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Les effets de la politique budgétaire sur la croissance économique en république démocratique du Congo. "Volet dépenses publiques" de 1985 à  2015.

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par Reagan Protais MUFAUME MULANGWA
Université de Kinshasa - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) 2016
  

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1ère Etape : 1997-2001 : Une lente et progressive amélioration de la situation économique, financière et monétaire

Dès leur prise de pouvoir en mai 1997, les nouvelles Autorités congolaises se fixèrent trois objectifs à atteindre rapidement, à savoir :

Ø L'instauration d'une gestion budgétaire équilibrée pour stopper l'inflation galopante ;

Ø La préparation et la mise en oeuvre d'une réforme monétaire destinée à mettre en circulation une nouvelle monnaie forte et durablement stable et ce, en commençant par la réalisation des ressources extérieures pour pallier, au moins partiellement, les déficits en matière de financement de l'économie.

Concernant le premier objectif, une exécution équilibrée du budget fut instaurée de même qu'il fut mis fin aux avances au trésor ce qui améliora la situation financière de l'Etat et arrêta les émissions monétaires, source d'expansion de la masse monétaire et partant de poussées inflationnistes. Ainsi, de 693% en 1996, le taux d'inflation tomba à 13,7% en 199741(*).

Quant à la mise en oeuvre de la Réforme Monétaire, elle impliquait comme préalables le maintien du respect de l'équilibre budgétaire, le contrôle de l'expansion monétaire sur la base de l'objectif de taux d'inflation fixé et l'assainissement du secteur bancaire.

Enfin, la recherche de ressources extérieures fit l'objet d'une réunion, à Bruxelles en décembre 1997, avec les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux pour l'amorce d'un nouveau processus de partenariat.

Au niveau des résultats obtenus à la tenue de l'exercice 1997, l'inflation marqua une importante baisse à 13,7% contre 693 en1996. La croissance, légèrement positive en 1996 à0,9% accusa un résultat négatif estimé à 4,1%.

2ème Etape : 2002 - 2007 : Reprise de la croissance et relative stabilité du cadre macro-économique

L'année 2002 fut marquée, au plan politique, par deux événements importants :

1. la signature, le 17 décembre 2002, des accords de paix mettant fin à la guerre ;

2. la reprise de la coopération structurelle avec la communauté financière internationale.

Au plan économique, l'année 2002 a connu deux événements importants : la fin du Programme Intérimaire Renforcé(PIR) à fin mars et le lancement au mois de juin suivant, du Programme Economique du Gouvernement(PEG).

Le bilan économique du « PIR » peut être qualifié de très satisfaisant dans la mesure où il a permis l'amorce de stabilisation du cadre macroéconomique et, partant, l'appropriation par les autorités économiques et financières congolaises d'un capital de confiance et de crédibilité auprès de la Communauté internationale. Ce qui leur rendit possible l'accès à de nombreux avantages économiques et financiers.

Au terme du « PIR », les résultats suivants ont pu être enregistrés :

1. La mise en place du taux de change flottant a permis à l'Etat de confronter ses recettes, allant jusqu'à les multiplier par cinq ;

2. La gestion rationnelle des dépenses permit d'atteindre l'équilibre budgétaire et même la réalisation d'excédents ;

3. La limitation de l'expansion monétaire favorisa l'instauration de la stabilité du Franc Congolais et celle des prix ;

4. Le bilan positif du « PIR » ouvre la perspective de l'entrée de la RDC dans l'initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés (I-PPTE) ;

5. Ce même bilan qui a été évalué par le FMI a facilité l'élaboration et la mise oeuvre du « PEG ».

Ce « Programme Economique du Gouvernement », (P.E.G), établi pour la période d'avril 2002 à juin 2005, a reçu de la part de ses concepteurs les trois objectifs suivants :

- la réalisation d'un taux de croissance réel positif minima annuel de 5% ;

- la réduction du taux de l'inflation de deux à un chiffre, soit de 15 à 6% maximum ;

- la réalisation de la stabilité de la monnaie nationale et des prix par la limitation de l'expansion monétaire

Ce programme a bénéficié du soutien et de l'appui financier de plusieurs bailleurs de fonds dont on citera :

(a) 750 millions de dollars de la part du FMI au titre de la F.R.P.C ;

(b) 904 millions de dollars de la part de la Banque Mondiale ; Soit un total de 1.654 millions de dollars dont une partie sera affectée au paiement des arriérés de ces deux organismes, le reliquat devant être consacré à la relance économique à travers les actions du Programme Multisectoriel d'Urgence de Reconstruction et de Réhabilitation (PMURR) ;

(c) 4,6 milliards de dollars sous forme d'annulation de dette au titre d'un accord de consolidation intervenu le 13 septembre 2002 entre le Gouvernement et le club de paris.

(d) Les Bailleurs de fonds ont promis, le 6décembre 2002, une assistance de 2,5 milliards de dollars USD dans le cadre du PMURR.

Par ailleurs, six mois après l'entrée en application du PEG, les effets conjugués de ce dernier et du PIR ont permis d'établir un tableau satisfaisant de la situation économique, financière et monétaire de la RDC :

- le taux de croissance du PIB, après douze années de résultats négatifs, est devenu positif à 3% ;

- l'inflation est maîtrisée puisque son taux passe de 135,1 en 2001 à 15,4% en 2002 ;

- la monnaie nationale quoi que subissant plusieurs fluctuations affiche désormais une dépréciation moindre (18,6% en 2002 contre 84% en 2001) ;

- le rythme de la création monétaire marque un fléchissement net ;

- les Finances publiques affichent désormais un solde excédentaire qui permet, entre autres effets, l'apurement du crédit net du système bancaire à l'Etat ;

- enfin, l'application des mesures structurelles par la Banque Centrale se poursuit et, parmi elles, les actions visant la restructuration du système bancaire.

L'année 2003 a connu la continuation des efforts de restructuration et de stabilisation économique. Elle a été caractérisée par les événements et actions majeurs suivants :

- l'accession de la RDC au point de décision de l'Initiative « Pays Pauvres Très Endettés », (I - PPTE) ;

- la poursuite des négociations avec les principaux Bailleurs de fonds pour obtenir le même allègement de dettes que celui accordé par le Club de Paris ;

- la mise en place d'un système de concertation entre l'Etat et les créanciers de droit congolais pour le règlement de la dette intérieure ;

- la réunification des différentes zones monétaires issues de la guerre ;

- la consolidation d'un cadre macro-économique assaini et stable impulsé par l'exécution du « PEG ».

Un an et demi après l'entrée en application du « PEG », les résultats obtenus vont tous dans le sens de l'assainissement et de la stabilisation visés par le Gouvernement et la Banque Central du Congo :

1. Le taux de croissance du PIB devait se situer entre 5 et 7 % à la fin de l'année contre un objectif de 5%visé par le Programme ;

2. Le taux d'inflation ressortant à 15% en décembre 2002, s'établit à 4,4% en 2003 contre une prévision de 8 % ;

3. Les Finances publiques continuent d'afficher un solde excédentaire ;

4. Le ralentissement du rythme de création monétaire s'est poursuivi ;

5. Le franc congolais affiche une grande stabilité par rapport au dollar américain à 371 CDF et la monnaie nationale ne s'est dépréciée que de 15% sur une période de trois ans environ ;

6. La Banque Centrale a poursuivi son action visant l'assainissement du secteur bancaire.

Au vu de ces résultats satisfaisants et à l'occasion de la revue des perspectives économiques et financières qui s'offraient à la République Démocratique du Congo au seuil de l'année 2004, L'objectif de la politique économique et financière du Gouvernement pour 2004 est resté globalement le même : consolidation du cadre macro-économique impulsée par la poursuite de l'exécution satisfaisante du PEG.

Au cours de l'année à cette même période deux faits saillants sont à relever :

- la cinquième et l'avant - dernière revue de ce dernier ont été entamées en novembre 2004 par le FMI ;

- la présentation du Programme Minimum de Partenariat pour la Transition et la Relance (PMPTR) aux Bailleurs de Fonds par le Gouvernement. Ce programme dont le coût était estimé à 6,9milliards USD s'étendait sur trois années et inclus le PMURR élargi et d'autres domaines tels que le financement des élections.

Sur le plan des résultats réalisés au terme cette année, le taux de croissance du PIB s'est inscrit autour de 7% alors que l'inflation a marqué une poussée sensible à 9,2% due ,d'une part, à la flambée des prix du pétrole et, d'autre part, à la monétisation du déficit du Trésor lequel devait s'élever à plus ou moins 12 milliards, soit 0,45% du PIB, environ.

Au plan extérieur, le Franc congolais s'est déprécié de 16,85% par rapport au dollar contre 2,6%à fin décembre 2003. La cause en a été le déficit de l'Etat et le dépassement de la programmation des émissions monétaires y consécutif.

Par ailleurs, afin de relancer l'activé économique, l'apurement au moins partiel de la dette intérieure s'est avéré nécessaire. A cet effet, la banque Mondiale a accordé à la République Démocratique du Congo un crédit d'USD 42,5 millions dont le décaissement a été subordonné à la réalisation d'un certain nombre de préalables.

L'année 2005 a été marquée par la conclusion de la 5 éme revue du PEG par le FMI et dans des conditions jugées globalement satisfaisantes.

Au niveau de la stabilité des prix, des déséquilibres budgétaires et monétaires sont venus remettre en question cette stabilité entre septembre 2004 et mars 2005. Ces déséquilibres ont été contenus suite à des mesures d'encadrement et d'assainissement financiers.

Ainsi, le taux d'inflation en 2005 s'est établi à 22,1% contre 9,2 en 2004 alors que le taux de croissance s'est maintenu au niveau de 2004, soit 7%.

Quant à la viabilité de la position extérieure, elle s'est sensiblement améliorée suite à la baisse du déficit de la balance des paiements qui est passé de 124,6 millions USD en 2004 à 71,4 millions USD en 2005. Cette amélioration a été due à l'accroissement des concours financiers extérieurs sous forme de dons et de prêts, baisse évaluée à 900 millions USD contre 655 millions l'année précédente.

L'année 2006 a connu un événement important aux répercussions multiples :

La conclusion de la 6ème et dernière revue, qui devait intervenir en juin 2006 et permettre à la RDC d'accéder au point d'achèvement de l'Initiative PPTE n'a finalement pas eu lieu et pour des raisons insuffisamment explicitées mais vraisemblablement résidant dans la non réalisation des critères y afférents.

Cet événement conduisit au gel des appuis budgétaires et des aides à la balance des paiements.

Au niveau de la situation économique et financière, il est à noter que le premier semestre a été caractérisé par une certaine stabilité avec un tassement des tensions inflationnistes et une consolidation de la croissance.

Au deuxième semestre qui a coïncidé avec le déroulement d'un long processus électoral, on a assisté à un relâchement de la discipline budgétaire d'où une flambée des prix intérieurs et une dépréciation de la monnaie.

La réaction du Gouvernement et de la Banque Centrale à partir de la mi-septembre a permis une certaine détente au niveau des principaux indicateurs :

1. Le taux de croissance demeure positif pour la cinquième année consécutive à 6% fin 2006 contre une prévision de 5% ;

2. Le taux d'inflation s'est chiffré à 18,2% à la fin de la même année ;

3. Après avoir enregistré un pic en mouvement à 535 CDF pour 1 USD, le taux de change a été ramené à 503 CDF au 28 décembre 2006 ;

4. Le système financier a continué son essor et c'est au regard de tous les indicateurs y afférents ;

5. En ce qui concerne la position extérieure, elle a accusé des résultats préoccupants et ce, qu'il s'agisse des réserves internationales ou du compte courant de la Balance des Paiements.

L'année 2007 se termina sur des résultats se traduisant par des progrès continus en matière d'efforts de stabilisation et de maintien du rythme de la croissance à travers l'application de réformes structurelles et institutionnelles et l'engagement d'action d'encadrement.

En effet, les actions engagées par la Banque Centrale s'appliquèrent à quatre niveaux :

1. En matière de politique monétaire, la Banque Centrale abandonna la pratique des instruments d'encadrement directs au profit des instruments indirects ; Cette adaptation de la politique monétaire connut d'heureux résultats puisque le niveau des prix s'est relativement stabilité ;

2. En matière de politique de change, la Banque Centrale a définitivement mis fin au régime d'administration de change, à la pratique des taux multiples et aux diverses restrictions en matière de change ;

3. La gestion de la liquidité fut grandement améliorée grâce à la suppression de la décote entre les monnaies scripturale et fiduciaire ;

4. La continuation de l'assainissement du système financier s'est poursuivie par la liquidation des banques non viables, le redressement de celles pouvant l'être et l'installation de nouvelles banques42(*)

Sur le plan des réalisations, l'année 2007 a pu enregistrer des progrès au niveau de tous les indicateurs :

1. Une avancée du taux de croissance à 6,3% contre 5 ,1%en 2006 et un taux d'inflation ramené à 9 ,9% après avoir culminé à 18,2% en 2006 ;

2. Une remarquable stabilité de la monnaie nationale qui est même arrivée à afficher une légère appréciation ;

3. Une amélioration des réserves internationales due à une meilleure gestion du budget en devises ;

4. Une gestion prudente et équilibrée des opérations financières du secteur public qui s'est terminée par un solde excédentaire.

Ces résultats qui attestaient d'une gestion économique prudente et attentive furent à l'origine de la reprise des pourparlers avec le FMI en vue de la conclusion d'un nouvel accord triennal au titre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC).

Dans la mesure où les résultats enregistrés en 2007 viendraient à se poursuivre, la RDC à conclut avec le FMI, en mai 2008, un nouveau programme et de la tranche annuelle du Document de la Stratégie de Croissance et pour la Réduction de la Pauvreté (DSCRP) permettrait à la RDC d'achèvement de l'Initiative PPTE et de l'Initiative d'allègement de la dette multilatérale vers la fin de 2008.

Ainsi, et comme l'attestent les résultats enregistrés tout au long de cette période 2002-2007, la RDC a pu rompre avec la croissance négative et l'hyperinflation et ce, nonobstant les mauvaises performances des années 2005 et 2006 en matière de prix et qui n'étaient dues qu'à des facteurs conjoncturels.

3èmeEtape : 2008 - 2009 la crise financière mondiale

Après six années de croissance positive et de relative maitrise des prix, l'économie congolaise allait être en butte aux chocs exogènes et endogène durant les deux années qui allaient suivre.

En effet, jusqu'à fin septembre, la hausse des matières premières à l'international a profité à l'économie congolaise et s'est traduite par un taux de croissance estimé à 10,8% et, surtout, un solde excédentaire des opérations financières du secteur public et une stabilité de la monnaie nationale. A contrario, la flambée des prix des produits pétroliers et alimentaires a été à l'origine d'une assez forte poussée inflationniste, les prix intérieurs ayant enregistré un accroissement de 19,3% au terme des sept premier mois de l'année 2008.43(*)

Mais à partir de septembre de la même année, les effets de la crise économique mondiale allaient se faire durement sentir au niveau du secteur réel de l'économie congolaise: les prix des matières premières s'effondrent et les investissements directs étrangers subissent un cout d'arrêt, ce qui se traduisit par une réduction sensible de l'activité économique, la suppression de près de 200.000 emplois la plupart dans le secteur de mine et l'affectation de tout le système financier.

La reprise de la guerre à l'Est du pays entraina l'augmentation des dépenses publiques et ce, dans un contexte de réduction des ressources internes et de raréfaction des devises.

Cette situation allait se poursuivre tout au long du premier trimestre 2009 avec même une certaine aggravation, l'économie congolaise entrant ainsi dans une période de fortes perturbations.

Les exportations connurent une baisse importante, notamment au niveau des produits de base. Les investissements directs extérieurs et les investissements du portefeuille connurent la même tendance alors que les flux destinés au secteur public n'ont été disponible qu'à partir du mois de juin 2009.

Toutes ces perturbations se sont répercutées négativement sur le marché du travail, sur la position extérieure de la Banque centrale et sur la situation financière de l'Etat.

Relativement à l'exercice 2009, on peut relever trois étapes :

Ø Au premier trimestre 2009 le taux d'inflation a été de 21,4% contre 3,6% et 5,3% aux mêmes périodes de 2008 et 2009, la dépréciation monétaire a été de 22,7% alors que les réserves internationales ont accusé une forte baisse se situant à 27, 4 millions USD à la fin du trimestre contre 77,5 millions à la fin 2008.

* 41MasanguMulongo, Op.cit., p.32

* 42 Idem

* 43 Idem

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo