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Analyse des initiatives et innovations paysannes et leurs effets sur la sécurité alimentaire des ménages dans les terroirs de Damama et Elguéza dans le département d'Aguié au Niger.

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par Chaibou SALEY BOUGI
Abdou Moumouni Niamey - Ingénieur des Techniques Agricoles 2004
  

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    UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI MINISTERE DU DEVELOPPEMENTAGRICOLE

    FACULTE D'AGRONOMIE Programme d'Appui aux Initiatives et

    BP : 10960 NIAMEY Innovations paysannes/ FIDA/Aguié

    Projet Inter universitaire Ciblé

    (PIC)

    Mémoire de fin d'études pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Techniques Agricoles

    Option : Productions Végétales

    Thème

    « Analyse de quelques Initiatives et Innovations paysannes et leurs effets sur la sécurité alimentaire des ménages » : Cas des terroirs villageois de Damama et de El guéza ( Arrondissement d'Aguié / Maradi )

    Présenté par : SALEY BOUGI Chaïbou

    Soutenu publiquement le 16 mars 2004 devant le jury composé de :

    Président : Directeur de Mémoire

    Dr AMOUKOU Adamou Ibrahim Dr AMOUKOU Adamou Ibrahim

    Enseignant chercheur à la FA

    Membres :

    Dr YAHAYA Abdou Enseignant chercheur à la FA

    Dr ALI Mahamadou Enseignant chercheur à la FA

    Promotion 2003-2004

    SOMMAIRE

    Dédicaces

    Remerciements

    Liste des sigles et Abréviations Utilisées

    Liste des tableaux

    Citation

    Résumé

    INTRODUCTION.......................................................................................1

    CHAPITRE I : Généralités sur l'arrondissement d'Aguié , Les villages d'études et Les initiatives et innovations retenues.................................................................3

    1.1 Présentation de l'arrondissement d `Aguié.................................................4

    1.1.1 Aspects physiques...........................................................................4

    1.1.2 Aspects socio- économiques..............................................................6

    1.2 Présentation des villages d'étude............................................................8

    1.2.1 Conditions climatiques et édaphiques...................................................8

    1.2.2 Potentiel d'organisation communautaire................................................8

    1.2.3 Capacité d'organisation collective........................................................9

    1.2.4 Potentiel de production.....................................................................11

    1.3 Initiatives et innovations retenues..........................................................11

    1.3.1 Champs collectifs...........................................................................11

    1.3.2 Banques céréalières.......................................................................12

    1.3.3 Banques semencières....................................................................13

    1.3.4 Culture du manioc..........................................................................14

    1.3.5 Promotion de la culture du Cassia tora et du Moringa oliefera ..................15

    CHAPITRE 2 : Contexte, Objectifs de l'étude et Définition de quelques concepts...17

    2.1 Contexte de l'étude ...........................................................................18

    2.1.1 Historique et processus de mise en oeuvre du PAIIP...............................18

    2.1.2 Philosophie approche du PAIIP...........................................................18

    2.1.3 Axes stratégiques du PAIIP................................................................19

    2.2 Objectifs de l'étude ............................................................................19

    2.3 Définition de quelques concepts ............................................................20

    2.3.1 Innovations paysannes......................................................................20

    2.3.2 Initiatives paysannes.......................................................................21

    2.3.3 Vulnérabilité..................................................................................21

    CHAPITRE 3 : Méthodologie........................................................................24

    3.1 Choix des villages d'étude ..................................................................25

    3.2 Identification des adhérents et enquête au niveau des groupes cibles..........25

    3.2.1 Critère de choix des adhérents..........................................................25

    3.2.2 Pertinence du choix de ces critères.....................................................26

    3.3 Echantillonnage des adhérents ............................................................30

    3.3.1 Au niveau de l'exploitation des champs collectifs ...................................30

    3.3.2 Au niveau des activités des banque céréalières ....................................30

    3.3.3 Au niveau des activités des banques semencières ..................................31

    3.3.4 Au niveau de la culture du manioc .......................................................31

    3.3.5 Au niveau de la culture du Cassia tora .................................................32

    3.3.6 Au niveau de la culture du Moringa oliefera...........................................33

    3.4 Déroulement des enquêtes sur le terrain.................................................33

    3.5 Assemblées villageoises de restitution....................................................34

    CHAPITRE 4 : Résultats - Discussions.......................................................35

    4.1 Résultats..........................................................................................36

    4.1.1 Exploitation des champs collectifs.......................................................36

    4.1.2 Activités des banques céréalières ......................................................41

    4.1.3 Activités des banques semencières ...................................................45

    4.1.4 Culture du manioc ..........................................................................48

    4.1.5 Promotion de la culture du Cassia tora et de Moringa oliefera..................51

    4.1.6 Changements sociaux produits par certaines activités...........................53

    4.2 Discussions .....................................................................................55

    4.2.1 Production des champs collectifs.......................................................55

    4.2.2 Activités des banques céréalières......................................................55

    4.2.3 Culture du manioc.........................................................................56

    4.2.4 Activités des banques semencières...................................................56

    Conclusion Générale et Recommandations ................................................57

    Références bibliographiques........................................................................................59

    Annexe

    Dédicaces

    Je dédie ce mémoire A :

    Mes parents qui ont bien voulu m'inscrire à l'école et qui m'ont apporté leur aide et soutien tout au long de ma vie scolaire et estudiantine,

    Madougou Tankari, un frère dont le soutien moral et financier m'a permis de surmonter les moments difficiles au cours de mon cycle universitaire,

    Mes frères, soeurs et cousins pour leurs aides et conseils qui m'ont permis de mieux faire d'une part et d'autre part pour l'affection qui nous unit,

    La faculté d'agronomie qui a servi de cadre pour notre formation d'Ingénieur des Techniques Agricoles.

    Remerciements

    Au terme de cette étude, nous tenons à remercier l` équipe des enseignants chercheurs représentée par l'UAM de Niamey pour les appuis qu'elle nous apportés tout au long de notre stage notamment les conseils remarques et observations faites allant dans le sens de corriger les lacunes afin de bien orienter le travail. Cette équipe est composée de :

    Dr AMOUKOU ADAMOU Ibrahim, Doyen de la Faculté d'Agronomie,

    Dr ISSAKA Amadou, enseignant chercheur au département des sciences du sol à la Faculté d'Agronomie

    Dr MARICHATOU Hamani, enseignant chercheur au département des productions animales à la Faculté d'Agronomie,

    Dr YAMBA Boubacar, enseignant chercheur au département de géographie à la F.L.S.H,

    Dr YAYE Aissétou, enseignant chercheur au département génie rural eaux et forêts a la Faculté d'Agronomie.

    Ces remerciements s'adressent également aux membres de la CT/ PIIP pour leur disponibilité sans faille du point de vue encadrement sur le terrain à nos côtés.

    Aussi ces remerciements s'adressent aux populations des villages de Damama et de El gueza pour leur franche collaboration et leur hospitalité légendaire à nos côtés tout au long de notre stage.

    Enfin nous tenons à remercier toutes les personnes qui de près ou de loin n'ont ménagé aucun effort dans la réalisation de ce document.

    Sigles et Abréviations utilisés

    AGR : Activités Génératrices de Revenus

    CT / PIIP : cellule technique de promotion des initiatives et innovations paysannes

    EV : Extrêmement Vulnérable

    FA : Faculté d'Agronomie

    FLSH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

    FIDA : Fond International de Développement Agricole

    MV : Moyennement Vulnérable

    PAIIP : Programme d'Appui aux Initiatives et Innovations Paysannes

    PPILDA : Projet de Promotion des Initiatives locales d'Aguié

    PDRAA : Projet de Développement Rural de l'arrondissement d'Aguié

    PV : Peu Vulnérable

    SAV : Schémas d'Actions Villageoises

    TV : Très Vulnérables

    UAM : Université Abdou Moumouni

    VIPAF : Valorisation des Initiatives Paysannes en Agroforesrerie

    Liste des tableaux

    Tableau 1 : Evolution de la pluviométrie au niveau des postes d'Aguié et de Gazaoua de 1999 à 2003

    Tableau 2 : Evolution des superficies, rendements et productions des principales cultures pluviales de 1997 à 2002 de l'Arrondissement d'Aguié

    Tableau 3 : Gestion des ressources

    Tableau 4 : Caractéristiques des catégories d'exploitations agricoles selon le concept de la vulnérabilité à Damama

    Tableau 5 : Caractéristiques des catégories d'exploitations agricoles selon le concept de la vulnérabilité à Elguéza

    Tableau 6 : Echantillonnage des adhérents à l'exploitation des champs collectifs au niveau des deux villages

    Tableau 7 : Echantillonnage des adhérents aux activités des banques céréalières au niveau des deux villages

    Tableau 8 : Echantillonnage des producteurs du manioc au niveau des deux villages

    Tableau 9 : Productions des champs collectifs par cultures

    Tableau 10 : Evolution des adhésions aux champs collectifs à Damama

    Tableau 11 : Evolution des adhésions aux champs collectifs à Elguéza

    Tableau 12 : Evolution des stocks des banques céréalières par villages

    Tableau 13 : Evolution des adhésions à la banque céréalière à Damama

    Tableau 14 : Evolution des adhésions à la banque céréalière à El guéza

    Tableau 15: Evolution des adhésions à la banque semencière à ELguéza

    Tableau 16 : Avantages tirés par catégories d'exploitations en culture de manioc à Damama

    Tableau 17 : Avantages tirés par catégories d'exploitations en culture de manioc à

    Elguéza

    Tableau 18 : Production du Cassia tora et du Moringa oliefera à Damama par catégories sociales

    Tableau 19 : Production du Cassia tora et du Moringa oliefera à ELguéza par catégories sociales

    CITATION

    « Concilier la lutte contre la pauvreté et la bonne gestion de l'environnement seul gage d'un développement durable » déclarait Mr Lennart Bage Président du FIDA lors de l'ouverture du sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg ( Afrique du Sud ) en 2002 .

    Extrait de : Magazine de la coopération ACP. UE, n° 195 Novembre - Décembre 2002 .

    Résumé

    Dans l'arrondissement d'Aguié en général et dans les terroirs villageois de Damama et de Elgueza en particulier, plusieurs facteurs mettent en exergue le caractère chronique d'insécurité des ménages . Parmi ces facteurs, on note :

    - le faible niveau de revenus dû à la quasi inexistence des activités extra agricoles ;

    - la faible disponibilité foncière ne permettant pas de produire à la hauteur des espérances ;

    - la mauvaise gestion des récoltes notamment leur dilapidation pour des fins cérémonials , jeux de hasard et autres ;

    - les dettes accumulées toujours épongées avec les maigres récoltes obtenues ne permettant même pas de boucler l'année sur le plan alimentaire ;

    - les calamités naturelles comme la sécheresse décimant par fois le capital bétail des exploitations agricoles .

    Face à cette situation les paysans ne sont pas restés les bras croisés . C'est ainsi que avec l'avènement du PAIIP les populations des terroirs villageois de Damama et de Elgueza ont inscrit plusieurs activités dans leur SAV à mettre en oeuvre dans plusieurs domaines à partir de l'année 2002 . ON note :

    - dans le domaine de l'agriculture l'exploitation des champs collectifs et la culture du manioc ;

    - dans le domaine socio-organisationnel la mise en place des banques céréalières et semencières ;

    - dans le domaine de l'environnement la promotion des cultures du Cassia tora et du Moringa oliefera .

    Ces activités s'inscrivent dans une logique d'améliorer les conditions de vie et les revenus des populations. Depuis leur mise en oeuvre, plusieurs exploitations agricoles ont vu leur degré de vulnérabilité diminuer bien que la praticabilité de certaines activités est restée faible .

    Mots Clés : Initiatives - Innovations - Champs Collectifs - Banques Céréalières -Banques Semencières - Manioc - Cassia tora - Moringa oliefera .

    INTRODUCTION

    Au cours des quarante dernières années, le développement rural a de façon constante, occupé une place primordiale dans la politique du Niger. Ainsi l'agriculture, l'élevage et la lutte contre la désertification, ont été clairement identifiés comme les secteurs porteurs. Aujourd'hui les contraintes climatiques drastiques, la forte pression démographique et la baisse de la fertilité des sols ainsi que les difficultés d'accès aux intrants et aux équipements ruraux ont conduit à un dédoublement des surfaces cultivées, à une remontée des cultures vers les terres « marginales » du Nord et une diminution des espaces pastoraux. De même la dégradation des ressources naturelles (l'eau, la terre, le pâturage, la forêt) a fortement contribué à accroître la vulnérabilité des populations (SRP, 2002.)

    En effet tous ces facteurs ont conduit à une situation quasi généralisée d'appauvrissement du capital terre, de diminution ou de disparition de jachère, de surexploitation des ressources ligneuses et de surpâturage accentuant ainsi le processus de désertification. Pourtant de nombreux efforts ont été réalisés par des structures chargées de promouvoir le développement du monde rural : il s'agit de :

    - La recherche qui oeuvre pour la mise au point de technologies ou de pratiques agricoles adaptées au contexte de notre agriculture ;

    - Les services techniques, les projets de développement, de nombreuses ONG ont eu à intervenir de façon souvent sectorielle en milieu rural en essayant d'organiser le monde paysan et en lui assurant l'encadrement nécessaire pour l'amélioration de ses conditions de vie.

    Malgré toutes les interventions de ces différentes structures, l'impact de leurs actions en milieu paysan reste très limité. Face à cette situation, les critiques convergent vers les insuffisances des différentes stratégies d'interventions ou d'approches utilisées, qui n'ont pu suffisamment impliquer et responsabiliser les acteurs paysans.

    C'est partant de toutes ces considérations qu'un programme dénommé programme d'appui aux initiatives et innovations paysannes ( PAIIP ) a vu le jour à Aguié en lieu et place du PDRAA ( Projet de développement rural de l'arrondissement d'Aguié ) qui a clôturé en 2000. Ce programme s'inscrit dans une logique de créer les conditions d'une véritable participation et responsabilisation des paysans à tous le niveaux de cycle, de l'identification, au suivi et évaluation en passant par la mise en oeuvre des différentes activités de développement les concernant.

    L'avènement de ce programme a permis l'émergence d'organisations paysannes endogènes orientées vers des intérêts économiques ou sociaux et dont le dynamisme est déjà perceptible à travers la mise en oeuvre de plusieurs initiatives et innovations paysannes à savoir :

    - l'exploitation des champs collectifs,

    - l'implantation des banques céréalières et semencières, 

    - la promotion de la culture de manioc,

    - la promotion de la culture du cassia tora et de Moringa oliefera.

    La présente étude , axée sur l'analyse des activités précitées et leurs effets sur la sécurité des ménages , concerne deux terroirs villageois de l'arrondissement d'Aguié : Damama et Elguéza appartenant à la zone d'intervention du PAIIP. Elle vise à ressortir les contributions et les perspectives de ces initiatives et innovations paysannes et leurs effets sur la sécurité des ménages. Les objectifs spécifiques qui lui sont assignés sont entre autres :

    - de diagnostiquer les groupements ou associations qui exercent ces activités en vue d'apporter des propositions d'amélioration ;

    - d'identifier les catégories sociales concernées par ces activités selon les différents degrés de vulnérabilité ;

    - de dégager les motivations réelles d'adhésion de chaque catégorie sociale ;

    - de dégager les avantages tirés par chaque catégorie sociale depuis la mise en oeuvre de ces activités.

    Ce document rendant compte des résultats de l'étude comporte quatre (4) chapitres : le premier traite des généralités sur l'arrondissement d'Aguié, les villages d'étude et les initiatives et innovations retenues, le deuxième du contexte, des objectifs de l'étude et des définitions de quelques concepts, le troisième de la méthodologie du travail et le quatrième des résultats et discussions.

    Chapitre I

    Généralités sur l'arrondissement d'Aguié, les villages d'études et les initiatives et innovations retenues

    1.1 Présentation de l'Arrondissement d' Aguié

    Situé au Sud du département de Maradi, l'arrondissement d'Aguié est limité au Nord par l'arrondissement de Mayayi, à l'Est par celui de Tessaoua, au sud par la république fédérale de Nigeria et à l'Ouest par les arrondissements de Madarounfa et de Guidan Roumdji . Avec une superficie de 2800 km², c'est l'arrondissement le moins vaste du département.

    1.1.1. Aspects physiques

    1.1.1.1. Climat

    Le climat est Sahélien avec une étroite bande Sahélo Soudanienne le long de la frontière du Nigeria au Sud. Il se caractérise par une saison sèche d'octobre à mai et une saison des pluies de juin à septembre.

    Les températures moyennes gravitent autour de 30° C. Elles peuvent atteindre 45° C en saison chaude (décembre à février.) La pluviométrie se situe entre 400 et 600 mm par an du Nord au Sud avec une forte variabilité dans l'espace et le temps qui affecte la production agricole en terme des contraintes naturelles. L'évolution de la pluviomètre au niveau des postes d'Aguié et de Gazaoua pour la période 1999 à 2003 est consignée dans le tableau ci-après.

    Tableau 1 : Evolution de la pluviométrie au niveau des postes d'Aguié et de Gazaoua de 1999 à 2003

    Années

    Postes

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

     

    Nbre de jour

    Hauteur (mm)

    Nbre de jour

    Hauteur (mm)

    Nbre de jour

    Hauteur (mm)

    Nbre de jour

    Hauteur (mm)

    Nbre de jour

    Aguïé

    679,1

    40

    979,2

    37

    591,8

    40

    516,2

    41

    756,4

    43

    Gazaoua

    592,3

    39

    484

    38

    600,7

    39

    664,5

    40

    563,8

    41

     

    Source : Rapport SAA 2003

    Le tableau montre que :

    - au niveau du poste d'Aguié 2002 et 2003 sont respectivement l'année la moins et la plus arrosée. Le cumul de pluies enregistré était de 516,2 mm en 2002 comparativement en 2003 où il était de 756,4 mm.

    - au niveau du poste de Gazaoua 2000 et 2002 sont respectivement l'année la moins et la plus arrosée. en 2000 le cumul de pluie enregistrer était de 484 mm comparativement en 2000 où il était de 664,5 mm.

    Cette irrégularité des pluies dans le temps et dans l'espace constitue l'une des causes des faibles rendements des cultures.

    1.1.1.2. Végétation

    Les ressources végétales les plus importantes sont localisées dans les forêts classées de l'Arrondissement et dans le domaine de la vallée de Goulbi N'Kaba.

    Au niveau des forêts classées on rencontre les arbres et arbustes comme Sclerocaria birrea, Commiphera africana, Guiera senegalensis, Combretum micranthum etc.

    Quant au tapis herbacé il est composé d'Eragrostis tremula , Cenchrus biflorus, Brachiara disticophilla, Sida cordifolia etc.

    Le domaine de la vallée de Goulbi N'Kaba est dominé par Hyphaene thebaica. On note également un important parc à Faidherbia albida dans tout le Sud de l'arrondissement et une forte régénération naturelle surtout dans le Nord couvrant une superficie d'environ 60000 ha (SAE ,2001.)

    1.1.1.3. Ressources en eau

    Il existe des eaux de surfaces et des eaux souterraines. Les eaux de surface comprennent 16 mares à capacité de stockage très faible et aux écoulements saisonniers. Les eaux souterraines sont constituées de trois (3) aquifères. Il s'agit de l'aquifère du socle précambrien de la partie sud-ouest de l'arrondissement avec une profondeur moyenne de 40 m, de l'aquifère du continental hamadien qui couvre la quasi totalité de l'arrondissement avec une profondeur d`environ 60 m et en fin de l'aquifère des alluvions récents pour laquelle on distingue la nappe de Goulbi N'Maifarou et Goulbi N'Elfadama avec une profondeur de 7 à 12 m. (Abdou, 2000.)

    1.1.1.4. Type de sols

    On distingue trois (3) types de sols :

    - les sols dunaires ou «  Jigaoua » à texture sableuse et à faible taux d'argile ;

    - les sols de bas-fond ou « Fadama » ;

    - les sols « Guéza ». Ce dernier type de sol a un défaut majeur. Sa tendance à la glacification se prête facilement à l'érosion hydrique une fois dépourvue de son couvert végétal (Ibro et Al, 1997.)

    1.1.2. Aspects socio-économiques

    1.1.2.1. Organisation administrative et peuplement

    Constitué de deux cantons Aguié et Gangara ) et deux (2) groupements peulh ( Hawan Dawaki et Baoudéta ), l'arrondissement d'Aguié à une population estimée à 253 528 habitants ( SP, 2002.).Cette population est repartie dans 220 villages et 49 tribus peulhs. Elle est composée de 80% de Haoussa environ, 18% de peulhs et 2% de Touaregs.

    1.1.2.2. Aspects économiques

    a) Agriculture

    L'arrondissement d'Aguié avec une pluviométrie variant de 400 à 600 mm en moyenne avec un potentiel en terres utilisables de 255726 ha est caractéristique d'une contrée agricole. Le nombre total d'exploitations est estimé à 28473 en 1997. L'exploitation moyenne comprend huit (8) actifs et dispose d'environ 4,5 ha de terres cultivables soit 0,6 ha par actif agricole. Cette situation devient de plus en plus critique du fait de l'accroissement de la population. Ce phénomène est souvent accompagné de morcellement des exploitations. Les cultures pluviales représentent environ 90% de l'ensemble des productions agricoles de l'arrondissement. Les principales spéculations sont : le mil, le sorgho, le niébé, l'arachide et le souchet. L'évolution des superficies, rendements et productions des principales cultures pluviales de 1997 à 2002 est consignée ans le tableau ci-après

    Tableau 2 : Evolution des superficies, rendements et productions des principales cultures pluviales de 1997 à 2002 de l'arrondissement d'Aguié

    Cultures

    Années

    Mil

    Sorgho

    Niébé

    Arachide

     

    Rdt

    (kg)

    Prd (tonnes)

    Sup

    (ha)

    Rdt

    (kg)

    Prd (tonnes)

    Sup

    (ha)

    Rdt

    (kg)

    Prd (tonnes)

    Sup

    (ha)

    Rdt

    (kg)

    Prd (tonnes)

    1997

    129717

    319

    41380

    124435

    144

    17919

    11868

    23

    2730

    57308

    374

    21433

    1998

    140549

    419

    58890

    112914

    138

    15582

    -

    -

    -

    24960

    260

    64480

    1999

    143837

    344

    49480

    117796

    127

    14959

    -

    -

    -

    15295

    257

    3931

    2000

    151023

    304

    4594

    93341

    91

    8494

    108186

    67

    7248

    19085

    262

    5000

    2001

    154247

    445

    68640

    120924

    250

    30231

    -

    -

    -

    13687

    -

    -

    2002

    167811

    435

    72998

    125384

    255

    31973

    97376

    247

    24052

    28725

    287

    8244

     

    source : Rapport SAA 2002

    Sup : superficie, rdt : rendement, prd : productions

    Les rendements des cultures varient en moyenne de 400 kg /ha pour le mil et de 150 kg/:ha pour le sorgho. Ils sont très bas et fluctuent assez fortement d'une année à une autre .Il faut souligner l'exploitation individuelle des cultures irriguées dont les sites les plus importants se trouvent dans la vallée du Goulbi. Les principales cultures irriguées sont : le chou, la laitue, la tomate, le poivron, le manioc et la canne à sucre.(Ibro et Al,1997 )

    b) Elevage

    Dans l'arrondissement d'Aguié l'élevage constitue la seconde activité de la population après l'agriculture.

    Il est conduit sous diverses formes représentées par :

    - l'élevage extensif,

    - l'élevage sédentaire traditionnel,

    - l'élevage amélioré ou embouche.

    Les principales espèces élevées sont : les bovins, les ovins, les caprins, les camelins, les équins, les asins. L'élevage des petits ruminants est dominant.

    Les principaux sites pastoraux sont :

    - les forêts classées avec une superficie de 14625 ha,

    - les espaces pastoraux avec une superficie de 280000 ha.

    En 2002, la production fourragère au niveau des ces deux (2) sites étaient de 255512,42 tonnes de matière sèche avec un besoin exprimé de 231677,7 tonnes. Ce qui a donné un excédant fourrager de l'ordre de 23834,72 tonnes de matières sèches. (SARA, 2002.)

    c) Artisanat

    C'est le secteur qui fournit les outils de travail et bien de services notamment d'équipements domestiques et d'articles de prestige. Ainsi dans chaque village on trouve des forgerons, maçons, cordonniers etc.

    Les principales contraintes liées à ce secteur sont la concurrence des produits manufacturés importés du Nigeria et la faiblesse ou le manque d'organisation des producteurs paysans.

    d) Commerce

    L'essentiel des activités commerciales se concentre dans les localités de Gazaoua, Aguié et Tchadoua sièges des principaux marchés. Les transactions portent surtout sur les produits agro-sylvo-pastoraux et les produits artisanaux ainsi que les produits finis de consommation : le savon,le sel ,le sucre etc....

    D'une manière générale les ruraux vendent des produits agro-sylvo-pastoraux et des produits artisanaux et achètent des produits de consommation d'origine urbaine. Ce secteur est en proie à de nombreuses difficultés dont l'insuffisance des réseaux de commercialisation, l'enclavement interne associé à la rareté des taxis de brousse et le sous-équipement des populations en charrettes.

    1-2. Présentation des villages d'étude

    La présente étude a été menée dans deux terroirs villageois à savoir Damama et Elguéza.

    Damama est situé à une douzaine de Km à l'ouest d'Aguié. Quant à Elguéza il est situé à moins d'une trentaine de k m au sud du chef lieu d'arrondissement.

    1-2-1 Conditions climatiques et édaphiques

    Les conditions climatiques et édaphiques correspondent dans l'ensemble à celles de l'arrondissement. Cependant le terroir de Damama est légèrement plus arrosé que celui de Elguéza. Les deux terroirs sont soumis à une exploitation agricole permanente qui a conduit à une modification significative du couvert végétal naturel qui se dégrade du jour au jour. Face à de nombreuses contraintes environnementales, les populations ont été amenées à remettre en cause leurs anciennes pratiques destructives au profit des techniques qui favorisent la régénération naturelle (RN) suite à des actions de sensibilisation menées par le PDRAA et la mise en place des comités de gestion de la RN et des espaces sylvo-pastoraux

    1-2-2. Potentiel d'organisation communautaire

    Le potentiel d'organisation communautaire se lit à travers le degré de cohésion sociale du village et à travers sa capacité d'organisation collective.

    La cohésion sociale trouve son fondement dans l'histoire du village dont l'unité est incarnée par la chefferie coutumière qui le dirige.

    Relevant du canton de Gangara, le village d'Elguéza est crée dans le premier quart du 20ième siècle, dans le mouvement d'occupation coloniale française au Niger (PDRAA, 2002). De la création du village à nos jours, quatre chefs de village se sont succédés. Le tenant actuel du titre élu en 1983 est moyennement actif, mais respecté probablement à cause de sa bonne assise foncière et de sa sagesse. La population actualisée s'élève à 949 habitants (service du plan, 2001).

    Le village de Damama fut fondé à la fin du 19ième siècle par un fugitif du nom de Chadou venant de la cour du sultan Barmo de Tessaoua. Jusqu'à la fin du 19ième siècle, il régnait dans la région une grande insécurité liée à l'incursion des peuls au sud et à celle des Touaregs au Nord. Face à cette situation de nombreuses agglomérations disparurent au profit des zones jugées sûres. La pacification coloniale permit l'amorce d'un mouvement de recolonisation des terres. C'est dans ce contexte que s'inscrit l'installation du village de Damana. (PDRAA, 2003.)

    1-2-3 Capacité d'organisation collective

    Au point de vue organisationnelle une dizaine d'associations plus ou moins fonctionnelles se partagent le village de Elguéza dont certaines à caractère corporatiste. Il s'agit de :

    - l'association des agriculteurs ;

    - l'association des sages d'Elguéza ;

    - l'association des éleveurs ;

    - la samaria ;

    - le comité de gestion de la RN ;

    - l'association des femmes etc.

    Au niveau de Damama, on distingue également une dizaine d'organisations plus ou moins fonctionnelles.Elles sont actrices dans plusieurs domaines :

    - circulation de l'information

    -organisation des activités de développement telles que l'hygiène du village,

    -Plantation d'arbres dans les champs et les concessions,

    -Entretien des infrastructures collectives,

    -encadrement des activités culturelles.

    La gestion collective des ressources se présente comme suit dans le tableau 3.

    Tableau 3 : Gestion des ressources

     

    Elguéza

    Damama

    Caractéristiques

    C

    I

    Observations

    C

    I

    Observations

    Circulation du bétail

    +

     

    Pâturage dans

    La Fadama

    +

    +

     

    Gestion du pâturage

    +

     
     

    +

     

    Pâturage dans la

    Forêt classée de

    Dan Kada

    Gestion du bétail

    +

     

    Instauration de

    « ASSAKO »

     

    +

     

    Gestion de l'eau

     

    +

    Pompe en panne

    Approvisionnement aux puits

    +

     

    Approvisionnement aux puits

    Rôle des associations

    +

     

    Associations nouvellement act

    Ives dans l'entre-

    Aide et la protect

    Ion de l'environn

    Ement, auto-enca

    Drement faible

    +

     

    Organisations des jeunes le comité de 10,

    Le conseil de sage fonctionnent bien, auto-encadrement assuré par

    Le comité de 10

    Rôle de l'auto-encadrement

    +

     

    +

     

    C : collective, I : individuelle

    À la vue de ce tableau le constat qui se dégage est que tous les deux villages sont moyennement équipés en ressources naturelles. Les associations et organisations présentes au sein des deux terroirs oeuvrent pour le rayonnement des villages à travers des actions d'intérêts publics.

    1-2-4 Potentiel de production

    L'analyse de cet aspect est axée essentiellement sur l'agriculture, l'élevage, les activités liées à l'environnement et les revenus exta-agricoles.

    D'une manière générale on trouve les mêmes cultures dans les deux terroirs. Elles sont dominées par les céréales (mil, sorgho). A côté de celles-ci il y a l'arachide et le niébé qui sont cultivés. On note aussi l'intensification de la culture du manioc. Cette dernière est plus pratiquée à Damama qu'à Elguéza.

    L'élevage dominé par les petits ruminants est du type semi-extensif. Il souffre d'insuffisance d'aires de pâturage surtout à Elguéza où il n'y a aucune forêt classée aux alentours du village. Ce problème est aujourd'hui accentué par l'inexistence des jachères et donc une saturation de l'espace agricole. La faible disponibilité des ressources fourragères est une donnée permanente à l'échelle des deux terroirs. En conséquence les animaux sont en transhumance pendant toute la saison des pluies.

    Les activités liées à l'environnement s'articulent autour de la promotion de la culture du Cassia tora et de Moringa oliefera . Les revenus extra-agricoles ont comme source l'artisanat et le commerce.

    1-3 Initiatives et innovations retenues

    1-3-1 Champs collectifs

    a) Justification

    Les populations des différents villages de l'arrondissement d'Aguié connaissent des contraintes qui ont un caractère chronique et parmi lesquelles on note la crise alimentaire particulièrement pendant les travaux agricoles (période d'épuisement des stocks de greniers et de la cherté des produits vivriers), le manque où l'insuffisance de fonds de roulement pour développer des activités génératrices de revenus. Pour résoudre ces contraintes les villages de Damama et d'Elguéza à l'instar de leurs voisins du PAIIP ont lors de l'élaboration des SAV en 2002 inscrit comme activité l'exploitation des champs collectifs aussi bien par les groupements des hommes que par ceux des femmes dans la perspective de trouver en partie des solutions aux problèmes cités plus haut. Le PAIIP appuie les groupements en leur fournissant des engrais et des fongicides.

    b) Objectifs

    Les objectifs assignés à l'exploitation des champs collectifs sont les suivants :

    - la constitution du stock des banques céréalières,

    - la constitution des fonds de roulement pour exercer des activités génératrices de revenus.

    C) Principe réalisation

    Depuis l'identification de cette activité les populations se sont mobilisées pour sa mise en oeuvre dans les villages. La production est faite à travers des groupements d'intérêts plus ou moins semblables aussi bien des hommes que des femmes. Chaque groupement est dirigé par un chef dénommé « Chirgaban kounguiya  ». Il est garant de la bonne marche des activités. Chaque groupement établit son propre calendrier d'exécution des travaux. Les champs sont soient loués ou prêtés chez les paysans qui ont une bonne assise foncière. Les cultures pratiquées sont le mil,le sorgho, le niébé, et l'arachide. Au terme de chaque campagne agricole une partie de la production est destinée pour la constitution du stock de la banque céréalière (cas des céréales) et l'autre est partagée entre les adhérents.

    1-3-2 Banques céréalières

    a) Justification

    Lors des autodiagnostics assistés à la lecture des situations des villages PAIIP et de leur terroir , il est apparu que dans tous les villages les populations vivent de manière quasi permanente des difficultés alimentaires lors des travaux de sarclage . Ces difficultés alimentaires les amènent à vendre leur main d'oeuvre et quitter leurs villages pour d'autres contrées à la recherche des moyens de subsistance .Cette situation ne permet pas à l'exploitant d'être sécurisé et de consacrer le temps indispensable dans son champ pour mieux rentabiliser sa force de travail. Elle a fait émerger par les villageois plusieurs initiatives et innovations notamment dans le domaine socio organisationnel. La mise en oeuvre de celles-ci se fait soit individuellement (AGR), soit collectivement (banque céréalière). C'est dans ce cadre que la banque céréalière a été considérée comme l'une de ces innovations la plus porteuse dont la mise en oeuvre a connu une amélioration dans son mode de gestion classique.

    b) Objectifs

    Les objectifs assignés à la banque céréalière sont les suivants :

    - assurer la sécurité alimentaire familiale et villageoise,

    - l'approvisionnement en produits vivriers aux villageois,

    - l'encouragement à la production au niveau de l'exploitation familiale,

    - la génération des ressources propres au village et utilisables à des fins d'intérêts collectifs,

    - la croissance de la productivité du travail au niveau de l'exploitation familiale par le gain du temps de travail qui ne serait pas perdu pour profiter à une autre exploitation.

    C) Principe de réalisation

    Les paysans sont les actionnaires principaux de la banque céréalière à travers une partie de la production des champs collectifs et le PAIIP apporte un appui généralement en deçà de la quote part des paysans. La part sociale de chaque groupement est arrêtée en assemblée générale villageoise. Elle est fonction de la donne de la campagne agricole de l'année. La banque céréalière proprement dite n'est fonctionnelle que pendent la période de soudure (juin, Juillet), période au cours de laquelle il y a rareté et cherté des produits agricoles sur le marché. L'avantage est que les spéculations de la banque céréalière tiennent compte du pouvoir d'achat des populations. Ce sont les paysans qui pilotent les activités de la banque céréalière à travers la mise en place d'un comité. Ils instaurent leur propre mode de gestion.

    1-3-3 Banques semencières

    a) Justification

    La multiplication des semences a été retenue comme activité à mener en 2002 dans cinq des six villages PAIIP. Seul le village de Damama n'a pas été concerné par cette activité. Les contraintes qui ont guidé le choix de cette activité sont entre autre l'insuffisance des semences, la défaillance des circuits d'approvisionnement en semences de qualité et les risques climatiques notamment l'arrêt précoce des pluies.

    La multiplication des semences porte sur les principales cultures des différents terroirs (mil, niébé, arachide, sorgho). Les variétés faisant l'objet de cette multiplication sont les suivantes :

    - mil : CT6

    - niébé : KVX.309.6G

    -arachide : 55.43

    -sorgho « Elmandi »

    b) objectifs

    L'objectif global assigné à la multiplication des semences est de disposer de semences en quantité et en qualité dans le village et à moindre coût.

    C) Principe de réalisation

    Le mode de production généralement admis dans les villages PAIIP a été arrêté en assemblée générale. Les multiplicateurs des différents villages doivent être appuyés par le PAIIP en semences, engrais et produits phytosanitaires. En contre partie, ils doivent prendre toutes les dispositions pour bien conduire la culture. Si la production est bonne le multiplicateur rembourse au village la totalité de la valeur des intrants par le programme. La partie de la production qui lui revient doit être cédée au village selon un mode d'acquisition arrêté avec l'assemblée générale (échange où vente). Si la campagne n'est pas bonne, le multiplicateur et le village doivent se partager équitablement la production des champs.

    1-3-4 Culture du manioc

    a) Justification

    La culture du manioc fait partie des initiatives prises par les populations des terroirs villageois de Damama et d'Elguéza afin de faire face à l'insécurité alimentaire pendant la période de soudure. Selon les avis exprimés par quelques exploitants cette culture se pratiquait il y a de cela une dizaine d'années. Avec l'avènement du PAIIP en 2002 cette activité s'est vite intensifiée et le nombre de producteurs s'est rapidement multiplié .Le manque de boutures qui se posait dans les terroirs a été solutionné. En effet dans chaque terroir les gens ont eu à contribuer financièrement et le PAIIP a apporté une contribution à la hauteur de celle de la population. L'argent mobilisé était destiné à l'achat des boutures. Après l'achat chaque village s'est vu approvisionner en boutures de manioc. Dès lors les gens ont embrassé cette activité.

    b) objectifs

    Les objectifs assignés à l'exploitation des champs de manioc sont doubles selon les producteurs :

    - contribuer à l'alimentation humaine pendant les périodes de soudure,

    - réduire la vulnérabilité des producteurs en leur procurant des revenus supplémentaires.

    C) Principe de réalisation

    Il faut dire que la majeure partie des parcelles exploitées sont incluses dans les champs de mil et autres. Le producteur prend soin de grignoter une partie de la superficie de ses champs pour installer sa parcelle. Les superficies mises en valeur oscillent entre 0 et 1 ha. Avant plantation des boutures, certains producteurs procèdent d'abord à la préparation du sol de leurs champs. Cette préparation consiste à exécuter un scarifiage afin de casser les rugosités du terrain. La plantation proprement dite s'effectue en plein saison de pluies (au plus tard en Août) avec des densités variant de (0,5m x1m) à (0,7mx1m) à l'hectare. Du point de vue entretiens les parcelles bénéficient de 2 à 3 sarclages selon les producteurs si non plus avant la fin de la campagne agricole. La récolte a lieu tout le long de la campagne et de manière échelonnée, c'est à dire au fur et à mesure que les tubercules grossissent. Les variétés cultivées sont au nombre de trois (3) :

    - ''Gama Gari '' reconnue pour sa résistance aux hautes températures. Son cycle de production dure deux ans,

    - ''Jan Ware'' reconnue pour sa qualité gustative. Son cycle de production dure un (1) an.

    - `'Dan kalaba'' reconnue pour son abondance en tubercules plus que les variétés précédentes .C'est la variété la plus précoce .Son cycle de production dure six (6) mois dans les bonnes conditions .Il s'agit ici des noms locaux des variétés.

    1-3-5 Promotion de la culture du Cassia tora et de Moringa oliefera

    a) Justification

    Lors de l'élaboration des SAV en 2002 les populations des villages de Damama et d'Elguéza avaient sollicité un appui en semences de ces deux plantes .Après satisfaction de cette doléance des paysans se sont engagés volontaires pour multiplier ces semences en vue de les disséminer à travers tous les villages dans une perspective d'apporter un appoint pour l'alimentation des exploitations les plus vulnérables pendant la période de soudure. Dés lors multiples sont les paysans qui se sont adonnés à ces cultures.

    b) Objectifs

    L'objectif global assigné à la promotion de la culture du Cassia tora et celle du Moringa oliefera est de parvenir à apporter un supplément du point de vue alimentaire au sein des exploitations pendant la période de soudure.

    c) Principe de réalisation

    Toutes ces cultures sont pratiquées soit autour des cases, soit en association avec les cultures du manioc, mil et autres .Elles bénéficient régulièrement des entretiens notamment le sarclage de temps en temps. Pour le cas du Cassia tora au fil du temps le producteur n'a même pas besoin de semer les graines. En effet elles se conservent dans le sol et poussent à l'état sauvage après l'installation des pluies.

    .

    Chapitre 2

    Contexte, objectifs de l'étude et définitions de quelques concepts

    2-1 Contexte de l'étude

    La cellule technique de promotion de l'initiative et de l'innovation paysanne

    ( CT/PIIP) a été créée en Juillet 2002 avec entre autres mandats la consolidation des activités du Programme d'Appui aux Initiatives et Innovations paysannes ( PAIIP ), la préparation du PPILDA à travers des investigations sur un certain nombre de thèmes clés de recherches tels que les relations inter villages , la vulnérabilité etc..... La présente étude intitulée `' Analyse de quelques initiatives et innovations paysannes et leurs effets sur la sécurité alimentaire des ménages `' s'inscrit dans cette logique. Les travaux réalisés au cours de l ` étude ont respecté l'approche du PAIIP.

    2-1-1 Historique et processus de mise en oeuvre du PAIIP

    Le PAIIP ou Programme d'Appui aux Initiatives et Innovations paysannes naquit d'un programme test de recherche participative qui s'appuie sur la valorisation des initiatives paysannes en agroforesterie (VIPAF). En effet un atelier tenu à Maradi en septembre 2000 a permis d'évaluer le VIPAF et de dégager ainsi ses points forts et faibles et tirer des recommandations pertinentes. La recommandation la plus importante fut celle qui demande au bailleur de fonds d'élargir pour une année aux domaines de l'agriculture, de l'élevage et les activités socio organisationnelles, l'approche VIPAF. La motivation profonde de cette recommandation est de permettre à une équipe locale de paysans, développeurs et chercheurs de tester et de rechercher une méthodologie d'appui et diffusion des innovations paysannes constituant la base pour la formulation d'un programme d'investissement renforçant les initiatives villageoises dans des domaines divers. C'est ainsi le PAIIP a été élaborée pour donner suite à cette recommandation et mis en exécution pour l'année 2001.

    2-1-2 Philosophie et approche du PAIIP

    La philosophie du programme est de valoriser les initiatives et innovations paysannes à travers un renforcement des capacités d'autodiagnostic, de planification et d'exécution d'initiatives, d'expérimentation et d'innovations des paysans dans l'optique d'asseoir un développement local autoentretenu autour de la centralité villageoise.

    Dans l'approche , le PAIIP doit :

    - susciter un dialogue et une concertation soutenus et des échanges entre partenaires dans une franche collaboration où la pertinence des idées de chaque acteur est prise en compte en particulier celles des villageois ;

    - favoriser l'éclosion de la capacité paysanne dans la promotion de leurs innovations et leurs initiatives dans la lecture fidèle de leur environnement vu au sens large du terme, la promotion des recherches des solutions à leurs contraintes ;

    - favoriser la responsabilisation des paysans dans la conception, la programmation, la mise en oeuvre des solutions et suivi évaluation ;

    - faire appel à un esprit qui nécessite un changement d'attitude des trois (3) acteurs (paysans, développeurs, chercheurs) dans leur relation de partenariat.

    2-1-3 Axes stratégies du PAIIP

    On peut se baser sur six (6) domaines de références pour la réalisation du PAIIP :

    - l'amélioration et la consolidation des régulations sociales (sur le plan organisationnel et décisionnel pour la production, l'application et le contrôle des règles établies par le village) ;

    - le renforcement et le développement des fonctions, des pratiques et des structures organisationnelles paysannes dans la gestion de la production et des ressources naturelles ;

    - la valorisation des innovations et initiatives paysannes dans la gestion des ressources naturelles et des systèmes agro-sylvo-pastoraux ;

    - le développement des stratégies et approches de partenariat entre acteurs autour de la centralité villageoise ;

    - la stimulation des capacités paysannes d'analyse et de recherche à long terme notamment celles qui concernent l'agriculture, l'élevage et l'agroforesterie ;

    - l 'adoption d'une approche participative de suivi évaluation du processus de changement avec les paysans.

    2.2. Objectifs de l'étude

    Depuis 2001, plusieurs initiatives et innovations paysannes ont été identifiées par les villages PAIIP et appuyées par le projet .Elles s'étendent aujourd'hui à plusieurs villages voisins :

    - par des informations de paysans à paysans ;

    - dans le cadre des visites inter villageoises ;

    - dans le cadre des autoévaluations croisées ;

    - au cours des ateliers de réflexions ;

    Jusqu'à présent aucune investigation d'effets  contributions de ces initiatives sur la sécurité des ménages n'a été réalisée.

    La présente étude permettra donc globalement de ressortir le fonctionnement, les effets économiques et sociaux de certaines innovations et initiatives mises en oeuvre dans les villages PAIIP et leurs voisins .Il s'agit de l'exploitation des champs collectifs, de la promotion de la culture du manioc, de l'implantation des banques céréalières et sémencières et de la promotion des cultures de Cassia tora et de Moringa Oliefera.

    Deux terroirs villageois ont fait l'objet de l'étude. Il s'agit de ceux de Damama et de Elguéza tous appartenant à la zone intervention du PAIIP.

    2.3. Définition de quelques concepts

    2-3-1 Innovations paysannes

    Le concept de l'innovation suppose non seulement qu'il ait création de quelque chose de nouveau mais que, en outre, la nouveauté ajoute ou améliore significativement un état précédant (PDRAA, 2001).

    Dans le programme PAIIP, l'innovation est appréhendée au sens le plus large possible, en particulier dans (4) domaines suivants :

    - l ' innovation technique , c'est à dire les nouvelles manières d'exploiter les ressources naturelles ( la terre, les animaux ,l'arbre ,l'eau )mais aussi les ressources qui découlent de la production ( les récoltes ,la biomasse ),que ce soit à l'échelle de l'exploitation familiale ou au niveau de la parcelle individuelle .

    - l'innovation socio-organisationnelle, autrement dit, de nouvelles manières d'organiser le travail au sein de l'exploitation agricole, de nouvelles façon de se mettre en semble et de fonctionner au sein de la communauté ;

    - l'innovation politique, c'est à dire de nouvelles manières de prendre des décisions `'au non de'' ou `'par '', d'assumer des responsabilités, de se légitimer, de régler à l'échelle communautaire les rapports entre les groupes autour des ressources et des biens communs, de produire de nouvelles normes au niveau villageois ou inter villageois ;

    - l'innovation économique, c'est à dire de nouvelles façons de valoriser les ressources, les partager et de les redistribuer au sein de la famille ou de la communauté, de nouvelles stratégies commerciales.

    2.3.2. Initiatives paysannes

    Pour Boubacar. Y et Boureïma .A (1996), les initiatives paysannes sont les décisions que prennent librement les paysans en vue d'apporter des solutions aux multiples contraintes aux quelles ils sont confrontés. Ces contraintes sont relatives à l'environnement global, c'est à dire physique, économique et socioculturel.

    2.3.3. Vulnérabilité

    a) Perceptions sociales de la vulnérabilité

    Au terme d'une étude menée par Boubacar.Y en 2002 dans le terroir villageois de Guidan Tangno (Aguié), pour les personnes enquêtées, la vulnérabilité c'est tout ce qui est susceptible de faire basculer une exploitation ou une personne, d'une situation à une autre moins favorable .Elle est synonyme de précarité et revêt plusieurs dimensions :

    - Sociale : manque de force de travail, d'aide, de soutien de parents ou des enfants, la marginalisation, pratiques imposées par la société ;

    - Matérielle : insuffisance ou manque d'animaux, de vivres, de capital, d'eau ;

    - Psychologique et comportementale : l'insouciance, le gaspillage, la paresse, le manque d'initiative et de combativité, la délinquance, le conformisme ;

    - Environnementale : phénomènes physiques s'imposant à l'individu et qu'il n'a pas la possibilité de les combattre seul, comme les contraintes climatiques, pression parasitaire , l'enclavement , manque de terres , pauvreté des sols , difficultés d'accès aux soins .

    b) Liens entre pauvreté et vulnérabilité

    Il ressort de cette étude que ces deux notions souvent confondues ont une nuance significative entre elles.

    La pauvreté ou `'Talauci'', caractérise la situation des personnes dont les revenus ne garantissent ni le manger, ni les soins en cas de maladie.

    Alors que la vulnérabilité ou `'Tamowar Rayuwar Dan Adam'' désigne l'absence ou l'insuffisance de moyens permettant de répondre de façon appropriée à des situations déstabilisantes et à des éléments perturbateurs ou de se prémunir contre eux .

    C) Typologie des exploitations en fonction de leur niveau de vulnérabilité

    Avant ce classement, il faut noter que l'étude a fait ressortir trois échelles de vulnérabilité qui sont : la zone agro écologique, le village, les exploitations.

    L'analyse à l'échelle exploitation a permis de réaliser la typologie ci-après :

    - Exploitations extrêmement vulnérables ou `'Matsiyata'' : vivant dans l'indigence absolue ;

    - Exploitations très vulnérables ou `'Masu shan wahala'' : sans assise foncière chroniquement déficitaires, donc vivant dans une insécurité alimentaire permanente ;

    - Exploitations moyennement vulnérables ou `'Masu Damadama'' : elles constituent la catégorie la plus importante, les contraintes sont faibles, elles sont partiellement équipées et actives dans les AGR ;

    - Exploitations peu vulnérables ou `'Masu hali '' : elles ont une bonne assise foncière, une bonne production, un bon cheptel et une capacité de fertilisation.

    Malgré leur situation confortable, elles ne sont pas à l'abri de la vulnérabilité à cause des risques divers : épizooties, sécheresse ; incendie, pratiques entraînant des dépenses ostentatoires ...

    D) Facteurs de vulnérabilité

    Ils sont de plusieurs ordres, mais agissent tous pour déterminer la vulnérabilité des populations rurales.

    De manière générale les principaux facteurs de vulnérabilité sont :

    - la sécheresse ;

    - les déficits de production ;

    - les dépenses sociales ;

    - les problèmes de santé humaine

    - les épizooties ;

    - les sinistres : vol, inondation, incendie...

    - la variété des prix des produits et des intrants ;

    - les législations douanières et commerciales ;

    Du point de vue spécifique les facteurs varient d'un groupe social à un autre ; C'est ainsi qu'on peut retenir :

    .Chez les femmes

    - poids croissant des responsabilités économiques, souvent liées à des pratiques entraînant des dépenses ostentatoires ;

    - responsabilités spécifiques des femmes dans l'entretien des enfants ;

    - impacts des maternités répétés sur la force du travail ;

    - statut juridique de dépendances ;

    - concurrence entre coépouses.

    .Chez les jeunes :

    - le manque de disponibilités foncières ;

    - le manque d'expériences dans la gestion des ménages ;

    - le décalage entre les aspirations individualistes et les valeurs et possibilités du milieu traditionnel ;

    - les tentations entre générations ;

    - le manque d'ambitions personnelles ;

    - la paresse et l'oisiveté ;

    - la délinquance

    . Chez les peuls :

    - les épizooties ;

    - l'analphabétisme et l'ignorance ;

    - la marginalisation.

    Chapitre 3 : Méthodologie

    3-1 Choix des villages d'étude

    Le choix des terroirs villageois de Damama et de Elguéza relève d'une proposition de la CT/PIIP.

    Ce choix est motivé parce que ce sont des villages PAIIP au sein desquels la mise en oeuvre des initiatives et innovations retenues a suscité un certain engouement de la part des populations .

    3-2 Identification des adhérents et enquêtes au niveau des groupes cibles

    Pour les initiatives et innovations menées en groupement (champs collectifs, banques céréalières et semencières), ce sont les activités proprement dites qui déterminent les groupes cibles .Quant aux activités à l'échelle individuelle (cultures du manioc, cassia tora et moringa oliefera), la liste des producteurs et leur catégorisation sont connues à l'aide des membres du comité suivi évaluation des innovations paysannes.

    3-2-1Critères de choix des adhérent ou producteurs

    Le choix des adhérents ou producteurs est fonction d'un certain de nombre de critères permettant d'identifier les quatre (4) catégories d'exploitation selon le concept de la vulnérabilité à savoir :

    - peu vulnérables (P.V) ;

    - moyennement vulnérables (M.V) ;

    - très vulnérables (T.V) ;

    - extrêmement vulnérables (E.V).

    Ces critères, une fois répertoriés permettent de catégoriser chaque adhérent Ce sont :

    - le capital foncier de l'exploitant ;

    - le nombre d'UBT total que regorge l'exploitation ;

    - le nombre de femmes prises en charge au sein de l'exploitation par le chef ;

    - le nombre d'actifs agricoles de l'exploitation ;

    - le nombre total de personnes prises en charge au niveau de l'exploitation ;

    - les activités (principales et secondaires) exercées ;

    - l'existence de matériels agricoles modernes au sein de l'exploitation.

    3-2-2 Pertinence du choix de ces critères

    Chacun des critères retenus comme référence dans la catégorisation des exploitations est un facteur de différenciation de celle-ci.

    - le capital foncier : La terre constitue un facteur de production dont l'utilisation détermine les rapports sociaux .C'est dans le domaine foncier que les écarts significatifs sont susceptibles de se creuser entre les exploitations .Cette approche ne prend pas en compte d'autres paramètres non moins importants tels que la fertilité ( Saley, 2002).

    Le capital foncier est très important dans la mesure où en milieu paysan la sécurité des paysans se juge par rapport à leur bonne ou mauvaise assise foncière.

    De ce fait un paysan à fort capital foncier est supposé être à l'abri de certaines calamités telles que la famine.

    - Le nombre d'UBT au sein de l'exploitation : En milieu rural, pour optimaliser les productions agricoles dans les conditions actuelles de baisse de fertilité des terres, les animaux jouent un rôle très important. En effet l'apport du fumier constitue, après la jachère le mode de fertilisation le plus ancien. En plus le choix de ce critère est pertinent par le fait que ce sont les animaux qui sont les plus souvent vendus pour faire face au déficit céréalier. (Saley, 2002).

    C'est dire que plus une exploitation possède un capital bétail énorme, plus elle possède des opportunités lui permettant d'atténuer les éventuels déficits céréaliers imprévisibles et par conséquent l'évite de basculer dans la vulnérabilité.

    - les activités principales et secondaires : A Aguié tout comme dans beaucoup de contrées nigériennes la principale activité de la population est l'agriculture. Seuls les revenus extra agricoles qui proviennent des activités secondaires telles que le commerce, l'élevage etc.... différencient les exploitations. En effet tout comme le bétail, les revenus extra agricoles sont des facteurs de différenciation économique entre les exploitations. Leur choix comme critère revêt une importance capitale car ils jouent un rôle important dans les décisions du paysan. En matière de gestion de la fertilité des terres, les revenus extra agricoles peuvent être investis pour améliorer les travaux du sols, acheter d'autres terres pour laisser alors d'autres en jachère etc. En cas de déficit céréalier, ce sont ces revenus qui complètent les moyens de subsistance des populations et par conséquent les évitent de basculer dans la vulnérabilité.

    Comme l'ont souligné Amadou et al en 1997, les revenus extra agricoles constituent une variable qui sert à mesurer le dynamisme d'une unité de production. Elle met en lumière le fait que les disparités extra agricoles sont à la base des différences profondes sur le plan de productivité, de l'équilibre et de la variabilité d'une exploitation.

    - l'existence ou non des matériels agricoles modernes : La pertinence de ce critère réside dans le fait qu'il permet de connaître le niveau de mécanisation de l'exploitation. Il constitue donc un facteur de différenciation économique entre exploitation. En effet les exploitations qui utilisent les charrettes ou les charrues fertilisent et prépare mieux leur champ.

    - le nombre d'actifs agricoles : A Aguié tout comme dans beaucoup des terroirs nigériens la possession au sein d'une exploitation d'un nombre énorme d'actifs agricoles constitue un grand prestige. En effet le poids des exploitations se mesure à certain égard par rapport à cette donne. C'est dire que plus une exploitation regroupe un nombre énorme d'actifs agricoles, plus elle est respectée et considérée dans la communauté.

    La pertinence de critère est qu'il permet de savoir s'il y a un équilibre entre le niveau de mobilisation de la main d'oeuvre de l'exploitation et les superficies agricoles mises en valeur. Bref il permet de savoir si la main d'oeuvre de l'exploitation est susceptible de s'auto-suffir en matière d'exécution des travaux champêtres.

    - le nombre total de personnes prises en charge : À ce niveau aussi la notion d'équilibre y est. Ce critère nous permet de savoir s'il y a compatibilité entre production et nombre de bouches à nourrir au sein d'une exploitation. Bref ce critère nous permet de savoir si l'exploitation est à mesure de se sécuriser sur le plan alimentaire pendant une année au vu de sa production enfin de campagne et du nombre de personnes qui la composent.

    Sur la base de ces critères précités pour chacun des villages ayant fait l'objet de l'étude un tableau permettant de faire une appréciation de la vulnérabilité était établi  au terme de l'étude.

    Au niveau du village de Damama 73 exploitations ont été répertoriées et enquêtées toutes initiatives et innovations confondues. Elles sont reparties comme suit :

    - 7 exploitations extrêmement vulnérables,

    - 33 exploitations très vulnérables,

    - 25 exploitations moyennement vulnérables,

    - 8 exploitations peu vulnérables.

    Le tableau ci-après met en relief les critères d'identification des catégories d'exploitations.

    Tableau 4 : caractéristiques des catégories d'exploitations agricoles selon le concept de la vulnérabilité à Damama.

    Critères

    Catégories

    Foncier

    Cheptel ( UBT)

    Nbre de personnes en charge

    Activités

    Matériels agricoles modernes

     

    Actifs agricoles

     

    Second-aires

     

    11

    3,72

    4,16

    14

    Agriculture

    Elevage

    Commerce

    Charrettes houes modernes

    M.V (23)

    5,8

    2,26

    2,52

    12

    Agriculture

    Elevage

    Commerce

    Charrettes houes modernes

    T.V (33)

    3,18

    1,83

    0,36

    9

    Agriculture

    Elevage

    -

    E.V ( 7)

    1,5

    1,9

    0,23

    6

    Agriculture

    -

    -

     

    Quant au niveau d'Elguèza 52 exploitations ont été répertoriées et enquêtées toutes initiatives et innovations confondues. Elles sont reparties comme suit :

    - 11 exploitations extrêmement vulnérables,

    - 13 exploitations très vulnérables,

    - 19 exploitations moyennement vulnérables,

    - 9 exploitations peu vulnérables.

    Le tableau ci-après met en relief les critères d'identification des catégories d'exploitations.

    Tableau 5 caractéristiques des catégories d'exploitations agricoles selon le concept de la vulnérabilité à Elguéza.

    Critères

    Catégories

    Foncier

    Cheptel

    ( UBT )

    Nbre de

    Personne

    En charge

    Activités

    Matériels

    Agricoles

    Modernes

     

    Actifs

    Agricoles

     

    secondaire

     

    9

    3,65

    3,98

    11

    Agriculture

    Elevage

    Commerce

    Charrette

    Houe moderne

    M.V (19 )

    5,3

    2,24

    2,46

    9

    Agriculture

    Elevage

    Commerce

    Charrette

    Houe

    Moderne

    T.V ( 13 )

    3

    1,62

    1,02

    8

    Agriculture

    Elevage

    _

    E.V (11)

    1,25

    1,5

    0,20

    5

    agriculture

    _

    _

     

    N.B : les chiffres entre parenthèse indiquent le nombre d'exploitations enquêtées par catégorie.

    Au vu des tableaux 4 et 5 un constat se dégage, force est de reconnaître que les exploitations agricoles d'Elguéza s'expose à la vulnérabilité plus que celles de Damama. En effet, pour les critères relatifs au foncier, au cheptel et le nombre de personne en charge les caractéristiques des exploitations d'Elguéza sont moins performantes par rapport à celles de Damama et ce pour toutes les catégories .

    A Damama tout comme à Elguéza il faut retenir que :

    - les exploitations extrêmement vulnérables du fait de leur degré de vulnérabilité plus élevé vivent dans l'indigence absolue ;

    - les exploitations très vulnérables sont sans assise foncière, chroniquement déficitaires vivant donc dans une insécurité alimentaire permanente ;

    - les exploitations moyennement vulnérables sont celles dont les contraintes sont faibles, elles sont partiellement équipées et actives dans les AGR ;

    - les exploitations peu vulnérables, elles ont une bonne assise foncière ; une bonne production, un important cheptel et une capacité de fertilisation .Malgré leur situation confortable, elles ne sont pas à l'abri de la vulnérabilité à cause des risques divers : épizooties, sécheresse, incendie, pratiques entraînant des dépenses ostentatoires.

    3-3 Echantillonnage des adhérents

    L'échantillonnage intègre à la fois toutes les catégories sociales, le sexe, le genre et l'ethnie tant qu'à Damama qu'à Elguéza .

    3.3.1. Au niveau de l'exploitation des champs collectifs

    Avant de dégager l'échantillon définitif, un pré échantillonnage nous a été établi par les membres des comités suivi évaluation des initiatives et innovations.

    Le tableau 6 donne la situation de cet échantillonnage.

    Tableau 6 : échantillonnage des adhérents à l'exploitation des champs collectifs au niveau des deux villages.

    Villages

    Nombre d'adhérents retenus après

    Echantillonnage toutes catégories confondues

    Nombre d'adhérents par catégories sociales

    Nombre d'adhérents enquêtés par catégorie

    Sociale

    Taux

    D'échantillonnage

     

    M.V

    T.V

    E.V

    P.V

    M.V

    T.V

    E.V

     

    46

    6

    14

    22

    4

    3

    7

    11

    2

    50%

    Elguéza

    27

    _

    12

    13

    2

    _

    5

    6

    2

    48%

     

    3.3.2. Au niveau des activités des banques céréalières

    Le principe est le même que celui suivi au niveau de l'exploitation des champs collectifs. L'échantillonnage se présente comme suit au niveau du tableau 7.

    Tableau 7 : échantillonnage des adhérents aux activités des banques céréalières au des deux villages.

    Villages

    Nombre d'adhérents retenus après

    Pré échantillonnage toutes catégories

    Confondues

    Nombre d'adhérents

    Par catégorie sociale

    Nombre d'adhérents

    Enquêtés par catégorie

    sociale

    Taux

    D'échantillonnage

     

    M.V

    T.V

    E.V

    P.V

    M.V

    T.V

    E.V

     

    46

    6

    14

    22

    4

    3

    7

    11

    2

    50%

    Elguéza

    16

    4

    5

    2

    5

    2

    3

    2

    3

    62,5%

     

    3.3.3. Au niveau des activités des banques sémencières

    Ici seul le village d'Elguéza est concerné par cette actiivité .Une liste de trente trois (33) adhérents nous a été fourni par le comité de gestion de la banque semencière.

    Parmi les 33 adhérents il avait :

    - 5 PV dont 2 enquêtés 

    - 10 MV dont 4 enquêtés ;

    - 8 TV dont 3 enquêtés ;

    - 10 EV dont 4 enquêtés.

    Ce qui donne au total 13 adhérents sur 33 soit un taux d'échantillonnage de 40%.

    3.3.4. Au niveau de la culture du manioc

    Dans chaque terroir les producteurs et leur catégorisation sont connus à l'aide d'une liste fournie par les membres du comité suivi évaluation des initiatives et innovations paysannes. C'est ainsi qu'il a été dénombré respectivement 57 et 45 producteurs à Damama et Elguéza. Le tableau 8 donne la situation de l' échantillonnage qui a été établi dans chaque village.

    Tableau 8 : Echantillonnage des producteurs de manioc au niveau des deux villages.

    Villages

    Nbre de producteurs toutes catégories confondues

    Nbre de producteurs par catégorie sociale

    Nbre de producteurs enquêtés par catégorie sociale

    Taux d'échantillonnage

     

    M.V

    T.V

    E.V

    P.V

    M.V

    T.V

    E.V

     

    57

    6

    21

    24

    6

    2

    7

    8

    2

    33,33%

    Elgueza

    45

    6

    15

    15

    9

    2

    5

    5

    3

    33,33%

     

    C'est dire que dans chaque catégorie sociale 1 producteur sur 3 a été enquêté.

    3.3.5. Au niveau de la culture du Cassia tora

    La liste des producteurs et leur catégorie sont connues avec l'aide des membres du comité suivi évaluation des innovations et initiatives. Il a été identifié respectivement sept (7) et huit ( 8 ) exploitations toutes catégories confondues pratiquant la culture de Cassia tora à Damama et Elgueza.

    Ces exploitations dans leur intégrité ont été enquêtées tant qu'à Damama qu'à Elgueza.

    Au niveau de Damama il y avait :

    - 1exploitation peu vulnérable,

    - 3 exploitations moyennement vulnérables,

    - 2 exploitations très vulnérables,

    - 1 exploitation extrêmement vulnérable.

    Quand au niveau d'Elgueza la situation se présente comme suit :

    - 2 exploitations peu vulnérables,

    - 3 exploitations moyennement vulnérables,

    - 1 exploitation très vulnérable,

    - 2 exploitations extrêmement vulnérables.

    3-3-6 Au niveau de la culture Moringa oliefea

    Tout comme au niveau de la culture du Cassia tora la liste des producteurs et leur catégorie sont connues avec l'aide des membres du comité suivi évaluation des activités. Il a été identifié respectivement deux (2) et six (6) exploitations toutes catégories confondues à Damama et Elgueza pratiquant la culture du Moringo oliefera.

    Ces exploitations dans leur intégralité ont été enquêtées à tous niveaux.

    Au niveau du village de Damama il y avait :

    - 1 exploitation moyennement vulnérable,

    - 1 exploitation très vulnérable,

    Quant au niveau d'Elgueza la situation se présente comme suit :

    - 2 exploitations peu vulnérables,

    - 2 exploitations moyennement vulnérables,

    - 2 exploitations extrêmement vulnérables.

    3.4. Déroulement des enquêtes sur le terrain

    Au niveau des adhérents ou producteurs deux fiches ont servi de support aux enquêtes.

    La première (annexe 2) est conçue pour la collecte des informations concernant les activités menées en groupements (champs collectifs, banques céréales et semencières).

    La seconde fiche quant à elle (annexe 3) est conçue pour la collecte des informations concernant les activités de productions du manioc, du Cassia tora et celle de Moringo oliefera.

    Chacun de ces outils comporte un certain nombre de questions s'articulant autour des aspects ci après :

    - les objectifs assignés à l'activité,

    - les motivations d'adhésion et les avantages tirés par les adhérents,

    - les problèmes minant la bonne marche de l'activité et les propositions d'amélioration pour ne citer que ceux là.

    Les réponses aux questions sont recueillies au fur et à mesure des enquêtes jusqu'à l'épuisement des adhérents ou producteurs que composent l'échantillon et ce pour chaque initiative ou innovation.

    En dernier ressort les réponses obtenues au terme de l'enquête sont regroupées, traitées et analysées par catégorie sociale selon le concept de la vulnérabilité. Ce qui nous a permis de dégager la situation de chaque catégorie sociale par rapport à la mise en oeuvre des initiatives et innovations retenues notamment en quoi elles ont pu améliorer les conditions de vie et les revenus des groupes cibles. En définitive c'est de voir l'effet ou l'impact de la mise en oeuvre d'une initiative ou innovation sur la réduction du degré de vulnérabilité des adhérents.

    Sur tout un autre plan il faut souligner qu'au cours de toute cette étude nous avions bénéficié de l'appui de CT / PIIP du point de vue encadrement. En effet, chaque 2 à 3 semaines des séances de restitution des résultats étaient tenus à son siège à Aguié, ce qui nous a permis d'exposer régulièrement l'état d'avancement du travail sur le terrain. Les remarques, observations et orientations issues de ces séances de restitution nous ont permis de bien canaliser le travail en corrigeant les lacunes ou insuffisances décelées.

    3.5. Assemblées villageoises de restitution

    Dans chacun des villages une assemblée de restitution des résultats a été tenue.

    A cette occasion, l'ensemble des résultats a été présenté aux participants afin que chacun puisse apporter sa contribution dans le sens de les améliorer conformément à l'approche PAIIP.

    Dans l'ensemble, les réactions ont été pertinentes, les participants ont fait des nombreuses remarques et propositions constructives. Cette étape était capitale dans la démarche car elle a permis d'engager la responsabilité de toutes les parties par rapport aux résultats de cette étude.

    Chapitre 4

    Résultats- Discussions

    4.1 RESULTATS

    4-1.1 Exploitation des champs collectifs

    L'exploitation des champs collectifs est faite à travers des groupements d'intérêts plus ou moins semblables aussi bien des hommes que des femmes.

    Au niveau du village de Damama il y avait 16 groupements exerçant cette activité dont huit (8) groupements hommes et (8) groupements féminins.

    Quant au niveau de Elguéza, il y avait 4 groupements dont 3 groupements féminins et 1 groupement hommes.

    4-1-1.1 Productions des champs par village

    Les superficies mises en valeur par les groupements oscillent entre 0,5 et 1 ha.

    Les principales cultures sont le mil, le sorgho, l'arachide et le niébé. Ces derniers sont associés au mil ou au sorgho.

    Le tableau 9 donne la situation de la campagne agricole écoulée du point de vue production.

    Tableau 9 : Productions des champs collectifs par cultures.

    cultures

    Mil

    Sorgho

    Arachide

    Nièbé

    villages

    Sup

    Prd

    Rdt

    Sup

    Prd

    Rdt

    Sup

    Prd

    Rdt

    Sup

    Prd

    Rdt

    Damama

    1,5

    345

    230

    1,5

    390

    260

    6

    1028

    172

    8

    921

    115

    Elguéza

    2

    176,5

    89

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    2

    180

    90

     

    Sup : Superficie ( ha ) , Prd : Production ( kg ) et Rdt : Rendement ( kg / ha )

    Pour le mil, les rendements varient entre 89 et 230 kg/ha, quant au niébé ils oscillent entre 90 et 115 kg/ha. Ces rendements sont très faibles en raison du faible niveau de fertilité des terres mises en valeurs. En effet plusieurs groupements n'ont pas de site approprié et les champs exploités sont prêtés ou loués par un producteur du village. Ces champs cédés aux groupements sont très éloignés et très pauvres.

    4-1.1-2 Motivation d'adhésion par catégorie sociale

    A Damama tout comme à Elgueza, les adhérents toutes catégories confondues s'accordent à avancer les raisons suivantes :

    - L'adhésion aux champs collectifs contribue à la résorption des problèmes d'insécurité alimentaire à travers la constitution du stock des banques céréalières ;

    - Plusieurs femmes s'adonnent à la commercialisation d'huile avec l'arachide produite, ce qui constitue pour elles une source de revenus supplémentaires.

    4-1-1-3 Avantages tirés par catégories sociales.

    Les avantages varient d'un groupement à un autre. En cas de bonnes productions, après avoir dégagé la contre partie de la banque céréalière les adhérents se partagent le restant de la production des champs. Pour les adhérents toutes catégories confondues c'est une voie leur permettant de rendre consistant leur stock céréalier surtout au niveau des exploitations plus vulnérables qui sont chroniquement déficitaires.

    En ce qui concerne la production des légumineuses (niébé, arachide) deux options se dégagent :

    - les femmes avec l'arachide produite s'adonnent à l'extraction de l'huile. C'est une activité à grand pouvoir structurant. Avec les revenus générés elles s'adonnent à la fabrication artisanale du « tallia », du savon et de la pommade. C `est pour elles une voie de réduction de la vulnérabilité. Cette dynamique est plus remarquée au niveau des femmes de Damama.

    - Au niveau des hommes, il y a des groupements aux seins desquels les adhérents vendent la production des légumineuses (arachide, niébé) et se partage l'argent particulièrement chez les plus vulnérables à Elgueza. Si non en générale la vente de l'arachide et du niébé leur permet d'acheter des vivres notamment le mil pour renforcer leur stock céréalier. Les moins vulnérables quant à eux constituent des fonds de roulement avec l'argent en vue d'exercer le commerce.

    C'est dire qu'en définitive que l'exploitation des champs collectifs contribue beaucoup à la réduction de la vulnérabilité chez les adhérents. En effet elle concoure non seulement à l'atténuation des problèmes des déficits céréaliers mais aussi à l'amélioration des revenus des adhérents surtout les femmes.

    4-1-1-4 Evolution en terme d'adhésion par catégorie sociale

    L'exploitation des champs collectifs a respectivement démarré à Damama et Elgueza en 2002 et 2001. Les tableaux 10 et 11 illustrent l'évolution en terme d'adhésion par village.

    Tableau 10 : Evolution des adhésions aux champs collectifs à Damama.

    Ethnies

    Année 2002

    Année 2003

    Haoussa

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    PV

    MV

    TV

    EV

    PV

    MV

    TV

    EV

    Hommes

    7

    11

    36

    11

    38%

    Hommes

    10

    19

    49

    17

    37%

    Femmes

    2

    20

    48

    14

    50%

    Femmes

    3

    22

    77

    21

    49%

    Jeunes

    -

    -

    -

    -

    -

    Jeunes

    -

    2

    9

    3

    5,5%

    Vieux

    9

    2

    4

    -

    9%

    Vieux

    11

    2

    4

    -

    6,5%

    Peul

    Hommes

    1

    1

    3

    -

    3%

    Hommes

    1

    1

    3

    -

    2%

    Total : 169

    19

    34

    91

    25

    100%

    Total :254

    23

    46

    142

    41

    100%

    VNA ( % )

    33,46

    VNA : variation du nombre d'adhérents

    Tableau 11 : Evolution des adhésions aux champs collectifs à Elgueza

    Ethnies

    Année 2001

    Année 2003

    Haoussa

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourc-entage

    PV

    MV

    TV

    EV

    PV

    MV

    TV

    EV

    Hommes

    -

    -

    -

    -

    -

    Hommes

    3

    4

    2

    6

    12%

    Femmes

    -

    19

    20

    3

    76%

    Femmes

    2

    28

    35

    7

    56%

    Jeunes

    -

    2

    3

    -

    9%

    Jeunes

    2

    7

    11

    6

    20%

    Vieux

    2

    1

    2

    3

    15%

    Vieux

    4

    2

    3

    2

    12%

    Total : 55

    2

    22

    25

    6

    100%

    Total :127

    11

    41

    51

    41

    100%

    VNA ( % )

    56,67

    Le tableau n°10 montre qu'en une année d'exercice, on a passé de 169 à 254 adhérents aux champs collectifs à Damama soit une variation de 33,46%. Par contre à Elguéza en deux années d'exercice, on a passé de 55 à 127 adhérents soit une variation de 56,67 % (tableau n°11). Ceci prouve que l'exploitation des collectifs a suscité un grand engouement de la part de la population à Damama qu'à Elguéza. Dans l `ensemble, cette évolution à Damama tout comme à Elgueza s'explique par les avantages liés à cette activité. En effet au delà de la constitution du stock de la banque céréalière les adhérents arrivent à obtenir des avantages leur permettant d'améliorer leurs conditions de vie en atteste le surplus de production des champs que se partage les adhérents après avoir dégagé la contre partie de la banque céréalière.

    Du point de vue ethnique on note une non participation des peuls à l'exploitation des champs collectifs. Seul Damama avait cinq (5) peuls comme adhérents dans un effectif de 254 adhérents en 2003 soit un taux de 2%. Cette faible adhésion des peuls est due à leur faible intégration dans la communauté haoussa. Sur tout un autre plan, on constate que les plus vulnérables adhèrent plus que les moins vulnérables et ce au niveau des deux villages. Ceci s'explique du fait que ce sont eux qui possèdent les exploitations chroniquement déficitaires sur le plan alimentaire. De ce fait ils sont astreints à développer des stratégies en vue de réduire leur degré de vulnérabilité.

    C'est ainsi que l'exploitation des champs collectifs est jugée comme une alternative pertinente surtout pour les plus vulnérables.

    En prenant en compte le sexe on note une adhésion massive des femmes par rapport aux hommes à l'activité. A titre illustratif en 2003, à Damama, les femmes représentaient 49% de l'effectif (254 adhérents). Quand à Elguéza elles représentaient 56% de l'effectif (127 adhérents).Cette situation est due au fait que dans beaucoup d'exploitations après la campagne agricole, leurs maris partent en exode. D'où la nécessité d'une adhésion massive des femmes pour supporter les charges du foyer à l'absence des chefs d'exploitations.

    4-1-1-5 Diagnostic des groupements exerçant l'exploitation des champs collectifs

    · Contraintes et difficultés liées à l'exploitation des champs

    Compte tenu de leur statut collectif et des faibles disponibilités foncières dans les villages, les superficies consacrées à ces champs sont très faibles (0,5 à 1 ha) pour assurer une production pouvant conduire à l'atteinte des objectifs fixés. C'est une contrainte qui se pose de manière aiguë à Elguéza.

    Les groupements dans leur intégralité ne possèdent pas de sites propres. En effet les champs sont toujours empruntés ou loués chez un producteur du village. Celui-ci ne cède que des champs éloignés et très pauvres.

    Une autre contrainte est l'attaque parasitaire constatée au niveau de plusieurs champs. En effet les champs surtout ceux d'arachide et de niébé ont été sévèrement infestés par les pucerons, affectant significativement les rendements.

    Toutes ces contraintes ont empêché les champs d'atteindre les objectifs fixés par les adhérents.

    · Points forts de l'exploitation des champs collectifs.

    L'initiative d'exploiter les champs collectifs est très pertinente eu égard aux objectifs qui leurs sont assignés :

    - constitution du stock de la banque céréalière,

    - constitution des fonds de roulement pour exercer des AGR.

    Du fait de son caractère structurant cette activité est à encourager. En effet :

    - elle favorise l'esprit d'association ;

    - elle ouvre beaucoup de perspectives économiques.

    C'est là donc une voie de réduction de la vulnérabilité chez les plus démunis.

    · Points faibles liés à l'exploitation des champs collectifs

    Comme point faibles liés à l'exploitation des champs collectifs, on note :

    - la faible disponibilité des adhérents au travail constaté au niveau de certains groupements qui s'occupent d'abord de leurs propres champs. En effet, les champs collectifs pour toutes les opérations culturales (semis, sarclage, récoltes) sont traités en dernière position ; Ce qui justifie leur échec ;

    - le non respect de la date d'apport d'engrais chimiques constaté au niveau de certains champs. En effet, les cultures n'ont pas véritablement bénéficié de la fertilisation apportée. En atteste les faibles rendements obtenus (tableau 9).

    4-1-2 Activités des banques céréalières

    Au niveau du village de Damama la banque céréalière a été mise en place en 2002. Celle de Elguéza a vu le jour en 2001.

    4-1-2-1 Evolution des stocks depuis la création des banques céréalières à nos jours

    Les banques céréalières mises en place dans le cadre du PAIIP sont gérées par les paysans qui sont d'ailleurs les actionnaires principaux.

    Le tableau 12 donne l'évolution des ces stocks.

    Tableau 12 : Evolution des stocks des banques céréalières par village.

    Villages

    Stocks

    Sources du capital des banques céréalières

    2001

    2002

    2003

    Damama

    Activités non

    Démarrées

    1600 kg de

    mil

    2400kg de

    mil

    - exploitation des champs collectifs

    - appui PAIIP

    Elguéza

    52,5 kg de

    mil

    852,5 kg de

    mil

    1200kg de

    mil

    - exploitation des champs collectifs

    - appui PAIIP

    - spéculation de la banque

    céréalière

    Le tableau12 montre qu'il y a une évolution positive du stock des banques céréalières depuis leur mise en place dans les deux localités. Ceci est du à la bonne organisation des comités de gestion de ces banques céréalières. Au niveau de Elguéza chaque année après spéculation l'argent est destiné à l'achat des vivres en vue de renouveler le stock au terme de la campagne agricole en cours. Vient après la contre partie de la production des champs collectifs. A titre illustratif cette banque céréalière a mobilisé une somme de 150 000 FCFA au terme des spéculations de l'année passée.

    Au niveau de Damama, nonobstant l'évolution positive à la première année d'exercice, le stock a été livré aux adhérents à titre de crédit avec un taux d'intérêt de 30 % à verser à la banque céréalière au remboursement. Cette option ne permet pas de pérenniser les actions de la banque céréalière. On présage déjà des difficultés de remboursement car à la date du 20 / 10 /2003 aucun adhérent ne s'est manifesté alors que la date limite de remboursement arrêtée était le 30 / 09 / 2003, donc aussitôt les récoltes démarrées. Cette situation risquerait d'affaiblir le capital cette banque céréalière au vue des difficultés évoquées plus haut.

    4-1-2-2 Motivations d'adhésion par catégories sociales

    Les plus vulnérables tout comme les moins avancent les raisons d'adhésions suivantes :

    - l'implantation d'une banque céréalière au sein de leurs terroirs leurs diminue les déplacements qu'ils effectuent à la recherche des produits agricoles pendant les périodes d'intenses activités champêtres, c'est aussi un gain de temps très appréciable en cette période ;

    - les spéculations des produits de la banque céréalière tiennent compte du pouvoir d'achat des plus démunis. C'est donc un moyen de lutte contre les spéculateurs véreux qui fixent des prix exorbitants.

    4-1-2-3 Avantages tirés par catégories sociales

    Au niveau du village de Damama, déjà à sa première année d'exercice le comité de gestion de la banque céréalière a livré le stock aux adhérents à titre de crédit à un taux d'intérêt de 30 %. Chaque groupement a eu 200 kg de mil. Les présidents des groupements ont procédé au partage du stock pour les adhérents.

    C'est dire que la gestion de la banque céréalière telle qu'elle s'est faite à Damama cette année n'a pas été au service de toute la population du village. L'un des objectifs visés à travers son implantation qui est d'assuré la sécurité alimentaire villageoise est loin d'être atteint. Par contre au niveau d'Elguéza, au-delà même des adhérents proprement dits, la gestion de la banque céréalière était au service de tout l'ensemble des populations du village. Seulement concernant les spéculations les adhérents profitent d'une réduction sur les prix de cession fixés. A titre d'exemple cette année la réduction était de 50 f CFA sur le prix de vente de la « tia » du mil. 4.1.2.4 Evolution en terme d'adhésion par catégories sociales

    A l'instar de l'exploitation des champs collectifs, l'implantation des banques céréalières a suscité un grand engouement de la part de la population tant qu'à Damama qu'à Elguéza. Les tableaux 13 et 14 mettent en relief cette dynamique au niveau des deux villages.

    Tableau 13 : Evolution des adhésions à la banque céréalière au niveau de Damama.

    Ethnies

    Année 2002

    Année 2003

    Haoussa

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourc-entage

    PV

    MV

    TV

    EV

    PV

    MV

    TV

    EV

    Hommes

    5

    5

    29

    9

    31,5 %

    Hommes

    10

    19

    49

    17

    37,5%

    Femmes

    2

    20

    48

    14

    55%

    Femmes

    3

    22

    77

    21

    48,5%

    Jeunes

    -

    -

    -

    -

    -

    Jeunes

    -

    2

    9

    3

    5%

    Vieux

    9

    2

    4

    -

    10%

    Vieux

    11

    2

    4

    -

    7%

    Peul

    Hommes

    1

    1

    3

    -

    3 ;5%

    Hommes

    1

    1

    3

    -

    2%

    Total : 152

    17

    28

    84

    23

    100%

    Total=254

    25

    46

    142

    41

    100%

    VNA ( % )

    36,69

    Tableau 14 : Evolution des adhésions à la banque céréalière au niveau d'Elguéza ;

    Ethnies

    Année 2002

    Année 2003

    Haoussa

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    PV

    MV

    TV

    EV

    PV

    MV

    TV

    EV

    Hommes

    1

    -

    3

    -

    31%

    Hommes

    1

    1

    1

    1

    25%

    Femmes

    1

    1

    1

    -

    23%

    Femmes

    1

    1

    -

    2

    25%

    Jeunes

    -

    2

    -

    2

    30%

    Jeunes

    -

    2

    1

    2

    31,5%

    Vieux

    2

    -

    -

    -

    16%

    Vieux

    2

    1

    -

    -

    18,5%

    Total : 13

    4

    3

    4

    2

    100%

    Total=15

    4

    5

    2

    5

    100%

    VNA ( % )

    13,33

    Au vu de ces tableaux nous remarquons qu'en une année d'exercice à Damama, de 152 adhérents on a passé à 254 soit une variation de 36,69% comparativement à Elguéza où en deux années d'exercice on a passé de 13 adhérents à 16 adhérents soit une variation de 13,33 %.

    Cette faible adhésion à Elguéza peut s'expliquer par le fait que la population n'est pas confrontée à une pénurie de produits agricoles de manière aiguë. Aussi les exploitations agricoles d'Elguéza semblent bien gérer leurs stocks céréaliers plus que celles de Damama , toute chose qui ne les obligent pas à dépendre de la banque céréalière en vue de la résorption des problèmes liés au manque ou à l'insuffisance des vivres. Toutefois, les populations des deux villages sont unanimes que la banque céréalière joue un rôle important dans l'instauration de la sécurité alimentaire villageoise surtout pendant les années déficitaires. A l'instar des adhésions aux champs collectifs, on note une absence des peuls aux activités des banques céréalières. Seul la banque céréalière de Damama possède cinq peuls comme adhérents en 2003 sur 254 adhérents soit 2% de l'effectif total. Cette situation pourrait être due à leur faible intégration dans la communauté haoussa.

    Les plus vulnérables adhèrent plus aux banques céréalières que les moins vulnérables. A titre illustratif à Damama en 2003 il y avait sur un effectif de 254 adhérents 183 plus vulnérables contre 71 moins vulnérables en matière d'adhésion à la banque céréalière. Ceci s'explique du fait que ce sont eux qui possèdent ( les plus vulnérables ),les exploitations chroniquement déficitaires sur le plan alimentaire ,par conséquent astreints à développer les stratégies en vue de réduire leur degré de vulnérabilité .

    En fin en prenant en compte le sexe, on note une adhésion massive aux banques céréalières des femmes par rapport aux hommes surtout à Damama où les femmes en 2003 représentaient 48,5% de l'effectif total (254) contre 37,5 % pour les hommes. Ceci s'explique par le fait que dans beaucoup d'exploitations après la campagne agricole, leurs maris partent en exode. En adhérant aux champs collectifs, elles arrivent à apporter un appoint pour la prise en charge du foyer à l'absence des chefs d'exploitations.

    4.1.2.5 Diagnostic des groupements exerçant les activités des banques céréalières

    · contraintes et difficultés liées au fonctionnement des banques céréalières

    - Au niveau de Damama

    Le mode de gestion tel qu'il s'est fait cette année ne permet pas de pérenniser les activités de la banque céréalière. En effet la cession à titre de crédit de son stock aux adhérents risquerait d `affaiblir son capital, voire même entraîner sa disparition.

    - Au niveau d'Elguéza

    Le mode de gestion ne souffre pas de problèmes majeurs. Ce qui atteste l'évolution positive de son capital depuis son implantation (tableau 12)

    A Damama tout comme à Elguéza du fait que les membres du comité de gestion des banques céréalières n'ont reçu aucune formation constitue un blocage pour la bonne marche des activités.

    · Points forts des activités des banques céréalières

    Le mode de gestion des banques céréalières installées dans le cadre du PAIIP implique et responsabilise la composante paysanne dans la gestion. En effet les paysans actionnaires majoritaires de la banque céréalière fixent le règlement intérieur et le mode de gestion qui leur convient.

    - L'implantation d'une banque céréalière dans les terroirs garantit la disponibilité des vivres sur place aux adhérents.

    - Les spéculations prennent en compte le pouvoir d'achat des adhérents. Ce qui permet de combattre l'attitude des spéculateurs véreux.
    Points faibles des banques céréalières

    La production des champs collectifs notamment en céréales constitue le capital principal des banques céréalières. De ce point de vue le seul point faible qu'on peut noter est la manière dont ces champs sont exploités. En effet pour toutes les opérations culturales (semis, sarclage, récoltes) ils sont traités en dernière position. Cet état de fait est plus constaté au niveau des champs collectifs de Damama. Cette situation ne permettra pas donc d'optimaliser la production et de ce fait les banques céréalières verront leurs stocks moins consistants.

    4.1.3 Activités des banques semencières

    Seul le village d'Elgueza est concerné par ces activités conformément à l'élaboration de son schéma d'action en 2001. Le village de Damama pour sa part n'a pas inscrit les activités de la banque semencière dans son programme.

    4.1 .3.1 Situation des activités de la banque semencière de Elguéza

    Bien qu'inscrite comme activité à mener en 2001, la multiplication des semences n'a débuté qu'en 2002. Au terme de la campagne agricole 2002 la situation de la banque était la suivante :

    - 90 kg d'arachide produite sur 1 ha,

    - 142,5 kg d mil produits sur 1,5 ha.

    Cette quantité de semences a été utilisée pour la préparation de la campagne agricole écoulée. C'est dire que la multiplication n'a pas atteint un niveau où l'on pourra véritablement installer une banque semencière dans ce village.

    4-1-3- 2 Motivations d'adhésion par catégories sociales

    Les plus vulnérables tout comme les moins vulnérables avancent les raisons d'adhésions ci après :

    - en adhérant aux activités de la banque semencière, Ils parviendront à mettre en place un circuit local de spéculations de semences dans le village,

    - si le circuit est performant, les problèmes de pénurie de semences à l'approche des campagnes agricoles pourront être atténués.

    4-1-3-3 Avantages tirés par catégories sociales

    Le niveau de production des semences en 2002 qui était de 90 kg d'arachide produite sur 1ha et 142,5 kg de mil produits sur 1,5 ha, n'a pas suffit aux multiplicateurs d'asseoir véritablement une banque semencière à Elguéza.

    En effet les multiplicateurs pour la préparation de la campagne agricole 2003 avaient utilisé l'intégralité du mil et de l'arachide produite comme semences. C'est dire que le niveau de production n'a pas atteint un seuil où il pourra être spéculé aux paysans.

    4-1-3-4 Evolution en terme d'adhésion à la banque semencière à Elguéza

    Cette évolution est donnée à travers le tableau 15.

    Tableau 15 : Evolution des adhésions à la banque semencière d'Elgueza

    Ethnies

    Année 2002

    Année 2003

    Haoussa

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    Adhérents

    Catégorisation

    Pourcentage

    PV

    MV

    TV

    EV

    PV

    MV

    TV

    EV

    Hommes

    1

    1

    3

    2

    47%

    Hommes

    3

    4

    4

    3

    42%

    Femmes

    -

    1

    -

    -

    6,5%

    Femmes

    -

    2

    1

    1

    13%

    Jeunes

    1

    2

    1

    2

    40%

    Jeunes

    1

    4

    3

    6

    42%

    Vieux

    1

    -

    -

    -

    6,5%

    Vieux

    1

    -

    -

    -

    3%

    Total : 15

    3

    4

    4

    4

    100%

    Total : 33

    5

    10

    8

    10

    100%

    VNA ( % )

    54,54

    De 15 adhérents en 2001 on a passé à 33 adhérents en 2003 soit une variation de 54,54 %. C'est une évolution très insignifiante par rapport à celle constatée au niveau de l'exploitation des champs collectifs et des activités des banques céréalières. Ceci s'explique par le fait que les problèmes de semences ne se posent pas de manière aiguë dans le village d'Elgueza bien que les paysans ont eu à inscrire la multiplication des semences comme activités lors de l'élaboration du schéma d'action villageoise en 2001. En effet le paysan au terme de chaque campagne agricole, avant de stocker sa production dans les greniers sélectionne les épis comportant de gros grains (cas du mil et du sorgho). Ce sont ces épis qui seront gardés et utilisés comme semence pour la prochaine campagne agricole.

    4.1.3.5 Diagnostic des groupements exerçants la multiplication des semences

    · Contraintes et difficultés liées à la multiplication des semences

    Deux contraintes majeures se sont posées cette année :

    - d'abord il y avait eu une sécheresse en début de campagne agricole. Ce qui a retardé l'évolution des cultures ;

    - les superficies mises en valeur par les producteurs ne permettent pas d'avoir une production pouvant satisfaire le besoin des paysans. A titre illustratif en 2002 il y avait respectivement 1 ha et 1,5 ha pour la multiplication de l'arachide et du mil.

    En 2003 2 ha ont été mis en valeur pour la multiplication de l'arachide, 1 ha pour le mil et 1 ha pour le niébé.

    · Points forts de la multiplication des semences

    La multiplication des semences permet aux producteurs de disposer de semences en quantité et en qualité suffisante pourvu qu'ils s'investissent pleinement. Elle contribue à la réduction de la vulnérabilité à travers une augmentation sensible du niveau des productions et un accroissement des revenus par la vente d'une partie des semences.

    · Points faibles entravant une bonne multiplication de semences

    Ces points faibles ne sont que d'ordre organisationnel. En effet les champs utilisés pour cette multiplication souffrent énormément de manque d'entretiens notamment des retards dans l'exécution des travaux de sarclage. Cette situation n'est pas sans conséquence sur le rendement des cultures.

    4.1.4 Culture du manioc

    4-1-4-1 Nombre de producteurs répertoriés par terroirs villageois

    Au niveau du village de Damama 57 producteurs ont été identifiés dont :

    - 6 peu vulnérables,

    - 21 moyennement vulnérables,

    - 24 très vulnérables,

    - 6 extrêmement vulnérables.

    Quant au niveau du village d'Elgueza le nombre de producteurs était de 45 dont :

    - 6 peu vulnérables,

    - 15 moyennement vulnérables,

    - 15 très vulnérables,

    - 9 extrêmement vulnérables.

    4-1-4-2 Motivations d'adhésion par catégories sociales

    Les producteurs toutes catégories confondues s'accordent à avancer les motivations d'adhésion ci-après :

    - tous sont unanimes que la culture du manioc comble les déficits céréaliers aux quels les exploitations font face pendant la période de soudure ;

    - les tubercules de manioc commercialisé génèrent des revenus supplémentaires pour les producteurs.

    4-1-4-3 Avantages tirés par catégories d'exploitation

    Dans l'impossibilité de parcourir toutes les exploitations, une exploitation sur trois était retenue pour mener les enquêtes toutes catégories confondues.

    Les tableaux 16 et 17 mettent en relief les avantages tirés par catégories d'exploitation pour chaque village.

    Tableau 16 : Avantages tirés par catégories d'exploitation en culture du manioc au niveau du village de Damama

    Catégories

    D'exploitations

    Superficies exploitées

    (Ha)

    Production totale

    (kg )

    Production autoconsommée ( kg )

    Nbre de repas couverts au sein de l'exploitation

    Revenu par catégorie d'exploitation

    ( F CFA)

    EV ( 2)

    0,35

    500

    225

    45

    22500

    TV (8)

    0,5

    700

    275

    40

    68300

    MV (7)

    0,4

    600

    360

    50

    20300

    PV ( 2)

    0,35

    450

    275

    35

    18000

    Total : ( 19)

    1,6

    2250 kg

    1135 kg

    170 repas

    129100 Fcfa

     

    Tableau 17 : Avantages tirés par catégorie d'exploitation en culture du manioc au niveau du village d'Elgueza

    Catégories

    D'exploitations

    Superficies exploitées

    ( ha )

    Production totale

    ( kg )

    Production autoconsommée ( kg )

    Nbre de repas couverts au sein de l'exploitation

    Revenu par catégorie d'exploitation

    ( F CFA

    EV ( 3)

    0,18

    960

    360

    48

    17000

    TV (5)

    0,216

    900

    480

    60

    17000

    MV (5)

    0,19

    800

    500

    70

    26000

    PV ( 2)

    0,2

    420

    300

    40

    18000

    Total : ( 15)

    0,786

    3080 kg

    1640 kg

    218 repas

    78000 F cfa

     

    NB Les chiffres entre parenthèse se trouvant dans les tableaux indiquent le nombre d'exploitations enquêtées par catégories sociales.

    Au vu des tableaux 16 et 17 du point de vue rendement en tubercules de manioc la situation se présente comme suit :

    - A Damama sur une superficie totale mise en valeur de 1,6 ha toutes exploitations confondues, la production totale est de 2250 kg (tableau 16) soit un rendement de 1406,5 kg/ha,

    - A Elgueza sur une superficie totale mise en valeur de 0,786 ha toutes exploitations confondues, la production totale est de 3080 kg (tableau 17) soit un rendement de 3918,5 kg/ha.

    Cette disparité pourrait s'expliquer par le fait que les producteurs de manioc de Elguéza semblent conduire les opérations culturales à temps. En effet, le retard dans l'exécution des opération culturales est plus constaté au niveau des producteurs de Damama. Ce qui n'est pas sans conséquence pour l`obtention des meilleurs rendements.

    Les superficies mises en valeur à Elguéza sont moins importantes que celles qui sont mises en valeurs à Damama. Cela p eut être dû au manque de disponibilité foncière qui se pose de manière aiguë à Elguéza qu'à Damama (tableaux 4 et 5 ).

    En dépit de ces rendements très faibles, la culture du manioc a significativement amélioré les conditions de vie et les revenus des producteurs au niveau des deux villages. En effet comme le montre les tableaux 16 et 17 au niveau du village de Damama le nombre de repas fait à la base des tubercules de manioc au sein des exploitations pendant la période de soudure varie de 35 à 45.

    Au niveau d`Elgueza il varie de 40 à 70.

    C'est dire qu'à Damama tout comme à Elgueza, la culture de manioc a significativement réduit la vulnérabilité des exploitations agricoles.

    Les revenus générés après commercialisation sont utilisés dans plusieurs voies.

    Les exploitations plus vulnérables orientent leur revenus dans l'achat des vivres ( mil sorgho ) lorsqu'elles se trouvent dans la nécessité.

    Quant aux moins vulnérables (exploitations à contraintes faibles) ces revenus constituent des fonds de roulement pour exercer des activités génératrices de revenus telles que le commerce pendant la période d'inactivité agricole.

    C'est dire qu'en définitive que la culture du manioc est une initiative porteuse sous deux angles :

    - amélioration des conditions de vie des producteurs en instaurant une certaine sécurité alimentaire au sein des exploitations,

    - amélioration des revenus des producteurs à travers une partie de la production commercialisée.

    4.1.4.4 Contraintes et difficultés liées à la culture du manioc

    A Damama tout comme à Elguéza deux sortes de contraintes entravent une production du manioc à la hauteur des espérances des producteurs. Elles sont d'ordre naturelles et techniques.

    - les contraintes d'ordre naturel : les producteurs soulignent qu'ils assistent chaque année à des dégâts causés par les termites dans les champs de manioc. Elles se nourrissent de tubercules et détruisent les boutures nouvellement plantées. Il y'a aussi la pourriture des tubercules due à des conditions du milieu défavorables telles que l'excès d'humidité évoqué par certains producteurs.

    - les contraintes d'ordre techniques : Elles sont relatives à la période de plantation des boutures. Selon Santens (1983), il est préférable de planter les boutures dès que la saison de pluie est bien installée (juillet - août) dans les conditions du Niger afin que les plantes ne puissent pas souffrir d'insuffisance d'eau au cours de leur cycle. Or, beaucoup de producteurs du fait qu'ils consacrent trop de temps aux champs de mil et autres sur le plan activités champêtres pendant cette période, arrivent difficilement à s'inscrire dans cette logique.

    Les difficultés quant à elles se résument à la rareté des boutures sur place surtout à Elguéza. Certains producteurs sont contraints de partir jusqu'au Nigeria pour s'en approvisionner.

    La combinaison de toutes ces contraintes et difficultés fait que les rendements obtenus en tubercules de manioc par les producteurs sont faibles comme le montre les tableaux 16 et 17.

    4-1-5- Promotion de la culture du Cassia tora et de Moringa oliefera

    4.1.5.1 Motivation d'adhésion par catégorie sociale

    A l'instar des autres initiatives et innovations mises en oeuvre par les populations, la promotion de ces cultures s'inscrit dans une logique de pouvoir apporter un supplément dans l'alimentation des exploitations pendant les périodes d'intense activités champêtres Les producteurs toutes catégories confondues visent ce même objectif.

    4.1.5.2 Avantages tirées par catégories sociales

    Il faut dire qu'à Damama tout comme à Elguéza la mise en oeuvre de ces cultures n'a pas suscité un grand engouement de la part des populations contrairement à l'exploitation des champs collectifs par exemple. En effet l'esprit des gens s'est beaucoup plus focalisé sur les activités menées en groupement qui procurent des avantages plus significatifs aux adhérents. Les tableaux 18 et 19 mettent en relief les productions du Cassia tora et du Moringa oliefera au niveau des deux villages.

    Tableau 18 : Productions du Cassia tora et du Moringa oliefera à Damama

    Cultures

    Nombre de producteurs par catégorie sociale

    Production moyenne par catégorie sociale en kg

    P.V

    M.V

    T.V

    E.V

    P.V

    M.V

    T.V

    E.V

    Cassia tora

    1

    3

    2

    1

    10

    15

    13

    25

    Moringa oliefera

    -

    1

    1

    -

    -

    22

    8

    -

    Tableau 19: Productions du Cassia tora et du Moringa oliefera à Elguéza

    Cultures

    Nombre de producteurs par catégorie sociale

    Production moyenne par catégorie sociale en kg

    P.V

    M.V

    T.V

    E.V

    P.V

    M.V

    T.V

    E.V

    Cassia tora

    2

    3

    1

    1

    13

    24

    10

    16

    Moringa oliefera

    2

    2

    -

    2

    3

    2,5

    -

    14

    Au vu de ces tableaux deux constats se dégagent :

    - au prime abord, il est à retenir que les cultures du Cassia tora et du Moringa oliefera n'ont pas suscité une grande mobilisation des populations de point de vue mise en oeuvre au niveau des deux villages.

    A Damama il y'avait sept ( 7 ) producteurs de Cassia tora contre deux ( 2 ) du Moringa oliefera.

    A Elguéza les producteurs du Cassia tora étaient au nombre de sept (7) alors que ceux du Moringa oliefera étaient au nombre de six ( 6 ).

    Cette faible adhésion pourrait être dû au pouvoir non structurant de ces cultures contrairement à l'exploitation des champs collectifs.

    - deuxièmement ces productions variant de10 à 25 kg à Damama et de 10 à 24 kg à Elguéza pour la culture du Cassia tora ; de 8 à 22 kg à Damama et de 2,5 à 14 kg à Elguéza pour la culture de Moringa oliefera sont très insignifiantes dans la résorption des problèmes de déficit céréalier des exploitations.

    4.1 .5.3 contraintes et difficultés liées à la culture du Cassia tora et du Moringa oliefera

    La seule contrainte relevée est le déficit hydrique qui constitue pour toute culture un handicap majeur pour sa croissance et son développement. Cette contrainte s'est posée aux producteurs du Cassia tora et du Moringa oliefera de Elguéza.

    En effet ces cultures ont véritablement souffert de sécheresse en début de campagne agricole. Le dommage causé est que les feuilles de ces plantes se sont fanées et dans certain cas on a assisté à une mort totale des plantes.

    4.1.6 Changements sociaux produits par certaines activités

    C'est surtout la mise en oeuvre des activités de groupements telles que l'exploitation des champs collectifs et les activités des banques céréalières qui ont produit des changements sociaux perceptibles à Damama tout comme à Elguéza.

    · L'exploitation des champs collectifs

    L'avènement des champs collectifs au niveau des villages de Damama et Elgueza n'est pas resté sans effets. La dynamique est qu'il a entraîné un changement de point de vue organisationnelle surtout chez les femmes à travers la création des groupements pour conduire des activités d'intérêt public. Ceci s'est matérialisé à travers leur participation active et massive dans la mise en oeuvre des actions de développement telles que l'adhésion aux champs collectifs, banques céréalières et semencières. C'est dire que les femmes constituent tout comme les hommes un pivot important pour la résolution des problèmes cruciaux de leurs terroirs.

    Cet engouement d'association pour la mise en oeuvre de ces activités a fait en sorte qu`elles ont eu une grande ouverture d'esprit. Cet état de fait se matérialise à travers leurs prises de position pertinentes lors des assemblées générales villageoises.

    · les activités des banques céréalières

    Les banques céréalières conçues dans le cadre du PAIIP contribuent beaucoup à la construction de l'inter village. Cette dernière s'est matérialisée à travers l'adhésion des populations du village de samia Bakoye aux activités de la banque céréalière de Damama. C'est ce qu'entend d'ailleurs prôner le nouveau projet PPILDA à savoir la construction de l'inter village à travers des actions de développement salvatrices pour les acteurs impliqués.

    4.2 DISCUSSIONS

    4.2.1. Production des champs collectifs

    Le tableau numéro 9 nous donne les rendements obtenus pour chaque culture.

    § Rendements en Mil

    Ils varient de 89 à 230 kg à l'hectare alors que selon Santens (1983 ), le rendement moyen du mil en culture traditionnelle oscille entre 300 à 500 kg à l'hectare. Ce sont là donc des rendements très faibles .

    § Rendements en Sorgho

    Ils sont de l'ordre de 260 kg à l'hectare. Ces rendements comparés à ceux obtenus par Santens (1981), sont faibles. Selon cet auteur, le rendement moyen obtenu est de 550 kg par hectare. On peut obtenir 200 à 1200 kg à l'hectare, selon le type de Sorgho, la terre, la pluviométrie et les techniques culturales.

    § Rendements en Arachide

    Ils sont de l'ordre de 172 kg à l'hectare alors que le rendement moyen au Niger est d'environ 500 kg à l'hectare en culture traditionnelle (Santens, 1983 ). En culture améliorée le rendement monte de 1500 kg à l'hectare, tandis que les rendements potentiels sont de 3000 kg à l'hectare. Dans le premier comme dans le second cas ces rendements sont très faibles.

    § Rendements en niebé

    Ils varient de 90 à 115 kg à l'hectare. Ces rendements sont très faibles eu égard à ceux obtenus par Club du Sahel en 1982 qui oscillent entre 220 à 320 kg à l'hectare.

    4.2.2. Activités des banques céréalières

    A la lumière du mode de gestion des banques céréalières installées dans le cadre du PAIIP, un constat très perceptible se dégage . Force est de reconnaître qu'elles sont régies par un principe de gestion différent de celui que planifie les ONG et projets de développement tels que AFRICARE .

    Selon Issoufou (2000), la différence réside au fait que dans le cadre de PAIIP la gestion implique et responsabilise la composante paysanne alors que au niveau de certains projets tel n'est pas le cas.

    Dans le PAIIP, les paysans sont les actionnaires principaux des banques céréalières.

    Le tableau 12 nous montre l`évolution des stocks par village.

    A Damama de 2002 à 2003, le stock a passé de 1600 à 2400 kg de MIL. A Elguéza , il a passé de 52,5 à 1200 kg de mil de 2001 à 2003. Ce mode de gestion est à encourager dans la mesure où il permet aux villages de générer des fonds en vue de la réalisation des travaux d'intérêt public comme le fonçage des puits pour solutionner le problème d'insuffisance d'eau.

    4.2.3. Culture de Manioc

    Les tableaux 16 et 17 nous donnent les rendements des champs de Manioc par village . A Damama le rendement moyen à l'hectare est de 1406,5 kg et celui de Elguéza est de 3918,5 kg .

    Ce sont là des rendements très faibles surtout celui de Damama qui est de l'ordre de 1406,5 kg/ha alors que selon Santens (1983) les rendements en tubercules de manioc varient de 3 à 12 tonnes au Niger contre un record mondial de 15O tonnes/ha.

    4.2.4 Activités des banques semencières

    La multiplication des semences telle qu'elle s'est déroulée à Elguéza ces deux dernières années est loin d'atteindre les objectifs qui lui sont assignés notamment la production de semences en quantité et en qualité aux paysans. En effet, les paysans s'engagent volontairement à cette activité. Ce qui laisse croire qu'il peut y avoir méconnaissance des règles minimales à suivre pour la réussite d'une multiplication de semences. Or selon Ousseïni (1997), en matière de multiplication des semences aucune médiocrité n'est tolérable. L'on doit s'assurer de la capacité du paysan à conduire l'opération de la préparation du sol en passant par les entretiens et en fin les conditions de stockage des graines récoltées.

    Conclusion générale et recommandations

    Les auto- diagnostics assistés conçus dans le P.A.I.I.P constituent un cadre de renforcement de la capacité des paysans. Ce qui leur ont permis de mieux connaître leur environnement physique, social et économique ; d'apporter des solutions aux problèmes minant leur terroir en identifiant des activités à réaliser et enfin à tirer des leçons.

    Ce renforcement de capacités s'est véritablement matérialisé au niveau des villages de Damama et de Elguéza à travers l'identification et la mise en oeuvre des activités telles que l'exploitation des champs collectifs, des activités des banques céréalières et semencières, la culture de manioc, la promotion de la culture du Cassia tora et de Moringa oliefera. Elles s'inscrivent dans une logique de réduire le degré de vulnérabilité des adhérents en améliorant leur condition de vie.

    Au terme de cette étude le constat qui se dégage est que malgré l'adhésion massive des populations à ces activités au niveau des deux villages beaucoup reste à faire dans la mesure où les avantages tirés pour le moment ne sont pas parvenu à réduire significativement le degré de vulnérabilité des groupes cibles. Toute fois l'exploitation des champs collectifs, la culture de manioc et les activités des banques céréalières offrent des bonnes perspectives. De ce fait pour que les adhérents puissent véritablement tirer profit de leurs activités, les contraintes surtout celles qui sont d'ordre organisationnel se doivent d' être jugulées. Pour cela nous recommandons :

    v Au niveau de l'exploitation des champs collectifs, aux différents groupements ou associations intéressés par l'activité de prendre toutes les dispositions à l'avenir pour bien entretenir les champs en exécutant les semis et sarclage à temps, accroître si possible les superficies mises en valeurs ( qui oscillent de 0,5 à 1 ha par groupement ) en empruntant des champs au près de paysans qui ont plus de disponibilité foncière. Ce sont là des dispositions très pertinentes allant dans le sens d'améliorer la production des champs collectifs.

    v Au niveau des activités des banques céréalières, aux groupements d'augmenter les superficies des champs si possible afin de rendre consistant les stocks des banques céréalières au terme des campagnes agricoles, à la C.T/ P.I.I.P d'organiser une formation en gestion des banques céréalières aux membres de leur comité de gestion. Cette disposition permettra aux membres des comités de bien gérer leurs fonds.

    v Au niveau des activités de la banque semencière de Elguéza, aux groupements intéressés par cette spéculation d'oeuvrer tout comme au niveau des champs collectifs pour une exécution des opérations culturales à temps car la réussite d'une multiplication de semences dépend en grande partie de la capacité d'organisation du multiplicateur.

    v Au niveau de la culture de manioc, aux producteurs d'améliorer les techniques de production. Ces améliorations s'articuleront au tour de la préparation du sol en passant par le choix et la plantation des boutures et enfin les entretiens.

    La préparation du sol consistera à casser les rugosités du terrain afin de permettre un bon développement des tubercules.

    Une bonne production est tributaire en partie de l'état de santé des boutures. En

    Effet des boutures prélevées sur des pieds malades ne pourront en aucune façon produire à la hauteur des espérances.

    La plantation des boutures proprement dite devrait intervenir en pleine saison de

    Pluies (juillet - août) afin de permettre aux plantes de boucler leurs cycles sans problèmes majeurs du point de vue alimentation en eau.

    Enfin les entretiens consisteront à éliminer la végétation adventice en vue d'accélérer la croissance des plantes.

    La combinaison de toutes ces dispositions précitées au niveau de chaque activité permettra aux adhérents de maximiser les avantages.

    Références bibliographiques

    Abdou K, 2000 : Evaluation des activités programmées dans le cadre de l'expérimentation d'une démarche participative de valorisation des initiatives paysannes en Agroforesterie ( V.I.P.A.F ) dans la zone d'intervention du PDRAA. Aguié Mémoire de fin d'études 39 pages.

    Amadou B, Yamba B, Claire D M, 1997 : Pertinence de la typologie des exploitations dans l'analyse des systèmes de production sahéliens. In Méthodes pour comprendre et mesurer les pratiques agraires en milieu tropical et leurs transformations, P127- 137.

    Cabinet du premier Ministre, 2002 : Stratégies de la réduction de la pauvreté, P 40-41.

    Club du sahel, 1982 : Revue sur la culture du niebé

    El Hadji oussieni M, 1997 : Rapport final de consultation sur l'étude de la mise en place d'un système de multiplication viable de semences sélectionnées, 31 pages PDRAA.

    Ibro.I, Abdoulmalik K, Abdou B, 1997 : Etude sous régionale pour l'élaboration du PNEDD Aguié 39 pages.

    Issoufou A, 2003 : Suivi du fonctionnement des banques du PAIIP, rapport de stage pré- professionnel IPDR Kollo 30.

    PAIIP, 2001 : Rapport auto diagnostic et élaboration des SAV des six villages PAIIP Aguié.

    PDRAA, 1997 : Notes spécifiques sur les banques céréalières, 5 pages.

    PDRAA, 1992 : Enquêtes socio-économiques au niveau de vingt six villages de l'arrondissement d'Aguié, 23 pages.

    Saley K, 2002 : Etude des pratiques et des stratégies paysannes en matière de la gestion de la fertilité des sols et des risques climatiques dans l'arrondissement d'Aguié (Maradi) : cas des villages de Elguéza et de Zabon Moussou. Mémoire de fin d'étude CRESA/FA Niamey, 85 pages.

    Santens P, 1983 : Agriculture spéciale : le manioc, IPDR Kollo 30 pages.

    Santens P, 1983 : Agriculture spéciale : l'arachide , IPDR Kollo 46 pages.

    Santens P, 1983 : Agriculture spéciale : le mil , IPDR Kollo 45 pages.

    Santens P, 1981 : Agriculture spéciale : le sorgho , IPDR Kollo 42 pages.

    Service du développement agricole de l'arrondissement d'Aguié, 2002 : Rapport annuel.

    Service des ressources animales de l'arrondissement d'Aguié, 2002 : Rapport annuel.

    Service du plan de l'arrondissement d'Aguié, 2002. Rapport RGP.

    Yamba B, 2002 : Etude des facteurs et perceptions sociales de la vulnérabilité Aguié (Maradi), 4 pages.

    Yamba B, Amadou. B, 1996 : Innovations paysannes et facteur de dynamisme : Le cas de deux villages du dallol Bosso sud (Windé Bago et Boye Bangou). In agriculture en mutation : Acte du colloque SPP/E Niamey 14- 15 décembre 1995, pages 257 à 270.

    ANNEXES






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand