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Impact des facteurs socio-économiques sur les niveaux et tendances de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans au bénin

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par EMMANUEL HOUESSOU
IFORD / Université de Yaoundé - MASTER PROFESSIONEL EN DEMOGRAPHIE 2013
  

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2.1.2.2. Religion

La religion véhicule un certain nombre de valeurs, de normes qui régissent la vie des fidèles du point de vue comportemental, physiologique et psychique. Elle peut représenter ainsi les pratiques, attitudes et croyances d'un groupe donné. Elle peut refléter l'ouverture à la civilisation occidentale (religion catholique et protestante), le degré de pratique traditionnelle (religion traditionnelle), et parfois la situation des gens dans la hiérarchie sociale (AKOTO, 1985). Ainsi l'influence de la religion sur les pratiques alimentaires et sur le recours aux soins en cas de maladie, dépend du groupe auquel on appartient. La religion chrétienne, facteur de changement et d'adaptation, favorise le recours à la médecine moderne en cas de diarrhée ou de rougeole. Par contre, l'Islam favorise le recours à la médecine traditionnelle (AKOTO et al, 2002). Les religions traditionnelles, quant à elles, encouragent le recours à un système de soins donné (moderne ou traditionnel) en fonction de la nature de la maladie. Si celle-ci est

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considérée comme naturelle, c'est le système de soins moderne qui est privilégié, mais dans le cas où elle est d'ordre social ou mystique, les regards se tournent vers la médecine traditionnelle (BENINGUISSE, 1998). Au Bénin, l'interdiction de consommer du pigeon, de l'antilope se constate souvent chez les initiés du culte « vodoon » alors que chez les musulmans et les membres des églises pentecôtistes, la viande de porc et l'alcool sont proscrits de l'alimentation.

2.1.2.3. Ethnie

Les croyances, les perceptions et les attitudes varient selon que l'on appartienne à tel ou tel groupe ethnique. Les comportements de la mère, ses pratiques alimentaires pendant la grossesse et pour la nutrition du nouveau-né peuvent jouer sur l'état nutritionnel de celui-ci. Ainsi les tabous alimentaires, les croyances relatives à l'alimentation, la manière de préparer et de conserver la nourriture de chaque ethnie ou culture sont des facteurs de différenciation de la malnutrition dans certains pays en Afrique Subsaharienne. C'est pourquoi dans la conception de certaines ethnies par exemple, « donner le colostrum aux bébés » est une pratique qui contrarie les habitudes traditionnelles qui préconisent de jeter ce premier lait qui est généralement qualifié de sale'' (SAWADOGO, 2006 ; ACF, 2010). Ainsi, au Burkina Faso, le colostrum était perçu comme un élément négatif'' et son utilisation variait selon les individus. En effet, « il est vu tantôt comme un corps neutre tantôt comme un corps nocif. Dans le premier cas, il est consommé ; dans le deuxième cas il est rejeté ou consommé malgré sa nocivité» SAWADOGO (2006 : 52.). Au Cameroun, par exemple « les interdits et prescriptions alimentaires entrent dans le champs des précautions prises pour s'assurer de la naissance d'un enfant sain et normal, c'est-à-dire exempt de tare physiologique, physique et psychologique,[..].Parmi ces interdits, on peut citer entre autres les viandes, poissons, fruits légumes et féculents» (BENINGUISSE, 2001, p16-17). De même au Bénin, les Fon, les Ayizo et les ethnies voisines ont des interdits alimentaires spécifiques. Ces interdits concernent, par exemple, les huîtres, les légumes locaux comme le glassi ou le gombo, les crabes, la viande de chèvre, le clarias (poisson), la viande de chat, la viande blanche, ainsi que divers oiseaux comme le héron (HERSKOVITS et MERVILLE, 1967). Dans le Borgou les femmes enceintes et les nourrices doivent éviter certains plats ou aliments comme le gâteau à base de haricot, la pâte de la veille, l'igname pilée, l'estomac de boeuf, la viande de mouton et de chèvre pour ne pas affecter la mère ou le nourrisson (Halene, 1997).

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Ces observations rejoignent les résultats de RAKOTONDRABE (1996) qui montre qu'il existe une relation entre l'ethnie, les croyances et la nutrition des enfants, notamment pendant et après la grossesse, et les pratiques d'allaitement et de sevrage au Madagascar.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus