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Gestion des risques liés à  la conservation et manipulation des produits pétroliers par les stations-service à  Goma.

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par Sosthène MUKAMBILWA KAMWITU
Université Libre des Pays des Grands-Lacs/Goma/RDC - Graduat 2016
  

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I.1.4 Les parties prenantes aux risques

Les risques sont souvent le contrecoup de l'activité humaine. Même les risques dits naturels peuvent avoir pour germe l'action de l'homme sur son écosystème. Par conséquent, l'être humain est certainement le premier danger pour lui-même et en même temps celui qui peut mieux se prémunir contre ses propres actions.

Remarquons que même dans l'action de protection, l'homme peut abuser de son statut de protecteur pour nuire, ce qui conduisit le philosophe latin Juvénal à se poser la question suivante : quis custodiet ipsos custodes, c'est-à-dire qui garde les gardiens ? En d'autres

9 G. KIMBWANYI, Gestion des ressources humaines, Cours dispensé en 3ème année de graduat, ULPGL/GOMA, Année Acad. 2015-2016, inédit.

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termes, que ce soit dans notre société en général, ou dans les entreprises en particulier, l'individu peut être protecteur ou les deux à la fois10.

Or, pour combattre le risque, il s`agit non seulement de définir les risques, ce que nous avons déjà fait dans la première sous-section de cette section, mais aussi évaluer quels en sont les producteurs et les gestionnaires de l'autre. Ainsi nous avons :

A) LES PRODUCTEURS DE RISQUES ? Leur profil :

Les producteurs de risques peuvent avoir trois profils différents. Ils peuvent être délinquants avérés, spéculateurs ou encore être négligents. A cet effet :

a) Les délinquants

Est délinquant, celui qui agit contre l'entreprise de manière illégale. Par exemple, avec le développement informatique, trois profils de délinquance sont identifiés : les hackers, cordaires et les phreakers.

b) Le spéculateur

Celui-ci est un amoureux du risque. Son comportement est à l'opposé de celui du gestionnaire du risque. Il n'agit pas forcément de manière illégale, mais il peut agir au détriment de l'entreprise. Ainsi, les décideurs d'une firme peuvent par exemple être tentés d'investir de manière massive dans les domaines d'activités, alors que le potentiel de ces activités est mal connu et mal estimé, en espérant que leur stratégie soit payante à long terme, cela peut entrainer des pertes à l'entreprise.

c) Le négligent

Est celui qui met d'autres personnes en danger sans en avoir eu l'intention. C'est le cas par exemple d'un fumeur qui laisse tomber son mégot à proximité d'une Station-service et qui créée une incendie.

? Leur provenance :

Cette provenance est double. Le risque peut venir des membres de l'organisation. Dans ce cadre, tout salarié d'une entreprise est nous le rappelons, potentiellement un risque pour celle-ci. Le risque peut également résulter d'agissements extérieurs à l'entreprise et dans ce cas, il peut être le produit d'un individu isolé ou d'organisations concurrentes.

10 O. HASSID, op. cit. p.37

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a) Les producteurs internes de l'organisation

L'entreprise est constituée de trois partenaires : Les dirigeants, les salariés et les actionnaires.

En 1932, deux gestionnaires Berle et Means, cités par Olivier HASSID dans : « le management des risques et des crises » ont constaté que les objectifs de partenaires précédemment cités sont vraiment diversifiés : car les premiers privilégient la maximisation des profits tandis que les seconds cherchent à maximiser les ventes globales de la firme afin d'augmenter leur propre revenu et leur prestige. De même, il existe une différence d'objectifs entre les dirigeants et les actionnaires. Les uns essayent d'obtenir un meilleur rendement de leurs salariés à partir d'un système d'incitations et de contrôles, les autres essayent d'optimiser leur effort en fonction de leur espoir d'avancement11.

Dans cette perspective, les dirigeants, employés et actionnaires, sont susceptibles de produire des risques différents volontairement ou involontairement. En effet, les dirigeants ayant en charge la stratégie de l'entreprise et sa survie sont sollicités pour prendre de risques de nature parfois illégale. Par exemple, et paradoxalement, d'un coté, les managers de grandes firmes internationales établissent des codes de conduite internes pour faire face à la corruption, et de l'autre, afin de se développer, ils sont eux-mêmes tentés de corrompre les représentants d'autorités étrangères pour remporter les parts de marché. Rappeler vous que les poursuites pénales pour corruption à l'étranger (comme au pays) constituent un risque sérieux.

Si les cadres dirigeants sont susceptibles de mettre en péril l'équilibre de l'entreprise, il en va de même pour l'ensemble des salariés qui peuvent chercher à tirer un profit personnel de l'entreprise. Or, ces actes malveillants additionnés, peuvent être couteux pour l'entreprise.

b) Les producteurs de risques externes à l'entreprise12

Les opérations de malveillance ne sont pas évidemment pas le seul fait des membres de l'entreprise. Du consommateur qui vole à l'étalage, à l'agent de renseignement qui vole un secret au profit d'une autre entreprise ; des producteurs des risques multiples et variés.

Signalons les catégories d'acteurs n'appartenant pas à l'entreprise et pouvant lui causer du tort :

- Les consommateurs ;

- Les médias ;

- Les administrations ;

- Les citoyens ;

- Les agences de notation ;

- La concurrence ;

11 A.A. Berle ,G.C. Means, The Modern Corporation and Private Property, New York, Mac Millain, 1932

12 O. HASSID, op. cit. ,p.45

10

- Les fournisseurs ;

- Les sous-traitants ;

- Les clients distributeurs, etc.

Toutes ces entités sont devenues, au cours de la dernière décennie, des sources de risques extraordinaires. Par exemple, le pouvoir de chacune de ces entités s'est renforcé avec l'importance prise par l'information. A ce titre, dès que les médias ou les agences de notation divulguent une information négative sur une entreprise, les conséquences sont souvent néfastes alors même que la véracité de l'information n'a pas été établie.

B) LES GESTIONNAIRES DU RISQUE

Face à cette diversité de producteurs des risques, se constitue depuis une trentaine d'années un système de réseau d'acteurs de la prévention des risques. Pour que le risque ne se réalise, ni ne se traduise en crise, il est nécessaire que le réseau d'acteurs s'organise.

Mais avant même que la question de l'efficacité de l'organisation de ce réseau ne se pose, il est nécessaire de connaitre les différentes catégories d'acteurs en mesure de participer à lutter contre le risque. C'est dans cette perspective que nous sommes entrain d'évoquer cinq types d'acteurs en mesure de participer à la prévention des risques : les entreprises elles-mêmes, les experts du risque, le secteur de la sécurité privée et d'assurance, les institutions de contrôle et les citoyens.

Mais, sans le cadre de ce travail, trois seulement des intervenants ci-haut vont plus nous intéresser : les entreprises, le secteur de la sécurité privée & d'assurance et enfin les institutions de contrôle.

? Les entreprises :

Dans le cadre d'une enquête européenne réalisée par la société Marsh & McClennan Compagnies, auprès de 600 chefs d'entreprise, l'importance du risque est unanimement reconnu par les sondés et un nombre croissant d'entre eux le considère comme un sujet de préoccupation prioritaire13.

Certaines entreprises considèrent la notion de risque comme suffisamment importante pour créer un « poste de risk management » à plein temps, avec des responsabilités étendues et une équipe de quelques gens ; Ce sont surtout des firmes de grande taille, de dimension internationale (elles gèrent des risques massifs, fréquents et graves).

D'autres entreprises disposent d'une division «gestion de risques », susceptible d'être rattachée à la division chargée des problèmes d'assurances sans qu'elle soit mise particulièrement en avant. Dans d'autres cas encore, le risque peut être géré par la division, qui a plus à gérer le risque au quotidien.

13 O. HASSID, op. cit. ,p.45

11

Enfin, certaines entreprises se sentent peu concernées par rapport à cette question. Celles-ci n'ont généralement pas la taille, suffisante pour employer un gestionnaire de risques à temps complet. C'est le cas notamment des nombreuses PME-PMI. Dans ce cadre, elles privilégient la sous-traitance. Et c'est le directeur administratif et financier qui reste le principal interlocuteur avec lequel la gestion de risques est abordée.

? Le secteur de la sécurité privée et de l'assurance :

Il existe à ce jour deux catégories d'entreprises qui assurent des activités de gestion de risques : d'un coté, des entreprises qui garantissent la sécurité des actifs physiques (locaux, ordinateurs, etc.), humains et immatériels (logiciel, brevet, base de données) et de l'autre coté, des entreprises qui proposent des couvertures d'assurance.

Pour le premier type d'entreprises, il s'agit essentiellement d'assurer des missions de maintenance, de surveillance et de protection auprès des clients privés ou publics. Dans ce cadre, l'entreprise est guidée par une philosophie de la prévention des risques de perte ou de dommage.

Pour le second type d'entreprises, il s'agit de courir les risques d'entreprises : risques commerciaux, responsabilité civile, assurance biens. Dans ce contexte, les entreprises d'assurance obligent depuis une dizaine d'années leurs clients, à intégrer la nécessité de se protéger, ce qui profite aux entreprises de sécurité privée. Pour les mêmes raisons historiques, les assureurs participent depuis le début des années 1980 à un effort de certification des équipements de sécurité. Si le marché de la sécurité est encore jeune, le marché d'assurance est quant à lui arriver à sa maturité.

? L'Etat :

Dans ce contexte, l'Etat est plus que jamais le principal gestionnaire de risques, comme l'on démontré Guilhem Bentoglio et Jean-Paul Betbéze (l'Etat et l'assurance des risques nouveaux, la documentation française, 2005).

A cet effet, l'Etat a quatre fonctions principales dans ce domaine :

- Sa première fonction est d'être un « éclaireur des risques ». Dans cette perspective, l'Etat détient un rôle de producteur, centralisateur et diffuseur des informations. L'enjeu est d'identifier les espaces qui sont particulièrement concerné par les risques graves ou le développement des nouveaux risques ;

- Sa deuxième fonction est celle de « veilleur ». Face à ces risques prévisibles, vigilance et anticipation sont nécessaires. Si l'on ne peut prévoir l'avenir, une façon de se préparer à des à des crises nouvelles consiste à tirer les leçons des crises originales qui ont eu lieu dans le passé, par l'exercice du retour d'expériences ;

- Sa troisième fonction est d'être un Etat « Superviseur ». Qu'il s'agisse de la crise des « subprimes » ou d'autres crises, la coopération internationale en matière de contrôle est devenue cruciale. Les Etats ont un rôle très important afin de s'assurer de l'absence d'irrégularités ;

12

- Sa dernière fonction est une fonction de sanction. Afin d'éviter que les producteurs de risques ne réitèrent, il convient de mettre en place des institutions de sanction. Ces institutions que sont les institutions policières et judiciaires n'ont cessé de croitre en fonction du caractère de plus en plus multidimensionnel du risque.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe