Contribution de l'effet de composition et l'effet de comportement à la hausse de la malnutrition selon le niveau d'instruction entre 1996-2001

-100%

200%

100%

0%

Effet de composition Effet de

-51%

comportement

151%

Contribution

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin

Ainsi, le changement observé pendant la période 1996-2001 est réel et il provient essentiellement des comportements des mères qui sont néfastes à l'état nutritionnel des enfants et ceci à cause de leur niveau d'instruction.

On observe en outre que plus de la moitié (51,67%) de l'augmentation de la malnutrition provient de la catégorie des mères de niveau d'instruction primaire. Ensuite, les mères sans niveau d'instruction et celles du secondaire et plus ont contribué respectivement à hauteur 25,40% et 22,93%. Soulignons que ces résultats sont assez surprenants dans la mesure où on s'attend à ce que les mères du niveau primaire et du niveau secondaires et plus contribuent à la baisse plutôt qu'à la hausse du phénomène. Ces résultats se justifient par une diminution sensible de la proportion des mères sans niveau d'instruction au profit de celles ayant un niveau primaire ou secondaire et plus sur la période1996-2001.

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Tableau 4.1 : Résultat de la décomposition simple du changement dans la malnutrition infanto-juvénile au Bénin selon le niveau d'instruction

 

1996-2001

2001-2006

Niveau

d'instruction

Effet de

composition

Effet de compor tement

Ensemble

Contribut ion

Effet de composit ion

Effet de

comporte ment

Ensemble

Contributi on

Sans niveau

-3,79

4,48

0,69

25,40%

2,86

4,83

7,69

99,08%

Primaire

1,4

0

1,39

51,67%

-1,07

0,79

-0,28

-3,61%

Secondaire et plus

1,02

-0,4

0,62

22,93%

-0,69

1,05

0,35

4,53%

Ensemble

-1,38

4,07

2,7

100,00%

1,1

6,66

7,76

100,00%

Contribution

-51%

151%

-

-

14,19%

85,81%

-

-

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

En ce qui concerne la période 2001-2006, la variation de la malnutrition a presque doublé (7,76 points). On remarque également que les mères qui n'ont aucun niveau ont contribué la plus grande part (99,08%) à la hausse de la malnutrition sur cette période contrairement aux enfants issus des mères de niveau primaire qui ont contribué à la baisse (3,61%). Cette performance réalisée par les mères sans niveau d'instruction pourrait se justifier par le comportement réel de ces dernières. Moins elles sont instruites, plus elles adoptent des comportements néfastes à la santé nutritionnelle du jeune enfant. Mais lorsqu'on additionne les effets de comportement de toutes les mères, tout niveau d'instruction confondu, on déduit que l'effet de comportement domine sur l'effet de structure. En effet, 86% du changement de la malnutrition observé sur la période 2001-2006 est dû à l'effet de performance alors que l'effet de structure n'importe que pour 14% (Graphique 4.21). Autrement dit malgré la prépondérance de l'effet de comportement dans le changement, l'effet de structure existe et son influence est positive. On peut en déduire une augmentation du nombre des mères sans niveau d'instruction et qui sont susceptible d'adopter un comportement néfaste à l'état nutritionnel de leurs enfants sur cette période.

121 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Graphique 4.22 : Contribution de l'effet de composition et l'effet de comportement à la hausse de la malnutrition infanto- juvénile au Bénin selon le niveau d'instruction sur la période 2001-2006.

Effet de composition

14%

 

Effet de

comportement

86%

Source : Exploitation des données des EDS I, II et

Somme toute, on a constaté que sur les deux périodes 1996-2001 et 2001-2006, l'effet de comportement a dominé. Ainsi le changement observé dans les niveaux de la malnutrition sur toute la période 1996-2006 est dû à un effet de comportement.

4.4.2. Décomposition simple selon niveau de vie

Les résultats du tableau 4.2 révèlent une prédominance de l'effet de comportement (ou effet de performance) des catégories sociales dans le changement de la malnutrition sur la période 1996-2001. En effet la décomposition simple de la malnutrition, lorsqu'on considère le niveau de vie du ménage, montre que 129% du changement total est attribué à l'effet de performance. Donc l'effet de performance explique entièrement le changement réalisé et cette tendance aurait été encore prononcée plus si le changement n'avait pas été freiné par l'effet de composition (-29%). Autrement dit, la proportion des mères pauvres a baissé entre 1996 et 2001.

Par ailleurs l'analyse de ce changement sur la première période 1996-2001 montre que ce sont les mères appartenant aux ménages de niveau de vie moyen et aux ménages de niveau de vie riche qui ont le plus contribué à la hausse de la malnutrition (respectivement 21,87% et 66,80%). Ces résultats sont également surprenants car on s'attend que ces groupes contribuent à la baisse plutôt qu'à la hausse du phénomène. Cela peut s'expliquer par une augmentation sensible de la proportion des mères ayant le niveau de secondaire ou plus. Ainsi nous pouvons conclure que la hausse de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans sur cette période est due à l'effet de performance (voir tableau 4.2).

122 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

Tableau 4.2 : Résultats de la décomposition simple du changement dans la malnutrition selon le niveau de vie entre 1996 et 2001/2001-2006

 

1996-2001

2001-2006

Niveau de
vie

Effet de composi

tion

Effet de

comporte ment

Ensemble

Contribu tion

Effet de

compositio n

Effet de

comporte ment

Ensemble

Contribu tion

Faible

-2,13

2,44

0,3

11,33%

1,76

2,46

4,22

54,50%

Moyen

-0,57

1,16

0,59

21,87%

0,1

1,84

1,94

25,06%

Elevé

1,92

-0,12

1,8

66,80%

-1,27

2,86

1,58

20,45%

Ensemble

-0,78

3,47

2,69

100,00%

0,59

7,16

7,75

100,00%

Contribution

-29%

129%

-

-

8%

92%

-

-

Source : Exploitation des données EDS I, II et III

En ce qui concerne la période 2001-2006, on constate que la malnutrition a augmenté de manière significative de 7,7points. Et ce changement important est propulsé à hauteur de 92% par l'effet de performance contre 8% pour l'effet de la structure des ménages. Observons que les mères vivant dans les ménages de niveau de vie faible (pauvre) contribuent à hauteur de 54,5% à ce changement alors que ceux issus des ménages de niveau de vie moyen et riche n'y participe respectivement que pour 25% et 20,45%.

Somme toute, on a constaté que sur les deux périodes 1996-2001 et 2001-2006, l'effet de comportement a dominé en ce qui concerne la décomposition simple de la malnutrition selon le niveau de vie des ménages. Ainsi le changement observé dans les niveaux de la malnutrition sur toute la période 1996-2006 est dû un effet de comportement.

4.5 Extension de l'effet de performance

La décomposition simple a révélé que l'effet de performance domine. Ainsi il est judicieux d'expliciter lequel des trois composantes (performance de base, effet de différenciation ou effet résiduel) de l'effet performance est prépondérant dans la hausse de la malnutrition au Bénin. Nous nous intéressons ici à l'effet de comportement dans la mesure où il est la principale source du changement observé dans les niveaux de la malnutrition au Bénin. Ainsi la décomposition avancée se le niveau d'instruction et selon le niveau de vie des ménages sera effectuée sur les deux périodes : 1996-2001 et 2001-2006

123 | Pages

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

4.5.1. Décomposition avancée selon niveau d'instruction

La décomposition avancée révèle que la hausse de la malnutrition, et qui est imputable à l'effet de performance sur la période 1996-2001, provient essentiellement d'une performance base. En effet, la performance de base, plus précisément la hausse généralisée de la malnutrition et qui a touché toutes les catégories sociale sans distinction et indifféremment, a contribué à hauteur de 426%. Ainsi l'augmentation de la malnutrition est grande partie dû à la dégradation de la performance du système éducatif béninois qui est la source du changement observé. Ainsi les politiques d'éducation mises en place sont responsables de la hausse survenue sur cette période (faible niveau d'instruction des femmes en âges de procréer, faible niveau d'alphabétisation des femmes). Mais, il faut ajouter que les écarts en matière d'éducation des différentes catégories (mère sans niveau, primaire et secondaire ou plus) sont à la base de la modification des comportements des mères de ces catégories et par conséquent influencent à la baisse le phénomène de la malnutrition (-279%). Par ailleurs, les enfants des mères sans niveau d'instruction sont les plus affecté par cette absence d'éducation notamment en matière d'alimentation et de nutrition comparativement aux enfants des autres catégories. Cette situation se traduit par une contribution de cette catégorie de mère à hauteur de 8,32 point à la hausse du phénomène. Remarquons ici que l'effet résiduel issu des autres variables ou politiques non considérées dans cette étude vaut 3% (tableau 4.21) du changement total observé dans les niveaux de la malnutrition.

En ce qui concerne la période 2001-2006, le changement observé (hausse de la malnutrition) qui est imputé à l'effet de performance sur la période 2001-2006, résulte en grande partie de l'effet de base (39,52%).Ainsi le niveau s'instruction des femmes en âges de procréer s'est dégradé sur cette période. Mais l'effet de différentiation de la malnutrition des différentes catégories de mères (sans niveau, primaire et secondaire ou plus) explique de la hausse du risque de malnutrition au Bénin à hauteur de 37,68%. Donc, la performance du système éducation qui était la source principale du changement observé au cours de la période 1996-2001 n'est plus la seule source du changement sur la période 2001-2006. En effet, en dehors de la baisse du niveau d'instruction des mères, on remarque la contribution de l'effet de différenciation de la malnutrition lorsqu'on considère le niveau d'instruction est aussi importante. Ainsi, la hausse de la malnutrition survenue au Bénin sur la période 2001-2006 est à la fois les conséquences de l'augmentation du risque de malnutrition dans

124 | P a g e s

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

les différentes catégories de niveau d'instruction (notamment la catégorie des mères sans niveau d'instruction) et l'effet prépondérant du système éducatif auquel s'ajoute l'effet résiduel des autres politiques (8,61%) qui n'est pas négligeable. Mais la performance de base demeure toujours prépondérante.

Tableau 4.3: Résultat de la décomposition avancée du changement dans la malnutrition infanto-juvénile au Bénin selon le niveau d'instruction

 

Période 1996-2001

Période 2001-2006

Niveau

d'instruction

Effet de

base

Effet de

différenciation

Effet résiduel

Effet de

base

Effet de

différenciation

Effet résiduel

Sans niveau

8,322

-4

0,161

2,162

1,484

1,183

Primaire

2,231

-2,148

-0,086

0,615

0,844

-0,673

Supérieur et plus

0,949

-1,37

0,018

0,290

0,597

0,159

Ensemble

11,502

-7,518

0,093

3,067

2,925

0,668

Changement

 

2,7

 
 

7,8

 

Contribution(%)

426%

-279%

3%

39,52%

37,68%

8,61%

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin.

4.5.2. Décomposition avancée selon niveau de vie

Il ressort de l'analyse de la décomposition avancée de l'effet de performance au cours de la première période (1996-2001) que la hausse de la malnutrition est due en grande partie à la performance de base (375%). Autrement dit, la hausse de la malnutrition provient d'une dégradation du niveau de vie des ménages. En effet, les effets de la crise économique depuis les années 80 a perduré jusqu'en 2001. De plus le Bénin ne s'est engagé dans la mise en oeuvre d'une stratégie de réduction de la pauvreté pour le développement humain durable qu'en 1999. La mise en oeuvre de ces stratégies n'a été réel qu'à des années 2000. Ce qui traduit la prépondérance de la performance de base sur cette période. Ainsi les efforts fournis par le gouvernement pour sortir de la crise sont insuffisant. Quant à la performance de différenciation, elle a freinée la hausse de la malnutrition de 233%. Ainsi elle correspond à une différence de risque de malnutrition dans les différentes catégories sociales. Mais l'effet résiduel témoigne de la non prise en compte d'une partie non moins importante des contributions (-13%) d'autres facteurs dans le modèle.

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

La hausse du retard de croissance observé sur la période 2001-2006 est imputable à la performance de base (85%). Ainsi l'amélioration du système économique a sans doute réduit les risques de malnutrition de façon général chez tous les enfants. En effet la Stratégie de croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SRP) mise en oeuvre pour la période triennale 2003-2005 a constitué le premier cadre de référence pour structurer et coordonner les interventions des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) en appui aux programmes du Gouvernement, et les canaliser plus efficacement vers la lutte contre la pauvreté. Ces interventions se traduisent par une réduction du niveau de la malnutrition de base. Mais les résultats n'ont pas atteint les objectifs fixés en termes de croissance et de réduction de la pauvreté car la performance de base demeure toujours prépondérante sur cette période. De plus l'évaluation de la SRP 2003-2005 a relevé que la participation des différents acteurs cernés n'a pas été suffisante pour prendre en compte les aspirations de toutes les couches de la société. Ce constat met en évidence la performance différentielle de 12% qui aussi contribué à la hausse sur cette période. En d'autres termes, on note une augmentation des risques de malnutrition non négligeable dans les catégories socio-économiques (pauvre, moyen, et riche).

Tableau 4.4: Résultat de la décomposition avancée du changement dans de la malnutrition selon le niveau de vie entre 1996-2001/2001-2006.

 

Période 1996-2001

Période 2001-2006

Niveau de vie

Effet de base

Effet de

différenciation

Effet résiduel

Effet de base

Effet de

différenciation

Effet résiduel

Faible

4,09

-1,284

-0,368

2,613

0,185

-0,335

Moyen

2,095

-1,315

0,378

1,319

0,187

0,338

Elevé

3,898

-3,671

-0,351

2,634

0,559

-0,338

Ensemble

10,083

-6,27

-0,342

6,566

0,931

-0,335

Changement

 

2,7

 
 

7,76

 

Contribution

(%)

375%

-233%

-13%

85%

12%

-4%

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin

Somme toute, on a constaté que sur les deux périodes 1996-2001 et 2001-2006, les décompositions avancées ont révélé que la prépondérance de la performance de base sur les

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

autres effets (effets différentiel et résiduel) lorsqu'on considère le niveau de vie du ménage ou le niveau d'instruction de la mère. Dans ce cas, l'hypothèse H4 selon laquelle les tendances de la malnutrition sont de façons prépondérantes dues à une variation différentielle des risques de malnutrition entre les différentes catégories socio-économique est infirmée puisque la performance de base est prépondérante quel que soit la période.

Au terme de ce chapitre on retient qu'au niveau bi varié, tous les facteurs socio-économiques sont associés à la malnutrition des enfants de moins de cinq ans sur la période 1996-2006.Bien que les niveaux de la malnutrition soit très élevé et supérieur au seuil de 30% fixé par l'OMS, il se dessine une tendance à la hausse de la malnutrition dans le temps.

Par ailleurs, la décomposition simple montre que l'effet de performance est prépondérant sur l'ensemble de la période 1996-2006 lorsqu'on considère le niveau d'instruction ou le niveau de vie. Aussi, il ressort de l'analyse de la décomposition avancée selon le niveau de vie et le niveau d'instruction :

Sur la période 1996-2001, l'effet de base est prépondérant et donc il explique entièrement la tendance à la hausse de la malnutrition.

Sur la période 2001-2006, la tendance à la hausse de la malnutrition résulte de l'effet de base et de celui de différenciation. Mais la performance de base reste prépondérante.

De ces résultats, on en déduit qu'en dépit des multiples efforts consentis dans le domaine de l'éducation depuis 1996, les politiques de réduction de la pauvreté mis en place depuis 2000 et celles relatives à l'autonomisation de la femme, le niveau d'instruction des femmes en âges de procréer est en baisse et les conditions de vie de la population se dégradent d'année en année. Mais il faut admettre les comportements des mères en matière d'alimentation et de nutrition vis-à-vis des jeunes enfants peuvent résulter des interdits ou tabous alimentaires. Ce qui fait que même les mères instruites ou les mères vivant dans les ménages de vie moyen ou riche adoptent des comportements qui sont proche ceux des mères non instruites ou issues des ménages pauvres.

Cependant, l'offre d'éducation et les politiques de réduction de la pauvreté ne sont pas les seuls facteurs qui peuvent expliquer le changement du phénomène observé sur la période 1996-2006. Les comportements individuels de la mère de l'enfant malnutris

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin.

peuvent être aussi des facteurs qui contribuent à ces changements. Ce qui fera l'objet d'une analyse au niveau individuel dans le chapitre suivant.

127 | Pages

128 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

CHAPITRE 5: FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA MALNUTRITION

A

u chapitre précédent, la décomposition du changement intervenu dans les niveaux de la malnutrition montre que l'effet de performance est la source de la hausse du phénomène quel que soit l'année. Aussi constate-t-on que les catégories sociales identifiées ont contribué de façon différente à ce changement. De plus l'analyse bi variée a montré que les facteurs socio-économiques sont associés au phénomène de la malnutrition au cours du temps. Cette même analyse révèle également l'influence significative des facteurs socio-culturels, socio-démographiques et ceux relatif au contexte de résidence sur la malnutrition. Mais on se demande si les effets des facteurs socio-économiques observés au niveau bi varié se maintiennent-ils en présence d'autres facteurs. Ainsi pour s'en assurer, des modèles ont été élaboré respectivement pour les années 1996, 2006 et 2006. Donc le recours à la régression logistique dans ce chapitre permettra de comprendre les raisons qui amènent les mères a adopté tels ou tels autres comportements néfastes pour la santé de leurs enfants ou comprendre les raisons les raisons à être malnutris. Il s'agit d'identifier les effets des facteurs socio-économiques afin de mesurer avec précision leur contribution nette à la variation de la malnutrition sur la période 1996-2006.

Ce chapitre comprend trois sections. La première est consacrée à l'adéquation des modèles globaux et à l'identification de l'effet des facteurs socio-économiques de la malnutrition entre 1996 et 2006. La deuxième est consacrée à la hiérarchisation des facteurs qui expliquent la malnutrition des enfants de moins de cinq ans et leur évolution entre 1996 et 2006. La troisième quant à elle, est consacrée à la discussion des résultats.

5.1. Adéquation des trois modèles finaux

Dans le but d'identifier les effets net des facteurs socio-économiques ainsi que leur mécanisme d'action, nous avons élaborés 13 modèles à pas croissant en 1996, 16 en 2001 et en 2006. Le modèle final ou global (M14 en 1996 ; M16 en 2001 ou en 2006) qui contient tous les groupes de variables retenues pour chaque année concernée, permettra d'identifier le(s) facteur(s) socio-économique(s) qui influence(nt) le plus phénomène de la

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

malnutrition et de rendre compte du degré de son (ses) influence(s) compte tenu des autres groupes de variables.

Mais avant d'introduire les facteurs potentiels retenus dans cette étude dans les différents modèles, nous avons évalué la corrélation entre ces facteurs afin d'identifier ceux qui fortement liés. Ainsi la statistique V de Cramer a permis d'identifier les variables fortement corrélées : l'ethnie et la région de résidence; le rang de naissance, l'âge de la mère à l'accouchement et l'intervalle inter génésique ; le type de toilette et le niveau de vie (voir les tableaux A19, A20 et A21 en annexe). Donc les facteurs ethnie de la mère, le rang de naissance et le type de toilette ne sont pas utilisés dans les différents modèles construis.

5.1.1. Signification globale des trois modèles finaux

Ce test de significativité globale des trois modèles finaux sera fait à partir des statistiques de Khi-deux issus de chaque modèle. En effet, l'hypothèse nulle H0 : « tous les coefficients des variables explicatives sont nuls » contre l'hypothèse H1 : « il existe au moins une variable dont le coefficient est différent de zéro(0) » sera testée. On rejette l'hypothèse H0 si la probabilité associée à la statistique de Khi-deux est supérieur au seuil de 5%. Ainsi dans le tableau 5.1, sont présentées les statistiques relatives aux trois modèles ainsi que les probabilités associées.

Tableau 5.1 : Le test de significativité globale des modèles

Modèles

Khi-deux du Modèle

Probabilité associée

(ou P-value)

Modèle M13 (EDS I de 1996)

327,15

0,0000

Modèle M15 (EDS II de 2001)

582,95

0,0000

Modèle M15 (EDS III de 2006)

895,58

0,000

Source : Exploitation des données des EDS I II et III

A la lecture du tableau 5.1, il apparait que les P-value sont inférieurs à 5%. Autrement dit les trois modèles sont globalement significatif. On en déduit qu'il existe au moins une variable indépendante dont le coefficient est non nul et qui influence significativement la malnutrition des enfants avant leurs cinquième anniversaire dans

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

chaque modèle. Cela implique que les variables indépendantes considérées dans l'ensemble expliquent la variation du retard de croissance. Elles peuvent permettre prédire la valeur de la malnutrition (retard de croissance)

5.1.2. Test relatif à la qualité de l'ajustement

Ce test permet de comparer les valeurs prédites et observées de la variable d'intérêt (retard de croissance) après le regroupement des individus en classe. On utilise la distance de Khi-deux pour évaluer l'écart entre les fréquences observées et prédites. Lorsque la distance est relativement petite, on dit que la qualité de l'ajustement du modèle aux données est satisfaisante (TAFFE, 2004). Le test repose sur les hypothèses suivantes :

H0 : l'ajustement du modèle aux données est satisfaisant

H1 : l'ajustement du modèle aux données n'est pas satisfaisant Tableau 5.2 Test de Hosmer et Lemeshow relatif aux trois modèles

Modèles

Probabilité associée à la statistique de Hosmer et Lemeshow (ou P-value)

Modèle M13 (EDS I de 1996)

0,0753

Modèle M15 (EDS II de 2001)

0,0959

Modèle M15 (EDS III de 2006)

0,1212

Exploitation des données des EDSI, II et III

A la lumière du tableau 5.1, nous avons observé que tous les P-value du test de Hosmer et Lemeshow issus des trois modèles sont respectivement supérieures au seuil de 5% (tableau 5.2), ce qui signifie que la qualité d'ajustement des trois modèles globaux de prédiction de la malnutrition est bonne.

5.1.3. Test relatif au pouvoir prédictif des trois modèles globaux

Pour appréhender le pouvoir explicatif du modèle, on calcule les concordances et les discordances entre les valeurs estimées et observées (TAFFE, 2004). En effet, les probabilités estimées issues de la régression permettent de classer les enfants en « enfants malnutris » et en « enfants bien nourris » en fonction du seuil fixé qui est de 0,5. Ainsi

131 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

lorsque la probabilité d'un enfant d'être malnutris est supérieure à la valeur de césure, le modèle classe effectivement et correctement les enfants malnutris dans la catégorie des « enfants malnutris ». Les résultats des calculs effectués au niveau de chaque modèle global sont résumés dans le tableau 5.3:

Tableau 5.3 : Récapitulatif des pouvoirs prédictifs globaux des trois modèles

Modèles

Pouvoir

Prédictif global (%)

Modèle M 13 (EDS de 1996)

71,51

Modèle M 15 (EDS de 2001)

70,59

Modèle M 15 (EDS de 2006)

61,24

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Béni

On remarque que dans plus de 70% des cas, les modèles de 1996 et de 2001 prédisent bien si un enfant est malnutris avant son cinquième anniversaire ou non. Pour le modèle de 2006, le pouvoir prédictif est supérieur 60%. Donc les pouvoirs prédictifs des trois modèles permettent de prédire au moins 60 % des cas des enfants malnutris ou non. Ainsi les modèles ont de bons pouvoirs prédictifs

5.1.4. Pouvoir discriminant des modèles

Ce test consiste à faire la représentation graphique de la qualité discriminatoire en construisant des courbe appelée ROC24.Cette représentation se base sur la spécificité et la sensibilité. Mais rappelons d'abord que la variable dépendante retard de croissance (Y) est une variable qualitative ayant deux modalités : « bien nourris » désigné par le chiffre 0 et 1 pour « malnutris ». Ainsi la spécificité représente la probabilité de classer un individu dans la catégorie Y=0 étant donné qu'il y appartient effectivement (TAFFE, 2004). En d'autre terme, il s'agit de la probabilité de classer un enfant dans le groupe des enfants « bien nourris » (ceux qui ont échappé à la malnutrition) sachant qu'il y est observé. La sensibilité désigne la probabilité de classer un individu dans la catégorie Y=1 sachant qu'il y appartient effectivement (TAFFE, 2004). Ainsi, la sensibilité détermine la probabilité de

24 ROC : Receiver Operating Charateristic

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

classer une enfant de moins cinq ans dans le groupe des enfants « malnutris » étant donné qu'il est observé effectivement dans ce groupe.

La courbe ROC représente la sensibilité en fonction de la spécificité lorsque la valeur de césure varie de 0 à 1.L'aire sous la courbe ROC est un estimateur de l'efficacité globale du modèle, c'est-à-dire sa capacité à discriminer. Selon TAFFE (2004), lorsque l'aire comprise entre :

0,9 et 1 : excellente discrimination ;

0,8 et 0,9 : bonne discrimination ; 0,7 et 0,8 faible discrimination ; 0,6 et 0,7 très faible discrimination ; 0,5 et 0,6 mauvaise discrimination.

La figure 5.1 renseigne sur la courbe des ROC des différents modèles. Pour le modèle global estimé à partir des données de l'EDSI de 1996, l'aire sous la courbe ROC vaut 0,7294. Ainsi ce modèle a un pouvoir discriminatoire faible. Pour le second modèle global de 2001, l'aire sous la courbe ROC vaut 0,7392 et ce modèle dispose également d'un pouvoir discriminatoire faible. Quant au dernier, le pouvoir discriminatoire est très faible car il vaut 0,6571. Ainsi ces trois modèles ayant un pouvoir discriminatoire acceptable, on peut alors affirmer que ces modèles sont validés car au fur et à mesure qu'on s'écarte de la bissectrice, meilleure est la discrimination et donc meilleur est le modèle. Par conséquent, on peut passer à l'étape de la présentation des résultats et de leur interprétation

133 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Figure 5.1 : Evolution des aires sous les courbes ROC de 1996 à 2006

ROC(1996) =0,7294

ROC(2001)=0,7392

 

ROC(2006)=0.6571

Exploitation des EDS I, II et III

134 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

5.1.5. Facteurs socio-économiques de la malnutrition

En utilisant la régression logistique binaire pas à pas, 15 modèles ont été élaborés en 1996 et 16 modèles en 2001 et en 2006 permettant de déterminer les mécanismes d'action des facteurs socio-économiques selon la logique de notre cadre d'analyse. Cependant les facteurs socio-économiques significatifs sont identifiés à travers les modèles saturés (M14 du tableau 5.4 ; M16 du tableau 5.5 et M16 du tableau 5.6) dans lesquels l'effet propre ou intrinsèque de chaque facteur socio-économique est connu en présence des autres variables indépendantes retenues pour l'étude. Ainsi, toutes choses étant égales par ailleurs, les facteurs les plus déterminants dans l'explication du retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans au Bénin sont répartis comme suit :

Facteurs communs :

y' L'âge de l'enfant est commun aux trois années 1996, 2001 et 2006 ;

y' La région de résidence, le sexe de l'enfant sont communs aux années 1996 et 2006 ;

y' Le niveau d'instruction le milieu de résidence, l'âge de la mère, l'intervalle inter-génésique sont communs aux années 2001 et 2006 ;

Facteurs spécifiques

y' En 1996 : Religion de la mère.

y' En 2001 : Le milieu de socialisation, allaitement, vaccination et la qualité de l'eau de boisson.

y' En 2006 : la taille du ménage

5.1.5.1. Influence des facteurs socio-économiques
a) Le niveau de vie du ménage

Le niveau de vie n'explique significativement au seuil de 5% le retard de croissance qu'en 2006. En effet, le niveau n'est ni significatif en 1996 ni en 2001. Cependant en 2001, il faut remarquer que l'introduction de la variable milieu de résidence dans le modèle M5 (tableau 5.5) a fait annuler l'effet exercé par le niveau de vie sur la malnutrition des enfants.

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

En 2006, lorsqu'on considère le modèle global (modèle M15 du tableau 5.6), on remarque le niveau de vie est un facteur de différenciation de la malnutrition chronique des enfants de moins cinq ans. En effet, les enfants vivant dans les ménages riches courent 0,76 fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que leurs homologues vivant dans les ménages moyen. Le risque de malnutrition parmi les enfants des ménages riches qui était de 0,61 (effet brut) a augmenté en passant à 0,76 (effet net), soit une augmentation d'environ du risque de malnutrition de 25% dans ces ménages. Ainsi les effets des autres facteurs ont contribué à l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans cette catégorie.

Cependant on n'observe aucune différence significative entre les enfants vivant dans les ménages de niveau de vie faible (pauvres) et ceux des ménages de niveau de vie moyen. Ainsi sous le poids des conditions de vie, les mères issues des ménages pauvres et celles des ménages de niveau de vie moyen adoptent les mêmes comportements nutritionnels alimentaires vis à vis de leurs enfants.

Remarquons que le risque de malnutrition diminue au fur et à mesure que le niveau de vie augmente. Mais cet effet n'est perceptible que pour les enfants vivant dans les ménages Donc l'hypothèse H1 qui stipule que le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau de vie du ménage est confirmée.

b) Niveau d'instruction de la mère

Le niveau d'instruction de la mère n'explique le retard de croissance au seul de 5% qu'en 2001 et en 2006, toutes choses étant égales par ailleurs. En effet en 1996, le niveau d'instruction n'est pas significatif. Son effet brut s'annulé en présence de celui du niveau de vie dans le modèle M2 (tableau5.4). Ainsi en 1996, l'effet de niveau d'instruction passait par du celui du niveau de vie dont est annulé par celui du milieu de résidence.

Dans le modèle global de 2001, le risque d'exposition à la malnutrition chronique est moindre parmi les enfants issus des mères de niveau d'instruction secondaire et plus. En effet, les enfants dont leurs mères ont atteint le niveau secondaire ou plus courent 0,46 fois moins de risque de souffrir de la malnutrition que ceux des mères sans niveau (Modèle M16 du tableau 5.5). Mais ce risque parmi cette catégories d'enfants a augmenté passant de 0,28 (effet brut) à 0,46 (effet net), soit une augmentation d'environ 61% de risque. Ainsi

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

les effets des autres facteurs ont contribué à l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans cette catégorie.

Cependant, il n'y a pas de différence significative entre les enfants des mères de niveau primaire et ceux des mères sans niveau d'instruction. Ainsi ces deux catégories de mères adoptent les mêmes comportements nutritionnels alimentaires vis à vis de leurs enfants. Mais on remarque que le risque de malnutrition parmi les enfants des mères de niveau d'instruction primaire qui était plus élevé (0,83) s'est annulé avec l'introduction de la variable le milieu de résidence (modèle M4 du tableau 5.5). Donc lorsqu'on prend en compte le milieu de résidence, le niveau d'instruction ne discrimine plus les enfants issus des mères sans niveau d'instruction et ceux dont leurs mères ont atteint le niveau primaire.

On constate dans le modèle M16 (tableau 5.6) de 2006 que les risques d'exposition à la malnutrition sont moindres parmi les enfants issus des mères de niveau d'instruction primaire et secondaire ou plus. En effet, les enfants des mères de niveau primaire et niveau secondaire et plus ont respectivement 0,73 et 0,66 fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que les enfants des mères sans niveau. Donc contrairement au modèle global de 2001 où les enfants des mères sans niveau et de niveau primaire courraient les mêmes risque de souffrir du retard de croissance ; en 2006 les enfants ces deux catégories de mère ont des risques différents face à la malnutrition. Ces risques parmi ces catégories d'enfants ont augmenté passant des effets bruts de 0,62 pour les enfants des mères de niveau primaire et 0,44 pour ceux issus des mères de secondaire ou plus aux effets nets 0,74 et 0,67 respectivement pour ces deux catégories d'enfants. Ainsi les effets des autres facteurs ont contribué à l'augmentation de l'exposition au risque de malnutrition dans ces catégories.

Par ailleurs, il faut noter que le risque de malnutrition diminue au fur et à mesure que le niveau d'instruction augmente. De plus, au cours de la période 2001-2006, le risque de malnutrition des enfants issus des mères de niveau primaire était non significatif en 2001 mais il le devient en 2006. Pour les enfants issus des mères ayant atteint le secondaire ou plus, le risque de malnutrition est passé de en 0,46 en 2001 à 0,67 en 2006. Ainsi ces résultats montrent que l'hypothèse H2 selon laquelle le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau d'instruction de la mère, c'est-à-dire l'absence d'instruction est significativement associée à l'augmentation de la malnutrition est confirmée.

c) Activité économique de la mère

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

L'occupation de la mère n'a pas une influence significative sur le retard de croissance quelle que soit l'année. Mais l'activité influençait le retard de croissance au départ (effet brut) et cette influence est devenue non significative en présence des facteurs niveau de vie et niveau d'instruction .Cependant, le milieu de socialisation fait ressortir l'effet de l'activité économique (modèles M8 du tableau 5.4) qui sera complètement annulé après l'introduction de l'âge de l'enfant dans le modèle M10 de 1996. Le même scénario s'est aussi observé en 2001 où l'introduction de l'âge de l'enfant annule complètement de l'effet de l'activité économique de la mère. Mais en 2006, en dehors de l'âge de l'enfant qui annule l'effet de l'activité sur la malnutrition, le sexe de l'enfant fait ressortir cet effet (Modèles M10 et M11 du tableau 5.6) qui sera ensuite annule à nouveau par le facteur vaccination.

Ainsi on peut donc déduire de ces différents constats que l'effet de l'activité de la mère sur le retard de croissance passe de façon prépondérant par celui de l'âge de l'enfant et ensuite par le sexe de l'enfant et la vaccination. Ces résultats montrent que l'hypothèse H3 qui stipule que le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par l'activité économique de la mère ; c'est à dire l'exercice d'une activité économique rémunérée est significativement associé à l'augmentation de la malnutrition est infirmée.

5.1.5.2. Influences des autres facteurs a). Facteurs du contexte de résidence

? Région de résidence de la mère

En 1996, la région de résidence explique le retard de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin (au seuil de 5%). Ainsi toute chose étant égale par ailleurs, les enfants résidant avec leurs mères dans l'Atacora courent 2,02 fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que leurs homologues résidant dans l'Atlantique. Les enfants résidant dans les autres régions (Borgou, Mono, Ouémé et Zou) ne se distinguent pas significativement de ceux de l'Atlantique.

En 2001 l'influence de la région de résidence sur l'état nutritionnel des enfants n'est pas significative. Mais en 2006, la région de résidence fait son apparition et elle devient un facteur significatif au seuil de 5%. Ainsi les enfants dont les mères vivent dans les régions

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

du Borgou et du Zou se distinguent significativement de ceux de l'Atlantique. En effet ils respectivement 1,60 et 1,50 fois plus de risque de souffrir de la malnutrition que leur congénères de l'Atlantique. Mais il n'y a pas de différence significative entre les enfants issus des mères résidant dans l'Atacora, l'Ouémé, Mono et ceux de l'Atlantique.

? Milieu de résidence

Le milieu de résidence est non significatif dans le modèle saturé en 1996. Mais en 2001 et en 2006, l'effet du milieu de résidence est significatif au seuil de 5%. Ainsi les enfants qui vivent dans les milieux urbains ont 0,70 fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que leurs homologues du milieu rural en 2001. Le risque de malnutrition de cette catégorie a légèrement augmenté passant de 0,65 (effet but) à 0,70 (effet net) montrant ainsi l'effet des autres facteurs (tableau5.5). Mais en 2006, par rapport aux enfants des milieux ruraux, ceux des milieux urbains courent 0,84 fois moins de risque de souffrir de la malnutrition chronique (modèle M16 du tableau 5.6).

Par ailleurs entre 2001 et 2006, le risque d'exposition a augmenté. En effet, le risque parmi les enfants dont leurs mères vivent dans les milieux urbains est de 0,70 en 2001. Mais en 2006, ce risque est passé à 0,83 dans cette même catégorie d'enfant.

b). Facteurs socio-culturels ? Religion de la mère

En 1996, la religion de la mère présente une influence significative sur l'état nutritionnel des enfants. Ainsi, les enfants issus des mères de religion traditionnelle courent 1,49 fois moins risque de souffrir du retard de croissance que ceux issus des mères de religion traditionnelle. Toutefois, il n'y a pas de différence significative entre les enfants dont leurs mères sont musulmanes ou sans religion et les enfants des mères chrétiennes. Par contre en 2001, par rapport aux enfants issus des mères chrétiennes, les enfants des mères traditionnelles courent 1,24 fois plus de risque d'être malnutris (modèle M16 du tableau 5.5) et aucune différence significative n'a été remarquée entre les enfants issus des mères musulmanes ou sans religion et les enfants des mères chrétiennes. M en 2006, l'influence de ce facteur n'est pas significative.

139 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

V' Milieu de socialisation

En 1996 comme en 2006, le milieu de socialisation de la mère n'a pas d'influence significative sur l'état nutritionnel des enfants (tableau 5.4 et tableau 5.6). Par contre en 2001, ce facteur est significatif au seuil de 5%. Ainsi les enfants dont les mères sont socialisées à Cotonou courent 0,62 fois moins de risque de souffrir de la malnutrition que ceux dont leurs mères sont socialisées en milieu rural. Cependant, il n'y a pas de différence entre les enfants dont les mères des autres villes ou à l'étranger et ceux dont leurs vivent en milieu rural.

c). Facteurs socio-démographiques

Parmi tous les facteurs socio-démographiques introduits dans le modèle saturé, seul l'âge et le sexe de l'enfant sont significatif en 1996. L'âge de la mère à l'accouchement, l'intervalle inter génésique et l'âge de l'enfant sont significatifs au seuil de 5% en 2001. Mais en 2006, l'âge de l'enfant, le sexe de l'enfant, l'âge de la mère à l'accouchement et l'intervalle inter génésique sont significatif.

V' Age à l'accouchement des enfants

Non significatif en 1996, l'effet de l'âge de la mère à l'accouchement est devenu significatif en 2001. En effet, les enfants des mères adolescentes (ayant moins de vingt ans) courent 1,57 fois plus de risque de souffrir de la malnutrition chronique que ceux issus des mères jeunes (20-34ans). Mais le comportement des mères adultes (35ans et plus) ne se distingue pas significativement de celui des mères jeunes.

En 2006, l'âge de la mère réduit aussi considérablement le risque d'avoir des enfants malnutris. En effet, les enfants des mères adolescentes courent 1,26 fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux issus des mères jeunes. Il n'y a pas de différence significative entre les enfants des mères jeunes et ceux des mères adultes.

Mais notons que le risque de malnutrition dans la catégorie des enfants des mères adolescentes a diminué passant de 1,57 en 2001 à 1,26 en 2006. De plus, l'effet de l'âge à l'accouchement des mères sur la malnutrition diminue au fur et à mesure que l'âge à l'accouchement.

140 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

? Intervalle inter génésique

L'intervalle inter génésique n'explique pas le retard de croissance des enfants en 1996. Mais en 2001, l'influence de ce facteur est significative au seuil de 5%. Les enfants dont l'intervalle inter-génésique est court (moins de 24mois) ou moyen (24 à 35mois) courent respectivement 1,68 et 1,24 fois plus de risque que ceux ayant un intervalle inter-génésique long (tableau 5.5). De plus, il n'y a pas de différence significative entre les enfants n'ayant pas d'intervalle inter-génésique et ceux ayant un intervalle long (.36mois ou plus)

Cependant en 2006, on constate la tendance est la même que celle observée en 2001. En effet, les enfants d'intervalle inter génésique court ou moyen courent respectivement 1,22 et 1,15 fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux ayant un intervalle long (tableau5.6). Donc, plus l'intervalle est court, plus le risque de malnutrition est élevé.

Par ailleurs, le risque de malnutrition a diminué entre 2001-2006. En effet il est passé de 1,68 en 2001 à 1,22 en 2006 pour les enfants ayant un intervalle court. Pour ceux qui ont un intervalle moyen, le risque est passé de 1,24 en 2001 à 1,15 en 2006; soit une baisse d'environ de 7%.

? Age de l'enfant

L'âge de l'enfant est un facteur qui explique le retard de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin au seuil de 5% sur l'ensemble de la période 1996- 2006. En effet, par rapport aux enfants âgés de 0-11mois, ceux âgés de 12-23mois et de 24-35mois courent respectivement 2,61 et 6,37 plus de risque d'être atteints de la malnutrition en 1996.

En 2001, les enfants âgés de 12-23mois et de 24-35mois ont respectivement 4,71 et 6,77 fois plus de risque d'être malnutris que ceux âgés de 0-11mois. De même, les enfants âgés 36-47mois et 48-59mois courent respectivement 6,42 et 5,33fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux âgés de 0-11mois. Ainsi, on remarque que le risque de malnutrition augmente avec l'âge jusqu'à 35ème mois où il commence par diminuer.

Cette tendance s'observe également en 2006. Par rapport aux enfants âgés 0-11mois, les enfants âgés de 12-23mois, 24-35mois courent respectivement 2,06 et 2,48 fois

141 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

plus de risque d'être malnutris. Quant aux enfants âgés de 36-47 mois et de 48-59 mois, le risque d'exposition est respectivement de 2,4 et 1,88 fois plus que ceux âgés de 0-11mois. V' Le sexe de l'enfant

Le sexe de l'enfant explique significativement le retard de croissance chez les moins de cinq ans au seuil 5% en 1996 et en 2006. En effet, les enfants de sexe masculin courent 1,67 fois plus de risque que ceux de sexe féminin en 1996. De même en 2006, par rapport aux filles, les garçons de moins de cinq courent 1,30 fois plus de risque de souffrir du retard de croissance. Ainsi, les enfants de sexe masculin sont les plus touchés par la malnutrition. Mais le risque d'exposition parmi les enfants garçon a diminué en passant 1,67en 1996 à 1,30 en 2006 soit une baisse de 22% sur la période.

d). Facteurs liés aux comportements sanitaires et nutritionnels de la mère

Parmi les facteurs relatifs aux comportements sanitaires et nutritionnel de la mère introduits dans les différents modèles la vaccination, l'état morbide, la qualité de l'eau boisson, et l'allaitement en 2001.

V' Vaccination

Non significatif en 1996, l'effet de la vaccination sur la malnutrition est devenu significatif en 2001. Ainsi les enfants non vaccinés, c'est-à-dire ceux qui n'ont reçu aucune dose de BCG, ni les trois doses de DTcoq ou de Polio courent 1,35 fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux qui sont vacciné. De même, les enfants qui en ont reçu partiellement ces doses courent 1,20 fois plus de risque d'être atteint de retard de croissance que ceux qui sont complètement vaccinés. Ce pendant en 2006, l'effet de la vaccination n'est pas significative.

V' Etat morbide

L'influence de l'effet des maladies contractées par les enfants au cours de la période de référence sur l'état nutritionnel des enfants est significative au seuil de 5%, et ceci seulement en 2001. Les enfants qui ont souffert des trois type de maladie, c'est-à-dire la diarrhée, de la fièvre et de la taux, courent 1,52 fois plus de risque de souffrir du retard de croissance que ceux n'ayant souffert d'aucune maladie en 2001.Mais ceux qui ont souffert d'une ou de deux des trois maladies courent le même risque que ceux n'ayant souffert d'aucune maladie. En 2006, l'influence des maladies suscitées ne sont pas significatives.

V' Qualité de l'eau de boisson

142 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

L'influence de la qualité de l'eau de boisson est significative au seuil de 5% en 2001. Ainsi les enfants qui consomment de l'eau non potable courent 1,22 fois plus de risque d'être atteint de la malnutrition que ceux qui consomment de l'eau potable. Mais en 2006, la qualité de l'eau n'a plus une influence significative sur la malnutrition des enfants (tableau5.6).

? Allaitement

L'allaitement n'a une influence significative sur la malnutrition des enfants qu'en 2001. Les enfants qui ne sont pas allaités ont 4,48 fois plus risque d'être malnutris que ceux qui sont allaité (tableau5.5). Cet effet n'est plus significatif en 2006.

e). Influence du facteur taille du ménage

La taille n'a aucun effet significatif sur le retard de croissance en 1996 et en 2001 Mais l'influence de la taille du ménage est significative en 2006. En effet, on remarque les enfants vivant dans les ménages ayant une petite taille (entre 1 et 4 personnes) courent 0,84 fois moins de risque de souffrir du retard de croissance que ceux vivant les ménages d'au moins 6 personnes (tableau5.6). Il n'y a pas de différence significative entre les enfants vivant les ménages de 5 personnes et ceux des ménages de 6 personnes ou plus.

143 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Tableau 5.4 : Rapport des cotes cde la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 1996

Variables

 

Effets nets des facteurs socio-économiques sur le retard de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 1996

 
 

Effet brut

M0 M1

M 2

M 3

M 4

M 5

M 6

M7

M 8

M9

M 10

M 11

M 12

M13

M14

M 15

Niveau de vie

 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Pauvre

1,20ns

1,21*

1,20ns

1,19ns

1,16ns

1,16ns

1,14ns

1,15ns

1,14ns

1,14ns

1,14ns

1,12ns

1,12ns

1,12ns

1,14ns

1,14ns

Moyen

Ref

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Ref

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Riche

0,81*

0,82ns

0,86ns

0,89ns

0,94ns

0,95ns

0,96ns

0,95ns

0,95ns

0,97ns

0,85ns

0,84ns

0,84ns

0,85ns

0,85ns

0,87ns

Niveau d'instruction

 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Sans niveau

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Ref

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primaire

0,87ns

 

0,97ns

0,96ns

0,95ns

0,96ns

0,99ns

1,03ns

1,01ns

1,00ns

0,99ns

0,99ns

0,98ns

0,98ns

0,99ns

1,01ns

secondaire

0,52***

 

0,65*

0,67ns

0,69ns

0,70ns

0,75ns

0,78ns

0,79ns

0,79ns

0,72ns

0,71ns

0,71ns

0,71ns

0,72ns

0,73ns

Occupation

 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Inactives

0,63**

 
 

0,68*

0,68*

0,69*

0,67*

0,66**

0,65**

0,65**

0,71ns

0,72ns

0,72ns

0,71ns

0,72ns

0,72ns

Service_adm

0,56ns

 
 

0,73ns

0,78ns

0,78ns

0,79ns

0,80ns

0,80ns

0,80ns

0,87ns

0,88ns

0,89ns

0,87ns

0,89ns

0,90ns

commerçantes

Ref

 
 

Ref

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agricultrices

1,04ns

 
 

0,97ns

0,91ns

0,91ns

0,86ns

0,84ns

0,84ns

0,85ns

0,86ns

0,87ns

0,86ns

0,85ns

0,84ns

0,84ns

ouvrière

0,80ns

 
 

0,97ns

0,95ns

0,96ns

0,97ns

0,97ns

0,96ns

0,96ns

0,93ns

0,91ns

0,91ns

0,90ns

0,91ns

0,91ns

Région de résidence

 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 

Atacora

 
 
 
 

1,74***

1,74***

1,68***

1,67***

1,66***

1,68***

2,05***

2,02***

2,02***

2,02***

2,05***

2,02***

Borgou

 
 
 
 

1,02ns

1,02ns

1,07ns

1,04ns

1,04ns

1,04ns

1,19ns

1,18ns

1,18ns

1,15ns

1,16ns

1,16ns

Atlantique

 
 
 
 

Ref

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Ouémé

 
 
 
 

1,16ns

1,16ns

1,23ns

1,22ns

1,24ns

1,25ns

1,26ns

1,24ns

1,23ns

1,24ns

1,25ns

1,21ns

Mono

 
 
 
 

1,40*

1,39*

1,23ns

1,25ns

1,26ns

1,25ns

1,31ns

1,30ns

1,30ns

1,33ns

1,36ns

1,35ns

144 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Zou

 
 
 
 
 

1,21ns

1,21ns

1,25ns

1,23ns

1,21ns

1,21ns

1,31ns

1,28ns

1,28ns

1,28ns

1,30ns

1,31ns

Milieu de résidence

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Rural

 
 
 
 
 
 

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Ref

Urbain

 
 
 
 
 
 

0,95ns

0,96ns

0,98ns

0,98ns

0,97ns

1,00ns

1,00ns

1,00ns

1,01ns

0,99ns

1,00ns

Religion

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 

Chrétien

 
 
 
 
 
 
 

Ref

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Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

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Traditionnel

 
 
 
 
 
 
 

1,48***

1,45***

1,45***

1,47***

1,55***

1,56***

1,56***

1,54***

1,52***

1,49***

Musulman

 
 
 
 
 
 
 

1,11ns

1,11ns

1,11ns

1,12ns

1,05ns

1,07ns

1,07ns

1,07ns

1,05ns

1,04ns

Sans Religion

 
 
 
 
 
 
 

1,05ns

1,04ns

1,03ns

1,04ns

1,01ns

1,03ns

1,03ns

1,01ns

0,96ns

0,94ns

Milieu se socialisation

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 

Cotonou

 
 
 
 
 
 
 
 

0,81ns

0,80ns

0,80ns

0,85ns

0,85ns

0,85ns

0,85ns

0,81ns

0,81ns

Autres villes

 
 
 
 
 
 
 
 

0,92ns

0,93ns

0,93ns

0,89ns

0,92ns

0,92ns

0,92ns

0,93ns

0,92ns

Milieu rural

 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Etranger

 
 
 
 
 
 
 
 

0,73*

0,73*

0,73*

0,73*

0,75*

0,75ns

0,75ns

0,75ns

0,75ns

Age de la mère

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Adolescentes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,31*

1,29ns

1,20ns

1,24ns

1,24ns

1,24ns

1,25ns

1,24ns

jeunes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Adultes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,90ns

0,92ns

0,93ns

0,91ns

0,91ns

0,90ns

0,90ns

0,90ns

Intervalle inter-génésique

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Première naissance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,11ns

1,08ns

1,06ns

1,06ns

1,08ns

1,08ns

1,08ns

court

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,35*

1,04ns

1,02ns

1,02ns

1,03ns

1,03ns

1,03ns

Moyen

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,14ns

1,04ns

1,04ns

1,04ns

1,04ns

1,03ns

1,03ns

Long

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Age enfant

 
 
 
 
 
 
 
 

****

 
 
 
 
 
 
 
 

0-11 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

145 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

12-23 mois 2,57*** 2,56*** 2,56*** 2,59*** 2,61*** 2,61***

24- 35 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6,17***

6,26***

6,23***

6,27***

6,39***

6,37***

Sexe de l'enfant

 
 
 

****

 
 
 
 
 
 
 

Féminin

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Masculin

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,65***

1,65***

1,66***

1,67***

1,67***

Allaitement

 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Allaité

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Non allaité

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,17ns

1,17ns

1,15ns

1,16ns

Vaccination

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Non vacciné

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,13ns

1,14ns

1,13ns

Partiellement

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,01ns

1,00ns

1,00ns

Vacciné

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Etat morbide

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Aucune maladie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Une maladie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,17ns

1,18ns

2 maladies

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,05ns

1,05ns

3 maladies

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,02ns

1,01ns

Qualité de l'eau

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Eau potable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Eau non potable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,14ns

Taille du ménage

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Petite taille

 

0,77**

0,78*

0,80*

0,83ns

0,86ns

0,86ns

0,88ns

0,89ns

0,85ns

0,84ns

0,83ns

0,83ns

0,83ns

0,81ns

0,80ns

0,80ns

Taille moyenne

 

0,91ns

0,92ns

0,93ns

0,96ns

0,99ns

0,99ns

0,99ns

1,00ns

0,99ns

0,98ns

0,96ns

0,95ns

0,95ns

0,96ns

0,95ns

0,96ns

6 personnes ou

plus Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref Ref

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Khi-deux

 

4,46

18,82

21,96

23,48

41,64

41,84

51,04

55,69

60,51

63,46

295,08

321,6

321,71

322,93

325,41

327,15

 
 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 

significativité

 

ns

***

***

***

***

***

***

 

***

***

***

***

***

***

***

***

pseudo R2

 

0,0015

0,0063

0,0074

0,0082

0,0145

0,0146

0,0178

0,0196

0,0213

0,0224

0,104

0,1133

0,1133

0,1134

0,1163

0,117

146 | Page

147 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Tableau 5.5: Rapport des cotes de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2001

Variables

 
 

Effets nets des facteurs socio-économiques sur le retard de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2006

 
 

Effet brut

M0 M1

M 2

M 3

M 4

M 5

M 6

M7

M 8

M9

M 10

M 11

M 12

M13

M 14

M15

M 16

Niveau de vie

 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pauvre

1,17*

1,17*

1,15ns

1,14ns

1,15ns

1,13ns

1,14ns

1,15ns

1,16ns

1,17ns

1,2*

1,2*ns

1,18ns

1,17ns

1,16ns

1,16ns

1,15ns

Moyen

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Riche

0,6***

0,6***

0,76***

0,78**

0,77**

0,90ns

0,90ns

0,91ns

0,93ns

0,92ns

0,82*

0,82*

0,83ns

0,84ns

0,85ns

0,85ns

0,87ns

Niveau d'instruction

 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sans niveau

Ref

 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

primaire

0,67***

 

0,77***

0,79**

0,78**

0,83*

0,84*

0,86ns

0,84*

0,86ns

0,86ns

0,87ns

0,87ns

0,86ns

0,85ns

0,86ns

0,87ns

secondaire

0,28***

 

0,36***

0,43***

0,42***

0,46***

0,47***

0,48***

0,48***

0,49***

0,44***

0,45***

0,45***

0,44***

0,44***

0,45***

0,46***

Activité économique

 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Inactives

0,74**

 
 

0,77**

0,77**

0,77**

0,77**

0,77**

0,73**

0,75**

0,89ns

0,89ns

0,88ns

0,88ns

0,87ns

0,87ns

0,86ns

Service_adm

0,3***

 
 

0,5***

0,49***

0,48***

0,49***

0,52**

0,5***

0,53**

0,66ns

0,67ns

0,66ns

0,66ns

0,67ns

0,67ns

0,68ns

Commerçantes

Ref

 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

agricultrices

1,35***

 
 

1,04ns

1,03ns

1,03ns

1,01ns

0,98ns

0,98ns

0,97ns

0,97ns

0,97ns

0,97ns

0,97ns

0,96ns

0,98ns

0,98ns

ouvrière

0,90ns

 
 

1,02ns

1,02ns

0,97ns

0,97ns

0,96ns

0,95ns

0,99ns

0,92ns

0,91ns

0,90ns

0,93ns

0,95ns

0,95ns

0,95ns

Région de résidence

 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Atacora

 
 
 
 

0,82ns

0,84ns

0,83ns

0,74**

0,73**

0,72**

0,79ns

0,79ns

1,25ns

1,22ns

1,17ns

1,18ns

1,21ns

Borgou

 
 
 
 

0,95ns

0,95ns

0,95ns

0,86ns

0,83ns

0,81ns

0,97ns

0,97ns

1,23ns

1,20ns

1,21ns

1,19ns

1,22ns

Atlantique

 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ouémé

 
 
 
 

0,98ns

0,95ns

0,98ns

0,86ns

0,88ns

0,88ns

0,92ns

0,92ns

1,00ns

1,00ns

0,93ns

0,92ns

0,95ns

Mono

 
 
 
 

1,10ns

1,04ns

0,94ns

0,87ns

0,87ns

0,89ns

0,80ns

0,79ns

1,10ns

1,11ns

1,04ns

1,05ns

1,10ns

Zou

 
 
 
 

0,93ns

0,88ns

0,88ns

0,80*

0,79**

0,79**

0,85ns

0,85ns

1,05ns

1,08ns

1,00ns

1,00ns

1,05ns

Milieu de résidence

 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

148 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Rural

 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Urbain

 
 
 
 
 
 

0,65***

0,66***

0,64***

0,65***

0,67***

0,69***

0,68***

0,68***

0,68***

0,69***

0,69***

0,70***

Religion

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chrétien

 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Traditionnel

 
 
 
 
 
 
 

1,23**

1,23**

1,21*

1,24**

1,29**

1,29**

1,29**

1,25**

1,26**

1,26**

1,24*

Musulman

 
 
 
 
 
 
 

1,00ns

1,00ns

1,00ns

1,02ns

1,00ns

1,00ns

0,99ns

0,97ns

0,95ns

0,95ns

0,95ns

Sans Religion

 
 
 
 
 
 
 

0,91ns

0,89ns

0,89ns

0,88ns

0,91ns

0,91ns

0,91ns

0,88ns

0,88ns

0,87ns

0,88ns

Milieu de socialisation

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cotonou

 
 
 
 
 
 
 
 

0,7***

0,68***

0,68***

0,65***

0,66***

0,62***

0,61***

0,61***

0,61***

0,62***

Autres villes

 
 
 
 
 
 
 
 

1,2**

1,18*

1,15ns

1,14ns

1,14ns

1,14ns

1,14ns

1,15ns

1,14ns

1,14ns

Milieu rural

 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Etranger

 
 
 
 
 
 
 
 

0,76**

0,77*

0,74**

0,74**

0,74**

0,74**

0,76*

0,76*

0,77*

0,77*

Age de la mère

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Adultes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,90ns

0,90ns

0,93ns

0,93ns

0,93ns

0,94ns

0,95ns

0,95ns

0,93ns

jeunes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Adolescentes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,45***

1,59***

1,6***

1,6***

1,60***

1,59***

1,56***

1,57***

1,57***

Intervalle inter-génésique

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Première naissance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,95ns

1,01ns

1,02***

1,01ns

1,05ns

1,06ns

1,05ns

1,05ns

court

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,76***

1,68***

1,68**

1,69***

1,70***

1,70***

1,68***

1,68***

Moyen

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,31***

1,23**

1,23***

1,24***

1,23**

1,23**

1,24**

1,23**

Long

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Age de l?enfant

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0-11 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

12-23 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4,46***

4,46***

4,42***

4,75***

4,81***

4,76***

4,71***

24- 35 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6,72***

6,76***

6,56***

7,00***

6,95***

6,88***

6,77***

149 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

36-47 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6,32***

6,3***

6,26***

6,74***

6,73***

6,58***

6,42***

48-59 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5,12***

5,16***

5,08***

5,45***

5,46***

5,4***

5,33***

Sexe de l'enfant

 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Féminin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

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Ref

Ref

Ref

Ref

Masculin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,10ns

1,10ns

1,11ns

1,11ns

1,11ns

1,11ns

Allaitement

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Allaité

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Non allaité

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4,48***

4,48***

4,53***

4,74***

4,87***

Vaccination

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Non vacciné

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,42**

1,4**

1,36*

1,35*

Partiellement

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,2**

1,2**

1,19**

1,20**

Vacciné

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

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Supplémentation

en vitamine A

 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

N'a pas reçu

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

A reçu

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,84*

0,84*

0,85ns

Etat morbide

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Aucune maladie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Une maladie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,02ns

1,01ns

2 maladies

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,8**

0,79*

3 maladies

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,54**

1,52**

Qualité de l'eau

 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Eau potable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Eau non potable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,22**

Taille du ménage

 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Petite taille

0,94ns

 

0,95ns

0,95ns

0,97ns

0,96ns

0,98ns

0,98ns

0,98ns

0,93ns

0,96ns

0,93ns

0,93ns

0,93ns

0,91ns

0,91ns

0,91ns

0,90ns

Taille moyenne

0,96ns

 

0,95ns

0,95ns

0,94ns

0,93ns

0,95ns

0,96ns

0,95ns

0,95ns

0,94ns

0,94ns

0,94ns

0,94ns

0,94ns

0,94ns

0,94ns

0,93ns

6 personnes ou plus

Ref

 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Khi-deux

 
 

74,35

125,27

137,05

141,87

164,82

169,34

188,39

202,24

227,25

536,03

537,71

551,9

552,68

563,19

575,88

582,95

Significativité

 
 

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

Pseudo R2

 
 

0,016

0,027

0,0297

0,0307

0,0357

0,0368

0,041

0,044

0,0496

0,117

0,1174

0,1204

0,1217

0,1241

0,1269

0,1285

150 | Page

151 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Tableau 5.6 : Rapport des cotes de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2006

 

Effets nets des facteurs socio-économiques sur le retard de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin en 2006

Variables

Effet
brut

M0

M1

M 2

M 3

M 4

M 5

M 6

M7

M 8

M9

M 10

M 11

M 12

M13

M 14

M15

M 16

Niveau de vie

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pauvre

1,07 ns

 

1,06 ns

1,03 ns

1,01 ns

1,05 ns

1,04 ns

1,04 ns

1,04 ns

1,05ns

1,05ns

1,05ns

1,06ns

1,06ns

1,07ns

1,07ns

1,07ns

1,06ns

Moyen

Ref

 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Riche

0,61***

 

0,62** *

0,69** *

0,71** *

0,72** *

0,76** *

0,75** *

0,76** *

0,76** *

0,77** *

0,76** *

0,76** *

0,75***

0,75** *

0,75** *

0,75** *

0,76** *

Niveau d'instruction

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sans niveau

Ref

 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

primaire

0,62***

 
 

0,71** *

0,72** *

0,74** *

0,75** *

0,74** *

0,74** *

0,73** *

0,73** *

0,74** *

0,73** *

0,74***

0,73** *

0,74** *

0,74** *

0,74** *

secondaire

0,44***

 
 

0,57** *

0,61** *

0,64** *

0,66** *

0,67** *

0,67** *

0,67** *

0,66** *

0,67** *

0,66** *

0,67***

0,66** *

0,67** *

0,67** *

0,67** *

Activité économique

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Inactives

1,11*

 
 
 

1,11*

1,05 ns

1,05 ns

1,07 ns

1,07 ns

1,03ns

1,00ns

1,08ns

1,07ns

1,07ns

1,08ns

1,08ns

1,08ns

1,08ns

Service_adm

0,42***

 
 
 

0,67**

0,67**

0,67**

0,64**

0,64**

0,65** *

0,65**

0,67*

0,67**

0,67**

0,67*

0,67*

0,67*

0,67*

commerçantes

Ref

 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

agricultrices

1,14***

 
 
 

1,13** *

1,06 ns

1,04 ns

1,05 ns

1,05 ns

1,04ns

1,03ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,03ns

1,03ns

1,03ns

ouvrière

0,99 ns

 
 
 

1,05 ns

1,03 ns

1,02 ns

1,03 ns

1,03 ns

1,04ns

1,04ns

1,05ns

1,04ns

1,04ns

1,05ns

1,04ns

1,05ns

1,04ns

Région de résidence

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Atacora

 
 
 
 
 

0,92 ns

0,93 ns

0,92 ns

0,92 ns

0,9ns

0,9ns

0,92ns

0,92ns

0,92ns

0,92ns

0,93ns

0,93ns

0,91ns

Borgou

 
 
 
 
 

1,65** *

1,64** *

1,65** *

1,63** *

1,58** *

1,57** *

1,59** *

1,6***

1,6***

1,61** *

1,61** *

1,61** *

1,6***

Atlantique

 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ouémé

 
 
 
 
 

1,07 ns

1,05 ns

1,05 ns

1,04 ns

1,04ns

1,04ns

1,04ns

1,03ns

1,03

1,05ns

1,06ns

1,06ns

1,06ns

152 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Mono 1,02 ns 1,00 ns 1,00 ns 1,00 ns 1,00n s 1,01ns 1,02ns 1,02ns 1,02ns 1,02ns 1,04ns 1,04ns 1,03ns

Zou

 
 
 
 
 

1,51** *

1,48** *

1,48** *

1,48** *

1,45** *

1,46** *

1,49** *

1,49** *

1,49***

1,5***

1,51** *

1,51** *

1,5***

Milieu de résidence

 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 

Rural

 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Urbain

 
 
 
 
 
 

0,85** *

0,84** *

0,84** *

0,85** *

0,85** *

0,84** *

0,83** *

0,83***

0,83** *

0,83** *

0,83** *

0,84** *

Religion

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chrétien

 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Traditionnel

 
 
 
 
 
 
 

0,97 ns

0,97ns

0,97ns

0,98ns

0,97ns

0,97ns

0,97ns

0,98ns

0,98ns

0,98ns

0,97ns

Musulman

 
 
 
 
 
 
 

1,00 ns

1,00ns

1,00ns

1,00ns

0,99

0,99ns

0,99ns

1,00ns

1,00ns

1,00ns

0,99ns

Sans Religion

 
 
 
 
 
 
 

1,02 ns

1,02 ns

1,03ns

1,03ns

1,03

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

Milieu se socialisation

 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cotonou

 
 
 
 
 
 
 
 

0,96 ns

0,95ns

0,95ns

0,95ns

0,94ns

0,94ns

0,95ns

0,95ns

0,95ns

0,95ns

Autres villes

 
 
 
 
 
 
 
 

1,01 ns

1,01ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,02ns

1,01ns

Milieu rural

 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Etranger

 
 
 
 
 
 
 
 

0,97 ns

0,98ns

0,98ns

0,99ns

0,99ns

0,99ns

0,99ns

0,99ns

0,99ns

0,99ns

Age de la mère

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Adultes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,85** *

0,88**

0,9*

0,9*

0,9*

0,9*

0,9*

0,9*

0,9*

jeunes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Adolescentes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,4***

1,33** *

1,27** *

1,26** *

1,26***

1,26** *

1,26** *

1,26** *

1,26** *

Intervalle inter-génésique

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Première naissance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,17**

1,17**

1,18**

1,18**

1,18**

1,18**

1,18**

1,18**

court

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,27** *

1,22** *

1,22** *

1,22***

1,22** *

1,22** *

1,22** *

1,22** *

1,13** 1,14** 1,15** 1,15** 1,15** 1,15** 1,15**

Moyen * * * 1,15*** * * * *

153 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Long

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Age enfant

 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0-11 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

12-23 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,09** *

2,08** *

2,08***

2,06** *

2,06** *

2,06** *

2,06** *

24- 35 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,53** *

2,51** *

2,5***

2,48** *

2,48** *

2,48** *

2,48** *

36-47 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,42** *

2,42** *

2,4***

2,39** *

2,4***

2,4***

2,4***

48-59 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,92** *

1,9***

1,88*** *

1,88** *

1,88** *

1,88** *

1,88** *

Sexe de l'enfant

 
 
 
 
 
 
 
 
 

***

 
 
 
 
 
 
 
 

Féminin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Masculin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,3***

1,3***

1,3***

1,3***

1,3***

1,3***

Allaitement

 
 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Allaité

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Jamais allaité

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,08ns

1,08ns

1,08ns

1,08ns

1,08ns

Vaccination

 
 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Non vacciné

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,85**

0,87*

0,87*

0,86*

Partiellement

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,00ns

1,01ns

1,01ns

1,01ns

Vacciné

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

Ref

Supplémentation

en vitamine

A

 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 
 

A reçu

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Ref

N'a pas reçu

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,15**

1,15**

1,14*

Etat morbide

 
 
 
 
 
 
 
 
 

ns

 
 
 
 
 
 
 
 

Aucune maladie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Ref

Une maladie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,03ns

1,03ns

2 maladies

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,96ns

0,96ns

154 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

3 maladies 1,08ns 1,08ns

Qualité de l'eau ns

Eau potable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ref

Eau non potable

 
 
 

1,07ns

Taille du ménage

 

ns

 
 

Petite taille

 

0,81** *

0,86** *

0,90**

0,91**

0,91**

0,91*

0,91**

0,91**

0,85** *

0,84** *

0,86

***

0,86** *

0,85***

0,84** *

0,84** *

0,84** *

0,84** *

Taille moyenne

 

0,96 ns

1,00 ns

1,04ns

1,04 ns

1,06 ns

1,07 ns

1,06 ns

1,06 ns

1,04 ns

1,04 ns

1,05 ns

1,05 ns

1,05 ns

1,04 ns

1,04 ns

1,04 ns

1,04 ns

6 personnes ou plus

 

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Ref

Khi-deux

 
 

210,24

285,44

297,72

438,39

452,83

457,8

458,38

494,01

514,14

831,37

878,63

882,1

886,96

890,75

892,89

895,58

Significativité

 
 

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

***

Pseudo R2 0,0126 0,0171 0,0179 0,0263 0,0272 0,028 0,0281 0,0304 0,0316 0,051 0,0539 0,0542 0,0545 0,0547 0,0548 0,055

155 | P a g e

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

5.2. Conclusions issues de la confrontation des hypothèses

Tableau 5.7 : Tableau récapitulatif des conclusions issues de la confrontation des hypothèses

 

Conclusions

Hypothèses

EDS 1996

EDS 2001

EDS 2006

H1 : le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau de vie du ménage. C'est à dire l'augmentation de la pauvreté est associée à l'augmentation du risque de la malnutrition.

infirmée

infirmée

Confirmée

H2 : le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par le niveau d'instruction de la

mère ; donc l'absence d'instruction est significativement
associée à l'augmentation de la malnutrition.

infirmée

Confirmée

Confirmée

H3 : le risque de malnutrition et son évolution temporelle sont significativement déterminés par l'activité économique de la

mère, c'est-à-dire l'exercice d'une activité économique
rémunéré est significativement associé à l'augmentation de la malnutrition.

infirmée

infirmée

infirmée

5.3. Hiérarchisation des facteurs explicatifs

Cette partie est consacrée à la hiérarchisation des contributions des facteurs explicatifs de la malnutrition identifiés plus haut grâce aux modèles globaux. Sachant que

les facteurs socioéconomiques et les autres facteurs ne contribuent pas tous au même niveau

156 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

à l'explication de la malnutrition des enfants de moins cinq ans, il convient de les hiérarchiser selon leur degré de contribution. Cette hiérarchisation permet aux décideurs et les acteurs intervenant dans le domaine de la malnutrition de définir ou d'élaborer des programmes et politiques en fonction de ces facteurs, de prioriser les actions dans la lutte contre le retard de croissance des enfants de moins de cinq ans au Bénin.

Pour calculer la contribution de chaque variable à la prédiction du phénomène, il suffit de calculer le pouvoir prédictif réel (PPR) par rapport à la valeur limite de la courbe ROC selon la formule suivante :

- 0

0

La contribution d'une variable à la prédiction du phénomène se calcule en faisant le rapport entre la variation du PPR relative à chaque variable et la somme des PPR. (cinquième colonne des tableaux 5.8 ; 5.9 et 5.10).

Ainsi en 1996, toutes choses étant égales par ailleurs, l'âge de l'enfant vient en tête avec une contribution relative de 74,18%. Ensuite, viennent respectivement la région de résidence de la mère (12,79%), la religion de la mère (7,78%) et enfin le sexe de l'enfant (tableau 5.8).

Tableau 5.8 : Contribution des facteurs à l'explication de la malnutrition des enfants de moins cinq ans au Bénin en 1996

Variable

Pouvoir Prédictif Total

Pouvoir Prédictif Réel(PPR)

Variation des PPR

Contribution

Rang

 
 

Autres facteurs

 
 
 

Région de résidence

0,5730

0,146

0,041

12,79%

2

Religion

0,5854

0,1708

0,025

7,78%

3

Age de l'enfant

0,7174

0,4348

0,240

74,18%

1

Sexe de l'enfant

0,7259

0,4518

0,017

5,25%

4

Somme des variations PPR

0,324

100%

 

Source : exploitation des données des EDSB I, II et II

En 2001, c'est l'âge de l'enfant qui vient en tête (56,4%), suivi du niveau d'instruction de la mère (13,3%) et le milieu de résidence (6,9%). Ainsi le niveau

157 | Page

Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

d'instruction, le seul facteur socio-économique présent occupe la deuxième place après l'âge de l'enfant. Ensuite viennent respectivement l'âge de la mère à l'accouchement (6,4%), le milieu de résidence en 5ième positon, le milieu de socialisation en 6ième positon, l'allaitement en 7ième position, l'état morbide en 8ième position enfin la vaccination et la qualité de l'eau de boisson occupent la 9ième position (tableau5.9).

Tableau 5.9 : Contribution des facteurs à l'explication de la malnutrition des enfants de moins cinq ans au Bénin en 2001

Facteurs

Pouvoir Prédictif Total

Pouvoir Prédictif Réel(PPR)

Variation des PPR

Contribution (en %)

Rang

 

Facteurs

socio-économiques

 
 
 

Niveau d'instruction

0,6003

0,2006

0,0374

13,3%

2

 
 

Autres

facteurs

 
 
 

Milieu de résidence

0,62

0,24

0,018

6,4%

5

Milieu de socialisation

0,6277

0,2554

0,009

3,1%

6

Age de la mère

0,6368

0,2736

0,018

6,5%

4

Intervalle inter génésique

0,6477

0,2954

0,022

7,8%

3

Age de l'enfant

0,727

0,454

0,159

56,4%

1

Allaitement

0,7313

0,4626

0,007

2,6%

7

Vaccination

0,7326

0,4652

0,0026

0,9%

9

Etat morbide

0,738

0,476

0,0062

2,2%

8

Qualité de l'eau de boisson

0,7392

0,4784

0,0024

0,9%

9

Somme des variations des PPR

0,281

 
 

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin.

En 2006 le niveau de vie du ménage (31,72%) et l'âge de l'enfant (21,12%) occupent respectivement la première et la deuxième place. Ensuite viennent la région de résidence (16,29%), la taille du ménage (13%) et le niveau de vie (8,24%).

Remarquons également que le sexe de l'enfant, l'âge de la mère, le milieu de résidence et l'intervalle inter-génésique occupe respectivement la 6ème, 7ème, 8ème et 9ème place dans la hiérarchisation (tableau 5.10)

L'âge de l'enfant est dans l'explication du retard de croissance des enfants de moins de cinq ans entre 1996 et 2006. Il occupait le premier rang en 1996 et en 2001 avant d'occuper la deuxième place en 2006.

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Tableau 5.10 : Contribution des facteurs à l'explication de la malnutrition des enfants de moins cinq ans au Bénin en 2006

Variable

Pouvoir Prédictif Total

Pouvoir Prédictif Réel (PPR)

Variation des PPR

Contribution

Rang

 
 

Facteurs

socio-économiques

 
 

Niveau de vie

0,5688

0,1376

0,097

31,72%

1

Niveau

d'instruction

0,5814

0,1628

0,0252

8,24%

5

 
 

Autres facteurs

 
 
 

Taille du ménage

0,5203

0,0406

0,0406

13%

4

Région

0,6074

0,2148

0,050

16,29%

3

Milieu de résidence

0,6105

0,221

0,006

2,03%

8

Age de la mère

0,6164

0,2328

0,008

2,68%

7

Intervalle inter génésique

0,619

0,238

0,005

1,70%

9

Age de l'enfant

0,6513

0,3026

0,065

21,12%

2

Sexe de l'enfant

0,6558

0,3116

0,009

2,94%

6

Somme des variations PPR

0,306

100%

 

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III du Bénin

5.4.Poids des facteurs socio-économiques entre 1996 et 2006

Sur la période 1996-2006, le poids des facteurs socio-économiques n'est devenu important pour l'explication du phénomène de la malnutrition qu'à partir de l'année 2001. En effet, selon le tableau 5.11, le poids des facteurs socio-économiques a évolué progressivement passant d'une contribution de 13,3% en 2001 à une contribution est d'environ 40% en 2006. Cette tendance de la contribution des facteurs socio-économiques montre que le risque de malnutrition chez les enfants de moins cinq ans au Bénin évolue en fonction du contexte socio-économique dans lequel vivent ces derniers.

Cependant, le poids des facteurs socio-économiques est devenu prépondérant en 2006 où la contribution à l'explication du phénomène est très élevée (40%) comparativement aux autres facteurs notamment les caractéristiques socio-démographiques de la mère et de l'enfant (28,44%).

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

Tableau 5.11 : Evolution de la contribution des facteurs socio-économique à l'explication de la malnutrition entre 1996 et 2006

Facteurs

Contribution (en %)

 

1996

2001

2006

Facteurs socio-économiques

ns

13,3

39,96

Facteurs liés au contexte de résidence

12,79

6,4

18,32

Facteurs socio-culturel

7,78

3,1

ns

Caractéristiques socio-démographiques de la mère et de l'enfant

79,43

70,7

28,44

Facteurs relatifs aux

Comportements nutritionnels et sanitaires

ns

5,7

ns

Facteurs liés à
l'assainissement et eau

ns

0,9

ns

ns : Non significatif

Source : exploitation des données des EDS I, II et III

5.5.Discussion des résultats

Dans cette étude, l'accent est mis sur les facteurs socio-économiques : le niveau d'instruction de la mère, le niveau de vie du ménage et l'activité économique de la mère. Mais seulement deux se sont révélés déterminants dans l'explication de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans : le niveau d'instruction et le niveau de vie du ménage.

En ce qui concerne le niveau d'instruction, on espérait que plus les mères sont instruites, moins leurs enfants sont susceptibles de souffrir de la malnutrition. Les résultats de l'analyse bi variée vont dans le même sens. Les résultats de la régression logistique confirment ceux trouvé au niveau descriptif tout en montrant qu'il existe un écart significatif entre les comportements des mères sans niveau et ceux des mères instruites (niveau secondaire et plus). Ces conclusions ont été obtenues par KOBELEMBI (2004) en Centrafrique, INSAH (2008) dans les trois pays d'étude (Burkina Faso, Mali et Tchad) et GIROUX (2008). Ainsi plus la mère est instruite, moins l'enfant est encline de souffrir de

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

la malnutrition. Mais cet effet n'est véritablement perceptible qu'à partir du secondaire ou plus. Aussi la significativité du facteur niveau d'instruction indique clairement la nécessité de renforcer l'éducation nutritionnelle en direction des femmes en âge de procréer. En effet, une mère instruite est mieux informée sur les comportements de santé et d'alimentation appropriés pour ses enfants. Cette éducation en matière d'alimentation et d'hygiène l'amène à respecter les messages de prévention et de protection de l'enfant contre les maladies et la malnutrition diffusé par les mass medias ou ceux reçu dans les services de santé maternelle et infantile. De même elle est prédisposée à la préservation de son environnement qui doit être propre et plus hygiénique. Ces différence de comportement fait que leurs enfants souffrent moins de la malnutrition.

Le niveau de vie des ménages est le deuxième facteur socio-économique qui explique les niveaux de la malnutrition. D'abord l'effet du niveau de vie sur la malnutrition a été masqué le facteur milieu de résidence. Ce qui montre que l'on doit tenir compte de la différence de condition de vie existe entre le milieu urbain et le milieu rural dans l'élaboration des politiques de lutte contre la malnutrition. En effet, dans le milieu rural, il n'existe souvent pas des infrastructures de socio-économique comme les services de santé de maternelle et infantile, les centres d'éducation nutritionnelle. Ainsi les enfants vivants dans les milieux urbains sont moins exposés au risque de malnutrition à cause de la disponibilité permanente des produits alimentaires sur le marché et les infrastructures nécessaires.

Les résultats de cette étude indiquent également en 2006 que les enfants vivant les ménages pauvres et ceux des ménages moyens sont plus susceptibles de souffrir de la malnutrition que ceux issus des ménages riches. Or sur la période 2000-2005, la croissance économique a chuté passant de 5,8% à 2,9% et elle n'a pas permis de soutenir les actions de réduction de la pauvreté. Cette situation s'est traduite par l'incidence de pauvreté qui se serait accrue par rapport au niveau de 2002, passant de 28,5% à 36,8% en 2006 (EMICoV, 2006). Ces éléments réunis ont aggravé les conditions de vie dans les ménages notamment dans les milieux ruraux où la situation est plus alarmante.

Ainsi, l'influence du niveau de vie sur l'état nutritionnel des enfants peut être située à plusieurs niveaux. Les parents défavorisés ne peuvent pas offrir une alimentation de qualité à leurs enfants à cause du manque de moyen financier pour se procurer des aliments hautes valeurs à nutritives. Donc les ménages pauvres ont des revenus très bas ayant une

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

conséquence particulièrement dévastatrice: un apport énergétique déficient ou la faim, malaise physiologique provoqué par un manque de nourriture. Par ailleurs, la pauvreté pousse certains béninois à ériger leurs ménages dans les zones insalubres où les enfants sont exposés aux agents pathogènes des maladies comme la diarrhée. Dans ces circonstances, en cas de maladie les parents vivant dans les ménages pauvres sont incapable de faire soigner leurs enfants dans une centre de santé maternelle et infantile ou d'acheter les médicaments, ce qui rend l'enfant d'avantage malnutris.

Par ailleurs d'autres résultats obtenus dans cette étude en dehors de ceux énumérés ci-dessus se sont révélé important dans l'explication de la malnutrition des enfants. En effet, il a été établit que l'âge de l'enfant est l'un des autres facteurs les plus discriminants au fil du temps (entre 1996 et 2006). Les résultats indiquent que le risque de malnutrition augmente avec l'âge de l'enfant jusqu'au 36ième où il entame une baisse. Il faut cependant noter que l'alimentation de l'enfant doit varier au fur et à mesure qu'il prend de l'âge. Sur la période 1996-2006, l'augmentation du risque chez les enfants à partir du 12ème mois résulte des effets du sevrage qui expose l'enfant à la malnutrition et surtout de l'ignorance besoins nutritionnels des jeunes enfants et les valeurs nutritionnelles des aliments. A cela s'ajoute la non maitrise du calendrier d'alimentation que les mères devraient adopter et respecter même si elles pratiquent l'allaitement maternel de façon généralisé au Bénin (95% selon les EDS1, 2 et 3). En effet, avant le premier anniversaire, le lait maternel permet de couvrir les besoins alimentaire du jeunes aux quel s'ajoutent les aliments de complément à partir du 6ème mois selon l'OMS. Mais à partir de 2 ans environ, l'enfant s'alimente exclusivement au plat familial qui est préparé deux fois, voire une seule fois par jour à cause de la pauvreté qui sévit dans les ménages. Il reçoit une portion, en apparence volumineuse, d'un plat familial souvent très épicé, de faible valeur énergétique, contenant peu de matières grasses et de protéines. Dans ces conditions, les apports couvrent à peine 60-70% des besoins caloriques et 80 à 90%25 des besoins en protéines. Les éléments sont donc réunis pour que s'installe un état de malnutrition ou que s'aggrave une malnutrition préexistante.

Au cours des trois périodes de notre étude, le sexe de l'enfant s'est dégagé significativement déterminant en matière de malnutrition notamment en 1996 et en 2006 ou

25 Jean-Claude Dillon, juin 2000, nutrition et malnutrition chez l'enfant, page 17

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

les garçons sont plus susceptibles de souffrir de malnutrition chronique que les filles. Ce résultat rejoint celui de MASSAMBA (2012) au Congo où il attribue cette différence de risque à la différence biologique entre ces deux sexes ; c'est à dire que les garçons seraient moins résistants que les filles. Ce résultat est aussi conformé par INSAH (2008) au Tchad

L'âge de la mère à l'accouchement s'est aussi révélé discriminant dans l'explication de la malnutrition. En effet, les enfants issus des mères adolescentes (moins de 20ans) courent 1,57 et 1,26 fois plus de risque de souffrir de la malnutrition que leur homologue issus des mères jeunes (20-34ans) respectivement en 2001 et 2006. En effet, ce résultat n'est pas surprenant puisque les adolescentes n'étant pas encore préparé ces fonctions, elles ne disposent d'aucune expérience en matière d'alimentation, de santé ou d'hygiène vis à vis du nouveau-né ou encore de la préparation et conversation des repas. Cette inexpérience prédispose leurs enfants à la malnutrition. Mais le risque parmi ces enfants a baissé entre 2001 et 2006. Ce résultat est réconfortant dans la mesure où il indique des changements contextuels qui sont en à l'oeuvre. En effet plusieurs campagnes de sensibilisation en matière de la santé de reproduction ont été effectuées pendant cette période. Ainsi, les programmes d'Information, d'Education et de Communication ont permis de réduire le risque malnutrition parmi les enfants des jeunes mères. Les résultats concernant l'âge de la mère à l'accouchement montrent qu'il n'y a pas de différence significative entre les mères adultes (35ans et plus) et les mères jeunes (20-34ans). Ce résultat est contraire à celui trouvé par AKOTO(1985). En effet, on devait s'attendre à ce que les enfants des mères adultes courent plus de risque d'être malnutris que ceux des mères jeunes. Mais ce résultat contradictoire met en relief l'effet de la taille du ménage. En réalité au Bénin, lorsque le ménage a une grande taille c'est-à-dire 6 personnes ou plus, les mères adultes sont souvent assistés par les personnes âgées du ménage qui disposent des expériences en matière de pratique sanitaire et alimentaires. Ce qui réduit largement le risque de malnutrition des enfants.

L'influence de la vaccination s'est révélée très importante dans l'explication de la malnutrition en 2001 car le risque de malnutrition est largement réduit lorsque l'enfant est vacciné. C'est le cas aussi l'allaitement, des maladies infectieuses (diarrhée, la toux et l'IRA) ou de la qualité de l'eau de boisson qui, discriminant en 2001, ne l'est plus en 2006.Ces résultats sont aussi réconfortant en ce sens qu'ils justifient la pertinence et la nécessité d'une analyse à différentes dates lorsque les données sont disponibles. En outre

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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins

de cinq ans au Bénin

ces résultats révèlent le changement de comportement chez les femmes en âges de procréer en matière d'allaitement et en matière de pratique de la santé infantile. Il faut aussi ajouter que le succès des programmes élargie de vaccination, des projets d'adduction, les campagnes de mise en oeuvre de la stratégie de promotion de l'hygiène et de l'assainissement qui sont assurée par les structures déconcentrées de la Direction de l'Hygiène et l'Assainissement de Base (DHAB).

Remarquons que l'effet de la religion sur la malnutrition observé en 1996 a disparu aussi bien en 2001 qu'en 2006. En effet, les enfants issus des mères qui pratiquent la religion traditionnelle sont plus enclins d'être malnutris et cela, à cause des interdits alimentaires privant ainsi le jeune enfant de certains aliments riches en protéines tels que le poisson ou la viande, les oeufs. En effet, dans les régions comme le Borgou, l'Atacora, par exemple, la viande est souvent consommée pendant les périodes de fête. Ce constat est confirmé par les résultats de cette étude qui indique en 1996 que l'Atacora était la région où le risque de malnutrition était très élevé et qu'en 2006, ce sont les régions Borgou et Zou qui prennent la relève. À cela s'ajoute le manque de personnel qualité en matière de santé et du suivie de la croissance des enfants. De plus les quelques services de santé maternelle et infantile sont distant des populations. En effet, 61% (en 1996), 64% (en 2001) et 47% (en 2006) des femmes respectivement parcourent une distance de moins 5km pour accéder à un établissement offrant les services dans le domaine de l'accouchement, suivi des enfants, vaccinations, éducation en matière de santé et de nutrition (EDS 1,2 et 3).

Le risque de malnutrition est plus élevé parmi les enfants qui ont un intervalle inter génésique court en 2001. Cette influence devient importante lorsque les ressources familiales et l'attention de la mère sont partagées entre au moins deux enfants. En effet, cette situation contraint les parents à sevrer plus précocement l'enfant qui est allaité. Or un sevrage précipité est plus souvent mal géré surtout quand le ménage n'a pas une situation économique confortable et quand la taille de la famille est si élevée qu'il exige la compétition des enfants autour de la nourriture familiale. Ainsi le plus jeune est souvent affecté car ne bénéficiant plus de tout l'attention nécessaire pour son bien-être. Cela peut être dû également à l'épuisement de la mère dans la mesure où elle n'avait pas encore totalement récupéré après la naissance de l'enfant précédent. Mais l'absence de ce facteur parmi les facteurs discriminant en 2006 prouve que des efforts sont faits et continue d'être fait surtout en matière de planning familial.

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Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION L'objectif général de l'étude est élucider l'impact des facteurs socio-économiques sur l'augmentation de la malnutrition chronique des enfants de moins de cinq ans au Bénin afin de mettre en évidence les principaux leviers susceptibles d'inverser la tendance actuelle de la malnutrition chronique au Bénin. Ainsi de façon spécifique, il s'agissait de : Déterminer les niveaux et tendances de la malnutrition infanto-juvénile au Bénin entre 1996 et 2006,

Mettre en évidence les catégories sociales ayant les plus contribué à l'augmentation de cette malnutrition,

Déterminer, au niveau contextuel, l'impact des facteurs socio-économiques sur l'évolution observée de la malnutrition,

Déterminer, au niveau individuel, le poids des facteurs sociaux économiques sur le risque de malnutrition et son évolution temporelle

Pour atteindre les objectifs poursuivis dans cette étude, le contexte de cette étude a été décrit un premier temps suivi de la revue de la littérature qui a permis d'identifier les facteurs influençant la malnutrition. Dans cette logique, les données utilisées dans cette étude ont été examiné et la qualité de ces dernières est jugée acceptable dans l'ensemble. Compte tenu des données disponibles, les schémas d'analyse ont été conçu en s'inspirant principalement du cadre conceptuel de l'Unicef (1990) (au niveau de la régression) et celui de Eloundou et Groux (2010) pour de la décomposition. Les schémas d'analyse (décomposition et régression) ont permis de mettre en relation entre les facteurs socio-économiques et le retard de croissance conformément aux hypothèses émises dans ce travail. Les données qui ont servi à tester ces hypothèses sont celles issues des EDS I de 1996 ; EDS II de 2001 et EDS III de 2006 du Bénin.

Ainsi, l'analyse bi-variée a permis de montrer que les facteurs socio-économiques sont tous significativement associés à la malnutrition des enfants et qu'il une tendance monotone croissante se dessine clairement dans le temps. Cette analyse a permis également d'identifier les groupes cibles constitués des enfants issus des mères agricultrices, sans aucun niveau d'instruction et vivant dans des ménages pauvres ou de niveau de vie moyen.

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Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

L'analyse des sources du changement révèle que la hausse de la malnutrition sur la période 1996-2006 provient essentiellement de l'effet de performance. Autrement dit un changement de comportement des différentes catégories sociales selon les variables de classification (le niveau de vie du ménage et le niveau d'instruction de la mère).

L'extension de cet effet comportement révèle que les conditions de vie de plus en plus dégradante et la baisse du niveau d'instruction des mères des enfants malnutri sont principalement les sources de la hausse de la malnutrition observée de 1996 à 2001. Mais sur la période 2001-2006, en outre la performance de base prépondérant, la performance différentielle, c'est-à-dire la différence de malnutrition dans les groupes sociaux de la population béninoise féminine en âge de procréer (par rapport aux conditions de vie des ménages et niveau d'instruction) a aussi contribué de façon moins importante à la hausse de ce phénomène. Ce qui montre que ces deux facteurs interviennent dans la hausse de la malnutrition à partir des années 2000. Ces résultats mettent en exergue les effets du système éducatif et du système économique (la croissance économique n'est pas soutenue pour améliorer les conditions de vie de la population, persistance de la pauvreté malgré les politiques de réduction de la pauvreté) sur la malnutrition. En effet, les politiques d'éducation notamment des femmes en âges de procréer et celles relatives à la réduction de la pauvreté (DSRP par exemple) n'ont pas permis d'améliorer le niveau de vie ni d'hausser le niveau d'instruction de la population.

La régression logistique a permis de mettre en lumière les facteurs socio-économiques qui expliquent la malnutrition des enfants béninois pour la période de 19962006. La plupart des résultats obtenus confirment ceux obtenus pour d'autres pays, ou dans la revue de littérature. En effet, nous avons montré qu'aucun facteur socio-économique n'influence le risque de malnutrition et son évolution temporelle en 1996. Mais c'est en 2001 qu'on observe l'effet du niveau d'instruction. Cet effet est renforcé par celui du niveau de vie en 2006. Ainsi c'est surtout en 2006 que les effets facteurs socio-économiques notamment le niveau d'éducation et le niveau de vie ont montré leurs poids dans l'explication du phénomène puisqu'ils ont contribué eux seuls à hauteur de 40% à l'explication de la malnutrition. Ce qui montre la prépondérance de leurs effets sur la malnutrition

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Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

En outre, la région de résidence, la religion, l'âge de l'enfant et puis le sexe de l'enfant constituent des facteurs importants qui conditionnent l'état nutritionnel des enfants en 1996 alors qu'en 2001 le milieu de résidence, le milieu de socialisation, l'âge de la mère, l'intervalle inter-génésique, l'âge enfant, l'état morbide ou les maladies contractées, la vaccination, l'allaitement et la qualité de l'eau de boisson se sont révélé très importants dans l'explication de la malnutrition. De même le milieu de résidence, la région de résidence, l'âge de la mère à l'accouchement, l'âge enfant, le sexe de l'enfant sont facteurs les plus discriminants en 2006. Notons que l'influence des facteurs comme l'âge de l'enfant ont été permanente sur la période 1996-2006.

Bien que les résultats intéressants évoqués précédemment corroborent ceux trouvé

dans d'autres pays, cette étude présente quelques limites qu'il convient de souligner : L'effet de sélection : la non prise en compte des enfants malnutris décédés avant la date de l'enquête pourrait sous-estimer le niveau de la malnutrition chronique ;

Les valeurs des courbes ROC des différents modèles montrent que les facteurs évoqués pour expliquer le phénomène ne sont pas les seuls et par conséquent il existe certainement d'autres facteurs que notre étude n'a pas pris en compte : le moment d'introduction des aliments de complément ;

La non prise en compte des variables du genre pour appréhender l'impact de la prise de décision en cernant la santé et l'alimentation de l'enfant et appréhender l'action du conjoint de la mère dans la prévalence de ce phénomène ,

La vétusté des données utilisées dans cette étude peut constituer une limite

Problème d'antériorité : par exemple le niveau d'instruction des mères ou leur niveau de vie observé au moment de l'enquête n'est pas forcément celui qu'elles avaient un ou deux ans avant l'enquête, ce qui constitue un biais

Malgré les limites de ce travail, nous pouvons suggérer un certain nombre de mesures qui pourront permettre aux décideurs d'inverser les tendances actuelles de la malnutrition et améliorer l'état nutritionnel des enfants au Bénin :

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Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Sur le plan politique

Il est important de renforcer des stratégies visant à améliorer les conditions de vie des ménages. Dans cette optique, nous pensons qu'il serait bon de renforcer l'accès des populations pauvres aux microcrédits notamment en faveur des femmes des milieu ruraux qui supportent en grande partie les charge des enfants dans les ménages pauvres.

Les résultats de ce travail renforcent la conviction que la pauvreté est un véritable fléau, surtout dans les pays comme le Bénin où l'accès aux services de santé de qualité en particulier les services de santé maternelle et infantile n'est pas généralisé. Plus le niveau de vie du ménage s'améliore, plus les parents sont incités à investir dans leur propre bien-être et la qualité des enfants ('éducation, santé et nutrition, etc). Ainsi des efforts supplémentaires doivent être faits pour réduire significativement la pauvreté surtout dans les départements du Borgou et du Zou où la prévalence de la malnutrition est très élevée.

L'instruction de la mère contribue en grande partie à l'adoption des comportements ou des pratiques alimentaires favorables à la santé de l'enfant. Ainsi l'instruction maternelle devient le principal facteur qui favorise la création d'un environnement propice à l'alimentation des enfants de moins de cinq car elle prédispose les mères à abandonner les tabous alimentaires contenues dans les normes sociales. Il est donc important de promouvoir de l'alphabétisation des femmes en âge de procréer et en particulier dans le domaine de l'éducation nutritionnelle et de l'hygiène.

Renforcer la scolarisation des filles et les maintenir jusqu'à la fin des cycles secondaires. Du fait des moyens financiers insuffisamment disponibles, l'instruction formelle est aussi une bonne munition dans l'arsenal des stratégies de réduction de la pauvreté au Bénin, car les mécanismes qu'elle sous-tend contribuent largement à l'amélioration du niveau de vie et au succès des programmes de planification familiale (espacement des naissances).

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Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Adapter l'alimentation de l'enfant à son âge tout en tenant compte des différences de prévalence de la malnutrition entre les sexes. Dans ce sens, le contrôle du contenu de la publicité alimentaire, en particulier celle qui s'adresse aux enfants doit être renforcé ;

Généraliser les programmes de prise en charge des enfants malnutris mise en place le département du Borgou à aux autres départements comme le Zou, le Mono, le Couffo. Dans cette optique, les centres de santé de référence (service de santé maternelle et infantile par exemple) et des centres d'éducation nutritionnelle à l'image du centre nutritionnel ambulatoire de TASSO au Nord-est du Bénin doivent être construits dans les départements où ils sont absents. Les centres existant doivent renforcer en équipement mais aussi être doté des ressources humaines ayant la compétence en matière d'alimentation et de nutrition ;

Recycler et former le personnel des services de santé de tous les départements du Bénin en matière de dépistage précoce de la malnutrition et du protocole de prise en charge des enfants malnutris. Il est aussi important de constituer des équipes pluridisciplinaires capables de mettre en place une approche globale et intégrée en basant sur l'ensemble des facteurs identifiés dans cette étude ;

Conscient que le Programme National d'Alimentation et de Nutrition axé sur les résultats est un programme multisectoriels, fédérateur d'énergies et garant de synergies entre politiques sectorielles pour la lutte contre le double fardeau de la malnutrition au Bénin, la mise en oeuvre de ce dernier constituera un avancée important dans la lutte contre la malnutrition au Bénin.

Sur le plan scientifique :

Envisager une étude multi niveau dans le but d'identifier les effets des facteurs socio-économiques au niveau communautaire, au niveau de la famille et au niveau individuel ;

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Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

BIBLIOGRAPHIE

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DILLON J.C et IMBERT P., 2003, « l'allaitement maternel dans les pays en développement évolution et recommandations actuelles » in Med Trop 2003 ; 63: pp. 400-406.

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Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

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KAZADI MUTOMBI, 2011, « Comment la pratique de l'allaitement maternel influence la malnutrition des enfants allaités en république démocratique du Congo », LES ANNALES DE l'IFORD, vol.18-numéro spécial, juin-décembre 2011, pp.155-176

MEDEDJI M., VODOUNOU C., ATTANASSO O. : La demande des services de santé de la reproduction au Bénin: une analyse par l'approche des fonctions de contrôle

MORO M.-R., 2000, « Présentation-Nourritures, soins, psychismes et cultures », in Médical News. MSF-F : Paris p. 1-8.

PETER Gubbels : Échapper au cycle de la faim, les chemins de la résilience au Sahel ; Septembre 2011, 124p

SINNAEVE O.et al, 2006, « Aspects épidémiologiques de la malnutrition infanto-juvénile à Cotonou » in Médecine Tropicale N*66, page 177-181.

b) Chapitres d'ouvrage

ADJAMAGBO et al,1999, « Santé maternelle et infantile en milieu akan » in Agnès ADJAMAGBO,GUILLAUMEA .,N'GUESSAN K (eds) Santé de la mère et de l'enfant: exemple africain. Actes scientifique des Gripps n*1.atelier sur la « santé cde la reproduction dans les pays à croissance démographique rapide : approche méthodologique » Abidjan 10-13 mai 1995, collection et séminaire, paris, pp109-129.

BANZA Baya, 1998, « Etudes de quelques déterminants des comportements de santé des enfants au Burkina Faso : le cas de Bobo Diolasso » in Agnès ADJAMAGBO, GUILLAUME A., N'GUESSAN K (eds) Santé de la mère et de l'enfant: exemple africain. Actes scientifique des Gripps n*1.atelier sur la « santé cde la reproduction dans les pays à croissance démographique rapide : approche

171 | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

méthodologique » Abidjan 10-13 mai 1995, collection et séminaire, paris, pp 61-79.

GERARD H., 1995, « Pour une reconnaissance sociologique des faits de population » in la sociologie des populations ; Hubert GERARD et Victor PICHE, les presses de l'Université de Montréal, 1995, pp 19-60.

GINNIKEN Jeroen K. van et Anton W.TEUNISSEN, 1989, « La morbidité et la mortalité par diarrhée » in Mortalité et sociale en Afrique ; Gilles PISON, Etienne van de Walle et M. Sala-Diakanda p169-382.

KOBELEMBI F., 2004, « La malnutrition chronique chez les enfants de moins cinq ans » in L'enfant en Centrafrique : Famille, santé, scolarité, travail, collection question d'enfance- THARTHALA, Paris Page 157-200

MASSAMBA P., 2012, « les déterminants de la malnutrition des femmes et des enfante » in BENINIGUISSE G., KAALMABAYIE BANZA et BINGOLY-LIWORD, Santé de la reproduction, genre et droits des enfants au Congo : enjeux et défis ; Une analyse approfondie des données de l'EDSC-I-2005 ; Harmattan-academia.sa, Grand place,29 B-1348Louvain-La-Neuve,343p

MASSAMBA et col, 1996, « Croyances et perceptions de la malnutrition chez les Téké Kukuya des plateaux du Congo » In : FROMENT ALAIN (ED.), Garine I. de (ed.), Binam Bikoi C. (ed.), Loung J.F. (ed.) Bien manger et bien vivre : anthropologie alimentaire et développement en Afrique intertropicale : du biologique au social. Paris (FRA) ; Paris : L'Harmattan ; ORSTOM, 1996, p. 443-446.

NICOLAS B., 1996, « L'effet de la crise sur l'alimentation des population urbaines en Afrique » in crise et population en Afrique : crise économique, politiques d'ajustement et dynamiques démographique, jean Coussy et Jacques vallin (eds), CEPED-EHESS-INED-INSEE-ORSTOM-Université Paris VI, Paris,pp183-208(Les études de CEPED n*13).

TABUTIN Dominique, 1995, « Transition et théories de mortalité » in Hubert GERARD et Victor PICHE : la sociologie des populations, les presses de l'université de MONTREAL, 520 pages

172 | Page

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

c) Ouvrages

AKOTO E. et D. TABUTIN, 1989: les inégalités socio-économiques et culturelles devant la mort in « Mortalité et société en Afrique Au sud du SAHARA »; G.PISON,E. van de Walle et M. Sala-Diakanda, editions de l'INED p51

AKOTO, 1985, « mortalité infantile et juvénile en Afrique : Niveaux et caractéristiques ; causes et déterminants » Ciaco Editeur ; p139-140.

DESGREES Du Loû, 1996, Sauver l'enfant : Rôle de la vaccination, les Études du Ceped N*12 ; 268 pages.

DURKHIEM E., 1894, Les règles de la méthode sociologique, pp 37 ; un document

produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca

ELOUNDOU et GIROUX, 2010, comprendre le changement social : apports des méthodes de la décomposition, panel UIES sur le renforcement de la formation démographique en Afrique francophone, Imprimerie Médiat, Yaoundé, Cameroun ,74p.

HERSKOVITS, MELVILLE P.,1967, Dahomey. An ancient West African Kingdom vol. I und II, Evanston, Northwestern University Press

GENDREAU Francis, 1993, La population d'Afrique : Manuel démographique, édition Karthala pages 114-116

GENDREAU Francis et col, 1985, Manuel de Yaoundé, estimation indirecte en démographie africaine, éditions derouaux -ordina, pages 185-208.

KAROLA Elwert-Kretschmer, 2001, L'aspiration au changement alimentaire à Cotonou, Bénin ; Université Humboldt ; CIRAD 2001 ; 72p.

OMAR Aktouf, 1987 : Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et critique Montréal : Les Presses de l'Université du Québec, 1987, 213p.

173 | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

OPPONG, 1986, les sept rôles et le statut de la femme : ébauches d'une approche

conceptuelle et méthodologique et des rôles des femmes, BIT Genève, pp 93129

N'DA Paul, Méthodologie de la recherche de la problématique à la discussion des

résultats : comment réaliser un mémoire, une thèse d'un bout à l'autre Cocodjy-Abidjan, 157 pages.

QUIVY R. et CAMPENHOUDT Luc Van, 2006, Manuel de recherche en sciences sociales, 3e édition collection DUNOD 256 pages.

SEN A.K., 1981, Poverty and Famines. An Essay on Entitlement and Deprivation, Oxford: Oxford University Press

STAFFORD J.et BODSON P., 2006, L'analyse multi variée avec SPSS, édition Le Detta ; presse université du Québec.

TAFFE Patrick, 2004, Cours de régression logistique appliqué. Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive (IUMSP) et Centre d'épidémiologie Clinique (CepiC), Lausanne, Août 2004, 64 p.

d) Thèses

BENINGUISSE G., 2001, Entre tradition et modernnité : fondements sociaux et démographique de la prise en charge de la grossesse au Cameroun, Louvain-la-neuve, UCL, Département des sciences de la population et du développement, Institut de démographie, Col Harmattan, éd Académia-Bruylant, 298 p.

CARTRON A., 2010, Prise en charge de la malnutrition infantile : un exemple béninois, le CHD d'ABOMEY ; thèse de doctorat, université de Nantes, faculté de pharmacie, 93p.

ECHARRI CONOVAS, 1994, famille, statu de la femme et santé des enfants au Mexique. Thèse de doctorat Université catholique de Louvain-La-Neuve, juin 1994, 292p

GRIRA Hayfa, 2006, capital humain au BANGLADESH, thèse de doctorat, Université de PARIS 1, 238 pages.

174 | Page

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

RAKOTONDRABE P, 2004 : Statut de la femme, prise de décision et santé des enfants à Madagascar, thèse de doctorat, Yaoundé, pp 44-94.

e) Documents de travail ou rapports

ACF International, 2010, Perception de la malnutrition et organisation sociale dans la région de Korhogo, Côte d'Ivoire, 71p

ACF International, 2012, Les modèles conceptuels en malnutrition infantile fondement de l'approche ACF (Action Contre la Faim) en santé mentale et pratiques de soins,

Date de première publication : 2005. Document révisé en 2012, 76p.

BANQUE MONDIALE, 1993, Rapport sur le développent dans le monde

BANQUE MONDIALE, 2006, Replacer la nutrition au coeur du développement : Stratégie d'intervention à grande échelle, 34p

CNLS, 2008, Rapport nationale de la situation à l'intention de l'UNGASS, 62p

DSCRP, 2011, Stratégie de la croissance pour la réduction de la pauvreté 20112015 ,220p.

FAO, 2003, Aperçus nutritionnels par pays-Bénin, 30p

GIROUX Sarah C, 2008, Child Stunting Across Schooling and Fertility Transitions: Evidence from Sub-Saharan Africa, DHS Work Paper n*57, 43p

INSAE et Macro International, 2007, enquête démographique et de santé, 492p

INSAH, 2008, Analyse des causes de la malnutrition dans trois pays du Sahel : Burkina, Mali et Tchad, rapport de recherche, 74p

IRD, 2005, La vaccination des jeunes enfants en Afrique : risques ou bénéfices ; fiche n* 224 2 pages

MARIKO et col, 2009, État nutritionnel des enfants de moins de cinq ans au Mali de 1995 à 2006: Analyses approfondies des Enquêtes Démographiques et de Santé au Mali, 1995-1996, 2001 et 2006. Rapports d'analyses approfondies des EDS No. 68. Calverton, Maryland, USA : CPS/DNSI et ICF Macro.

MOHINIBA B. BOCCANFUSO D., 2010, Comprendre l'évolution de la santé des enfants de moins de 5 ans en Guinée, 27pages.

175 | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

MORRISSON Christian et LINSKENS Charles, 2000, les facteurs explicatifs de La malnutrition en Afrique Subsaharienne, Centre de Développement de l'OCDE, document de travail No. 167, 41p.

MEDECINS SANS FRONTIERES, 2012, Malnutrition au Sahel : Un million d'enfants soignés, et après ? Dossier de presse juillet 2012,9 pages

RAPPORT conjoint du ministère du développement de l'économie et des finances, ministère de l'enseignement primaire et secondaire, ministères de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, ministères de culture de la jeunesse et des sports : Stratégie pour l'atteinte des OMD au Benin (objectifs n° 2 et 3), version définitive ; décembre 06.

MPDEPCAG, 2010, rapport spécial 2010 d'évaluation de la mise en oeuvre des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) au Bénin, 205p

ONASA, 2002, Evaluation de la campagne agricole 2001/2002 et perspective alimentaires pour 2002 au Bénin. Rapport général Volume 1. ONASA. Cotonou, Bénin.

OMS, 2009, Statistiques sanitaires mondiales 2009, 149 page

OMS et UNICEF, 2009, normes de croissance et identification de la malnutrition aiguë, sévère chez l'enfant, déclaration commune, 12p

OSC et DGAE, 2012, impact de la gratuité de l'enseignement maternel et primaire sur la pauvreté, le social et les OMD, 72pages.

RAKOTONDRABE P. (2001), « Contribution du genre à l'explication de la santé des enfants cas de Madagascar », in Colloque international Genre, Population et Développement en Afrique, session VII : Santé et Système de Genre, Abidjan juillet 2001, 12pages

SOSSOU P. et AGOSSOU G., 2005, Inventaire, typologie et description des pratiques

TRAPP M., Williams J., & Fisher S.,2004, Disappearing sex-basin child health in Bangladesh, population Aging Center Working Paper N*0003, Institute of behavioral liées aux divers usages de l'eau au Benin, 118 pages.

UNICEF, 1998, Situation des enfants dans le monde, La malnutrition : causes, conséquences et solution

176 | Page

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

UNICEF 2002, malnutrition des enfants, www. unicef.org

UNICEF, 2001, rapport annuel, 38p UNICEF, 2005, rapport annuel, 44p

UNICEF, 2007, Progrès pour les enfants: Un monde digne des enfants, bilan statistique, N*6

UNICEF, 2008, Situation des enfants en Afrique, aperçu : la survie de l'enfant, 7p UNICEF, 2008, Situation des enfants en Afrique, la survie de l'enfant, 56 pages UNICEF, 2012, Situation des enfants dans le monde : les enfants dans le monde urbain,

156pages.

UNICEF, 2013, Improving child nutrition: the achievable imperative for global progress, 132p

f) MEMOIRES

ATTEMBA Roger, 2009, Déperdition vaccinale chez les enfants de moins cinq ans au Bénin : niveaux et déterminants, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé, 106pages

BETE Franck, 2011, Audit de la prise en charge des enfants malnutris aigus sévères admis au centre nutritionnel thérapeutique (CNT) de l'hôpital évangélique de Bembèrèkè au cours du second semestre de l'année 2010 ; mémoire de master de santé publique et environnement publié en 2011 par Nancy-Université 78 pages.

HAIDARA Brahim, 2011, Evolution des niveaux et des déterminants de la malnutrition des enfants au Mali, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé ; 106 pages + annexes.

HOUNGUEVOU R., 2009, Facteurs explicatifs de la malnutrition des enfants de moins de 5ans au Bénin, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé 127p

KAMGAING SIMO FLORIANE, 2012, Impact du statut socio-économique du ménage sur les tendances des facteurs de risque de mortalité maternelle au Cameroun, mémoire de DESSD, Yaoundé, 322 pages + annexe

177 | Page

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

KONE Zoumana, 2012, impact du contexte socio-économique sur les tendances de la discontinuité des soins obstétricaux au Mali, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé 196pages+annexes

KOUPI Pélagie, 2010, In fluence de l'âge de la mère sur les tendances de la mortalité des enfants de moins cinq ans en Afrique centrale ; mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé 131pages+annexes

NDOUR PAPA, 2012, Baise de la mortalité infantile au Sénégal entre 1997 et 2001, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé, 130pages :

NGO NSOA P. (2001), Les différences régionales de la malnutrition infanto-juvénile au Cameroun: Recherche des facteurs explicatifs, Mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé, 119p.

SOUMANA, 2008, Facteurs maternels de la malnutrition des enfants âgés de six à trente-cinq mois au Niger, 99pages+annexe

SAWADOGO Maïmouna, 2006, Logiques et représentations des pratiques d'allaitement et d'alimentation de compléments des enfants de 0 à 24 mois: cas des départements de Bilanga, de Liptougou et de Manni dans la province de la Gnagna, Université de Ouagadougou, IRD, 105 p.

TANANG Tchouala P., 2009, facteurs explicatifs de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Caméroun, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé, 165pages+ annexes

YAO N'GUESSAN, Juste, 2012 Disparités géographiques de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans en Côte d'Ivoire, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé, 139pages

YOVOGA Renaud E., 2009, Comportement thérapeutique des mères en cas de paludisme chez les enfants de moins de cinq au Bénin, mémoire de DESSD, IFORD, Yaoundé, 154 pages

ONASA. 2003. Opinions et propositions concernant les éléments des directives volontaires à l'appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation suffisante dans le contexte de sécurité alimentaire nationale. Office National

178 | Page

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

d'Appui à la Sécurité Alimentaire, Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, République du Bénin.

( www.fao.org/righttofood/common/ecg/24709_fr_benin.pdf)

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

ANNEXE

Tableau A1 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq entre

1996 et 2006

Etat

nutritionnel

Période

EDS- 1996

EDS-2001

EDS- 2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Bien-nourri

1549

67,5

2306

64,9

6935

57,1

Malnutris

745

32,5

1248

35,1

5211

42,9

Ensemble

2294

100,0

3554

100

12145

100,0

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

Tableau A2 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le niveau de vie du ménage entre 1996 à 2006

Niveau de vie

 

Période

 

1996

2001

2006

 

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Faible

P1

362

36,49

572

42,5

2467

48,69

Moyen

P2

160

32,32

269

37,89

1157

47,07

Elevé

P3

222

27,54

408

27,22

1586

34,34

Ensemble

744

32,45

1249

35,13

5210

42,9

Khi-deux

16,227***

75,59***

225,021***

Comparaison de
proportion

P1=P2 et P1 > P3

P1 = P2 et P1 > P3

P1=P2 et P1> P3

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

a | P a g e

b | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A3 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le niveau d'instruction de la mère entre 1996 à 2006

Niveau d'instruction

Période

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Sans niveau

P1

600

33,73

974

40,18

4775

46,77

Primaire

P2

119

30,36

235

31,17

766

34,27

Secondaire et plus

P3

25

20,33

61

15,89

250

26,54

Ensemble

 

744

32,43

1270

35,65

5211

42,9

Khi-deux

 

10,35***

98,49***

225,6***

Comparaison de proportions

P1=P2 =P3

P1 > P2 et P2 >P3

P1>P2 et P2 > P3

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

Tableau A4 : Evolution du niveau de la malnutrition des enfants de moins cinq selon l'activité économique de la mère entre 1996 à 2006

Activité économique

 

Période

 

1996

2001

 

2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Inactives

P1

37

23,27

97

28,7

697

 

43,27

Service_adm

P2

9

21,95

23

13,69

36

 

20,34

Commerçantes

P3

423

33

561

34,8

1979

 

39,27

Agricultrices

P4

227

35,09

473

42,04

2139

 

48,6

Ouvrières

P5

23

29,11

92

31,72

342

 

39,45

Ensemble

 

719

32,56

1246

35,27

5193

 

42,94

Comparaison de

P1=P2=P3=P4=P5

proportion

P2<P1=P3=P5< P4

 

P1>P2, P1>P3, P2<P3=P5<P4>P1

Khi-deux

 

8,924**

65,03***

 

126,53***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

 

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

c | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A5 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon la région de résidence des mères de 1996 à 2006

Régions

 

Période

Pi

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Atacora/Donga

P1

146

42,69

153

36,17

548

38,89

Borgou/Alibori

P2

148

30,27

181

37,32

1223

53,97

Zou/Colline

P3

118

31,05

287

37,13

1071

48,07

Ouémé/Plateau

P4

112

31,2

234

34,36

886

39,13

Mono/Couffo

P5

113

35,31

161

41,82

665

40,77

Atlantique/Littoral

P6

108

26,67

232

28,71

818

34,84

Ensemble

 

745

32,46

1248

35,11

5211

42,9

Comparaison de proportion

P1>P2=P3=P4=P5=P6

P1=P2=P3=P4=P5>P6

P1<P2>P3>P4=P5>P6

Source :Exploitation des données des EDS I,II et III

Tableau A6 : niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le milieu de résidence des mères de 1996 à 2006

Milieu de résidence

Période

 

1996

2001

 

2006

Effectifs

Proportion %

Effectifs

Proportion %

 

Effectifs

Proportion %

Urbain

P1

209

29,11

323

25,2

 

1540

35,78

Rural

P2

536

34,01

925

40,7

 

3670

46,81

Ensemble

 

745

32,48

1248

35,11

 

5210

42,9

Comparaison de proportion

P2=P1

P1<P2

 

P1<P2

Khi-deux

 

5,404**

86,44***

 

137,87***

***(significatif à 1%); **( significatif à 5%); *( Significatif à 10%);

ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

d | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A7 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon l?ethnie des mères de 1996 à 2006

Ethnies

Période

 

1996

2001

 

2006

Effectifs

Proportion (%)

Effectifs

Proportion (%)

 

Effectifs

Proportion (%)

Adja

102

33,22

190

39,34

 

767

38,6

Bariba

91

35,83

111

42,86

 

529

53,11

Fon

296

32

586

34,29

 

2133

42,25

Yoruba

67

28,03

139

32,03

 

477

38,94

Ethnies du nord

164

35,27

192

36,29

 

1115

46,97

Ensemble

720

32,88

1218

35,68

 

5021

43,17

khi-deux

5,131 ns

12,68**

 

81,689***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%);

ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

Tableau A8 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon la religion des mères de 1996 à 2006

Région

 

Période

Pi

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Atacora/Donga

P1

146

42,69

153

36,17

548

38,89

Borgou/Alibori

P2

148

30,27

181

37,32

1223

53,97

Zou/Colline

P3

118

31,05

287

37,13

1071

48,07

Ouémé/Plateau

P4

112

31,2

234

34,36

886

39,13

Mono/Couffo

P5

113

35,31

161

41,82

665

40,77

Atlantique/Littoral

P6

108

26,67

232

28,71

818

34,84

Ensemble

 

745

32,46

1248

35,11

5211

42,9

Comparaison de proportion

P1>P2=P3=P4=P5=P6

P1=P2=P3=P4=P5>P6

P1<P2>P3>P4=P5>P6

Khi-deux

 

25,39***

24,917***

225,358***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

e | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A9 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le milieu de socialisation des mères de 1996 à 2006

Milieu de socialisation

Pi

Période

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Cotonou

P1

43

24,16

88

21,36

349

33,56

Autres villes

P2

176

31,1

407

36,18

1266

40,16

Milieu rural

P3

459

34,93

663

39,49

3109

46,22

Etranger

P4

62

27,8

91

27,16

432

39,49

Ensemble

 

740

32,44

1249

35,17

5156

42,92

Comparaison de proportion

 

P1=P2=P3=P4

P1< P2=P3>P4, P1=P4

P1<P2<P3>P4, P1<P4

Khi-deux

 

11,948***

58,11***

82,078**

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

Tableau A10 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon l'âge de la mère à l'accouchement 1996 à 2006

Age de la mère

 

Période

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

adolescentes

P1

98

38,58

195

43,33

579

52,49

jeunes

P2

518

31,94

847

33,77

3926

42,35

adultes

P3

129

30,94

206

34,56

707

39,88

Ensemble

 

745

32,49

1248

35,12

5212

42,91

Comparaison de proportion

P1=P2=P3

P1>P2 = P3; P1>P3

P1>P2=P3; P1>P3

khi-deux

 

4,985*

15,405***

49,21***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

f | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A11 : Evolution du niveau de la malnutrition des enfants de moins cinq selon l'intervalle inter génésique de 1996 à 2006

Intervalle inter -génésique

 

Période

1996

 

2001

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion(%)

première

P1

145

32,51

 

320

31,75

956

42,24

Court

P2

68

38,86

 

119

47,04

617

48,28

Moyen

P3

256

32,8

 

366

40,31

1735

44,92

Long

P4

275

30,86

 

436

31,66

1879

39,94

Ensemble

 

744

32,46

 

1241 35

5187

42,84

Comparaison de
proportion

P1=P2=P3=P4

 

P1<P2=P3, P2>P4

P1<P2=P3, P2>P4

khi-deux

 

4,348 ns

 

38789***

38,82***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);

*( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

Tableau A12 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon l'âge de l'enfant entre 1996 à 2006

Age de l'enfant

 

Période

1996

 

2001

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

0-11mois

P1

151

16,59

 

108

12,72

818

29,04

12-23mois

P2

261

33,98

 

287

36,56

1160

45,01

24-35mois

P3

333

54,15

 

358

47,29

1126

49,78

36-47mois

P4

 
 
 

280

46,05

1185

49,31

48-59mois

P5

 
 
 

215

38,74

922

44,2

Ensemble

 

745

32,49

 

1248

35,12

5211

42,91

Comparaison de proportion

P1<P2<P3

 

P1<P2<P3=P4=P5

P1<P2<P3=P4>P5

Khi-deux

 

237,123***

 

271,91***

311,147***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);

*( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

g | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A13 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le sexe de l'enfant entre 1996 à 2006

Sexe de l'enfant

1996

 

2001

 

2006

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Effectifs

Proportion

Masculin

P1

436

37,62

 

647

36,53

 

2791

45,94

Féminin

P2

309

27,22

 

602

33,74

 

2419

39,86

Ensemble

 

745

32,48

 

1249

35,13

 

5210

42,9

Comparaison de proportion

P1>P2

 

P1=P2

 

P1>P2

khi-deux

 

28,25***

 

3,033*

 

45,877***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);

*( Significatif à 10%);

ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I, II et III

Tableau A14: Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le rang de naissance de l'enfant entre 1996 à 2006

Rang de naissance

Période

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

rang 1

P1

145

32,51

320

31,75

956

42,24

Rang 2 ou 3

P2

232

31,82

383

35,33

1811

41,78

Rang 4 ou 5

P3

179

35,03

235

33,1

1302

43,2

Rang 6 ou plus

P4

189

31,09

311

41,3

1142

45,07

Ensemble

 

745

32,48

1248

35,13

5211

42,9

Comparaison de proportion

P1=P2=P3=P4

P1=P2=P3<P4

P1=P2=P3=P4

Khi-deux

 

2,197 ns

18,954***

7,599*

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

h | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A15 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le nombre de maladies infectieuses contractées entre 1996 à 2006

Infection

 

Période

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Aucune maladie

P1

217

30,18

 

538

34,12

3211

42,96

Une maladie

P2

421

35,33

 

420

37,27

1074

43,43

Deux maladies

P3

210

32,16

 

210

30,57

715

41,52

trois maladies

P4

83

31,92

 

79

49,38

194

43,99

Ensemble

 

740

32,41

 

1247

35,12

5194

42,89

Comparaison de proportion

P1=P2=P3=P4

 

P1=P2>P3<P4, P1<P4

P1=P2=P3=P4

khi-deux

 

4,212 ns

 

23,497***

1,842 ns

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);

*( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

Tableau A16 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon le statut vaccinal de l?enfant entre 1996 à 2006

vaccination

Période

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Non vacciné

105

33,12

77

38,89

428

42,97

Partiellement vacciné

202

27,94

370

33,01

2037

42,96

Vacciné

429

34,91

788

35,69

2587

42,52

Ensemble

736

32,44

1235

35,02

5052

42,73

 

P1=P2<P3

P1=P2=P3

P1=P2=P3

Khi-deux

10,162***

3,734 ns

0,231 ns

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

i | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A17 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon la supplémentation en vitamine A entre 1996 à 2006

Vitamine A

 

Période

 

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

N'a pas reçu

P1

199

31,79

 

983

37,23

 

4711

42,48

A reçu

P2

80

44,2

 

234

30,08

 

500

47,35

Ensemble

279

34,57

 

1217

35,61

 

5211

42,9

Comparaison de
proportion

P1<P2

 

P1>P2

 

P1<P2

khi-deux

 

9,559***

 

13,428***

 

9,33 ***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);

*( Significatif à 10%);

ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS I,II et III

Tableau A.18 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon la qualité de l?eau de boisson entre 1996 à 2006

vaccination

Période

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Eau potable

P1

346

29,27

683

31,61

2681

40,42

Eau non potable

P2

394

35,79

533

42,67

2450

45,89

Ensemble

740

32,41

1216

35,66

5141

42,86

Comparaison de proportion

P1<P2

P1<P2

P1<P2

khi-deux

 

11,038***

42,26***

36,135***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%); *( Significatif à 10%); ns(Non significatif)

Source : Exploitation des données des EDS Is, II et III

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de

cinq ans au Bénin

Tableau A.19 : Niveau et tendance de la malnutrition des enfants de moins cinq selon la qualité de l?eau de boisson entre 1996 à 2006

Type de toilette

 

Période

 

1996

2001

2006

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Effectifs

Proportion(%)

Aménagé

P1

86

24,7

 

120

21,1

 

752

34,3

Non aménagé

P2

650

33,9

 

1083

38,6

 

4378

44,8

Ensemble

736

32,5

 

1203

35,6

 

5211

42,9

Comparaison de
proportition

P1<P2

 

P1<P2

 

P1<P2

khi-deux

 

11,23***

 

62,57***

 

82,49***

***(significatif à 1%); **( Prob à 5%);

*( Significatif à 10%);

ns(Non significatif)

j | P a g e

k | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Tableau A19 : Matrice des corrélations des différentes variables retenues en 1996

Variables

Région

Milres Ethnie Religion Instruction Milisocia Occupation Nivodevie Age mère Intervalle Agenf Sexenf Rang

Infection

Qualité_eau

Région

1

 
 
 

Milres

0,217***

1

 
 

Ethnie

0,638***

0,070** 1

 
 

Religion

0,421***

0,225*** 0,404*** 1

 
 

Instruction

0,170***

0,287*** 0,155*** 0,173*** 1

 
 

Milsocia

0,219***

0,367*** 0,145*** 0,114*** 0,182*** 1

 
 

Occupation

0,219***

0,275*** 0,192*** 0,197*** 0,170*** 0,085*** 1

 
 

Niveau de vie

0,252***

0,448*** 0,261*** 0,173*** 0,260*** 0,198*** 0,188*** 1

 
 

Age mère

0,066***

0,041 ns 0,0517 ns 0,0357 ns 0,098*** 0,050* 0,070*** 0,060*** 1

 
 

Intervalle

0,071***

0,050*** 0,052 ns 0,054*** 0,082*** 0,053** 0,091*** 0,073*** 0,397*** 1

 
 

Age enfant

0,053***

0,022 ns 0,050 ns 0,0168 ns 0,032*** 0,025 ns 0,046 ns 0,055*** 0,027 ns 0,081*** 1

 
 

Sexe enfant

0,025***

0,11 ns 0,030*** 0,023 ns 0,006 ns 0,053* 0,014 ns 0,010*** 0,024 ns 0,035 ns 0,023ns 1

 
 

Rang

0,081***

0,105*** 0,064*** 0,064*** 0,141*** 0,069*** 0,095*** 0,104*** 0,569*** 0,577*** 0,045 ns 0,025 ns 1

 
 

Infection

0,123***

0,084*** 0,113*** 0,080*** 0,072*** 0,049* 0,067*** 0,066*** 0,025 ns 0,027 ns 0,047 ns 0,035 ns 0,051**

1

 

Qualité eau

0,212***

0,162*** 0,228*** 0,193*** 0,199*** 0,106*** 0,119*** 0,023*** 0,063*** 0,022 ns 0,012ns 0,009 ns 0,074***

0,042 ns

1

Vaccination

0,142***

0,068*** 0,135*** 0,113*** 0,106*** 0,060*** 0,071*** 0,173*** 0,047* 0,062*** 0,238*** 0,025 ns 0,041 ns

0,060 ***

0,104***

Types de toilettes

 

0,497***

 
 
 
 

(***): Significatif à 1% ; (**) Significatif à 5% ; (*) : Significatif à 1% ; ns: Non significatif

 
 
 
 

Milres: Milieu de residence; Milsocia: Milieu de socialisation; Nivodevie: Niveau de vie; Agenf: Age de l'enfant; Sexenf: sexe de l'enfant; Qualité_eau: qualité de l'eau

 
 

l | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Tableau A20 : Matrice des corrélations des différentes variables identifiées en 2001

Variables

Région

Milres Ethnie Religion Instruction Milisocia Occupation Nivodevie Agemer Intervalle Agent Sexenf Rang Infection Qualité eau Vaccination

Allaitement

Vitamine A

 

1

 
 
 

régionMilres

0,261***

1

 
 

Ethnie

0,667***

0,122*** 1

 
 

Religion

0,417***

0,206*** 0,206*** 1

 
 

Instruction

0,200***

0,358*** 0,358*** 0,189*** 1

 
 

Milsocia

0,236***

0,416*** 0,416*** 0,135*** 0,238*** 1

 
 

Occupation

0,197***

0,277*** 0,277*** 0,175*** 0,375*** 0,160*** 1

 
 

niveau de vie

0,285***

0,489*** 0,218*** 0,196*** 0,329*** 0,218*** 0,359*** 1

 
 

Agemer

0,079***

0,035*** 0,035*** 0,043*** 0,079*** 0,066*** 0,121*** 0,066*** 1

 
 

Intervalle

0,092***

0,112*** 0,112*** 0,057*** 0,121*** 0,075*** 0,170*** 0,093*** 0,348*** 1

 
 

Age_enfant

0,087***

0,080*** 0,080*** 0,049*** 0,045*** 0,038*** 0,074*** 0,071*** 0,060*** 0,091*** 1

 
 

Sexe enfant

0,057***

0,017 ns 0,017 ns 0,023*** 0,055*** 0,036*** 0,083*** 0,039*** 0,018*** 0,047*** 0,071*** 1

 
 

Rang

0,093***

0,110*** 0,110*** 0,057*** 0,014*** 0,100*** 0,181*** 0,115*** 0,507*** 0,577*** 0,064*** 0,074*** 1

 
 

Infection

0,085***

0,056*** 0,059*** 0,041*** 0,060*** 0,032*** 0,072*** 0,058*** 0,034 ns 0,037*** 0,089*** 0,027 ns 0,038*** 1

 
 

Qualité_eau

0,224***

0,237*** 0,237*** 0,191*** 0,219*** 0,162*** 0,162*** 0,304*** 0,040*** 0,075*** 0,041*** 0,043*** 0,093*** 0,065** 1

 
 

Vaccination

0,129***

0,070*** 0,070*** 0,096*** 0,082*** 0,071*** 0,094*** 0,099*** 0,037*** 0,043*** 0,205*** 0,015 ns 0,043*** 0,046** 0,107*** 1

 
 

Allaitement

0,082***

0,007*** 0,007*** 0,026*** 0,005*** 0,066*** 0,046 ns 0,030 ns 0,004 ns 0,031*** 0,082*** 0,014 ns 0,084 ns 0,046** 0,04*** 0,010 ns

1

 

Vitamine A

0,204***

0,186*** 0,186 ns 0,081*** 0,161*** 0,094*** 0,211*** 0,221*** 0,022 ns 0,078*** 0,101*** 0,017 ns 0,063*** 0,028 ns 0,085*** 0,103***

0,01 ns

1

Types de toilettes

 

0,50***

 
 
 
 

ns: Non sognificatif; ( * ): significatif à 10% ; (**): significatif à 5% ; (***): significatif à 1%

 
 
 
 

Milres: milieu de residence;Milsocia: milieu de socialisation;Sexenf: sexe de l'enfant; Nivodevie: niveau de vie; Agenf: age de l'enfant; Agemer: age de la mère à l'accouchemeent

 
 

m | P a g e

Impact des facteurs socioéconomiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au Bénin

Tableau A21 : Matrice des corrélations des différentes variables identifiées en 2006

Variables

région

Milres Ethnie Religion Instruction Milisocia Occupation Nivodevie Agemer Intervalle Agenf Sexenf Rang Infection Qualité_eau Vaccination

Allaitement

Vitamine A

région

1

 
 
 

Milres

0,216***

1

 
 

Ethnie

0,635***

0,07*** 1

 
 

Religion

0,365***

0,145*** 0,344*** 1

 
 

Instruction

0,193***

0,286*** 0156*** 0,153*** 1

 
 

Milsocia

0,218***

0,4234*** 0,168*** 0,168*** 0,22*** 1

 
 

Occupation

0,204***

0,257*** 0,166*** 0,166*** 0,322*** 0,160*** 1

 
 

Nivodevie

0,222***

0,425*** 0,208*** 0,168*** 0,281*** 0,243*** 0,303*** 1

 
 

Agemer

0,026***

0,057*** 0,065*** 0,065*** 0,052*** 0,095*** 0,095*** 0,055*** 1

 
 

Intervalle

0,009***

0,082*** 0,086*** 0,086*** 0,127*** 0,058*** 0,111*** 0,100*** 0,34*** 1

 
 

Age_enfant

0,034***

0,013*** 0,027*** 0,027*** 0,038*** 0,0178 ns 0,046*** 0,018 ns 0,038*** 0,048*** 1

 
 

Sexe_enfant

0,016***

0,027*** 0,003*** 0,003*** 0,015*** 0,030*** 0,023*** 0,030*** 0,010*** 0,009*** 0,031*** 1

 
 

Rang

0,102**

0,110*** 0,097*** 0,097*** 0,160*** 0,087*** 0,127*** 0,137*** 0,488*** 0,577*** 0,016*** 0,013*** 1

 
 

Infection

0,106***

0,024*** 0,070*** 0,070*** 0,127*** 0,036*** 0,021*** 0,021*** 0,021*** 0,019*** 0,096*** 0,005*** 0,030*** 1

 
 

Qualité_eau

0,278***

0,160*** 0,238*** 0,238*** 0,177*** 0,1388 0,173*** 0,279*** 0,012*** 0,063*** 0,016*** 0,009*** 0,086*** 0,037*** 1

 
 

Vaccination

0,090***

0,105*** 0,129*** 0,129*** 0,110*** 0,054*** 0,103*** 0,141*** 0,017*** 0,059*** 0,133*** 0,006* 0,055*** 0,032*** 0,037*** 1

 
 

Allaitement

0,104***

0,002 ns 0,061*** 0,061*** 0,020*** 0,027*** 0,026*** 0,017 ns 0,006*** 0,019*** 0,115*** 0,016* 0,023*** 0,034*** 0,010*** 0,015***

1

 

Vitamine A

0,146***

0,022*** 0,129*** 0,129*** 0,005*** 0,021*** 0,051** 0,034*** 0,004*** 0,005*** 0,072*** 0,002* 0,006 ns 0,042** 0,006*** 0,178***

0,008 ns

1

Types de toilettes

 

0,51***

 
 
 
 

ns: Non sognificatif; ( * ): significatif à 10% ; (**): significatif à 5% ; (***): significatif à 1%

 
 
 
 

Milres: Milieu de residence; Milsocia: Milieu de socialisation; Nivodevie: Niveau de vie; Agenf: Age de l'enfant; Sexenf: sexe de l'enfant; Qualité_eau: qualité de l'eau

 
 





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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo